Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 10 chapitres

Publiée: 08-02-07

Mise à jour: 24-04-07

 

Commentaires: 181 reviews

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ActionDrame

 

Résumé: Un gros bonnet du Milieu est arrêté... L'unique témoin s'enfuit... City Hunter va plonger au coeur de cette affaire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Saouviens toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Souviens toi

 

Chapitre 1 :: Un an...

Publiée: 08-02-07 - Mise à jour: 08-02-07

Commentaires: Salut à tous ! Me voici de nouveau parmi vous pour vous offrir cette toute nouvelle histoire. J'espère qu'elle vous plaira et saura vous tenir en haleine. Laissez moi vos impressions. Gros bisous à tous et bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Une nuit sans lune s’était emparée de Shinjuku alors que fleurissaient de ci de là, les lumières dans les appartements ; les lampadaires, haut perchés, encadraient les diverses rues et avenues encore animées malgré l’heure tardive et la voix éraillée des premiers éméchés montaient déjà des bas quartiers. Tel le chant du coq au petit jour, cette « mélodie douteuse » annonçait le début des soirées mouvementées des bas quartiers de la capitale tokyoïte.  

 

Dans une pièce faiblement éclairée par la lueur d’un poste de télévision, confortablement installés dans un canapé, une jeune femme, la tête appuyée sur le torse de son compagnon, s’était assoupie ; ce dernier, l’enroulant d’un bras protecteur, faisait défiler les émissions nocturnes, tout en soupirant sa lassitude fasse à la pauvreté des programmes proposés. Alors qu’il pressait à nouveau sur le bouton de la « zappette », ses sourcils se froncèrent sévèrement lorsqu’il reconnut le visage d’un gros bonnet de la Mafia apparaissant à l’écran,  

 

« - Mesdames, Messieurs, bonsoir ! Le procès du Parrain Sagi est attendu de pied ferme par toutes les familles impliquées. Ce dernier, poursuivit pour trafic et détention de drogue, doit répondre de ses actes devant, la loi dans quelques jours...  

 

- Il est temps que vous répondiez de vos agissements, cher ami ! commenta Ryo, en affichant un sourire narquois.  

 

Tout en soupirant, Kaori bougea légèrement pour caler davantage contre son partenaire,  

 

- Ma chérie, tu ferais bien mieux d’aller te coucher ! murmura-t-il en écartant doucement une mèche de cheveu pour l’embrasser sur le front.  

 

- Hum... Tu as peut-être raison ! marmonna-t-elle mollement, tout en passant une main sur son visage endormi et laissant un bâillement s’échapper.  

 

Tout en ouvrant les yeux difficilement, elle fixa pendant quelques secondes, le téléviseur où les journalistes bombardaient un homme encerclé par une horde policière. Les flashs crépitants scintillaient comme les feux d’artifices lors de la fête nationale,  

 

- Mais qui est ce type dont on parle aux informations ?  

 

- C’est Matamo Sagi, l’un des Parrains les plus puissants du Milieu ! Il s’est récemment fait arrêté car l’un de ses hommes l’a vendu à la police contre une remise de peine. Mais à la place de ce mouchard, je me ferais plus de soucis vis-à-vis de son bras droit, Hebi qui court toujours et contre qui, il n’existe aucune preuve.  

 

- S’il est si dangereux, comme cela ce fait-il qu’il court encore ? Et qui est ce type qui défie le Milieu ? marmonna-t-elle.  

 

- Il n’y a justement plus aucun témoin pour venir à la barre... Il est comme le Boa constrictor qui est tatoué autour de son cou, il ne laisse aucune trace. En ce qui concerne l’identité du témoin, je ne sais pas du tout de qui il s’agit.  

 

Tout en frissonnant, Kaori se redressa fébrilement,  

 

- Bon, sur cette histoire des plus réjouissantes, je vais me coucher. clama-t-elle en l’embrassant furtivement sur les lèvres.  

