Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Tjololo

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 1 chapitre

Publiée: 01-01-16

Mise à jour: 01-01-16

 

Commentaires: 5 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Quelques heures avant Noël, alors que tous s'apprêtent à faire la fête, Ryo décide de faire un cadeau inoubliable à Kaori...

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous un Brin de Gui" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous un Brin de Gui

 

Chapitre 1 :: Sous un Brin de Gui

Publiée: 01-01-16 - Mise à jour: 01-01-16

Commentaires: Salut tout le monde, voilà, Noël étant là, il m'est venu l'idée de ce petit OS :) J'espère qu'il vous plaira, en tout cas moi j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire ^^ Sur ce, joyeux fêtes à tous !

 


Chapitre: 1


 

La neige tombait depuis plusieurs heures en ce soir d’hiver. La ville était recouverte d’un manteau blanc pâle, comme si elle avait revêtu ses habits hivernaux. Des myriades de petits cristaux de glace dégringolaient du ciel de nuit, comme autant de minuscules joyaux gelés, qui viennent s’ajouter à l’épais voile blanc qui recouvraient routes, nature et bâtiments.  

 

Il n’était pas tard mais déjà la lune avait remplacé le soleil dans le ciel, au milieu des lourds nuages de décembre. Le blanc pur qu’avait revêtu la ville tranchait avec la grisaille des nuages et le noir de la voute céleste. L’hiver s’était bien installé. Malgré cela, fidèle à sa réputation, la grande cité de Tokyo ne dort jamais. Au contraire même, elle semblait avoir pris vie. Des centaines, des milliers de lumières de toutes les couleurs illuminaient la ville de bout en bout. Les routes étaient parcourues de quantités de véhicules en tous genres, dont les phares éclairaient la nuit, telles autant de petites lucioles. Les immeubles, ces géants de béton immuables, se trouvaient eux aussi embrasés par nombre de lueurs jaunâtres, comme s’ils reflétaient le soleil en pleine nuit. Comme chaque soir, les quartiers festifs étaient enflammés par les lueurs des néons, dont les teintes allaient du rose au bleu, en passant par le blanc, qui s’accordaient parfaitement avec le voile neigeux qui les recouvraient à moitié. Comme chaque soir, Tokyo brillait de mille feux.  

 

Mais surtout, partout où l’on regardait, on pouvait apercevoir aux quatre coins de la gigantesque ville les mêmes lumières vertes, blanches et rouges clignotantes : les lumières de Noël. A travers les rues, des centaines de sapins, vrais ou en plastique, étaient recouverts de guirlandes colorées aux couleurs de la fête préférée des enfants, avec à leurs côtés, autant de décorations en tous genres : pères noëls, rennes, boules de noël…la ville entière s’était déguisée pour l’occasion.  

 

Dans un quartier calme de la capitale, l’on pouvait voir la quasi-totalité de Tokyo clignoter dans la nuit, comme si la ville respirait d’un seul souffle. Pourtant, la rue, elle, était plutôt sombre, pratiquement vide de toute décoration. Seul un immeuble de briques rouges brillait dans le noir, à la manière d’un phare au milieu de la nuit. A chaque fenêtre étaient accrochées des guirlandes de différentes couleurs, telles des lianes grimpant sur le mur du bâtiment, formant de loin un véritable arc-en-ciel artificiel.  

 

En ce 24 décembre, une jeune femme à la chevelure noisette, tout comme ses yeux, s’activait passionnément afin de décorer au mieux sa demeure, qu’elle trouvait d’ordinaire trop monotone, vue de l’extérieur en tout cas. En la décorant à sa manière, en l’habillant pour fêter Noël, elle avait l’impression de lui donner vie, ne serait-ce qu’un peu. En lui donnant de la lumière, elle avait l’impression de lui donner une âme, le temps de quelques jours. Et cela la mettait de bonne humeur, en ce soir d’hiver, par ce temps morose.  

 

Alors que Kaori sifflotait gaiement en accrochant une petite boule rouge à une guirlande bleutée sur le rebord de la fenêtre du salon, un grand cri retentit soudain dans toute la maison :  

 

« YES ! ENFIN BATTU, ESPECE D’ENFOIRE !! HAHA C’EST QUI LE BOSS MAINTENANT ?! »  

 

Kaori leva les yeux au ciel. Alors qu’elle se démenait à décorer la maison pour que tout soit prêt à temps pour Noël, cet imbécile s’amusait encore avec sa foutue console… Pourquoi est-ce que c’était toujours à elle de s’occuper de tout ? Pourquoi sur tous les hommes du Japon, elle avait dû tomber sur un ayant l’âge mental d’un ado de seize ans ?...  

 

La brune soupira, puis décida de continuer à embellir l’appartement. Elle a déjà bien travaillé et mine de rien, elle est plutôt fière d’elle-même. A tel point qu’elle affichait un grand sourire de satisfaction en contemplant son œuvre pendant quelques secondes. Le salon était parsemé d’un bout à l’autre de guirlandes qui couraient sur les murs, les illuminant des couleurs de Noël. Sur ces guirlandes, Kaori avait pris le soin d’accrocher nombre de petites boules aux multiples couleurs et de petits cadeaux, dorés et argentés, donnant à l’endroit beaucoup de charme. Et par-dessus tout, la jeune femme avait monté elle-même, à elle seule un magnifique sapin de Noël, qu’elle avait richement parsemé des mêmes guirlandes et autres décorations, si bien que l’arbre semblait trôner fièrement au milieu de la grande pièce, comme un phare au cœur de la nuit.  

