Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: macema

Beta-reader(s): Yael

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 1 chapitre

Publiée: 03-09-10

Mise à jour: 03-09-10

 

Commentaires: 7 reviews

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General

 

Résumé: Suite de "Première mission", où Kaori et sa fille se rendent dans un endroit bien particulier...

 

Disclaimer: Les personnages de "Le Talisman" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le talisman

 

Chapitre 1 :: Le Talisman

Publiée: 03-09-10 - Mise à jour: 03-09-10

Commentaires: Voilà pour fêter le retour de cris mimi, je lui ai fait un petit cadeau sous forme d'OS. Merci beaucoup à Yael d'avoir été ma bêta et un de mes personnages. Je vous invite à voyager un peu... Bisous et Bonne lecture. Cma.

 


Chapitre: 1


 

Dans la forêt japonaise, bien loin des préoccupations des grandes villes, roulait une petite voiture rouge au toit blanc, bien connue dans la mégalopole. Son moteur était bien la seule chose qui cassait le silence ambiant de cette calme matinée de printemps. Elle fonçait à toute allure soulevant la poussière de cette route, alors qu’elle était largement plus habituée au bitume des grandes villes. Dans un crissement de pneus, elle stoppa net devant un carrefour, où trônait un panneau indicateur...  

 

La jeune femme, qui la conduisait, tourna son regard vers l’arrière du véhicule, pour vérifier si sa fille dormait toujours dans son siège auto. Kaori la regarda un instant et se mit à sourire. Oui ! Elle était si mignonne à dormir ainsi; ses cheveux noirs éparpillés dans tous les sens sur son front et de petits ronflements s’échappant de sa bouche. Tout le portrait de son père...  

 

Prenant sur le siège passager une carte routière, elle la déplia sommairement...  

 

- Bon sang, mais où est-ce qu’on peut bien être ? J’étais pourtant persuadée que c’était le bon chemin...  

 

Elle parlait à voix basse, pestant contre elle-même... N’y tenant plus, elle déplia entièrement la carte et l’étala de tout son long sur le pare-brise.  

 

- Alors ça ? Non ! Ne pas donner raison à Monsieur L’Etalon...  

 

Elle revoyait encore la scène de la veille lorsqu’elle lui avait dit qu’elle s’absenterait le lendemain avec Yaël.... Et Ryo qui, apprenant leur destination, avait ri à gorge déployée en jurant qu’elle allait finir par l’appeler pour lui dire qu’elle s’était perdue. Mais non ! Elle ne lui donnerait pas cette satisfaction ! De son index, elle suivit la route qu’elle avait prise depuis son départ de Tokyo. Cherchant sur la carte le point où elle était sensée se trouver, elle soupira en voyant qu’elle avait oublié une bifurcation...  

 

- Mais quelle nulle ! C’est à droite que j’aurais dû tourner...  

 

Elle avisa sa destination sur la carte et tenta de voir comment rattraper son erreur. Trouvant finalement la direction à prendre, elle replia la carte du mieux qu’elle le pouvait et la reposa sur le siège passager. Puis rallumant enfin le moteur, elle prit le chemin de droite pour rattraper la route qu’elle aurait dû déjà emprunter. Le bruit du moteur accélérant brusquement fit s’envoler un pauvre oiseau à la recherche de sa nourriture sur le bas côté de la route.  

 

 

 

   

C’est avec une bonne heure de retard qu’elle arriva enfin en vue de sa destination. Perdue au milieu de la forêt, une vieille maison typiquement japonaise apparaissait au fur et à mesure que la Mini se rapprochait d’elle. La route s’arrêta à une vingtaine de mètres de la demeure. Stationnant là la voiture, Kaori descendit et ouvrit la porte arrière droite afin d’y prendre Yaël qui y dormait encore. Tenant délicatement sa fille dans le creux de ses bras, elle la posa contre son corps et attrapa un grand sac posé sur la banquette arrière. Elle commença à parcourir le peu de distance qui la séparait de ce lieu si particulier...  

