Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Auteur: cecoola

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 14 chapitres

Publiée: 15-03-04

Mise à jour: 24-06-04

 

Commentaires: 33 reviews

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RomanceAction

 

Résumé: Bon, voyons voir. Trois papa, trois mamans... Deux jeunes étudiants et tout plein d'enfants ! Ok, on est bon pour le troisième volume.

 

Disclaimer: Les personnages de "A la vie, à l'amour" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire pour mettre une image dans une fanfiction?

 

C’est simple. Pour illustrer votre texte, il suffit de m’envoyer les images en question et de me dire où elles devraient se situer dans le texte. Je m’occupe du reste. Il faut vous connecter et utiliser le même email que celui que vous m’avez donné en vous inscrivant.

 

 

   Fanfiction :: A la vie, à l'amour.

 

Chapitre 13 :: Chapitre 13 : J'ai trouvé ce que je cherchais.

Publiée: 24-06-04 - Mise à jour: 24-06-04

Commentaires: Salut ! C'est aujourd'hui que je clôture tout ! Je suis navrée de ne pouvoir tous vous nommer, ça me prendrait une histoire entière... Tiens, ça pourrait être une idée ça, lol. Merci infiniment d'avoir tenu le coup jusqu'ici et à très bientôt, j'espère ! Quoique j'ai déjà une autre histoire en route... Bonne lecture !

 


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Tout est froid, brumeux, instable. Je n’aime pas ça et pourtant, je voudrais rester ainsi.  

Ici, on ne se sent ni triste, ni joyeux, ni mal, ni bien… On ne ressent rien en fait.  

Il y a juste un goût d’amertume dans la bouche, des pensées que l’on sent s’échapper de soi sans pour autant pouvoir les rattraper. Et des souvenirs aussi, par milliers, dont on ne se souvient même plus.  

Et on oublie tout, petit à petit, inéluctablement.  

 

Là, je dois avoir cinq ans, je crois. Ah oui, ça me revient à présent. Maman avait absolument tenu à m’acheter un jouet pour les beaux résultats que j’avais obtenu à l’école. Quoiqu’à l’époque, bien travailler se résumait plutôt à des félicitations de ma gentillesse et de ma participation sage en classe. Etrange, comment s’appelle ma maman ? Et moi ? Des souvenirs qui défilent, et dont je ne me souviens même plus.  

 

Tiens, on dirait une gare. Et qui est ce monsieur tout éberlué de me voir lui prendre la main. C’est étrange, on se ressemble étonnamment. C’est peut-être… comment est-ce qu’on appelle une telle personne ? C’est comme la madame qui m’offrait une peluche toute à l’heure. Mince, comment c’était encore son nom ?  

Un souvenir, un image de plus qui m’échappe. Leur nom, leur sourire, leurs regards et tout ce que j’ai pu échanger avec ses deux personnes qui s’embrassent à présent… tout s’en va, petit à petit.  

 

Et la scène change, une fois de plus. Il fait noir et je pleure. Je suis un peu plus grande à ce moment-là, et je suis toute seule. Un monsieur, très grand et assez âgé s’avance vers moi. Je le vois qui caresse ma joue et me prend sur ses épaules. Qui est-il ? Tiens ? C’est toujours lui, là ? Mais je suis beaucoup plus grande, et je ne pleure plus. Mais le visage de l’homme a changé : il est beaucoup plus dur, beaucoup plus grave… presque fou. Et il me gifle violemment, je valse sur toute la pièce pour finir contre le mur d’en face. Mais, cette fois, je ne pleure plus. Je me contente de me relever et lui adresse un charmant sourire, malgré ma joue rougie et une petite tache de sang qui s’écoule de ma lèvre. Son visage se transforme aussitôt et il m’enlace en me demandant pardon. Qui est cet homme ? Pourquoi pleure-t-il ? Est-ce que j’ai fait quelque chose qu’il ne fallait pas ? Et moi ? Qui suis-je ?  

Tout s’enfuit, loin de moi. L’homme devient brumeux et s’envole comme une poussière balayée par le vent.  