Mais apparemment tout le monde ne partageait pas la fierté de Kaori, puisque Ryo était quant à lui bien trop occupé à jouer au dernier jeu à la mode qu’il s’était payé, avec le peu d’argent qu’il lui restait entre deux tournées des bars, et ce depuis des heures. Il était si absorbé par l’univers virtuel devant ses yeux qu’il n’avait même pas remarqué que l’appartement brillait de mille et une couleurs.  

 

Cependant, Kaori, pour l’instant, s’en moquait. Il lui restait encore du pain sur la planche avant que tout ne soit prêt. Aussi, elle décida qu’il était temps qu’elle se remettre au travail et de continuer. Elle se pencha vers le carton contenant les décorations mais, s’aperçu avec dépit qu’il était dorénavant vide. Aussi vide que leur compte en banque, ou presque. La jeune femme souffla, exprimant ainsi son exaspération. « Bon, il est temps d’aller faire les courses alors… », se dit-elle.  

 

Elle aurait pu y aller seule, mais elle ne se sentait pas le courage de faire cet épuisant aller-retour toute seule la veille de Noël. D’abord, parce qu’elle aurait sûrement besoin d’aide pour porter toutes les courses, mais aussi, car… elle voulait passer un peu de temps avec Ryo, tout simplement, profiter de la neige avec lui, se balader avec lui, faire les magasins avec lui, bref, être avec lui. Elle ne désirait au fond pas grand-chose…  

 

C’est emplie d’appréhension, d’entendre le nettoyeur lui répondre par la négative, que Kaori se tourne vers son partenaire et lui demande :  

 

- Dis Ryo, il faut qu’on aille faire les courses, tu viens ?  

 

Mais son interlocuteur ne répondit pas. Un silence gênant s’installa pendant de longues secondes. En effet, Ryo, une énorme grimace de rage sur le visage, rencontrait de grosses difficultés dans son jeu vidéo et n’avait même pas entendu la demande de Kaori…  

 

Celle-ci devina que l’écran retenait toute l’attention de son partenaire, d’ailleurs encore en slip, et alla donc se positionner entre lui et sa télé, de sorte à ce qu’il puisse la remarquer, et cela ne manqua pas. Le nettoyeur, gêné dans son combat épique par le corps de la brune, changea de position et bougea la tête, de sorte à voir malgré tout, ignorant superbement la jeune femme et ses efforts pour attirer son attention. Kaori sourit. Il voulait jouer ? Ils seraient deux dans ce cas, puisqu’elle aussi bougea, de sorte à toujours bloquer le champ de vision de son partenaire. Pas déstabilisé du tout, ce dernier vit une opportunité : entre les jambes de Kaori, il distingua l’écran, et réalisa qu’il était en train de perdre, sa barre de vie fondant drastiquement vite sous ses yeux. Sans perdre une seconde, il baissa la tête afin de pouvoir continuer à jouer. C’est alors qu’il sentit comme une perturbation dans l’air ambiant, comme si un champ électromagnétique venait d’apparaitre non loin de lui. Curieux, il leva les yeux… et distingua alors une jolie petite culotte blanche juste au-dessus de sa tête. Il réalisa alors qu’il vient de commettre une erreur tragique, et recula d’un pas… pour croiser le regard de sa partenaire, empli de rage.  

 

- A-Attends, Kaori, c’est pas AAAAAAAAAAAAA !!!  

 

BOUM !  

 

Il n’a pas pu finir sa phrase, percuté en pleine figure par une massue massive lancée à pleine vitesse, qui l’envoya tout droit s’encastrer tête la première dans le mur, tel un missile. La force du coup était telle qu’elle lui fit à moitié traverser le mur pourtant épais, ses jambes tombant mollement vers le bas, à moitié assommé.  

 

- MAIS QU-EST-CE QUE TU CROYAIS FAIRE, SOMBRE CRETIN ? Hurla Kaori, qui venait soudainement d’exploser, après une matinée sans s’énerver.  

 

- Fe foulais fuste jouer moi, répondit le malheureux Ryo de l’autre côté du mur détruit, crachant une poignée de dents au passage.  

 

- Tu te moques de moi en plus ? Va t’habiller, on sort, et éteins-moi ce machin ! Ordonna-t-elle au nettoyeur.  

 

Sur ces mots, Kaori s’éclipsa, laissant Ryo se remettre du coup qu’il vient d’encaisser. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’y a pas été de main morte. Le retour à la réalité fut plutôt brutal pour le nettoyeur, qui s’extirpa tant bien que mal du mur à qui il venait de dire bonjour.  

 

« Le pire c’est que c’est vrai, je voulais juste jouer moi… » marmonna-t-il tout bas, dépité, avant d’obéir et d’aller éteindre sa console de jeu, perdant au passage l’un de ses meilleurs scores. Voir ça lui arrache presque une larme, mais il partit tout de même bien vite s’habiller, redoutant beaucoup plus la colère de la furie qui lui servait de partenaire que la perte de sa partie. « Après tout c’est le 24 décembre, je lui dois bien ça », se dit-il en montant les escaliers.  

 

Environ une demi-heure plus tard, les deux City Hunter se retrouvèrent en bas des escaliers, parés pour leur sortie. Kaori portait un ensemble simple mais élégant composé d’un jean, d’un pull en laine bleu marine en dessous d’un épais manteau beige et de son écharpe bordeaux préférée, qu’elle portait chaque fois qu’elle sort en ce moment. Ryo, lui, s’était simplement vêtu d’un pantalon et d’un manteau noirs, histoire d’être présentable tout en ne craignant pas le froid. Ainsi prêts à affronter les rigueurs de l’hiver japonais, ils se mirent en route.  

