Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 20 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 19-11-20

 

Commentaires: 29 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Une aventure qui prend la suite du mariage de Miki et Falcon. Une petite histoire avec, entre autres : un pagne, un porte-jarretelle, LE Magnum 357, un travail, un XYZ, des méchants, des gentils, des révélations, une miss mokkori, un beau gosse (faut pas que notre Kaori soit en reste non plus), une petite culotte bleue ... Et beaucoup d'autres invités ! Voilà les ingrédients principaux d'une histoire concoctée uniquement pour SE FAIRE PLAISIR !!! Certains passages sont osés. N'ayant pas les accès NC17, c'est compliqué de publier dans cette section? Cependant, cette histoire n'est pas à laisser entre toutes les mains (chapitre 5 et Epilogue plus particulièrement)

 

Disclaimer: Les personnages de "Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 (avertissement)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment compter le nombre de mots dans mon chapitre?

 

On peut le faire dans Microsoft Word. Allez dans Outils > Statistiques Les statistiques de votre texte apparaissent.

 

 

   Fanfiction :: Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 *

 

Chapitre 3 :: Merci pour le café

Publiée: 26-08-20 - Mise à jour: 26-08-20

Commentaires: Avançons un peu de notre histoire ... Kaori a trouvé un travail "normal". Comment va réagir Ryo ???

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

Comme l'avait pressenti Ryo, Miki était déjà de retour derrière son comptoir. Umi raconta brièvement comme SA femme avait mené la vie dure au Doc, Kazue et toutes les infirmières présentes, à tel point que le Doc lui-même lui avait ordonné de rentrer à la maison, en veillant à ce qu'elle garde son bras en écharpe.  

 

Et voilà, même pas vingt-quatre heures après avoir pris une balle dans l'épaule, Miki était de retour dans son café. Umi, pourtant imperturbable d'habitude, semblait exaspéré :  

- "Tu crois qu'elle ferait attention à elle, pour une fois ? Noooon !!! Elle n'en fait qu'à sa tête !" grondait-il en essuyant encore et encore la même assiette.  

- "Oh, c'est bon, Nounours ! C'est pas première fois que ça m'arrive ! Tu sais bien que je ne peux rester plantée comme un fruit à attendre que ça se passe !"  

- "Mmmm" gronda de plus belle son mari. "N'empêche ... Personne ne t'en aurait voulu si tu t'étais reposée aujourd'hui ."  

- "J'avais pas envie de rester à m'ennuyer dans mon lit ..." glissa Miki, boudeuse.  

- "Qui te dit que tu te serais ennuyée ?" répliqua son mari du tac-au-tac... Mais pas assez vite, car Ryo ne manqua pas de rebondir sur la remarque de Miki et ce qu'elle pouvait sous-entendre. Rebondir. Au sens propre du terme d'ailleurs. Car, la jeune femme avait peine fini sa phrase que Ryo s'était élancé derrière le comptoir, une sorte de réflexe pavlovien quand il entendait "au lit" :  

- "Avec moi, tu ne t'ennuieras jamais au lit, ma belle !!!" allait-il dire ...  

 

Mais les mots restèrent coincés dans sa trachée. Sa tête venait de s'encastrer dans un plateau en aluminium. Le choc fut tel qu'il se retrouva propulsé en arrière, faisant immédiatement le chemin en sens inverse et son séant alla bruyamment embrasser la surface de son tabouret.  

 

Schouing - Baououououm - Paf. Pas plus long et pas plus compliqué que ça.  

 

- "Toi, la ferme !" conclut Umibozu d'un ton sec, sachant pertinemment que Ryo allait ensuite embrayer par une remarque déplacée.  

Ce dernier se tassa un peu plus sur son siège, courbant les épaules. Il chouina :  

- "Je suis un incompris ..." sur le ton d'un enfant boudeur.  

- "Ouais, ouais, allez, à d'autres, Monsieur Joli Cœur ... Tu n'aurais pas des choses à me raconter, des fois ? Je te signale que j'étais là ..." glissa Umi, un sourire resplendissant remontant allégrement sa moustache.  

 

Miki sursauta et se planta entre eux, très intéressée :  

- "Alors ? Tu lui as dit ?" demanda-t-elle, empressée.  

