Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: CHANLYR

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 5 chapitres

Publiée: 25-11-06

Mise à jour: 12-11-07

 

Commentaires: 28 reviews

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RomanceGeneral

 

Résumé: Suite à un naufrage, Ryô se retrouve sur une île déserte, ignorant si sa partenaire a survécu...

 

Disclaimer: Les personnages de "Ô ma mie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: ô ma mie

 

Chapitre 1 :: Chapitre 1

Publiée: 25-11-06 - Mise à jour: 26-11-06

Commentaires: Je relève un défi (Seul avec ma folie) en solo. Il est fort probable que vous y trouviez un manque de détails, de transitions. J’y remédie mais je fais mienne l’intitulé d’une émission de MOF « on ne peut pas plaire à tout le monde » ^_^ alors merci par avance à celles et ceux qui ont plaisir à suivre cette aventure, bisous par avance. P.S. 1: merci au quatuor qui a provoqué indirectement le démarrage de cette fic. P.S.2: Merci Life pour ce sublime thème, j'espère que ce que tu liras te plaira. Kiss

 


Chapitre: 1 2 3 4 5


 

Il marchait mais son pas était si lourd qu’il n’avançait pas. En fait, si, il avançait, millième de millimètre par millième de millimètre, aux prix d’effroyables efforts. Obligé de s’agripper aux quelques prises qui se présentaient à lui, des poignées de portières. La rue semblait déserte, le silence oppressant. Enfin le trottoir sur lequel il était paraissait plongé dans un vide étouffant parce que, sur le trottoir d‘en face, les gens grouillaient à leurs occupations, il aurait pu entendre la vie grondée de toute sa jouissance. Il marchait dans les airs alors que ses mains agrippaient désespérément ces poignées, puis ces rétroviseurs, mais après, cet espace qu‘il fallait combler pour atteindre les prochaines poignées, comment ferait-il ? Rester au contact du sol, à tout prix. Maîtriser la panique qui s’emparait de lui. Il ne voulait pas partir. Alors, il continuait de fournir de prodigieux efforts, tirant sur ses bras pour n’amorcer finalement qu’un soupçon de pas. Le corps penché en avant, il semblait contrer les bourrasques de vent qui n’existaient pas. S’il y en avait eu, elles auraient en revanche dû lui favoriser sa progression. Mais non. Rien. L‘absence. Son regard, invariablement, se planta sur une silhouette aux courbes féminines dans le lointain. Il lui aurait été si simple de tendre le bras et de la toucher. Les distances étaient tronquées. Mais cela signifiait lâcher prise et il s‘envolerait dans cette immensité où il aurait tout à recommencer, où il devrait nager pour retrouver un point d‘ancrage. C’était ridicule de nager la brasse dans les airs, il le savait, mais c’était la seule solution qu’il avait trouvé pour atterrir. Encore un effort, il y était presque. Il pourrait lui saisir le bras, la taille, son corps, enfin, la toucher, la voir. Il ouvrit la bouche. La puissance qu’il devait dégager pour soulever un pied était incommensurable, il happait littéralement l’air quand soudain, il fut submergé par une déferlante.  

 

Il hurla tandis qu’il ouvrait les yeux, sursautant comme un ressort, en sueur, droit comme un I, pour se découvrir assis au milieu de nulle part, sur une plage de sable fin, avec pour seul horizon, deux infinis bleutés d’une pureté intense qui se rencontraient. Il porta une main à son front dont les perles de sueur lui assurèrent qu‘il était revenu dans le monde réel, que ce n’était qu’un cauchemar. Il tourna la tête fébrilement, à droite, à gauche, personne. Alors il se leva, précipitamment, regarda plus loin, son regard inquiet glissa le long de cette étendue sablonneuse qui s’étirait à perte de vue. Personne. Il plissa les yeux, aperçut une ombre dansante, au loin, le cœur bondissant dans sa poitrine, il se rua dans cette direction pour finalement découvrir avec dépit que ce n’était qu’un tronc d’arbre déchu qui vibrait sous la chaleur accablante. Il n’entendait même pas le chant de la mer dont les brisants, paisiblement et inlassablement, s’échouaient sur la plage, ondulant autour de ses pieds, léchant sa peau avant de se retirer comme une caresse. Où était-elle ? Un froid glacial le traversa de part en part.  