Ryo devait bien avouer qu’il aurait préféré rester à jouer dans le salon, bien au chaud, mais puisqu’il fallait qu’il sorte, il n’allait pas se défiler. Et puis il savait bien à quel point Kaori était préoccupée par les fêtes, alors il se dit qu’il pouvait bien passer un peu de temps avec elle à faire les magasins… Même s’il se doutait qu’il allait sans doute encore finir comme bourricot de la brune et que le peu d’argent de leur dernière mission allait y passer. Tant pis, c’est le lot de tous les hommes après tout. L’espace d’une seconde, il sourit à cette pensée. S’imaginer en homme marié, à faire ses achats de Noël en couple, comme tant d’autres… Marié à Kaori, l’accompagnant dans les magasins haut en couleurs..  

 

Peuh, très peu pour lui. Ce n’est définitivement pas le genre de choses qui le branchait. La vie de famille est bien LA vie qu’il sait qu’il n’aura jamais. Incompatible avec son métier d’homme de l’ombre. Ce n’est pas un mode de vie pour City Hunter, et il le sait depuis longtemps. Mais tout de même, il ne peut s’empêcher d’en rêver. Quelques mots tournent en boucle dans sa tête. Marié à Kaori… Marié à Kaori…  

 

Il secoue violement la tête. Quelle idée ! Le froid attaquait son cerveau pour sûr ! Mieux valait oublier ça tout de suite et se concentrer sur l’instant présent. Cela lui éviterait de se perdre dans des pensées pareilles.  

 

Les deux City Hunter parcoururent donc les rues enneigées de la capitale. Il avait beaucoup neigé dernièrement, si bien que Tokyo se trouvait recouverte par plus de dix centimètres de neige. Il y a longtemps qu’on n’en avait pas vu autant. Kaori adorait la neige, cela lui rappelait son enfance et ses années de lycée, durant lesquelles elle sortait jouer dehors, et se promenait avec ses amies. Aujourd’hui, il n’y avait que Ryo pour lui tenir compagnie, mais cela lui suffisait amplement. Pouvoir se balader tranquillement avec lui était tout ce qu’elle désirait à présent.  

Après avoir marché durant presque une heure, ils arrivèrent devant le centre commercial. En ce 24 décembre, le lieu était bondé : en effet, nombre d’hommes et de femmes étaient très occupés avec leurs travails, et beaucoup faisaient leurs achats à la dernière minute, se bousculant dans des magasins surchargés, à la recherche du jouet tant désiré par leurs enfants. D’autres, comme eux, profitaient juste de l’occasion pour sortir un peu. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui était sans conteste le jour le plus chargé de l’année pour les boutiques. En voyant le spectacle d’innombrables personnes entrant et sortant presque sans arrêt du bâtiment géant, telles des fourmis dans une fourmilière, Ryo soupira un grand coup. « Oh bordel… », lâcha-t-il, pas du tout emballé par la perspective de passer des heures là-dedans à faire des queues interminables.  

 

Fouillant dans sa poche, la jeune femme sortit le bout de papier sur lequel elle avait inscrit la liste des choses à acheter. Sans plus tarder, elle poussa la porte de verre et entra à l’intérieur. Ryo, réticent à l’idée de faire les magasins, particulièrement quand ceux-ci sont bondés comme actuellement, finit tout de même par la suivre, à contrecœur. Après tout, puisqu’il était là, autant y aller.  

 

Kaori promena son regard un peu partout autour d’elle. Bien qu’elle connaissait bien le lieu pour y venir souvent, il fallait bien admettre qu’avec tout ce monde et toutes ces décorations, elle était un peu désorientée. Mais il en fallait plus pour la décourager. Elle vit sur sa droite son enseigne vestimentaire favorite. Ni une, ni deux, la brune fonça, espérant que ce qu’elle recherchait ne se trouvait pas déjà en rupture de stock. Le nettoyeur lui emboita le pas, même si comme à son habitude, il allait rester devant la vitrine les bras croisés, en attendant que sa partenaire ait fini son shopping.  

 

Alors que Kaori avait déjà pénétré dans la boutique, Ryo jeta un œil aux alentours. D’un bout à l’autre, le centre commercial avait revêtu sa tenue de fêtes. Un nombre incroyable de guirlandes vertes, rouges et dorées recouvraient les murs, accompagnées bien sûr d’autant de boules multicolores. Les haut-parleurs diffusaient des chansons centrées autour du thème de Noël, les vitrines des différents magasins brillaient des lumières festives… Tout cela créait une ambiance particulière, une atmosphère de bonne humeur, de joie enfantine. Une ambiance qui fit réfléchit le nettoyeur. On n’est pas tous les jours le 24 décembre, ce n’est pas tous les jours Noël… Pour une fois, il pourrait faire un effort ; non, il allait faire un effort. Cette fois, il irait avec elle. C’était le petit cadeau qu’il pouvait lui faire…  

 

Non loin de là, la partie féminine de City Hunter cherchait son bonheur sur les étals du magasin. Elle jeta un coup d’œil au bout de papier qu’elle tenait entre les mains :  

 

Cadeaux à acheter :  

- Falcon : lunettes de soleil verres incassables  

- Mick : une bonne bouteille  

- Kazue : quelque chose pour taper sur Mick  

- le Doc : un magazine de cul  

- Saeko : un truc qui enregistre ses dettes !!!  

- Miki : à voir en magasin  

- Ryo : idem, qqch qui fasse plaisir  

 

La brune se gratta la tête. Elle ne savait quoi acheter à son amie Miki. « Qu’est-ce qui pourrait lui faire plaisir ? » se demandait-elle. La jeune femme songea à un pull ou un pantalon, voire à un tablier, mais rien de ce qu’elle avait sous les yeux ne semblait la convaincre.  