 

D’un pas chancelant, elle gagna la montée d’escaliers ; d’une pression du pouce, Ryo éteignit le téléviseur et attendit quelques instants que ses prunelles sombres s’habituent la noirceur environnante,  

 

- Mais Ryo, je n’y vois plus rien ! râla-t-elle doucement.  

 

D’un mouvement hâtif, il se dirigea vers elle et attira la jeune femme contre lui. La soulevant dans ses bras puissants, il se mit à sourire étrangement ; sous l’effet de la surprise, Kaori poussa un petit gémissement et se trouva totalement réveillée,  

 

- Je croyais t’avoir entendu dire que je devais aller me coucher ! ajouta-t-elle, d’un air taquin.  

 

- Coucher ne veut pas dire dormir. murmura-t-il d’une voix enjouée.  

 

Alors qu’il capturait les lèvres de sa chère et tendre tout en grimpant dans leur chambre, Kaori laissait glisser ses doigts dans son épaisse chevelure, tout en happant avidement les lèvres gourmandes du ténébreux Nettoyeur. D’un vif coup de pied, il ouvrit la porte de leur chambre pour gagner le lit en deux enjambées et y étendre son amante,  

 

- Comme tu es belle ! clama-t-il tendrement en caressant sa joue, tout en s’allongeant à ses côtés.  

 

- Une femme amoureuse est toujours belle ! avoua-t-elle, en effleurant du bout des doigts les lèvres de son amant.  

 

Lentement, tout en jouant avec les mèches rebelles de sa dulcinée, il se pencha vers elle et vint mordiller sa lèvre inférieure ; alors qu’un air malicieux apparaissait sur son visage, il finit par succomber à l’appel sensuel que lui renvoyait la prunelle noisette de sa compagne. Entre caresses et soupirs, sueurs et gémissements, les deux amants se donnèrent encore et encore l’un à l’autre.  

 

 

Un célèbre dicton, dit :  

 

« Faisons l’amour mais pas la guerre ! »  

 

Pourtant à l’autre bout de la ville, sortant d’un petit motel, un homme de petite taille, à la mine inquiète avançait prudemment sous la surveillance d’un groupe d’hommes armés ; les costumes sombres camouflaient leurs silhouettes imposantes dans la noirceur de la nuit. Seul le cordon clair entortillé sur lui-même, reposant sur la tranche de l’oreille, laissait une pâle couleur percevoir leur position ; au moindre son suspect, l’homme chétif frissonnait et regardait d’un air affolé dans toutes les directions pour tenter de percevoir l’origine de ce bruit.  

Décidément, il n’aurait jamais dû accepter ce stupide marché qui exposait d’autant plus sa vie.  

Deux hommes du petit groupe les distancèrent pour se positionner auprès du véhicule stationné à proximité et donner ensuite le signal pour faire avancer le restant des membres. L’absence du chauffeur sembla soudainement suspecte au plus âgé des deux mais le plus jeune ouvrit la portière. Alors que son Supérieur se mettait à hurler ; une dévastatrice explosion souffla le véhicule et les deux hommes se trouvèrent désintégrés instantanément.  

Plusieurs hommes protégèrent le client puis regardèrent avec effroi le carnage où les flammes impressionnantes léchaient la carcasse de tôle ; l’un d’eux ordonna d’installer un périmètre de sécurité aux autres protagonistes encore sous le choc. Au timbre autoritaire, ils suivirent les directives ; le chef camoufla le témoin dans un coin de l’immeuble cerné,  

 

- Ne bougez surtout pas d’ici !  

 

Sur ce, il se dirigea en courant vers la scène du crime ; ses traits crispés et ses gestes désordonnés montrèrent sa rage.  

Se relevant prudemment, le regard suspicieux, le témoin détailla les passants et autres badauds qui s’agglutinaient autour du sinistre ; dans son esprit tourmenté, leurs paroles et attentions se reportèrent essentiellement sur lui, comme s’ils complotaient un nouveau piège pour le faire tomber. Ils devinrent tous, à cet instant, de potentiels criminels à la botte de Sagi.  

