Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: patatra

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 9 chapitres

Publiée: 28-03-12

Mise à jour: 27-03-19

 

Commentaires: 58 reviews

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General

 

Résumé: Un homme règne sur Tokyo : Saburo Kyô, dangereux trafiquant de drogue et d’armes. Pour les puissants, cet individu devient gênant, il a accumulé trop de dossiers compromettants contre tout un chacun. Ryô Saeba, de retour au Japon, est recruté pour exécuter le criminel. A ses côtés, Hanako Meini est là pour l’aider. Mais rien ne se passe comme prévu…

 

Disclaimer: Les personnages de "Japanese story" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo, sauf Hanako et Saburo que j'ai créés.

 

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   Fanfiction :: Japanese story

 

Chapitre 1 :: Résurrection

Publiée: 28-03-12 - Mise à jour: 28-03-12

Commentaires: Bonjour à tous. Voilà un chapitre court écrit en quelques heures. C'est très différent de tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant et je vous livre de suite ce premier chapitre sans lui laisser le temps de décanter. Pas bien, mais je me réserve le droit de refaire, évidemment. Je vous souhaite bonne lecture et n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires. Bonne journée :-)

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9


 

 

- Aïe !  

 

L’explosion musicale me donne l’impression de se situer dans mon crâne. Assourdissante. Elle s’engouffre telle une enragée dans mes oreilles, gonfle mes tympans à la limite du supportable.  

 

Je baisse les yeux sur le programme de la soirée : symphonie numéro deux de Gustav Mahler par Claudio Abbado. Voilà qui promet ! Je hausse les sourcils et roule des yeux, mais me garde bien de faire la moindre remarque car le planté au bout de la rangée semble déjà m’avoir dans le collimateur et il se ferait un plaisir de me fiche dehors, c’est sûr. Et puis je ne dois pas perdre de vue que je suis ici avant tout pour une mission, pas pour me délecter de cette infernale cacophonie. Donc je prends mon mal en patience…  

 

Mais c’est plus fort que moi, j’égrène un à un tous les détails désagréables qui vont me pourrir la vie. Non, pas la vie, juste une heure vingt, quatre-vingts minutes à passer ici, engoncé dans mon smoking noir, bien calé dans un siège trop étroit, les genoux me chatouillant le menton, assommé par une musique à laquelle je suis complètement insensible. Belle perspective !  

 

Je tourne la tête vers Hanako… Qu’elle est belle ! Je lui lance ce petit sourire séducteur qui lui fait tant d’effet. Hum, j’adore cette couleur cerise qui immanquablement envahit ses pommettes. Mais elle me fait vite comprendre qu’il n’est pas l’heure de flirter, que nous devons rester concentrés, que la soirée sera longue, grave, que nous avons une mission.  

 

Oui, Hanako chérie, je sais.  

 

Je suis d’humeur légère et pourtant je devrais être inquiet, ce soir le jeu sera serré. Et qui plus est Hanako m’accompagne, ce qui compliquera les choses, j’en suis conscient. Hélas, je ne peux me passer d’elle pour la tâche que l’on m’a confié, elle seule pourra me permettre d’entrer en contact avec notre cible. Notre cible. Elle n’est pas encore là et je devine sa place libre là-bas, derrière le malabar qui me coupe la vue sur sa rangée. Monsieur aime la musique classique, c’est une de ses passions, et il rate le début du concert. Que se cache-t-il derrière ce retard imprévu ? Une livraison de cocaïne ? Un règlement de compte ? Une femme peut-être ? Peu importe après tout… Ce soir est son dernier soir…  

 

« Saburo Kyô est un homme âgé de trente quatre ans, grand, les cheveux longs châtain foncé retenus par un catogan, d’une musculature fine et entretenue. Son visage est légèrement anguleux, son nez quelque peu busqué mais son regard franc, sincère et clair lui confère un air sympathique des plus mensongers. Car cet homme cultivé, engagé publiquement dans des œuvres caritatives, éminent collectionneur d’art, dandy et grand séducteur est en réalité la pire engeance japonaise à l’heure actuelle, une ordure qui sème la mort comme le jardinier des graines. On estime à plus de huit mille le nombre de ses victimes, entre les innombrables cocaïnomanes tombés par overdose, les règlements de compte, l’éradication des bandes rivales nippones et les combattants qui s’entretuent dans les pays de la corne d’Afrique avec les armes qu’il leur a vendues. »  

 

C’est le portrait que me dépeint Hanako depuis quelques jours, depuis qu’en très haut lieu, on a commandé l’ « éradication » de cette vermine. Je la sens fébrile là, à mes côtés, elle tremble, ne cesse de se trémousser, se retourne régulièrement pour vérifier qu’il n’arrive pas.  

