Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: thalia

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 1 chapitre

Publiée: 28-12-20

Mise à jour: 28-12-20

 

Commentaires: 2 reviews

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RomanceGeneral

 

Résumé: Pour Noel ^^

 

Disclaimer: Les personnages de "La branche de gui" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La branche de gui

 

Chapitre 1 :: chap 1

Publiée: 28-12-20 - Mise à jour: 28-12-20

Commentaires: Bonne lecture

 


Chapitre: 1


 

22 décembre 22h22. Et bien que de deux… Je ne sais pas pourquoi mon regard s’est posé sur l’horloge accrochée au mur mais c’est une sacrée coïncidence.  

J’attrape mon verre de whisky sur le comptoir et je jette un œil au barman pour qu’il me serve la même.  

Le lieu est calme et ça me permet de continuer à réfléchir.  

Réfléchir… j’ai l’impression que ces derniers mois, je ne fais que ça, réfléchir. Je pense que mon cerveau n’a jamais autant travaillé que depuis le mariage de Miki et Falcon. Il faut dire que j’ai eu la bonne idée de me livrer à toi et que depuis, je n’ai rien fait de plus. Bon, si, soyons honnête, il y a eu une certaine amélioration dans notre relation depuis mais pas comme tu le voudrais, je pense. En effet, moins de sarcasmes de ma part, plus de compliments et moins de drague pour te rendre folle. Mais après, pas moyen de faire plus. J’ai un blocage que je n’arrive pas à surmonter. Mick pense même que je devrais aller voir un psy ! Il est marrant lui, mais des fois je me dis qu’il n’a peut-être pas tort. J’ai l’impression qu’à chaque fois que j’essaie d’avancer vers toi, je fais le contraire de ce qu’il faudrait que je fasse et la situation reste ce qu’elle est.  

Mon verre revient rempli et je me noie dans le liquide ambré. Je vois ton visage me sourire et je soupire. La soirée est calme et rien ne bouge dans le quartier en ce moment. J’hésite un instant et je vide d’une traite mon verre avant de jeter un billet sur le comptoir et de quitter le bar pour repartir vers la maison.  

La maison… qui m’aurait dit dix ans en arrière que j’aurais ce sentiment, en moi, d’avoir un foyer. Foyer qui n’est le mien que depuis que tu vis avec moi.  

 

Je marche dans les rues qui me ramènent à toi et je croise ces gens de la nuit qui me saluent chaleureusement. Certaines viennent à ma rencontre pour m’entrainer loin de toi mais mon esprit n’est pas à la fête, malgré la période, j’ai juste envie de me poser dans la sérénité de notre appartement.  

 

Quand je passe le pas de la porte, tu es devant la télévision en train de regarder un film à l’eau de rose comme tu les aimes tant. Tu es surprise de me voir et tu essuies rapidement tes yeux larmoyants. Je te souris et retire mon manteau et mes chaussures.  

Tu as posé un plaid sur tes jambes car malgré le chauffage, il fait assez frais dans le salon. Il faut dire qu’à l’extérieur les températures sont, depuis quelques jours maintenant, négatives. Et comme ça fait actuellement plus de deux mois que l’on n’a pas eu de travail, tu fais des économies comme tu le peux.  

Je m’assois à coté de toi et je te regarde sans rien dire, je vois tes joues se tinter légèrement et je ne peux retenir le sourire d’apparaitre sur mes lèvres. Tu es si belle. Tes cheveux ont repris une certaine longueur depuis l’épisode de Kaibara et tes mèches folles, te donnent un charme fou. Et ce rose sur tes joues me fait toujours autant craquer.  

 

-Je peux ?  

 

Tu me tends un bout du plaid en souriant. Je fais glisser le tissu sur mes genoux et j’en profite pour attraper tes jambes et les poser sur moi. Ça t’arrache un cri de surprise mais tu ne me dis rien, fixant à nouveau l’écran.  

