Chapitre 27 :: La véritable histoire " du petit...Akuma " Publiée: 10-01-07 - Mise à jour: 10-01-07 Commentaires: Bonjour et Bloavez Mat à tous. Meilleurs voeux !
Bon et bien je pourrais vous dire qu'en 2007 j'ai pris la bonne résolution de majer plus rapidement mes chapitres, mais comme je suis bien élevé et que ça n'est pas bien de mentir, je ne vous le dirais pas. LOL. Je dirais juste merci aux lecteurs, lectrices, reviewers et revieweuses ainsi qu'à ma bêta de choc toujours aussi efficace. Merci Sophie ! Bonne lecture à vous !
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Lieu : En voiture en direction de Oshiro ?
Heure : 13h30
3ème jour
D’une voix déformée par une profonde émotion, Akuma commença à relater son histoire :
Je te propose un petit voyage dans le temps Saeba. Il y a de cela plusieurs années, durant un de ces étés lourds et étouffants, comme Tokyo en connaît parfois. C’est sous cette météo inhabituelle qu’est arrivée la pire journée de ma vie. A vrai dire, pour nombreux d’entre vous c’était un jour comme les autres. Certes, il y a eut ce fait divers, une banale affaire de drogue qui a mal tourné. Mais à part ça, rien d‘exceptionnel. Sauf que mon " père " en était l’un des protagonistes principaux ! Enfin, mon "père"… Disons plutôt, celui qui a eu l’indécence de se prétendre comme tel pendant si longtemps. Ce jour-là, ce sous-homme a commis la plus grossière et la pire des erreurs de sa lamentable vie.
Ryo nota immédiatement le mal-être et la rage qui semblait habiter Akuma. Ce dernier paraissait vraiment mépriser et haïr l’homme dont il parlait. Et la suite de son discours ne fit que confirmer cette première impression.
Tout à son histoire et à la remémoration de ses souvenirs, le jeune homme poursuivit :
- Il travaillait pour la pègre locale. Cet idiot a voulu tromper les gros bonnets en détournant pour sa consommation personnelle une partie des substances qu’il devait "écouler ". Il a joué et malheureusement pour sa famille, il a perdu.
Ryo ne savait pas à quel jeu se livrait Akuma, mais il lui fournissait, peut-être sans s'en rendre compte, des informations intéressantes. Son père était donc un dealer et qui plus est, consommateur de sa propre marchandise. Kaïbara et maintenant ça ! Décidément le passé familial du jeune homme ne jouait guère en sa faveur. Ou plutôt si, il permettait peut-être d’expliquer son comportement actuel.
Ignorant la raison de l’intérêt silencieux de son voyageur, Akuma continua son histoire.
- La suite logique des choses ? L’organisation a décidé de se venger, bien évidemment. Elle est venue chez nous et devant ce lâche, ils ont… ils ont … sa femme... ma mère … Ils l’ont violée et après en avoir terminé avec elle, ils lui ont tiré une balle dans la tête.
Akuma avait des sanglots dans la voix. C’était la première fois que Ryo percevait un si grand trouble, une telle perte de contrôle chez son adversaire. Ce dernier parvint néanmoins à se ressaisir et tant bien que mal, à poursuivre son récit :
- Et sans ton intervention … tardive, ça aurait été son tour à lui. Ce qui n’aurait été que justice. Il méritait de mourir, lui, mais pas ma mère, certainement pas elle ! Mais ce jour-là, le grand Ryo Saeba en avait visiblement décidé autrement. Ok, tu as mis hors d’état de nuire ses assassins et tu l’as sauvé, lui ! Seulement voilà, toi aussi tu as commis une terrible erreur Saeba. Tu as sauvé la mauvaise personne. Tu as sauvé un moins que rien et tu as laissé mourir le seul être qui ait jamais vraiment compté pour moi. Et ça, je ne pourrais probablement jamais te le pardonner.
Ryo écoutait cette histoire en se remémorant la scène. Cela remua chez lui de pénibles souvenirs.
- Oui c’est vrai ! Je me souviens très bien de tout ça. Mais si je me trouvais sur les lieux, ce n’était que le fait du hasard. En fait j’étais venu voir l’un de mes informateurs. Lorsque j’ai entendu un coup de feu, j’ai décidé d’aller voir de plus prés. Malheureusement je suis arrivé trop tard pour empêcher l’agression de ta mère. J’en suis sincèrement désolé… J’ai fait le maximum et après m’être occupé des hommes de mains de l’organisation, j’ai immédiatement appelé les secours. Ceux ci sont d’ailleurs arrivés assez rapidement sur les lieux. Après ça, les choses n’étaient plus de mon ressort, je me suis tout de même assuré qu’elle avait bien été pris en charge par l’ambulance et je m’en suis allé. Que pouvais je faire de plus … ? Mais ne te méprends pas, le véritable coupable dans ce drame c’est l’organisation et personne d’autre !
