Chapitre 4 :: Kito, caïd des bacs à sable ! Publiée: 19-09-06 - Mise à jour: 13-07-08 Commentaires: Salut à tous !!! Voici un nouveau chapitre sur les aventures de la faimmles Saeba ;j'espère que ce la vous plaira toujours autant !!! Je vous remercie tous, chaleuresement de suivre cette histoire et de prendre le temps de me laisser des reviews si encourageantes. Un grand merci !!! Bisous à tous et bonne lecture.
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Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis les paroles troublantes d’A-Xiang ; Ryô et Kaori la surveillaient toujours du coin de l’œil. Malgré son jeune âge, la fillette savait que cela avait donné du souci à ses parents et c’est ainsi, pour ne plus leur faire de peine, qu’elle les enferma soigneusement tout ça au fond d’elle.
Tout sourire, elle jouait comme d’habitude avec Xin Hong et Bail Lan ; la vie semblait vouloir reprendre son cours.
Ces derniers temps, les trois enfants se voyaient plus fréquemment ; Ryô et Mick étaient sur une affaire de personne disparue, Kazue était souvent d’astreintes à la clinique jusque tard dans la soirée et Miki et Falcon travaillaient toute la journée. En bonne mère au foyer, Kaori avait récupéré son filleul qui en était ravi, tant sur le point de se retrouver avec sa marraine mais également pour se retrouver avec ses amies. C’est ainsi que Kaori veillait sur les trois enfants pendant que leurs parents respectifs vaquaient à leurs occupations ; la maison retentissaient de cris et de rires d’enfants. La jeune femme devait parfois sévir dû à l’agitation démesurée des bambins mais tout finissait par rentrer dans l’ordre.
Les jours s’en suivaient et le rythme de vie s’enchaînait de manière routinière.
Après maintes enquêtes et courses poursuites, exténué par cette affaire enfin résolue, Ryô rentra tardivement, un soir, en soupirant chez lui. Kaori qui l’attendait bien patiemment sur le canapé, lui porta un café et s’installa à ses côtés pour finir par se blottir contre lui,
- Alors où était passée cette gamine ? demanda Kaori.
- Elle voulait fuir avec son petit ami. souffla-t-il. N’étant pas du même niveau social, ils pensaient que leur relation ne serait pas acceptée par leurs parents alors ils voulaient quitter le pays. Pourtant ce n’étaient que des gamins... dix sept ans. ajouta-t-il en soupirant.
- A dix sept ans, je savais déjà que j’étais amoureuse de toi. bredouilla Kaori en rougissant.
Tout en souriant, il posa sa tasse et l’attirant à lui, il murmura,
- Qui pourrait résister à l’Etalon de Shinjuku ?
- Qu’est-ce que tu peux être prétentieux parfois ? dit-elle en souriant alors qu’il l’embrassa langoureusement.
A l’étage supérieur, une petite silhouette tapie dans l’obscurité, les regardait, tout en cramponnant les barreaux de la rambarde, en souriant,
- Papa est rentré ! dit-elle en murmurant.
Lentement, sur la pointe des pieds, elle regagna son lit pour s’enrouler bien chaudement dans ses couvertures. De son ouie infaillible, Ryô avait perçu son mouvement infime ; mettant à regret, un terme à leur suave étreinte, il demanda,
- Comment va Xiang Ying ?
- Je ne sais plus quoi penser... soupira-t-elle en se redressant, tout en remettant de l’ordre dans sa tenue. Elle a l’air pourtant si enjoué mais parfois, je la surprends à faire cette triste mine. Elle refuse d’en parler ; elle affiche un beau sourire et elle retourne jouer. Je ne suis pas capable de m’occuper de notre fille. clama-t-elle tristement en voûtant les épaules. Je ne suis pas fichue de la consoler. avoua-t-elle mélancoliquement.
Ryô la prit dans ses bras tendrement et caressa la chevelure rebelle,
- Ne t’inquiète pas... Tu es une très bonne mère. Quant elle voudra t’en parler, elle le fera tout naturellement.
- Mais elle est si petite.
- Je sais que tu veux la protéger... moi également mais il faut qu’on lui laisse le temps de nous parler.
Son regard se reporta sur l’affichage digital du magnétoscope,
- Il se fait tard. Montons nous coucher, on ne reparlera demain.
Hâtivement, Kaori alla poser le mug dans l’évier de la cuisine puis prit la main réconfortante que lui tendait Ryô. Sur le pas de leur chambre, il l’embrassa furtivement,
- Je reviens dans un petit instant... je vais embrasser notre fille.