 

La maison se trouvait dans une grande clairière ensoleillée, comme posée à l’orée de ce qui aurait pu être une seconde partie de la forêt. Faite de bois, on pouvait y voir de grandes poutres apparentes laissées intactes, tandis que les planches, qui servaient de murs, avaient été recouvertes d’une peinture blanchâtre ternie par le temps. Le toit incurvé était fait de tuiles de cuivre rouge ce qui contrastait avec les couleurs de l’habitation. A n’en pas douter, cet endroit avait fait parti autrefois d’un vieux temple. Ici et là, Kaori pouvait apercevoir les vestiges d’une Torii qui aurait dû être placée à l’entrée du petit chemin, qu'elle parcourait pour rejoindre la maison.  

 

Dans un coin, un vieux puits en pierre rendait la scène encore plus troublante et la vision d’un bambou frappant contre une pierre, au fur et à mesure qu’il était gorgé d’eau par le petit ru qui le parcourait, semblait transporter ce lieu dans une époque lointaine... Une époque où les samouraïs se battaient encore pour l’honneur de leur seigneur...  

 

La porte principale s’ouvrit et Kaori put en voir sortir madame Okuni habillée du costume traditionnel des Miko : un haut de kimono blanc, un hakama rouge... Elle reconnut aussi le bruit caractéristique que les geta de bois créaient quand on marchaient avec ces chausses là et dont la dureté était à peine amortie par le port des tabi.  

 

Les saluant de la main, la jeune femme les accueillit puis suggéra à Kaori d’aller déposer la petite dans sa chambre. L’invitant à entrer dans la maison, elle lui indiqua la pièce et la laissa prendre soin de sa fille.  

 

- Je vous attends dans la pièce principale à l’entrée. Vous prendrez bien un thé après toute cette route ?  

- Avec grand plaisir, oui.  

- Il vous faut aussi vous changer, vous avez apporté des hômongi ?  

- Oui , je les ai dans mon sac !  

- Alors profitez d’être dans ma chambre pour vous changer !  

- Je vous remercie beaucoup, je vous rejoins de suite.  

- Prenez tout le temps nécessaire, mais essayez tout de même de ne pas laisser refroidir le thé...   

 

La Miko repartit vers la pièce principale de la maison tout en riant... Kaori se sentait intimidée par cette femme qui devait avoir son âge mais qui pourtant semblait tout droit sortie du Japon féodal. Elle se demanda si elle n’avait pas tout simplement changée de planète... Ou était-elle tombée dans une faille temporelle ?  

 

Se reprenant, elle entreprit de faire coulisser la porte de la chambre sans réveiller Yaël, puis déposa celle-ci sur le futon installé en dessous de la fenêtre de cette pièce. Celle-ci était sommairement décorée : un idéogramme par ci, une statue par là. Tout en sortant son hômongi de son sac, Kaori remarqua soudain que la plupart des statuettes représentaient un chien ou un loup... Etrange !  

 

Enfilant le kimono de soie verte, elle eut un mal fou à attacher son obi. Elle s'énervait de plus en plus contre l'accessoire qui ne voulait pas tenir en place.  

 

- Saleté de truc, tu vas finir par tenir à la fin !!!  

 

Elle sentit alors, autour de sa taille, deux bras lui prendre le morceau d’étoffe rose des mains et se retrouva comme par miracle avec la ceinture impeccablement attachée autour d’elle....  

 

- Mais que... ???  

 

Se retournant, elle aperçut alors le visage rieur de madame Okuni qui la regardait en détaillant chaque morceau du kimono. Bien qu’elle n’ait pas l’habitude d’en porter, Kaori dut reconnaître que ce n’était pas si désagréable. La couleur vert d’eau aux motifs dorés, la douceur de la soie sur sa peau.... Elle se sentait soudainement plus féminine qu’elle ne l’avait jamais été.  

 

- Il est magnifique !!! Où l’avez-vous acheté ?  

- Dans une boutique de Shinjuku, le magas.... Euh... Comment avez-vous fait ? Je ne vous ai pas entendue entrer.  

- Concentrée comme vous l’étiez, ça ne m’étonne pas !!! En tout cas, ce kimono vous va à ravir. Allons venez, le thé est en train de refroidir.  

