Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 13 chapitres

Publiée: 02-04-19

Mise à jour: 14-04-19

 

Commentaires: 24 reviews

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Romance

 

Résumé: Alors que la situation dégénère entre nos deux héros, ils se retrouvent dans une situation les obligeant à se rapprocher. Quelles seront les conséquences sur leur partenariat?

 

Disclaimer: Les personnages de "Entre tes bras" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Entre tes bras

 

Chapitre 1 :: chapitre 1

Publiée: 02-04-19 - Mise à jour: 02-04-19

Commentaires: Bonjour, bienvenue dans cette nouvelle histoire. Retour dans l'univers connu de nos chouchous. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 1  

 

- Joyeux anniversaire !, clamèrent-ils joyeusement, levant leurs verres aux deux protagonistes de la soirée.  

 

Ces derniers levèrent leurs verres également, l’un avec un petit sourire mystérieux, l’autre les joues rougies par l’émotion. Toute la bande était réunie au Cat’s et célébrait l’évènement comme il se devait. Miki et Mick s’approchèrent de leurs amis deux paquets à la main et les leur tendirent. Ils les ouvrirent en même temps et en sortirent deux tee-shirts.  

 

- Enfin, quelqu’un qui reconnaît ma juste valeur., fit Ryo, satisfait, en voyant l’inscription sur l’avant du tee-shirt : « le rêve de ses dames ».  

 

Kaori leva les yeux avant d’avoir déplié le sien et se mit à rire en voyant l’inscription au dos « Mokkoralien-é » avec un croquis de Ryo, mokkori en action, baffé, cogné et une bosse sur la tête.  

 

- Que des vérités à vrai dire., lâcha-t-elle, hilare.  

 

Le nettoyeur numéro un du Japon retourna le tee-shirt et grimaça de dégoût, ce qui fit rire l’assemblée.  

 

- Ayez au moins l’honnêteté de respecter la nature. Mon mokkori est bien plus impressionnant que cela !, s’écria-t-il, vexé.  

- Mouais, ça reste à prouver., fit Miki, sceptique.  

 

La gaffeuse regretta aussi vite ses paroles. Déjà Ryo volait vers elle en caleçon, mokkori en effusion.  

 

- A tes ordres, ma Miki !, s’écria-t-il, bave aux lèvres.  

 

Une massue cent tonnes « apprends à te tenir » l’écrasa à mi-distance.  

 

- Alors, Kaori, tu en penses quoi du tien ?, demanda Kazue, curieuse.  

 

La nettoyeuse se frotta les mains, satisfaite du travail accompli, et déplia son présent. Elle ne put s’empêcher de sourire en voyant le croquis d’elle avec son objet fétiche et l’inscription « Massue-perwoman ». Elle retourna le tee-shirt pour voir le verso et vit un autre croquis d’elle victorieuse, un pied sur un Ryo allongé par terre assommé.  

 

- Ca te fera un souvenir de toi au dessus de moi., la nargua une voix chaude et sensuelle à son oreille.  

 

Le souffle chaud sur son cou la fit frémir et elle tenta de cacher la réaction de son corps en lui décochant un léger coup de massue. Idiote, se morigéna-t-elle en même temps.  

 

- Pourquoi j’aurai besoin d’un souvenir ? J’ai arrêté de rêver, Ryo., fit-elle dédaigneuse, le laissant pantois.  

- J’adore le tee-shirt, c’est trop mignon. Merci à vous tous.  

- En fait, ce n’était pas ton seul cadeau. Tiens., fit Kazue en lui tendant une enveloppe.  

 

Kaori l’ouvrit et découvrit un récépissé d’inscription pour un stage de danse de deux semaines. Elle releva la tête, les yeux brillants de larmes.  

 

- Je… Merci., murmura-t-elle, émue.  

- Tu m’en avais parlé il y a quelques temps et ça avait l’air de tellement te passionner… On s’est dit que tu apprécierais., lui expliqua Miki, ravie de voir que le cadeau lui faisait plaisir.  

- Enormément. Je ne pensais pas avoir l’occasion d’y aller.  