Profitant de l’agitation environnante, tout en se courbant au maximum, il esquissa un pas sur le côté, tout en longeant l’édifice puis un second pour finir par prendre la fuite.  

 

Décidément, même la police ne pouvait garantir sa sécurité...  

 

 

C’est le soleil matinal qui finit par tirer la jeune femme de son havre si rassurant ; d’un geste précautionneux, elle se dégagea de l’étreinte amoureuse de son amant et tout en souriant, elle l’embrassa doucement sur les lèvres avant de s’enrouler dans sa robe de chambre pour aller à la salle de bain.  

 

Sous le jet d’eau chaude, Kaori se mit à soupirer d’aisance ; qu’elle était heureuse depuis un an maintenant, Ryo lui avait faite sa déclaration et leur passion était née depuis ce jour. Au souvenir de cet aveu, elle ne put s’empêcher de rire ; bien qu’elle soit très timide, ce souvenir de son partenaire si penaud devant elle, ce jour là, gonflait le cœur d’un amour infini. Lui laissant finir son monologue cafouilleux, elle avait fini par venir anxieusement l’embrasser, ne tenant plus de cette attente qui avait bien trop durée.  

Aujourd’hui, plus précisément ce soir, serait leur soir ; ils avaient décidé de fêter ça le plus simplement possible mais dans la plus grande intimité.  

 

Au même moment dans la chambre à coucher, le dormeur se mouvait lascivement dans le lit et d’une main caressante, il cherchait la présence féminine qui avait déjà quitté le refuge. Au son clapotant de l’eau dans la douche, il comprit instantanément où se trouvait sa Douce ; profitant de cette séparation fortuite, il ouvrit du bout des doigts, le tiroir de la table de nuit. Délicatement, il se saisit d’un petit écrin de velours noir ; le sourire en coin, son sombre iris glissait sur les deux anneaux argentés qui y étaient entreposés,  

 

- Ce soir sera notre soir ! murmura-t-il.  

 

N’entendant plus l’écoulement de l’eau, il reposa hâtivement l’écrin en sûreté et feignit de dormir ; à pas de velours, Kaori se dirigea vers lui et tout en s’asseyant lentement sur le bord du lit, elle caressa la joue viril où une mince barbe poussait. D’un geste vif, il s’empara de sa taille et la bascula sur le lit ; tout en poussant un petit cri de surprise, elle se mit à sourire,  

 

- Tu voulais abuser d’un homme endormi ! marmonna-t-il en effleurant ses lèvres des siennes.  

 

- Fais pas l’idiot ! souffla-t-elle doucement, tout en tentant de se dégager de son étreinte. On nous attend à midi au Cat’s, tu l’as déjà oublié ?!  

 

- Non mais j’ai d’autre projet à cet instant ! sourit-il en embrassant son cou.  

 

- Arrête ! soupira-t-elle à demi mot. Il faut te préparer et pendant ce temps-là, je vais aller voir le tableau des messages. dit-elle en se redressant difficilement alors que Ryo s’allongeait à nouveau sur le lit en soupirant de mécontentement. On a bien assez traîné au lit comme ça. On se rejoint là-bas directement. clama-t-elle en se dirigeant vers la porte.  

 

Alors qu’elle fermait cette dernière à sa suite, elle la rouvrit presque immédiatement puis passa la tête dans l’embrasure,  

 

- Ah oui, j’oubliais... Ne profite pas de mon absence pour manger le gâteau ! gronda-t-elle. Sinon, ceinture ce soir ! ajouta-t-elle triomphalement.  

 

A ces derniers mots, la mine joviale de l’Etalon finit de se décomposer en petits morceaux sur la moquette. Les épaules voûtées, la mine boudeuse, Ryo finit par se lever pour se diriger d’un pas traînant dans la salle de bain ; son odorat averti s’éveilla soudainement et c’est les yeux clos qu’il huma avec délice, les senteurs sucrées caractéristiques de sa belle partenaire. Cette douceur matinale finit par lui mettre du baume au cœur puis il s’activa dans la cabine de douche, tout en se frictionnant énergiquement,  

 

- Plus vite ce déjeuner sera passé, plus vite on sera seul ensuite ! pensa-t-il en souriant malicieusement.  