Amoureusement, Kaori le regarda s’éloigner silencieusement pour ensuite ouvrir délicatement la porte de la chambrée voisine,
- Tu es si prévenant avec nous. murmura-t-elle pour ensuite entrer dans sa chambre pour se mettre en nuisette et s’allonger dans leur lit.
Tel une chenille dans son cocon, Ryô ne percevait, entre la douillette enveloppe, que le visage endormi d’A-Xiang qui suçait son pouce. S’agenouillant à ses côtés, il caressa affectueusement sa chevelure sombre,
- Que t’arrive-t-il ma chérie ?
Délicatement, il l’embrassa sur le front,
- Papa. appela-t-elle dans ses songes.
Sur le pas de la porte, Ryô reporta à nouveau son attention sur la fillette qui dormait profondément ; le sourire aux lèvres, il laissa la porte entrebâillée puis regagna sa chambre.
Ses yeux s’habituant à la pénombre, il percevait maintenant la silhouette féminine étendue sur le lit dans une sensuelle tenue ; tout en s’avançant, il ôtait un à un ses habits pour s’étendre, à son tour, en caleçon auprès de sa Belle.
De la sensuelle caresse aux baisers fougueux, les mains impatientes ses glissaient sous les derniers vêtements pour entrer en contact avec la peau brûlante de l’autre.
C’est ainsi que durant cette nuit, les soupirs et gémissements se mêlaient au silence nocturne en une osmose jouissante pour qu’au petit matin, les deux corps enivrés, se retrouvent blottis l’un contre l’autre.
La mélancolie de leur fille s’estompait vraisemblablement au fils des jours puis arriva la date de la rentrée des classes. Son esprit enfantin avait, maintenant, un autre point de réflexion ce qui lui redonnait un répit à ses sourds tourments pour une nouvelle aventure.
Au petit matin, le réveil avait été dur pour la fillette ; dans les bras de Kaori, elle se frottait ses petits yeux endormis tout en baillant bruyamment,
- Hé bien, tu n’as pas bien dormi ?
- Si mais quand je me lève, les aiguilles de la pendule ne sont pas pareilles. La petite est sur le dix et la grande sur le trois alors que là, c’est le sept et le trois.
A cette réflexion, Kaori sourit,
- Tu es décidément comme ton père ! dit-elle en déposant A-Xiang sur le tabouret de la salle de bain. Vous n’êtes pas du matin.
Devant la mine interrogative de la fillette, elle ajouta en affichant un sourire radieux,
- Ton papa n’est pas levé non plus ma puce donc pendant que tu te laves, je vais aller le réveiller. dit-elle en lui enlevant son pyjama. Et frotte bien derrière les oreilles ! dit-elle en sortant de la salle de bain.
Xiang Ying se contenta d’hocher de la tête en passant le gant savonné sur son visage ensommeillé ; pendant ce temps, dans la chambre parentale, Kaori entrait, à pas de velours, dans la pièce obscurcie pour s’asseoir précautionneusement sur le lit. Minutieusement, à quatre pattes, elle avançait sur le matelas pour tenter une approche furtive vers le dormeur qui souriait intérieurement. Ryô, allongé sur le dos, les yeux clos, s’imaginait mentalement l’avancée précautionneuse de la jeune femme ; elle se pencha au dessus de lui et l’embrassa délicatement,
- Réveilles toi, mon amour... il faut amener notre fille pour son premier jour à la maternelle ! dit-elle en souriant.
D’un geste vif, il la retourna sur le matelas et la plaqua contre l’obstacle moelleux,
- Si c’est ainsi que tu comptes me faire lever, tu n’as pas gagné ! dit-il d’un sourire charmeur. Ca me donnerait plus tôt l’envie de traîner au lit avec toi. avoua-t-il alors qu’il commençait déjà à embrasser ses lèvres pour descendre lentement dans son cou.
- Non. soupira-t-elle en le repoussant lentement. Nous n’avons pas le temps à perdre, il faut se préparer pour ensuite déjeuner et amener A-Xiang à l’école. dit-elle en se redressant.
D’un pas rapide, elle se dirigea vers la porte,
- Tu ferais bien de te dépêcher si tu ne veux pas qu’on soit en retard.
- Ouais ! soupira-t-il.
Kaori rejoignit la fillette dans la salle de bain alors qu’elle enfilait sa petite culotte,
- Ca y est, j’ai fini ! clama-t-elle fièrement.
- Tu es une grande fille ma chérie. lui dit-elle en la soulevant dans ses bras alors que la fillette se blottissait dans son cou tout en murmurant,
- Je t’aime maman.
