Chapitre 1 :: Un Noël triste

Publiée: 22-02-19 - Mise à jour: 22-02-19

Commentaires: Hello ! Petit OS de ma part. Oui, je sais ce n'est pas de saison... Mais après tout Noël c'est dans 10 mois ! Bonne lecture à tous !!

Chapitre: 1

Je regarde par la fenêtre et dehors tout est joie et bonheur. Les lumières scintillent et clignotent dans cette nuit froide de décembre. Les passants, insouciants, ont des paquets sous les bras et marchent d'un pas leste. Pour eux la vie est heureuse ce soir, en même temps comment pourrait-il en être autrement en cette veille de Noël. De légers flocons virevoltent devant mes yeux, cette année encore, nous aurons un Noël blanc. Je tend la main comme pour les toucher, mais je ne sens que la fraîcheur de la vitre. Mes doigts se crispent sur la fenêtre. Cette année, Noël n'a aucune importance pour moi car tu ne seras pas à mes côtés. Mon poing s'abat contre le mur mais je ne ressens pas la douleur, elle est si faible à côté de ce que j'ai ressenti quand cette balle t'as touché.  

Comme si je ne supporte plus de ressentir le bonheur des autres, mon regard se tourne vers la chambre, cette chambre froide d'hôpital, ma triste réalité. Des bouquets de fleurs apportent une touche colorée dans ces lieux lugubres à souhait. Je ne fais même pas attention à ce qui se passe autour de moi, depuis ce jour fatidique, je n'ai pas quitté ces murs. Même si nos amis veulent que je quitte cet endroit, je reste là, espérant à chaque instant que tu rouvres les yeux... Bien sûr ceux qui t'ont fait cela, ont payé, nos amis se sont joint à moi pour leur faire regretter d'avoir osé toucher à City Hunter...  

Ça fait déjà bientôt un mois que tu es là entre ces draps de la même couleur que ta peau. Cette couleur de craie qui orne ton visage me fait penser à la raison pour laquelle tu es là. Cette mission qui a mal tourné... Pourquoi as tu voulu me protéger alors que c'était à cause de moi que nous en étions là... ? Cette mission que nous n'aurions jamais du accepter, mais une fois de plus nous étions dans le rouge mais ce n'est pas la seule raison. Si une moitié de City Hunter ne peut pas résister à une belle femme, l'autre moitié ne peut refuser de défendre une cause juste. C'est tout naturellement que nous avons voulu aider cette femme à pouvoir se marier avec l'homme qu'elle aimait.  

C'était un amour impossible et c'est que nous vivons également. Être un couple déclaré serait un risque pour nous deux. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir des sentiments pour toi, même si je m'efforce de les cacher au reste du monde. Je sais que tu ressens la même chose pour moi, même si toi aussi tu ne le montre pas. Ce baiser que nous avons échangés sur le bateau, même s'il était à travers une vitre a définitivement changé notre vie, cependant aucun de nos amis en a eu connaissance. Bien sûr, ils savent que nous nous aimons, mais nous sommes tellement doués dans la dissimulation qu'ils ne se sont pas rendus compte que les choses avaient évoluées entre nous deux...  

Quand nous sommes rentrés à l'appartement après avoir passé plusieurs jours chez le Doc, nous savions que plus rien ne serait pareil, mais comme toujours, rien ne fut simple car même si nous n'osions pas encore nous les avouer, nous avions chacun des craintes sur les risques de devenir un couple.  

Et soudain, un nouvel ennemi... une phrase... et nous avions compris qu'il était inutile de se leurrer plus longtemps, nous nous aimions et que nous soyons ou non un couple, il y a aurait toujours un ennemi pour s'en prendre à City Hunter. Je ne sais plus lequel de nous deux avait fait le premier pas, mais dans la douceur de notre foyer, nous avions échangé notre premier véritable baiser. Et, à l'abri des regards, nous avions échangés d'autres baisers et même plus encore...  

Nous nous contentions du peu que le temps nous accorde. Nous avions décidé de regarder notre relation secrète pour le moment, peut-être par crainte d'être encore plus une cible pour nos ennemis. Devant les autres, nous continuions à nous chamailler pour un rien, mais dans la chaleur de notre appartement, nous n'avions jamais été aussi unis. Nous avions trouvé le moyen d'avoir un peu d'intimité en nous créant un nouveau chez nous, deux étages en dessous de l'appartement de City Hunter. Un endroit où nous n'étions plus deux associés mais juste un homme et une femme partageant le même lit. Nous étions devenus les rois du déguisement, afin de pouvoir sortir dans les rues de Shinjuku comme un couple, ignorant tout ce qui n'était pas nous... Et si jamais, par mégarde, une connaissance nous reconnaissait, nous invoquions d'être en mission pour justifier notre comportement.  

Tout cela c'était avant cette maudite balle qui t'as traversé et qui fait que nous sommes là dans cette chambre d'hôpital au lieu de préparer le réveillon de Noël que nous aurions passé avec nos amis. Et quand ils seraient partis j'aurai sorti ce cadeau que je t'avais acheté des mois auparavant. Ce cadeau que tu ne verras peut-être jamais...  