- Le stage commence lundi à neuf heures., l’informa l’ex-mercenaire.  

- Oh non, je ne sais pas si je pourrai me libérer., s’exclama Kaori, peinée, jetant un regard en coin vers Ryo qui ne prêtait pas attention à la conversation.  

 

Elle voulait tellement faire ce stage. Elle en avait vu la publicité il y a plusieurs mois déjà et savait que c’était une occasion unique qui ne se représenterait peut-être jamais.  

 

- Ryo, tu peux te débrouiller comme un grand pendant deux semaines ? Kaori doit participer à un stage de danse., l’interpella Miki.  

- Un stage de danse ? Autant mettre un éléphant dans un magasin de porcelaine., lâcha-t-il, moqueur.  

 

Kaori baissa la tête, blessée, mais préféra ne pas répondre. Ce fut Miki qui s’en chargea.  

 

- L’éléphant, c’est plutôt toi sur ce coup-là… Dans le genre lourd, tu te poses, là., asséna-t-elle et il haussa les épaules, indifférent.  

- Qu’elle fasse ce qu’elle veut. Je peux me passer de son assistance, je ne m’en porterai pas plus mal., dit-il en sortant, une cigarette à la main.  

- J’espère que tu ne t’es pas trompée de coche en remplissant le formulaire, Miki. T’as bien opté pour travelo ?, dit-il en passant la porte.  

 

Il ne fit pas un pas dehors qu’il était encastré dans le bitume sous une massue mille tonnes. Kaori se retourna, essuya la larme qui coulait puis repartit vers ses amis. Ceux-ci la regardèrent compatissants puis Eriko s’approcha d’elle, un sac à la main.  

 

- Tiens, tu auras besoin de cela. Interdiction de te défiler : c’est une tenue pour le cours et les chaussures adaptées. Et surtout, oublie cet idiot et fais-toi plaisir.  

- Et ouvre-les yeux. Si tu vois un beau mec, laisse-toi porter…, lui dit Miki en lui faisant un clin d’oeil suggestif qui la fit rougir.  

- Au fait, quel type de danse enseigne-t-on à ce stage ?, demanda Mick, curieux.  

- Les danses latines et surtout la salsa et le tango, précisa Kaori, retrouvant un peu d’entrain.  

- Tu t’y connais ?  

- J’ai participé à quelques soirées et j’aime beaucoup., avoua-t-elle, les yeux brillants.  

- Je suis sûr que c’est le corps à corps qui te plaît le plus., lui susurra-t-il à l’oreille, la prenant par la taille et esquissant quelques pas de danse avec elle.  

- Tu t’y connais, Mick ?, demanda Kazue, surprise.  

 

Son cher et tendre, qui pour une fois était resté sérieux, s’arrêta et la dévisagea, avec un grand sourire aux lèvres.  

 

- Un peu. Tu veux que je t’enseigne, ma chérie ?, lui demanda-t-il, d’une voix sensuelle.  

- Oh non, la danse et moi, ça fait deux., objecta Kazue.  

- Tu permets que je fasse quelques pas avec Kaori ?, lui demanda-t-il à sa grande surprise.  

- C’est bien la première fois que tu me poses la question. T’es malade ?, lui demanda-t-elle, inquiète.  

- Non. J’essaye d’être correct.  

- Vas-y. Avec Kaori, je ne m’inquiète pas. Elle a des arguments frappants pour se défendre.  

- Miki, tu nous mets de la musique ? Si Mademoiselle veut bien m’accorder cette danse., dit-il d’un air charmeur à Kaori en lui tendant la main.  

 

Elle mit sa main dans la sienne et il l’attira vers lui. Les premières notes de musique s’égrenèrent et Mick mena la danse. Tous admirèrent le couple se mouvoir sur la piste improvisée.  

 

A l’extérieur du bar, Ryo avait allumé sa cigarette et avait été rejoint par Saeko.  

 

- Pourquoi es-tu aussi infect avec elle, Ryo ?, lui demanda l’inspectrice.  

- Avec qui ? Je me suis très bien comporté avec toutes les femmes ce soir., répondit-il, innocemment.  

