Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 20 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 19-11-20

 

Commentaires: 29 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Une aventure qui prend la suite du mariage de Miki et Falcon. Une petite histoire avec, entre autres : un pagne, un porte-jarretelle, LE Magnum 357, un travail, un XYZ, des méchants, des gentils, des révélations, une miss mokkori, un beau gosse (faut pas que notre Kaori soit en reste non plus), une petite culotte bleue ... Et beaucoup d'autres invités ! Voilà les ingrédients principaux d'une histoire concoctée uniquement pour SE FAIRE PLAISIR !!! Certains passages sont osés. N'ayant pas les accès NC17, c'est compliqué de publier dans cette section? Cependant, cette histoire n'est pas à laisser entre toutes les mains (chapitre 5 et Epilogue plus particulièrement)

 

Disclaimer: Les personnages de "Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 (avertissement)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Pourquoi n'y a-t-il pas de version HTML des fics NC-17?

 

Comme il est impossible de vérifier qui lit ces fics comme pour la version php, les fics NC-17 ne sont disponibles que dans la version dynamique du site.

 

 

   Fanfiction :: Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 *

 

Chapitre 15 :: Norishigue Sugimoto

Publiée: 02-11-20 - Mise à jour: 02-11-20

Commentaires: Bonjour Voici la suite de l'histoire ... Merci à celles qui prennent le temps de poster un commentaire. C'est un vrai plaisir ! Bonne lecture

 


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- "Elle ? Kaori ? Elle est ...?"  

 

Le vieil homme dévisageait Ryo.  

- "Oui, Monsieur Sugimoto. Nous sommes associés."  

- "Alors ..." Le vieil homme le fixait toujours, les yeux pleins de détresse. Il semblait complétement perdu.  

- "Alors, depuis le début, elle ..."  

- "Non. C'est un hasard si elle a été embauchée chez vous. Elle voulait essayer de vivre une vie normale et, pour être tout à fait franc avec vous, gagner suffisamment d'argent pour partir en vacances."  

 

Monsieur Sugimoto restait silencieux, Hamayo le détaillait de la tête aux pieds et ne le quittait pas des yeux, suivant chacun de ses mouvements. Ryo la regarda, intrigué puis répondit à Monsieur Sugimoto :  

- "Elle n'a peut-être pas osé vous avouer cette partie là de sa vie. Je suppose qu'elle ne voulait pas vous décevoir. Ou vous inquiéter ... Elle a souvent tendance à vouloir épargner les autres et prendre tout sur ses épaules ..."  

 

Monsieur Sugimoto lui sourit enfin :  

- "Je reconnais bien la description de Mademoiselle Makimura ... Alors, ça confirme que vous la connaissez bien. Très bien même. Je peux vous faire confiance dans ce cas ... "  

 

Le vieil homme soupira et passa nerveusement la main sur son crâne. Il prit une grande inspiration et se tourna vers Ryo :  

- "Elle m'a chargé de vous dire quelque chose .."  

Ryo leva un sourcil, signe qu'il attendait la suite :  

- "Elle m'a dit XYZ Jack. C'est étrange non ? Parce qu'en plus, elle a parlé d'un docteur Jack ..."  

 

Ryo inspecta la pièce et aperçut son objectif. Il traversa le bureau d'un pas vif pendant que monsieur Sugimoto continuait :  

- "... et que je n'ai jamais rencontré de docteur Jack. Je suis vieux, mais pas encore sénile et ... mais qu'est-ce que vous fabriquez dans mon ficus, Monsieur Saeba ?"  

 

Ryo se redressa et tendit fièrement à Monsieur Sugimoto un petit morceaux de métal brillant comme du cuivre.  

- "C'est votre sauvegarde informatique ?" demanda Ryo.  

- "Ah, heuuu ..." Monsieur Sugimoto écarquilla les yeux. "Oui. Oui, oui, c'est bien ça. Mais, attendez que je vérifie ..."  

 

Il clipsa la puce dans un petit tube en plastique et l'inséra dans son ordinateur portable qui trônait sur son bureau.  

- "Ah, oui, oui, oui. Je confirme. C'est bien la formule. Et là, c'est les résultats des études cliniques... Ici, l'étude de marché ... Parfait. Tout est là ... Mais, c'est, c'est ... c'est formidable !"  