 

- Et pourquoi pas un service de tasses ? L’autre imbécile et moi on en a cassé pas mal l’autre jour lors d’une bagarre, je suis sûr que ça lui fera plaisir, lança Ryo, la tête juste au-dessus de l’épaule de sa partenaire, de sorte à voir ce qu’elle avait écrit.  

 

Cette dernière sursauta. Elle ne l’avait pas senti venir, probablement à cause de la foule plutôt dense.  

 

- Ouah, tu m’as fait peur ! dit-elle en se retournant. Mais je croyais que tu détestais faire les boutiques ? demanda-t-elle surprise de voir que Ryo avait posé le pied à l’intérieur d’un commerce, pour une fois.  

 

- C’est Noël aujourd’hui, alors je me suis dit que tu apprécierais d’avoir un peu d’aide… Surtout que t’as l’air d’avoir du mal à choisir, non ?  

 

- Oh, c’est gentil de ta part tu sais ! C’est bien la première fois que ça t’arrive, c’en est même louche ! T’as suivi une miss Mokkori, hein ? répliqua-t-elle, avec un regard suspicieux en direction du nettoyeur.  

 

- Quoi ?! Mais qu’est-ce que tu vas imaginer, hein ? souffla-t-il. Ah là là ; on veut aider et voilà qu’on est louche, je vous jure…  

- Ca va, je plaisante !  

 

- Bon, elle te plait mon idée ou pas ? C’est pas que je m’ennuie mais y a du monde et si on se dépêche pas, on trouvera plus rien.  

 

Kaori sourit. Ainsi, Ryo pouvait être gentil quand il le voulait. Elle commençait parfois à en douter. Mais en ce jour, elle était heureuse qu’enfin, il soit venu vers elle, qu’ils puissent passer un peu de temps ensemble.  

 

- Hum, oui, c’est pas mal comme cadeau ! T’ as déjà une idée d’où en trouver ?  

 

- Bien sûr ! Je suis là pour ça après tout ! Suis-moi, c’est pas loin.  

 

Sans se faire prier, la brune se joignit à son partenaire. Ryo les mena dans un magasin où l’on vendait des tasses que l’on pouvait personnaliser. Sur un ton humoristique, le nettoyeur suggéra à la jeune femme d’offrir à Miki des tasses ou serait peint de mignons petits chatons de toutes les couleurs. Kaori trouva cela mignon et accepta immédiatement l’idée en souriant. Ryo aussi riait, même si c’était surtout un rire débile en imaginant la tête qu’allait faire le pachyderme quand Miki déballerait son cadeau ! Bien qu’il soit aveugle, rien que d’entendre le mot « chat » suffisait souvent à déclencher une crise, et rien pour ça, Ryo trouvait cet achat totalement justifié. A n’en point douter, ces tasses ne feraient pas long feu, mais il sentait qu’il allait bien rire !  

 

Ryo sourit d’autant plus lorsqu’il vit Kaori rire joyeusement en découvrant le dessin qu’ils venaient de commander. Elle était heureuse, et ça se voyait. Il appréciait vraiment de la voir rire. Cela le mettait d’humeur joyeuse, lui aussi, et lui donnait envie de la faire rire davantage. Et cela ne faisait que renforcer son attirance envers cette femme qu’il aimait plus que tout.  

 

En sortant du magasin, sacs à la main, Kaori fut prise d’une envie. Un envie qu’elle avait déjà souvent éprouvé, mais là où elle n’avait presque jamais osé, elle n’hésita même pas, comme enivrée par l’ambiance festive du lieu et du moment, et passa son bras sous celui de Ryo, comme si plus aucune barrière n’existait. Ce faisant, la jeune femme continua à avancer, suivie forcément de très près par le nettoyeur, qui fut légèrement surpris, mais se laissa faire avec plaisir. Bras dessus bras dessous, les deux City hunter avaient tout d’un couple tout ce qu’il y avait de plus banal. Sans que l’autre ne le sache, les deux eurent cette pensée, et tous deux esquissèrent un franc sourire.  

 

L’après-midi passa rapidement. Ryo et Kaori enchainèrent les magasins et trouvèrent un cadeau pour tout le monde ou presque. La jeune femme ne cessa de rire devant les pitreries de Ryo, notamment lorsqu’il prit part à un concours de grimaces avec des enfants, ou lorsqu’il insista pour se prendre en photo à côté d’un père Noël. Chargé comme un bourricot humain, Ryo proposa à Kaori de se détendre quelques minutes à la terrasse d’un café (surtout parce qu’il voulait souffler un peu), non loin de la sortie, ce qu’elle accepta avec plaisir.  

 

Après avoir commandé deux chocolats chauds, Ryo vint s’assoir en face de sa partenaire.  

 

- Dis, Ryo, je me demandais, comment t’as su ou il fallait aller pour trouver les tasses ? demanda-elle, curieuse de la réponse qu’il allait lui fournir.  

 

- SI je te dis que je connais la ville dans ses moindres recoins, tu me crois ?  

 

- Menteur ! T’es venu en repérage, avoue !  

 

-… Bien vu, je suis démasqué ! Tu ferais une excellente détective, on te l’a jamais dit ?  

 

A ces mots et plus particulièrement à cause du ton décalé de Ryo, la brune explosa de rire. Lui aussi se laissa aller à la rigolade. Soudain, il aperçut l’heure sur une horloge située sur le mur en face de lui. Instantanément, il reprit son air sérieux et se leva en trombe. Kaori, surprise de ce brusque changement d’attitude de son partenaire, lui demande ce qu’il se passait.  