 

Une fois prêt, d’une allure mollassonne, il descendit les escaliers pour se rendre dans la cuisine et boire une bonne tasse de café dont l’arôme se répandait encore dans la maisonnée. Son mug à la main, machinalement, il ouvrit la porte du frigo et jeta un œil sur le magnifique dessert qui y trônait. Un succulent gâteau au chocolat luisant par son glaçage semblait lui faire des appels à la gourmandise ; son regard pétillant d’envie coula sur les petites cinq meringues qui ornaient une décoration centrale. Du bout des doigts, dans une délicatesse infinie, il en prit une qu’il avala d’une bouchée, tout en se léchant les babines,  

 

- Je ne pense pas que tu remarqueras ce petit détail ce soir. déclara-t-il d’un air espiègle. Enfin, je l’espère.  

 

Toute son attention se reporta ensuite sur la représentation du met ; une petite massue et un magnum faisaient la fierté du dessert. Il se mit à sourire ; décidément, même leur gâteau était atypique. D’ordinaire, ces desserts seraient décorés de crotte aux chocolats multicolores ou de petites personnages en sucre à la mine joyeuse mais non, le leur était typiquement eux.  

Tout en secouant la tête d’amusement, il referma la porte du frigidaire et continuant à boire son café, il se dirigea dans le salon pour relire le journal de la veille.  

 

 

Pendant ce temps, d’un pas léger, Kaori arpentait les rues bondées de la ville tokyoïte ; en cette heure de la matinée, les hommes d’affaires noircissaient les trottoirs et d’un pas précipité, s’engouffraient dans les taxis et bouches de métro qui se présentaient de ci de là. Malgré l’énervement général, le sourire radieux de la jeune femme parfaisait cette journée ensoleillée et la fraîche bise dans ses cheveux courts enjolivait sa bonne humeur.  

Tout en dévalant les marches menant à la gare, les bras croisés dans le dos, elle se dirigea avec entrain vers « l’ardoise » mais durant quelques secondes, sa gaieté s’estompa,  

 

- Désespérément vide ! soupira-t-elle en grimaçant.  

 

Pelotonner contre l’une des colonnes du souterrain, une mystérieuse silhouette épiait la jeune femme tristounette ; tout en haussant les épaules, elle repartit d’une démarche cadencée. A cet instant, l’ombre lui emboîta le pas ; malgré la bienveillance de cet inconnu pour ne pas se faire repérer, la jeune femme perçut instantanément cette soudaine filature.  

Tel que Ryo lui avait appris, elle ne changea nullement sa manière d’agir malgré la sourde peur qui faisait battre son cœur et poursuivit son chemin pour tourner ensuite dans une petite ruelle. Au moment où le suiveur s’y engagea à son tour ; elle surgit subitement devant lui, l’arme au poing,  

 

- Arrêtez-vous ou je tire ! rugit-elle.  

 

A sa grandeur surprise, l’étranger se recroquevilla sur lui-même en pleurnichant,  

 

- Ne me tuer pas, je vous en supplie ! J’ai besoin de votre aide !  

 

- Oh ! Pardonnez mon emballement ! rit-elle nerveusement. Mais de nos jours, il faut se méfier de tout le monde !  

 

La petite silhouette ne bougea pas tout de suite puis lui fit face ; ses yeux rougis et les cernes sous ses yeux témoignaient d’un manque de sommeil évident. S’agenouillant à ses côtés, elle posa une main réconfortante sur son épaule et lui parla d’une douce voix,  

 

- Que puis-je pour vous ?  

 

- X.Y.Z. sanglota-t-il. On veut me tuer ! bredouilla-t-il d’une voix au timbre vibrant. Je ne suis plus en sûreté nulle part !  

