Chapitre 1 :: L.A By night

Publiée: 17-04-10 - Mise à jour: 17-04-10

Chapitre: 1

Los Angeles- Cabaret « Belle de Nuit ».  

Ce soir là, comme tous les soirs d’ailleurs, le cabaret du « Belle de nuit » était noir de monde.  

Les nouveaux venus se mêlaient aux habitués dans un seul but : l’entendre chanter mais aussi l’admirer.  

Depuis qu’elle chantait ici, l’établissement de désemplissait pas. Les gens étaient mêmes prêts à rester debout juste pour pouvoir assister au spectacle. Accoudé au bar, le patron regardait avec satisfaction la salle bondée puis son attention se porta sur le jeune homme qui buvait tranquillement sa bière :  

- Tu es sure qu’une fois l’affaire terminée, Kaori ne voudra pas rester travailler ici…Regarde, grâce à elle, je n’ai jamais eu autant de clients…Car ne soyons pas dupe, ils sont tous là pour elle…  

- Je sais mais je ne crois pas que de devenir chanteuse face partie des envies de Kaori.  

- C’est dommage, mon vieux Mick, répondit le patron. Kaori est éblouissante sur scène, belle à couper le souffle. Elle a l’aura d’une star. Moi, je te le dis, cette fille est faite pour la lumière…  

Voila une remarque avec laquelle Mick était bien d’accord. Mais dans la réalité, Kaori était une femme de l’ombre. Comme lui, elle vivait dans un monde des ténèbres où il n’y avait pas de place pour des rêves de gloire. Dans ce monde, seule la violence régnait. Ils étaient des nettoyeurs et formaient à eux deux une équipe de choc,  

Et ce soir s’ils étaient là, ce n’était pas pour le plaisir mais pour le travail. Depuis quelques mois le quartier de West Hollywood était tombé aux mains d’une nouvelle organisation criminelle dirigée par Stefano Del Amico.  

Depuis celui-ci régnait d’une main de maître sur cette partie de la ville, exerçant sur les commençants et autres entreprises un odieux racket : 1 000 Dollars par semaine en échangeant d’une protection rapprochée. Si jamais quelqu’un osait refuser de donner cette somme, alors Del Amico envoyait ses hommes de mains « régler » ces affaires pour lui.  

Jugeant que ce petit chantage avait assez duré, Kurt Marchett avait fait appel à son ami Mick Angel pour tenter de mettre un terme à toute cette histoire. Et pour faire passer Del Amico aux aveux, Mick avait décidé d’utiliser son point faible : son penchant pour les femmes, et pour les chanteuses de cabarets en particulier.  

Voila pourquoi sa partenaire se retrouvait sur scène, jouant en quelque sorte l’appât. En règle générale, Mick n’aimait pas mettre Kaori dans une situation délicate mais il devait avouer qu’elle était parfaite dans ce rôle. D’ailleurs, il n’y avait qu’à voir la foule qui se pressait dans la salle pour la voir. Elle les avait tous charmés. Non, en fait, elle les rendait tous fous.  

Alors que les lumières de la salle s’éteignaient pour finir par n’éclairer que la scène, un silence quasi religieux s’installa.  

« Que le spectacle commence… » pensa Mick, un léger sourire aux lèvres.  

Au même moment, une jeune femme entra sur scène. Sa longue chevelure brune tombait à cascade sur ses épaules et ses courbes parfaites étaient moulées dans une robe de soie de noire au décolleté indécent. Une légère rougeur empourprée ses joues et du regard, elle semblait chercher quelqu’un. Malgré l’obscurité de la salle, ses yeux noisette finirent par accrocher un regard azur, et d’un sourire complice Mick l’encouragea à se lancer. Ce n’est qu’à cet instant qu’elle fit signe au pianiste de commencer à jouer. Sa voix mélodieuse vient alors briser le silence. A cet instant, ceux qui ne la connaissaient pas constatèrent qu’elle n’avait pas que le visage d’un ange, mais aussi la voix qui va avec :  

