Chapitre 20 :: Chapitre 19 Publiée: 13-05-24 - Mise à jour: 13-05-24 Commentaires: Bonsoir,
Voici la suite de l'histoire. Désolée week-end prolongé quelque peu chargé donc je n'étais pas de l'avant. J'espère que vous en avez bien profité.
Un grand merci pour vos commentaires qui font toujours aussi plaisir (retour de Mercury la mauvaise lol, j'adore). Je suis sincèrement ravie que cette histoire vous plaise. Personnellement, j'ai un grand plaisir à l'écrire.
Bonne lecture et à bientôt pour la suite^^
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Chapitre 19
- On va attendre ici jusqu’à la tombée de la nuit., indiqua Miki, coupant le moteur du bateau.
- Mais… pourquoi ?, s’enquit Kazue, absolument pas désireuse de se retrouver plantée au milieu de cet océan plus longtemps qu’il ne le fallait.
- Ici, on est encore à une distance à laquelle normalement, ils ne surveilleront pas les approches suspectes. Je vais couper le transpondeur et, lorsque la nuit sera bien tombée, on naviguera sans les appareils et sans lumières., lui apprit la barmaid calmement.
Tous virent l’air effaré de la doctoresse mais restèrent calmes. Le Professeur approcha de sa collègue et l’invita à s’asseoir, préférant éviter qu’elle ne s’effondre. Ses nerfs avaient déjà été mis à rude épreuve et il ne savait pas jusqu’où elle résisterait.
- C’est la prudence qui dicte cette conduite, Kazue. Si on arrive maintenant sans prendre ces précautions, on gâchera l’effet de surprise. Ils sont plus nombreux que nous, certainement mieux armés aussi. On doit être des fantômes., lui expliqua-t-il posément.
- Mais… sans transpondeur, sans lumière… on pourrait être heurtés par d’autres bateaux., murmura-t-elle, défaite.
- On ne le sera pas. Miki est douée et elle a la meilleure des raisons de ne pas nous faire atterrir dans un autre appareil, retrouver l’homme qu’elle aime…. Comme toi non ?, lui retourna-t-il.
- Oui., acquiesça-t-elle avant de se lever et retourner dans la cabine.
Elle avait besoin d’être seule pour remettre ses idées en place, reprendre le contrôle de ses émotions alors qu’elle était à fleur de peau. Plus le temps passait, plus les chances de retrouver Mick, de retrouver leurs amis s’amenuisaient. Elle n’y croyait déjà pas avant de partir mais cette journée passée sur l’eau avait encore aggravé son sentiment.
- Patientons alors., fit Saeko, prenant place sur une des banquettes.
- Vous croyez qu’on les retrouvera en vie ?, demanda-t-elle aux deux autres.
- Je pense que oui, que c’est possible mais je connais aussi les statistiques et, à cette heure, elles sont plutôt pessimistes., résuma-t-elle, passant une main sur son visage, épuisée.
C’était rare de la voir accuser un moment de faiblesse mais ni Miki ni le Professeur n’esquissa ne serait-ce qu’un début de sourire moqueur. Ils échangèrent juste un regard plus en quête de soutien pour garder le moral que pour se liguer contre leur amie.
- Gardons en tête que ce groupe-là ne répond pas aux statistiques., répondit le vieil homme calmement, lissant sa moustache en esquissant un sourire amusé.
- La seule chose qui changera, c’est que Ryô n’aura certainement pas eu l’occasion de courir après une fille et Kaori après lui avec une massue., plaisanta Miki.
Même si le Professeur espérait bien que la massue n’était pas dans les pensées de son amie pour les raison qu’il connaissait, la remarque les fit rire, ce qui leur fit beaucoup de bien, et leur permit de commencer l’attente sur un meilleur pied.
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Il ne comprit pas comment il se retrouva soudain par terre, les quatre fers en l’air.
- Je ne vous autorise pas à me toucher., gronda Kaori, debout de l’autre côté du lit.
- Pour deux cent cinquante millions, j’espère bien faire beaucoup plus que te toucher., lui retourna l’homme de manière suffisante.
- Deux cent cinquante millions ? Vous avez payé deux cent cinquante millions de yens pour me posséder ? Je ne suis pas une vulgaire marchandise !, cracha-t-elle, vexée.
- Oh non, tu n’es pas une vulgaire marchandise… Plutôt une marchandise de luxe pour deux cent cinquante millions de dollars., la corrigea-t-il avec un sourire narquois.