 

Soudain, le pneu d’une voiture éclata dans un bruit effroyable ; il se mit à hurler tout en se protégeant le visage,  

 

- N’ayez crainte ! On vous aidera ! déclara-t-elle d’un ton rassurant. Venez avec moi, nous allons parler de votre affaire.  

 

- Pas maintenant, cela fait trop longtemps que je suis là ! Ils vont me retrouver ! s’affola-t-il, en se redressant subitement.  

 

- Qui ça « ils » ? questionna-t-elle en fronçant les sourcils.  

 

- Je ne peux rester plus longtemps ici ! paniqua-t-il. Retrouvez moi à quinze heure au petit bar, le « Tribu Club » ! articula-t-il difficilement.  

 

- Comment vous appelez-vous ? demanda-t-elle alors qu’il commençait déjà à s’enfuir.  

 

- So... Appelez moi S.T. !  

 

Sans plus de paroles, il disparut ; d’un pas précipité, Kaori se lança à sa suite mais il s’était volatilisé.  

Intriguée, elle leva un sourcil méfiant mais son attention se reporta sur son bracelet montre,  

 

- Onze heures trente ! cria-t-elle.  

 

A toute jambe, elle reprit le chemin inverse mais cette fois-ci pour se rendre au Cat’s eyes ; une voiture poursuivit son chemin lorsque la jeune femme disparut à son tour.  

 

Un quart d’heure plus tard, elle poussait la porte du café, essoufflée,  

 

- Pardonnez moi du retard !  

 

- Ne t’inquiète pas, tu n’es pas la dernière ! Il manque encore Mick et Kazue ! clama Miki en venant l’embrasser. Je vais finir d’aider Falcon et je reviens.  

 

Miki s’effaça dans l’arrière boutique pour donner un coup de à son mari ; une silhouette imposante, accoudée au comptoir, la dévisageait minutieusement de la tête aux pieds,  

 

- Arrête de me regarder comme ça ! J’ai l’impression que je suis toute nue ! murmura-t-elle en rougissant.  

 

- Mais c’est bien comme ça que je visualisais. sourit-il en pivotant sur son tabouret dans sa direction.  

 

Alors qu’elle s’avançait vers lui pour l’embrasser furtivement, profitant de l’absence de leurs amis, il dégaina subitement son arme,  

 

- N’y songe même pas ! coupa-t-il.  

 

- Quoi ? clama-t-elle interdite.  

 

- Ne t’inquiète pas mon amour, je parle à l’énergumène juste derrière toi.  

 

Du pouce, il arma le chien de son Python,  

 

- Eloigne toi d’elle lentement ! ordonna la voix tranchante du Japonais.  

 

- Décidément, tu restes toujours sur tes gardes en toutes circonstances ! rit nerveusement l’Américain en écartant ses mains des fesses pourtant si proche de son toucher.  

 

- Mick ! hurlèrent deux voix féminines en chœur en brandissant leur massue.  

 

Au raffut retentissant dans la salle principale, les deux cafetiers réapparurent,  

 

- Bonjour Kazue ! entonna Miki. Mais Mick n’est pas avec toi ?  

 

- Si, si ! sourit-elle en désignant les massues.  

 

Tout en se penchant par dessus le comptoir, elle clama en riant,  

 

- Salut Mick !  

 

- Chalut ! pleurnicha-t-il en s’extirpant de son piège de bois.  

 

- Puisque tout le monde est là, nous pouvons commencer ! ajouta la Barmaid d’un ton enjoué.  

 

Le déjeuner se déroula dans la bonne humeur coutumière ; les chamailleries des deux acolytes ne manquèrent pas à l’appel sous la vigilance d’Umibozu qui dût, à plusieurs reprises, intervenir pour éviter la démolition de son établissement.  

Au moment du café, les femmes discutaient avec enthousiasme de diverses choses alors que Ryo posait un regard protecteur sur sa belle qui riait maintenant au éclat. D’un léger coup de coude, l’Américain le sortit de sa rêverie,  

 

- J’en connais deux, qui, ce soir, vont passé une agréable soirée.  