 

Elles furent interrompues par Yaël qui se réveillait. S‘étirant bruyamment, la petite fille bailla en étirant toute sa mâchoire, puis se frotta énergiquement les yeux... Passant une main dans ses cheveux pour se gratter la tête, elle cria plus qu'elle ne parla :  

 

- Maman !! On est arrivées ?  

- Oui, ma chérie.  

 

Remarquant enfin l'endroit où elle se trouvait et l’accoutrement de sa mère, elle écarquilla les yeux, émerveillée :  

 

- Que tu es belle !!! Je savais pas que tu étais aussi belle, maman !!!  

 

Elle se leva pour se blottir contre le kimono de sa mère et frotta sa joue contre la douce étoffe. Kaori se mit à rougir. Le compliment de sa fille l’avait touchée droit au cœur.  

 

- Et si tu le veux jeune fille, on va te faire aussi belle que ta maman. Tu es d’accord ?  

 

Yaël acquiesça et regarda la jeune femme qui venait de s'adresser à elle.  

 

- Yaël, ma chérie, je te présente madame Okuni. C’est elle qui va nous apprendre à créer nos talismans. Joyeux anniversaire ma chérie !!!  

- Oh maman !!!  

 

La petite fille se blottit encore plus fort contre sa mère. Cela faisait des mois qu’elle lui avait parlé des talismans qu’elle avait admirés chez une de ses camarades de classe. Elle avait demandé ce qu’était cette chose pendue à l’entrée de sa maison et était restée admirative devant cet étrange objet aux pouvoirs magiques qui réalisait tous les souhaits... Elle n'avait eu de cesse alors de réclamer la même chose à sa mère, son père, lui, ayant éclaté de rire devant son étrange demande.  

 

Se tournant vers madame Okuni, elle la regarda les yeux brillants de larmes de joie.  

 

- On va vraiment faire des O-Fuda ?  

- Mais oui jeune demoiselle, juste le temps de vous préparer et je vous apprendrai cet art !!!  

 

Yaël se précipita alors sur le grand sac de toile de sa mère posé contre la cloison d’entrée de la pièce et elle en sortit rapidement son kimono de couleur ciel ainsi que son obi. Essayant de le passer par dessus ses vêtements, elle s’empêtra dans sa précipitation. Les deux jeunes femmes se mirent à rire et Kaori se précipita vers sa fille pour l’aider.  

 

- Attends ma chérie, ce n’est pas du tout ainsi que l’on fait...  

- Je vais vous laisser la changer et en attendant je vais aller préparer le matériel...  

 

Riant de plus belle, madame Okuni sortit de la pièce et laissa la nettoyeuse tenter de calmer sa fille pour pouvoir enfin l’habiller.  

 

 

 

 

 

Elles rejoignirent finalement une bonne dizaine de minutes plus tard madame Okuni dans la salle principale. Celle-ci était pratiquement vide et décorée sommairement : à peine quelques objets de décoration posés sur les murs et aucun meuble nulle part. Le sol était recouvert de nattes tressées et au milieu de la pièce était posé du matériel de calligraphie : du papier de lin, de l’encre noire et quelques pinceaux taillés et fabriqués dans du bambou fin. A chaque coin de la pièce se trouvait une statue représentant un chien. En guise de collier, ce dernier portait une plaque dorée richement ornementée où apparaissaient des symboles. Un O-Fuda était placé au dessus de chaque statue.  

 

Elles s’installèrent sagement assises sur les genoux, tandis que madame Okuni terminait de préparer ce qui leur fallait. Elle vint s’asseoir en face d’elles et commença à distribuer à chacune ce dont elles auraient besoin.  

 

- Vous avez déjà pratiqué l’art de la calligraphie ? demanda-t-elle à Kaori avec un grand sourire.  

- Ca sera ma première fois, avoua la nettoyeuse. En fait, c’est Yaël qui désirait apprendre plus que tout à faire des O-Fuda. Et comme c’est son anniversaire aujourd’hui...  

- Et quel âge a donc cette demoiselle aujourd’hui ?  