 

- Merde, j’avais complètement zappé ! Le con ! J’ai un truc urgent à faire, on se retrouve plus tard ! lança-t-il en partant, si vite que la jeune femme ne put même pas ne serait-ce que tenter de le retenir, juste lever le bras dans sa direction, espérant l’interpeller. En vain, il avait déjà disparu au milieu de la foule.  

 

Dépitée, la malheureuse Kaori baissa son bras, perdant son sourire si rayonnant d’il y a une minute.  

 

« Toutes les bonnes choses ont une fin, il faut croire… »murmura-t-elle, la tristesse et la déception ayant remplacé la joie sur son visage.  

 

Déception n’était pas le mot qui convenait le mieux pour définir l’état émotionnel de la jeune femme. Elle éprouvait de la tristesse, de l’amertume que ce moment passé avec Ryo touche à sa fin mais quelque part, elle s’attendait à ce que cela finisse de cette manière. C’était trop beau pour durer… Et après tout, elle avait eu ce qu’elle désirait : être avec l’élu de son cœur et oublier, le temps d’un après-midi, son fichu titre de City Hunter.  

Oui, elle s’estimait heureuse d’avoir pu profiter un peu de la magie de Noël. Cette année, Ryo avait fait un effort pour elle, elle le savait. Ce fut court, mais elle s’en contentera.  

 

« Bon, j’ai plus qu’à rentrer », dit-elle à voix basse pour se donner le courage de repartir en direction de l’appartement. « Y a encore du boulot avant ce soir », continua-t-elle en pensant au temps qu’elle allait devoir passer derrière les fourneaux à préparer le repas du réveillon. Réveillon qu’elle espérait ne pas passer seule, même si le contraire ne l’étonnerait guère. « Tant pis, contre mauvaise fortune bon cœur, comme on dit ».  

 

Sur ces mots, après avoir payé sa consommation, la belle brune se dirigea vers la sortie du centre commercial. A peine dehors, elle ressentit le souffle glacé du vent de l’hiver sur sa peau. Il n’était pas tard, à peine 17 heures, mais déjà la nuit était tombée sur Tokyo. Les rues s’étaient déjà pas mal vidées, les gens rentrant chez eux pour fêter Noël en famille. La sœur d’Hideyuki n’en avait pas, de famille. Enfin, si, il y avait bien Sayuki, mais vu qu’elle habitait à l’autre bout du monde, il paraissait bien difficile de réveillonner ensemble. A part son partenaire, elle n’avait personne. Mais, même si elle devait se retrouver seule ce soir, elle ne lui en tiendrait pas rigueur, du moins elle espérait en avoir la force. Après tout, ils n’étaient pas ensemble, il avait tout à fait le droit d’aller passer le réveillon ailleurs s’il le voulait. Elle, ne pouvait pas en dire autant, et quelque part, cela la chagrina quelque peu.  

 

Eclairée par la lumière jaunâtre des lampadaires, Kaori se mit en route à travers la ville enneigée. Même pour un 24 décembre, la jeune femme trouvait qu’il faisait sacrément froid. Elle appréciait d’autant plus son épais manteau à ce moment précis.  

 

Alors qu’elle n’avait pas fait cent mètres, la sœur de Sayuki vit une jeep reconnaissable entre mille d’arrêter à sa hauteur, la vitre s’ouvrant alors sur un visage tout aussi caractéristique, la lumière du lampadaire le plus proche se reflétant sur les verres sombres que l’individu portait en permanence.  

 

- Alors Kaori, on fait ses achats à la dernière minute ? Tu dois avoir froid comme ça, tu veux que je te dépose ? proposa Umibozu, un grand sourire aux lèvres.  

 

« En voilà une rencontre inattendue ! » se dit Kaori. Inattendue mais salvatrice, car son ami lui offrait de s’économiser d’un voyage à pieds, ce qui lui convenait très bien.  

 

- Oh, Falcon ! Ca alors, ce hasard ! rigola-t-elle. Oui, on a pas eu le temps avant ha ha ! Et toi, tu fais quoi ? demanda -t-elle à son tour.  

 

- La même chose que toi. Alors, tu montes ou non ?  

 

- Ah, oui, désolée ! s’excusa Kaori, qui avait presque oublié que le géant s’était arrêté en plein milieu de la route, paralysant le trafic, et ne pouvant rester là longtemps.  

 

Elle ne se fit pas prier et après avoir délicatement posé ses achats sur le piège arrière, prit place sur le siège passager à l’avant du véhicule, sur quoi, Umibozu démarra.  

 

- Au fait, il est ou Ryo ? Il est pas avec toi ?  

 

- Comme tu vois… soupira-t-elle, une certaine pointe de chagrin dans la voix.  

 

- Quoi, il t’a laissé faire les courses de Noël toute seule ?! Pff, quel ruste, je vous jure, déclara-t-il en donnant un grand coup de volant pour dépasser une voiture qui ne roulait pas assez vite à son gout.  

 

- Non, il est bien venu avec moi, mais… il est parti…  

 

- Comme un voleur, hein ? Peuh, c’est bien ce que je dis. Un rustre. On laisse pas une femme trimballer tout ça toute seule !  

 

La jeune femme préféra ne pas répondre. Ryo avait ses raisons, elle le savait, mais tout de même, Umibozu marquait un point. Si ça se trouve, à l’heure actuelle, le nettoyeur avait déjà rejoint son bar préféré, ou sa conquête d’un soir, pendant qu’elle allait fêter Noël seule avec sa coupe de champagne… Elle préféra ne pas penser à cela, et espérer que ce ne serait pas le cas.  