Je me dirige vers la table pour prendre un verre d'eau. L'eau est de la même couleur que toutes les larmes que je n'ai pas pu verser depuis que tu es là...  

Un bruit attire soudainement mon attention. Je dois rêver, ce n'est pas le son de ta voix que j'entends, tu dois être encore là immobile dans ce lit d'hôpital, le ronronnement des machines couvrant le son de ta respiration, les miracles de Noël ça n'existe pas... Pourtant c'est bien mon prénom que j'entends dans un murmure...  

N'osant y croire, je me retourne et je croise ton regard. Je sens une larme couler sur ma joue sans que je ne puisse la retenir. Mes yeux s'accrochent aux tiens, nous ne disons pas un mot et pourtant il y a un échange entre nous. Cela a toujours été comme cela, notre complicité fait que nous arrivons à nous comprendre sans parler.  

Cela a causé la perte de plus d'un de nos ennemis qui s'arrêtaient au premier abord de ce que nous voulons leur montrer, ne comprenant pas que nos disputes n'étaient qu'une diversion pour mieux les exterminer. S'ils savaient à quel point notre amour est une force et non une faiblesse, je pense qu'ils hésiteraient à deux fois avant de s'en prendre à nous.  

Le fait d'avoir failli te perdre me fait prendre une décision que j'en suis sûr tu approuvera : fini les cachotteries, fini les déguisements, le monde entier saura que City Hunter est un couple.  

Ton électrocardiogramme s'emballe et je sais que mon cœur bat à l'unisson avec le tien. Ton regard se fait interrogateur, et je constate que ton professionnalisme ne t'as pas quitté, afin de t'éviter une fatigue inutile, je préfère te dire comment notre mission s'est achevée :  

Tout va bien, ils se sont mariés et sont en sécurité maintenant. Une fois de plus City Hunter a réussi sa mission !  

Un petit sourire illumine ton visage, mon cœur fond devant cette expression que je ne croyais plus jamais voir. J'attrape ta main et la serre dans la mienne alors que je n'ai qu'une envie te prendre dans mes bras, sentir la chaleur de ton corps contre le mien, et t'embrasser à en perdre haleine.  

Mais nous ne sommes pas dans la sécurité de notre appartement, et je ne veux pas que ça se sache comme cela... C'est à nous de décider où et quand notre amour sera étalé au grand jour. D'un regard, je te fais comprendre que je sais que dans quelques jours, quelques semaines au plus tard, dans la chaleur de notre foyer, nous ferons l'amour encore et encore... La lueur amusée qui brille au fond de tes yeux me montre que tu as bien compris à quoi je pense et que tu n'es pas contre cette idée là.  

J'ai bien fait de ne pas céder à la tentation car la porte de la chambre s'ouvre brusquement. Nos amis sont là, ils n'avaient pas le cœur de nous laisser seul ce soir de Noël, mais ils ne savent pas encore quelle surprise tu leur a réservé.  

Leurs mines graves s'éclairent quand ton regard croise les leurs. Leur joie se fait ressentir. Ils t'ont veillé presque autant que moi. Je reste là en retrait, pour les laisser profiter un peu de toi.  

Un médecin entre dans la chambre et nous demande de sortir le temps de t'examiner. Nous restons en silence dans le couloir. Quelques minutes plus tard, il sort et ses paroles sont rassurantes, il est formel : tu ne conservera aucune séquelle. Comme un seul homme, nous retournons autour de toi. De peur de me trahir, je sais que je vais devoir une nouvelle fois me comporter de manière exécrable, mais c'est pour une bonne cause : éviter de te sauter dessus. Alors d'une voix bien haute, afin que tout le monde m'entendent je m'exclame :  

- Ce n'est pas tout cela mais il faut que j'aille chercher mon cadeau de Noël !  

Avant que personne n'ai eu le temps de réagir, j'ouvre la porte de la chambre et crie à toutes volées :  

- Mesdemoiselles, venez voir Ryo, il a un cadeau pour vous !  

Je sais que dans la chambre, nos amis doivent retenir te retenir pour que tu ne sortes pas de ton lit et te mette à me poursuivre avec la plus grosse de tes massues. C'est le cœur léger, que je me met à poursuivre ma première victime.  

- Mademoiselle, un petit bisou sous le gui ! Non, n'ayez pas peur !...  

Une minuscule massue m’atteint à la tête. Cette petite preuve d'amour m'a tellement manqué, et je poursuivrais bien mes âneries, mais je sais que tu es faible et je ne veux pas te fatiguer inutilement, d'ailleurs même si j'aurai voulu continuer à te taquiner, je n'aurai pas pu car Umibôzu m'attrape par le col de ma veste et me ramène à toi en bougonnant :  

- T'as pas fini de faire l'idiot ?  

Tu es là assise dans ton lit et ton visage a retrouvé un peu de ses couleurs. Ils ne savent pas à quel point j'ai hâte que tu puisses enfin soulever des massues plus lourdes, signe de ta convalescence...  

Je regarde à nouveau par la fenêtre et la foule s'anime sans savoir le miracle qui vient de se produire, et même si je ne suis pas vraiment fan de ces fêtes de fin d'années, je sais qu'aujourd'hui j'ai reçu mon plus beau cadeau de Noël.  

Chapitre: 1