Chapitre 4 :: Chap 4 : Premier client

Publiée: 03-01-14 - Mise à jour: 03-01-14

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Chap 4 : Premier client  

Le jeune homme ne quitta pas Kaori du regard. Il était soucieux pour elle. Elle lui paraissait si fragile ! Il s'adressa à la jeune femme avec sollicitude et prit une voix qu'il voulait rassurante :  

« - Je vais être franc avec vous, vous m'inquiétez. Vous avez l'air chamboulée.  

La nettoyeuse refusa d'apparaître telle une petit chose frêle. Elle reprit son aplomb habituel et dit d'une voix assurée :  

- Ne vous faites pas tant de soucis. Je vais bien. Tout est de ma faute, j'étais absorbée par mes  

pensées et je n'ai pas fait attention. Je suis vraiment honteuse de vous avoir importuné...  

Kaori ne termina pas sa phrase. Elle venait de s'apercevoir que l'individu lui tenait la main. Elle fut surprise par ce contact. La main de cet homme était d'une telle douceur. Elle fut troublée par la chaleur qui s'en dégageait. Elle retrouvait la même sensation qu'en touchant son frère ou Ryô.  

Perturbée, la jeune femme rougit et retira délicatement sa main. Mais elle était incapable de  

détacher son regard de cet homme, qui la dévorait des yeux. Son cœur commença à s'emballer, le temps s'arrêta. Ils se fixèrent, se sondèrent l'un et l'autre, comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Une sensation étrange les envahit. Tous deux eurent l'impression d'être déjà liés.  

Désarçonnée par la situation, la nettoyeuse tenta de se raccrocher à quelque chose de concret : son travail. Son interlocuteur portait une chemise bleue, il était près de la fontaine lorsqu'elle s'était cognée à lui. Il était sans doute la personne qui avait lancé un appel au secours. La rouquine se devait de redevenir professionnelle. Cet homme était sûrement le futur client.  

Kaori rompit ce lien particulier qui venait de se créer pour expliquer la raison de sa présence ici :  

- J'imagine que vous êtes la personne qui a laissé le message sur le tableau.  

A ces mots, le jeune homme écarquilla les yeux et demanda :  

- Comment mais.. . Vous...comment êtes-vous au courant ? Une jeune femme aussi charmante que vous ne peut pas faire un métier aussi dangereux !  

La nettoyeuse rougit comme une pivoine, elle n'avait pas l'habitude de s'entendre dire qu'elle était « charmante ». Mais son professionnalisme reprit vite le dessus :  

- Pourtant c'est bien à moi qu'était adressé votre message.  

- J'avoue que je ne m'attendais pas à rencontrer une femme, qui plus est, une femme magnifique.  

Kaori sentit ses joues virer à l'écarlate, elle eut chaud. La jeune femme ne savait pas comment  

réagir. Elle pensa qu'il était temps de faire connaissance avec le jeune homme :  

- Merci pour le compliment. Mais je suis une vraie tête de linotte, et d'une impolitesse ! Je me  

prénomme Kaori Makimura, je suis garde du corps. Que puis-je faire pour vous aider ?  

Son interlocuteur lui baisa la main. Le corps de la demoiselle se mit à frissonner. Il s'inclina et dit :  

- Enchanté Mlle Kaori, je m'appelle Sero Yaba . Il se trouve que je suis le futur roi d'un petit pays peu connu. Mon investiture doit se faire dans une semaine, mais plus la date approche, et plus je reçois de menaces de mort.  

En entendant cela, la jeune femme fit une révérence un peu gauche. Sero lui prit le bras et lui  

expliqua :  

- S'il vous plait Kaori, je ne veux pas de ça entre nous. Je ne suis pas ce genre de monarque. Restez vous-même, je n'aime pas le protocole.  

- Euh, d'accord. Dans ce cas pouvez-vous m'informer de votre situation ?  

- Notre ancien roi était mon oncle, normalement, son fils aurait dû hériter du trône mais il a été destitué. Il m’a choisi légalement et légitimement comme descendant. Selon lui, je suis plus à même de diriger notre pays. Contrairement à son fils, je ne cherche pas le pouvoir ni à assurer mon autorité. Je m'intéresse sincèrement au sort de mon peuple. Mon cousin n'a pas apprécié ce choix, ce que je comprends. Il n'accepte pas et par conséquent, seule ma mort lui donnerait accès au trône.  

A ces mots, les mains de la jeune femme se crispèrent, elle qui n'avait plus de famille, dont la perte de son frère était encore si douloureuse eut la nausée.  