- A force de la pousser à bout, elle va partir, Ryo. C’est ce que tu veux ?, poursuivit-elle, ne se laissant pas prendre par sa désinvolture.  

- Je n’ai besoin de personne, tu le sais bien. Mais tu n’es pas venue pour jouer les médecins du coeur, Saeko. Que veux-tu ?, lui demanda-t-il alors qu’il voyait Mick attraper Kaori par la main.  

- J’ai besoin de ton aide. Un garde du corps discret.  

- Et qui je devrais garder ?, demanda-t-il, circonspect.  

- Un homme d’affaires américain.  

- Non merci, ça ne m’intéresse pas., dit-il en jetant sa cigarette.  

 

Saeko s’approcha de lui et posa une main sur son torse, lui lançant un regard lascif. Elle laissa sa main errer sur les pectoraux de son interlocuteur, attendant de voir s’allumer la petite lueur dans ses yeux. Légèrement appuyée sur lui, elle caressa sa cuisse de la sienne dénudée.  

 

- Ryo, j’ai vraiment besoin de toi., susurra-t-elle d’une voix langoureuse.  

- Encore un de tes plans foireux où je ne serai jamais payé, Saeko., dit-il en la repoussant légèrement et tapotant sa poche intérieure où il gardait sa liste de dettes.  

 

Jetant un œil vers le café, il vit Mick mener Kaori dans une danse sensuelle et étouffa une bouffée de jalousie. Elle semblait prendre du plaisir à se laisser guider dans un enchaînement de pas. Il s’imagina aisément à la place de son ami et repoussa aussi vite cette pensée. Il ne pouvait pas : Kaori était comme le Saint Graal, un objet convoité mais inaccessible.  

 

- Je te donne quinze jours de mon temps entre tes bras, à me serrer et onduler contre toi. Je pense que ça vaut l’ensemble de mes dettes., lui annonça-t-elle d’une voix sensuelle, laissant son souffle chaud caresser le cou du nettoyeur.  

 

Elle vit son expression changer du tout au tout. Son regard prit cette lueur lubrique qu’elle lui connaissait, signe annonciateur de sa prochaine reddition.  

 

- En plus, tu n’auras pas à te préoccuper de Kaori puisqu’elle ne sera pas là, surtout si tu l’encourages à aller à son stage de danse.  

- Quinze jours, toi et moi, collés serrés, tu dis ? Je te préviens que si tu essaies encore de m’arnaquer, ce sera fini., lui hurla-t-il dessus.  

- Alors c’est d’accord ?, lui demanda-t-elle, laissant sa main se diriger vers son bas-ventre.  

- Oui, oui, oui., répondit-il en bavant, complètement excité.  

- Alors, je passe te prendre lundi à 8h30., dit-elle en repartant soudainement, un petit sourire victorieux aux lèvres.  

- A lundi., lui répondit-il rêveusement.  

 

Subitement, son faciès prit un air sérieux et il rejoignit tous ses amis à l’intérieur. Il se dirigea vers Kaori d’un pas déterminé.  

 

- Intéressante cette démonstration, Kaori., lui dit-il en la regardant intensément.  

 

Il la vit le dévisager, cherchant certainement une trace de duplicité, puis rougir pour ce qu’elle prenait pour un compliment. Sans vouloir l’avouer, c’en était un. Il ne connaissait pas les talents de danseuse de sa partenaire et avait été bluffé, surtout qu’elle n’avait pas de temps pour s’entraîner.  

 

- Va tranquillement à ton stage de danse. Je gérerai pendant ces deux semaines., l’informa-t-il, d’un ton amical.  

- Ok merci Ryo., balbutia-t-elle, étonnée.  

- De rien. Ca te permettra d’améliorer ta technique et de faire semblant d’être une vraie femme pour une fois…  

 

Dès qu’il eut prononcé ces dernières paroles, il déglutit réalisant l’énorme erreur qu’il venait de faire. Il se retrouva encastré dans le mur par une énorme massue, sous le regard navré de l’assistance.  