- Moi aussi mon bébé ! dit-elle en l’embrassant sur la joue.
- Mais je ne suis pas un bébé ! protesta-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.
En caleçon, Ryô fit son entrée, tout en se grattant la tête,
- Bonjour Mesdames ! bailla-t-il alors qu’il les embrassait à tour de rôle. A mon tour de prendre ma douche !
Kaori reposa à terre la fillette qui repartit en courrant dans sa chambre pour chercher son uniforme. Alors que la jeune femme s’apprêtait à franchir le seuil de la pièce, une main puissant l’attrapa par le poignet pour l’attirer à lui, tout en claquant soigneusement la porte,
- Tu ne veux vraiment pas prendre une douche avec moi ? demanda-t-il d’une voix sensuelle tout en effleurant ses lèvres.
- Qu’est-ce que tu as ce matin ?! demanda-t-elle en rougissant tout en le repoussant à nouveau.
Tout en s’éloignant d’elle, il s’étira bruyamment pour se diriger vers la cabine de douche et ôter son caleçon,
- J’ai tout simplement envie de ma femme !
Médusée, Kaori n’en croyait pas ses yeux de son impudeur mais elle ne pouvait détacher son regard de ses deux formes musclées,
- Qu’est-ce que tu regardes ?! dit-il en souriant, toujours de dos, tout en tournant le bouton de la douche, en sentant le regard insistant de sa femme
- Heu… Rien !
Le claquement de la porte se fit entendre puis, fier de lui, il pénétra sous la tiédeur du flot brumeux ; quelques instants, il descendait les rejoindre affublé de son traditionnel jean noir et son tee-shirt rouge.
A-Xiang mangeait mollement le contenu de son assiette tandis que Kaori s’afférait à tourner autour de la table pour finir de déposer les divers plats. Silencieusement, il s’attabla et Kaori lui servit une assiette bien garnie,
- Merci ! dit-il le sourire en coin.
Rosissant légèrement en sentant son regard ardant, elle se contenta de lui offrir un radieux sourire puis s’attabla à son tour. Excitée par le retour à l’école, Xiang Ying ne faisait que parler tout en mangeant,
- Ca y est ! On va à l’école. demanda-t-elle toute enthousiaste.
- Il te reste encore un peu de temps alors va dans le salon avec papa.
- Oui !
Sur ce, elle prit la main de son père et tout en sautillant, ils se dirigèrent vers le sofa ; soupirant de soulagement, Kaori était tellement contente de retrouver l’humeur joviale de sa fille. Une fois la vaisselle achevée, Kaori les rejoignit pour donner le signal de départ ; A-Xiang se rua sur son petit cartable rose à l’effigie de Cat’s eyes (NDA : Faisons de la pub à notre Maître Hojo, même s’il en a pas besoin, (-_^) !!!). D’ailleurs lors de l’achat de son cartable, Ryô sautillait dans tout le magasin en bavant avidement devant la tenue affriolante des trous jeunes femmes en tenue de cambrioleuses.
C’est ainsi, qu’arpentant les rues printanières du mois d’avril, A-Xiang sur les épaules de son père et ses parents la main dans la main, ils prirent la direction de l’école maternelle.
La cour était bondée de familles, les enfants, contents de se retrouver, courraient dans tous les sens en criant ; ils aperçurent Miki avec Xin Hong qui entrèrent dans une classe supérieure suivis de Kazue et Bai Lan. On ne demandera pas pourquoi Falcon n’est pas là ; l’année précédente pourtant, sous l’insistance de son fils et de sa femme, il avait fait l’effort de venir. Lors de son entrée dans la classe des bambins, son imposante stature avait provoqué les cris de terreur et pleurs des camarades de classe de son fils qui pensaient, en le voyant, avoir affaire avec l’ogre du « petit poucet ».
Alors il attendait bien sagement au café en compagnie de Mick qu ne supportait vraiment pas les braillements des mouflets.
De leurs côtés, Kaori et Ryô, quant à eux, entrèrent dans la classe de deuxième section de maternelle ; dans la pièce, les pleurs des enfants devant se séparer de leurs parents, retentissaient à mesure que l’un d’eux disparaissent. Descendant la fillette de son « perchoir », Ryô la prit dans ses bras et instinctivement, elle resserra sa menotte sur le revers de son veston tout en fixant les enfants pleurnichards,
- Xiang Ying n’est pas un bébé ! dit-elle d’une voix tremblotante.