 

Ryo le regardait avec un petit sourire satisfait. Le vieux se comportait comme un enfant qui aurait retrouvé son doudou. Avec une très grande sincérité. Il comprenait mieux pourquoi Kaori s'était rapidement attachée à lui. Et puis, Monsieur Sugimoto se figea et regarda Ryo, complétement paniqué cette fois.  

- "Mais, mais, mais ... avec quoi ils sont partis, ces abrutis ? Je suis pourtant sûr que je leur aie bien donné la puce. Je l'ai sortie moi-même du sertissage du collier tout à l'heure. Et ... Hoooooo !!!" Les yeux du vieux s'agrandirent. "Ohhh, la maliiiiine ! Elle a détourné l'attention de tous ses gros bras ? C'est pour ça qu'elle portait son joli petit costume ? Enfin, j'aurais attendu longtemps pour pouvoir l'admirer dans cette tenue ... "  

 

Ryo en profita pour préciser :  

- "D'ailleurs en parlant de ça ... Il faudra qu’on ait une petite conversation concernant les uniformes que vous fournissez à vos employées."  

 

Ryo vit la femme lever les yeux au ciel et se tourner vers son père avec une expression qui voulait clairement dire : "Depuis le temps que je te le dis !" Mais elle resta muette et Ryo en profita pour ajouter :  

- "Mais, là, je n'ai pas vraiment le temps ..."  

 

Pendant qu’il terminait sa phrase, Ryo se dirigeait vers la porte.  

- "Où allez-vous ?" le coupa Monsieur Sugimoto.  

- "Chercher ma partenaire, votre petit fils, donner une bonne leçon à ces hommes de main et saucissonner le commanditaire de ce chantage ..."  

- "Et comment allez-vous faire pour les trouver ? ... Haaaa ! Waouw ! J'ai compris ! Un émetteur ! Quelle brillante idée ! Elle a échangé la puce contre un émetteur ?" Le vieil homme jubilait en tapotant ses mains l'une contre l'autre.  

- "Oui. Mais c'est un émetteur à courte portée, je dois donc y aller pour ne pas perdre son signal ..."  

- "Je viens avec vous !" s'exclama Monsieur Sugimoto.  

- "Hors de question !" répliqua Ryo "Vous ne feriez que me gêner ..."  

- "Je vous en prie !"  

- "Papa ! Ca suffit voyons ! C'est extrêmement dangereux, tu sais ..."  

 

Norishigue se retourna vers sa fille, l’air déterminé. Il parla d’un ton ferme qui contrastait avec son physique si frêle :  

- "J'ai déjà perdu une partie de ma famille parce que je n'ai rien pu faire pour la sauver ... Je ne veux pas perdre mon petit fils et me dire que je n'ai rien fait pour lui par lâcheté."  

- "Vous avez déjà fait beaucoup. " lui assura Ryo. "Et vous avez fait appel aux bonnes personnes. Ne vous inquiétez pas, nous avons l'habitude, Kaori et moi. Ce n'était pas vraiment une blague quand elle a dit qu'elle se faisait enlever tous les 10 du mois ..."  

- "Je vous en prie, Monsieur Saeba. Emmenez-moi avec vous ..."  

 

Quelques instants plus tard, Ryo poussait le fauteuil de Norishigue Sugimoto dans la rue en courant. Pourquoi ? Il n'en savait rien. Quelque chose chez ce vieil homme l'avait touché plus qu'il n'en avait l'habitude. Peut-être qu'il commençait à se ramollir à force de vivre aux côtés de Kaori. Non, pas se ramollir. Se transformer. Il commençait à se transformer. A devenir ... un homme. Un vrai ...  

- "Yououououo ! Dites donc, jeune homme ! Vous savez courir, vous !"  

- "Accrochez votre ceinture, mon vieux ! Vous allez vivre un décollage façon City Hunter !"  

- "J'adore quand ça va vite !" s'écria Norishigue en riant.  

 

Puis, Ryo chargea Monsieur Sugimoto et son fauteuil dans la Mini et démarra sur les chapeaux de roue. Il ouvrit d'une main la boîte à gants, révélant ainsi un tableau de bord sur lequel clignotait un petit point rouge : Kaori.  