- J’ai sept ans, madame...  

- Oh appelle moi simplement Okuni, déclara cette dernière en riant. Mais que sais-tu des O-Fuda alors ?  

 

Kaori se détendit en entendant la jeune femme laisser sa fille l’appeler si familièrement. Tout ce qu’elle avait pu voir jusqu'à présent semblait si formel à ses yeux...  

 

- Les O-Fuda sont des talismans porte-bonheur que l’on accroche dans la maison, mais ils servent aussi à faire des vœux...  

- Très bien, ma puce. Et toi alors, tu voudrais faire quoi ? Un vœu ou un porte-bonheur ?  

 

La fillette ne répondit pas, mais il sembla à la Miko comprendre, dans son regard, l’importance qu’avait ce secret pour elle. Elle préféra ne pas en demander plus.  

 

- De toute façon, les deux se fabriquent de la même façon. Il suffit de noter soit des kanji porte-bonheur, soit une phrase et de le bénir du sceau d’un Kami.  

- Un Kami ? s’étonna Kaori.  

- Ici, je suis la gardienne de cet ancien Jinja. Nous préservons et prions tout ce qui a attrait au Kami Inugami.  

 

Elle indiqua à ce moment une des statue de chien. Kaori écarquilla les yeux et faillit tomber à la renverse. Un dieu-chien ? Mais où était-elle tombée... Voyant l’incompréhension de la jeune femme, la Kami continua :  

 

- Inugami est un dieu à la fois vengeur et protecteur. Il veille sur ceux qui le protègent et le respectent. Si on lui ordonne de réaliser un vœu, il fera tout pour que celui-ci se réalise si son propriétaire le traite avec respect.  

 

Les yeux de Yaël s’agrandirent à cette annonce et la Miko comprit alors qu’elle avait bien deviné. La petite fille avait un vœu qui lui tenait à cœur plus que tout et c’est pour cela qu’elle avait demandé à sa mère d’avoir un O-Fuda.  

 

- Avant toute chose, il nous faut d’abord connaitre l’art de calligraphie... Allez, dit-elle en riant et tapant dans ses mains, je vais vous apprendre ce qu‘il y a de plus amusant...  

 

 

 

Saisissant alors une feuille et un bout de papier, madame Okuni trempa le pinceau qu'elle tenait dans un pot rempli d'encre noire, et sans prendre le soin de l'essuyer contre le bord pour enlever le trop plein de peinture, dessina un premier kanji sur le papier. Ces gestes étaient précis, chaque ligne du kanji dessinée séparément des autres avec une petite pause entre chaque dessin. Kaori et Yaël la regardèrent faire attentivement... La main de la Miko était sûre et le pinceau semblait glisser sur le papier tel une plume. Les gestes étaient une vraie poésie en eux-mêmes signe qu'elle pratiquait cet art depuis longtemps. Aucun trait ne fut rattrapé, et les idéogrammes furent rapidement finis. Yaël et Kaori se mirent à rire en voyant ce qu’elle avait écrit sur le morceau de papier : Qu’est ce qui est jaune avec une cape ? Super-canari !  

 

Lorsqu’elle les invita à en faire autant, Kaori et Yaël comprirent la difficulté de l’exercice. Leurs feuilles finissaient souvent avec de gros paquets d’encre au début des kanji qu’elles tentaient d’écrire. Elles s’amusaient au passage en écrivant des petits textes drôles. Levant son pinceau trop rapidement pour éviter que le liquide noir ne coule sur sa feuille, Yaël finit par éclabousser le kimono d’Okuni qui éclata alors d’un énorme rire. S’installant derrière la petite fille, la Kami lui saisit alors la main et la guida de la sienne.  

 

- Ferme les yeux et laisse moi faire.  

 

Yaël obtempéra et sentit alors sa main voler. Elle allait dans tous les sens comme si elle décrivait une danse aérienne. Elle ne ressentait plus les dimensions, comme si la gravité n’avait plus de contrôle sur elle et soudain elle comprit. Elle ne devait pas se concentrer sur la feuille à atteindre ou juste le kanji à écrire, mais simplement le voir déjà créer. Rien n’avait d’importance à part l’image qui se formait dans son imagination et qui allait apparaitre une fois qu’elle aurait ouvert les yeux... C’était ça la magie...  

