Chapitre 26 :: Chapitre 26 Publiée: 06-07-16 - Mise à jour: 07-07-16
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Cela faisait maintenant 1 heure, que Le Corbac avait appelé Ryo. Kaori songea que ce dernier ne devait plus être très loin de sa planque
Elle lui vouait une confiance aveugle, elle savait qu’il saurait décoder l’indice qu’elle avait laissé à sa sœur. En espérant que cette dernière en ait parlé à Ryo.
Le Corbac avait attaché une de ses chevilles et sa main droite à un montant du lit et était sorti ramasser du bois sec pour la cheminée. La maison aux murs épais était glaciale en cette nuit de mars. La petite couverture que lui avait donnée son ravisseur ne suffisait pas, elle grelottait dessous. Profitant de son absence, elle avait sorti tant bien que mal une lame de rasoir de sa chaussure et petit à petit avait réussi à scier les liens qui l’entravaient.
Malheureusement, il rentra trop tôt. Elle avait déjà réussi à se détacher la main, mais n’avait pas complètement fini de se libérer la cheville droite.
Depuis, elle faisait semblant de dormir assise dans le lit, tout en cachant sous la couverture sa main droite délivrée de son joug. Corbac prépara un feu dans la cheminée. Bien vite une chaleur apaisante envahit la pièce, mais Kaori ne parvint à se détendre, elle sentait sa présence autour de son lit. Il finit par s’accroupir à sa hauteur, et lui tapota doucement la joue.
- Eh bien la belle, tu fais semblant de dormir … Tu aurais peur de moi ?
Elle ouvrit les yeux, combattive.
- Non. J’aimerais simplement me reposer.
- Hummmm dommage parce que moi j’ai envie de m’amuser un peu. Tu es bien trop belle pour que je te laisse seule cette nuit. Il te faut un homme pour te réchauffer. Regarde ! Tu frissonnes encore malgré la chaleur du feu.
De sa main droite il lui attrapa fermement le menton. Elle lui lança un regard noir :
- Je frissonne juste de dégout, ne m’approche pas.
- Hummm, sais-tu que j’aime encore plus quand les demoiselles me résistent, cela met du piquant à la relation.
Et il plaqua violemment sa bouche humide contre la sienne.
Kaori suffoquait, mais malgré le dégout qu’il lui inspirait elle savait exactement comment réagir. Dans un premier temps, elle entrouvrit ses lèvres afin d’endormir sa méfiance. Aussitôt Corbac tenta d’approfondir son baiser.
Elle profita de ce moment pour agir. Elle mordit violemment la lèvre inférieure de son kidnappeur. En hurlant il se dégagea, elle en profita pour tire un coup sec sur le lien maintenant encore la cheville, il se rompit aussitôt. Elle lança aussitôt son genou vers les parties intimes de l’homme face à elle. Elle y mit toute sa force. Mais ce ne fut pas suffisamment, il lui attrapa le genou et le serra violemment.
Oubliant la douleur violente, elle joua sa dernière carte. Au creux de son soutien-gorge était cachée une petite bombe anti-satire. Elle la sortit prestement et pulvérisa du produit directement dans les yeux du Corbac qui la lâcha aussitôt en hurlant.
Alors qu’il se tenait la tête à deux mains elle sortit de la maison, et commença à courir droit devant elle en zigzagant. Son genou la faisait terriblement souffrir, mais elle refusait de rester une minute de plus auprès de ce malade mental.
La végétation était pauvre dans la région, elle espérait pouvoir se cacher pour reprendre des forces, mais c’était peine perdue.
Elle finit toutefois par trouver un petit refuge en bois à l’écart de la route. Elle s’y précipita. Son genou céda sous elle, alors qu’elle pénétrait dans le cabanon.
Elle entendit une voiture s’approcher. Elle murmura un prénom avant de s’évanouir sur le sol de terre.
Ryo fut convaincu de ne pas s’être trompé en arrivant devant le ranch abandonné. La Jeep du Corbac s’y trouvait. Mais ce qui attira plutôt son attention ce fut la silhouette qui s’échappait au loin.
Il sentit une bouffée de fierté l’envahir. Elle avait réussi à lui échapper. Echapper à l’un des tueurs les plus redoutables du milieu.
Cependant il remarqua que sa course était lente. Elle boîtait …
Que lui avait donc fait cette ordure ?
Il arrêta la voiture et vit le Corbac sortir de la maison, les yeux larmoyants. Il s’approcha d’une démarche souple :
- Pardonne-moi : je suis un peu en avance pour notre duel.
- Mais … Comment …
- A vrai dire, ce fut très simple de te localiser. Mais ce n’est guère étonnant, quand je vois la facilité avec laquelle ma partenaire t’a neutralisée. Je crois que ta réputation est un peu surfaite.
- Ne va rien t’imaginer …
- Hahaha, je connais ces yeux larmoyants, elle a utilisé sa bombe anti-satyre ! Je t’avais pourtant prévenu de ne pas la toucher.
- Désolé mais elle était trop appétissante. Si tu choisis tes partenaires selon leur tour de poitrine comme le prétend la rumeur, celle-ci est effectivement exceptionnelle, rajouta-t-il goguenard.
Les mains de Ryo blanchirent quand il serra les poings. Il détacha distinctement chaque syllabe :
- Considère que tu es déjà mort.
- Hahaha, depuis que j’ai gouté à ta délicieuse partenaire, je ne me suis jamais senti aussi vivant.
Ryo savait que Corbac voulait le déstabiliser. Il ne réagit donc pas et se remobilisa totalement pour le duel qui allait suivre. Les deux hommes se regardèrent avec détermination.
Corbac sortit de sa poche une montre à gousset :
- Quand elle touchera le sol …
Une bourrasque de vent souleva un peu de sable entre eux.
L’homme en noir lança bien haut sa montre dans le ciel :
- Le vent se lève … cria-t-il
Alors que la montre s’écrasait au sol, Ryo dégaina en lui répondant :
- Il faut tenter de vivre.
Deux coups de feu retentirent dans la nuit. Et c’est sur ces derniers vers du poète Paul Valéry qu’un homme s’écroula.
Quand Kaori se réveilla, elle ne comprit pas tout de suite où elle se trouvait.
La pièce était petite et un joyeux désordre y régnait. Elle était confortablement installée sur un canapé. Sa jambe qui la faisait toujours souffrir était surélevée sur un coussin rouge et son genou droit était bandé. Elle glissa une main dans les cheveux et elle rencontra un pansement à l’endroit où sa tête avait heurté le montant du lit du Corbac.
« Oh mon Dieu, songea-t-elle … Le Corbac »
Elle se redressa vivement, mais sa tête vacilla, et elle dut se raccrocher au sofa.
- Attention, ne te relève pas si vite ! Comment te sens-tu ?
Elle regarda l’homme visiblement inquiet qui venait de l’interpeller puis murmurra interdite :
- Mais … qui êtes-vous ?
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