Akuma souriait d’une manière étrange et inquiétante.
- Inutile de jouer les avocats avec moi Saeba. Je connais très bien les responsabilités de chacun dans cette triste affaire. Celle des yakuzas, celle de mon père, la tienne mais aussi la mienne.
Ryo tiqua :
- La tienne
- Oui la mienne ! Car le pire dans cette histoire c’est que moi, son fils bien-aimé, je n’ai même pas réussit à la protéger. A vrai dire, au moment des faits, je n’étais pas présent et je n’ai eu connaissance de l’affaire que deux jours plus tard. Tout ce que j'ai pu faire, c’est assister ma mère dans ses derniers instants, à l’hôpital. Pathétique, non ? Tu m’as même privé du plaisir de me venger. Car les hommes qui s’en étaient pris à elle ont été emprisonnés et sont morts en prison dans une rixe entre détenus. Mais tu as ta part de responsabilités également, tu n’as pas le droit de te défiler. On est un héros ou on ne l’est pas, conclut sombrement Akuma.
Le jeune homme semblait vraiment avoir beaucoup de mal à contenir la rage qui le consumait.
Ryo tenta de le raisonner.
- Tu sais Akuma ? On ne peut pas sauver tout le monde ! J’aimerai que ça soit possible, mais ça ne l’est pas.
- Oui bien sûr. On ne peut pas sauver tout le monde. C’est ce que tu t’es dit pour Kaibara, mon père adoptif ? Et c’est aussi ce que tu te diras pour apaiser ta conscience, lorsque Kaori ne sera plus de ce monde ?
Exaspéré par l’attitude du jeune homme, Ryo lui répliqua :
- Qu’aurais-tu voulu que je fasse ? Que je passe mon chemin et que je laisse mourir ton père, c’est ça ?
- Peut-être bien ? En tout cas cela t’aurait certainement évité bien des ennuies. Même s’il est vrai qu’en agissant de la sorte, tu m’aurais alors privé d’un réel plaisir.
Le nettoyeur avait un sourire crispé et ne comprit pas immédiatement l’allusion d’Akuma.
- Je vois mieux où tu veux en venir maintenant, je comprends mieux tes motivations. Ce n’est donc là qu’une mesquine histoire de vengeance. Admettons que tu m’en veuilles, pour le décès de ta mère et pour celui de Shin, je peux le concevoir. Mais que vient donc faire Kaori dans cette histoire ?
Cette fois-ci Akuma explosa, incapable de se maîtriser plus longtemps.
- Cesse donc de me parler de cette idiote ! Elle est où elle doit être et n’a que ce qu’elle mérite. Tu ne comprends vraiment rien à rien. Ce n’est pas d’elle dont il est question en ce moment. Ni de Kaibara d’ailleurs, sa mort est regrettable, certes, mais là n’est pas mon propos. Au lieu de dire des âneries, laisse-moi donc plutôt donc poursuivre mon histoire.
Ryo, comprenant qu’Akuma n’était pas disposé à l’écouter, préféra le laisser poursuivre.
Le jeune homme reprit donc son histoire là où il l’avait laissé.
- Après cette triste journée, j’ai donc décidé de reprendre ma vie en main. De toute façon, Kaibara m‘avait tout appris et je me sentais enfin prêt à affronter le monde. J’ai donc choisi de m’en aller et de vivre ma vie. Pour commencer j’ai voulu régler mes comptes avec le passé. M’occuper de mon géniteur, comme lui s’était occupé de moi. Et oui, curieusement j’ai voulu revoir ce pauvre junkie. Mais ne te méprends pas ! Il n'y avait là rien de sentimental de ma part. D’ailleurs lorsque je fus face à lui, face à celui qui avait toujours était incapable de s’assumer et encore moins de m’assumer moi, cet être si insignifiant, responsable de la mort de ma mère, j’ai compris ! Ce fut pour moi une révélation et j’ai immédiatement su alors, ce que je devais faire. La seule bonne chose qu’il ait faite dans sa vie a été de me vendre à Kaibara. Certainement afin de se payer sa came. Kaibara n’a vraiment eu aucun mal à le remplacer. Que dis-je, à le supplanter !
Ryo commençait à mieux cerner la psychologie de son adversaire mais cela ne l’empêcha pas pour autant de renouveler sa question.
-Je suis sincèrement désolé pour ce qui est arrivé à ta mère, Akuma. Mais une fois de plus je ne vois pas ce que Kaori vient faire dans cette histoire ?
Akuma tout en frappant du poing sur le volant s’exclama.
- Incroyable ! Tu es vraiment irrécupérable. Cesse donc de penser un peu à cette pauvre fille. Et d’ailleurs, ne t’avais-je pas demandé de ne pas m’interrompre ?
Ryo ne lui répondit pas.
Satisfait par le silence qu’il avait enfin réussit à imposer, le jeune homme poursuivit.
