Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Auteur: paty

Beta-reader(s): Tennad

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 4 chapitres

Publiée: 07-04-09

Mise à jour: 10-09-09

 

Commentaires: 45 reviews

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Résumé: Et si on commençait au commencement pour une fois!...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une rencontre qui changea ma vie." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Une rencontre qui changea ma vie.

 

Chapitre 1 :: Tout n'est pas tout blanc ou tout noir...

Publiée: 07-04-09 - Mise à jour: 07-04-09

Commentaires: Bonsoir HFC! Bon certaines l'attendaient avec impatience. Voilà ma surprise! Tout d'abord, surprise car le 6 ça a fait un an que je suis parmi vous, donc pour vous remercier de votre soutien je vous ai concoté ceci. Ensuite, le 11 c'est mon annif, donc je fête ça dignement avec vous, et enfin le 13 c'est l'annif à ma jumelle, à mon Toto-chérie! Donc , il était obligatoire que je lui dédie spécifiquement cette fic! Ma Toto, souris, c'est pour toi! Sachez que je base cette fic beaucoup moins sur l'humour... c'est un autre genre, vous verrez... je tente un autre style!^^. Enfin, vous avez du le voir, cette fic entame une nouvelle collaboration. Et oui Stella m'a fait l'honneur et le plaisir de devenir ma béta pour cette fic! Je te remercie très chaleureusement ma petite étoile pour ta participation et ton interet sur ce projet. ça me fait super plaisir! Tu le vois pas mais j'ai des étoiles dans les yeux! lol! Je vous embrasse tous très fort et bonne lecture... j'espère que ce début vous plaira.

 


Chapitre: 1 2 3 4


 

Vivre ou mourir.  

 

Le destin est une notion bien étrange. Certaines personnes naissent et vont vivre leur vie de façon incroyable, faire des choses qui vont marquer l'histoire, dire un mot ou un geste qui peut changer radicalement une autre vie, plusieurs autres vies. On appelle des fois cela « la chance », d'autres diront que c'était écrit. Il n'empêche que si le pompier n'avait pas sauvé cet homme, directeur de banque, d’un incendie par exemple, sa banque aurait-elle fait faillite par la suite? Un autre directeur aurait pu prendre sa place à sa mort ? Des personnes auraient-elles perdu du jour au lendemain leur travail et donc dû vendre leur maison? Les gamins de ces employés seraient-ils dehors à dealer? Travaillerai-je pour les empêcher de faire pire que ce qu'ils vivent au quotidien?  

Un geste, un mot, une circonstance et c'est la vie de milliers de gens qui changent. C'est donc ce qu'on appelle le destin. Vivre pour faire quelque chose qui va changer le cours de la vie de d'autres personnes.  

 

 

Longtemps je me suis demandé ce que j'avais apporté aux autres. J'ai toujours voulu faire le bien autour de moi.... Mais à quel prix? Toute ma vie, j'ai lutté pour que des gens vivent, que leur destin ne s'arrête pas aussi tôt. Rendre le sourire à quelqu'un, n'est-ce pas magnifique? Leur donner de l'espoir afin qu'ils prennent leur destin entre leurs mains.  

Oui, je me suis battu pour que des personnes puissent lever la tête et revivre, même si pour cela, il fallait payer le prix d'une autre vie. Vie et mort sont liées. C'est indubitable. Un enfant naît quelque part, un homme ou une femme meurt ailleurs. Alors que ce soit par moi, ou d'une autre manière, la vie doit se payer cher et certains ne savent l'apprécier à sa juste manière.  

 

 

Voilà vers quelle idéologie je tends! Il n'y a pas de justice, à par la sienne. Pourtant, la société s'évertue à penser le contraire. Mais quand on vit dans un milieu aussi noir, on est obligé de penser tout autre. Je voyais défiler des voyous, des dealers, des proxénètes, des assassins: toute cette vermine que l'on espère voir décroître un jour mais qui grandit avec mon âge qui avance. On ne peut tous les tuer. Alors on les arrête, ils purgent leur peine, puis ils sont relâchés pour « bonne conduite ». Bonne conduite de quoi? Comment peut-on laisser une personne ressortir après tous les méfaits qu'elle a commis directement ou indirectement?  