 

Je pose ma main sur la sienne pour tenter de la rassurer.  

 

- Calme-toi, tu vas nous faire remarquer.  

 

Partout dans la salle sont postés des hommes de main, impressionnante armée qui observe, scrute, analyse chaque sursaut du public, la main tressaillant, et je devine les holsters sous les vestes noires, les revolvers chargés jusqu’au canon. J’ai dénombré une cinquantaine de yakusas, Kyô ne lésine pas sur les moyens, c’est le moins qu’on puisse dire, il est plus protégé que n’importe quel homme d’état en déplacement officiel. D’ailleurs, ici, ça ne manque pas de personnalités politiques, j’y ai même vu des membres du gouvernement. Ce concert a un caractère exceptionnel, c’est vrai, Claudio Abbado est un chef d’orchestre de stature internationale et les journaux n’ont cessé, ces dernières semaines, de vanter la sobriété, la finesse de son interprétation, la maestria de sa conduite des musiciens, son respect inégalé de l’œuvre du compositeur.  

 

Maître Abbado.  

 

Cependant, je n’ignore pas non plus que la présence ici de tout ce qui a du pouvoir à Tokyo a aussi à voir avec celui qui est à l’origine de ce concert, et qui, pourtant, en a raté les premières mesures. Saburo Kyô. Après le récital, tout le gratin est convié chez lui pour un cocktail, une de ces mondanités qu’il ne faut pas rater si l’on veut développer son influence et où l’immondice côtoie l’intelligencia japonaise. Oui car il ne faut pas se leurrer, le monstre attire les convoitises, se fait courtiser, on lui propose des « associations », des « affaires », des « partenariats » et tous ceux qui savent ferment les yeux sur ses exactions afin de profiter des retombées juteuses, de financements inespérés. Bon nombre de politiciens sont pourris jusqu’à l’os, prêts à se damner pour accroître leur pouvoir, pour accéder aux plus hautes sphères, gravir toutes les marches. Et ils sont prêts à tout pour y parvenir, vendre père et mère, renoncer à ce qu’ils affichent faussement : la droiture, la respectabilité, les principes.  

 

J’ai des noms. Mick et Falcon m’ont renseigné. J’ai bien du mal à l’admettre mais je n’ai plus beaucoup d’indics sur Tokyo, plus beaucoup d’influence sur le monde de l’ombre. Il faut dire que City Hunter dissous, inactif, il leur fallait trouver d’autres protecteurs et nombreux furent ceux qui ont préféré fuir la capitale, se reconstruire ailleurs. Je ne les blâmerais pas. J’ai fait de même. En arpentant les rues de mon ancien sanctuaire, Shinjuku, j’ai appris que mes meilleurs amis et rivaux avaient pris le relai, nettoyant les bas-fonds tokyoïtes comme nous l’avions fait par le passé. J’ai aussi appris la mort du Doc, ça m’a peiné. Dire que je le pensais immortel, stupide croyance que nous partageons tous en ce qui concerne les gens qu’on aime. Mick, que j’ai eu plusieurs fois au téléphone ne m’en avait pas touché mot ; il faut dire que nos échanges se sont restreints au domaine professionnel ; et je ne l’ai questionné sur rien d’autre. Evidemment. Pourtant je sais, par un vieil indic retrouvé, que lui et Saeko… J’ai failli m’écrouler de rire. Les imaginer ensemble me paraît délirant, et Saeko qui a quitté la police, abandonnant ses ambitions démesurées, s’est intégrée au groupe, agit dans l’ombre, comme Hide. Inimaginable.  

 

Quant à Miki et Falcon, c’est, semble-t-il, toujours le bonheur. Tant mieux ! Leur couple me paraît indestructible.  