Le film parle d’amour et de Noël, même si je n’ai rien vu du scénario, je n’ai pas de mal à comprendre la fin.  

L’héroïne est en pleure car celui qu’elle aime n’ai pas là. Je ne sais pas pourquoi mais la musique est triste et nostalgique.  

Je te jette un œil à la dérobée. Tu es tellement absorbée par le film que tu ne sens même pas mon pouce caresser doucement ta jambe au-dessus de ton jean. Je me laisse envahir par cette plénitude et je regarde à mon tour ce qui te passionne tant.  

Je n’aurai jamais pensé préférer regarder un film romantique avec toi plutôt que d’être bien entouré dans un cabaret mais finalement je me sens bien ici et maintenant.  

Bon j’avoue, l’héroïne m’exaspère ! Elle a une voie suraiguë qui me vrille les tympans. Mais je passe outre. La scène finale arrive et je t’entends renifler discrètement. C’est tellement bateau que j’aurai envie de rire si j’étais seul. Une branche de gui et voilà le baiser final sous le regard de leurs amis et famille. Le générique arrive et je te sens te crisper, réalisant que mon pouce a continué son mouvement. J’arrête alors instantanément et tu récupère tes jambes pour te remettre droite.  

La magie du moment est finie. Tu montes te coucher mais arrivée au pied de l’escalier, je te vois revenir vers moi et déposer rapidement un baiser sur ma joue avant de repartir aussi vite vers ta chambre.  

Une fois hors de ta vue, je passe ma main sur ma joue et je souris bêtement. Finalement, j’ai bien fais de rentrer.  

Mes yeux parcoururent la pièce que tu as savamment décorée.  

Comme tous les ans, tu m’as trainé récupérer un sapin mais cette année, on a du faire des économies et tu en as pris un beaucoup plus modeste.  

Ton objectif principal était de trouver décorations et cadeaux pour l’orphelinat. Objectif que tu as atteint quand je vois la pile de cadeaux au pied de notre petit arbre.  

Après-demain, on ira leur apporter avant de finir le réveillon au café de nos amis. Le repas de Noël se fait ici, tu as insisté pour le faire chez nous malgré les difficultés financières du moment. Nos amis l’ayant compris, tout le monde amène à manger et à boire. Je sais que ça te dérange mais tu ne leur as rien dit même si ta fierté a été touchée. Il faut dire que tu as dû rattraper encore mes débordements et que c’est encore toi qui as dû calmer le banquier. J’ai donc dis à Mick de faire passer le mot pour que tout le monde participe.  

Notre décoration a donc aussi été impactée et malgré la récupération des années précédente, tu as mis du cœur pour faire de notre salon, un lieu plein de magie de Noël.  

Tu sais que je ne suis pas un fan de cette fête mais depuis que je vis avec toi, j’ai appris à apprécier tant de choses qui me laissaient auparavant indifférent. Ta gaité et ton enthousiasme sont surement contagieux.  

 

Je me lève à mon tour pour aller fumer une cigarette sur le toit. Je dois encore acheter ton cadeau et je n’ai qu’un petit créneau pour le faire, le 25 au matin. Je m’y prends encore à la dernière minute comme d’habitude mais cette année, j’ai vraiment une bonne excuse. Outre le fait que l’argent ne coule pas à flot, je n’ai pas d’idée. En fait, si j’en ai une mais je ne sais pas si j’aurai le courage d’aller jusqu’au bout alors je veux un plan B. Mais pourquoi suis-je si trouillard ?  

Ma cigarette se consume sans que je ne la fume vraiment encore perdu dans mes pensées. Quand je dis que mon cerveau ne s’arrête jamais… Je repense au film et je souris.  

 

Ma nuit est courte et remplie de réveils intempestifs. Je me fais plusieurs scénarii dans ma tête et à chaque fois je me dégonfle. Demain sera-t-il un autre jour ?  