Kaori s’étrangla en entendant cela. La somme était juste astronomique… mais ça ne la flattait pas pour autant. C’était juste un autre exemple de la folie qui avait emparé ces gens. Ils payaient pour voir d’autres êtres humains se battre jusqu’à la mort, pour s’envoyer en l’air avec une femme, et elle ne savait quoi d’autre encore.
- Vous êtes tous complètement barrés. Vous vous rendez compte que vous payer pour utiliser d’autres êtres humains comme des objets ? Si vous ne savez pas quoi faire de tout votre pognon, je peux vous diriger vers des milliers d’associations qui auraient grand bien de recevoir vos généreux dons plutôt que d’alimenter la richesse d’un taré., lui fit-elle savoir, surveillant les mouvements de son ennemi.
Il s’était relevé et, pour le moment, adossé à la vitre, éclairé par la lumière tombante du jour.
- J’alimente déjà des associations à profusion selon les conseils de mes fiscalistes ainsi que de nombreux commerces pour mes petits plaisirs. Alors cette petite folie, que j’ai certainement déjà compensée depuis hier, c’est la chose la plus amusante que j’ai faite depuis longtemps., lui opposa-t-il.
- Violer une femme vous amuse ? Vous ne remontez pas dans mon estime. En plus, je ne vois pas ce que vous me trouvez avec ces vêtements… dégoûtants, cette saleté qui me colle à la peau et vous devez certainement avoir des femmes beaucoup plus sophistiquées que moi., argumenta-t-elle, tentant de le faire changer d’avis.
- Bien tenté…, s’amusa-t-il, s’écartant de la vitre et approchant du lit, tout en ne cherchant pas à le contourner.
- Ces vêtements me laissent voir à quel point ton corps est sexy. Tu as des jambes à damner un saint, des seins qui me donnent envie de les téter comme un bébé et ton visage…, dit-il, la voix traînante sur la fin, aussi traînante que l’était son regard qui parcourut son corps.
- Quoi mon visage ?, fit-elle, méfiante.
- On dirait un ange mais ton corps… c’est un appel au péché., conclut-il, la lueur dans ses prunelles brûlant plus fort.
Instinctivement, Kaori serra les bras autour d’elle. Elle se sentait en danger, surtout avec ces vêtements qui ne cachaient rien de sa silhouette. Elle voyait bien qu’à ses yeux la saleté ne comptait pas, tout comme le fait qu’elle n’était pas de son monde. Elle n’était qu’une femme, non pire, un objet qu’il avait acquis et dont il comptait bien profiter.
- Te voir courir pour sauver ta vie, nager dans cet étang infesté de ces animaux sauvages… C’était terriblement excitant. Ils t’ont baisée les trois autres ?, lui demanda-t-il de but en blanc.
- En long, en large et en travers…, répondit-elle, relevant le menton.
Elle ne rougit pas de son mensonge, enfin au deux-tiers. Elle espérait que ça le dégoûterait et lui ferait passer l’envie de la toucher.
- Mais tu as cependant raison. La saleté, ça ne me botte pas. Je vais te donner cinq minutes pour prendre une douche et te changer. Mets ce que tu veux. J’aurai toujours le plaisir de te l’enlever. Et, pour ta gouverne, si tu veux que ce soit moins désagréable, sois coopérative., lui conseilla-t-il avant de se retourner.
Elle le regarda suspicieusement, prête à argumenter, mais elle recula d’un pas puis d’un autre, surveillant l’homme, son futur agresseur, pour qu’il ne lui tombe pas dessus par surprise. Silencieusement, elle attrapa une chaise et l’emmena dans la salle de bains. Elle n’avait aucune envie de prendre une douche mais ça lui permettrait de gagner du temps, de réfléchir au calme.
Elle referma la porte, cala la chaise contre le panneau, bloquant la poignée même si elle avait tourné le verrou. Elle avisa le portant sur lequel étaient suspendus des dizaines de cintres de vêtements plus ou moins déshabillés. Elle ouvrit la douche, attendit que l’eau soit tiède pour nettoyer ses pieds, ce qui lui permettrait de jauger de leur état. Ils étaient moins chauds au toucher et moins rouges aussi. Ca la soulagea en plus du fait qu’elle arrivait à se tenir debout sans hurler de douleur. Ce n’était pas agréable mais c’était supportable et elle n’en demandait pas plus. Elle en profita pour se passer un peu d’eau sur le visage tout en réfléchissant à ce qu’elle allait faire. Elle devait sortir de là, de cette pièce puis de cette tour. Elle devait retrouver Ryô et leurs amis. Elle devait faire tout cela… et ce ne serait pas une mince affaire, elle en avait conscience…
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Tapis comme des ombres au pied de la tour, Umibozu et Ryô se regardèrent un court instant, se coordonnant avant d’entrer dans le bâtiment. Il n’y aurait pas de retour en arrière et ils se retrouveraient en position de faiblesse dans les escaliers, des escaliers en colimaçon. Ils n’avaient pas le choix, ils devaient monter et affronter ce qui se présenterait… sans faire trop de dégâts pour pouvoir ressortir de là.