 

Il suivit cette direction et observa à la dérobée l'homme assis à ses côtés. Légèrement voûté, la mine soucieuse, le regard perdu dans le vide, les traits tirés, il ne ressemblait pas à l'image qu'on pouvait se faire d'un des hommes les plus riches du pays. Et pourtant ...  

- "A quoi pensez-vous, Monsieur Sugimoto ?"  

- "Comment avez-vous compris qu'elle avait planqué la puce dans cet arbuste ?"  

- "Un ficus, Monsieur Sugimoto, un ficus. Ce n'est pas n'importe quel arbuste ..." répliqua Ryo avec un sourire.  

- "Quoi ? Vous vous fichez de ..."  

 

Ryo éclata franchement de rire :  

- "Non, ne le prenez pas mal ... Un de nos amis, Mick, a la main très verte : non seulement, il parle à ses plantes en latin mais en plus, il leur a tous donné un prénom ..."  

- "Et son ficus s'appelle Jack ..."  

- "Voilà .. Vous avez tout compris ... Ça sert parfois d'avoir des amis un peu barges... Sont pas nets dans leur tête, ces Américains, je vous le dis !" Répondit Ryo en tournant son index sur sa tempe.  

 

Norishigue rit encore un peu et puis le silence retomba à nouveau entre les deux hommes. Le vieil homme contemplait la ville, illuminée dans la nuit, alors qu'ils passaient sur un pont d'autoroute d'une hauteur vertigineuse.  

- "Cette ville ... Cette ville est tellement belle, la nuit ... Comment croire que des choses aussi terribles arrivent dans une ville aussi belle ..."  

 

Ryo sourit :  

- " C'est vrai que ça peut paraître difficile à croire ... Mais je peux vous garantir qu'il y a des quartiers de cette ville qui ne sont pas très jolis-jolis, vous savez ..."  

- "Je sais ... Etre riche ne signifie en rien être aveugle ou ignorant, Monsieur Saeba."  

 

Puis changeant tout à coup de regard et de figure, il redevint à nouveau un enfant joyeux, un enfant au regard infiniment malicieux ...  

- "Dites, vous connaissez bien cette ville ?"  

- "Plutôt pas mal, oui ..." répondit distraitement Ryo tout en contrôlant son écran de bord pour ne pas perdre de vue le petit point rouge qui se dirigeait droit vers le nord. Le petit point qui le reliait à Kaori. Une si petite chose ...  

- "Vous connaissez le Kabuki-Cho ?"  

 

Ryo fit faire une ambardée à la Mini car son pied s'était enfoncé sur la pédale d'accélérateur quand il avait sursauté.  

- "Oh, pardon ... C'est impoli de demander ce genre de choses, c'est ça ?" glissa Norishigue en triturant ses doigts, manifestement gêné.  

 

Ryo s'éclaircit la voix.  

- "Non, non, non, c'est pas ça ... C'est juste que ... Que je ne m'attendais pas à ce genre de question de la part d'un homme comme vous ..."  

- "Oui, je sais ..." Son regard se perdit à nouveau dans le vague. "C'est que ... J'ai toujours rêvé d'aller y faire un tour, vous savez ... Dans mon milieu, les fêtes sont toujours si mesurées, calculées et mondaines ... C'est d'un chiant, si vous me permettez l'expression ... Et toutes ses femmes pince-culs qui ne savent ni danser, ni boire, ni chanter, ni rire pour de vrai ..."  

 

Ryo éclata de rire.  

- "O.K. Nono. Vous permettez que je vous appelle Nono, Monsieur Norishigue Sugimoto ?"  

 

Le vieux le regarda, incrédule et hocha silencieusement la tête, se demandant certainement ce que cet homme allait lui dire.  

- "Alors, voilà le deal, Nono. Quand toute cette histoire sera terminée, je vous emmène dans le Kabuki-Cho."  

 

Le vieux le regarda avec des yeux brillants.  

- "Mais en échange ..." ajouta Ryo.  

 

Le vieux se rembrunit, croisant les bras comme un enfant boudeur.  