 

 

 

 

Nous sommes le 24 décembre. Veille de Noël. Je finis mes gâteaux pour ce soir. Miki a pourtant insisté sur le fait que je n’avais rien à amener mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas arriver les mains vides. Surtout après tout le cirque qu’elle m’a fait pour faire le dessert du repas du 25.  

Je sors la dernière fournée du four quand tu arrives dans la cuisine, torse nu malgré la fraicheur de l’appartement. Je sais que je rougie, même si j’ai pourtant l’habitude de te voir si peu vêtu, et je préfère tourner la tête après t’avoir dit bonjour pour éviter ton regard moqueur.  

Notre relation est plus apaisée depuis quelques mois, plus franche par certains côtés et surtout plus saine finalement. Mais, on reste dans ce statut quo établit par tes soins depuis des années. Je te suis reconnaissante des efforts faits envers moi, même si j’aurai aimé que des gestes aillent avec les paroles prononcées mais je ne veux pas t’acculer et revenir encore plus en arrière alors je fais comme si je n’avais pas entendu ta déclaration. Bien sûr des fois, tu peux te montrer surprenant comme revenir plus tôt comme avant-hier et rester un peu avec moi devant la télévision. M’attirer à toi et avoir quelques gestes tendres mais après plus rien comme si tout ça n’existait pas. C’est si déstabilisant que ça me bloque pour esquisser ne serait-ce qu’une amorce vers toi. Et je manque tellement de confiance en moi que je n’ose rien faire ou dire. Je suis quand même désespérante.  

 

Je pose devant toi, un café et une assiette de biscuits chauds. Tu me regardes en souriant et me fais un léger signe de tête pour me remercier. Le silence de la cuisine serait oppressent pour n’importe qui d’autre mais pour nous il est réconfortant. On fonctionne comme cela depuis tellement longtemps maintenant que je me dis qu’on a vraiment des attitudes de vieux couple finalement. Cette remarque ne fait rire et tu lèves un sourcil interrogateur.  

 

-Tu n’as pas froid ? te dis-je pour détourner la conversation.  

-Non, ça va mais ils annoncent de la neige pour la fin de la semaine, on devra surement augmenter un peu le chauffage…  

-On avisera.  

 

Tu manges les biscuits avec appétit et ça me fait plaisir de ne pas recevoir une pique sur ma nourriture. Tu ne la dénigres plus et tu me fais même des compliments selon les recettes. Ce changement, même anodin, est pour moi un grand pas en avant. J’ai l’impression d’avoir le vrai toi en face de moi. Et ça me fait plaisir.  

Ton petit déjeuné fini, tu me demandes comment on s’organise pour aller à l’orphelinat sans ronchonner, avant de partir prendre une douche. Je ne peux pas empêcher mon esprit de m’imaginer te frotter le dos… je deviens rouge écarlate en m’imaginant audacieuse et exploratrice.  

A force d’entendre les histoires de couples des copines, je sens mes hormones travailler et comme je vis avec l’objet de mes fantasmes, j’ai vraiment du mal à refréner mes envies ces derniers temps. Si j’avais ce courage, je partirai te rejoindre sur le champ. Mais je sais que je n’en ferai rien et je soupire avant de finir mes taches matinales.  

 

Le reste de la journée est consacré aux orphelins et rien qu’à eux. Décoration du sapin géant, repas de fête et visite du père Noël qui vient plus tôt spécialement pour eux. Je te vois souriant et participatif. Si loin du Ryô râleur des autres années, que cela rempli mon cœur de joie. Tu joues même avec les enfants sans pudeur et les rires qui vibrent à mes oreilles sont le plus beau des cadeaux. Je sens que cette année Noël aura une autre saveur et je ne peux que m’en réjouir.  

 

 

 

 

Arrivés à l’appartement, je te sens heureuse et en paix. Tout s’est déroulé au mieux à l’orphelinat cette année et j’ai même été naturel. Chose si rare chez moi que je me suis surpris moi-même. Tu m’as d’ailleurs remercié encore une fois avec un baiser sur la joue et les décharges électriques qu’il a provoqué en moi m’ont confirmé que j’étais sur la bonne voie.  