- "Dis quoiiiii ??? A quiiiii ???" répliqua Ryo d'un air faussement détaché.  

- "Bah ! A Kaori ! Ce que tu ressens pour elle ?"  

- "Naaan, mais ça va paaaas ! Miki !!!! Comment pourrais-je ressentir quoique ce soit pour ce travelot mal dégrossi quand j'ai une déesse telle que toi sois les yeeuuuux !!!" s'exclama-t-il, tira d'une main sur le décolleté de la barmaid et de l'autre lui pinçant joyeusement les fesses.  

- "KAAAÏÏÏÏ" hurla d'un coup Ryo. Un violent uppercut de carafe en inox venait de lui cogner la tempe, renvoyant à nouveau son séant sur son tabouret.  

 

Schouing - Baououououm - Paf. Décidemment, aujourd'hui, y'a vraiment pas moyen ...  

 

- "C'est une femme mariée, Ryo Saeba. ... avec moi ! " Umi murmura en se penchant vers notre obsédé notoire : "Et la prochaine fois, je dévisse à nouveau le tabouret, et tu sais ce qu'il se passe quand on s'assied brusquement sur un tabouret fragile ??? Ha ha ha ha, il me semble que tu as vite oublié ce 'détail' !!!"  

 

Ryo resta un moment immobile sur son tabouret, se remémorant son humiliante blessure, accoudé au comptoir, la tête dissimulée dans la vapeur de son café. Au bout d'un moment, Miki s'en alla dans la réserve pour préparer sa commande hebdomadaire. Umi essuyait toujours et encore la même assiette. Ryo en profita pour vérifier discrètement la fixation de son siège. Il préférait être sûr ...  

- "Tu n'en as pas marre de l'essuyer celle-ci ? Tu vas bientôt faire un trou dedans, à force ..." chuchota Ryo.  

- "Et toi ? Tu n'en as pas marre de pas répondre à mes questions ?"  

- "C'était quoi ta question ?" demanda Ryo, le nez en l'air et se grattant le sommet du crâne.  

- "Des choses à me raconter ?" réitéra Umi.  

- "A quel propos ?"  

- "..." Umi s'avança jusqu'à se retrouver nez à nez avec Ryo, un sourire carnassier découvrant ses dents immaculées et étincelantes. Il avait été le témoin du rapprochement entre Ryo et Kaori après le combat contre Kreuz et ses hommes et même, aveugle, il avait très bien compris ce qui était en train de se passer.  

- "On t'as déjà dit que tu es flippant, vu de près ?" demanda Ryo.  

 

Exaspéré, Umi lui tourna le dos, lui subtilisant au passage sa tasse de café à peine entamée.  

- "Puni."  

- "Naaaan ! Luciole des Mers, ça, c'est hors jeu ! Défendu, interdit ! C'est un coup bas de jouer avec la caféine !!!" se lamentait Ryo allongé sur le comptoir, en s'accrochant au bras du mercenaire.  

- "Tu me racontes comment c'est passé votre retour à la maison et je te rends ton café ... Je t'en fais même un deuxième si tu me racontes comment vous vous êtes réveillés ce matin ..."  

 

Vaincu, Ryo finit par céder :  

- "OK. Je te raconte tout. Mais rends-moi mon café, Face de Poulpe ..."  

Umi fit volte-face et Ryo regagna son siège, non sans en vérifier l'assise au préalable.  

Et Ryo lui raconta tout. Enfin, puisqu'il omit de décrire ses fantasmes à son ami, son récit fut relativement court ...  

- "Noooon !" s'exclama Umi, le menton dans les mains, les coudes sur le bar. "L'étalon n'a pas craqué quand elle t'a demandé de passer la nuit dans son lit ???"  

- "Non." répondit calmement Ryo. "Pour la retrouver à nouveau amnésique à son réveil à cause de tout ce qu'elle avait picolé et devoir tout lui expliquer, non merci !!!"  

- "..."  

 

Ryo se tourna vers son ami, avec un regard en biais :  

- "Et, dis donc, Face de Poulpe, depuis quand tu rougis plus comme une tomate et à siffler comme une cocotte minute quand on parle de ... ça ... ?!?!?!"  

Umi se racla la gorge et se redressa, manifestement gêné :  

- "Je ne vois pas de quoi tu parles !"  