 

Lorsqu’elle fit son essai suivant, elle eut beaucoup de mal à mettre en pratique ce qu’elle avait compris mais le deuxième fut le bon. Kaori l’applaudit en voyant le résultat ainsi obtenu : elle n’en était encore qu’à faire des gros paquets ou des lignes à rattraper sur sa propre feuille.  

 

- Si vous le voulez, je peux créer votre O-Fuda à votre place, lui annonça alors la Miko  

- Avec plaisir, je ne suis pas vraiment douée...  

 

Se tournant vers la petite fille, elle lui adressa un sourire et lui fit un grand clin d’œil.  

 

- Yaël, je te laisse écrire le tien !  

 

Lui tendant une nouvelle feuille de lin, la Kami l’installa alors à part afin qu’elle exécute sa tâche sereinement. Elle revint alors près de Kaori.  

 

- Que désirez-vous écrire sur votre O-Fuda ?  

- J’avoue ne pas y avoir trop pensé et...  

- Alors que désirez-vous le plus pour votre maison ?  

 

Réfléchissant un instant, Kaori regarda alors droit dans les yeux la Miko et d’une voix basse et presque triste annonça :  

 

- La sécurité et la sérénité. Oui ! La sécurité...  

 

Sans en attendre plus, madame Okuni commença son ouvrage et lorsqu’elle l’eut fini, commença à monter un cadre autour de la feuille avec de petits bambous encastrés les uns aux autres. Elle finit son ouvrage en attachant une cordelette de lin tressé pour pouvoir maintenir l’O-Fuda attaché sur un mur. Elle se retourna alors vers la petite fille installée dans un des coins juste devant une des statues.  

 

- As-tu fini, Yaël ?  

- Bientôt, Okuni !  

- Bien, tu me préviendras lorsque ça sera fait !  

 

Se tournant vers Kaori, elle l'invita à prendre le thé et partit un instant dans la pièce adjacente pour en revenir avec un plateau et deux tasses fumantes.  

 

- Alors, dites moi, qu'y a-t-il de nouveau en ce moment au cinéma et dans les théâtres...  

 

Déconcertée par cette demande, Kaori fut une fois de plus surprise par la Miko... Cette jeune femme, qui riait de nouveau devant elle, était décidemment étrange. Elle lui répondit et découvrit que, malgré cet endroit singulier, madame Okuni était finalement une personne comme une autre, même si sa fonction de prêtresse la faisait vivre dans ce lieu perdu dans le temps...  

 

Lorsque Yaël eut fini, la Miko entreprit de mettre les morceaux de bambou autour de l'ouvrage pour parfaire l'O-Fuda et Kaori sursauta en lisant ce qu'avait écrit sa fille sur ce dernier.  

 

 

 

"Celle qui doit venir"
 

 

- Qui doit venir, ma chérie ?  

 

Yaël ne répondit pas, laissant sa mère dans l'incompréhension, mais après tout, sa fille avait toujours eu une imagination débordante, alors pourquoi pas ?  

 

Madame Okuni consacra alors les talismans en apposant le sceau d'Inugami en bas des parchemins. Elle les laissa se changer et, avant leur départ, leur conseilla d'accrocher les O-Fuda dans leur maison à l'endroit qui leur semblerait le plus pertinent. Kaori commença à la saluer, et chercha des yeux sa fille pour lui demander d'en faire autant. Elle surprit alors Yaël faisant une caresse à une des statues du Kami et lui chuchotant à l'oreille :  

 

- Je compte sur toi !!!  

 

Embrassant la statue, elle courut ensuite vers les bras que lui tendaient la Miko pour lui asséner une bise sonore sur la joue.  