Il a tué une fillette et on le relâche. Mais il a décimé un couple qui a divorcé. Son père a perdu son job, sa mère est dépressive et suicidaire. Les grands-parents se terrent dans des prières sans fin pour que l'on puisse revenir à l'âge de bonheur. Il est relâché et peut recommencer mais cette famille ne recommencera rien avec cette fillette. Il l'a tué. C'est tout.  

 

La justice est pour les aveugles. Voilà quel était devenu mon point de vue à un moment donné de ma carrière. Pourtant, un homme m'a permis de relever la tête. Un homme m'a fait voir que la justice existait, à condition d'y croire. Lorsque l'on dit que les rencontres enrichissent les gens, il faut le croire. Il a été ma bouée de sauvetage, mon oxygène dans ce milieu qui m'étouffait. Il a fait ce que je rêvais toujours de faire, mais que je n'osais pas, au risque de tout perdre. Cet homme lui, le pouvait, il n'était rien, il n'était personne, il n'était pas. Il n’était pas assujetti à cette société si parfaite.  

 

Cela remonte à si loin!... J'avais vingt-trois ans. J'étais très efficace et mon talent m'avait permis d'atteindre des sommets rapidement. Je voulais être comme mon père et je le fus: j'étais inspecteur de police. Et, au fur et à mesure de mes désillusions et de mes enquêtes, je pris conscience de la présence d'une personne, qui ressortait sur plusieurs dossiers mais qui n'apparaissait sur aucune procédure de justice. Il aurait du être menotté depuis belle lurette car ses actions étaient répréhensibles et donc punissables par la loi. Et pourtant, ces actions si répréhensibles et si illégales me faisaient sourire car cet homme agissait comme bon lui semblait, ne se souciant que d'une chose : sa mission. Il était sous tous les fronts: drogue, terrorisme, assassinat, kidnapping. Il était partout et nulle part à la fois, au delà de toute juridiction, sans soucis des conséquences si ce n'était sur les siennes. Quelque part, je l'enviais de faire une telle abstraction de notre société.  

 

Cet homme suscita mon intérêt au point de mettre mes enquêtes de côté et de ne penser qu'à lui: où et quand il allait frapper? Sur quel dossier? Ses ponctuelles interventions me ralentissant dans l'élucidation de mes enquêtes et surtout dans mes procédures de conclusions, m'obligea à monter un dossier complet sur lui… et quel dossier!  

 

Je devais l'avoir; c'était devenu une priorité. J'ai découvert que cet homme était un homme vraiment atypique: un as de la gâchette, un fin stratège connaissant tout des armes, des techniques de combat, des approches militaires. Un homme de l'ombre ayant une implication certaine dans le milieu des malfrats, des trafiquants en tout genre, des yakusas. Il était aussi craint que respecté par le milieu.  

Je devais être prudent car le poisson que je ferrais était très méfiant et difficile à cerner. J'ai tout tenté: filature, infiltration dans le milieu, piège pour l'appâter. J'agissais même en dehors de mes heures de boulot. Ma vie était cadrée sur la sienne. Mais rien n'y fit, je n'avais rien pour le faire plonger. Il était insaisissable, insondable. Même mes indics osaient garder le silence devant mes menaces, préférant la prison que la faux de l'Ange de la Mort, comme ils le surnommaient.  

 

Pourquoi tant de mystères autour d'un homme comme lui? Il était omniprésent mais invisible. Ses apparitions étaient presque fantomatiques, comme une légende qui sévissait dans le milieu. Tout le monde le connaissait mais personne ne voulait prononcer son nom. Les cadavres des raclures des bas quartiers étaient retrouvés certains matins avec pour seul indice une balle de 357 magnum.  