I know I stand in line  

Until you think you have the time  

To spend an evening with me  

And if we go someplace to dance  

I know that there's a chance  

You won't be leaving with me  

Then afterwards we drop into a quiet little place  

And have a drink or two  

And then I go and spoil it all  

By saying something stupid  

Like I love you  

I can see it in your eyes  

That you despise the same old lines  

You heard the night before  

And though it's just a line to you  

For me it's true  

And never seemed so right before  

I practice every day to find some clever  

lines to say  

To make the meaning come through  

But then I think I'll wait until the evening  

gets late  

And I'm alone with you  

The time is right  

Your perfume fills my head  

The stars get red  

And oh the night's so blue  

And then I go and spoil it all  

By saying something stupid  

Like I love you  

I love you...  

A peine la chanson finie, un tonnerre d’applaudissement fusa dans la salle. Sur scène, Kaori tenta tant bien que mal de cacher sa timidité, après tout elle était censée être une chanteuse de cabaret, une femme habituée aux regards des hommes.  

Alors, elle reprit contenance et enchaîna le reste de son tour de chant. C’était la partie la plus facile de sa mission, la suite pourrait s’avérer plus difficile.  

Sans quitter la scène des yeux, Mick demanda Kurt :  

- Tu as bien posé les micros dans la loge de Kaori ?  

- Oui ne t’en fait pas, tout est en place….  

- Tant mieux car c’est ce soir que tout va se jouer….  

- J’espère que rien ne va arriver à Kaori ? dit Kurt, soudain inquiet.  

- Ne t’en fait pas, tu sais que je veille toujours sur elle, répliqua Mick.  

Sa belle partenaire venait de finir son numéro et s’éclipsa discrètement dans les coulisses.  

Mick quitta alors son siège :  

« - C’est parti ! » dit – il en rejoignant à son tour les coulisses.  

Kaori regagnait sa loge quand elle l’aperçut. Il l’attendait devant sa porte comme tous les soirs depuis un mois maintenant. Se forçant à prendre un sourire charmeur, elle lui adressa d’une voix sensuelle :  

« - Stefano ! Quel plaisir de vous voir ! »  

A la vue de la jeune femme, un éclat d’intérêt s’alluma dans le regard de Del Amico :  

« - Ma chère Kaori, vous avez encore été époustouflante ce soir…Vous nous avez offert un spectacle magnifique !  

- Merci, répondit-elle. »  

Elle entra dans sa loge suivit de Del Amico.  

« - Vous voulez une coupe de champagne ? demanda-t-elle à son invité.  

- Avec plaisir, Kaori… »  

Après leur avoir servit deux coupes, elle prit place au côté de son invité, laissant bien soin de bien laisser entrevoir ses jolies jambes.  

« - Kaori, j’aimerai vous offrir ceci, dit soudain Stefano en sortant un écrin en velours de la poche de sa veste »  

La jeune femme s’en saisit et l’ouvrit avec précaution. A la vue du splendide collier en diamants qui se trouvait à l’intérieur, Kaori eut le souffler coupé :  

« - C’est magnifique, dit-elle. Mais vous n’auriez pas du…  

- Mais si, j’étais certain que ce bijou vous irez à merveille…. »  

Il se leva et délicatement passa le collier au cou de Kaori. Oui, vraiment, ce bijou était fait pour elle.  

« - Stefano, vous n’auriez pas du…Ce bijou est vraiment magnifique mais il a du vous coûter beaucoup d’argent. Vous travaillez suffisamment dur, je ne veux pas que vous gaspillez votre argent pour moi… »  

Del Amico sourit avec amusement. « Travailler dur » n’était pas vraiment les mots pour qualifier son travail…  

« - Ne vous inquiétez pas pour ça…Je gagne très bien ma vie….  

- Mais on m’a dit que votre restaurant avait fait faillite il y a peu. Ce n’est pas raisonnable de faire de pareille dépense.  

- Kaori, je vous ai dit ne pas vous inquiétez. Ce restaurant n’est pas important…J’ai d’autres activités qui me rapportent beaucoup plus.  