Ils grimpèrent un long moment, dans le noir, dans le silence, n’ayant aucun repère quant à la distance déjà parcourue ou celle restant à parcourir. Il n’y avait aucune fenêtre comme ils l’avaient déjà constaté de l’extérieur, aucune inscription éventuellement phosphorescente, de panneaux lumineux indiquant la sortie de secours, rien… Il n’y avait que le bruit feutré de leurs pas et des mouvements de leurs vêtements.
Ils étaient tous les deux concentrés sur leur environnement, évoluant comme ils avaient toujours su le faire, discrètement, efficacement, sans montrer de signe de fatigue. Ils n’avaient que deux objectifs : sortir Kaori de là et arrêter tout ce petit monde. S’ils ne pouvaient accomplir les deux, ils se concentreraient uniquement sur le premier, chercher Kaori et la sortir de là, la reprendre avec eux pour assurer sa sécurité.
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- Le temps est écoulé, chérie. Il est temps de sortir de là, ma belle. J’espère que tu nous as trouvé quelque chose de sexy. Si tu as décidé de passer en mode tigresse, un joli coordonné léopard m’ira très bien., lança l’homme à travers la porte.
Kaori regarda la poignée se baisser mais le panneau ne bougea pas d’un pouce. L’homme insista, s’acharnant sur le bout de métal sans résultat.
- Tu as décidé de t’enfermer dans la salle de bains. C’est une idée. J’ai tout mon temps. Tu finiras bien par sortir de là., lui affirma-t-il, arrogant.
- Pas besoin. J’ai tout ce qu’il me faut !, lui fit-elle savoir.
Sauf une issue de secours, pensa-t-elle. Elle avait de quoi boire, un toilette au cas où, rien à manger certes mais elle espérait bien trouver une solution d’ici là.
- Mes massues me manquent…, murmura-t-elle.
- Tu sais que cette serrure est ridicule. Je la fais sauter en deux minutes., la prévint-il.
- Sois raisonnable et je saurai me montrer clément., lui promit-il.
- Raisonnable, ça veut dire que vous n’allez rien me faire que je ne veuille ?, lui retourna-t-elle, gagnant du temps.
- Que tu ne veuilles maintenant mais je suis sûr que tu m’en redemanderas quand tu y auras goûté., lui vendit-il.
- Du vent ! J’ai déjà un homme qui me satisfait beaucoup plus que vous ne le feriez même en cent ans !, lui opposa-t-elle.
- Personne ne te baisera aussi bien que moi., objecta-t-il, sûr de lui.
- Il me baise mieux que vous ne le ferez quand il ne me fait pas l’amour comme un dieu. Vos deux cent cinquante millions de dollars ne vous armeront pas comme il l’est. Parce qu’il a la technique et le matériel qui va avec…, continua-t-elle à lui dire, les pommettes rouge vif.
Pendant un instant, la poignée de la porte resta immobile mais elle ressentit de plein fouet l’aura de colère qui monta. Elle sursauta lorsque la porte bondit sous l’effet du choc de l’homme qui s’était projeté sur elle. La chaise resta en place, la porte fermée, encore pour un temps.
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Dans le silence de la nuit uniquement brisé par le bruit des vagues qui s’échouaient sur la coque du bateau, trois personnes se regardèrent avant de s’adresser un léger signe de tête. Seule la faible lumière qui venait du tableau de bord le rendit visible. Quelques secondes plus tard, le bruit du moteur résonna et attesta de la présence de l’appareil à cet endroit. Juste après, il quitta la place et se dirigea à vitesse réduite vers l’île où ils avaient repéré la tour. D’autres photos avaient montré un énorme anneau de végétation brûlée, ne laissant qu’un parfait cercle intact, un vrai miracle qui n’avait rien de naturel et, comme aucun d’eux ne croyait dans les phénomènes surnaturels, c’était l’oeuvre de l’homme.
