Chapitre 1 :: Pour l'instant, tout va mal...

Publiée: 16-11-07 - Mise à jour: 16-11-07

Commentaires: Je vous prépare une fic plus sombre, peut-être, plus triste, surement, en tout cas, bien différente de celles que j'ai pu écrire jusqu'ici...Bonne lecture...

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Un après-midi de novembre.  

Quartier de Shinjuku.  

Kaori venait de claquer la porte de sa chambre, une n-ième fois. C'était une journée comme les autres, Ryô lui sortait des phrases blessantes, Kaori elle sortait la massue et partait, énervée, s'enfermer dans sa chambre...  

- On dirait une gamine...Marmonna Kaori qui avait les larmes aux yeux.  

Mais petit à petit, les barrières de la colère tombèrent et ce fut des flots de tristesse qui coulèrent sur ses joues. Elle pleurait à chaudes larmes.  

Elle en avait assez de cette mauvaise routine, de pleurer des litres de larmes à cause d'une phrase.  

Une phrase?...Pas seulement. Il lui suffisait d'accumuler toutes les phrases et toutes les frasques de Ryô et il y avait de quoi remplir un dictionnaire.  

Elle n'en pouvait plus de cette situation. Elle n'en pouvait plus d'elle. Elle en avait marre de lui.  

Recroquevillée contre son lit, elle leva la tête et saisit la photo d'elle et son frère.  

- Hideyuki...regarde avec qui tu m'as laissé?...Regarde ce que je suis devenue?...Je ne pense pas que c'est ce que tu voulais...Pleurait Kaori.  

Les larmes continuaient à couler. Elle reposa sa photo et repensa à toutes ces années avec Ryô.  

Combien de fois l'avait-il rejetée? Combien de fois avait-il fait en sorte qu'elle ne s'implique pas davantage dans la vie de Ryô? Combien de fois avait-il reculé?  

Elle se sentait idiote et manipulée.  

"Pourquoi n'as-tu pas refusé de me garder ce jour-là?...Hideyuki, bien sur..." Soupira Kaori en trouvant la réponse.  

"Pourquoi ne m'as-tu pas envoyée loin de toi?" Mais elle connaissait aussi la réponse à cette question.  

Elle essuyait rageusement ses larmes et reprit son calme. Elle préféra rester debout et faire quelques mouvements de taï chi pour se reprendre. C'était une façon plus douce de se maîtriser plutôt que de briser des murs entiers avec des massues.  

" En y repensant, je ne suis qu'une tâche dans tout ça...Je dois bien être la seule isolée dans tout le groupe...Tous ont fait partie du milieu...ils ont tous un passé commun...Quoique..Kazue n'est pas non plus une mercenaire...Mais Mick lui ne la rejette pas...En fait...quelque soit le passé, le professionnalisme, les connaissances du milieu, les liens...depuis toujours...depuis que j'ai été adoptée..."  

Kaori s'arrêta net.  

- Je ne suis personne... Se disait-elle à haute voix. Cette réalité lui fit l'effet d'une gifle. Mais elle ne voulait pas une fois de plus céder aux larmes. Elle n'en pouvait plus de son comportement infantil. Elle avait pris une décision.  

Elle sortit de la chambre et se dirigea à grands pas vers le salon.  

Pendant ce temps Ryô s'était affalé sur le canapé, se maudissant une fois de plus d'être allé trop loin. Dès qu'il s'agissait de Kaori, il était incapable de se maîtriser, de réfléchir, il la blessait involontairement, mais tout le temps.  

Les mains posées sur son front, il se laissa tomber contre le canapé.  

- Ryô...Tu n'es qu'un imbécile...Je dois me faire pardonner, cela ne peut plus durer.  

Il voulut se lever quand il entendit la porte de la chambre de Kaori et ses pas se rapprocher de plus en plus.  

Kaori le vit assis sur le canapé. Il faisait mine de s'intéresser au programme télévisé mais en réalité il attendait ce qu'allait dire sa partenaire.  

- Demain, je pars. Définitivement.  

La jeune femme continua son chemin, ne laissant pas le temps à son partenaire de réagir.  

Elle ouvrit la porte et sortit.  

Descendant les escaliers à toute vitesse, elle se dirigea vers un endroit où elle se sentait un peu bien.  

Cat's Eye...  

Kaori ouvrit en grand la porte. Elle n'avait pas fait attention aux clients qui étaient là.  

Miki était à la fois heureuse et surprise de la voir à cette heure-ci.  

- Kaori! Ca va?...  

La barmaid remarqua alors les yeux rouges de son amie. Encore ce Ryô! Elle se précipita devant le comptoir et prit Kaori par le bras.  

- Miki...Bégaya Kaori qui sentait les larmes la gagner à nouveau.  

- Viens, raconte-moi tout...Fit Miki inquiète en l'emmenant vers l'arrière boutique.  

Dans la salle de tir...  

Miki s'empressa de lui donner un révolver.  

- Vas-y, dis-moi tout.  