- "Tu ne vois pas de quoi je parle ?"  

- "Nan, je t'ai dis que non !"  

- "Ah bon ?"  

- "Ah oui. Si je te dis que je ne vois pas, c'est que je ne vois pas !"  

- "Oui, bah ça on sait maintenant que tu es aveugle ..."  

- "Ha, ha, ha, ha ! Ce que tu es drôle, Saeba !!!" répliqua Umi, sarcastique. "Allez, arrête de noyer le poisson ... C'est quoi la suite ?"  

- "Quelle suite ?"  

 

Umi saisit une nouvelle tasse de café fumante et la fit passer lentement devant les narines de Ryo tout en ajoutant d'un ton enjôleur :  

- "Ce matin ? Tu es allé la voir ? Tu l'as réveillée ? Petit déjeuner au lit ? Des fleurs ?"  

Devant le silence de son ami, Umi poursuivit :  

- "OU biiiiieeennn, c'est elle qui est venue te réveiller ? Quoique ... Non, pas te réveiller, parce que te connaissant, et vu ta tronche, tu n'as pas dormi ... Donc, c'est elle qui s'est glissée dans ta chambre ?"  

- "J'aurais bien aimé ..." maugréa Ryo.  

- "..."  

- "Ouais ... Je n'ai pas bougé de la nuit. J'ai attendu qu'elle se lève et je me disais qu'elle viendrait me réveiller comme tous les matins, quand elle aurait fini de préparer le petit déj. Et je me disais que là ... bah ... tu vois, quoi !"  

- "???"  

- "Bah, rien."  

- "!!!"  

- "Rien ..."  

- "Panne ?"demanda Umi en désigna l'entrejambe de Ryo. Ryo se pencha à travers le bar, en colère.  

- "Sache, Monsieur Face de Poulpe, que l'Etalon de Shinjuku n'est JA-MAIS en panne. Tu as bien entendu ? JA-MAIS ..."  

- "Et alors ? C'est quoi le 'Rien'?" dit Umi, éludant la remarque de Ryo d'un léger mouvement de la main.  

- "Bah, elle est pas venue ..."  

Umi soupira , visiblement déçu et agacé.  

- "Et quand je suis arrivé dans la cuisine, voilà ce que j'ai trouvé ..."  

 

Ryo sortit le bout de papier.  

- "Je suis aveugle, je te signale." gronda Umi. "Pas devin. Tu me le lis ?"  

- " 'Je passe voir Miki. Serai de retour ce soir. A +. K.' "  

- " 'A +, K. ?"  

- "Mouais ..." murmura Ryo, posant lui aussi son menton dans ses mains, les coudes appuyés sur le bar. " 'A +. K.' Déprimant ..."  

Umibozu restait silencieux.  

- "Je te dis, Poulpy ... J'aurais mieux fait de me taire ..." soupira Ryo, dépité.  

- "..."  

- "Mouais ..." grogna Ryo avant de se redresser pour ajouter : "Mais, dis-moi, Ma Petite Luciole des Mers ... Toi aussi, tu n'as pas des choses à me raconter ?"  

- "... "  

- "C'était pas ta nuit de noces, mon Poulpy ?" demanda Ryo, en minaudant, les deux mains sur sa joue et des cœurs plein les yeux. "Alors, tu lui as ramené le petit déjeuner au lit avec des fleurs ???"  

Umibozu resta stoïque :  

- "Je te rappelle qu'on a passé la nuit à la Clinique parce que MA femme s'est fait tirer dessus par un ciglé qui voulait TA peau, alors la ramène pas trop, Saeba !"  

- "Oh, allez ! Dis ! Dis ! Dis !" piailla Ryo en clignant des yeux comme une collégienne.  

 

Umibozu rougit violemment en répondant tout bas :  

- "Mmmm, tu sais, ça change pas grand chose d'être mariés ..."  

- "Ahhhhhhh !" s'écria triomphalement Ryo en éclatant de rire. "Je le savais ! Vous l'avez fait chez le Doc ! Ha, ha, ha, ha, ha !!! Quand je vais lui apprendre ça !!! Ha, ha, ha, ha, ha !!! Trop fort ! Tu es tombé dans le panneau direct ! Ha, ha, ha, ha, ha !!! Ha hhhhgrrrrrr"  

Miki venait de revenir dans le café et lui avait envoyé la première chose qui lui était passée sous la main et Ryo se retrouva muselé par une cafetière pleine et brûlante.  

