Chapitre 1 :: Nocturnes (1/2) Publiée: 10-09-07 - Mise à jour: 12-09-07 Commentaires: Bonjour à tous ! De retour avec la 2è, d'un style différent. D'ailleurs j’espère qu'elle sera bien reçue : comme je l’ai déjà dit, cette fic est un peu plus sombre que la première, du moins au départ. Sinon, bien plus important, il y aurait trois personnes que j'aimerais remercier : avant tout Rosy et Sophie. Rosy, parce que sans elle je n'aurais peut-être jamais commencé à écrire cette histoire (c’est donc aussi à elle qu’il faudra s’en prendre si ça passe pas loll). Aah, je nous revois encore il y a deux ans, en train d'en discuter - tiens, comme la fois où où nous sommes cassé la tête à essayer de lui trouver un titre pas trop nul (le mal de crâââne !! -_- lol). Merci de ton soutien et de tous tes encouragements, je t'adore, amie sicilienne de moi !!^^ Et Sophie, parce qu’elle a, une fois de plus, accepté de me relire. Vu la longueur de la fic, j’apprécie énormément tous tes efforts et tes conseils ! Puis, il y a aussi Sek qui, une fois de plus, à trouvé l'idée initiale de cette histoire et qui, en plus de m’avoir encouragée à concrétiser ce petit projet, a accepté que j'en modifie quelques détails. Enfin, un coucou à NJ, sans qui – on le sait tous – il n’y aurait jamais eu ce site… Bon allez, finalement je vais laisser mes blablas restants pour la prochaine fois, ça devient long tout ça. En tout cas, n’hésitez pas à me donner vos impressions, surtout pour ce début (je dois avouer que je suis un peu anxieuse, après tout ce sont les premières lignes qui donnent la plus forte impression) ; la suite ne saurait tarder !
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Un dossier au-dessus de la tête pour se protéger, les yeux rivés au sol, la jeune femme courait en évitant les obstacles de justesse. L'averse s'était abattue sans s’annoncer sur la ville, transformant sa soirée en une course effrénée dans des rues inconnues et désertes. Essayant d’éviter les flaques les plus larges, l'inconnue pestait contre le mauvais sort qui s’acharnait sur elle.
« Je suis trempée, collante, perdue dans un quartier sordide, et pas le moindre taxi en vue ! »
Elle se demandait quelle bêtise, ou plus exactement quelle suffisance, lui avait pris de songer un seul instant qu’elle réussirait à trouver un raccourci, à une heure si tardive qui plus est, alors que les rues étaient plongées dans l’obscurité la plus envahissante.
- Quelle idiote, se moqua Kaori. Vraiment…
S’essuyant les joues d’un geste machinal, elle découvrit au tout dernier instant le mur fièrement dressé sur sa route. Elle réalisa avec rage qu’elle s’était encore trompée de chemin. Une impasse ! C’était tout ce qui manquait !
Elle tourna les talons, résignée, excédée, et reprit le chemin inverse.
Elle s’apprêtait à vociférer pour la millième fois de cette fichue soirée, mais aucun son ne sortit lorsqu’elle ouvrit la bouche. Son sang s’était glacé dans ses veines, continuant toutefois à marteler étrangement ses tempes ; son cœur s’affola pour atteindre un rythme plus emporté encore que durant sa course.
Elle venait d’entendre un cri. Un cri d’homme, emprunt de douleur. Métallique. Elle n’était pas seule… Hélas.
Curieuse, mais surtout alarmée, la jeune femme rassembla tout son courage, taisant au mieux la terreur qui lui vrillait l’estomac. D'un pas frêle, elle se dirigea vers la provenance du bruit, là, dans cette petite ruelle qu’elle n’avait pas remarquée auparavant.
Elle s’y engagea prudemment, découvrant des caisses abîmées, entassées à côté de grandes bennes à ordure en aluminium. Elle continua lentement. Arrivée au bout de la rue, ce qui n'était alors que rumeurs lointaines devint distinct, et elle put différencier deux voix d'homme. L’une froide et dédaigneuse, l’autre larmoyante et apeurée. Le gémissement avait vraisemblablement été émis par cette dernière.
- Fallait faire plus gaffe, petit con ! T’as pas arrêté de créer des problèmes à Kaibara depuis que t’as été embauché. L’Union n’a pas besoin de cafards dans ton genre qui savent même pas vendre ce qu’on leur donne sans attirer l’attention de la moitié de la ville ! Tu fais si honte à l’organisation que j’ai voulu personnellement te régler ton compte…
La jeune femme frissonna. Elle avait deviné l’objet de leur discussion. La situation s’avérait vraiment dangereuse ; elle n’aurait pas pu tomber plus mal.
Kaori sentit la nausée d’avoir trop couru monter en elle, mêlée à la peur, le tout l’oppressant, mais sa résolution était prise. Elle ne s’enfuirait pas lâchement dans la nuit. Elle se fit violence et inspira profondément avant de s’approcher plus près du lieu de l'affrontement. Les hommes se trouvaient au coin de la rue. Elle fit le tour d’une benne et s’avança jusqu’à l’angle.
Fermant les yeux, elle se concentra un moment afin de raffermir sa détermination et, une fois de retour à la réalité, se pencha pour apercevoir la scène à peine quelques mètres plus loin. En effet, deux hommes se faisaient face : l’un était de grande carrure et athlétique, l’autre plus petit et quelque peu enveloppé. Kaori plissa les paupières et remarqua avec agitation que le plus impressionnant avait un revolver à la main. A cet instant précis, il ajustait une pièce sur le canon : un silencieux. Le second, se tenant le ventre, crachait du sang. Le cri qui avait alerté Kaori était sans doute dû au coup qu’il avait reçu à l’estomac… Mon Dieu, qu’allait-il se passer ??