Les morts qu'il distillait étaient savamment calculés en fonction du degré d'ignominie de la personne tuée. C'était un pro. Il n'y avait aucun doute là-dessus.  

Cet homme de l'ombre, je l'admirais autant que je le craignais car je savais que si je venais à le retrouver et à l'avoir en face de moi, je ne devais pas donner cher de ma peau. Pourtant il me fallait le rencontrer. C'était sans doute le dossier de ma vie cet homme, ce qui allait me permettre d'être renommé dans tout le Japon. C'était l'homme le plus dangereux que Tokyo connaisse et c'était à moi que la tâche était incombée de le faire enfermer.  

 

 

Des mois passèrent. Ma vie devint plus chaotique, n'assumant plus mes devoirs quotidiens. J'étais plus que l'ombre de moi-même, n'ayant plus de repères entre jours et nuits, travail et vie privée. Ma collègue, Saeko, me voyait me refermer sur moi-même mais attendait que je lui dise ce qui me tracassait. Je ne fis rien pour pas la mettre en danger. Quand à ma petite sœur Kaori, elle devait voir que je ne tournais pas rond mais rien était trop dur pour moi, tant que ma seule famille était heureuse… et je me gardais bien de lui parler de mes espoirs concernant ce type louche. Elle en aurait fait une montagne d'inquiétude!  

 

Puis un jour, alors que je désespérais de le mettre sous les verrous, il se présenta à moi. Comble de l'ironie; lui qui m'avait évité volontairement depuis des mois, vint me chercher chez moi!  

Alors que je rentrais tard un soir du commissariat, j'ouvris la porte d'entrée de mon appartement et instinctivement je sentis une présence à l'intérieur. Je savais que c'était nullement Kaori car elle devait dormir chez une amie et d'ailleurs, fort heureusement. Il était là, immobile, appuyé devant la fenêtre, fumant une cigarette. Il demeurait dans le noir le plus complet de la nuit, ayant pour seule distraction les lumières du trafic extérieur. Je pouvais percevoir son visage au gré des éblouissements des phares des voitures passant devant chez moi. Je ne savais pas pourquoi mais dès que je le vis, je sus que c'était lui! L'homme que je filais depuis des mois sans relâche était là, cette ombre au-dessus de nous était entrée chez moi.  

 

Il était comme je me l'imaginais: si mystérieux et en même temps si charismatique. Il m'avait entendu rentrer mais n'avait pas bougé d'un cil, se contentant de rejeter simplement la fumée de cigarette par ses narines tandis qu'on klaxonnait dehors. J'aurais pu dégainer mon arme mais je n'en fis rien. Curieusement, alors que je me posais dix mille fois la question de l'issue de notre rencontre éventuelle, notre rencontre se déroula sans peur, ni suspicion. J'étais d'un calme olympien et lui aussi. Peut-être étions-nous destinés à bien nous entendre car le feeling était passé entre nous comme si tout allait de soi.  

 

Il tourna la tête vers moi et écrasa sa cigarette sur sa semelle de chaussure et me dit:  

 

-J'aurai du me douter qu'un type comme toi, aussi clean, ne pouvait avoir de cendrier chez lui!  

 

Son regard était aussi noir que ses cheveux. L' Ange de la Mort était chez moi. Je compris pourquoi mes indics et tous ceux du milieu le craignait tant. Il inspirait force et respect. Rien, ni personne, ne pouvait lui faire obstacle; cela aurait été comme suicidaire de lui dire non, de se mettre sur sa route. Et pourtant, j'étais sur sa route, j'étais celui qui devait le contrer.  