- "KAAAAÏÏÏÏÏ !!!!"  

- "Ca t'apprendra, sale vicelard !" s'écria Miki.  

Ryo retira délicatement la cafetière de sa bouche, émettant un léger "pop".  

- "Comme ça, tu as direct la bonne dose ..." souffla Umi, goguenard.  

 

Quelques instants plus tard, Umi se tourna vers la rue et glissa à l'attention de Ryo : "Elle arrive."  

- "Je sais."  

Et la porte s'ouvrit d'un coup, laissant entrer Kaori comme un ouragan : "Pardon, Miki ! Je ... suis ... en ... en re.. en retard !!! OUffff !!! Vous ... devinerez ja...mais ce qui vient ... de m'arriver !"  

 

***  

 

- "Comment ça, tu as pris un travail ?" s'écria Ryo.  

 

C'était pas possible. Il en avait les jambes coupées, heureusement qu'il était assis parce qu'il ne donnait pas cher de ses genoux à ce instant précis de la conversation. Lui qui, à un certain moment aurait tout fait pour l'éloigner de lui, pour lui rendre une vie normale, descente, honorable, confortable, sereine et surtout sûre ... Maintenant qu'il est était certain de vouloir la garder auprès de lui à tout prix, rien que pour lui, tout près de lui, mais alors vraiment très très près ... Elle se décidait à prendre un travail alors qu'il s'était enfin décidé à tout lui avouer ?  

 

- "Je croyais que tu tenais à travailler avec moi en tant que City Hunter ? Partenaire à part entière, non ? C'est pas toi qui tenais absolument à ça ?" demanda-t-il d'un ton froid en se penchant involontairement vers elle.  

Elle se troubla un instant mais se reprit avant de lui avouer :  

- "Ce n'est pas la question, Ryo. Je ne renonce pas à City Hunter ... C'est juste que ... Enfin ... J'ai envie de tenter l'expérience au moins une fois dans ma vie. Voir ce que c'est, une grande entreprise comme celle-là. Et puis, tu sais, c'est beaucoup d'argent. Ca va payer les réparations de ma Fiat et le blindage de la Mini. Je vais pouvoir m'acheter de nouvelles chaussures, des habits, aller chez le coiffeur. J'aimerai aussi un nouvel appareil photo, un numérique avec un zoom ... et aller manger dans un vrai bon restaurant. Au moins une fois dans ma vie, tu comprends ? Et puis ..."  

 

Ryo resta un moment silencieux, attendant la suite, son esprit tournant à toute vitesse.  

 

Comment peut-on avoir autant la poisse ?  

Non, mais, comment ?  

C'était pas possible !  

 

Il allait se réveiller ... Voilà, c'était ça, c'était un cauchemar ... Parce qu'entre les baisers donnés aux mauvaises personnes, les erreurs de timing, lui qui bégaye quand il prononce la phrase la plus importante de toute sa vie, les immeubles qui explosent, les amnésies de Mademoiselle et sa mauvaise foi à lui ... Et là, elle allait s'éloigner encore de lui ?  

 

S’éloigner pour aller tous les jours dans un monde de luxe, composé de toutes les choses qu'il était incapable de lui offrir ... Incapable de lui offrir et surtout insensible à ce genre de choses : les chaussures de grande marque, des robes et des tailleurs haute couture, des pâtisseries ... Comment avait-elle dit que ça s'appelait déjà ? des machins ronds ? "Une explosion de douceur ... " avait-elle dit avec des étoiles dans les yeux.  

 

"Pfffff, je t'en donnerais bien aussi de l'explosion de douceur, ma belle et tu verras, tu ne pourras plus t'en passer non plus !" avait-il eu envie de dire mais, bien sûr, hors de question de laisser ces mots franchir la barrière de ses lèvres. Ils resteraient bien au chaud dans sa tête.  

 

- "J'aimerai partir en vacances." murmura Kaori. "C'est bête, peut-être. Mais on n'a encore jamais pris de vacances."  

