Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Kairi

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 17 chapitres

Publiée: 23-01-03

Mise à jour: 20-11-04

 

Commentaires: 57 reviews

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General

 

Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Tranche de vie

 

Chapitre 3 :: Kaori passe à l'attaque

Publiée: 27-01-03 - Mise à jour: 05-06-03

Commentaires: Je voudrais tout d'abord vous remercier pour vos messages. J'ai fait en sorte de prendre en compte vos critiques et j'ai quelque peu modifié mon chapitre 3. Plus de caractère pour Kaori et moins guimauve. Je vais faire de même pour les cinq autres chapitres que j'ai déjà écrit. Mais c'est pas toujours évident. Voilà le troisième chapitre. Je pense que le titre est assez évocateur. Bonne lecture à tous et encore merci !

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Immeuble de Ryô Saeba, quartier de Shinjuku,  

Mercredi 6 Juin, 11h31,  

 

Kaori s'étira tranquillement dans son lit et regarda, incrédule, son radio-réveil. Rapidement, elle sauta de son lit, enfila sa robe de chambre et se dirigea vers le cuisine. Elle détestait faire la grâce matinée et rester paresser au lit mais, dans le cas présent, le décalage horaire et son après-midi de ménage non stop lui auront été fatales. Arrivée dans la cuisine, elle maugréa contre l'horloge qui affichait fièrement ses 11h31 et se demanda si ça valait vraiment la peine de préparer le petit-déjeuner. Mais anticipant la réaction de Ryô, elle décida finalement de cuisiner un copieux petit-déjeuner et se mit en oeuvre avec énergie.  

 

Ryô écouta attentivement les bruits émanant de la cuisine et jeta un oeil sur son réveil. 11h31. Ca ne ressemblait pas à Kaori de se lever aussi tard. Il était réveillé depuis plus de trois heures et il était loin d'être en pleine forme. Sa nuit avait été longue et agitée mais il était incapable de se souvenir de quoi il avait rêvé. Il soupira, se mit sur le dos et contempla le plafond. Il n'avait pas revu Kaori depuis la scène de la veille et ne savait pas encore quel comportement adopté. Tout au fond de lui, il aimerait pouvoir prendre sa partenaire dans ses bras et lui dire dans un sourire ravageur "Alors on en était où ? " Mais il savait pertinemment que le plus juste était de faire comme si rien n'était. Il se traita de lâche et sortit mollement de son lit.  

 

Ryô n'était pas prêt à voir ça. Kaori, habillée d'une simple nuisette blanche et de la robe de chambre assortie, cuisinait des oeufs brouillés en chantonnant. Ryô resta quelque peu interloqué par ce nouveau comportement et se demanda depuis combien de temps sa partenaire avait abandonné les pyjamas pour les nuisettes. Tout homme normalement constitué ne s'en plaindrait pas mais Ryô, qui faisait justement de gros efforts pour ne pas craquer et sauter sur Kaori, sentit une certaine frustration envahir son corps.  

 

La jeune femme se retourna pour poser les oeufs sur la table de la cuisine quand elle aperçut Ryô. Bien malgré elle, son couur fit un bond dans sa poitrine et ses joues se colorèrent un peu. Mais il semblait perdu dans ses pensées et fixait bizarrement le journal sur la table.  

 

- Ryô ? ... Tu tombes bien car j'allais justement te réveiller.  

 

Ryô posa son regard sur sa partenaire qui lui souriait un peu trop tendrement à son goût. Un peu décontenancé par la nouvelle Kaori, il s'installa en silence à la table et lui tendit machinalement sa tasse de café pour qu'elle la remplisse. Sans un regard pour elle, il commença à s'empiffrer pour éviter toute conversation mais fut étonné de voir que Kaori ne mangeait rien. Il fronça légèrement des sourcils et demanda sur un ton peu abrupt:  

 

- Tu ne prends rien ? Tu sais ce n'est pas en faisant attention à ta ligne que tu ressembleras enfin à un vraie femme...  

 

BANG!!! Cette fois-ci le visage de Ryô avait viré au rouge écrevisse et portait les marques du gaufrier, ce qui lui donnait un air plutôt comique. Kaori s'était mise debout et essayait de se calmer. Plus elle essayait de comprendre cet homme, moins elle y arrivait. C'en était désespérant !  

