Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: CHANLYR

Beta-reader(s): Lifetree, Libellule

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 8 chapitres

Publiée: 30-01-05

Mise à jour: 02-10-05

 

Commentaires: 38 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: Cette fic est inspirée d'un poème anglais. Un homme, une femme qui s'aiment d'un amour inavoué, un pressentiment, une légende et tout se jouera la veille de la Saint-Agnès

 

Disclaimer: Les personnages de "On the Eve of Saint-Agnes" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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Que veut dire HFC?

 

C'est le nom du site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: On the Eve of Saint-Agnes

 

Chapitre 1 :: Prélude

Publiée: 30-01-05 - Mise à jour: 30-01-05

Commentaires: L'idée de base est un poème anglais du même titre écrit par un certain Keats. C'est un défi personnel que je me lance. J'espère que vous la suivrez avec plaisir. Je n'écris pas plus vite que mon ombre alors soyez patient pour les majes ^_^. Je fais le maximum. Kisouuuu spécial à Tamia, à Libe, et à Life.

 


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Par delà les mers et les montagnes, une ville où tradition et modernité se côtoient. Une ville où les gratte-ciel rivalisent de menace, projetant leurs ombres glaciales sur les maisons traditionnelles en bois, les auberges et les jardins. Dans cette ville, Shinjuku, un quartier en pleine mutation.  

 

La froidure de l’hiver laissait des congères décorer les vitres de l’appartement, situé en plein centre de Shinjuku. Les arbres, dont les branches et le feuillage étaient recouverts d’un léger manteau givré, appelaient à la contemplation. L’herbe, blanchâtre, narguait les passants qui auraient aimé ce jour-là se trouver sur les pistes de Honshu à dévaler les pentes enneigées. Le ciel d’un bleu limpide, illuminé par la clémence de l’astre de feu, aveuglait les quelques prunelles qui s’aventuraient à le regarder.  

 

Debout devant la fenêtre, une jeune femme observait la vue. Elle sirotait une boisson chaude en attendant que son partenaire daigne se lever. Elle tournait la tasse brûlante entre ses mains de temps à autre pour mieux en apprécier la chaleur. Une mission les attendait, il fallait se préparer. Bien que chaudement vêtue, la fraîcheur de l’air lui traversait la peau. Elle frissonna légèrement.  

 

Kaori ne se sentait pas bien cette matinée-là. Elle avait un mauvais pressentiment. Des personnes de son entourage non professionnel lui auraient dit qu’elle se faisait trop de soucis, ou bien qu’elle se trompait, ou encore qu’elle se montrait superstitieuse. En résumé, qu’elle devait surmonter ses frayeurs. Sa famille professionnelle au contraire l’écouterait, essayerait d’en apprendre plus, lui demanderait d’être prudente, de ne pas participer à cette mission, de rester en retrait. Kaori poussa un profond soupir, ne sachant pas ce qu’elle devait faire. Au fil du temps, elle avait appris à déchiffrer ces augures, bons comme mauvais. Or dès qu’elle en ressentait un avec une telle puissance, il se réalisait. Devait-elle en parler à Ryô ? Dehors, les oiseaux gazouillaient, le soleil étincelait, les promeneurs souriaient. Dans l’appartement, le silence. Non, elle n’en parlera pas. Non il ne portera pas son attention sur elle. Je ne dois pas le détourner de la mission.  

 

Etait-ce la mission elle-même ? Le départ imminent ? Le mois de janvier qui annonçait une nouvelle année de joie mais aussi de douleur ? Elle ne saurait le dire. Elle détourna le regard de la fenêtre et le posa avec nostalgie sur cette pièce qui avait vu la naissance de City Hunter ce jour si funeste du 31 mars. La Roue de la Fortune s’est une seconde fois enrayée. Une vie, une mort, une naissance. Son anniversaire rimait avec décès. Tout à coup, une pensée lui tonna dans l’esprit. La mort est mon chemin. Si Ryô reste avec moi, il est condamné à … Elle ne put achever sa phrase. Elle soupira comme pour évacuer ce trop-plein de mélancolie, de pensées négatives, et se dirigea vers la chambre de Ryô.  