Mais fallait reconnaître que cette atmosphère n’était pas des plus encourageantes, une fois posée sur le sol, elle se glissa entre ses parents tout en les tenant chacun par une jambe,
- N’aie pas peur ma chérie ! On viendra te chercher ce soir avec papa ! clama Kaori en lui prenant délicatement sa menotte frémissante.
- Promis ! demanda-t-elle d’une voix inquiète.
- Oui ! clamèrent-ils en chœur.
De petits hésitants, elle se dirigea vers la jeune femme souriante tout en faisant de grands signes de la main à ses parents,
- Tu crois que ça ira ? s’inquiéta Kaori tout en resserrant la main de Ryô qu’elle tenait déjà fermement.
- Ne te fais pas de soucis ! Tout ira bien ! ajouta-t-il en affichant un sourire réconfortant.
Sous leurs regards protecteurs, A-Xiang s’attabla avec ses nouveaux camarades et commença à dessiner sur une belle feuille blanche, des formes de couleurs multicolores,
- Je vais faire pleins de dessins pour Maman et Papa ! marmonna-t-elle tout en affichant une mine concentrée.
Dans la cour, le petit groupe d’amis se retrouvèrent et ils partirent tous en direction du Cat’s eye ; même Kazue était de la partie car ayant pris un jour de congés pour la rentrée des classes, elle pouvait profiter librement de cette journée de répit.
C’est ainsi, quant ils arrièrent dans le café, qu’ils virent Mick, accoudé au comptoir, buvant paisiblement une tasse du breuvage fumant et Umibozu essayant, comme à l’accoutumer, sa vaisselle. Au tintement de la clochette, l’homologue américain bondit de son tabouret en direction de la brunette aux cheveux courts qui le salua « aimablement » en l’encastrant dans le sol sous les moqueries hilares de son compère japonais,
- Dis moi, tu es bien entourée ! bougonna-t-il tout en s’extirpant de sous la massue et réajustant son costume.
- C’est l’avantage de la rentrée des classes. clama-t-il fièrement tout en enlaçant les trois jeune femmes. De pauvres mères éplorées qu’il faut réconforter. rit-il bêtement en affichant une mine libidineuse.
Un coup de massue de rappel de sa « tendre femme » pour le recadrer et ils prirent ensuite place autour du comptoir. La journée des « adultes » se déroula entre chamailleries et coups de massues sous les regards ahuris des rares clients qui ne restèrent guère longtemps surtout après avoir eu droit au « plaisant sourire » du cafetier lorsqu’ils réglèrent leurs consommations.
Du côté de l’école maternelle, les enfants griffonnaient les courbes dictées par la maîtresse pour l’apprentissage de l’écriture ; A-Xiang exécutait silencieusement les recommandations du professeur tandis que certains se chamaillaient pour un crayon. Du coin de l’œil, elle les fixa, en haussant un sourcil d’exaspération,
- C’est comme papa et tonton Mick ! soupira-t-elle en reprenant son activité.
Après l’intervention de l’institutrice, les deux garçonnets continuèrent en marmonnant, leurs petites attaques orales pour finir par être séparés chacun à l’opposé de l’autre, dans un coin de la salle de classe.
L’heure de la récréation retentit deux heures plus tard, A-Xiang retrouva enfin ses deux amis pour une partie de cache-cache effrénée, pendant que Xin Hong « comptait ».
Alors qu’elle se dissimulait derrière une des colonnes du préau, Xiang Ying fut attirée par les cris pleurnichant d’un garçonnet malmené par un second. La fillette, au sens de la justice développée par les gênes parentaux, sortit de sa cachette et se dirigea vers le bagarreur en culotte courte. A quelques mètres de lui, elle perçut la familiarité e ses traits puis tout en fronçant les sourcils, en signe de réflexion, elle retrouva enfin « l’agresseur » du bac à sable dans le parc. Ni une ni deux, elle entra dans la « bataille » pour finir par sortir une mini massue et l’abattre sur la tête du forcené ; d’un plainte geignante, il se dirigea vers la maîtresse qui intervint instantanément.
Premier jour de clase et première convocation des parents…
Assis dans le couloir, les deux enfants honteux fixaient le sol en attendant leurs parents respectifs. Balançant les jambes dans le vide à une allure énergique, l’un et l’autre attendaient avec appréhension l’arrivée des adultes.
Les voix de Ryô et Kaori se firent entendre en premier dans le long couloir silencieux maintenant ; tout en se triturant les doigts, la fillette entendait les pas cadencés de ses parents qui arrivaient dans sa direction. Qu’allaient-ils lui dire ? Allaient-ils la gronder ?
Kaori s’agenouilla devant elle,
- Pourquoi t’es-tu battue, ma chérie ? demanda-t-elle d’une voix douce tout en posant ses mains sur les genoux de l’enfant.