 

- Je déjeune avec Dave dans une heure et c'est donc pour cela que je ne prends pas de petit-déjeuner avec toi, ce matin ... Et sache, pour ta gouverne, que bien des femmes aimerait avoir ma silhouette !!  

 

Sur ces dernières paroles, Kaori quitta la cuisine et laissa notre cher Ryô en tête à tête avec ses oeufs brouillés. Dave ? Mais qui était donc ce Dave ?  

 

Cats'eye café, quartier de Shinjuku,  

Mercredi 6 juin, 13h26  

 

Miki observait minutieusement son amie Kaori qui prenait un café avec un beau jeune homme brun. Elle savait simplement qu'il s'appelait Dave Chambers, qu'il était d'origine américaine et qu'il travaillait dans la finance. A vrai dire, elle était un peu inquiète. Face à de beaux yeux bleus et un sourire ravageur, une élégance et une gentillesse innée, il était difficile de ne pas succomber même pour une jeune femme comme Kaori. En plus, il avait oublié d'être bête ! Kasumi était tout de suite tombée sous le charme mais Miki émettait quelques réserves quand à ses véritables intentions. Elle connaissait bien ce genre d'homme et craignait qu'une fois qu'il aurait obtenu ce qu'il désirait de Kaori, il ne la laisse tomber pour une autre femme. Elle était plongée dans ses réflexions quand elle vit Kaori se levait brusquement et quittait le café. Dave ne semblait nullement dérouté par la réaction de son amie et, bien au contraire, en profita pour faire mieux connaissance avec Miki et Kasumi. Il s'installa au bar à la place préféré de ce cher Ryô.  

 

- Je dois vous dire que je ne pensais pas que Kaori avait des amies aussi charmantes.  

 

Kasumi vira au rouge écrevisse alors que Miki fit comme si elle n'avait rien entendue. Elle avait eu raison de penser que c'est un beau parleur et un homme à femme. Mais il était beaucoup plus dangereux que Ryô car il était plus patient et beaucoup plus subtil dans ses démarches de séduction. Miki voulait en savoir plus sur lui. Tout sourire, elle lui servit un autre café.  

 

- Kaori m'a dit que vous travaillez dans la finance. Mais vous êtes Américain alors que faites-vous dans notre beau pays ?  

 

- Mon père souhaite s'ouvrir au marché Japonais et implanter une de ses entreprises financières dans l'agglomération de Tokyo. Il m'a envoyé ici pour négocier au mieux et pour me familiariser avec votre culture. Je dois dire que je suis bien content d'avoir pris des cours de japonais en option lorsque j'étais encore à l'université.  

 

Kasumi paraissait surprise mais Miki ne fit aucun commentaire.  

 

- C'est vrai que vous parlez parfaitement notre langue.  

 

BONG !!! La porte du café s'ouvrit violemment sur Kaori traînant Ryô par le col de son tee-shirt et qui, vu se tête, venait de recevoir un ou deux bons coups de massue.  

 

- Tu es vraiment exaspérant, Ryô. Je ne peux pas te laisser deux minutes que tu sautes sur tout ce qui porte une jupe... Mais je vais t'apprendre les bonnes manières de gré ou de force !!!!  

 

Kaori était encore une fois en colère et sortit, en guise première leçon, une grosse massue où l'on pouvait lire "10000 t pour le respect de la femme" . Mais, sentant le regard de Dave sur elle, elle reprit immédiatement ses esprits et lâcha précipitamment son marteau et son partenaire qui s'étala par terre. Elle se passa une main dans les cheveux et ricana bêtement.  

 

- Dave ! Je... je voudrais vous présenter mon partenaire de travail, Ryô Saeba.  

 

Les yeux de Dave s'attardèrent sur l'homme assis en tailleur à même le sol et qui se massait énergiquement la nuque. Il s'attendait à tout sauf à ça. A force d'entendre compliments et éloges sur le compte du célèbre détective privé Ryô Saeba, il s'était forgé une tout autre idée du personnage. Naïvement, il s'attendait à rencontrer un homme charismatique et inquiétant. Un homme, propageant tout autour de lui, un certain sentiment de malaise et de peur. Un homme qui voyait tout et comprenait tout d'un seul regard. Mais à cet instant précis, il avait plutôt l'impression d'être en face d'un vulgaire enquêteur dont le passe-temps favori se résumait à draguer les jolies filles. Il ne comprenait vraiment pas la fascination et la confiance aveugle que Kaori lui portait .Car durant tout le temps qu'ils avaient passé ensemble, elle ne pouvait s'empêcher de parler de Ryô et de ses exploits. Dave chercha le regard de son adversaire et rencontra les yeux d'un gamin boudeur. Grand bien lui fasse ! Il était à présent rassurer sur son rival et se réjouit à l'avance du bon fonctionnement de son plan. Il pouvait passer à la seconde partie. Sûre de lui, il se leva et d'une poignée de main remit Ryô debout.  

