Chapitre 1 :: Prologue

Publiée: 18-10-08 - Mise à jour: 19-10-08

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La pièce était éclairée par la seule lumière diffuse d'une lampe posée sur la table de chevet. Dans la peine ombre se dessinait la petite silhouette d'un enfant. Il était assis sur le lit, tenant dans une main la photo qui ne le quittait jamais. Il aimait particulièrement cette image qui fixait un moment de bonheur qui lui paraissait maintenant révolu. Son attention se porta ensuite sur l'environnement dans lequel il se trouvait. La chambre était grande, décorée avec soin, on avait même pensé à rajouter ses jouets préférés pour qu'il se sente comme chez lui. Oui mais il n'était pas chez lui, ce n'était pas sa chambre. Pourtant sa maison ne se trouvait pas loin, il n'avait qu'à traverser la rue. Mais à quoi bon y retourner puis qu'on ne voulait plus de lui là-bas?  

Reportant son regard sur la photo qu'il serra de manière convulsive, il appela dans un murmure :  

- Maman...  

Deux larmes se mirent alors à couler le long de ses joues. Il s'était pourtant promis de ne plus pleurer, d'être fort, d'être « un grand garçon » comme on lui avait si souvent répété. Mais il avait bien du mal à se remettre d'une telle perte, surtout que comme l'avait dit son père c'était de...  

Soudain, il entendit des bruits de pas dans le couloir, lui indiquant qu'une personne s'approchait. Alors vite, il cacha la photo sous son oreiller et du revers de sa manche, essuya ses larmes. Il n'aimait pas être pris en situation de faiblesse. Il ne voulait pas qu'on sache qu'il avait pleuré. Il attrapa un livre et fit semblant de se plonger dans la lecture de son livre favori.  

Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit et un homme passa la tête par l'entrebâillement. En voyant ce petit bonhomme plongé avec sérieux dans la lecture de son livre d'image, Mick eut un petit sourire amusé. Il entra dans la chambre et s'assit à côté de lui. D'un geste affectueux, il lui ébouriffa les cheveux :  

- Alors, Reiji qu'est-ce que tu lis qui semble si passionnant?  

- La BD que tata Kazue m'a acheté hier, répondit l'enfant sans lever son regard du livre.  

- Et ça te plait?  

Le petit garçon haussa les épaules en lâchant un vulgaire « pas mal », ce qui arracha un soupir à Mick. Voulant à tout prix tenter de l'arracher du mutisme dans lequel l'enfant était plongé, Mick proposa alors :  

- Tu sais Kazue a fait un énorme gâteau au chocolat pour le repas de demain midi mais je parie qui si on se faufile à la cuisine sans faire de bruit pour pas Kazue nous remarque, alors on pourra y gouter dés ce soir...Qu'est-ce que tu en dis, je sais que c'est ton désert favori!  

Mais même la perspective de déguster un bon gâteau ne sembla guère enthousiasmer le petit. Reiji leva son regard vers le nettoyeur et lui répondit gentilement :  

- Je préfère lire encore un peu et aller au lit...J'ai école demain..  

- Comme tu voudras mon grand, répliqua Mick. Je vais te laisser finir ton livre tranquillement avant que tu n'ailles te coucher.  

Sur ce, il quitta la chambre, laissant le petit garçon à ses occupations. Il redescendit au salon où il retrouva sa douce infirmière :  

- Alors, qu'es-ce qu'il fait? Demanda Kazue, en voyant qu'une fois encore Reiji n'avait pas voulu se joindre à eux.  

- Il est tranquillement entrain de lire dans sa chambre, dit Mick.  

- Ce gamin est vraiment un ange, répondit-elle avec un petit sourire.  

- Oui, c'est vrai... Mais il est un peu trop sage à mon goût...  

Ce constat inquiétait Mick de plus en plus. Il aimait Reiji autant que s'il avait été son fils.  

Et il se souvenait qu'il n'y a pas si longtemps encore c'était un petit garçon qui respirait la joie de vivre et qui faisait le bonheur de toute la petite bande d'amis. Mais un événement tragique était venue briser la douce innocence de son enfance : la mort de Kaori.  

Dans quelques jours ça ferait un an que la jeune femme les avaient quittés. Un an...Cela faisait de longs mois déjà mais Mick avait l'impression que c'était hier...  

Il se dirigea vers la fenêtre du salon qui donnait sur l'immeuble de City Hunter. En face, l'appartement était plongé dans le noir le plus total. Pourtant, il savait que son Ryo était là, il ne quittait plus son appartement, trouvant refuge dans un vieux fond de bouteilles de whisky et dans les souvenirs d'un bonheur révolu...  

Il sentit soudain les deux bras de Kazue encercler sa taille. Elle avait senti sa peine, celle d'avoir perdu son ancien amour mais aussi d'une certaine manière son meilleur ami alors elle voulait atténuer sa peine , lui faire sentir qu'elle était là pour lui. A travers ce geste, Mick sentit tout l'amour que lui portait sa compagne et à cet instant l'américain se dit que jamais il ne voudrait se retrouver face au terrible dilemme auquel avait du faire face Ryo : choisir entre la vie de sa femme et celle de son enfant...  

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