 

- Mais dis-moi Falcon… comment tu as su que c’était moi tout à l’heure, hein ? Tu es aveugle, comment tu as pu me reconnaitre ? Demanda Kaori, étonnée par le fait qu’il ait pu la reconnaitre dans la rue, mais absolument pas par le fait qu’un non-voyant puisse conduire comme si de rien n’était.  

 

- Mon sixième sens.  

 

- Vraiment ?  

 

- Peuh, daigna-t-il lâcher pour toute réponse, ce qui fit sourire Kaori. Décidément Miki avait raison : c’était un gros nounours.  

 

Peu après, la jeep s’arrêta devant le Cat’s Eye. En effet, le géant avait proposé à la partie féminine de City Hunter de venir boire un café et de passer un peu de temps avec Miki. Même si dans un premier temps, la brune avait refusé par peur de déranger, devant l’insistance du rival de Ryo, Kaori finit par accepter la demande, avec grand plaisir.  

 

En entrant dans le café, Umibozu et Kaori furent accueillis en grande pompe par Miki, plutôt contente de voir que son amie lui rendait une petite visite. Le géant passa derrière le comptoir tandis que la sœur d’Hideyuki s’installa sur l’un des sièges.  

 

- Tiens ma belle, un café comme tu les aime, ça te réchauffera ! dit Miki en servant son amie.  

 

- Merci Miki, t’es adorable ! Ça me fera oublier un peu ce froid !  

Kaori but une gorgée du liquide noir, puis sorti un paquet enrubanné dans un papier cadeau rouge vif et d’un ruban doré de l’un de ses lourds sacs en plastique, puis le tendit à la gérante du Cat’s Eye.  

 

- J’ai quelques heures d’avance mais puisque je suis là, joyeux Noël Miki ! dit-elle en tendant le présent qu’elle avait acheté l’après-midi même.  

 

- Oh c’est trop gentil Kaori ! répondit-elle en acceptant son cadeau. C’est quoi ?  

 

- C’est de notre part à tous les deux ! C’est même Ryo qui a eu l’idée pour une fois ! J’espère que ça te plaira ! Falcon, j’ai quelque chose pour toi aussi, continuât-t-elle en tendant un petit paquet au géant, qui bien qu’il ne le montra guère, fut touché par cette attention.  

 

Après avoir déballé avec ardeur son cadeau, le géant se baissa pendant une seconde et lorsqu’il se releva, tendit à son tour un paquet cadeau à Kaori, d’une taille imposante et emballé dans un magnifique papier violacé du plus bel effet. La jeune femme lui rendit sou sourire et attrapa l’objet qu’elle déballa aussitôt : une grande massue à la teinte chromée, avec écrit sur le manche « ATTENTION DANGER ».  

 

- Je l’ai fabriqué moi-même, je pense que ça te sera utile vu l’imbécile que tu te trimballes. Regarde sur le manche, il y a un petit bouton rouge : appuie dessus quand tu frappes, tu verras, résultat garantie, made in Falcon ! déclara le nettoyeur en rigolant.  

 

- Ha ha, merci Falcon, c’est génial comme cadeau, je teste ça de suite !  

 

Sans plus attendre, la brune se leva de son siège et, histoire de tester son présent, donna un grand coup dans le vide tout en appuyant sur le bouton rouge, comme Falcon le lui avait dit.  

C’est à ce moment-là que Mick et Kazue poussèrent la porte du café… moment qui fut très très mal choisi pour l’américain, car il reçut un énorme coup de massue en pleine figure. Le malheureux fut le cobaye du test de Kaori : lorsqu’elle pressa le bouton, son arme relâcha une puissante décharge électrique à l’endroit de l’impact, qui fut fatale à ce pauvre Mick. Le blond encaissa instantanément l’équivalent d’un petit coup de foudre, ce qui eut pour effet de l’assommer sur le coup ; il eut à peine le temps de pousser un cri. L’assistance crut voir un poulet en train de griller…  

 

Confuse, car elle ne s’attendait pas à ce que sa massue ait intégré l’option tazer, et encore moins que Mick débarque à ce moment précis, Kaori se précipita vers l’américain au sol, immédiatement suivie par Kazue et Miki. Même Umibozu était gêné que son cadeau, sur lequel il avait passé des heures, fasse une pareille impression au bout d’à peine une minute, et préféra ne pas bouger, en attendant que tout se calme. Heureusement, Mick revint vite à lui, le corps malgré tout un peu engourdi.  

 

- Dites donc c’est ça ta vision du père noël Kaori ? C’est violent quand même… Moi qui croyait que tu n’étais que douceur, je suis déçu… susurra Mick en se relevant, ses cheveux blonds en pétard à la manière d’un célèbre personnage de manga.  

 

- Ça va, s’il a la force de dire des sottises, il va bien, rassura Kazue, ce qui fit sourire tout le monde.  

 

Kaori resta plus d’une heure au Cat’s Eye. L’ambiance était festive, la joie et la bonne humeur envahissant le lieu. Tous trinquèrent ensemble, s’échangèrent leurs cadeaux, et passèrent un agréable moment entre amis. Soudain, la partie féminine de City Hunter jeta à œil à sa montre, et déclara qu’il était temps pour elle de rentrer. Umibozu lui proposa de la déposer en voiture, mais elle refusa poliment, préférant prendre son temps et marcher un peu. Le blond le lui proposa également, probablement motivé par d’obscures raisons (comme passer Noël à faire du sport devant la cheminée), mais fut bien vie ramené à la raison par sa compagne. Amusée, Kaori souhaita de bonnes fêtes aux deux couples, puis se mit en route en direction de l’appartement.  