L’oeuvre folle d’un humain ou d’un groupe d’humains… Il le fallait pour avoir déployé autant de moyens sur un île aussi éloignée de tout, avoir construit un bâtiment aussi gigantesque et surtout avoir kidnappé et amené plus de vingt personnes parmi les plus dangereuses au monde...
Ils devaient être prudents et aussi téméraires pour espérer ramener leurs quatre amis, rentrer à huit à Tokyo et reprendre leurs vies. Miki était à la barre du bateau, Saeko assise à ses côtés. La barmaid veillait sur l’avancée de l’embarcation pendant que l’inspectrice veillait sur elle. Ils devaient s’entraider pour arriver en un morceau sur le rivage aux petites heures le lendemain matin dans une petite crique assez reculée mais raisonnablement proche de la tour pour leur éviter de devoir passer des heures à marcher et surtout des heures à regagner le bateau s’ils devaient rentrer par ce moyen.
Ils savaient qu’ils devraient se déplacer à quatre, que l’embarcation resterait sans surveillance, donc vulnérable. Ils n’espéraient donc pas reprendre le bateau pour rentrer, pas avec le risque qu’il ait été piégé entre temps. Si leur plan tournait comme ils le voulaient, ils emprunteraient un des hélicoptères qu’ils avaient repérés à quelques centaines de mètres de la tour, des hélicoptères capables de tous les embarquer et ramener à Tokyo. Ils seraient certainement gardés mais ils pourraient gérer une fois qu’ils seraient tous ensemble et une fois le problème réglé, ils pourraient décoller presque aussi vite, après avoir vérifié et débranché les éventuels systèmes de contrôle à distance.
C’était le plan, se remémora Miki, un bon plan au vu des informations qu’ils avaient, un plan qui réussirait. Ils rentreraient à huit, se convainquit-elle. Ils rentreraient à huit et tout irait bien. S’ils n’étaient pas au mieux de leur forme, le Professeur et Kazue les remettraient en état. Tout irait bien, elle en était sûre.
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- Grenade !, lança Umibozu, entendant le son métallique qui rebondissait sur les marches en béton.
Il n’avait pas besoin de le voir pour l’identifier. La seule chose qu’il ne pouvait dire, c’était si c’était plutôt une grenade explosive ou incapacitante.
- Grimpe !, ordonna Ryô, évaluant la distance entre eux et l’objet.
Dans deux secondes, il serait à leur niveau. S’ils descendaient, il les suivrait. Ca ne laissait donc que cette solution : monter… vers les hommes qui l’avaient lancé. Et ils montèrent, mitraillettes en main. Ils entendirent un énorme bang qui résonna dans la cage d’escalier mais ne ressentirent aucune autre vibration. Grenade incapacitante, déduisirent-ils, mais les balles qui les arrosèrent étaient bien réelles, elles. Ils répondirent, se protégeant autant que possible, c’est-à-dire peu vue la configuration des lieux. Ils avaient en revanche une très bonne idée du nombre d’hommes qu’ils neutralisaient puisque les corps tombaient et dévalaient les marches de l’escalier, dépassant leur position.
Progressivement, ils grimpèrent de nombreuses marches mais cette montée semblait sans fin puisqu’ils ne voyaient jamais le bout de cet escalier. Pour Ryô, c’était un calvaire alors que ses pensées voguaient bien trop souvent vers les étages supérieurs, vers sa compagne seule au milieu d’une bande de requins. Comment allait-elle ? Lui faisait-on du mal ? La pensée était à la fois un frein et un carburant qui alimentait son envie de tous les dézinguer.
Soudain, ils entendirent une nouvelle grenade arriver vers eux puis plus rien. Ils continuèrent de monter et tombèrent dessus. Ils n’avaient qu’une idée imprécise du temps qu’il leur restait avant qu’elle explose. Ce furent les réflexes qui prirent le dessus et Ryô l’attrapa…
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- Si vous rentrez, je vous assomme !, menaça Kaori.
Elle ne savait plus quoi faire alors que la porte continuait de bondir comme pour sortir de ses gonds et que la chaise allait bientôt céder. Elle avait déjà fouillé l’endroit et n’avait rien trouvé. Elle voulait sa massue. Elle voulait sa massue la plus énorme qu’il soit, aussi impactante que possible et légère comme une plume pour ne pas mettre en danger sa grossesse.