 

 

 

 

 

C'est fatiguée que Kaori arriva à l'appartement. Yaël avait été excitée tout le long de la route du retour, heureuse d'avoir enfin le talisman qu'elle avait même créé elle-même. Elle n'avait pas cessé de le lui répéter ainsi qu'aux personnes du fast-food dans lequel elles s'étaient arrêtées pour déjeuner... Elle ressentit dans un immense bien-être deux bras chaleureux lui enlacer la taille, tandis que des baisers pleuvaient dans son cou. Elle se retourna pour embrasser Ryô, lequel commença à se faire plus pressant, jusqu'à ce qu'une voix résonne dans l'appartement...  

 

- Papaaaaaaaaaaa !!! J'ai besoin de toi !!! XYZzzzzzzzzz !!!!!!!!  

 

Réagissant immédiatement à l'appel de sa fille, il s'élança dans les escaliers d'où provenait la petite voix laissant Kaori en plan au milieu du salon...  

 

- XYZ ? tu m'as demandé ma belle ?  

- Oui papa, j'arrive pas à l'accrocher ...  

- Accrocher quoi ?  

 

C'est alors qu'il aperçut dans les mains de sa fille une grosse punaise et l'O-Fuda. L'aidant dans sa tâche, il ne s'aperçut qu'après que le talisman était pendu juste à côté de la porte de sa chambre... Se grattant le menton devant cette constatation, il décida finalement de ne pas en demander plus. Il savait pertinemment que le fonctionnement des enfants lui était complètement étranger, même si Kaori s'évertuait à lui dire régulièrement le contraire. Se tournant vers sa fille, il la prit dans ses bras.  

 

- J'ai accepté un XYZ, tu sais ce que ça veut dire ?  

 

Yaël se mit à rire et l'embrassa sur la joue. Puis elle l'enlaça de ses deux bras et lui fit le plus grand des câlins qu'elle pouvait faire....  

 

 

 

Quelques temps plus tard...  

 

Assise sur son lit, Yaël souriait... Elle était aux anges, son Kami avait exaucé ses rêves. Tous les soirs depuis qu'elle avait créé l'O-Fuda, elle avait prié Inugami pour qu'il entende son vœu, pour qu'il le réalise... Et les cris qui provenaient de la chambre à côté de la sienne étaient les plus merveilleux des signes que son rêve s'était accompli. Elle était venue !  

 

Se retournant pour pouvoir voir la lune de sa fenêtre, Yaël adressa un remerciement muet au Kami et à Onuki... Un jour, elle irait lui dire et lui faire voir la preuve qu'elle y croyait, que son vœu s'était réalisé, que sa petite sœur était enfin venue. Cristina !!! Les cris se turent enfin et elle sourit en remettant sa tête sur son oreiller. Elle rit doucement en pensant que maintenant, elle aimerait bien un petit frère... Mais en attendant, elle l'avait elle, sa petite sœur Cristina, celle qui devait venir...  

 

 

 

Hômongi : kimono de cérémonie  

 

Obi : ceinture traditionnelle ornant les kimono  

 

Okuni ou Izumo no Okuni : (1572 - 1613) est une Miko du sanctuaire d’Izumo qui a réellement existé. Réputée pour ses danses et ses prestations scéniques, elle inventa un nouveau style de théâtre : le kabuki.  

 

Miko : Jeunes femmes prêtresses qui officient dans les temples et les sanctuaires shintoïstes.  

 

 

 

Jinja : Nom japonais des sanctuaires shintô.  

 

Torii : Porte des sanctuaires shintô  

 

O-Fuda : Talisman issu d’un temple shintô qui doit être renouvelé chaque année. C’est un symbole inscrit sur du papier, du bois ou du métal avec les arts de la calligraphie. Dans l’ancien temps, on y inscrivait simplement le symbole d’un kami, désormais, il est coutumier qu’on y retrouve d’abord inscrit un vœu ou des idéogrammes pour qu’ils se réalisent. Ils sont généralement placés dans les maisons à des endroits bien particuliers, quoique de nos jours on les retrouve simplement placés à l’entrée des habitations.  

 

Kami : Ce sont les dieux et les esprits qu’on retrouve dans le shintoïsme.  

 

Inugami : Kami du dieu-chien. 

 


Chapitre: 1


 

 

 

 

 

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