 

- C’était trop beau. Je suis une vraie femme, Ryo ! Il n’y a que toi pour ne pas le voir !, hurla-t-elle en s’éloignant bouleversée.  

 

Et dire que deux minutes avant, quand Mick lui avait fait un baise-main pour la remercier de la danse qu’elle lui avait accordée, elle se sentait légère et presque heureuse. Elle s’était sentie tellement bien, se laissant entraîner par le rythme et la sensualité de la musique, oubliant tout ce qui l’ennuyait, même ce regard lourd qui venait de l’extérieur, ce regard qui pouvait l’emmener au septième ciel ou au trente-sixième dessous… D’ailleurs depuis quelques temps, Elle côtoyait souvent le trente-sixième dessous : il était infect avec elle, la rabaissant à tout va, lui lançant des mesquineries dès que l’occasion se présentait… Elle était presque à bout.  

 

Elle attrapa son châle avant de sortir. Elle se sentait idiote : elle aurait dû se douter que les choses se passeraient ainsi. C’était tout lui. Quelques mois auparavant, il lui avait fait une magnifique déclaration d’amour au mariage de Miki et Falcon, laissant présager un heureux changement dans leurs relations. Mais rien. Au contraire, leurs relations s’étaient dégradées à un point qu’ils n’avaient encore jamais atteint, à un tel point qu’elle se demandait pourquoi ils continuaient ainsi… Ces quinze jours loin l’un de l’autre leur feraient certainement du bien, à défaut leur permettraient peut-être de faire le point et de solutionner leur problème.  

 

Elle laissa le froid de la nuit faire son effet et calmer sa fureur. Elle regarda les étoiles et adressa une pensée silencieuse à son frère. Ce jour était aussi l’anniversaire de sa mort et, même si les années avaient fait cesser les larmes, elles n’avaient pas atténué le manque et la tristesse. Une traîtresse la fit mentir et elle l’essuya avec lassitude. Un bras vint encercler ses épaules, réconfortant, chaleureux.  

 

- Alors, darling, que fais-tu toute seule ici ?, lui demanda Mick.  

- Je prends l’air. C’était un peu trop pollué à l’intérieur., lui répondit-elle en jetant un œil vers le bar.  

 

Elle soupira : Ryo faisait le joli coeur auprès des femmes du groupe, essuyant baffes et massues. Rien ne changerait donc jamais. Elle serait la seule à ne pas avoir droit à ses faveurs. Mais bien entendu, elle n’était pas une femme à ses yeux. Elle observa sa tenue et estima qu’elle n’avait pas à rougir de sa robe. Elle n’était peut-être pas aussi sexy que celle de Saeko mais elle la mettait en valeur. Pour peu qu’on put faire quelque chose de ce corps mal fichu, s’attrista-t-elle.  

 

- Un penny pour tes pensées ?, proposa-t-il d’une voix douce.  

- Pourquoi Mick ? Pourquoi je suis la seule à m’en prendre plein la tête de sa part ? Pourquoi tu évolues et pas lui ?, demanda-t-elle, complètement perdue.  

 

L’américain réfléchit quelques secondes puis sortit de sa poche un écrin qu’il tendit à son amie.  

 

- Je ne peux pas répondre aux deux premières questions sauf à te dire qu’on s’en prend plus facilement aux personnes qui sont le plus susceptibles de nous pardonner. Ca, c’est la réponse à ta troisième question., dit-il d’une voix posée en lui montrant la boite.  

 

Kaori ouvrit l’écrin et découvrit un magnifique solitaire.  

 

- Elle est magnifique. Tu vas faire une heureuse., murmura-t-elle, émue.  

- Je l’espère., répondit-il d’une voix où perçait une pointe d’inquiétude.  

- Quand vas-tu lui demander ?  

- Je ne sais pas encore. J’attends le moment idéal.  

- Ne tarde pas trop. Elle t’aime, elle se fichera que ce soit parfait ou non, tout ce dont elle se souviendra, c’est de ton amour., lui conseilla-t-elle, ravie pour ses amis.  

- Tu ne regrettes jamais, Kaori ?, murmura-t-il, baissant les yeux pour ne pas croiser son regard.  