- "Oh, je vous vois venir ... Vous voulez quoi ? Une forte somme d'argent, des nouveaux costumes, une montre de luxe ? Une nouvelle voiture ? Un jet ? Un yacht ?"  

- "Hein ! Non mais, ça va pas la tête ! Un jet privé ? Mais qui voudrait d'un truc pareil ? Un jet privé ? Non, sérieux ? Vous avez ça, vous ?"  

- "J'en ai deux, personnellement. Et ma société en a trois à sa disposition ..."  

- "Mon Dieu ... comment peut-on ?"  

- "Vous dites ?"  

 

Ryo déglutit. Rien que d'imaginer monter dans un avion, il sentait ses jambes se dérober sous lui alors en posséder un !  

 

Les gens riches ont de ces lubies, franchement ...  

 

Puis il se tourna brusquement vers son passager et l'invectiva réellement cette fois :  

- "Hé dis donc, vous, pourquoi est-ce que je voudrais une nouvelle voiture ? Elle ne vous plait pas celle-ci ? Parce que si c'est le cas, je peux encore vous balancer sur le bas-côté vous savez ... Fauteuil compris !"  

- "Oh, c'est bon, ne vous énervez pas comme ça ! C'est mauvais pour la santé ..."  

 

Ryo resta silencieux un moment, tentant de sortir l'image du jet privé de son esprit pour se concentrer sur le petit point rouge qui continuait sa course vers le nord. Puis le vieux rompit le silence :  

- "Bon, c'est quoi alors votre condition ?"  

- "Quoi ?"  

- "Votre condition ? Pour m'emmener au Kabuki-Cho ?"  

 

Ryo le regarda un instant et lui dit le plus sérieusement du monde :  

- "Vous me rendez ma partenaire."  

 

Le vieux sourit et croisa les bras avec un petit regard satisfait :  

- "Ah ... Nous y voilà ..."  

- "Comment ça nous y voilà ?"  

- "Je m'en doutais qu'elle devait vous manquer..."  

- "Bien alors, affaire conclue."  

- "Ah non ! C'est non !" Répliqua Norishigue d'un ton sans appel.  

- "Héééé ! Mais ..."  

- "Vous ne croyez quand même pas que je vais laisser une assistante qui porte aussi bien son costume d'infirmière retourner travailler avec vous ... Non mais vous voulez rire !!! Et j'espère que Nobuaki la trouvera à son goût, j'aimerais beaucoup qu'elle fasse partie de la famille, cette petite ..."  

- "Comptez pas là-dessus." le coupa Ryo d'un ton froid en lui lançant un regard noir. "Je vous préviens. Personne ne trouve MA Kaori à son goût, O.K. ? Bas les pattes. Chasse gardée. Compris ?"  

 

Les mots étaient sortis de sa bouche sans qu'il s'en rende compte. Ce petit vieux avait le don de lui faire dire la vérité. Etrange. Il se sentait bien avec lui finalement. Peut-être parce qu'il lui faisait un peu penser au Doc.  

- "Dommage. J'aurais bien aimé faire un tour au Kabuki-Cho avec vous. C'est mon quartier favori, je le connais comme ma poche. Sur le bout des doigts, si vous voyez ce que je veux dire ... Et vous loupez en plus de le faire avec l'Etalon de Shinjuku en personne." dit-il en se tapant fièrement la poitrine. "Alors tant pis pour vous ... Si vous préférez gardez Kaori et ses massues ... Vous avez déjà goûter à ses massues ?"  

 

Monsieur Sugimoto rit un moment et quand il reprit son sérieux, lui demanda :  

- "Elle compte beaucoup pour vous, n'est-ce pas ?"  

 

Ryo lui répondit sans hésiter :  

- "Plus que je ne l'aurais imaginé quand je l'ai rencontrée il y a plus de sept ans. En fait, c'est depuis qu'elle travaille pour vous que j’ai enfin réalisé ce qu’elle représente pour moi et le rôle qu’elle joue dans ma vie ..."  

- "C'est drôle. Elle ne m'a pas dit qu'il y avait un homme dans sa vie."  

- "C'est que ... C'est un peu compliqué ..."  

- "Voyez-vous ça ..."  

- "..."  

- "Vous ne lui avez encore rien dit. C'est ça ?"  