Tu t’éclipses dans la salle de bain pour te préparer pour la soirée au Cat’s Eye. Et j’en profite pour finir une partie de mon plan. Bon, j’avoue, je n’en mène pas large en me disant que si ça foire, ça va gâcher notre Noël mais je crois en nous et je veux être positif pour une fois.  

Puis, je repars vers ma chambre où tu as déposé mon costume donné par Eriko pour, je cite « que ton cher partenaire ne ressemble pas à un clochard cette fois ci ».  

J’avoue que ton amie a bon gout et qu’elle sait tenir les contraintes. La veste est plus large pour que mon holster rentre et la coupe du pantalon est moulante en me laissant de la marge dans mes mouvements. Je jette un œil au nœud de papillon et le laisse en plan sur mon lit. Hors de question que je mette ça. Je veux bien faire des efforts pour te faire plaisir mais il y a des limites.  

Au moment où je sors de ma chambre, je tombe nez à nez avec une déesse. J’en ai le souffle coupé. Tu es magnifique.  

 

-Ryô ? Quelque chose ne va pas ? La robe peut-être ?  

 

Je suis incapable de te parler, j’ai trop peur de sortir une connerie. Mais je vois l’inquiétude dans tes prunelles et j’essaie de te rassurer en levant mon pouce vers le ciel. Ton rire cristallin me sort de ma torpeur et tu passes près de moi en me murmurant que je suis pas mal non plus.  

Je me retourne et ma bouche s’ouvre pour protester, le décolleté bien sage de l’avant n’est rien face au décolleté plongeant de l’arrière, laissant une vue sur tes reins qui va affoler l’assistance.  

Je me racle la gorge mais tu descends l’escalier sans te retourner.  

 

-Dépêches toi, on va être en retard.  

 

Tu passes la porte d’entrée sans un regard après d’être chaussée et vêtue d’un manteau long.  

Je passe en quatrième vitesse dans la salle de bain et te rejoins rapidement à la mini.  

 

-Tu es sublimes Kaori mais tu ne risques pas d’avoir froid ?  

 

Tu ris à nouveau en secouant la tête. Puis, dépité, je démarre la voiture.  

 

Au Cat’s Eye, nos amis sont là et quand tu passes le pas de la porte, Mick se jette sur toi, une branche de gui à la main. Mon cœur rate un battement quand je vois la scène comme au ralenti alors que son bras prend de la hauteur pour que la branche soit au-dessus de vos têtes. Je suis pétrifié à l’idée que tu l’embrasses et alors que je veux intervenir, Kazue me sauve en te séparant de l’opportun qui se retrouve écrasé par une massue.  

J’ai un deuxième coup de chaud, quand tu retires ton manteau et que l’abruti d’américain hurle tel le loup de Tex Avery face à ta chute de reins dévoilée. Heureusement pour moi, cette fois c’est l’intervention d’Eriko, qui se pâme devant sa création, qui empêche Mick de toute tentative.  

 

La soirée se passe alors plus calmement et le repas est agréable et convivial. Bien sûr, je me fais chambrer pour mon comportement d’homme normal et certains de mes regards envers toi ne passent pas inaperçus mais personne ne m’en fais la remarque. Il faut que j’attende minuit et la distribution de cadeaux pour que les critiques arrivent vu que je n’ai pas le tien.  

 

-Laissez Ryô tranquille, leur dis-tu en souriant. J’ai eu mon cadeau car il m’a aidé sans râler à l’orphelinat aujourd’hui. Ça vaut tous les cadeaux du monde.  

-Tu es trop gentille Kaori. Regardes, toi, tu lui offres un parfum alors que vous n’avez pas de sous et lui juste sa présence te suffit. Tu es une sainte.  

 

La remarque de Reika me touche plus que de raison, mais il est vrai que ton cadeau a dû te couter une petite fortune. N’en pouvant plus, je sors à l’arrière du café, prendre une cigarette.  