Kaori se contenta de tirer sur les cibles en carton.  

- J'ai décidé de quitter Ryô...  

Miki n'en crut pas ses oreilles.  

- Tu es sure de ce que tu...  

- ...C'est ce qu'il y a de mieux à faire Miki. C'est trop pour moi tout ça...D'habitude, je n'abandonne jamais...Mais là, c'est le rouleau de Sisyphe. Je n'en peux plus de tout. Dit-elle d'un ton monotone.  

Sa voix n'avait pas de vie, mais ses tirs trahissaient une véritable haine de tout. Une rage incommensurable. Comme si elle jettait l'éponge et qu'elle voulait faire disparaître toute trace, même infime, d'espoir.  

- Que comptes-tu faire alors? Demanda Miki d'un air triste.  

- Je pars demain. Je viendrai vous dire au revoir demain.  

Kaori déposa l'arme. Miki crut avoir mal entendu.  

- Kaori...mais...tu ne m'as pas répondue...Où vas-tu aller?  

La jeune femme lui tourna le dos et se dirigea vers la porte.  

- Vaut mieux pas que vous le sachiez, je ne veux pas que toi, ou les autres ne vienne...Je...Sans t'avoir connue Miki je crois que ces années auraient été insupportables...Hésita la jeune nettoyeuse. Quelques larmes coulèrent sur ses joues.  

Miki se précipita vers son amie et la prit dans ses bras.  

- Tu parles comme si on allait plus jamais se revoir...alors tais-toi s'il-te-plaît...De toute façon, où que t'aille, je viendrai te voir Kaori...Tu ne peux pas couper les ponts avec nous...Pas avec moi...Pleura Miki à son tour. Je te préviens tout de suite, tu n'arriveras pas à me semer! Crois-moi...  

Kaori ne put s'empêcher de sourire à cette remarque. Si Ryô était un peu plus comme elle, tout serait mieux...Mais avec des si on peut tout faire...  

Kaori se détacha d'elle.  

- Allez, faut se reprendre...Je pars demain. Je ne veux pas que tu le dises à qui que ce soit,-excepté Falcon - avant que je ne sois partie. Ne t'inquiète pas, je ne serai pas une sans-abri. Je sais où je vais.  

Miki était un peu plus soulagée et reprit son calme. Jamais elle n'avait pensé que Kaori vivait aussi mal sa situation, jusqu'à ce qu'elle craque.  

Sa seule envie en ce moment était d'aller faire sa fête à Ryô!  

Kaori quitta le Cat's Eye, en prenant soin de saluer Umibozu et Miki.  

Sa marche était lente. Elle ne faisait pas attention aux regards posés sur elle, toutes ces personnes qui voyaient son visage déconfit.  

Soudain, Kaori sentit quelques gouttes sur son visage. Elle leva les yeux vers le ciel et vit qu'il commençait sérieusement à pleuvoir.  

Indifférente à ce changement climatique, sa marche reprit mais plus rapidement. Elle pénétra alors dans le cimetière.  

Elle se dirigea machinalement vers la tombe de son frère. Juste à côté, celle de son père adoptif.  

Les mains dans les poches, elle resta quelques minutes immobile devant les 2 tombes. Elle sortit sa main droite de sa poche. Elle avait son révolver en main.  

C'est d'une lenteur infinie qu'elle le pointa vers son coeur. Elle ne bougeait plus.  

- Etait-ce vraiment ce que tu voulais Hide? Parce que comme tu peux le voir, je ne peux plus me battre contre sa froideur, son indifférence, son silence, ses mots. Il est plus fort que moi Hide, si tu n'es pas parvenu à le rendre un temps soit peu humain, en ce qui me concerne, il m'a battu. Tout ce qu'il voulait c'était respecter le dernier souhait d'un mourant Hide, et il l'a fait pendant presque 10 ans, mais cette promesse l'emmerdait plus qu'autre chose, c'est pourquoi depuis presque 10 ans il me le fait payer. Et à force, j'ai fini par craquer en premier...Est-ce que tu pouvais le prévoir ça? Hein? REGARDE-MOI GRAND-FRERE! J'AI ECHOUE! Avait-elle finit par hurler en remontant son revolver vers sa tempe. Je ne suis plus obligée de continuer à vivre non?  

Elle pressa sur la détente.  

L'intonnation du coup de feu eut pour effet de faire fuir tous les oiseaux présents dans le cimetière.  

Kaori lâcha le révolver et le laissa tomber sur le pavé. Elle avait les larmes aux yeux. Les gouttes de pluie qui roulaient sur son visage se mêlèrent au sang qui coulait de son front. La balle avait frôlé son front en laissant une marque.  

- Pff! Décidemment...même ça je n'y arrive pas...J'aurai échoué jusqu'au bout...  

Kaori ramassa son révolver, le remit dans sa poche et fit demi-tour. Elle décida finallement de rentrer. Elle avait pas mal de chose à faire avant son départ...  

Chapitre 2: Coma volontaire... 

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