Chapitre 1 :: Chapitre 1 Publiée: 03-09-20 - Mise à jour: 03-09-20 Commentaires: Bonjour à tous me revoilou avec une nouvelle histoire dans un univers alternatif. En espérant qu'elle vous plaira, bonne lecture et Bizzzz à tous.
Chapitre: 1 2 3 4 5
Pointant la lunette de son fusil longue portée, Kaori observait sa proie. L'homme faisait son jogging entouré d'une armada de garde du corps. Mais malgré ce mur humain, rien ne pourrait empêcher Kaori d'atteindre sa cible comme toujours. Elle suivait chacun de ses mouvements, comme si elle courait à ses côtés. Elle pouvait presque sentir les battements effrénés de son cœur sous l'effort physique.
Respirant paisiblement, elle fit le vide dans son esprit et se sentit bientôt aussi légère que la petite brise qui lui chatouillait la nuque. Mentalement elle compta jusqu'à trois suivant, dans une valse immobile, les mouvements de corps de l'homme qu'elle visait. Et lorsque le moment propice se présenta à elle, elle appuya sans trembler sur la détente.
La balle siffla légèrement à ses oreilles et l'homme s'écroula sur le champs terrassé par cet ange de la mort. Rangeant sans plus s'attarder son matériel qu'elle camoufflait dans une boite cylindrique pour dessin, Kaori sortit de sa cachette, et se fondit dans la foule époustant légèrement la poussière sur son jean, tout en entendant autour d'elle les cris des gardes du corps paniqués de l'attaque mortelle dont ils venaient d'être victimes.
Arrivant quelques minutes plus tard à son appartement, elle tira le verrou et déposant dans un coin son arme, elle se dirigea vers sa salle de bain.
Prenant au passage son téléphone portable rangé sans sa poche arrière de jean, elle composa un texto à l'adresse de son commanditaire.
Cible vaincue...
Quelques secondes plus tard, elle reçut une réponse dont elle connaissait déjà par cœur les mots.
Parfait comme toujours...
S'il y avait bien une fois dans sa vie pour laquelle elle recevait des compliments, c'était lorsqu'elle accomplissait les sâles besognes.
Se déshabillant, elle fourra ses vêtements dans le panier à linge sâle. Puis gagnant la douche, elle se glissa sous le jet sans attendre que la température de l'eau fut optimum. L'eau froide lui coupa d'abord le souffle tout en tétanisant chaque muscle de son corps avant d'enfin se détendre sous l'arrivée d'eau plus chaude.
Depuis ces toutes premières fois, où elle avait pris la vie d'un homme, elle avait toujours suivi ce rituel, comme si cette eau, pouvait la purifier du forfais qu'elle venait de commettre. Mais hélas, à vingt-trois ans, elle savait mieux que quiconque que tout ceci n'était qu'une mascarade. Son âme était souillée quoi qu'il arrive, et rien ni personne ne pourrait la tirer de là...
Fermant les yeux, elle pencha la tête en arrière offrant son visage à cette douce cascade. Les souvenirs affluèrent dans sa mémoire l'emportant loin très loin dans son passé...
Elle se revit, ce jour-là du haut de ses quatre ans. Ne comprenant pas ce qu'il se passait, mais ne pouvant faire abstraction des cris et des pleurs de sa mère, elle tremblait de peur serrant son nounours dans les bras, cherchant une maigre consolation. Avait-elle seulement vu un jour sa mère rire et chanter ? Lorsque les cris avaient cessé, Kaori s'autorisa à sortir de sa chambre, son nounours serré bien fort contre elle. Ce fut alors qu'elle croisa le regard de sa mère rempli de douleur, et remords, tenant sa grande sœur par la main, elle s'approcha de sa cadette et l'embrassant sur sa petite joue potelée, lui murmura un « pardonne-moi » avant de franchir la porte pour ne plus jamais y revenir.
Sortant à son tour de la pièce où venait d'avoir lieu cette ultime dispute, son père éructait la rage et la colère mal contenue, et se baissant vers Kaori, il lui siffla, tel le diable qu'il représentait ;
- Puisque ta mère t'a laissée tel un boulet à mon pied, à partir de maintenant tu travailleras pour moi et pour mon clan.