Elle baissa la tête, tentant vainement de dissimuler la douce coloration de ses joues.  

- "Tu sais bien que ..." commença Ryo.  

- "Qu'on ne prend pas de congés parce qu'on peut avoir besoin de nous ..." souffla-t-elle d'un air dépité.  

- "Que je ne peux pas quitter le pays puisque je n'ai pas de papiers d'identité ..." corrigea Ryo.  

- "Je ..." bredouilla Kaori, embarrassée. "Je ... n'avais pas pensé à ça ..."  

Ryo poursuivit, ignorant les excuses cachées de sa partenaire :  

- "Pas de plages des Caraïbes ou de road trip en Europe. En tous cas pour moi. Si ça te tente, ..." Il chassa la suite de sa phrase d'un revers de la main. "Pas de problème... Je saurai me débrouiller sans toi ..."  

 

A peine les mots sortis de ses lèvres, il se sentit con. Oui, con. Il n'y avait pas d'autre terme plus approprié que con. Il l'avait blessée en refusant aussi ouvertement une invitation délicate et attentionnée. Il l'avait blessée parce que lui-même était blessé, fâché, frustré ... Lui aussi rêvait de vacances avec elle, l'emmener loin de Tokyo dans un endroit paradisiaque où il n'y aurait qu'eux. Pas de XYZ de jeunes femmes en détresse, pas de petites filles ou de vieux débris à protéger, pas de yakuzas, pas de fous-furieux assoiffés de vengeance, pas de passé trop lourd qui lui collait à la peau ...  

 

Oh, c'est sûr, sur le coup, il avait entrevu une plage sur une île déserte, Kaori allongée sur le sable, couchée sur le ventre, avec pour seul tissu sur le corps, un petit bas de bikini blanc ... Il était en train de l'enduire d'huile solaire qui sentait bon le monoï, prétexte pour caresser son dos et l'indécente cambrure qui marquait le début de son incroyable petit cul, imaginant qu'à n'importe quel moment la belle tant convoitée allait enfin se retourner, le laissant enfin se délecter de sa magnifique ...  

 

SCHCRRRR - le bruit déchirant d'un disque rayé. Retour à la réalité.  

 

Il ne prendrait jamais l'avion. Non, jamais. Ca, il le savait ... Impossible. Pas d'avion, pas de plage paradisiaque. Alors ... Alors, voilà. Il était toujours au Cat's, assis mollement sur son tabouret, sous le regard haineux de Kaori, qui était très loin de le laisser goûter ne serait-ce qu'une bouchée de ce qu'il s'était imaginé en rêve pendant une dixième de seconde.  

 

Elle finit cependant par baisser la tête, sa déception triomphant sur sa colère :  

- "J'allais justement te dire qu'on peut faire de beaux voyages dans notre pays. Mais si tu le prends comme ça ..."  

Il se pencha vers elle et lui susurra à l'oreille :  

- "Comme ça, je pourrais enfin profiter des Miiiiisssss MOOOOOKORRRI !"  

 

Et là, enfin, le monde tournait à nouveau rond. La massue vint tout remettre sur les rails. En l'envoyant embrasser brutalement le mur d'en face, elle les tenait assez éloignés l'un de l'autre pour éviter que tout rapprochement incontrôlé ne devienne réellement incontrôlable, aussi bien réel que fantasmé. Ryo remit ses vertèbres en place d'un geste machinal, regardant sa partenaire qui avait décidé de lui tourner ostensiblement le dos. Elle discutait tranquillement avec Miki, comme s'il n'existait pas.  

- "Alors, qu'est-ce que tu devras faire exactement ?" demanda Miki, impatiente.  

- "Officiellement, tenir son agenda, planifier ses sorties, et coordonner le service de sécurité, veiller à se qu'il prenne ses médicaments et organiser régulièrement les visites des infirmières ... Ce genre de trucs ..." répondit-elle, restant volontairement évasive.  

- "Et officieusement ?" grinça Ryo en se relevant et regagnant son siège. Tout le monde se tourna vers lui.  

- "Bah quoi ? Elle a commencé par : 'officiellement'. Donc, je demande : et officieusement ?"  

- "Bah, rien de spécial ..." répliqua Kaori, manifestement mal à l'aise.  