- "Vous me croyez si je vous dit que ça fait plus deux semaines que j'essaie ?"  

 

Le vieux rit doucement. "Admettons ... Et pourquoi vous ne vous en rendez compte que maintenant ? Vous m'avez bien dit que ça fait plus de sept ans que vous la connaissez, c'est ça ?"  

- "J'ai toujours été seul, vous savez. Et dans notre métier, avoir une famille ... c'est ... c'est dangereux. J'ai toujours très peur de la perdre, en fait."  

- "Dans ce cas ... Personne n'aurait jamais de famille, d'amoureux ou même d'amis. On a tous peur de perdre ceux qu'on aime. Et cela arrive même quand on ne travaille pas dans votre branche ...." Sa voix s'érailla un peu et le regard des deux hommes se croisèrent dans un moment de compréhension mutuelle. La perte d'êtres chers laissait des marques indélébiles et profondes mais invisibles pour ceux qui ne la connaissait pas encore. Alors que pour ceux qui la partageaient ...  

 

Le vieux poursuivit en baissant les yeux pour se détourner de son regard :  

- "Mon fils était parti en vacances avec sa famille dans un petit pays d'Amérique du Sud. Malheureusement, un coup d'Etat a éclaté peu de temps après leur arrivée, mené par je ne sais quel petit révolutionnaire ..."  

 

Il soupira profondément. "Je sais juste qu'il était en train de rentrer au pays et puis, d'un coup, plus de nouvelles. Je me suis rendu sur place mais je n'ai rien trouvé sauf une blessure faite par des guérilleros et qui m'a enlevé l'usage de mes jambes. J'ai perdu mon fils, ma belle-fille et mon premier petit fils. Il aurait eu trente-huit ans la semaine dernière, s'il ..." Sa voix, déjà tremblotante, se brisa définitivement.  

- "Je suis navré d'entendre cette histoire ..." dit Ryo. Il sentit sa gorge se serrer imperceptiblement tout en songeant : Continent maudit ...  

 

Norishigue se tourna vers Ryo, les yeux pleins des larmes qui ne parvenait plus à contenir :  

- "J'ai encore une fille et deux autres petits enfants mais cela ne remplacera jamais ce vide dans mon cœur. Je ne supporterais pas de perdre encore un membre de ma famille. Et je ne veux pas, vous entendez, je ne veux pas faire subir à ma fille la perte d'un enfant !!!"  

 

Ryo ne savait pas quoi répondre alors il baissa les yeux, laissant le silence parler à sa place. Au bout d’un instant, il dit en désignant son écran dans la boîte à gants. :  

- "Je crois qu'ils sont arrivés ... Le port ... comme c'est original ... Je parie qu'ils se terrent dans un entrepôt désaffecté ..."  

 

Ils roulèrent ensuite pendant quelques minutes en silence entre de vieux containers rouillés et des bâtiments en tôles mal éclairés ou pas éclairés du tout. Il éteignit les phares de la Mini et se dirigea ainsi dans la pénombre. Il repéra facilement l'entrepôt dans un recoin du vieux port. Il fit discrètement demi-tour pour aller se garer une centaine de mètres plus loin. Quand Ryo ajusta son arme et prit des munitions dans son coffre, Norishigue Sugimoto se pencha par la fenêtre :  

- "Monsieur Saeba ?"  

- "Je vous ramènerai votre petit fils, Monsieur Sugimoto. Vivant et en un seul morceau ..."  

- "Ramenez-moi aussi mon assistante, s'il-vous plait. Ou plutôt votre partenaire. J'accepte votre condition mais seulement si vous vous arrivez à lui dire ce que vous ressentez pour elle ..."  

Ryo le regarda avec un sourire en coin :  

- "Vous seriez pas du genre tenace, vous ?"  

 

Le vieil homme lâcha un petit rire mais ne répondit rien et détourna le regard. Ryo lui dit :  

- "Je vous les ramènerai, tous les deux. Je vous le promets. Je connais bien ce genre de crapules. Et je les nettoie. C'est mon métier. C'est ce que je sais faire de mieux ... Que se passe-t-il, Monsieur Sugimoto ? Pourquoi me regardez-vous ainsi ?"  