 

Et lui, où était-il ? Que s’était-il passé ?  

 

Un terrible crissement de tôle résonna dans sa tête. Tout son corps s’hérissa. Des cris, des pleurs, des hurlements déchiraient l’air. Des paquets d’eau ininterrompus avalèrent les couloirs, dévalèrent les escaliers, s’engouffrèrent dans les cabines. Il eut juste le temps de lui saisir le bras, de courir vers la sortie de secours, d’ouvrir une de ces épaisses portes, de la refermer aussitôt pour qu’elle se plaque contre ces torrents d’eau, pour ensuite enfin accéder aux ponts. Aucune parole n’était échangée, seul l’instinct de survie les guidait. Apeurée elle devait l’être mais elle se gardait bien de le montrer même si son regard la trahissait malgré elle. Elle lui serrait la main avec une force impressionnante, il lui tenait la main avec une vigueur qu‘il ne se connaissait pas. Surtout ne pas la lâcher. Les parois défilèrent sous leurs yeux avides de la lumière qui jaillirait, qui leur prouverait que cette course éperdue contre la mort n’était pas vaine, que la vie était au bout du chemin. Le paquebot grondait, agonisait dans un râle inhumain, sombrant avec une lenteur irréelle dans l’obscur liquide qui garderait captif à jamais les passagers aux visages tordus de peur, ceux dont le corps et l’esprit avaient perdu la bataille contre ce monstre marin assoiffé de victimes, ce gouffre béant, cette gueule froide et impartiale. Il semblait punir les humains pour ce dépeuplement outrancier qu’ils pratiquaient, pour cette saleté humaine, cette souillure industrielle, cet empoisonnement de la faune et de la flore qu‘il protégeait depuis des siècles. Ses réserves s’épuisaient.  

 

Soudain la lumière. Le vent frais, revigorant. Soulagés, ils reprirent leur souffle un court instant, se rassurant d’un regard tendre malgré l’appréhension qui leur tenaillait le ventre. Une confiance aveugle en l’un l’autre. Des larmes embuèrent sa vue, elle voulut les chasser d’un geste rageur, elle était toujours d’une sensibilité déplacée, mais il retint son geste. Il aimait ce trop-plein d’émotions. Elle n’en était que plus vivante et plus sincère à ses yeux. Au milieu des balustrades déchiquetées, alors que certains passagers leur hurlaient de les rejoindre sur l‘unique embarcation de sauvetage qui restait, il approcha son visage du sien pour cueillir avec une infinie tendresse les larmes qui maintenant ruisselaient sur ses joues. Ses mains encadrèrent ce visage angélique qu’il n’avait de cesse de caresser, dernière certitude de sa présence, avant que ses lèvres ne viennent la rassurer d‘un amour enfin libéré, promesse qu’elle voulait éternelle. Puis ils s’élancèrent vers l‘avant du bateau, toujours main dans la main, enjambant dans un équilibre précaire les débris de la manche à air, les bois de la terrasse démantibulée, vers les voix qui les encourageaient à sauter par dessus bord, le navire menaçant de s’écarteler tout entier.  

 

Alors ils se lâchèrent, dans un dernier regard où chacun criait son espoir. Ils se donnaient rendez-vous, à la surface de l’eau ils se rejoindraient, occultant délibérément l’inéluctable mort qui les attendrait si par malheur l’un deux se retrouvait emporté dans le sillon fatal du paquebot. Plongeon parfait. Il fit surface le premier, déjà il commençait à tourner sur lui-même, les battements de son cœur s’accélérèrent. Elle n’avait toujours pas refait surface. Il scruta alors, le cœur serré, l’étendue bleutée. La crête des vagues scintillait d’étoiles lumineuses, il en était presque aveuglé. Enfin il la vit, jaillir de l’eau telle une naïade hors de sa fontaine, rayonnante de vie tandis qu‘elle reprenait sa respiration. Il vit son visage s’obscurcir, elle ne le voyait pas encore. A son tour, elle pivota sur elle-même et son visage s’éclaira d’un merveilleux sourire, ce n’était plus une naïade qui s’offrait à son regard, mais Vénus elle-même. L’eau était si froide, l’air si froid, ses vêtements entravaient ses mouvements mais aussitôt, elle allongea le bras et nagea un crawl rapide pour le rejoindre. Ensemble, ils atteignirent l’embarcation, les rescapés leur saisirent les bras, les hissant à bord avec vigueur. Un soulagement général les accueillit. Les yeux dans les yeux, ils se souriaient, comme s’ils se remerciaient l’un l’autre d’être en vie. Puis elle se blottit dans ses bras qui l‘appelaient, heureuse mais submergée par l’émotion, entourée par ce corps dégageant une chaleur bienfaisante. Ils se réchauffaient de cette peur qu’ils avaient traversée, se berçant l‘un l‘autre au rythme apaisant de leur respiration. Ils étaient seuls au monde dans ce petit canot.  