Falcon me rejoint quelques minutes plus tard, suivit de Mick. Ce dernier allume à son tour une cigarette alors que le géant ne dit rien.  

 

-Bon mec, je comprends que vous n’ayez pas de fric mais de là à ne pas lui faire un cadeau, tu savais qu’on allait s’en offrir ce soir non ?  

 

Je me renfrogne et ne lui répond pas. Oui, je le savais mais mon cadeau ne peut pas être emballé.  

 

-Ryô, prends la caisse de champagne pour demain, me dit Umi en me désignant du menton un carton.  

 

Puis, il attrape Mick et me laisse seul. Mon cerveau tourne encore à cent à l’heure. Vais-je aller jusqu’au bout ?  

 

 

 

 

 

Il ne m’a plus dit un mot depuis l’échange de cadeaux. On est rentré en silence et on s’est couché sans un mot. Mon cadeau n’a pas dû lui plaire et je m’en veux de l’avoir embarrassé auprès de nos amis. Bien sûr, je ne vais pas me mentir à moi-même et me dire que ça ne me fait rien qu’il ne m’est pas fait de cadeau mais avec Ryô je suis habituée à cela. Bien que notre situation ait évoluée, on n’en est pas encore à se faire des cadeaux normalement.  

Moi, je lui en fais tous les ans mais il est rare qu’il me rende la pareille. Je ne m’en vexe pas même si j’ai toujours l’espoir d’être surprise.  

Je tourne et je vire mais le sommeil ne vient pas. Je décide de me lever et de commencer la cuisine du repas de midi. Ça me permettra de ne pas être trop en retard, vu qu’il est déjà 2h du matin.  

Quand j’arrive dans le salon, je remarque qu’une branche de gui a pris position au-dessus de la porte d’entrée. Je suis surprise mais pas tant que ça, finalement, chassait le naturel il revient au galop. Je te vois bien accueillir toutes nos amies pour leur voler un baiser.  

Rageusement je la détache et je vais pour la mettre à la poubelle quand une idée me trotte dans la tête…oserai-je ?  

 

Je cuisine pendant deux heures puis mes yeux me trahissent et je repars dans ma chambre pour quelques heures de sommeil sans rêves.  

Ce n’est qu’en entendant des bruits dans le salon que j’émerge difficilement. Je me lève au radar pour voir ce qui se passe quand je te vois en train de préparer la table. Je me frotte les yeux et je regarde l’heure avant de pousser un cri.  

 

-Merde ! Suis à la bourre !  

 

Tu me regardes en souriant et je me précipite dans la salle de bain. Nos amis arrivent dans moins d’une heure, c’est la catastrophe.  

 

 

 

 

J’ai été étonné de ne pas entendre de bruit alors que le jour était déjà bien présent. Je me suis levé en trainant les pieds et en passant dans la salle de bain, j’ai compris que tu ne t’étais pas encore levée.  

Il est déjà 10h15 et nos amis seront là pour midi. J’hésite… Je te réveille ou je te laisse dormir ?  

Je pars me préparer un café dans la cuisine et je remarque que tu as déjà tout préparé pour le repas, il ne reste pas grande chose à faire. Je décide donc de te laisser dormir et je prends un peu de temps pour moi avant de faire les finissions. Une fois terminé, je m’éclipse pour aller chercher mon plan B. En moins de trente minutes, je reviens à l’appartement et tu n’es pas encore debout. Ce n’est tellement pas toi que cela me fait sourire. Je prends sur moi et je mets la table comme tu l’aurais fait et je ne lève la tête qu’en entendant crier.  

 

-Tout va bien, j’ai presque fini. Va te préparer, un café t’attend.  

 

Je vois de l’incrédulité dans ton regard et de la fierté aussi, ce qui me touche plus que de raison. Je n’ai pas fait plus que tu n’aurais fait mais comme je ne t’ai pas habitué à ça, je comprends que tu sois sans voix.  

