Chapitre 1 :: A long time ago

Publiée: 17-12-09 - Mise à jour: 17-12-09

Commentaires: Mise en place de mon histoire... je l'ai écrite il y a un petit moment déjà :) bonne lecture !

Chapitre: 1 2 3

Los Angeles, la cité des anges. 19XX.  

L’ombre avançait dans les rues qu’elle connaissait par cœur. La nuit venait de tomber sur la cité des anges mais les centaines de lumières qui éclairaient les lieux, ne laissaient pas de place à l’obscurité. Se faufilant à travers la foule, très nombreuse en ce début de soirée, l’homme ne regardait que devant lui, les yeux fixant un point imaginaire au loin. Rien aux alentours ne le sortait de ses profondes réflexions. Depuis quelques heures, il avait une boule au ventre qui ne voulait pas partir. Il avait fait les cents pas devant son téléphone mais finalement avait préféré sortir de chez lui pour partir à sa recherche. Le téléphone ne sonnait pas et lui avait les nerfs en pelote, l’attente lui était insupportable et il n’en pouvait plus. Si elle ne l’appelait pas, il ira la chercher lui-même.  

Ses pas l’amenèrent à son bar préféré, celui-là même où il avait fait sa rencontre la première fois. Depuis c’était leur lieu de prédilection et ils y passaient beaucoup de leur soirées. Mais ce soir, il senti, même avant de passer ces portes, qu’il ne la trouverait pas assise au comptoir comme à son habitude, un verre de Gin tonic à la main. La salle était assez vide pour un vendredi soir et seul le bruit de la télévision allumée résonnait. Jeff, le barman servait une bière à un homme brun qui tournait le dos à la porte d’entrée. L’homme énervé se dirigea d’un pas rapide vers le comptoir et interpela ce dernier d’une voix irritée :  

-Mais où est-elle ?  

Le barman le regarda dans les yeux et comprit que ce n’était pas le moment de plaisanter avec le nouvel arrivant. A première vue, sa colère était bien réelle et il paraissait même sur le point de sortir de ses gonds. L’homme brun, lui, ne brochait pas d’un pousse, sirotant toujours son whisky glace. Il ne se tourna même pas vers lui, ce qui accentua la colère de l’homme :  

-Mais tu m’écoutes oui ?? Je viens de te demander où elle est ?  

Soupirant, le brun se retourna enfin et posa son verre à moitié vide.  

-Aucune idée. Pas ici comme tu peux le voir.  

-Ryô ! Ne joue pas avec moi ok ? Si tu sais quelque chose tu as intérêt à me le dire.  

La voix de l’homme tremblait de plus en plus au fur et à mesure que sa rage augmentait.  

-Je te l’ai dis, Angel, je ne sais pas.  

Ryô restait imperturbable face à la mauvaise humeur de son partenaire et le fixait dédaigneusement. Mick Angel, quant à lui, poussa un cri de désespoir avant de s’affaler sur le tabouret d’à côté. Faisant un signe à Jeff, il passa commande d’un alcool fort pour se calmer un peu. Puis se tourna vers Ryô et d’une voix plus sereine lui demanda de l’aider :  

-Bon, tu ne sais rien ?  

-Si je te le dis. A quelle heure devait-elle rentrer ?  

-Il y a plus de 2h !! Et elle n’a même pas appelé ! s’insurgea-t-il en s’enfonçant sa tête dans ses mains.  

Jeff posa alors, un whisky sans glace devant le nettoyeur et lui fit un sourire d’encouragement.  

-Elle est passée en début d’après’m et m’a dit à ce soir…ne t’inquiète pas, je suis sûr qu’elle ne va pas tarder…essaya le barman pour calmer son ami.  

-Non, je sens que quelque chose ne va pas bien… répondit-il en se levant. Je dois la trouver.  

D’une traite, il avala le contenu ambré de son verre et se précipita vers la sortie. Ryô soupira et attrapa sa veste, puis se leva à son tour.  

-Je ferais mieux d’y aller, moi aussi. Il risquerait de faire des conneries. A plus Jeff !  

Puis le saluant de la main, le nettoyeur se mit à la poursuite de son acolyte.  