- Si tu me le permets, je vais donc finir mon histoire. Puisque mon géniteur était incapable de se comporter comme un adulte, c’est donc moi qui suis devenu adulte. Et en tant que tel, ma première décision fut de mettre fin à sa pitoyable existence. En le faisant disparaître- je lui ai d’ailleurs, je crois- rendu un fier service, comme à beaucoup de monde. Il faut bien le dire. Mon seul regret, c’est de ne pas m’en être occupé plus tôt.
Ryo resta bouche bée, encore sous le choc d’une telle révélation. Il espérait avoir mal compris, mais il savait que ce n’était pas le cas : Ce qu’Akuma venait de lui avouer c’est qu’il avait tué son propre père. Le pire c’est qu’à l’époque il n’était alors certainement qu’un enfant.
- Ne me regarde pas comme ça Saeba. Oui ! Je l'ai effectivement supprimé. J’y ai d’ailleurs pris beaucoup de plaisir, si tu veux tout savoir. Enfin, maintenant que je te l’ai raconté, passons à autre chose. Ça fait partie du passé et de plus mon " père " ne méritait vraiment pas qu’on s’attarde sur son cas. Si nous parlions plutôt de l’avenir. De ton avenir… Puisque visiblement tu es incapable d’être un héros pourquoi ne pas essayer d’être au moins un bon- que dis-je- le meilleur des professionnels ? Le meilleur des tueurs à gages.
De l’avenir ? Que voulait-il donc dire ? Avec un gamin capable de parricide, il fallait s’attendre au pire. Celui qui se tenait devant lui était un véritable monstre. Un démon qui se dissimulait sous les traits d’un ange. Etait-ce cela qu’on appelait la beauté du diable ? Le nettoyeur s’interrogeait de plus en plus sur les réelles motivations d’Akuma. Et les nouvelles informations qu’il venait d’apprendre avaient semé encore un peu plus le trouble dans son esprit. Se ressaisissant, car il le fallait bien, Ryo demanda à son chauffeur :
- Et Kaori que vient-elle faire dans cette histoire ?
Akuma sourit.
- Tu as vraiment de la suite dans les idées, toi. Enfin, je vais te l’expliquer, puisque tu sembles tant y tenir. Le père de ta chère partenaire, je veux parler de son véritable père Junichi Hisaishi*, c’est lui la clef. Comme tu le sais certainement, le père d'Hideyuki Makimura l’a tué et ensuite, torturé par les remords, a décidé d’adopter la petite Kaori. Mais avant ça, Junichi avait trempé dans un trafic de drogue. Selon mes renseignements, il faisait même partie du petit groupe qui est à l’origine de " l’organisation ". Cette même organisation qui est responsable de la mort de ma mère. Quelque part, le père de ta précieuse Kaori est donc, lui aussi responsable de ce qui est arrivé à ma mère.
En entendant ça et devant l’absurdité de la situation, Ryo ne put s’empêcher de répliquer.
-Mais enfin, c’est ridicule ! Junichi Hisaishi était mort depuis longtemps lorsque ta mère a été assassinée. C’était peut-être une crapule, je te l’accorde, mais il n’a strictement rien à voir dans ton histoire.
La rébellion de son passager fut pour Akuma la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Il freina brusquement dérapant sur la chaussée et manqua de peu d’accidenter son véhicule. Il se gara précipitamment en montant sur un trottoir et se retourna vers Ryo, les traits déformés par la fureur.
-Ne dis plus jamais ça, Saeba ! Ne remets plus jamais mon jugement en cause. Une erreur reste une erreur ! Et puisque lui n’est plus là pour payer, c’est sa fille qui le fera à sa place.
Ryo, lui n’en démordait pas.
- Mais même si c’était vrai, même si Junichi Hisaishi était un des responsables indirects de la mort de ta mère, Kaori, elle, n’a rien à voir avec les erreurs de son père. Regarde-toi ! Es-tu responsable du décès de ta mère, des égarements de ton père ?
Ryo savait pertinemment avoir touché là un point sensible. Il espérait pouvoir en profiter et ainsi retourner la situation, si ce n’est à son avantage, au moins au discrédit d’Akuma.
Pendant un court instant, celui-ci semblait d’ailleurs décontenancé. Ryo allait-il enfin réussir à lui faire entendre raison, en tout cas il l’espérait. Malheureusement, les hésitations du jeune homme furent de courte durée. D’un ton péremptoire et définitif, il asséna :
- Je sais ce que je fais Saeba. De ton coté, fais ce que je te demande et alors tout se passera bien pour Kaori. Tue Sayuri et ta partenaire vivra, sinon … Je ne réponds de rien.
*Pour ceux qui souhaitent se rafraîchir la mémoire sur le passé de Kaori, je vous invite à consulter l'excellent lien de NJ
http://accityhunter.free.fr/Personnages.php?p=2
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