Tu pars dans la salle de bain telle une furie et je repars dans la cuisine te faire couler un café. Quand tu arrives, tes cheveux sont encore humides et tu es diablement sexy dans ta tenue beaucoup plus sage que la veille mais qui pourtant te sied à merveille. Pantalon taille haute et chemisier blanc avec des broderies argentées.  

 

-Eriko ?  

-Oui, elle me l’a offert pour Noël.  

 

Tu prends ton café en me remerciant et tu t’affaires à réchauffer ce qui doit l’être et mettre le reste dans divers plats.  

Alors que je m’apprête à sortir de la pièce, tu me retiens par ma manche.  

 

-Merci Ryô… Tu aurais pu me réveiller…  

 

Je te sens fébrile et je suis touché par ton regard rempli d’amour. Le temps suspend son envol et le moment est idéal. Il n’y a que très peu de distance entre nous, je n’ai qu’à me pencher pour t’embrasser. J’hésite. Une seconde de trop, tu t’avances en premier et tu déposes encore ton baiser sur ma joue. Mais étrangement cette fois tu n’es plus si loin de ma bouche, tu as frôlé la commissure de mes lèvres. Est-ce fait exprès ? Nos regards se connectent et le rose arrive sur tes joues.  

Alors que je vais prendre une initiative, on frappe à la porte et la voix de Mick nous fait sursauter.  

 

-Y a quelqu’un ?  

 

Le moment est passé, je soupire. Tu pars accueillir nos amis et je reste quelques secondes, seul, à ruminer mon manque de courage. Mais finalement on avance.  

 

 

 

 

Tout le monde est là, les bras chargés de nourriture, des rires et sourires envahissant le salon. Je suis heureuse de tous les avoir à la maison même si on est un peu serrés. Contrairement à l’année dernière, Saeko et Reika sont là, elles n’iront voir leur famille que pour le nouvel an. Le professeur a aussi accepté l’invitation et il fait le pitre devant les femmes présentes.  

Je te cherche des yeux mais je ne te vois pas. Je repense à ce qui s’est passé dans la cuisine et je rougis. Ai-je rêvé ? J’ai eu l’impression que tu voulais m’embrasser.  

Tu m’as laissé dormir, tu as mis la table et finis de préparer les toasts. Je ne te reconnais plus. Que me prépares-tu aujourd’hui ? J’ai envie de te voir, j’ai envie de me connecter à toi.  

 

-Kaori ? Kaori ?  

 

La voix d’Eriko me fait revenir sur terre et on commence à parler chiffons et décoration.  

L’apéritif arrive en même temps que toi. On ne fait que se croiser et je n’arrive pas à te voir plus de deux minutes au même endroit. Je ne sens frustrée comme en manque et je n’arrive pas à profiter de ce repas entre amis. J’ai besoin de te toucher. Je n’ai jamais ressentie ça. Plus qu’une envie mais vraiment un besoin.  

Kazue remarque mon trouble et me demande si je vais bien. Je mets ça sur mon manque de sommeil et je pars me réfugier dans la cuisine pour ramener la suite des plats.  

 

Je m’accroche au plan de travail et j’évacue mon stress. Je ne me l’explique pas mais je me sens étourdie.  

 

-Ça va ?  

 

Ta voix est douce et inquiète. Tu es derrière moi et ta proximité fait accélérer mon cœur. Je ne comprends pas pourquoi je suis si tourmentée.  

 

-Oui…  

-Kao ?  

 

Je me tourne vers toi et nos yeux se connectent à nouveau. Je me perds dans la profondeur de ton regard. Ce que j’ai cherché depuis l’arrivée de nos amis, est là en face de moi. Je glisse ma main dans la poche de mon pantalon et j’attrape ce qui s’y trouve. Je veux sortir de ma zone de confort, j’ai besoin de comprendre cette nouvelle connexion entre nous.  

Je vais pour avancer quand la porte s’ouvre sur Miki qui vient nous chercher.  