Le contrer. Quel doux euphémisme lorsque l'on sait que l'autre a sans doute le même a priori sur vous que vous , vous avez sur lui. Il avait cette aura si dur e et si sauvage, mais tellement intransigeante. Elle vous éclate à la figure et vous ne pouvait que la sentir vous envahir, sans pouvoir objecter. Il était très impressionnant. De part son aura mais aussi sa carrure: 1 mètre 90, 95 kg, une musculature plutôt imposante... bref tout le contraire de moi! Et malgré tout cela, je continuais à lui faire face, je ne fuyais pas. Je savais que quoi que je dise, il ne s'en offenserait pas, j'en avais la conviction.  

 

-Aussi clean? Le crois-tu vraiment? Tout n'est pas tout blanc ou tout noir dans ce monde!...., lui dis-je pour vraiment lui montrer que je peux lui avoir du répondant.  

 

Il se mit à sourire, sourire auquel je répondis. Je posai alors mes clés sur la table et me tourna vers le bar pour lui verser un scotch. Je savais que tourner le dos à un type de son espèce était complètement irraisonné mais je devais tenter le coup. S'il était venu à moi maintenant, c'est qu'il avait besoin de moi, donc qu'il ne me tuerait pas. En même temps, je ne pouvais en faire une certitude. Il pouvait très bien vouloir mettre un terme à ce jeu du chat et de la souris auquel on jouait depuis plusieurs mois. Peut-être était-ce sa nouvelle mission, commandité par un politicien véreux que j'avais confondu et qui voulait me faire taire? Ou bien une lassitude de sa part de se sentir harponné par un flic zélé?  

 

Mais il ne me tira pas dans le dos et je n'en fus pas aussi étonné inconsciemment. Un homme de sa trempe ne pourrait se rabaisser à tuer un homme de dos. Il n'était pas un homme lâche. Malgré son boulot de tueur à gages, il était un homme de principe et d'honneur, comme moi.  

Je me retournai et lui tendit le verre de whisky qu'il porta à sa bouche sans hésitation après l'avoir levé pour trinquer. J'aurais pu l'empoisonner, l'endormir même mais il devait aussi se douter que ce n'était pas mon intention. Finalement nous étions tous (les) deux pareils. Deux hommes plein de principes et d'honneur mais trop rebelles pour accepter que le gouvernement qui nous contrôle ferme les yeux sur certaines choses scandaleuses.  

Je m’assis sur le canapé et bus mon verre avec lui.  

 

-Tu ne fumes pas mais tu bois?!, me dit-il avec ironie. Effectivement, tout n'est pas tout blanc ou tout noir...  

-Je ne bois pas. C'est juste pour fêter l'évènement!  

 

Il se mit à sourire en comprenant que cet événement était bien sa venue, et me dit:  

 

-Et bien santé, Hideyuki Makimura!  

 

Et il termina son verre d'une traite. Nous restâmes quelques minutes dans le noir sans dire un mot. J'enclencha le sujet de conversation: le but de sa visite.  

 

-Alors?! Tu es devant moi pour quoi?  

-Disons que j'avais un événement à fêter!, me dit-il d’un air amusé mais toujours mystérieux.  

 

Je me mis à rire et termina mon verre. J'attrapai la bouteille et en servit un deuxième à mon invité et à moi-même. Je continua mes questions.  

 

-Je vois que tu as mené ta petite enquête sur moi, vu que tu sais mon nom?...  

-Pas toi?, me demanda-t-il au tac-o-tac.  

-Je suis flic. C'est mon boulot d'enquêter sur des personnes.  

-Je suis nettoyeur. C'est mon boulot de savoir quels peuvent être mes ennemis potentiels.  

 

Un nouveau silence s'installa entre nous.  

 

-Et tu en déduis quoi? Je suis un ennemi pour toi?  

-Faut voir!...., me dit-il calmement. Tout dépendra si on ressort vivant de cette entrevue.  

-Mince... J'avais prévu d'aller chez le dentiste demain!, lui dis-je sous un faux air contrarié.  

-Et moi, j'avais parié sur Black Killer aux courses! C’est con….  