- Ca fait plus d’une heure que je défonce cette porte. Je te jure que la prochaine heure, c’est toi que je vais défoncer., la prévint l’homme derrière la porte.
Sa colère était plus qu’évidente. Il n’en était même plus à ce stade à vrai dire. C’était plus de la rage. Elle ne doutait pas un instant qu’il mettrait sa menace à exécution. Elle allait souffrir s’il réussissait à mettre la main sur elle. Elle sursauta à nouveau lorsque la porte fut à nouveau enfoncée. La chaise glissa et elle parvint à la remettre en place à temps pour l’empêcher d’entrer. Ca ne durerait pas. Elle devait trouver autre chose. Elle réfléchit encore et encore. Des secondes passèrent en réflexion alors que la porte bondit encore deux fois. Elle y était, elle devait prendre une décision…
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- Regarde…, murmura Miki, pointant droit devant elle vers l’obscurité.
Saeko se tourna vers le point qu’elle indiquait, plissant les yeux pour mieux voir. Elle ne discernait rien dans le noir. C’était juste sombre, la nuit, noire, très noire puisque les nuages cachaient les étoiles et la lune.
- Si, regarde encore., insista la barmaid comme si elle pouvait lire les pensées de son amie dont seul le silence trahissait son opinion.
L’inspectrice observa plus intensément. Son œil s’habituant peu à peu, elle commença à distinguer des formes, d’abord proches, les vagues, puis plus loin, comme une énorme masse sombre qui se découpait sur le ciel un peu moins sombre à bien y regarder.
- On arrive près de l’île., chuchota-t-elle, sentant les battements de son cœur accélérer.
- Oui. On y est… Il ne reste qu’à faire le tour par le sud et on accostera d’ici quelques heures., conclut Miki, ralentissant un peu plus l’embarcation pour diminuer le bruit du moteur.
Elle gardait en ligne de mire l’île. Elle ne s’inquiétait pas de savoir si elle se trompait de lieu. Elle était sûre d’elle. C’était l’Ile qu’ils cherchaient.
- Je vais prévenir les autres., lui fit savoir Saeko, la laissant juste quelques minutes.
- On arrive, Umi. Tiens bon., murmura la barmaid.
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D’instinct, Ryô saisit la grenade et, toujours sans réfléchir, il la lança vers le haut avant de se retourner et protéger ses yeux de son bras. La déflagration l’assourdit quelques secondes, ses oreilles bourdonnèrent encore plus longuement alors même que les balles pleuvaient de nouveau dans les escaliers. De nouveaux corps tombèrent et il se demanda brièvement combien ils étaient encore. Il chassa la question inopportune et se concentra sur l’objectif : monter l’escalier jusqu’aux niveaux où se trouvait Kaori. C’était tout ce qui comptait.
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Faisant les cent pas dans la salle de la sécurité, l’organisateur du Hunter Game regarda les images des caméras de sécurité de l’escalier. Ses hommes n’avaient pas le dessus sur ces deux hommes aussi facilement qu’il l’avait espéré. Il sentit une goutte de sueur glisser le long de sa colonne vertébrale, ressentant le début d’une certaine anxiété. C’était la première fois depuis qu’il organisait des évènements de ce genre que ça ne tournait pas comme ça le devait.
- Allumez les caméras de la chambre., ordonna-t-il.
Il devait voir comment ça se passait de ce côté-là. Il sourit amusé en voyant son invité s’acharner sur la porte. Au moins, elle était toujours à sa place même s’il avait pensé que, depuis le temps, elle serait nue sous son gagnant. Ca, ce n’était néanmoins pas son problème.
- Eteignez., commanda-t-il, satisfait de cette information.
- Les caméras extérieures ?, demanda-t-il.
Il regarda l’écran mais rien n’apparut et il baissa les yeux pour trouver son soldat, tête baissée.
- Nous avons perdu les caméras extérieures. La dernière a été neutralisée il y a une demi-heure., lui apprit son subordonné.
Il rebaissa immédiatement le regard face à celui courroucé de son supérieur. Il devait envisager le plan de secours. Pour la première fois, il devait envisager le plan de secours qui lui permettrait d’évacuer les lieux sans danger et sortir du guêpier qui semblait se former.
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Dans la chambre, plusieurs bruits sourds se firent entendre puis ce fut un grand silence qui s’éternisa. Soudain, la porte s’ouvrit et l’homme sortit de la pièce, refermant derrière lui, tournant la clef dans le verrou avant de s’éloigner…
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