Elle se mit à courir à toute vitesse pour essayer de semer son poursuivant mais l’homme était rapide et agile et elle avait bien du mal à prendre de la distance. Gênée par son masque de tissu, elle le retira violement et l’enfonça dans la poche de sa veste en cuir. Son chignon, alors céda, laissant ses cheveux longs courir le long de ses épaules. Se retournant furtivement, elle aperçu toujours derrière elle, le gardien la poursuivre sans s’essouffler plus que ça.  

« C’est bien ma chance, je tombe sur un gardien sportif ! » pensa-t-elle en redoublant de vitesse pour arriver à le semer.  

Grimpant sur une poubelle au couvercle fermé, tel un chat, la femme s’élança sur le rebord métallique d’un escalier de secours et commença à l’escalader quand deux mains attrapèrent son pied et commençaient à la tirer vers le bas.  

-Et bien ma mignonne, tu vas vite redescendre et me rendre ce que tu as pris ! hurla le gardien en mettant toute sa force pour la faire tomber.  

N’ayant pas la force suffisante dans les bras pour supporter la pression, les mains de la jeune femme lâchèrent la barre métallique et son corps tomba lourdement sur le haut de la poubelle. Laissant échapper un cri de douleur, elle ferma les yeux l’espace de deux secondes. Le gardien en profita pour l’attraper par le bras et la relever sans ménagement.  

-Aller, rends-moi la disquette ! lui ordonna-t-il.  

Ouvrant ses yeux verts sur l’homme, la jeune femme se mit alors à sourire.  

-Je ne l’ai pas !  

-Ne joue pas avec moi ma jolie, je ne suis pas d’humeur.  

Sortant un couteau de sa poche, le gardien se mit à le faire tourner puis le posa contre sa joue, lui laissant un filet de sang à son passage.  

- Donne-moi la disquette !  

Evaluant la situation rapidement, les yeux de la femme se posèrent alors sur une boite de conserve ouverte à ses pieds. Sans plus attendre, elle shoota dedans, la faisant rebondir sur le mur attenant de la poubelle et elle la récupéra de sa main libre. D’un geste minutieux, elle porta le haut de la boite à la gorge de l’homme et trancha net. Le sang se mit à gicler dans tous les sens et le gardien étouffa un cri avant de s’effondrer sur le sol.  

-Voilà, je ne voulais pas en arriver là mais tu ne m’as pas laissé le choix, souffla-t-elle en reprenant son souffle.  

Puis faisant demi-tour, elle se dirigea vers d’autres poubelles un peu plus loin où elle avait jeté son précieux objet, quelques instants avant l’altercation.  

-Bon maintenant, il faut que je me salisse les mains par ta faute ! Ce n’est pas mon jour !  

Mick marchait vite, il ne prêtait pas attention à son partenaire qui le suivait. Seul son objectif comptait. Il devait la retrouver et lui passer le savon de sa vie ! Enfonçant les mains dans ses poches, il se dirigeait vers la station de métro. Il irait à son appartement pour voir et s’il ne la trouvait pas, il demanderait à ses indics. Il n’avait aucune autre solution. Ce n’était pas dans ses habitudes de ne pas tenir les horaires, elle était même plutôt maniaque de ponctualité. C’était elle qui lui faisait des scènes quand il avait le malheur d’arriver en retard même de quelques minutes, alors non ce n’était pas normal de ne pas avoir de ses nouvelles. L’esprit torturé, l’américain attrapa la première rame de métro et s’y engouffra suivit de Ryô, qui n’avait toujours pas décroché un mot. Il savait très bien où il se rendait et ne voulait pas se mettre à parler inutilement. Depuis qu’il travaillait avec l’américain, il savait comment réagir selon l’humeur de ce dernier et là s’il devait y avoir discussion, c’était à son partenaire de commencer et pas à lui. Après cinq stations, les deux hommes sortirent rapidement du métro et longèrent un ensemble de maisons regroupées en lotissement. Par habitude, ils coupèrent par le jardin de l’une d’elle et se trouvèrent devant l’escalier de secours d’un petit immeuble de quatre étages. A grandes enjambées, Mick arriva devant la porte qui portait le numéro 25. Il la tapa à grands coups et lui demandant d’ouvrir mais n’obtient aucune réponse. Ryô alluma une cigarette et la tendit à Mick qui soupirant l’accepta :  

-Mais où est-elle ?  

Se laissant glisser le long du mur, il tira une grande bouffé et souffla la fumée blanchâtre par le nez.  

-Que devait-elle faire cette fois ?  