- "Rien de spécial ... mais encore ?"  

- "Tu as utiliser le mot officiellement, ce n'est pas pour rien, Kaori ... Alors ?"  

- "Bah, je sais pas moi, j'ai peut-être parlé trop vite ..."  

Intriguée et pas loin d'être inquiète, Miki, se pencha vers son amie :  

- "Kaori, il ne s'agit pas de choses ... tu sais ? de choses ... "  

 

Kaori le regarda un moment, sans comprendre. Et puis, lentement, ses yeux s'agrandirent, s'arrondir et sa bouche s'ouvrit :  

- "Nooooon, mais ça va pas la tête, Miki ? Tu crois ? Tu crois ? Tu crois vraiment que c'est de ça qu'il s'agit ?" balbutia-t-elle, horrifiée.  

- "Bah, je sais pas moi ? Tu n'as pas dit que le vieux était obsédé par les belles femmes ?"  

- "Ouais, bah, tu sais, les obsédés ..." Elle regarda Ryo : "Je crois que je les gère !"  

- "Mouais, de toutes façons, tu risques rien, puisqu'il aime les jolies femmes ..."  

 

Il sentit alors une aura de colère familière grandir, s'obscurcir et l'envelopper juste avant de finir enseveli sous une massue "150 tonnes de colère éternelle". Ryo se releva tant bien que mal. En cherchant à se rassoir, il se rendit compte que le tabouret n'avait pas survécu. Il soupira, pensant à la menace d'Umibozu et saisit le siège d'à côté pour s'y laisser tomber. Rien ne marchait comme il voulait aujourd'hui, il devait bien se rendre à l'évidence. Y'a des jours comme ça ...  

 

Kaori papota encore quelques instants avec son amie. Soudain, elle regarda sa montre et s'écria :  

- "Meeeerde ! Suis à la bourre ! J'ai demandé à Eriko si je pouvais passé cette après-midi pour lui emprunter quelques tenues ... Je vous laisse." dit-elle avec un joyeux clin d'œil adressé à Miki. "J'ai des essayages à faire !"  

Elle passa la lanière de son sac à main autour de ses épaules.  

- "Au fait, Miki, je peux récupérer mon arme ?"  

- "Ah ! Oui, oui, tiens ! J'en ai profité pour vérifier les réglages ..."  

- "Super ! Merci beaucoup Miki !"  

- "De rien, ma grande, c'est toujours un plaisir !"  

 

Avant de sortir, Kaori s'adressa à Ryo sans se retourner :  

- "Tu pourras prendre des ramens à emporter sur le chemin du retour ? Je n'aurais certainement pas le temps de cuisiner ce soir ..."  

Il retint un autre réflexe pavlovien qui lui aurait fait dire : "super, ça m'évitera d'avoir des aigreurs d'estomac !" mais il se retint. Quelque chose, une petite voix intérieure, une sorte de pressentiment insidieux lui soufflait qu'il en avait assez fait pour aujourd'hui.  

- "O.K. Je m'en occupe. A ce soir." réussit-il à dire, essayant de rester le plus neutre possible.  

Elle sortit sans lui répondre, sans un sourire, sans même un regard.  

 

- "Pas plus mal" songea-t-il en se tassant sur son tabouret, le nez dans son café. Il porta la tasse à ses lèvres et recracha le liquide.  

Froid.  

Et, en plus, maintenant, son café était froid.  

 

Quelle sale journée ...  

 

Il ne lui restait plus qu'à essayer d'oublier les images qui envahissaient son esprit. Son cœur. Et son copain Mokkori ...  

 

Difficile. Epuisant rien que d'y songer. Impossible.  

 

La porte tinta à cet instant et des clients entrèrent dans le café. Miki fut très occupée, laissant les deux hommes à leur discussion silencieuse. Au bout de quelques longues minutes, Umi lui glissa une troisième tasse de café :  

- "Comment vas-tu faire... ?"  

- "Ça, mon vieux, si je savais ..." maugréa Ryo en avalant une grande gorgée de café. "Merci pour le café ..."  

 

Et merde !  

Fallait maintenant qu'il réfléchisse à la façon dont il allait ramener Kaori à la maison. Vers leur partenariat. Vers lui. Vers leur future vie à deux ...  

 

 


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