 

Il était presque dix-neuf heures à présent, et les rues de la capitale semblaient désertes par rapport à d’habitude. Ce soir, seule une poignée de véhicules circulaient sur les routes blanches, et seuls certains des quartiers festifs restaient illuminés. Beaucoup de gens étaient d’ores et déjà chez eux, à préparer la fête de Noël, avec leurs familles. Nombre de fenêtres entrouvertes laissaient échapper de doux fumets, témoins silencieux des repas que partageaient la majorité des gens ce soir. En humant ces parfums, en pensant à tous les moments de bonheur qui allaient naitre ce soir, entre frères, sœurs, parents, fils et filles, maris et femmes, Kaori ne peut s’empêcher d’avoir un pincement au cœur. Miki avait Falcon, Kazue avait Mick… et elle, n’avait personne, à présent que son frère n’était plus là, et que sa sœur habitait trop loin. Et visiblement Ryo avait mieux à faire. Noël n’intéresse pas les nettoyeurs en son genre, c’est bien connu… Finalement, la seule autre personne qui allait finir la soirée seule avec l’alcool était cette renarde de Saeko. Comme quoi les deux femmes partageaient au moins un point commun !  

 

A cette pensée, elle ria jaune. Aussi opposée qu’elle pouvait l’être de la policière, l’une comme l’autre seraient dans la même situation ce soir. Quoique, vu son caractère, cette sorcière pouvait très bien avoir de la compagnie…  

 

Perdue dans ses pensées, la brune arriva enfin devant la porte de l’immeuble de briques rouges qu’elle connaissait si bien. Après avoir ouvert, elle y pénétra, heureuse d’être enfin chez elle à ne plus subir le froid de décembre. Elle enleva son manteau et le posa sur le porte-manteau, puis grimpa nonchalamment les marches, sans se presser. De toute façon il n’y avait pas urgence, alors…  

 

Cependant, elle remarqua que la lumière du couloir ne fonctionnait pas. L’ampoule avait dû griller, elle allait devoir la changer, ou demander à son partenaire de le faire. Qu’importe, elle n’en avait pas le courage pour l’instant, elle le ferait demain. La jeune femme souffla, en avançant dans la pénombre, éclairée par la seule timide lumière de la ville à travers les fenêtres.  

 

En arrivant en haut des marches, Kaori s’aperçut qu’aucune lampe dans l’appartement ne fonctionnait. Ses guirlandes ne brillaient pas, et même en appuyant à plusieurs reprises sur l’interrupteur, rien ne changea. « Génial, les plombs ont sauté… Haaaann, pourquoi ce soir, hein ? » soupira-t-elle pour elle-même, la mine abattue. Soudain, la jeune femme remarqua une lueur s’échappant de la cuisine. Une lueur pulsante, primitive. Elle était sûre d’une chose : il ne s’agissait pas de lumière électrique, celle-ci était trop faible. Curieuse, la belle s’avança en direction de cette illumination d’origine inconnue.  

 

Le spectacle qui s’offrit à elle la laissa alors sans voix. En effet, devant elle, la table était dressée, et un repas somptueux et à l’air délicieux était posé dessus. Poulet rôti sur son lit de pommes de terres, fruits aux multiples formes et couleurs, petites douceurs et chocolats fins, tout y était, jusqu’aux verres de vin rouge, le tout disposé comme au restaurant, avec au centre, deux bougies bordeaux, dont émanait la faible lumière qui l’avait conduite jusqu’ici.  

 

Kaori resta émerveillée durant quelques secondes, jusqu’à ce qu’une voix grave émanant de l’obscurité ne l’interpelle :  

 

- Alors, comment tu trouves ça ? J’ai passé un moment en cuisine, j’espère que ça en vaut le coup.  

 

Semblant sortir de nulle part, caché au plus profond des ténèbres, Ryo surgit de l’obscurité et avança vers Kaori qui sursauta en entendant sa voix. Elle ne s’était pas du tout attendu à cela. Celui avec qui elle vivait avait vraiment préparé tout cela ? Pour eux, pour elle ? Et surtout, pourquoi s’était-il dissimulé comme ça ? Autant de questions qui assaillaient la brune de toutes parts. L’attitude de Ryo n’était pas normale, ce n’était pas le Ryo qu’elle connaissait. Était-ce vraiment lui, et pas une ruse de Mick, par exemple ? Cela cachait quelque chose, il ne pouvait en être autrement…  

 

- C’est pas vrai… tu as... vraiment fait ça pour… moi ? demanda Kaori, qui n’en revenait toujours pas. A sa grande surprise, elle ne serait visiblement pas seule ce soir.  

 

- Evidemment, pour qui d’autre, hein ? Je me suis dit que ça te ferait plaisir… répondit le nettoyeur de sa voix grave et de sa mine sérieuse.  

 

- Eh bien, oui, mais… commença Kaori.  

 

- Chut… la coupa-t-il en plaquant son index sur sa bouche, lui intimant ainsi délicatement de se taire. J’ai une autre surprise pour toi… Suis-moi, fit-il en tournant les talons.  

 

Sans ajouter le moindre mot, trop curieuse par ce qui se tramait devant elle, la jeune femme obtempéra et mis ses pas dans les siens, qui les conduisirent jusqu’au salon, non loin du magnifique sapin de Noël sur lequel Kaori avait passé tant de temps.  

 

La luminosité était relativement faible, mais Kaori ne distingua rien au pied de l’arbre. Certes, l’heure n’était pas encore venue de célébrer Noël ni d’ouvrir ses cadeaux, mais cela l’intrigua au plus haut point. Qu’est-ce que Ryo pouvait avoir en tête ? Pourquoi l’amener ici, alors que visiblement rien ne l’attendait ? C’était à ne plus rien y comprendre.  