 

- Tu ne comptes pas si bien dire ! se contenta-t-il de dire en buvant une gorgée de sa boisson chaude.  

 

Sa dernière gorgée de café avalé, le couple s’éclipsa en remerciant chaleureusement les deux cafetier alors que Kaori embrassait son amie ; Ryo, pour faire l’idiot, tenta de faire de même avec le Géant qui l’envoya valdinguer de l’autre côté de la rue,  

 

- Et que je ne t’y reprenne pas ! grommela le Géant.  

 

Sous les rires moqueurs de la petite bande, Kaori le rejoignit et s’agenouillant à ses côtés, ajouta le sourire aux lèvres,  

 

- Quand arrêteras-tu de faire l’imbécile ?  

 

- Jamais ! clama-t-il en l’embrassant.  

 

Main dans la main, tel un couple ordinaire, Ryo et Kaori regagnèrent leur appartement ; aucune personne du Milieu n’avait osé s’en prendre à Kaori depuis des lustres. Le dernier en date avait mystérieusement disparut alors que Ryo et Mick étaient soi-disant sortis bringuer ; Kaori n’était pas idiote et savait qu’ils avaient manigancé quelque chose durant cette nuit-là.  

A peine eurent-ils franchi le seuil de la porte que la sonnerie du téléphone retentit. Tout en soupirant, Ryo alla décrocher,  

 

- Saeba !  

 

- Ryo, ça fait plus de deux heures que j’essaie de te joindre ! cria son interlocutrice.  

 

- Moi aussi, je suis ravi de t’entendre, mon lieutenant d’amour. lâcha-t-il ironiquement.  

 

Un vif coup de coude dans le ventre, le fit grimacer ; Kaori lui offrit un sourire grimaçant avant de s’asseoir dans le canapé et feuilleter une revue quelconque,  

 

- Que puis-je pour toi ? demanda-t-il en se massant sous les côtes, tout en jetant un regard en coin à sa belle partenaire qui ne perdait rien pour attendre.  

 

- Ca concerne l’affaire Sagi !  

 

- Qu’est-ce qui se passe ? ragea-t-il en frappant du poing sur la table.  

 

- Je ne peux pas t’en parler au téléphone mais rejoints moi au commissariat dans quinze minutes ?  

 

- Ok !  

 

Il raccrocha subitement et fit face à Kaori avec une mine grave,  

 

- Kaori, il faut que je parte !  

 

- Tu vas où ?  

 

- Il faut que je rejoigne Saeko au commissariat central, il y a un problème concernant Sagi !  

Il est bientôt quinze heure et je dois filer !  

 

- Quoi !  

 

- Mais qu’est-ce qu’il t’arrive, tu es folle de crier comme ça ?!  

 

- J’ai rendez-vous avec un futur client à quinze heures justement au bar de « Tribu Club ». paniqua-t-elle en courant dans toute la maison à la recherche de son sac à main et de ses clés de voiture.  

 

- Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Pourquoi tu ne m’en as pas parlé avant ? Et qui est ce client ? ronfla-t-il en suivant dans tous ses mouvements.  

 

- Ca m’est complètement sorti de la tête et je l’ai trouvé d’ailleurs assez étrange !  

 

- Comment ça ! coupa-t-il en la saisissant par le bras pour stopper son agitation. Qui est ce client ?  

 

- Je ne sais pas comment il s’appelle exactement mais il s’est présenté en me donnant simplement deux initiales S.T. Lâche moi, je vais finir par être en retard !  

 

- Je ne veux pas que tu y ailles seule ! trancha-t-il.  

 

- Je suis chargée de rencontrer nos clients et on jugera ensuite si on s’occupe de son affaire ou pas. D’accord. déclara-t-elle.  

 

- Ce quartier est mal famé !  

 

- Je serais prudente, je te le promets et de toute façon, on a rendez-vous dans le bar. Il y aura plein de monde donc ne te fais pas de soucis. Je file ! lâcha-t-elle en l’embrassant furtivement. Dès que tu en auras fini avec Saeko, tu n’auras qu’à m’y rejoindre.  