Et sans plus de ménagement, il lui arracha son ours en peluche dont seule la patte droite resta dans ses petites mains qu'elle serrait encore comme une bouée de secours.
Oui ce jour-là, il fit de sa vie un enfer... L'enfer dans lequel elle se trouvait toujours prisonnière.
Rouvrant les yeux, Kaori chassa au loin cette douleur qui, presque vingt ans plus tard menaçait toujours de la faire chavirer. Pourquoi se faire autant de mal à ressasser ce qui n'était plus ?
Cherchant dans sa commode un sweet et un bas de jogging, elle fit chauffer de l'eau pour un thé. Puis, ouvrant son ordinateur portable, elle vérifia ses mails. Un message de l'orphelinat dans lequel elle faisait une fois par mois du bénévolat attira son attention. Cliquant dessus, la directrice lui rappelait simplement sa venue du lendemain précisant que les enfants se réjouissaient déjà d'avance de la retrouver. Esquissant un sourire, elle répondit rapidement qu'elle aussi avait hâte de venir, et après avoir fait le tri entre les mails sans importance, elle éteignit son ordinateur, enfila une paire de basket et sortit faire un jogging, espérant s'épuiser plus vite pour trouver enfin le sommeil...
Le lendemain, elle se trouvait dans sa salle de bain, terminant de mettre la touche finale à son maquillage du jour. Elle avait enfilé une petite robe de printemps jaune pastel, et ayant relevé ses cheveux roux dans un chignon bas, elle vaporisa quelques gouttes de son parfum préféré, tout en chantonnant, heureuse de la journée qui l'attendait. Sa visite mensuelle était une véritable bouffée d'oxygène dans sa lugubre vie. Au travers du regard de ces enfants, elle pouvait presque se dire, qu'elle n'avait pas de sang sur les mains. Mais elle savait que ce répis n'était qu'illusoire.
Attrapant son sac à main, elle se mit en route, appréciant la douceur de ce matin de mai.
Pendant toute la journée, elle aida lors d'atelier de bricolage, de lecture, pour les repas. Les sourires qu'elle recevait avaient un tel effet appaisant sur son cœur, qu'elle souhaitait intérieurement n'en jamais voir la fin. Mais lorsque la journée se termina bien trop vite à son goût, la directrice la prit à part.
- Vous savez Kaori, si vous cherchez une place d'assistante maternelle, je serais ravie de vous compter dans mon équipe. Les enfants vous apprécient tellement et vous savez vraiment y faire avec eux.
- Merci pour votre proposition, mais comme toujours je me dois de décliner, répondit Kaori un sourire triste sur les lèvres.
- Vous savez où me trouver si jamais...
- On se voit le mois prochain, fit-elle en lui disant au-revoir de la main.
Tournant en boucle la proposition de la directrice dans sa tête, Kaori n'avait qu'une envie hurler toute la frustration qu'elle ressentait. Bien sûr qu'elle aurait aimé accepter cette nouvelle vie. Rien ne lui aurait fait plus plaisir que de travailler auprès de ces enfants qui lui donnaient tant d'affection. Cet amour dont elle avait manqué toute sa vie depuis le départ de sa mère et de sa sœur. Mais sa vie n'était pas faite d'amour, elle n'était que violence et mort.
Arrivant devant chez elle, elle poussa un dernier soupir, reléguant sa journée d'apaisement dans un coin de son cœur, espérant tenir un mois de plus avec ces souvenirs. Sortant de l'ascenseur, elle fouilla dans son sac à la recherche de ses clés, lorsque tous ses sens se mirent en alerte. Quelque chose clochait...
Ouvrant la porte de son appartement, elle y pénétra en y faisant le moins de bruit possible. Sortant de son sac un petit couteau qu'elle gardait toujours sur elle, elle tendit l'oreille. Un léger bruit lui parvint alors sur sa gauche, et dans un mouvement souple et leste, elle pointa le bout de sa lame sur la jugulaire d'un homme qu'elle ne connaissait que trop bien...