 

Hanako intercale ses doigts entre les miens, me serre doucement la main. Je détourne légèrement la tête, juste pour contempler son sourire, je replie les doigts sur les siens et renonce à effeuiller davantage les visages de mes anciennes connaissances. C’est préférable. Je me concentre plutôt sur le malabar qui, à lui tout seul, occupe deux sièges. Les personnes derrière lui commencent à s’animer et je suis prêt à parier qu’il ne finira pas la soirée assis là ! Je m’en réjouis car, juste devant, se trouve la place de Kyô et je souhaite vraiment l’observer avant d’agir. Qui est donc cet homme ?  

 

Mick et Falcon m’ont dit de me méfier, « C’est une anguille ! », il est insaisissable, tous ceux qui ont voulu le piéger se sont retrouvés au fond de l’eau les pieds prisonniers du ciment ou ont dû capituler devant les menaces. Il est prêt à tout, même à s’en prendre à femmes et enfants. De plus, il possède un réseau d’informateurs très étendu : il sait tout, comprend tout, voit tout. Il contrôle presque tout sur Tokyo, les bureaucrates sont à sa botte, les financiers lui sont dévoués, les femmes acquises, son emprise est tentaculaire, nombreux sont ceux qui lui doivent quelque chose, de l’argent, un service, la vie. De plus, il connaît les failles de tout un chacun, les exploite. Il se dit qu’il possède un dossier sur chaque tokyoïte. Personne ne lui échappe. Personne ne semble pouvoir quelque chose contre lui.  

 

- Moi, je le ferai.  

 

- Fais gaffe Ryô !  

 

Je porte la main d’Hanako à ma bouche et la baise. Elle est chaude, douce, a l’odeur de cette crème qu’elle s’étale je ne sais combien de fois dans la journée. J’aime cette odeur. Je la connais. Elle me rassure.  

 

Trois ans. Trois ans qu’elle et moi on est ensemble.  

 

Hanako Meini  

 

Lors de notre première rencontre à cette soirée guindée, elle était accompagnée de ce clampin dont j’ai oublié le nom, on s’est regardé et souri. J’ai abandonné dans l’instant mes habitudes désespérantes, ma perversité légendaire, et me suis donné comme mission de la séduire. Mission qui, entre nous, m’a quand même pris deux mois !  

 

« Je suis amoureux »  

 

Et elle, elle m’aime.  

 

Je la sens se figer lorsque nous entendons des retardataires pénétrer dans la salle. Ils sont discrets, certes, mais elle est si tendue, les sens en éveil, qu’elle les ressent presqu’en même temps que moi.  

 

Je déteste l’idée de la mettre en danger, de l’exposer d’une quelconque façon. Elle n’est pas ma partenaire, et d’habitude je suis seul. Mais là, aujourd’hui, avec cet ennemi, son nom sera mon allié : Meini, fille du puissant Tosa Meini, ce nom ouvrira à coup sûr les portes de la demeure de notre futur hôte, l’homme à abattre…  

 

Nous tournons tous deux la tête pour les voir descendre les escaliers et nous les dévisageons sans complexe car leur retard et le dérangement occasionné nous en fournissent le prétexte.  

 

Enfin Saburo Kyô ! Te voilà !  

 

Encadré par une escorte de trois gardes du corps, il descend silencieusement les marches. La salle n’est pas plongée dans la pénombre absolue, non, il y règne une luminosité diffuse mais suffisante pour que l’on puisse distinguer les visages. Je ne peux que reconnaître qu’il a tout sauf l’allure d’un criminel, d’une élégance extrême, il porte le costume comme personne, ses pas sont légers, le menton altier. Je le vois saluer quelques grandes figures nippones, s’incliner humblement, à gauche, puis à droite, Hanako n’y échappe pas, bien sûr, il la gratifie même d’un sourire avant de poser sur moi un regard transparent. Il ne s’arrête pas, semble impatient de rejoindre sa place.  

 

Arrivé à la hauteur de sa rangée, il fait signe au malabar de s’extirper de là, et s’excuse poliment auprès des spectateurs malheureux dont la vue était barrée par le large dos. Je souffle de soulagement. A-t-il seulement conscience qu’en agissant ainsi il libère mon champ de vision, que je vais pouvoir l’observer à loisir, interpréter ses gestes, y reconnaître ses intentions, deviner son essence.  