 

- Dave Chambers. Heureux de vous rencontrer Monsieur Saeba. Vous savez que Kaori ne tarit pas d'éloges sur vous ?  

 

Ryô prit une air surpris et pointa méchamment du doigt son associée.  

 

- Vous parlez bien de cette Kaori là. Cette chose inhumaine qui passe son temps à me taper dessus et m'empêche de rendre heureuses toutes les femmes de la terre !!  

 

Rapide comme l'éclair, Kaori s'empressa d'attraper la première chose qui lui tombait sous la main.  

 

- Tu sais ce qu'elle te dit la chose inhumaine, espèce de vieux pervers recyclé !!  

 

BANG !!! PAF !!! Ca faisait une éternité que Ryô n'avait pas reçu de table sur la tête et il en avait même oublier la sensation de douleur que ça procurait. Au lieu de lui en venir en aide, toute la petite bande s'installa au bar laissant le pauvre étalon de Shinjuku aplati sous la table. Péniblement, il se releva et fit quelques mouvements d'assouplissements pour remettre son corps en forme.  

 

Le téléphone portable de Kaori se mit à sonner et elle s'isola pour répondre. Ryô en profita pour s'asseoir à côté de Dave et en apprendre un peu plus sur lui. Ryô n'aimait pas ce type et il savait que ce n'était pas seulement parce qu'il tournait autour de sa partenaire. Non, il y avait autre chose. Il ne savait pas encore quoi mais son instinct ne l'avait jamais trompé.  

 

- Vous connaissez Kaori depuis longtemps ... Chambers ?  

 

- Ca fait un peu plus d'un mois maintenant. C'est Akari qui nous a présenté et je la remercie tous les jours pour ça.  

 

Pour renforcer ses propos, Dave posa un regard langoureux sur Kaori puis revint sur le visage de Ryô pour voir se réaction. Mais rien ! Ryô demeura impassible.  

 

- Akari m'a dit que Kaori et vous étiez seulement partenaires de travail. Donc rien ne m'empêche de tenter ma chance, n'est-ce pas Monsieur Saeba ?  

 

Ryô n'eut pas le temps de répondre que Kaori s'approcha d'eux et tapa sur l'épaule de Ryô.  

 

- C'était Saeko. Elle a des nouvelles et t'attend à l'endroit habituel. Mick sera là aussi.  

 

Parc municipal, quartier de Shinjuku,  

Mercredi 6 juin, 14h26,  

 

- Saekoooooo ! Et si on partageait un peu d'amour tous les deux !!!!!!!!!!!!!!!!  

 

BANG!!!! Ryô goûta à la dureté du banc sur lequel reposait un porte document. Saeko éclata de rire devant le visage pitoyable de Ryô et fit signe à Mick de s'approcher. Les deux hommes s'assirent tranquillement alors que Saeko sortit deux photographie de son porte document et les tendit aux deux hommes. La première représentait une jolie jeune femme pleine de joie de vivre et l'autre la même jeune femme mais, cette fois, après avoir été sauvagement agressée.  

 

- Amy Tikada, 25 ans. Elle a été retrouvée morte, tôt ce matin, dans son appartement. Elle a été battue et violée. Pas de signe d'effraction, appartement nettoyé de fond en comble, aucune preuve matériel. Les voisins n'ont rien entendu. On a juste le témoignage d'une de ses amies qui savait qu'Amy avait un rendez-vous galant hier soir. D'après elle, Amy avait rencontré cet homme la veille et l'avait invité à dîner chez elle. C'est tout ce qu'elle a pu nous dire.  

 

Ryô regarda attentivement les photos. L'assassin n'y avait pas été de main morte et, en passant d'une photo à l'autre, on avait du mal à croire qu'il s'agissait de la même fille. Mick serra des poings et se demanda ce qui pouvait pousser un homme à faire ça.  

