Chapitre 1 :: Dernière nuit à Shinjuku

Publiée: 20-02-09 - Mise à jour: 20-02-09

Chapitre: 1 2

Kabuki-cho, minuit. A cette heure avancée de la nuit, le quartier le plus chaud de Tokyo était encore assez calme. Les néons criards des enseignes des établissements luisaient dans la nuit tandis les hôtesses affriolantes de cabarets tentaient d’attirer les quelques habitués qui arpentaient déjà les rues. L’un deux en particulier attira leur attention. Poussant un cri de joie, les bunnies se mirent à crier en cœur :  

- RYO !!! RYO !!! Allez viens- nous voir Ryo-chou ! Ca fait si longtemps qu’on ne t’as pas vu !  

En attendant son nom, l’homme tourna la tête en leur direction et se contenta de leur adresser un sourire charmeur. Mais il ne s’arrêta pas et continua son chemin. Ce soir, il n’avait pas envie d’aller se saouler dans un bar et de finir la nuit dans les bras d’une de ces splendides créatures….Non, en fait, ce n’est pas qu’il n’en avait pas envie, c’est simplement qu’il n’en ressentait plus le besoin. D’habitude, s’il se comportait ainsi c’était pour fuir sa vie, oublier le monde lugubre dans lequel il vivait. Et dans l’alcool, dans les bras de ces femmes, il arrivait, l’espace de quelques heures, à s’échapper de l’existence lugubre qui était la sienne. Mais aujourd’hui tout avait changé. Il n’avait pas envie d’oublier. Au contraire, sa vie avait pris un autre tournant et elle était devenue si belle qu’il ne souhaitait plus fuir. Il voulait vivre, vivre enfin comme un homme. Et c’est ce qu’il allait faire. Dans quelques heures, il se retrouverait loin de Tokyo, laissant derrière lui City Hunter le nettoyeur et devenant Ryo Saeba, l’homme tout simplement.  

A cette réflexion, il ne put s’empêcher de sourire. Qui aurait cru qu’un jour il penserait ainsi. Il avait vraiment changé et il devait avouer que ces derniers temps, il avait bien du mal à se reconnaître. Mais ces changements ne le gênait pas, au contraire, il aimait l’homme qu’il était entrain de devenir….Cependant, il avait conscience que ce désir de nouvelle vie ne serait pas sans conséquence car pour la vivre, il allait devoir laisser derrière lui tout ce qui comptait le plus : ses amis, sa famille de cœur….et aussi City Hunter.  

Cette pensée lui brisa le cœur. Il ne savait pas encore comment annoncer à l’autre moitié du duo qu’il voulait mettre fin à leur partenariat…pour une femme. Car il s’agissait bien de ça : Ryo Saeba était amoureux, fou amoureux même. Lui qui avait si longtemps fuit ce sentiment c’était retrouvé pris au piège malgré lui. Mais face aux charmes de la divine créature qui l’avait ensorcelée, il n’avait pas résisté bien longtemps. Il savait que cette séparation aller causer beaucoup de peine à tout le monde, mais c’était ainsi. L’amour lui était tombé dessus par surprise et il ne voulait pas le laisser partir. Après tout lui aussi avait droit au bonheur…  

« - Je sais que mon choix vas te surprendre et moi aussi, j’aurai du mal à te laisser toi et les autres…Mais je l’aime, dit-il en pensant à ce qu’il allait dire. Et puis…Et puis, c’est mieux pour nous deux…Toi aussi tu as une vie à vivre, une vie qui sera beaucoup plus tranquille quand je serais loin et qui City Hunter sera de l’histoire ancienne… »  

Mais il fut soudain interrompu dans ses pensées par la sonnerie de son téléphone, Il attrapa son portable qui se trouvait dans sa poche et décrocha :  

« - Allo ?  

- Ryo…Mais qu’est-ce que tu fais ?....Ca fait longtemps que j’attends…. »  

Reconnaissant cette voix pleine de sensualité, un immense sourire éclaira le visage du nettoyeur :  

« - Tu es arrivé à Tokyo depuis quand ?  

- Je suis à mon hôtel depuis une demi-heure déjà et je pensais te trouver dans la chambre à mon arrivée, répliqua son interlocutrice d’un ton taquin.  

- Je sais ma chérie mais j’avais une dernière chose à faire avant de venir te rejoindre…  

- Quelque chose de plus important que moi ?  

- Tu sais qu’il n’y a rien de plus important que toi… »  

A cet instant, il ne vit pas le sourire triomphant qui se dessina sur les lèvres charnues de son aimée :  

« - Alors qu’est-ce que tu attends pour venir me rejoindre, cela fais deux mois que je ne t’ai pas vue…Et tu me manques, tu me manques beaucoup… »  

Elle n’eut pas besoin d’en dire plus pour séduire le nettoyeur :  

« - J’arrive ! » répliqua aussitôt et il raccrocha.  