- Regretter quoi ?, demanda-t-elle, ne comprenant pas.  

- De l’avoir choisi lui plutôt que moi., explicita-t-il, regrettant sa question.  

 

Elle se tourna vers lui et le dévisagea intensément. Il aimait Kazue mais elle pouvait lire dans son regard la profondeur des sentiments qu’il avait nourris à son égard et ça la déstabilisa.  

 

- On ne choisit pas en amour, Mick., dit-elle d’une voix douce.  

- Ce que je regrette, c’est de t’avoir fait souffrir. Je suis vraiment désolée et d’autant plus honorée que tu m’aies gardé ton amitié.  

- Je ne regrette rien pour ma part. Tu restes mon premier amour et Kazue est la femme de ma vie. Toutes les deux, vous m’avez aidé à votre manière., lui assura-t-il, la prenant dans ses bras.  

- Tiens bon, Kaori. Je suis là si tu as besoin de moi., dit-il, déposant un baiser sur sa tempe.  

 

Depuis le bar, sans en avoir l’air, Ryo observait la scène extérieure. Il contenait avec difficulté sa colère à voir Mick et Kaori discuter calmement, amicalement alors qu’ils n’arrivaient plus à se parler normalement. Leurs conversations d’avant lui manquaient, leur complicité, leurs fou-rires, tout… A ce jour, ils n’arrivaient plus à se parler sans se disputer. A vrai dire, c’était lui le problème et il le savait. Depuis qu’il lui avait déclaré ses sentiments, il n’arrivait plus à la regarder en face sans voir tous les dangers qu’il lui ferait courir s’il laissait leur relation évoluer. Il ne se sentait pas la force de la tenir dans ses bras en se disant que le jour d’après elle serait peut-être morte, tuée par un de ses ennemis. Il voulait la garder auprès de lui le plus longtemps possible même si, pour cela, il devait rester à distance d’elle.  

 

Soudain, il vit Kaori faire face à Mick puis ce dernier la prendre dans ses bras et il vit rouge. De quel droit ? Il avait déjà une femme. Pourquoi touchait-il à la sienne ? Il ignora la petite voix qui lui disait qu’il n’avait aucun droit et se leva de son tabouret pour aller dehors. L’air de rien, il sortit prenant une cigarette dans son étui et l’alluma. Il prit un air surpris en feignant de les découvrir enlacés.  

 

- Mick, je ne savais pas que tu avais changé de bord. Ca me laisse une chance avec la belle Kazue., railla-t-il, plissant des yeux.  

 

Humiliée, Kaori se défit de l’étreinte de son ami en blêmissant puis, sans un mot, rentra dans le café. Mick, rageur, s’approcha du japonais.  

 

- Pourquoi Ryo ? Que tu ne saches pas l’aimer, c’est une chose. Mais pourquoi tu t’évertues à la faire souffrir ? Elle ne le mérite pas et tu le sais.  

- Si mes paroles la font souffrir, qu’elle s’en aille. Elle n’est peut-être pas taillée pour ce métier. Ca fait sept ans que ça dure. Depuis le temps, elle aurait dû s’y faire., répondit Ryo, durement.  

- T’es con ! Un matin, tu te réveilleras et te rendras compte de ta bêtise. Seulement il sera peut-être trop tard., fit Mick, d’une voix sourde avant de rentrer à son tour.  

 

Il ouvrit la porte au moment où Kaori allait sortir. Il la stoppa et la força à relever le visage. Il lut la détresse dans ses yeux, la souffrance accumulée tout ce temps et ça lui fit mal.  

 

- Que fais-tu, Kaori ?  

- Je rentre. Merci pour cette soirée et pour le cadeau. A bientôt, Mick., dit-elle, en l’embrassant sur la joue puis prenant le chemin de l’immeuble aux briques rouges.  

- Kaori !, l’appela Ryo, sans réellement savoir pourquoi.  