-Aucune idée, elle n’a pas voulu me le dire.  

Il tapa son poing contre le mur et s’insulta lui-même.  

-J’aurais du le lui demander ! Quel con je fais !  

-Et Jack, il n’est au courant de rien ? demanda Ryô qui était aussi en train de s’allumer une cigarette.  

-Je ne sais pas…  

-Allons le voir.  

Sans rien ajouter, il tendit sa main à l’américain pour l’aider à se relever et ils se dirigèrent à nouveau vers l’escalier de secours.  

Après plus d’une demi-heure de recherche dans les détritus, la jeune femme cria enfin victoire en attrapant le bout de plastique entre ses longs doigts fins. Sortant de la poubelle sans difficulté, elle se dépoussiéra puis reprit la direction de l’avenue, cachant sa découverte dans la poche de sa veste. Il émanait d’elle une forte odeur de décomposition qui lui donna un haut le cœur. Allant vers une cabine téléphonique, elle décrocha le combiné et inséra quelques pièces de monnaie trébuchantes puis composa un numéro qui ne répondit pas. Regardant sa montre, elle grimaça. Il devait être mort d’inquiétude et pourtant il ne répondait pas au téléphone ! Elle avait, certes plus de deux heures de retard, mais il aurait pu faire l’effort de lui faire confiance. Raccrochant le téléphone, elle fit un autre numéro où cette fois une voix roque répondit.  

-J’ai fini le boulot…je suis morte, lança-t-elle.  

-Samantha, c’est toi ?  

-Oui… qui veux tu que ça soit d’autre ? demanda-t-elle un brin énervée. Ecoute je suis fatiguée, alors passe à l’appart dans une heure pour récupérer la disquette, le temps que je me délasse un peu ok ?  

-Très bien…tu n’as pas eu…  

L’homme n’eut pas le temps de continuer sa phrase qu’un bruit assourdissant remplit le combiné. A l’autre bout, il entendit le cri de terreur de Samantha suivit de coups de feu.  

-Sam ? Sam ? hurla Jack.  

Mais sa voix se perdit accompagnant les bips insistants du téléphone.  

Ryô tapa une seule fois à la porte avant que celle-ci ne s’ouvre sur un Jack, le visage déconfit.  

-Vous êtes là, ça fait dix minutes que j’essaie de vous joindre ! hurlait presque l’homme se tournant de son ordinateur.  

Jack fit rouler son fauteuil vers eux et d’une main tremblante, il retira ses lunettes pour s’éponger le front.  

-Que se passe-t-il ? demanda Mick de plus en plus angoissé par l’éventuelle réponse de l’homme.  

-C’est Sam !  

-Quoi Sam ? hurlait presque l’américain.  

- Calme-toi Mick et laisse le parler, intervenu Ryô, voyant son partenaire devenir de plus en plus nerveux.  

Jack remercia silencieusement le japonais et leur raconta brièvement son coup de téléphone avec Samantha quelques minutes plus tôt.  

-Je suis en train de chercher de quelle cabine elle m’a appelé…ça va prendre encore quelques secondes, termina l’informaticien.  

-Et bien bouge toi ! cria Mick hors de lui.  

Jack se remit alors devant son ordinateur et tapota rapidement sur le clavier de celui-ci. Alors que l’écran délivrait enfin la précieuse information, Mick était déjà parti à toutes jambes.  

Arrivés sur les lieux, Ryô regarda tout autour de lui. La cabine était totalement dévastée. Le toit était arraché et toutes les vitres étaient en morceaux. Le téléphone était complètement arraché et une marre de sang gisait sur le sol. Faisant l’inventaire de tout les éléments, Ryô examinait le lieu comme un professionnel. Quant à Mick, il était sous le choc. A voir la scène, il se doutait que Sam avait peu de chance d’échapper à l’attaque. Il y avait de nombreuses marques de balles et certaines étaient même enfoncées dans le mur de gauche.  

-Ca a été violent, commença Ryô en regardant son ami.  

-Oui…murmura ce dernier sans trop se rendre compte de l’émotion dans sa voix.  

-Ce n’était peut-être pas elle…enchaina Ryô pour essayer de la rassurer.  

-Si…  

Mick s’avança et ramassa un bout de tissu au sol. Le regardant, il se tourna vers le japonais et le lui montra.  

-C’est son masque…  

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