- Mhm, fit-il de sa voix qui lui donnait envie de vomir, toujours aussi pro Kaori. Mais malheureusement pas assez armée pour moi.
Et lui donnant un coup dans le bras, il lui fit lâcher son couteau pour finalement reprendre le dessus et l'emprisonner de son corps contre le mur.
Respirant dans son cou son parfum, Kaori tenta d'apaiser les battements de son cœur. Pour rien au monde elle ne souhaitait lui donner la satisfaction de lui montrer la crainte qu'il lui inspirait.
- Que fais-tu chez moi ? demanda-t-elle d'une voix tranchante cherchant à s'éloigner de lui.
- Le Boss veut te voir demain matin à la première heure. Il a un nouveau contrat pour toi. Je me suis proposé pour en faire le message, continua-t-il d'une voix où percait le désir qu'elle lui inspirait. Et maintenant que je suis là, continua-t-il en glissant sa main le long des courbes généreuses de la jeune femme, que dirais-tu de prendre du bon temps avant de se remettre au boulot.
- Enlève tes sâles pattes de là... souffla Kaori.
- Allons, pourquoi lutter ? Tu sais que tu vas aimer ça... continua-t-il en cherchant à déboutonner sa robe.
Mais mue par un instinct de survie, elle lui balança un coup de genou dans ses parties intimes, ce qui eut pour effet de lui faire lâcher prise. Sans attendre, elle reprit son couteau qui trainait sur le sol, et le pointa sur le torse de l'homme.
- J'ai dit d'enlever tes sâles pattes de moi... murmura-t-elle tentant de maîtriser sa rage et son dégoût. Et maintenant sors de chez moi avant que je ne t'embroche comme le porc que tu es.
Eclatant de rire, il se releva et lançant un regard plein de haine à Kaori, il lui hurla avant de sortir de chez elle ;
- Un jour je te baiserai sâle pute !
Claquant la porte derrière lui, Kaori ferma sa porte à clé et tira la chaîne de sécurité, tout en tremblant de tous ses membres.
Seichiro... Cet homme l'avait toujours inquiétée depuis toute petite. Jusqu'à présent, elle avait toujours réussi à lui échapper, mais elle sentait que son regard de pervers était de plus en plus pesant sur elle. La première fois qu'elle s'était rendue compte de ce malaise était vers son adolescence lorsque son corps avait commencé à changer, et que ses formes féminines s'étaient développées.
Rien qu'en repensant à ses doigts frôler sa poitrine, elle sentit la nausée la gagner. Courant vers la salle de bain, elle se débarassa de sa robe, et fila sous la douche. Frottant sa peau aussi fort qu'elle le put, elle se jura qu'un jour elle le tuerai de ses propres mains... Oui... Quitte à plonger un peu plus en enfer, elle l'emporterait avec elle... Elle s'en faisait la promesse...
Aux premières lueurs du jour, Kaori se tenait comme demandé devant l'immeuble d'une rue chic du quartier de Ginza, où se trouvaient les bureaux de son père. Pénétrant dans le hall, elle s'avança vers la secrétaire, et dit ;
- Je suis attendue.
- Ah, mademoiselle Hisaichi, oui votre père vous attend, vous pouvez monter.
Sans plus un mot pour son interlocutrice, elle se dirigea vers les ascenseurs pour monter au dernier étage. Son père... Cela faisait bien longtemps qu'elle n'employait plus ce terme concernant cet homme. Il avait cessé de l'être le jour où il lui avait mis une arme dans les mains pour l'obliger à faire le sâle boulot...
Lorsque le signal sonore retentit lui indiquant l'arrivée à son étage, elle sortit de l'ascenseur s'obligeant à afficher un visage impassible. A partir de l'instant où elle pousserait la porte du bureau de Jun'ichi Hisaishi, elle ne laisserait plus aucune émotion l'atteindre.
Frappant à la porte, la voix masculine de son père retentit de l'autre côté la priant d'entrer. Poussant la porte, Kaori pénétra dans l'immense bureau de celui qui lui avait donné la vie. Il affichait ostensiblement sa richesse afin d'impressionner ses concurrents du milieu de la pègre.