 

Oh ? Pourquoi est-ce que je suis vêtue toute de blanc ? Ouch, j’ai mal, si mal au cœur. Oui, j’étais malade ce jour-là, aussi blanche que la robe que je porte. Il y a beaucoup de monde, et des gens qui me flashent avec de gros engins noirs ; comment est-ce que ça s’appelle déjà ? Mais, tout compte fait, mon cœur s’apaise. A moins que… Non, tout compte fait, mon cœur ne va pas mieux ; il bat dix fois plus vite… Mais je n’ai pas mal, au contraire, je me sens… bien. Il y au un garçon qui me tend la main, rouge comme une pivoine. Il est très beau, il doit avoir une quinzaine d’année, beau brun aux yeux bleu saphir. Un véritable Apollon. Pourtant… qui est-il ? Quel est son nom ?  

Mince… j’aimerais tant le savoir. J’ignore pourquoi, mais lui… lui je désire tant connaître son nom. Rien que son nom, s’il vous plait.  

Et voilà qu’il me sert dans ses bras, qu’il m’enlace avec amour, qu’il m’embrasse. Nous sommes beaucoup plus grands, beaucoup plus mûres. Je suis nue à présent dans ses bras, et il continue à m’embrasser. Là, je me sens si bien. Oh, s’il vous plait, laissez-moi ce rêve pour l’éternité. Même si ce souvenir n’en est pas un, même s’il n’existe que pour mon imagination, je vous en prie, abandonnez-le moi comme je m’abandonne à ce garçon pour l’instant. « Je t’aime ». J’ignore pourquoi, on répète sans cesse ces mots. Que veulent-ils dire ? « Je t’aime »… ?  

Non, je ne sais plus, je ne me rappelle plus...  

Et ce jeune homme ? Mais qui est-il à la fin ? Qui est-il pour pouvoir ainsi m’embrasser, me caresser, se loger en moi ? Et moi ? Qui suis-je pour avoir ce privilège ?  

Je ne sais plus, je ne me rappelle plus…  

 

Mais à présent, ce rêve s’envole, comme tous les autres. Et c’était le dernier apparemment, car je suis seule à présent. Seule et perdue dans cet univers sans haut ni bas, sans sens ni couleur. Il fait gris ? Ou peut-être blanc ? A moins que cette couleur ne soit appelée rouge, bleu, jaune ou encore vert ?  

Mon Dieu, je suis si seule à présent, et ça me fait peur, vraiment.  

Où est-il ? Où est ce beau rêve ? Où est ce jeune homme que je… que… qui est ce garçon pour moi, au fait ?  

Je ne sais plus, je ne me rappelle plus…  

 

« En es-tu sûre ? ».  

Cette voix ? Quelle est-elle ? A qui appartient-elle ?  

Et une image un peu floue se dessine soudain.  

« Tu ne te souviens plus ? Vraiment plus ? De toi ? De moi ? ».  

Et ce garçon, le même que tout à l’heure apparaît.  

Il est beau. Pour la première fois où je l’ai réellement en face de moi, je remarque sa beauté, la vraie. Certes, sa nudité me permet de découvrir un corps parfait, celui d’un jeune homme de vingt ans avec une musculature ni trop frêle, ni trop exubérante. Mais je vois aussi qui il est à l’intérieur. Plutôt du genre timide et réservé, quoique apparemment, il s’est plutôt affranchi de sa timidité maladive au contact d’une certaine personne. Quelle personne ?  

Et puis, je sais aussi qu’il est l’homme idéal : travailleur, attentif à tous ceux qui l’entourent, sens des responsabilités, énergique, et possède quand même une touche d’humour.  

« Tu ne te rappelles que de ça ? »  

Un certain reproche raisonne dans sa voix. Mais que veut-il que je lui dise d’autre ? Je ne le connais pas, moi, ce garçon. C’est la première fois que je le vois. Toute à l’heure, il était avec cette fille… Qui était-elle déjà ? Et moi, qui suis-je ?  

 

Le jeune homme se rapproche de moi et m’enlace dans ses deux bras. Je sens sa chaleur qui me pénètre, mais ça ne dure pas très longtemps, car il s’éloigne de moi trop vite à mon goût.  

Une larme coule sur sa joue gauche. Je désire la lui retirer, mais il m’en empêche.  

« Tu… tu as tout perdu… »  

Je sais. Je ne me souviens de rien. Mais s’il reste avec moi pour l’éternité, alors, ça me suffit.  

« Je te perds, mon ange. »  

Ange ? Qu’est-ce qu’un ange ? Est-ce que c’est bien ou non ? Et si c’est bien, en est-il un ?  