 

Les sourcils froncés, Ryo fixait la porte qui venait de se refermer,  

 

- Je n’aime pas du tout cette histoire ! marmonna-t-il.  

 

A son tour, il prit son trousseau de clés et se rendit hâtivement lieu de rencontre indiqué par la femme Lieutenant.  

A son arrivée, les policiers couraient dans tous les sens, clamant des ordres à tout va alors que d’autres, l’oreille collés au téléphone, notaient des informations qu’ils griffonnaient sur des papiers puis les donnaient sans tarder pour faire circuler l’information.  

D’un air méfiant, Ryo détaillait les agents énervés qui s’activaient sans ménagement ; le pas claquant de Saeko se fit entendre. D’un signe de la main, elle lui dit de la suivre.  

 

 

Pendant ce temps, Kaori se garait en tout hâte le long du trottoir, tout en ayant quelque peu grimpé dessus pour stationner sans faire des manœuvres « prises de tête ».  

Tout en serrant son sac à main contre elle, elle traversa, à toute vitesse, la rue ; il fallait tout de même reconnaître que ce quartier ne donnait guère envie de traîner seule même en pleine journée. Les murs des maisons environnantes luisaient de crasses alors que les divers « habitants » ne se cachaient même pas pour faire leur petit commerce. Ne voulant pas s’attarder d’avantage, Kaori pressa le pas et vit au travers de la vitrine, la silhouette de son futur client emmitouflée sous des tonnes de vêtement, au fond de la salle dans un recoin. A sa vue, un sourire se dessina sur ses lèvres comme s’il voyait le Messie,  

 

- Pardonnez moi pour le retard ! clama-t-elle haletante en s’asseyant en face de lui, tout en posant son sac à main sur la petite table.  

 

- Voulez-vous boire quelque chose ? coupa l’une des serveuses.  

 

- Un petit café, s’il vous plait. demanda-t-elle en souriant. Alors si nous parlions de notre affaire. Qui veut votre mort ?  

 

Tout en s’aplatissant sur la table, le petit homme murmura,  

 

- C’est Matamo Sagi !  

 

En entendant ce nom, les yeux de Kaori s’écarquillèrent,  

 

- Vous êtes le témoin ! marmonna-t-elle.  

 

Bien que quelque peu choquée de cette nouvelle, sa prunelle noisette se posa quelques secondes sur la silhouette longiligne d’un homme aux cheveux coupés en brosse, au regard noir. Il la fixa un court instant en lui souriant et se rendit dans l’arrière salle ; bien qu’il soit vêtu d’un long manteau noir, elle entraperçut un imposant tatouage dans son cou... un serpent,  

 

- Ne quittez surtout pas ce bar. susurra-t-elle.  

 

Sans plus de paroles, elle se lança à sa poursuite ; ce dernier prit la sortie de secours et disparut, tel un fantôme. Alors que Kaori se retrouvait dans la même ruelle, elle chercha visuellement l’homme en question puis esquissa quelques pas hasardeux pour tenter de le retrouver. Mais elle devait se rendre à l’évidence, il avait filé. Tout en soupirant, elle se saisissait la poignée pour pénétrer à nouveau dans l’établissement ; elle lâcha un juron, la porte était verrouillée de l’intérieur...  

 

 

Pendant ce temps, au commissariat, Ryo entrait dans l’un des bureaux où Saeko l’attendait, les bras croisés sur la poitrine en tapant nerveusement du pied,  

 

- Qu’est-ce qu’il se passe ici ? questionna-t-il.  

 

- Notre témoin s’est fait la malle ! ragea-t-elle. Le procès de Sagi est dans une dizaine de jours et nous n’avons plus aucun moyen de faire pression sur lui.  

 

- Mais comment cela est-il possible ?!  