 

- Saeko, tu pourrais nous donner une photo de la fille. Je vais la passer à mes informateurs et je pense que Ryô va faire de même. A mon avis, l'assassin a du la rencontrer dans un lieu public et donc il y des chances pour que quelqu'un les ait vus.  

 

Saeko sortit deux enveloppes marrons sur lequel était marqué le prénom des deux hommes.  

 

- J'y ai pensé Mick et j'ai donc récupéré en plus des photos des deux premières victimes. Je vous en ai fait plusieurs copies mais s'il vous en manque, dites-le moi.  

 

Ryô prit l'enveloppe, regarda les différentes photos et la referma.  

 

- Il a très bon goût ce type. Mais je t'avoue que je ne supporte pas qu'on fasse du mal à une femme.  

 

Il s'approcha de Saeko et lui murmura quelque chose à l'oreille. Mick était intrigué par ses messes basses eu curé et tendit l'oreille pour écouter les manigances de Ryô. Il capta quelques mots comme finance, beau gosse et américain. Il crut d'abord que Ryô parlait de lui, après tout il était beau gosse et américain, mais l'argent et lui ça faisait deux. Il suffisait de voir l'état de son compte en banque pour s'en assurer. Saeko sourit, fit un clin d'ouil à Mick non s'en avoir repoussé, une fois encore, les avances de Saeba et partit.  

 

Ryô était lui aussi sur le point de partir quand il sentit la main de Mick sur son bras. Il se retourna et fit un bond de dix mètres devant le sourire narquois de son ami.  

 

- Tu n'aurais pas quelque chose à me dire Ryô ?  

 

Mick donnait de légers coups d'épaules à son ami et affichait toujours ce sourire débile. Ryô croisa les bras sur sa poitrine.  

 

- Je ne vois pas de quoi tu parles Mick .  

 

- Je t'en prie Ryô. Hier soir je t'ai surpris sur le point d'embrasser Kaori. Je suppose qu'après mon départ, vous n'en n'êtes pas rester là... Ouh, je t'envie un peu... Kaori est devenue encore plus séduisante depuis son voyage à Hawaï... S'il n'y avait pas Kazue je crois que...  

 

- ...  

 

Ryô ne bronchait pas et cette attitude mit la puce à l'oreille de Mick. Il comprit tout de suite qu'il s'était fait des idées sur la fameuse scène de la veille et que leur relation en était toujours au même stade. Il plaignait sincèrement Kaori et Ryô. Comment deux êtres qui s'aimaient et se respectaient autant pouvaient être aussi éloignés l'un de l'autre? La réponse était loin d'être évidente. Mick savait pertinemment que le problème venait de Ryô et non de Kaori. Il avait simplement peur que Kaori ne se lasse de l'indifférence de Ryô et ne le quitte définitivement, même s'il savait qu'elle ne pourrait aimer un autre homme que lui. Mick sortit une cigarette et en proposa une à son ami qui accepta.  

 

- J'avoue que je ne te comprends pas bien Ryô ... Kaori t'aime et tu l'aimes aussi ...  

Elle pourrait t'apporter tellement de bonheur et toi tu la repousses sans arrêt ... Tu n'as pas vu tous les efforts qu'elle a fait pour toi? ... Sa nouvelle garde-robe, sa gentillesse ... Que veux-tu de plus, Ryô ?  

 

Ryô exhala une bouffée de cigarette et scruta l'horizon.  

 

- Je veux simplement qu'elle ait une vie normale avec un mari et des enfants. Je veux qu'elle puisse quitter un jour ce monde de violence. Je veux seulement qu'elle reste en vie.  

 

- Tu sais que le seul désir de Kaori est de rester à tes côtés.  

 

- J'ai promis à Makimura de veiller sur elle et de la protéger et tant qu'elle sera avec moi, elle sera toujours en danger. Tu devrais me comprendre Mick, toi qui connais le milieu.  

 

- Tu risques de la perdre...  

 

Ryô écrasa sa cigarette et s'étira les bras.  

 

- C'est bien là le problème, Mick. Tu sais bien que je déteste perdre ...  