La spectatrice s’agrippa au bord du mur, tremblotante. Toute seule, elle était impuissante à agir, cependant c’était de ses actes que la vie d’un homme dépendait ce soir.
Elle n’eut pas le temps de réfléchir davantage que le plus grand avait déjà pointé son arme sur le deuxième :
- Salue le diable de ma part.
Il tira. Kaori n’avait pas entendu de détonation mais cela n’atténua en rien la réalité de la scène : un trou entre les deux yeux. L’homme s’écroula dans un bruit étouffé par l’eau, gisant bientôt sur le trottoir crasseux malgré la pluie. L’assassin ricana, satisfait, et entreprit de dévisser le silencieux de son arme.
A la vue de cet horrible spectacle, Kaori, les yeux écarquillés d’épouvante, avait lâché son dossier et porté sa main à sa bouche. Sa terreur s’accentua lorsqu’elle vit le meurtrier se raidir et tourner la tête dans sa direction. Elle eut le temps de comprendre qu’il avait été alerté par le bruit de la chute avant que son esprit ne soit totalement court-circuité par la panique. Il avait les yeux rivés sur elle.
Elle retira doucement sa main du mur et fit un pas en arrière. Puis un deuxième. Il fallait qu’elle s’enfuie. « Mais… Je n’en peux plus ! » Sa tête tournait inlassablement et ses jambes avaient de plus en plus de mal à la porter. Cependant, déterminée à rester en vie, elle recula encore, de plus en plus vite. Soudain, elle sentit une surface derrière elle qui plaqua ses vêtements poisseux contre son dos, la faisant sursauter. Elle était arrivée jusqu’à la benne…
- Oh, tu n’iras nulle part, ma jolie.
Les lèvres de l’homme se déformèrent en un rictus emprunt de sadisme : sa proie était piégée dans un coin. Il la vit brusquement tourner la tête vers la gauche et comprit son intention. Mais il n’allait pas la laisser s’échapper.
- Tss tss tss, n’y pense même pas.
Il continuait de s’approcher, tel un prédateur. Et son arme à présent braquée sur elle vint appuyer la menace implicite.
Kaori était terrorisée. Pourtant, elle ne détourna pas la tête, le toisant d’un air de défi malgré le frisson qui lui parcourut le dos. Les yeux de cet homme étaient si perfides ! Glacials… On aurait dit deux pièces de monnaie qui luisaient dans la nuit. Hypnotisantes… Et dures comme de l’acier. « Cet homme ne connaît pas la compassion. »
Elle tâtonna la benne derrière elle, cherchant à se situer. Son poursuivant n’attendit pas : il enfouit sa main dans sa veste, saisit un couteau et le lança dans sa direction. L’arme blanche vint se planter à quelques centimètres de sa tête. Kaori comprit alors qu’il préférait éviter de se servir de son revolver, redevenu indiscret.
Elle n’avait pas la possibilité de s’enfuir. Elle allait devoir faire face. « Le couteau ! » Elle se retourna à moitié et en agrippa le manche. Si elle voulait se défendre, elle devrait l'avoir en main avant qu'il ne l'ait rejointe ! Elle tira de toutes ses forces tandis que l’homme derrière elle ricanait. En vain…
- Oublie…
Il avait raison, ses efforts étaient inutiles. La lame était trop profondément enfoncée dans le fer, elle n’était pas assez forte. Désespérée, elle n’eut d’autre choix que d’abandonner son idée. « Mon Dieu, faites qu’il y ait quelqu’un ! » Priant pour qu’on l’entende, Kaori se mit à hurler aussi fort qu’elle put, mais sa voix semblait tout à coup si faible qu’elle se perdit dans le tapage de la pluie. Cette initiative n'eut pour seule conséquence que d'accentuer l'hilarité de l’homme qui se trouvait déjà en face d’elle.
- T’as pas encore compris que t’avais aucune chance, petite sotte ? Y a personne dans les rues, tu peux brailler autant que tu veux, sale peste, personne ne viendra.
Il prit une intonation aiguë et se mit lui-même à criailler, l’imitant en remuant de la tête de façon ridicule.
- Au secours, à l’aide ! Ohé, aidez-moi, on veut me tuer ! Bouhouuu !
Mais, mis à part le souffle rapide de Kaori qui s’était tue et les ricanements de l’homme, aucun bruit humain ne se fit entendre. Il la fixa de nouveau.
- Tu vois ? Personne te sauvera. De toute façon, même si on t’entendait, personne ne serait assez inconscient pour venir voir. Tu es toute seule…
Elle réalisa qu’il avait raison. Soit ! Elle s’en sortirait par ses propres moyens. Elle eut l’idée de le frapper à la tête afin de le distraire, pendant que son genou assènerait un véritable coup au niveau de son entrejambe. Malheureusement, elle n’avait pas affaire à un débutant ; l’homme s’était préparé à sa réaction. Il évita ses coups avec une facilité déconcertante, jouant un moment, avant d’en finir en l’attrapant par la gorge.
Il rangea son arme hors de sa portée et agrippa le poignard avant de le retirer d’un coup sec de la paroi métallique. Le sadique le passa lentement sur la joue de la femme immobilisée, dans un amusement pervers qu’il ne chercha pas à dissimuler. La lame descendit inexorablement vers son cou.
- Fais tes prières.
- Kenji !
Une voix virile, grave, d’une emprise magique, avait claqué derrière l’assaillant.
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