Il jeta un dernier coup d’œil au alentour. Ca quartier, sa vie lui manquerait surement, mais il ne la regretterait pas. Plongeant la main dans la poche, elle s’attarda sur le petit écrin de velours qui était à l’intérieur. Non, il ne regretterait rien car il s’en allait vers une nouvelle vie  

*************  

Il ne lui fallut qu’une vingtaine de minutes avant de se retrouver de l’entrée de l’hôtel Astoria. C’était un des palaces de la capitale. Ce n’était pas vraiment dans son habitude de fréquenter ce genre d’établissement huppé mais il voulait le meilleur pour sa belle, alors il n’avait pas lésiné et lui avait réservé une suite. Il ne pouvait décemment pas l’emmener dans un hôtel ni dans son appartement qui se trouvait en plein cœur du quartier le plus craint de Tokyo. Sa douce était un des mannequins les plus en vue du moment et elle était habituée à ne séjourner que dans luxueux palaces, il avait donc voulu le meilleur pour elle.  

Une fois à la réception, il demanda au réceptionniste de prévenir la cliente de la suite 614 de son arrivée. Au regard envieux que lui lança l’homme, Ryo devina sans mal que sa fiancée avait déjà du faire tourner la tête à tous les employés masculins de l’hôtel. L’ascenseur mit un temps fou, enfin au goût de Ryo, pour le mener jusqu’au 11 ème étage où se situait la suite. Arrivé à destination, il s’empressa d’ouvrir la porte. Il eut à peine le temps d’en franchir le seuil qu’une tornade rousse s’élança vers lui et se retrouva dans ses bras :  

« Ryo ! Tu m’as tellement manqué ! » s’écria la jeune femme avant d’embrasser son homme d’un baiser langoureux.  

Après cet échange passionné qui dura de longues minutes, Ryo s’écarta légèrement de sa douce pour l’admirer. Comme elle lui avait manqué. Cela faisait deux très longs mois qu’il ne s’était pas vue. Une éternité…. Mais ils avaient l’habitude d’être séparé. Ils s’étaient rencontrés voila 8 mois à Osaka durant une mission que Ryo menait en solo pour le compte de Saeko. Et depuis, le jeune couple tentait de se trouvait du temps malgré les obligations de leurs métiers. Le plus souvent, ils se retrouvaient pour des week-ends end à Osaka, là om vivait la jeune femme lorsqu’elle ne voyageait pas pour son travail. Mais aujourd’hui, Ryo en avait assez de devoir trouver des excuses pour s’éclipser durant deux jours et ses amis commençaient à se douter de quelque chose. Mais il allait enfin pouvoir profiter pleinement de celle qu’il aimait :  

Plongeant son regard dans celui noisette de sa compagne, c’est d’un ton plein de tendresse qui lui avoua :  

« - Moi aussi tu m’as manqué…je t’aime tellement Kaori… »  

Face au regard ardent de son homme et à cet aveu, les joues de la jeune femme s’empourprèrent mais très vite elle surmonta son trouble, et d’humeur taquine, elle demanda :  

« - C’est vrai ça ? je t’ai autant manqué que ça ?...Tellement manqué que tu as laissé les jeunes filles de Tokyo tranquille ? Tu n’as sauté sur aucune beauté ?  

- Hein…Euh…, répondit un Ryo soudain gêné. Peut être une ou deux…Mais, se reprit-il bien vite, tu sais que je ne vois que toi…Tu es la seule qui compte pour moi.  

- Ouais, vous vous êtes bien rattrapé Monsieur Saeba… »  

Elle ne s’offusquait de ce que venait de lui dire Ryo. Elle avait appris à le connaître et savoir que son attitude de pervers ne lui servait que de protection. Après un dernier baiser, la jeune femme retourna pour finir de défaire sa valise, c’était ce qu’elle était entrain de faire avant que Ryo arrive. Lui continuait à la regarder, il la sentait un peu nerveuse tout à coup. S’approchant d’elle, il la força à se tourner et souleva son menton, pour la regarder dans les yeux et sonder son regard :  

« - Qu’est-ce qu’il y a mon ange ? Qu’est-ce qui t’inquiètes ? Le fait que je vais rencontrer ton frère ? »  

C’est en effet pour ça que Kaori était à Tokyo, pour que Ryo fasse la connaissance de son frère. Mais ce n’est pas cette rencontre qu’appréhender la jeune femme :  

« - Non, ce n’est ça…Je suis certaine que vous allez très bien vous entendre tout les deux…Non, ce qui m’inquiète c’est sa réaction quand je vais lui dire que je suis mannequin. Yuki croit que je mène une vie d’étudiante tranquille à Osaka alors que je passe plus de temps en Europe pour ma carrière que sur les bancs de la fac…Je ne sais pas comment il va réagir.  

- Je sais mon ange que tu appréhendes de lui dire mais il faut mieux qu’il l’apprenne par toi que quand les affiches de ta nouvelle campagne de pub pour la marque de lingerie d’Eriko envahiront tout Tokyo.  

- Hum, tu as raison…Dis moi, en parlant de lingerie, tu sais qu’Eriko m’a fait cadeau de certains modèles…  

- C’est vrai ? s’écria joyeusement Ryo en sautillant comme un gamin. Où il s sont ? où ils sont ? Dans ta valise ? »  

Il s’apprêtait à sauter sur le bagage quand la jeune femme ouvrit les pans de son peignoir et le laissant tomber à terre :  

« - Non, en fait, je me suis dis que tu préfèrerais les voir sur moi… »  

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