 

Immeuble de Ryô Saeba, quartier de Shinjuku,  

Mercredi 6 juin, 18h26,  

 

Ryô était complètement crevé après avoir parcouru la ville pour mettre au courant ses contacts du meurtrier qui continuait à sévir en ville. Il était mort de faim et espérait que Kaori lui ait mitonné de bons petits plats comme elle savait si bien le faire. Mais ce qu'il vit en entrant dans le salon ne présageait rien de bon. Kaori était assise sur le canapé mais ce qui le frappa le plus c'était qu'elle pleurait. Son visage était caché dans un mouchoir en papier qui n'allait vraisemblablement pas tarder à atterrir sur la table de salon avec les autres mouchoirs usagés. Kaori semblait désespérée et son corps était secoué de sanglots. Ryô retint sa respiration. Il détestait voir une femme pleurait surtout si cette femme était sa coéquipière. Des milliers de questions s'imposèrent à son esprit. Kaori pleurait-elle à cause de lui ou à cause de ce qui s'était passé hier soir ? Peut-être avait-il dit quelque chose qui l'avait blessée plus qu'à l'accoutumé ? Son cerveau se rappela alors des propos tenus par Dave. Peut-être que ce dernier avait été trop entreprenant avec elle ? Kaori n'avait pas l'habitude des hommes et cet idiot en avait sûrement profité. Ryô sentit la rage montait ne lui. Si jamais cet ordure se présentait devant lui, il ne donnerait pas chère de sa peau. Ryô s'approcha doucement du canapé, s'installa prés de sa partenaire et lui toucha gentiment l'épaule.  

 

- Kaori, quelque chose ne va pas ?  

 

Kaori tressaillit au contact de la main de son partenaire sur son épaule et leva vers lui un visage baigné de larmes. Elle semblait un peu égarée et plongea ses yeux embarrassés dans ceux de son associé. Elle essaya de parler mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Alors elle se glissa dans les bras protecteurs de Ryô et posa sa tête contre sa poitrine. Ryô était encore une fois décontenancé par le comportement de Kaori mais au lieu de la repousser, il la berça doucement en lui caressant le dos. Il aimait la tenir dans ses bras et la sentir si proche de lui. Son regard balaya distraitement le salon et c'est là qu'il comprit. Plusieurs vidéocassettes étaient éparpillées sur la table basse, un pot de glace à moitié vide gisait par terre et un paquet de mouchoirs pratiquement vide trônait sur le divan. Le regard de Ryô se posa sur le magnétoscope allumé et d'un geste, qu'il voulut rapide et précis, il attrapa la télécommande et le mit en route. L'écran noir de la télévision fit place à une scène d'enterrement avec différents personnages de fiction que Ryô connaissait de vue. Et là le ridicule de la situation lui sauta aux yeux. Kaori était en train de regarder une de ses séries à l'eau de rose et à en juger par sa réaction, un de ses personnages préférés était mort. Il leva les yeux au ciel et d'un voix qu'il voulait indifférente demanda:  

 

- Qui est mort ?  

 

Ryô relâcha Kaori et prit une vidéocassette qui traînait sur la table. Il lut à haute voix " Top Models - épisodes du lundi 29 mai au vendredi 2 juin " et regarda sa partenaire d'un air réprobateur. Kaori savait très bien qu'elle avait profité de la situation et Ryô détestait plus que tout être pris pour un imbécile. Et à cet instant très précis, il se sentait complètement ridicule. Dès qu'il s'agissait de Kaori, il réagissait toujours sans réfléchir. Il se leva, visiblement de mauvaise humeur, et éteignit la télévision.  

 

- Ca t'amuse tant que ça de me ridiculiser ?  

 

Kaori culpabilisait un petit peu. Dés qu'elle avait aperçut Ryô et ses yeux remplis d'inquiétude, elle ne s'était pas posée de question et en avait profité. Il était tellement rare qu'il la prenne dans ses bras, qu'il la cajole un peu, même qu'il fasse attention à elle qu'elle avait foncé. Elle le regrettait un peu maintenant car Ryô semblait vraiment en colère. Ses yeux paraissaient plus noirs et plus sombres que d'habitude et Kaori savait ce que cela signifiait. Elle devint toute rouge et focalisa son regard sur ses pieds.  

 

- Je suis désolée... J'étais tellement prise par ce que je regardais que je n'ai pas réfléchi ... Je n'ai jamais voulu te jouer un vilain tour ...  

 

Kaori semblait sincèrement désolée mais Ryô ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle essayait tout simplement de le séduire. Son comportement depuis son retour allait dans ce sens mais Ryô ne voulait pas se laisser piéger. Il ne céderait pas et Kaori devait prendre conscience de ça.  