« Emeraude ! Réveille toi ! Je t’en supplie !!! »  

Emeraude ? Qui est Emeraude ? Ah oui, je me souviens, c’est un cailloux, ça, non ?  

« Adieu… Mon ange… »  

L’image se brouille, le garçon s’éloigne.  

 

Non ! Je ne veux pas qu’il s’en aille. Il fait si… si seul ici. Ne me laisse pas, garçon, ne m’abandonne pas toute seule ici !  

« Ne me quitte pas ! », hurle une petite voix tout au fond de moi. « Ne me laisse pas… »  

Mais il s’éloigne, de plus en plus. Et je cours, je ne sais même pas si ça sert à quelque chose, mais je le poursuis. Et quoique je fasse, il s’éloigne de plus en plus… Il s’en va.  

Quelque chose à l’intérieur de moi se déchire, explose, se réduit à l’état de cendre. Tout est terminé à présent, j’ai tout perdu, vraiment tout perdu.  

« TOYAAAAAA…. »  

 

 

 

- Toya... Toya…  

Le souffle coupé par une respiration trop faible et irrégulière, la jeune patiente de la chambre 17 des soins intensifs s’étouffe à prononcer ce prénom. Et il n’y a pas moyen de la calmer, elle répète ce nom sans cesse, malgré la douleur que ça doit l’infliger, malgré le risque énorme qu’elle prend à s’entêter aussi stupidement.  

Le médecin décide de lui injecter un somnifère surpuissant pour la calmer car, honnêtement, cette réaction post-comatique l’intrigue au plus haut point. Mais alors qu’il saisit le bras amaigri de la jeune fille pour le percer d’un énième piqûre supplémentaire, une main forte retient son poignet, et il ne s’agit pas d’un collègue.  

- Posez cette seringue, immédiatement, docteur, gronde l’homme au regard noir.  

- Monsieur Saeba, si nous ne calmons pas au plus vite cette crise de…  

- Ce n’est pas une crise, monsieur. Veuillez poser cette seringue, immédiatement, répète-t-il avec sévérité.  

- Je ne…  

Mais Ryô ne lui laisse pas le temps de répondre. Le portant à bout de bras, il expulse carrément le médecin de la chambre médicale et le pauvre homme en blanc se doit d’être consolé par l’épouse de cette brute.  

Kaori tente de calmer le docteur, les larmes aux yeux. Mais tout ce qu’elle parvient à faire, c’est de sauter dans les bras de l’homme en répétant une seule chose : « Elle vit !».  

Emeraude s’est réveillée… Enfin !  

 

Et le père aussi sourit, bêtement… mais il est si heureux à présent. Il pose une main douce sur la joue enfoncée de sa fille qui n’a cessé d’appeler le même homme. Un autre que lui, mais quelle importance ?  

Une semaine, durant une semaine entière il a attendu cette minute. Assis là, devant cette grande fenêtre de verre, il l’a regardé des heures durant dormir, entourée de machines diverses, nourrie par une perfusion qu’elle ne cessait de rejeter. Alors, franchement, est-ce qu’une crise de jalousie va venir assombrir son cœur si joyeux ? Oh non, certainement pas.  

- Tout va bien, Emeraude. C’est moi, murmure-t-il avec amour. Tout va bien ma belle, ouvre les yeux.  

Et comme si la crise précédente n’avait été qu’imaginée par tous les spectateurs, la jeune femme ouvre péniblement ses deux yeux… laissant briller leur éclat le plus doux. Même amaigrie par huit jours de diète dans un coma très profond, elle a réussi à préserver la beauté de ses deux émeraudes.  

Il lui sourit toujours et ce sourire complètement stupide ne s’effacera pas pour l’instant.  

Derrière le masque qui a permis à son enfant de respirer, Ryô distingue un petit sourire, tout petit, mais dessiné quand même par ces deux lèvres rouges comme le sang.  

- Pa…pa…  

- Chut, c’est bon, ma belle. Ne t’essouffle pas alors que je peux te comprendre malgré tout…  

Et le sourire de la jeune fille s’agrandit. Ses lèvres remuent, laissant place à une petite blague pour alléger l’atmosphère. Et même si ça ne fait rire que lui, Ryô ne s’en prive pas.  