- "Vous avez eu le même regard que Sasuke, mon fils. Pendant un instant, j'ai cru que ... Mais, ne vous inquiétez pas. C'est juste que, un peu comme vous, il prenait beaucoup de risques. Et il aimait ça. C'était une vraie tête brûlée si vous voyez ce que je veux dire ... Chute libre, moto, boxe thaïe, courses de côtes ... Déjà quand il était tout petit, ma femme se faisait des cheveux blancs et ... Faites attention, Monsieur Saeba. Faites aussi attention à vous ... Revenez, vous aussi."  

 

Ryo lui sourit tout en lui serrant doucement l'épaule. Un geste qui n'était pas du tout dans ses habitudes et qui le surprit lui-même. Il lui arrivait des chose étranges ces derniers temps ...  

 

Ryo se détourna et fit quelques pas dans la pénombre, se dirigeant lentement et tranquillement vers l'entrepôt. Il n'avait pas l'intention de faire dans la subtilité. De toutes façons, il lui restait peu de temps avant que les ravisseurs réalisent qu'ils n'avaient absolument pas récupéré ce qu'ils convoitaient. Et là, ça risquait de devenir dangereux pour la sécurité des deux otages.  

 

Il entra donc sans frapper, défonçant la porte d'un coup de pied unique et puissant. Le porte en tôle fine alla rebondir bruyamment contre le mur. Les hommes à l'intérieur se tournèrent vers l'intrus et se jetèrent sur lui. Ils n'étaient pas du genre à pardonner ce genre d'impolitesses.  

 

Déjà une dizaine d'hommes se précipitaient vers lui.  

Il baissa un peu la tête, se ramassant sur lui-même en rentrant les épaules, serra le poing droit et envoya son premier adversaire au tapis par un direct qui alla percuter violement sa mâchoire. Il sentit l'os craquer sous l'impact.  

Il se retourna tout en se baissant pour faire subir le même sort au suivant en lui décochant un coup de pied en plein dans l'estomac. Quand l'homme se plia en deux, Ryo leva le genou et lui écrasa le nez. Là encore, il sentit le cartilage céder. Il leva le poing pour assommer l'assaillant qui pensait pouvoir l'attaquer dans le dos.  

 

Les autres suivirent et il les maîtrisa de la même façon, le plus souvent en un coup ou deux, tout au plus, frappant les nez, les mâchoires, les nuques de gestes secs, précis et efficaces. Le secret était dans la précision des impacts.  

 

Quand le premier groupe fut au sol, leurs coéquipiers se saisirent de leurs armes. Essentiellement des gros calibres et des mitraillettes. Du genre à faire beaucoup de dégâts.  

 

Il sourit dans le noir. Il sortit son arme de son holster, la tenant le long de son bras. Curieusement, il adorait ça. Se battre avec son seul Magnum 367 contre tous ces types qui se croyaient invincibles avec leurs armes lourdes et destructrices. Lui, il la jouait en finesse, les désarmant en visant leurs mains, poussant le vice jusqu'à viser le doigt qui leur permettait d'actionner la gâchette, ou alors, tranchant le fil qui retenait un bouton de pantalon, un élastique de caleçon, perturbant ainsi leur concentration qui laissait déjà à désirer.  

 

C'est Kaori qui lui avait donné le goût de ce genre de combat. Avant, il ne s'amusait pas autant. Avant, il leur collait simplement une balle entre les deux yeux et on en parlait plus. Mais il n'était plus cet homme-là. L'homme au Magnum 357 qui tuait sans état d'âme et sans remord. C'était fini. Il ne voulait plus l'être. Et il ne le serait certainement plus jamais. Il était l'homme au Magnum 357 qui protégeait celles et ceux qui en avaient besoin. L'homme qui protégeait ceux qu'il aimait.  

 

L'échange de coups de feu continua encore un moment et puis le silence se fit. Il avait un ou deux égratignures mais rien de plus et les autres étaient tous hors service. Il se dissimula derrière un poteau métallique, attendant que la silhouette immobile dans le fond du hall avance ses derniers pions.  

 

Une voix se fit entendre dans le fond du hangar :  

- "Bon, bon, bon. Tu es très fort, je dois le reconnaître ! C'est Sugimoto qui t'a engagé ?"  

 

 


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