 

Imbécile, je te tiens !  

 

Hanako se penche vers moi.  

 

- A ses côtés, certainement sa nouvelle petite amie, tu sais je t’ai dit que…  

 

Mais ses mots s’éteignent dans mon oreille alors que mon regard accroche la chevelure de la voisine de droite de Saburo.  

 

 

Je meurs.  

 

J’ai certainement cessé de respirer, ou alors on vient de me tirer une balle dans la tête, je ne sais pas. Mais la musique s’est tue, brusquement, et la voix féminine qui murmurait à mes côtés ne m’atteint plus.  

 

Je ne vois que la délicatesse du cou qui dépasse du siège, la couleur acajou, flamboyante, des mèches rebelles de celle qui accompagne l’ordure que je vais tuer. Ces détails ne me sont pas inconnus. Grand Dieu non ! Je les connais même par cœur et je reste étonné de ces souvenirs si précis qui remontent en moi par vagues et que je retrouve avec un plaisir infini. C’est impossible et je le sais. Ca ne peut pas être elle ! Mais mes yeux ne me mentent pas et il me suffit de quelques instants de concentration pour ressentir la fraicheur de sa présence, cette aura que j’aurais pu détecter avant si jamais je m’étais attendu à la trouver là.  

 

C’est elle !  

 

Il n’y a aucun doute.  

 

Kaori…  

 

Je tente de recouvrer mon calme, d’écoper toute la fébrilité qui a envahi mon être. Mais je ne peux échapper à la contemplation de ce que ma position et la sienne me permettent. Le grain de sa peau, sa main qu’elle passe dans ses cheveux, quelques centimètres carrés de sa joue.  

 

Mais je veux plus et sens les fourmis de l’impatience s’attaquer à mes jambes.  

 

Résister. Résister à l’appel de celle qui ne me hante plus.  

 

Kaori…  

 

Peu à peu je reprends possession de moi, réalisant aussi à quel point la situation va se compliquer. Ce soir. Demain. Toujours.  

 

- Ca va Ryô ?  

 

Je me tourne vers Hanako et prends conscience que ma main s’est instinctivement arrachée de la sienne.  

 

- Oui, je l’observe.  

 

Je me retourne vers la scène, reposant mes yeux sur le couple qui, plus bas, profite du spectacle. Ironiquement, la musique commence à me gagner aussi, l’emphase orchestrale me transporte et je consens à m’y abandonner.  

 

Quelques instants. Quelques instants seulement. Juste le temps de te regarder.  

 

Je meurs de nouveau lorsque j’aperçois Saburo Kyô se pencher sur toi et poser ses lèvres sur ton épaule dénudée. Triste confirmation de ce qu’avançait Hanako : tu es sa nouvelle petite amie.  

 

J’enrage et j’en crève de le crever.  

 

Kaori, que fais-tu avec cet homme ? Que fais-tu ici au Japon ? A Tokyo ? Alors que je te croyais heureuse et amoureuse, en Europe, avec ce satané médecin…  

 

Je me mords les doigts, combats les élancements de mon ventre, renonce à l’observer lui alors que tu es là et que tu emplis tout l’univers visible.  

 

Je dois savoir, il faut que je sache. Te parler. Vite.  

 

J’enrage, je trépigne.  

 

Et je capitule.  

 

Oh oui, je savoure ces brèves secondes où tu lui fais face pour quelques mots que tu lui lances, sais-tu que tu m’offres ainsi ton délicieux profil et que je le croque sans honte, me repaissant de toutes ces courbes qui étaient mon quotidien sept années durant ?  

 

Tu es belle.  

 

Et je vais tuer celui qui te bouffe des yeux… C’est une promesse Kaori.  

 

Ainsi passent les minutes. Longues et douloureuses dans l’ambiance irréelle de la deuxième symphonie de Mahler : Résurrection. J’adore ce titre finalement et je promets que dès demain, je me procurerai cet opus merveilleux.  

 

Les applaudissements crépitent partout. Et nous sommes debout. Tous. Toi et moi. Hanako me prend le bras et m’entraîne à sa suite, nous devons nous retrouver chez Saburo.  

 

Je t’y attends.  

 

 

 

 

 

 


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