 

- Alors, qu’est-ce que tu voulais me montrer ? demanda-t-elle, espérant que son partenaire allait apporter des réponses à ses questions.  

 

- Tu ne regardes pas au bon endroit, lui signifia le nettoyeur en se retournant vers elle.  

 

- Hein ? T’es bizarre, ce soir, qu’est-ce qui te prend ?!  

 

- Regarde au-dessus de toi… susurra Ryo, une pointe de provocation dans la voix.  

 

Au-dessus ? Mais bordel qu’est-ce qu’il racontait ? Kaori commençait à trouver tout cela inquiétant. Il était malade ou quoi ? Que pouvait-il y avoir, au-dess…  

 

Lorsqu’elle leva les yeux, la brune resta ébahie. Là, elle se dit qu’elle se trompait. Oui, cela n’était tout simplement pas possible. Cela ne pouvait être ce qu’elle croyait…  

 

Et pourtant…  

 

Du gui.  

 

Un simple brin de gui, cette simple plante verte, avec ses petites boules rouges. Comme si la nature avait conçu ce végétal pour s’accorder avec les couleurs de la fête préférée des enfants. Kaori en resta sans voix, incapable de réagir, de bouger ne serait-ce qu’un cil. Car elle et Ryo se trouvaient juste en-dessous de l’endroit où la plante était accrochée. Ce qui signifiait que…  

 

Kaori n’eut pas le temps de réagir. A peine avait-elle baissé le regard que Ryo s’était rapproché d’elle, jusqu’à ne plus être qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, puis captura ses lèvres. La jeune femme écarquilla les yeux. Surprise, ébahissement, stupéfaction, effarement, tel était le parterre d’émotions ressenties par la belle. Elle n’en revenait pas. Là, sous ce brin de gui, ce 24 décembre au soir, Ryo l’embrassait, elle, Kaori Makimura ? Elle devait être en train de rêver. Cela ne pouvait être qu’un rêve. Un rêve fort agréable, mais tellement irréaliste. Jamais Ryo, le Ryo qu’elle connaissait, ne ferait une chose pareille, pas à elle. Pas à elle…  

 

Pourtant, la chaleur et le contact des lèvres de Ryo Saeba sur les siennes lui semblaient tout ce qu’il y avait de plus réel. Sans bouger, elle jeta un œil vers son visage, espérant plonger son regard dans le sien. S’assurer que ce baiser n’était pas le fruit de son imagination. S’assurer que…  

 

S’assurer que rien. Le nettoyeur avait, lui, déjà fermé ses paupières. Alors, Kaori réalisa qu’elle était en train de vivre son rêve le plus cher, celui qu’elle avait attendu pendant si longtemps. Alors, se laissant aller à cette si douce sensation, à l’ivresse du bonheur, elle ferma à son tour ses yeux noisettes, savourant alors passionnément ce moment intime qui la relierait pour toujours à l’élu de son cœur.  

 

Ils restèrent à partager ce baiser aussi ardent que le feu, pendant un temps qui leur sembla à la fois infini, et trop court ; durant cette brève éternité, Ryo et Kaori oublièrent tout autour d’eux, ne faisant qu’un l’un avec l’autre, dans un amour brûlant, une ardeur plus vive que la plus chaude des flammes.  

 

Les deux amants durent malgré tout se séparer pour reprendre leur souffle. Kaori en profita alors pour se blottir dans les bras de Ryo, qui lui lança un regard débordant de passion, regard que lui rendit sa bien-aimée. Les mots étaient dès lors inutiles, superflus. Sur le terrain, cela faisait déjà longtemps qu’ils se comprenaient sans échanger le moindre mot. Désormais, il en était de même, quel que soit le moment et l’endroit. L’un comme l’autre savait à quel point leur amour était fort. Désormais, ce soir et pour toujours, Ryo et Kaori ne seraient plus partenaires, mais amants.  

 

- J’espère que tu me pardonneras, Kaori, dit le nettoyeur, brisant le silence pourpre qui s’était installé.  

 

- Te pardonner de quoi ? répondit-elle, toujours blottie contre lui, le serrant aussi fort qu’elle le pouvait, ne voulant plus être séparée de lui.  

 

- Pour cet après-midi… Je suis désolé de t’avoir laissé en plan comme ça, mais je voulais te faire la surprise, alors… Fallait bien que j’aille chercher ce gui seul. J’ai en ai mis du temps, je te raconte pas à quel point j’ai eu du mal à en trouver. Heureusement qu’Umibozu me devait un service…  

 

- Ha, je comprends tout maintenant, plaisanta la brune. C’est toi qui l’a appelé pour qu’il vienne me chercher et que je passe du temps au Cat’s, hein ? Comme ça tu avais le champ libre ici ?  

 

- Tu as deviné, ma belle détective ! Tu n’es pas City Hunter pour rien à ce que je vois ! confirma le nettoyeur le sourire aux lèvres. Mais avec tout ça, je t’ai pas acheté de cadeau, je…  

 

- Chut, susurra la jeune femme en lui plaquant à son tour l’index sur les lèvres. Je l’ai eu, mon cadeau, je n’aurais pas pu rêver mieux. C’est le plus beau cadeau que j’ai jamais reçu…  

 

Ryo sourit et prit sa compagne dans les bras.  

 

- Moi aussi, c’est le plus beau cadeau que j’ai eu.  

 

« Mon amour ».  

 

Ce soir-là, dans l’appartement de City Hunter, Ryo et Kaori se révélèrent leur amour, à la lumière de la lune et de la ville… sous petit un brin de gui.  

 

 

 


Chapitre: 1


 

 

 

 

 

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