 

Mon invité et moi firent à nouveau une pause dans notre discussion, plongeant notre regard sur notre verre d'alcool fort.  

 

-Et samedi, tu fais quoi?, me demanda-t-il tout en plongeant son regard dans le mien comme s'il m'invitait à faire une partie de cartes en enfer.  

-Ça dépend... J'ai un paquet de boulots. Tokyo n'est pas une ville très calme... je pense que tu le sais. Si j'arrive à me débarrasser de certaines corvées, peut-être alors je serais à ta disposition samedi. A moins que tu veuilles m'aider à clôturer mes enquêtes?...  

-Tu veux pactiser avec le diable ? Tu es vraiment effronté !….Ou bien fou ?  

-Tu veux pactiser avec Michel-Ange ? Tu veux expier tes fautes pour obtenir le salut de ton âme ?  

-Ah ! Mon âme est irrécupérable ! Depuis le temps ! Ma foi…. Tout n’est pas tout blanc ou tout noir, en vue de cette collaboration possible entre l’ange et le démon!  

 

Il se mit à sourire. Finalement notre premier contact était plutôt bon.  

Je me leva alors du canapé et alla fouiller dans mes tiroirs de bureau. J’en extirpa un dossier que je lui tendis.  

 

-Je n’ai pas besoin de te dire de quoi il en retourne. Je suppose que tu as fouillé dans mes affaires avant que j’arrive.  

-Comme si je me serais permis !…  

-De toute façon, tous ces dossiers t’étaient destinés…  

 

Il me regarda surpris.  

 

-Tu veux dire que tu les avais laissés volontairement chez toi, rien qu’à mon intention ? Tu savais que j’allais venir ?  

 

Je le regardai avec malice.  

 

-Pourquoi ? J’avais pas raison ? Tu es venu, non ? Tu as regardé ?  

 

Il se saisit du dossier avec un sourire bluffé.  

 

-T’es pas commun toi !, me dit-il ravi d’avoir un adversaire à sa taille.  

 

Je pris sa remarque pour un compliment car il ne me sous-estimait pas ou en tout cas, plus. J’étais à la hauteur !  

 

-Tu sais donc quelle est l’affaire et de qui il s’agit ?  

-C’est une sacrée ordure ce type…, me dit-il avec noirceur.  

-Ah bon ?, lui dis-je avec une fausse innocence. Mais tu te débarrasses pas des ordures, non ?  

 

Il se leva brusquement, le regard noir, et se posta juste devant moi. Il faisait une tête de plus que moi. Il était vraiment impressionnant rien que par ce qu’il dégageait de menaçant et d’insaisissable. On ne savait pas ce qu’il pensait réellement et ce qu’il allait faire.  

Je releva mes lunettes sur mon nez pour ne pas me laisser décontenancer. Je le vis plus nettement. Il était comme moi ; il me faisait penser à moi. Si jeune mais pourtant le poids du passé et de l’expérience sur ses épaules. Nous étions semblable, marqué par la fatigue, les illusions, le malheur des autres, la mort… Nous étions deux jeunes d’une vingtaine d’années mais si loin des jeunes de notre âge ; nous étions bien loin de leur monde.  

 

Il avait une belle gueule… Dick Tracy, Clyde Barrow…. Une gueule d’ange, cachant un homme à l’âme noircie par les aléas de la vie. On lui donnerait le bon dieu sans confession et pourtant il avait le regard aussi dur et vide de sentiments qu’une statue de pierre qui trône au-dessus des tombes qu’il a remplies.  

Il avait la mâchoire qui tremblait, crispée par une colère mal contenue. Il posa son index sur mon torse en me disant froidement :  

 

-Que les choses soient bien claires mon pote… Je ne suis pas éboueur… je ne ramasse pas les merdes des bas-fonds de Tokyo. Je liquide !  