- Ah bon, fit Kaori, faussement étonnée. J’ignorais que vous aviez investit dans un nouveau commerce.  

- Ce n’est pas vraiment un commerce, répondit Stefano en riant. Disons que les commerçants et patrons de bars de ce quartier travaillent pour moi….  

- Comment ça ? Je ne comprends pas, vous avez acheter le quartier au quoi ? demanda-t-elle avec amusement.  

Face à une autre personne, Del Amico se serait montré méfiant. Mais devant cet ange il se laissa aller à la confidence, que risquait-il après tout ?  

- Je vais vous expliquer, dit-il. Mais ce que je vais vous dire devra rester entre nous…  

- Vous savez bien que je vous aime beaucoup, répondit Kaori avec un sourire enjôleur en posant une main sur le torse de l’homme.  

Et c’est sans doute ce geste qui le perdit :  

- Et bien, c’est simple. Les commerçants me versent chaque semaine une somme d’argent et en échange moi, je les laisse tranquille….  

- Vous voulez dire que s’ils ne vous payent pas…  

- J’envoie mes hommes leurs faire comprends que c’est dans leur intérêts de payer….  

- C’est du racket ! s’exclama alors la jeune femme.  

- Oui, reconnut-il pas plus choqué que ça. Mais arrêtons de parler affaire et passons à des choses plus intéressantes, ajouta-t-il en attirant la jeune femme dans ses bras.  

Avant qu’elle n’ait pu réagir, Del Amico s’empara de ses lèvres et la plaque violemment contre le canapé. Une fois l’effet de surprise passé, Kaori tenta de se dégager mais il pesait de tout son poids sur elle.  

Alors qu’elle sentait les mains de cet individu s’égarer sur son corps, Kaori sentit qu’on la libérait soudain cette étreinte forcée. Elle ouvrit les yeux et découvrit son partenaire qui assenait un violent coup de point à Del Amico qui valsa contre un mur.  

- Ca va ? demanda Mick en s’approchant de sa partenaire. Il ne t’a pas fait mal au moins ?  

Kaori se redressa en souriant, ravie de le voir.  

- Non, ça va ne t’inquiète pas….Mais je suis contente de que tu sois arrivé à temps…( jetant un coup d’œil à l’homme qui gisait à demi conscient par terre, elle demanda : ) C’est bon, tu as tout enregistré? Tu as ce qu’il faut ?  

- Oui, répondit Mick. Tu as été parfaite et grâce à toi, ce cher Del Amico va aller faire un petit séjour derrière les barreaux.  

- Quel dommage ! dit-elle sur un ton moqueur.  

Puis elle se releva, remis un peu d’ordre dans sa tenue et ôta cette perruque brune pour dévoiler une chevelure rousse, coupée court.  

- N’empêche Mick, la prochaine fois qu’il faudra jouer les vamps, c’est toi qui t’y colleras...  

- Si tu arrêtais de râler et que tu ailles te changer, on pourrait peut être, rentrer à la maison…Je sais pas toi mais moi, je tombe de fatigue…  

Kaori approuva cette décision. Maintenant que cette affaire était finie, ils allaient pouvoir souffler un peu. Quelques minutes plus tard, elle rejoignit son partenaire qui discutait avec Kurt. Elle portait un jean et un court débardeur noir et en la voyant vêtu ainsi, Mick ne put s’empêcher de sourire. Les vêtements de vamp étaient retournés aux placards et le garçon manqué était de retour, mais il ne s’en plaignait pas, c’est ainsi qui la préférait :  

-On y va partenaire, dit-il en lui offrant son bras.  

- Oui, rentrons chez nous, répondit-elle avec un splendide sourire. Je veux rentrer à la maison…  

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Une fois chez eux, Kaori fila aussitôt sous la douche. Elle avait vraiment besoin d’un moment de détente. Alors que l’eau sur son corps lui apportait cet effet apaisant, elle se remémora ce qui c’était passé ce soir. On ne pouvait pas dire que sa vie était monotone, mais cette touche d’aventure lui plaisait. Et c’était le prix à payer quand vous étiez la partenaire du nettoyeur n°1 des Etats-Unis.  