 

- Il a profité d’un incident survenu cette nuit pour s’enfuir ! Deux de nos hommes sont morts ! soupira-t-elle. Une bombe à déclenchement instantané a soufflé le véhicule d’escorte et a pulvérisé nos deux agents ; l’un d’eux n’avait même pas trente ans et le second allait prendre sa retraite dans une petite semaine. sourit-elle pathétiquement.  

 

- Mais qui est ce fameux témoin ! rugit-il.  

 

- Sony Takuma, l’une des petites frappes à la solde de Sagi ; il s’occupait d’écouler la drogue dans les rues de la ville. Mais nous l’avons intercepté, par chance, alors qu’il écoulait sa marchandise.  

 

- Sony Takuma, tu dis ! Je sais où ce trouve ton témoin ! clama-t-il en sortant en trombe du bureau. Il a rendez vous avec Kaori.  

 

Collée à ses baskets, Saeko courut à sa suite et grimpa à ses côtés dans la Mini. Sans plus attendre, il mit le contact et à vive allure, il s’engagea dans la rue.  

 

 

Martelant la porte métallique, Kaori rageait contre l’absence de passage pour aboutir de l’autre côté de l’établissement. A cet instant, une serveuse, les bras chargés de sacs poubelles, surgit,  

 

- Qu’est-ce que vous faite là ? Cet endroit est interdit au public ! gronda-t-elle.  

 

- Je comprends bien mais je suivais une connaissance ! tenta-t-elle de se justifier. Mais je dois impérativement rentrer, mon client m’attend.  

 

- Je veux bien vous croire. lâcha la jeune femme. Mais pourriez vous tenir la porte le temps que je me débarrasse de ces ordures sinon, on n’est pas prête de faire le tour du pâté de maison. soupira-t-elle.  

 

- Sans problème.  

 

A l’intérieur, Sony se triturait les doigts d’anxiété ; une jeune femme, certainement une prostituée, s’avança vers lui,  

 

- Ne cherche pas, mon mignon ! Je crois que ta compagne te fait faux bond. dit-elle en prenant place à sa table.  

 

- Ce n’est pas ce que vous croyez ! bafouilla-t-il.  

 

- Je vais te tenir compagnie alors en attendant son retour...  

 

 

Dans la rue, Ryo martelait énergiquement le klaxon de l’Austin,  

 

- Avance crétin ! rugit-il. C’est pas vrai !  

 

- Calme toi, ça ne sert à rien. tenta de le persuader Saeko.  

 

Sa prunelle sombre se posant sur elle, elle frissonna,  

 

- Comment veux-tu que je reste calme ?! cracha-t-il.  

 

N’y tenant plus, il sortit de son véhicule,  

 

- Je vais continuer à pieds !  

 

Claquant sa portière, il se mit à parcourir les derniers mètres à vive allure,  

 

- J’aurais du suivre mon instinct ! maudit-il.  

 

 

Dans une Berlin sombre, Hebi fixait l’établissement et un sourire machiavélique se peignit sur son visage,  

 

-Bye, bye Sony !  

 

A cet instant, il pressa sur le bouton rouge de la télécommande et une violente explosion souffla l’établissement ; Kaori qui avait encore la main sur la poignée de la porte de l’issue de secours, fut propulsée violemment en arrière. Telle un boulet de canon, elle s’écrasa contre le mur de la ruelle et sa tête le percuta de plein fouet ; le corps appesanti s’avachit pesamment alors qu’un filet de sang coula le long de sa tempe.  

 

Ryo arriva au moment où la déflagration faisait partir en fumée les diverses vitres du petit bar ; machinalement, il se couvrit le visage puis lentement, il reporta toute son attention sur les restes de l’établissement, en secouant la tête d’un signe de négation,  

 

- Non, non... KA-O-RI ! hurla-t-il à plein poumon à s’en fendre l’âme.  

 

 

Dans la ruelle parallèle, la serveuse dont le visage était égratigné, s’agenouillait à côté du corps inanimé de Kaori en sanglotant,  

 

- Mademoiselle, répondez moi, s’il vous plait !  

 

 


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