 

A tour de rôle ils avaient ramé. Ensemble ils avaient chanté, conquérant le sommeil sous le sifflement du vent. La mer se grisa, le vent se levait, l’horizon se chargeait de nuages lourds de pluie. Aucune terre n’était en vue. Avec hargne, les coups de rame s’accélérèrent mais vers quelle destination ? Ils voyaient un rideau de pluie voiler de plus en plus l’immensité. Un coup de vent glacial les surprit. Bientôt, le voilage s’épaissit au point d‘être un rideau noir. Le gros grain les rattrapa, cognant la frêle embarcation de sa grêle tandis qu‘un vent de découragement s‘abattit sur l‘équipage. Amoindris par les incessants coups de rame, ils se groupèrent comme un seul homme alors que deux autres s’efforçaient de maintenir le cap. Trempés et frigorifiés, ils claquaient des dents. Certains tentaient de se réchauffer en s’assenant des claques sur la peau, un grand coup de fouet faisait circuler le sang, d’autres par des frottements continus et rapides des mains sur leur corps. En vain. Les tissus gorgés d’eau claquaient au vent, propageant une onde froide.  

 

Dans la lueur crépusculaire, tous laissèrent échapper un cri de surprise quand l’embarcation hoqueta, soulevée par un puissant courant marin. Quelques passagers agrippèrent alors son rebord, les regards débordant d’incertitude s’interrogèrent dans un silence de plomb. Il resserra alors son étreinte, usant son corps comme bouclier, dans l’indicible crainte qu’elle ne s’échappe contre son gré. « N’abandonne jamais, quoi qu’il advienne… Promets-le moi. » lui murmura-t-il. « Je te le promets. » Le canot tanguait de plus en plus fort. Les secondes passèrent aussi lentement que les heures puis, tout à coup, la mer sembla se calmer. L’ogre avait englouti assez de chairs fraîches, le ciel redevenait clément alors que la mer à nouveau d’huile s’animait de quelques rides. Tous relâchèrent leur attention, un rire de soulagement éclata comme le tonnerre à leurs oreilles pour se propager à travers chacun d’eux comme un torrent de montagne bondissant de roche en roche, pour se terminer en cascade. Tous déchargèrent alors leur tension dans ce rire communicatif. La respiration était plus sereine. L’espoir revint d’autant plus fort quand une femme s’exclama d’une voix qui avait grand peine à croire ce qu’elle disait :  

 

« Terre !! »  

 

Leurs visages incrédules se tournèrent alors dans la direction que montrait le doigt pointé, les yeux se plissaient pour mieux entrapercevoir cette terre bénite que la nuit tentait de leur dissimuler. Elle leva son regard sur lui et son cœur se gonfla d’amour lorsqu’elle rencontra son sourire d’ange.  

 

Sauvés.  

 

Motivés par cette découverte, le cœur en liesse, ils recouvraient l’énergie perdue et ramèrent le cœur léger en direction de cette terre, présent des cieux. Savourant ce doux répit, leurs paupières se fermèrent d’un sommeil engourdi tandis que la nuit saphir les enveloppait de son lumineux manteau d’étoiles.  

 

Ce fut alors qu’un récif déchira l’embarcation par le fond. A nouveau, la mer ouvrit ses bras. Ils se lâchèrent un bref instant sous l’impact. Le regard effrayé, le corps raidi sous le coups de l’angoisse, Kaori se retrouva séparée de Ryô et la noirceur bleutée la prévint de distinguer quoi ou qui que ce soit. Elle eut beau appeler, hurler, rien, aucune réponse.  

 

 


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