 

Lorsqu’elle ouvrit la porte de sa chambre, les stores étaient baissés et la pénombre régnait. Elle entendit le souffle paisible de Ryô. Pour une fois, il ne jouait pas les idiots. Cela la décontenança un peu plus. Mue par cette soudaine et irrésistible envie de se jeter dans ses bras, elle s’approcha du lit. Ryô commença alors à s’agiter. Elle eut un mouvement de recul. Un simple drap recouvrait son corps. Son attention s’y fixa et elle le contempla avec une telle intensité qu’une double image apparut, son contour se détacha en négatif. Ce n’était plus un être de chair et de sang qu’elle voyait mais une ombre revêtue d’un linge blanc. Il était devenu à ses yeux un corps immatériel. Elle prit peur, recula davantage et se cogna contre le meuble de la bibliothèque.  

 

Ryô se réveilla en sursaut, dégainant son arme à une vitesse fulgurante et la pointa droit sur elle, entre ses deux yeux. Aucune expression n’était visible sur le visage de Ryo.  

 

« Ne refais jamais ça ! lança–t-il froidement, malgré une note d’inquiétude dans la voix.  

 

« Je suis désolée Ryô, commença-t-elle, confuse. Ce n’était pas dans mes intentions de te réveiller de la sorte. »  

 

C’était la première fois qu’il se laissait surprendre après tant d’années. Cet appartement, son repère comme il l’appelait autrefois, était devenu un espace vital depuis l’arrivée de Kaori. Sa présence avait humanisé ce lieu de perdition. Elle avait paisiblement réussi ce tour de force qu’était d’y imprégner son aura. Il réalisait qu’à présent il ne pouvait plus s’en passer. Et en cette veille de départ, il avait ressenti une sérénité telle qu’il avait baissé sa garde. Il rangea son arme avec calme, le teint pâle.  

 

« Kaori ? »  

 

Elle esquissa un sourire. Ryô s’accouda.  

 

« Kaori ?! Un câlin du matin made in L’Etalon N°1 du Japon, ça te dirait ! » proposa-t-il avec sérieux.  

 

C’en était trop pour la jeune femme. Il recommence avec ces élucubrations tentatrices. Et il lui devenait de plus en plus difficile de résister à cette tentation. Ses yeux se plantèrent dans ceux de son partenaire. Pouvait-il seulement y lire ses pensées en cet instant ?  

 

Ce temps de silence jeta le trouble dans l’esprit de Ryô. Pourquoi ne l’écrasait-elle pas de sa massue anti-pervers ce matin ? Elle soutint son regard et les secondes commençaient à s’égrener. Elle fit un pas en avant et tendit la main vers la porte pour en saisir la poignée. Ryô se redressa, fixant toujours Kaori. Aucun d’eux ne voulait céder le premier. Il vit un délicat rose iriser ses joues. A son tour, séduit, il ébaucha un sourire. Et, alors qu’elle quittait sa chambre, il l’entendit dans un souffle dire :  

 

« Ton déjeuner est prêt. »  

 

Quand Ryô eut terminé d’avaler son petit-déjeuner pantagruélique, Kaori s’affaira dans la cuisine à laver la vaisselle, à essuyer les couverts, à ranger, balayer, lessiver pour se diriger finalement dans le salon.  

 

La matinée touchait à sa fin. Ryô s’engouffra dans la salle de bain, réveilla son corps d’une douche délicieusement chaude, enfila un caleçon et retourna ainsi vêtu dans sa chambre finir de se préparer. Kaori ouvrait la porte-fenêtre du salon lorsque son regard croisa ce corps sculptural quasi nu qui déambulait dans le couloir. Elle n’osa lever davantage les yeux puis elle sentit une chaleur animer ses joues. Elle détourna son regard aussi rapidement qu’elle le put. Mon frère, savais-tu ce à quoi je m’engageais lorsque tu m’as confiée à Ryô ?  

 

Elle referma la porte et boucla le dernier sac dans le salon. Ils voyageraient léger. D’ailleurs, ils n’avaient d’autre solution que de s’y rendre en bateau. Il était hors de question de prendre l’avion et Kaori avait éloigné cette possibilité dès qu’ils avaient appris la destination. Ils loueraient une voiture dès leur arrivée pour plus de sécurité. Ils avaient tout préparé. Un détail cependant leur avait échappé et Kaori s’en aperçut alors qu’elle posait les sacs près de la porte. Oui, ils avaient pensé à tout sauf à ça.  