-Bien. Alors tu es tueur à gages donc. C’est bien ce que je pensais. Tu tues sur demande, on est d’accord… donc je peux te coffrer si j’ai des preuves le confirmant…  

 

Je fis une pause avant de reprendre :  

 

- A moins que…  

 

Je laissa sous-entendre qu’une participation de sa part pourrait être plus que conseillé. Il fit une moue étonnée. Puis il me dit fièrement :  

 

-Je suis aussi garde du corps. Je tue si on m’attaque. Mais si tu veux faire du zèle, vas-y ! Menotte-moi ! Encore faut-il que notre flic y parvienne ! Tiens ! Je t’aide. Je te donne mes poignets ! ….Dis-toi qu’on ne m’oblige à rien ! C’est moi qui décide qui je protège et qui je tue! Je ne réponds pas au chantage, donc tes « à moins que » tu peux te les garder !  

 

Je lui souris, ravi de son emportement. Il répondait à toutes mes espérances. Mon sourire lui fit redescendre de ses gonds, voyant que j’étais satisfait. Pourtant je lui déclarai :  

 

-Pour l’instant, je préfèrerai mettre des menottes à l’homme qui vient de retirer le sourire à deux fillettes dont le père vient d’être liquider, comme tu dis si bien, tout cela parce qu’il a obéi fidèlement à l’ordre que ce pourri lui avait dicté. Ces pauvres gamines ne pourront comprendre pourquoi on l’a tué alors qu’il avait écouté son chef et qu’il lui faisait confiance. Ce père sera la dernière personne innocente morte à cause de lui. On ne se débarrasse pas de ses employés sous prétexte qu’ils sont trop « encombrants ». Je l’ai juré à son épouse, même si je dois y passer des mois, des années : je l’aurai ! Donc si je dois t’embaucher pour ce travail, je le ferai !  

 

Il resta silencieux puis se tourna pour se rasseoir sur le bord de la fenêtre en griller une autre. La lumière de la flamme de son briquet illumina son regard onyx. Mon discours ne l’avait pas laissé de marbre. Son visage serein me le confirma alors qu’il était agacé juste avant.  

 

-Je ne sais pas si je dois t’aimer ou te détester. Tu m’exaspères. Tu es un homme très malin, je dois dire. Presque aussi malin que moi à un détail près : c’est que moi, je ne fais pas dans le sentiment, je le fais pour mon intérêt personnel.  

 

Je m’approchai de lui et ouvrit la fenêtre pour que sa fumée de cigarette ne stagne pas dans le salon.  

 

-Excuse-moi mais je n’aime pas qu’on fume chez moi. Tu peux fouiller mais pas fumer.  

 

A ces mots, il avala sa fumée et s’étouffa un peu, surpris par mon attitude finalement trop maniaque, trop précieuse, trop clean.  

 

-Et puis, d’après mes différentes enquêtes, tu ne tues pas au hasard… Ou bien le hasard fait drôlement bien les choses. Tu as un code de conduite, dicté par ton cœur, ton cerveau, ce que tu veux, mais tu as un code de conduite…  

 

Il jeta un coup d’œil vers moi, presque vexé que j’ai pu lire une once de bonté dans son image d’ange démoniaque. Il finit par se détacher de la fenêtre et se dirigea vers la porte d’entrée. Il me fit un signe de la main et me dit :  

 

-A un de ces jours, en enfer…  

 

Je le regardai partir, un sourire au coin des lèvres, heureux d’avoir rencontré l’homme qui suscite en moi autant d’interrogations. Il répondait à mon imagination, à l’idée que je m’en étais faite, mais en même temps il était bien plus complexe que ça. Mon seul objectif à partir de cette fameuse soirée était de tout savoir de lui. Ma curiosité était piquée au vif. Je devais tout savoir de lui : son professionnalisme, sa vie, ses hobbies… rien ne m’avait autant intrigué que lui. Il reviendrait me donner de ses nouvelles. Je le savais, j’en avais la conviction. Le destin ne fait pas les choses au hasard. 

 


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