 

-Ben alors, vous faites quoi ?  

 

J’entends ton soupire et je comprends alors que toi aussi tu attendais quelque chose. Je te regarde à nouveau et je vois que tu me souris. Je ne sais pas pourquoi mais à ce moment-là je sais que nous sommes enfin sur la même longueur d’onde.  

 

Le reste du repas est plus détendu et je me sens plus à l’aise. Je profite enfin du moment et de mes amis. Mick fait encore l’idiot, les filles racontent des anecdotes. Le Doc se met à danser sous nos rires et toi tu restes calme et tu discutes simplement. Je n’ai même pas le souvenir que ce soit déjà arrivé, toi sérieux et calme au milieu de nos amies, toutes aussi jolies les unes que les autres. Je ne peux m’empêcher de te regarder et de sourire bêtement. Si seulement cela pouvait être ainsi tout le temps maintenant.  

 

 

 

 

Je sens ton regard sur moi et je me force à ne pas lever les yeux sur toi. Je donnerai tout pour que ce repas de Noël soit fini et que le moment qu’il y a eu dans la cuisine, se représente. Je me sens prêt. C’est idiot mais il m’en aura fallu du temps pour avoir ce courage d’ouvrir enfin mon cœur. Et maintenant que je veux avancer, je suis impatient comme un enfant devant ses cadeaux de Noël.  

Saeko me parle, je n’y prête qu’une oreille car je te vois te lever pour aller chercher les desserts. J’ai envie de te suivre, j’ai envie de te sentir encore contre moi. Puis, je me demande si ce n’est pas le moment que j’attendais pour mettre mon plan en action. Bien sûr, j’aurai aimé que l’on soit seuls mais finalement le faire devant nos amis serait surement un signe rassurant pour toi et te ferait comprendre que je suis sérieux.  

Je me lève et j’attrape Mick par le col. Je lui glisse un mot à voix basse et son visage surpris me fait rire. Il se fige et fini par acquiescer avant de se poster devant la porte de la cuisine. Quand tu en sors, il te prend les plats des mains et avec un clin d’œil tu repars dans la cuisine me laissant le temps de fixer mon précieux sur la branche la plus haute du sapin.  

Une fois le dessert servi et mangé, je prends ma coupe de champagne et je tape une baguette dessus pour faire le silence à table. Je suis nerveux. Tu le sais, les discours et moi, ça fait deux. Mais il faut que je répare une injustice, je n’ai pas le choix.  

 

-Excusez-moi, j’ai un petit mot à dire.  

 

L’assistance se tait et me regarde, surprise. Tu me regardes aussi interloquée.  

 

-Hier, on m’a fait comprendre que j’étais un idiot qui ne méritait pas la partenaire que j’ai. Et vous avez tous raison.  

 

Me tournant vers toi, je me racle la gorge, tes pommettes sont rougies.  

 

-Kao, j’ai un présent pour toi. Pour te remercier de supporter l’idiot que je suis. Viens.  

 

Je te tends la main et je te guide au sapin. J’y ai posé un petit paquet pas plus gros qu’une boite d’allumettes. Voilà mon plan B… Qui devient mon plan A.  

Nos amis nous regardent, attentifs. Je suis nerveux et j’ai peur de ne pas aller jusqu’au bout. J’ai peur de me dégonfler encore une fois.  

Tu t’approches du paquet, tremblante. Tu ne t’y attendais pas, je vois tes gestes incertains comme si j’allais encore me moquer de toi. J’aimerai te rassurer mais j’en suis incapable. Finalement, faire ça en public, n’est peut-être pas la meilleure idée du siècle.  

Tu prends la boite et tu défais le ruban. Puis, tu ouvres l’écrin. Ton regard se trouble, je vois les prémices des larmes qui ne demandent qu’à couler. Ce cadeau n’a rien d’extraordinaire. Un pendentif en forme d’ange. Simple sans grande valeur mais si symbolique.  