 

Elle s’arrêta et il la rejoignit en deux enjambées. Elle se tourna lentement vers lui et il put voir dans ses yeux toute la colère refoulée. Avant qu’il n’ait eu le temps de réagir, il sentit une douleur cuisante sur sa joue gauche. Machinalement, il porta la main sur l’endroit douloureux et posa le regard sur son agresseur dont le visage était baigné de larmes.  

 

- Evite de t’endormir dans des poubelles complètement ivre. Parce que cette nuit je ne viendrai pas te chercher., cracha-t-elle, amère.  

 

Comme dans un film au ralenti, il la vit se retourner et partir sans parvenir à esquisser le moindre mouvement. Il était figé. Ce regard, le ton qu’elle avait employé, jamais il ne les avait expérimentés et c’était douloureux, d’une douleur qu’il n’avait jamais expérimentée non plus.  

 

- Où est la petite ?, gronda une voix derrière lui.  

 

Ryo se retourna et fit face à Falcon.  

 

- Elle est partie., murmura-t-il.  

- Seule à pieds ?, demanda-t-il inquiet.  

- Tu es un inconscient, Ryo., rétorqua-t-il en le voyant acquiescer.  

- Dans l’état où elle est, c’est une proie facile. C’est comme ça que tu veux qu’elle s’en aille ?, suggéra Falcon, fâché.  

- Kaori…, murmura Ryo, soudain angoissé mais il fut retenu par la main du géant sur son épaule.  

- Mick la suit. Mais on ne sera pas toujours là pour réparer tes erreurs.  

 

Falcon le laissa un peu digérer ce qu’il venait de lui dire avant de reprendre. Il voyait que, depuis quelques temps, son ami ne tournait plus rond et que le partenariat City Hunter battait de l’aile, les faisant souffrir tous les deux, les mettant en péril tous les deux.  

 

- Ryo, tu ne peux pas continuer ainsi. Règle tes problèmes, exorcise tes peurs ou tu peux réserver une place pour elle à côté de son frère. A ce rythme-là, vous ne ferez plus long feu.  

- Occupe-toi de tes affaires, Tête de Poulpe., répondit Ryo d’une voix sourde.  

 

Il ne supportait pas de recevoir des leçons de morale surtout quand il savait être en tort. Pour abréger la conversation, il tourna les talons et rentra récupérer sa veste. Mick revint et lui lança un regard mauvais.  

 

- Au cas où ça t’intéresse encore, ta partenaire est bien rentrée.  

- Tant mieux pour elle. Je me casse. Bonne soirée la compagnie et merci pour la soirée…, lança-t-il, sans un sourire en sortant.  

 

Il erra pendant des heures dans le quartier sans autre but que de rentrer lorsqu’il serait sûr que Kaori dormirait. Il savait, pour l’avoir entendue, que de plus en plus nombreuses étaient les fois où elle s’endormait en pleurant et il ne le supportait pas. Il détestait ce qu’il lui faisait vivre, d’être l’auteur de son malheur, celui qui ne savait ni la faire sourire ni la laisser partir. Alors plutôt que d’assumer, il fuyait. Il sourit amèrement : elle aurait certainement été surprise de savoir le nombre de kilomètres qu’il avait parcourus depuis quelques mois, depuis qu’il s’était aperçu que ni l’alcool ni ses bunnies ne parvenaient à l’extraire des méandres de son esprit, à dissiper le tourment dans lequel il vivait…  

 

Vers quatre heures du matin, il passa enfin la porte de leur appartement, vidé mais sobre. Il monta silencieusement les marches menant aux chambres et, comme à l’accoutumée, pénétra dans la chambre de la jeune femme. Après s’être habitué à la pénombre de la chambre, il s’approcha du lit et regarda la belle endormie. Il réprima l’envie de tracer le sillon de ses larmes du bout des doigts, se contentant de replacer une mèche qui lui chatouillait le nez. Depuis que les choses avaient commencé à dégénérer, c’était son seul et unique moment de plénitude : rester là et l’observer alors qu’elle dormait. Il se pencha et murmura à son oreille :  

 

- Pardon, mon ange.  

 

Il embrassa légèrement sa tempe puis sortit de la chambre, rejoignant la sienne pour se laisser aller dans les bras de Morphée à son tour. 

 


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