 

- Je n'ai jamais compris pourquoi tu te mettais dans des états pareils pour des feuilletons. Je trouve ça tellement stupide et infantile. C'est pas en regardant ça que tu vas grandir et devenir une vraie femme.  

 

Kaori sentit la colère la gagner. Ryô lui parlait comme à une gamine et ça l'exaspéra au plus haut point. Elle avait 28 ans maintenant et il serait peut-être temps qu'il s'en rende compte. Elle se leva du canapé et, rouge de colère, se posta devant lui.  

 

- Je te trouve gonflé de me dire ça Ryô. Tu me traites comme une gamine alors que Miki et Kasumi, qui regardent les mêmes feuilletons que moi, sont pour toi des femmes à part entière.  

 

Ryô adorait voir sa partenaire en colère. Ses yeux brillants laissaient entrevoir l'être passionné qui se dissimulait sous sa carapace de femme forte. Ryô croisa négligemment ses bras derrière son cou et se mit à bailler.  

 

- Le jour où je te considérerais comme un vraie femme sera à marquer d'une pierre blanche. Tu es et tu resteras toujours un garçon manqué... Mais tu sais il y a des hommes qui aiment ça !!!  

 

Ryô lui tapa doucement l'épaule et se mit à rigoler. Kaori avait l'impression d'avoir reçu un coup de poignard dans le ventre. Alors c'était comme ça qu'il la voyait et ça serait toujours comme ça. Elle pourrait avoir les cheveux longs, portait des vêtements plus féminins et plus élégants qu'il la verrait toujours comme un garçon manqué. Elle avait mal, très mal. Son manque de gentillesse l'avait blessé au plus profond d'elle-même. Le pensait-il vraiment ou était-ce encore une de ses taquineries pour cacher ses vrais sentiments ? Kaori tenta alors de croiser son regard mais tout ce qu'elle y perçut fut encore plus douloureux. De la moquerie et une certaine indifférence. Ses épaules s'affaissèrent tout à coup et les larmes lui piquèrent les yeux. Mais elle ne pleurait pas devant lui. Non, elle ne lui ferait pas ce plaisir. Pas encore. Droite comme la justice, Kaori passa près de son partenaire et, avant de quitter le salon, le regarda droit dans les yeux.  

 

- C'est toi qui me dis ça alors que tu n'arrives à draguer qu'en rêve !!  

 

Alors que la porte du salon se refermait, Ryô reçut de plein fouet une massue " Roi de la Crapule - 10 000 t " venant de nulle part et l'écrasant contre un mur. Le nez complètement écrasé et les dents de devant pratiquement inexistantes, Ryô se demanda en ricanant comment elle arrivait à lui faire ça même à travers une porte !  

 

Immeuble de Rhô Shaba, quartier de Shinkyo,  

Chambre de Kaori,  

Mercredi 6 juin, 19h31,  

 

Kaori venait de prendre une très longue douche ce qui apaisa un peu ses tourments. Après avoir enfilé un jean et un tee-shirt, elle prit la photo posée sur sa table de chevet et regarda attentivement son frère. Elle savait que la vie ne serait jamais facile dès lors qu'elle devenait la partenaire de City Hunter. Elle savait aussi qu'elle ne serait jamais une jeune femme comme les autres dont la vie tournait autour d'une maison, d'un mari, d'enfants et d'un travail. Très peu pour elle d'ailleurs. Elle voulait simplement rester auprès de Ryô et l'aidait le plus possible dans cette vie difficile et ingrate. Depuis prés de huit ans maintenant, elle essayait de montrer à Ryô qu'il n'était plus seul et qu'il pouvait compter sur elle. Mais lui n'avait pas arrêter de la repousser, de lui cacher et même de la laisser en dehors de certain problème.Comme Makimura d'ailleurs. Kaori se mit alors à sourire. Au plus profond d'elle-même, elle était persuadée qu'il faisait tout ça pour la protéger. La protéger à la demande de son frère. Mais elle aussi était là pour le protéger et pour l'aimer. Et malgré tout ce que Ryô Saeba pouvait dire ou déclarer, Kaori savait qu'il l'aimait autant qu'elle l'aimait. Ses yeux, la veille, n'avaient pas menti. Elle embrassa la photo de son frère et murmura un timide "merci". Kaori se sentit plus légère, plus sereine. Elle n'allait pas baisser les bras, pas encore. Elle se sentait prête à conquérir le monde.  

 

A suivre ...  

 

 


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