- Oui, je trouve aussi, se moque-t-il. Je me demande si Eriko trouverait cette nouvelle mode à son goût, d’ailleurs.  

Au chambrant de la porte, Kaori laisse perler ses larmes sur ses joues. Telle qu’elle la connaît, Emeraude a sans doute murmuré quelque chose dans le style : J’aime bien cette mode raccordée…  

Mais comment peut-elle détester à ce point les hôpitaux alors qu’ils lui ont déjà sauvé la vie deux fois au moins ?  

- Eh, Kao, elle demande si elle ressemble à un fantôme que tu n’oses pas l’approcher.  

- Oh… Pardon. C’est que… c’est que…  

Tout en se rapprochant, voilà qu’elle se remet à pleurer de plus belle. A la la, mais pourquoi doit-elle être si sensible ? Elle a dépassé la trentaine et elle se laisse attendrir toujours autant qu’au lycée. Ca ne fait pas très sérieux pour une mère de sa trempe…  

 

Mais l’instant le plus dur est arrivé ; on ne peut plus le reculer.  

Après l’avoir appelé et recherché en rêve, il est normal qu’elle le réclame à présent.  

- Tu sais tourner ta tête vers la droite ? sourit son père.  

Avec effort, et en prenant tout le temps nécessaire pour cet acte pratiquement surhumain pour elle, sa vue tombe enfin sur son bras tendu hors du lit. Et une main tient la sienne. Très lentement, elle suit le chemin tracé par ces deux bras qui se tiennent fermement et parvient enfin au trésor final. Il est là, il dort.  

- On lui a retiré son masque ce matin même, un peu après son réveil, explique Ryô à mi-voix. Il a absolument tenu à tenir ta main. Il espérait que ça t’aiderait à te réveiller.  

Elle ne répond pas, elle rie, un rire quelque peu étouffé certes, mais ça soulage tellement les peines les plus profondes. Et elle pleure également. Décidément, les larmes se sont abonnées à cette chambre !  

- Vous êtes vivants, murmure Ryô avec un hoquet qui ressemblerait presque à un pleur de joie.  

Quoi lui aussi ? Eau salée de notre cœur, laisse-les un peu tranquille.  

Mais elle ne le regarde pas, ça a été trop douloureux pour trouver l’image de ce dieu endormi que maintenant qu’elle la possède, elle ne la perdra plus, jamais !  

Elle ferme les yeux, la fatigue l’emporte à nouveau dans un au-delà bien plus agréable que celui dont elle vient de sortir. Elle n’est plus seule, il est près d’elle. Serré l’un contre l’autre, aucune parole n’est échangée, mais ils sont si bien pourtant…  

 

Bras dessus, bras dessous, le couple City Hunter sort de l’hôpital.  

Trop heureux de quitter cet endroit trop propre à son goût, surtout qu’il y est resté une semaine entière !, Ryô respire à plein poumon.  

- On rentre annoncer la bonne nouvelle aux enfants ? fait-il.  

- Oui, et je crois que les tous autres en seront ravi. Il faudrait aussi inviter Carol, elle s’est fait beaucoup de souci pour ta fille.  

- Alors ? Qu’est-ce qu’on attend ? Ah, mais les femmes, il faut toujours qu’elle traîne !  

- Sombre idiot, c’est toi qui traîne la patte aujourd’hui.  

Et elle se met à courir droit devant, bientôt suivie de son époux. Les gens les regardent sortir de l’hôpital et ne se moquent pas d’eux. On peut parfois redevenir de simples gamins quand une épreuve des plus dures a été accomplie.  

Tout est terminé, enfin. Cette période d’inquiétude si noire, qui a rongé tous ceux capables de la ressentir, s’est enfin libérée.  

C’est plus qu’une bonne nouvelle, c’est une libération.  

Il rie, et elle s’éclate. La soirée tombe sur la ville. On dirait une fin de cinéma à l’occidentale. Hahaha…  

 

 

 

L’infirmière ne parvient pas à séparer les mains de ces deux jeunes gens. Ils dorment pourtant très profondément tous les deux, d’un sommeil qu’ils méritent vraiment. Mais pourtant, leurs mains sont solidement liées.  

Le médecin Tokudjo, qui a préféré remplacer le jeune nouveau qui s’est fait expulser il y a quelques heures par le père de la jeune fille, lui demande de les laisser ainsi. Il essaye même de rapprocher les deux lits pour ne pas que les deux bras se bloquent complètement.  