- Ah Kaori ! S'éxclama-t-il. Te voilà enfin. Entre nous avons à parler.
S'approchant du bureau, elle tenta de réprimer la chaire de poule que le regard de Soichiro lui inspirait. Il esquissait un petit sourire en coin, comme s'il était satisfait de la voir ainsi tendue en sa présence.
Faisant un geste de la main à celui qui était son bras droit, Jun'ichi attendit que Kaori ouvre l'enveloppe que Soichiro déposa devant elle. A l'intérieur il y avait la photo d'un homme dont le regard de glace l'impressionna plus qu'elle ne l'aurait souhaité.
- Voici Ryo Saeba, commença son père. Dans le milieu il est surtout connu sous le nom de City Hunter.
- City Hunter... murmura Kaori dont ce nom résonnait en effet à ses oreilles.
- Il va s'en dire que vu la cible, la récompense sera à la hauteur, continua Jun'ichi.
-.Et qui a commandité sa mise à mort ? Demanda par curiosité Kaori.
- Shin Kaibara, répondit Soichiro.
- C'est un très gros client, alors ne me déçoit pas... reprit son père d'un ton menaçant.
Réprimant un sourire, Kaori plongea son regard dans celui si semblable de son géniteur et déclara ;
- Puis-je te parler seule à seul ?
- Il n'y a rien que je ne puisse entendre, fit Soichiro en s'opposant ouvertement à la demande de la jeune femme.
Cependant, ce dernier acquiesça et fit un geste de la tête envers son homme de main pour qu'il les laisse seuls. Fusillant Kaori au passage, il obéit aux ordres de son chef et sortit de la pièce les laissant en tête à tête.
- Alors, je t'écoute. De quoi voulais-tu me parler ?
- Du paiement, répondit Kaori sans ciller.
- Ne t'inquiète pas pour ça, tu sais bien que tu auras plus que ta part pour ce contrat. D'ailleurs, voici celui de la dernière fois, continua Jun'ichi en sortant une grosse enveloppe remplit de billets de son tiroir de droite.
- Je ne parle pas de ce type de paiement, fit Kaori prenant l'enveloppe et la rangeant dans son sac à main.
- Et bien dans ce cas que veux-tu ? Fit son père en la regardant avec méfiance.
- La liberté... souffla Kaori plongeant son regard dans l'homme en face d'elle. Si j'abas City Hunter, je veux que tu me laisses partir.
Après quelques secondes de silence, son père éclata de rire.
- Ta liberté ! S'écria-t-il sans pouvoir s'arrêter de rire. Sais-tu seulement dans quel monde tu vis ? Vas-y ma fille, va vivre ta vie si c'est ce que tu veux. Si tu penses pouvoir le faire.
- Je le ferai, répondit Kaori presque honteuse de sa demande face au sarcasme de son père.
- Tu es une tueuse, Kaori. La mort coule dans tes veines. Si tu penses te racheter une âme, tu te trompes. Mais soit. Si c'est la « liberté » que tu souhaites, je te la donne. Mais à toi de ne pas faillir. Tues Saeba, et la liberté sera à toi...
Hochant la tête, elle prit l'enveloppe contenant la photo de sa cible et sortit du bureau de son père. Un ultime contrat pour vivre libre... Mais ayant eu vent de la réputation de City Hunter, elle savait que cette liberté allait plus que tout autre se mériter...
Pénétrant dans le bureau de son chef, Seichiro regarda son supérieur en demandant ;
- Vous allez vraiment lui rendre sa liberté si elle réussit son contrat ?
Esquissant un petit sourire, Jun'ichi alluma un cigare sur lequel il tira longuement avant de souffler lentement la fumée, se délectant de tous les arômes dont les feuilles de tabac pouvaient lui procurer. Et d'une voix pleine de promesses, il répondit ;
- C'est une Hisaishi...
Hochant la tête d'un air entendu, Soichiro posa son regard sur la porte par laquelle la jeune femme était partie quelques minutes plus tôt, une ombre de convoitise attisant ses prunelles...
À suivre...
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