-Je suis désolée pour vous. N'ayant pas de famille, ça me met en colère de voir ça.  

Elle réfléchit un instant et dit :  

- Dans ce cas, c'est d'accord, j'assurerai votre protection. Une famille doit être soudée et non se déchirer.  

La nettoyeuse savait que Ryô refuserait cette mission puisqu'il ne s'agissait pas de protéger une jolie jeune femme. Se considérant dorénavant comme la moitié de City Hunter et voulant changer de vie, Kaori venait de décider qu'elle serait seule sur cette affaire.  

La rouquine venait d'accepter sa première mission en solo. Sero serait son premier client officiel. Grâce à ce cas, la Miss voulait faire comprendre qu'elle était une nettoyeuse à part entière. L'incroyable beauté de son interlocuteur serait son petit cadeau bonus.  

Sûre d'elle et d'une voix déterminée, elle ajouta :  

- Oui c’est moi qui m’occuperai de vous. Enfin je veux dire, qui serai votre garde du corps. A ce propos, j'aurais quelques questions à vous poser, je dois savoir à quoi m'attendre.  

- Allez-y, je suis prêt à tout vous dire.  

Kaori prit son travail très au sérieux et commença à se renseigner sur son client :  

- Que faites-vous au Japon ?  

- Le chambellan de mon oncle connaît bien une femme inspecteur de police. De plus, il a entendu parler de City Hunter. Mais une chose est sûre, il est loin de se douter que ce « justicier » est une femme.  

La nettoyeuse rougit encore. Mais elle ne laissa pas déborder par ses émotions. Elle était là pour le travail. La vie de cet homme dépendait d'elle, elle se devait d'être le plus professionnel possible.  

- Je ne suis pas vraiment City Hunter, je suis sa partenaire. Nous formons une équipe. En parlant travail, vous logez où ?  

- A l'hôtel, le City. Mon chambellan peut m'y joindre comme il le souhaite. Il m'informe de ce qu’il se passe dans mon pays.  

- Je comprends. Si cela ne vous dérange pas, nous allons passer chez moi, que je prenne quelques affaires. Vous comprenez, pour que je puisse assurer votre protection dans les meilleures conditions, il est préférable que je vous suive comme votre ombre. Si cela ne vous dérange pas je pourrais m'installer sur votre canapé.  

Cela arrangeait Kaori qui n'était pas convaincue que Ryô aurait accepté de loger Sero chez eux. Elle ne serait donc pas obligée de lui poser la question. Une voix féminine les interrompit soudain :  

- Votre Altesse ! Kaori ?  

Cette dernière, surprise répondit :  

- Saeko ?  

Le futur roi s'adressa à Saeko :  

- Lieutenant, ne vous inquiétez pas. Je ne voulais pas déranger vos hommes, donc je me suis trouvé un garde du corps, ou devrais-je dire, une garde du corps. Je ne souhaite pas attirer l'attention et encore moins faire perdre du temps aux forces de l'ordre, elles ont mieux à faire.  

- Une garde du corps ? Toi ? Kaori ?  

La policière regardait la jeune femme d'un air perplexe.  

La rouquine vexée rétorqua:  

- Oui, moi. Je suis bien la partenaire de Ryô, non ? J'ai décidé que moi aussi j'accepterai des missions et que je travaillerai en solo sur certaines. C'est le cas ici. J'en ai marre de ses refus, de ne le voir travailler qu'auprès de jolies filles. Je ne veux plus fuir mon banquier. A partir de cet instant je suis le garde du corps officiel de Sero.  

Saeko était stupéfaite par la situation. Kaori semblait déterminée, sûre d’elle et professionnelle. Elle ne répliqua pas. L'attitude de la jeune femme ne laissait aucune place à la conversation. Elle précisa juste :  

- Je dois emmener Mr Yaba au poste pour remplir certains papiers. Pour cette semaine, nous lui avons créé un faux passeport. Et puisqu'il souhaite n'être protégé que par toi, il faut que j'en informe ma hiérarchie.  

- C’est parfait, je dois passer à l'appartement prendre quelques affaires. Dans ce cas, on se retrouve à votre hôtel ? Saeko, je te le confie un temps, fais attention à lui. Je ne voudrais pas que mon premier client ne soit pas satisfait de mes services ».  

Sero demanda à Kaori de faire attention à elle. La nettoyeuse le rassura, tout se passerait bien. Elle les quitta au pas de course, elle ne voulait pas s'absenter trop longtemps. Saeko, intriguée, préféra tout de même appeler Ryô.  

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