Il est environ cinq heures du matin, la jeune fille s’est réveillée il y a maintenant huit heures et n’a toujours pas rouvert l’œil. Le jeune garçon non plus d’ailleurs, qui dort depuis déjà près de vingt heures à présent.  

- Je crois qu’on peut les laisser seuls, à présent, murmure le docteur Tokudjo. Tous deux sont hors de danger.  

- Docteur ? ose l’infirmière.  

- Oui ?  

- Vous croyez qu’ils… qu’ils se sont sauvés tous les deux ?  

- Je crois que rien ne peut les séparer, mademoiselle, rigole l’homme. La vie n’a plus voulu d’eux, alors ils sont morts. La mort les a sans doute trouvé trop jeunes pour les accueillir et elle les a rendu à sa jumelle.  

- Heu… Vous êtes sûr que tout va bien, docteur ?  

- Boh, un peu de poésie et de métaphore vous choquent-ils à ce point dans un lieu si scientifique, ironise l’homme. Quoiqu’il en soit, pour réellement répondre à votre question, je n’en connais pas la réponse. Un jour, qui sait, peut-être obtiendrons nous la solution à cette énigme qu’est la vie. Mais une chose est sûre.  

- Quoi donc ?  

- Ils ont besoin d’être un peu seuls. Allons, je crois que vous avez d’autres patients, mademoiselle.  

- Heu… rougit la jeune infirmière. Tout de suite, monsieur.  

En sortant, elle ferme la lumière pour laisser place à la veilleuse.  

 

- Tu l’as payé combien, murmure très bas le garçon.  

Encore heureux qu’elle a l’ouïe fine, sinon elle ne l’aurait même pas entendu.  

- Un dîner en tête à tête, se moque-t-elle.  

- On est à peine marié que tu me trompes déjà ? souffle-t-il.  

- Avec Saeko… achève-t-elle tranquillement. Je lui en devais un à cette chère inspectrice…  

Tous deux rigolent, très bas. Non pas qu’ils aient si mal et que ce serait impossible. Le médecin a décidé d’accorder la liberté d’Emeraude en lui retirant ce fichu masque aseptisé. Cependant, le calme et la paix règnent ensemble dans cette pièce, pourquoi iraient-ils les chassés s’ils parviennent à communiquer sans les perturber.  

- Dis-moi, Toya… Qu’as-tu fais après ? Pourquoi es-tu dans cet état, toi ?  

- Je te croyais morte, mon ange. Et j’avais peur d’être trop loin de toi et de ne pouvoir te rattraper. Tu as toujours couru si vite.  

- Du cyanure ?  

- Hum…  

- Décidément, il semblerait que la mort ne nous veut pas tout de suite dans son royaume.  

- A moi de te poser une question.  

- Laquelle ?  

- Tu es partie à la guerre pour trouver quelque chose dont tu ignorais même la nature. L’as-tu trouvée… ?  

- Oui… Oui, j’ai trouvé ce que je cherchais.  

- Et qu’est-ce que c’est ?  

- Toi… souffle-t-elle.  

Et leurs regards se croisent.  

- Je cherchais quelque chose que je ne connaissais pas. Je me sentais… à moitié vide. Mais maintenant, je le sais, c’est toi que je cherchais. Quand tu me laisses, je me vide entièrement. Quand tu es là, je vis seulement.  

- J’étais là, pourtant.  

- Oui, mais tu ne l’étais pas autant que maintenant, pas vrai ?  

Il lui sourie et resserre davantage sa main dans la sienne.  

- Si j’ai bien compris… Toi et moi, c’est à la vie…  

- A l’amour ? ajoute-t-elle avant qu’il ne prononce la suite du dicton.  

- Oui, sourit-il. A la vie, à l’amour !  

Et toujours leurs deux mains liées pour l’éternité, ils referment les yeux.  

 

 

 

Désormais, ils n’existent plus dans ce monde noir qui leur a tout pris. Leur âme guerrière y est belle et bien morte, mais leur amour, lui, s’est installé dans un petit nid douillet bien différent.  

Ils viennent de se créer leur propre monde, un univers littéralement opposé de celui qu’ils ont toujours connu. Une contrée où la seule règle qui compte vraiment est « à la vie, à l’amour ».  

 

 


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