Tu te tournes vers moi, je me rapproche. Une larme coule de ta joue et je l’arrête avec mon pouce, laissant ma main sur le coté de ton visage.  

 

-Merci.  

 

Je me contente de te sourire, je n’ai pas les mots. J’aimerai te faire lever les yeux mais je n’ose pas. C’est sans compter sur Miki, qui nous donne un coup de pouce.  

 

-Oh ! Une branche de gui ! Qu’est-ce qu’elle fait dans le sapin ?  

 

Nous levons les yeux en même temps, le sapin étant plus petit, le gui arrive à mon épaule, je vois le trouble t’envahir. Tu as peur, je le comprends, je t’ai tellement habitué à te décevoir. Mon hésitation est palpable, surtout quand j’entends Mick m’encourager à t’embrasser. Ma main est toujours sur ta joue et nos yeux se connectent à nouveau. Tu comprends que je ne vais pas aller jusqu’au bout et je sens que tu t’éloignes de moi. Je me maudis, je suis un lâche.  

 

 

 

 

Tu hésites. Pourtant cette branche de gui, juste au-dessus du cadeau, n’est pas de mon fait. Alors pourquoi la mettre là si ce n’est pas pour provoquer ce baiser ? Une plaisanterie ? Veux-tu encore me faire souffrir ? Devant témoins ? Non… je le vois dans tes yeux sombres. Tu as peur. Le grand Ryô Saeba a peur. Tu es comme moi, finalement. Tu en as envie, tu veux avancer mais tu as peur.  

J’entre ma main libre dans ma poche et je touche du bout des doigts la branche de gui subtilisée dans la nuit. Je vois qu’en m’éloignant de toi, ta main se détache. Tu vas faire marche arrière.  

J’inspire un peu d’air et je tends mon bras au-dessus de nos têtes, le gui dans la main.  

 

-Deux brins de gui, ça donne quoi ?  

 

Ma voix est basse, toi seul m’entend. Tu me regardes surpris puis ta main reprend sa place, chaude et protectrice sur ma joue.  

Je n’entends plus rien autour de nous, je ne vois plus rien à part toi. Comme au ralenti, je vois ton visage se rapprocher du mien.  

 

 

 

 

Tu l’as fait ! Tu me donnes le courage que je n’ai pas. Tu rentres dans mon jeu, idiot et puéril. Tu tends du gui au-dessus de nos têtes pour me dire que tu es prête, toi aussi.  

Je me replace contre toi, j’oublie tout le reste. Il y a que tes yeux et ton sourire. Et tes lèvres. Tes lèvres qui me hantent depuis si longtemps. Je n’ai plus peur, je suis impatient, je veux gouter à ta douceur et m’enivrais de ton odeur.  

J’avance mon visage près du tien et je pose ma bouche délicatement contre la tienne. C’est tendre, léger, chaud. Je veux que le temps s’arrête, je veux rester contre tes lèvres pour l’éternité.  

 

Un baiser. Puis un autre, puis des applaudissements et des cris de joie. Je me sépare à regret de toi et on se tourne vers nos amis qui sont en liesse devant le spectacle que l’on vient de leur offrir. Je dois avoir un sourire idiot sur le visage mais je n’en fou, je suis bien. Heureux et entier, enfin. Je te regarde et je te vois gênée d’être le centre d’attention, alors je t’attire dans mes bras pour te protéger.  

 

-Ça suffit ! Prenez du chocolat et Mick fait des cafés !  

 

Les rires arrivent et je dépose un baiser dans tes cheveux.  

 

-Tu veux que je te le mette autour du cou ?  

 

Tu me regardes surprise et je te désigne le pendentif qui est encore dans ta main. Je te le prends et je me place derrière toi en faisant bien exprès de toucher le velouté de ta peau dans ton cou avant de refermer le bijou. Tu frémis et je te garde contre moi.  

 

-Merci.  

-Merci à toi mon ange et joyeux Noël. 

 


Chapitre: 1


 

 

 

 

 

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