Cela faisait maintenant trois ans qu’elle était la partenaire de Mick. Et rien au début de la prédestiner à cela. Elle voulait devenir policier, comme son frère. Mais la mort de ce dernier avait fait prendre à sa vie un tout autre tournant. Après la mort de Hideyuki, elle avait cherché à le venger. Mais son envie de vengeance l’avait mit dans une bien mauvaise posture et elle serait probablement morte, elle aussi, sans l’intervention de Mick.  

Les meurtriers de son frère avaient décidés de se débarrasser de ce témoin un peu trop gênant et avaient fait appel à un professionnel….Mick Angel.  

Mais le nettoyeur savait que ce témoin était une jeune femme innocente. Il avait prit la décision d’accepter l’affaire, uniquement pour la protéger.  

Quand les assassins d’Hideyuki avaient été mis en prison, il avait décidé de garder Kaori auprès de lui. Pour la protéger mais aussi pour ne pas qu’elle ne se retrouve seule, son frère étant sa seule famille.  

Kaori sourit à ce souvenir. C’est vrai, Mick avait toujours été là à ses côtés et au fil du temps, il avait un peu remplacé son frère. Il était son partenaire mais surtout son meilleur ami. Ils ne cachaient jamais rien, n’avaient aucun secret l’un pour l’autre. Et pourtant…  

« Et pourtant, soupira Kaori. Je vois bien qu’il me cache quelque chose…Je sens bien qu’il est nerveux depuis quelques jours. Je pensais que c’était du à notre affaire, mais non, je suis sure qu’il y autre chose… »  

Mais quoi ? Ca elle ne le savait pas. Et Mick se renfermait dès qu’elle lui posait la question. C’est bien la première fois qu’il se comportait ainsi.  

Soupirant une nouvelle fois, Kaori sortit de la douche et enfila son pyjama. Avant de gagner sa chambre, elle passa devant celle de son partenaire. Elle le trouva allongé sur son lit, une cigarette à la main :  

- Tu sais que cette chose va finir par te tuer ! dit-elle soudain à pointant la cigarette du doigt. Mais si tu veux mettre ta santé en danger, ça te regarde….  

Mick, qui était plongé dans ses pensées, ne l’avait pas entendu arrivée. Elle portait son éternel pyjama trop grand pour elle, mais même dans cette tenue pas très sexy, elle était désirable et si belle…  

Cette fois ce fut lui qui soupira. Le pire dans tout ça, c’est que Kaori ne se rendait absolument pas compte de l’effet qu’elle lui faisait, elle ne se rendait pas compte de combien il l’aimait. Il n’avait jamais osé lui avouer qu’elle l’avait envoûté dés leur première rencontre et que pour la première fois de sa vie, il était tombé amoureux. Mais la vie était parfois bien cruelle et son premier amour ne voyait en lui qu’un ami, qu’un frère.  

« Vraiment ironique » pensa-t-il en scrutant sa délicieuse partenaire.  

Il remarqua alors l’inquiétude dans les beaux yeux de Kaori. Il lui fit signe de la main de s’approcher. Aussitôt, elle vient se blottir dans ses bras.  

- Tu ne me caches rien, n’est-ce pas ? demanda-t-elle une nouvelle fois.  

- Je te jure que non, répondit-il. Tu sais que je ne te mentirais jamais.  

- Je te crois alors, répondit Kaori en fermant les yeux.  

Bercée par le rythme régulier des battements de cœur de son partenaire, elle finit par s’endormir dans ses bras.  

« - Pardonne moi de te cacher tout ça, murmura Mick en la regardant dormir. Mais si je ne le fais pas, il risque de s’en prendre à toi. Et je t’aime trop pour qu’il t’arrive malheur….Même si cela implique que je dois travailler pour lui…. »  

Il ferma les yeux à son tour et tenta de ne plus penser à son nouveau client : Shin Kaïbara et à la mission qu’il lui avait confié : éliminer son meilleur ami et ancien équipier : Ryo Saeba…  

Chapitre: 1