- Il tapait un autre garçon… alors moi, je suis venue aider. dit-elle en réprimant un sanglot tout en se frottant les yeux.
- Tu sais bien qu’il ne faut pas taper tes camarades !
- Oui mais…
- Non, Xiang Ying ! Si tu as un problème, il faut aller chercher ta maîtresse ! intervint Ryô d’une voix plus ferme alors qu’il jeta une œillade sévère sur le garçonnet qui baissait la tête.
La porte s’ouvrant à nouveau, le garçonnet bondit de son siège en écarquillant de grands yeux enthousiastes mais sa mine se referma instantanément lorsqu’il vit que ce n’était que la maîtresse précédée du directeur de l’établissement qui poussait la grande porte battante. Tristement, il s’assit à nouveau sur son siège en baissant la tête ; l’attitude du garçonnet n’échappa pas au couple. Les deux instituteurs leur firent signe d’entrer dans le bureau,
- Tu restes sage, ma chérie. On revient tout de suite.
Ryô enlaçant la taille de Kaori entra tout en fixant le « couple de bagarreurs »,
- Je crois qu’on va se faire gronder ! marmonna A-Xiang.
- Je m’enfiche ! grommela le garçonnet tout en essuyant ses yeux dont les larmes commençaient à couler.
- Et ton papa, il est où ! demanda la fillette tout en fixant la grande porte dont personne ne semblait vouloir pousser.
- Il doit encore travailler ! soupira-t-il tristement.
- Faut pas pleurer… dit-elle d’une petite voix.
- Je pleure pas… y’a que les filles qui pleurent !
Dans le bureau, le directeur ainsi que l’institutrice s’entretinrent avec le couple,
- Malheureusement ce n’est pas la première fois que nous avons des soucis avec le petit Kito. soupira le directeur.
- Nous avons beau convoqué son père mais rien n’y fait ! renchérit l’institutrice.
- Comment ça, pas la première fois ?! intervint Kaori.
- Le père de Kito, Monsieur Yuri Mirazawa est un homme très occupé…
- Mais c’est le ministre des affaires militaires ! coupa Ryô.
- Exactement. Vous comprendrez que nous ne pouvons malheureusement pas faire plus.
- Comment un homme peut faire passer son travail, quel qu’il soit, avant sa famille ! s’insurgea Kaori.
Prenant sa main dans la sienne, Ryô sourit ; son cœur décidément parlait toujours en premier,
- Les affaires du pays sont fondamentales, vous le comprendrez… soupira le vieil homme à nouveau. Nous vous convoquons par obligation et non pas par devoir car nous savons pertinemment qui a déclenché cette bagarre.
La main de Kaori se crispa davantage dans celle du Nettoyeur,
- Où sont les parents de cet enfant ! intervint à nouveau Kaori.
- Monsieur Mirazawa élève seul ce petit garçon…
- Qui va venir chercher cet enfant ? demanda Kaori sur un ton sec.
- Il rentrera ce soir par le bus. bredouilla l’institutrice, impressionnée.
- Nous pouvons ramener notre fille chez nous ?
- Oui !
- Alors nous allons le ramener, lui aussi chez lui ! déclara la jeune femme.
- Mais Madame…
- Il n’y a pas de mais qui tienne ! Ministre ou pas, il va entendre parler du pays ! clama la jeune mère outrée.
Sur ces dernières paroles, Kaori se leva et quitta la pièce ; Ryô, stoïque remercia les enseignants puis quitta à son tour le bureau,
- A-Xiang, nous rentrons à la maison… dit-elle sur un ton ferme mais doux à la fois.
La fillette bondit de son siège et prit la main assurée que sa mère lui tendait,
- Mais avant, nous devons ramener ce petit garçon chez lui.
Kito dévisagea cette femme souriante qui lui tendait la main,
- Viens mon bonhomme ! dit-elle d’une douce voix.
- Viens, on te ramène chez ton papa. clama la fillette.
Malgré les larmes qui faisaient pétillées ses yeux, il lui offrit un large sourire tout en prenant timidement la main de la jeune femme.
Les mains dans les poches, Ryô fixait, silencieusement, la jeune femme avançant d’un pas ferme et décidé vers la sortie de l’établissement en tenant de part et d’autre les enfants enjoués, par la main,
- Tu vas passer un sale quart d’heure mon vieux ! marmonna-t-il le sourire en coin.
Les quatre protagonistes s’engouffrèrent dans la petite voiture rouge en direction de l’enceinte du Ministre des armées…
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