 

Les mœurs étaient encore très traditionnelles là-bas. Comment allaient-ils procéder ? Se faire passer pour des touristes ? Elle haussa les épaules. Pourquoi pas ! Pour un couple d’amoureux ? Elle sourit à cette pensée. Pour de jeunes mariés ? Son visage devint radieux. Un groupe d’étudiants ? Elle fut sceptique. A deux c’est un peu mince et à notre âge, on éveillerait les soupçons. Elle fit non de la tête et grimaça. Ce sera Ryô qui tranchera ! , finit-elle par se dire.  

 

Ryô réapparût, fagoté de ses éternels tee-shirt rouge, jeans et veste bleue. Debout au pied de l’escalier, en retrait, il regardait Kaori s’agiter et s’amusait à observer ces différentes expressions tout en se demandant ce qui lui passait par la tête. Jouait-elle une scène à elle toute seule ?!  

 

Saeko s’était occupée de réserver et de payer les billets. Elle avait une nouvelle fois fait appel au couple de nettoyeurs avec l’aval de son supérieur. Alors que City Hunter s’apprêtait à quitter leur appartement, Saeko apparut sur le seuil de la porte. Mise en valeur par un tailleur bleu nuit dont la jupe soulignait le galbe de ses jambes et la veste cintrée accentuait sa fine taille pour avantager sa poitrine, elle les salua d’un sourire complice. Au grand étonnement de Kaori, Ryô garda ses distances. Saeko tendit une enveloppe à Kaori, le visage détendu. Par réflexe, cette dernière l’ouvrit, et prit en main les deux billets. Elle vérifia le jour, l’heure du départ et ceux du retour puis ses yeux se portèrent sur le nom de réservation. Elle regarda alors Saeko, puis Ryô, à nouveau Saeko et finalement les billets. Ryô qui interpréta justement son geste, se mit à sourire chaleureusement. Quant à Kaori, ses joues se voilèrent d’une légère teinte carmin. Avant que cette dernière n’ait eu le temps de prononcer la moindre parole, Saeko s’éloigna, leur faisant signe de la main en guise d’au revoir. Kaori rangea alors délicatement les billets dans l’enveloppe.  

 

« Tu le savais ? » demanda-t-elle d’une voix blanche, les yeux rivés sur l’enveloppe.  

 

Il trouvait Kaori beaucoup trop tendue. Certes, ils savaient que leur mission serait délicate, et ils avaient pensé, préparé et planifié leur intervention. Ils partaient armés. Mais il ressentait autre chose et ne pouvait mettre un mot dessus. Kaori, muette quant à ses sentiments, demeurait un vrai mystère dans ces moments là !  

 

« Non, mais à ta réaction, je me doute de ce que Saeko a encore manigancé … Pourquoi faut-il que cela tombe toujours sur moi ?! »  

 

Les poings levés au ciel, il fit mine d’implorer les dieux et de pleurer à chaudes larmes. La réaction de Kaori, véritable réflexe conditionné, ne se fit pas attendre.  

 

« Quel crétin ! Mais il ne changera donc jamais ! Ce qu’il peut m’énerver !! J’ai hérité d’un jamais-content obsédé », dit-elle, soulagée d’une gigantesque massue qui alla percuter Ryô de plein fouet, l’encastrant dans la porte d’entrée qui vola en éclat sous l’impact.  

 

« Ah ben, comme ça, on n’a plus besoin de l’ouvrir. Ah ah, ah ah… , gloussait-il bêtement. C’est déjà fait !!! » conclut un Ryô ricanant alors qu’il se remettait les vertèbres en place.  

 

Kaori avait chargé les bagages dans la voiture et y prit place. Ryô mit le moteur en marche et ils quittèrent leur immeuble. Dans le rétroviseur, Kaori vit s’éloigner Shinjuku, leur quartier, puis ce fut au tour de leur ville de disparaître sous l’insoutenable clarté du ciel. Un pincement au cœur, le pressentiment de Kaori revint tout à coup comme martel en tête.  

 

 


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