Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 20 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 19-11-20

 

Commentaires: 29 reviews

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RomanceHumour

 

Résumé: Une aventure qui prend la suite du mariage de Miki et Falcon. Une petite histoire avec, entre autres : un pagne, un porte-jarretelle, LE Magnum 357, un travail, un XYZ, des méchants, des gentils, des révélations, une miss mokkori, un beau gosse (faut pas que notre Kaori soit en reste non plus), une petite culotte bleue ... Et beaucoup d'autres invités ! Voilà les ingrédients principaux d'une histoire concoctée uniquement pour SE FAIRE PLAISIR !!! Certains passages sont osés. N'ayant pas les accès NC17, c'est compliqué de publier dans cette section? Cependant, cette histoire n'est pas à laisser entre toutes les mains (chapitre 5 et Epilogue plus particulièrement)

 

Disclaimer: Les personnages de "Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 (avertissement)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357 *

 

Chapitre 4 :: Remue-méninges

Publiée: 03-09-20 - Mise à jour: 03-09-20

Commentaires: Merci beaucoup pour vos commentaires !!!

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

 

Une semaine. Ca faisait maintenant une semaine que Kaori travaillait pour la SinCo. La Sugimoto International Corporation. Une semaine qu'elle partait tous les matins pour s'occuper d'un vieux débris du nom de Norishige Sugimoto. Une semaine qu'elle rentrait tard le soir. Mais vraiment, vraiment tard.  

 

Au début, il l'avait attendue, vautré dans le canapé, sirotant un verre de whisky d'une main, feuilletant négligemment une revue coquine de l'autre ou regardant une émission télévisée d'un œil. Et puis, elle arrivait, épuisée et filait généralement sous la douche avant de s'enfuir dans sa chambre où elle finissait par s'écrouler. Elle avait à chaque fois dîné alors il était allé se coucher le ventre vide les deux premiers soirs.  

 

Le lendemain, il avait attendu qu'elle soit dans les bras de morphée pour sortir chercher quelque chose à manger dans son quartier préféré. Il avait alors essayé de faire la bringue mais le cœur n'y était pas et il était rentré le pas lourd et la tête basse au moment où elle descendait les escaliers à toute vitesse, perchée sur ses talons et incroyablement belle dans son tailleur rouge et noir.  

- "C'est à cette heure-ci que tu rentres ?" demanda-t-elle en le fusillant du regard.  

- "Je peux te renvoyer le compliment, toi aussi tu rentres tard ..." répliqua-t-il sans se retourner. Et pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait, histoire de jeter un œil d'expert à son petit arrière-train gainé dans le tissu miroitant et légèrement satiné.  

 

Arrivé dans l'appartement, il se dirigea quand même vers la fenêtre, juste à temps pour voir ses jambes se glisser dans une limousine noire et la portière se refermer. Il la regarda disparaître au loin et alla se coucher. C'était encore ce qu'il avait de mieux à faire.  

 

Les soirs suivants, il anticipa et acheta quelques plats à emporter, ramen, tempura et yakitori firent parfaitement l'affaire.  

 

Quand elle rentra à nouveau tard, il fit semblant de dormir sur le canapé devant la télé allumée. Il l'entendit soupirer, s'approcher de lui pour arranger la couverture qui le couvrait avant de monter dans ses quartiers.  

- "Est-ce que cet argent en vaut vraiment la peine ? Kaori ?" se demanda-t-il.  

 

Elle voulait goûter à une vie normale. Travailler dans une grande entreprise, avoir des collègues ... M'enfin, normale ... Il ouvrit un œil pour lorgner la pendule du magnétoscope : rentrer à 23:12, j'appelle pas ça une vie normale.  

 

Non, il n'y avait pas que ça. Pour une fois, elle avait envie de pouvoir se payer ce qui lui ferait plaisir. C'était ce qu'elle avait dit. Des choses utiles, certes, comme payer les factures en retard ou faire les réparations des voitures. Et des choses plus futiles comme de beaux vêtements, un appareil photo, des vacances ... Oui, finalement, il pouvait le comprendre et admettre que toutes ces petites choses inutiles à ses yeux de nettoyeur et ancien mercenaire, pouvaient faire envie à une jeune femme de vingt-huit ans.  

 

Sauf que ...  

 

Sauf que, quelque chose le chagrinait au plus profond de lui même. Quelque chose que même son cerveau de macho avait du mal à expliciter les premiers jours mais qui, au fil du temps, devenait de plus en plus clair : ce n'était pas à elle seule de subvenir à leurs besoins. Ce n'était pas à elle seule de payer les factures en sus ou les réparations de leurs deux voitures. Ce n'était pas à elle seule de travailler si dur pour se payer un appareil photo, des habits à la mode ou une sortie dans un restaurant chic ...  

 

Lui avait toujours dilapidé l'argent.  

Pour plein de raisons.  

Déjà parce qu'il s'en fichait. Tant qu'il avait son arme et des munitions, le reste lui importait peu et il n'avait aucune attache matérielle. Principe de pro. Ne pas s'attacher pour ne pas commettre d'erreur en cas de fuite précipitée. Même sa Mini. Il savait très bien qu'il arriverait à abandonner sa précieuse Mini si nécessaire. Si une vie humaine en dépendait, il n'hésiterait pas.  

 

Ensuite, parce que les hommes qui accordaient de l'importance à l'argent devenaient corruptibles et il ne l'était pas. Principe personnel.  

 

Enfin, parce qu'il ne savait pas de quoi demain serait fait. Alors, il claquait le fric le plus rapidement possible parce que "il vaut mieux un tu l'as que deux tu l'auras", parce qu'il préférait une bonne biture le soir, quitte à avoir la gueule de bois le lendemain, plutôt que de penser, "merde ! Si j'en avais profité avant ..." en se vidant de son sang ...  

 

Et puis, l'argent ... Il l'aurait laissé à qui ? Il n'avait jamais pensé qu'elle avait de tels besoins. Elle ne se plaignait jamais. Certes, elle râlait pour les factures, le frigo vide et les différents frais courants mais pas pour elle-même ... C'était la première fois.  

 

Non.  

Ce n'était pas à elle de se tuer à la tâche pour payer les vacances, l'appareil photo et le resto ...  

 

Non.  

C'était à lui.  

 

En même temps, il suffirait de pas grand chose pour changer cette situation. S'il arrêtait de demander des paiements en nature, qu'il acceptait les missions bien payées et qu'il ne claquait plus autant dans les cabarets ... Y'avait moyen ...  

 

C'est moi qui devrait lui offrir tout ça, avait-il enfin réussi à formuler. Parce que c'est comme ça que doit fonctionner notre ... partenariat ? non. Pas partenariat. On est plus que des partenaires. Notre ... couple. Enfin, si j'y arrive ... Parce que pour l'instant, c'est pas gagné et j'ai pas tellement avancé ... Putain ! C'est déjà pas facile comme ça mais alors si elle s'enfuit tout le temps ...  

 

Mais il devait le reconnaître. Ils étaient arrivés à un point de non-retour. Il soupira dans le noir. Oui. c'était là, le véritable nœud du problème. Et il fallait que ça change. Il se tourna sur le dos, les mains derrière la nuque, fixant un point sur le plafond du salon, réfléchissant à un stratagème.  

 

Demain, les choses rentreraient dans l'ordre, foi de Saeba.  

 

Le lendemain soir, il était accoudé à la fenêtre du salon, regardant Mick traverser la rue pour rejoindre Kazue qui rentrait de sa garde à la Clinique. Il l'avait bien aidé à mettre en place son plan. Si tout fonctionnait comme prévu, il devrait le remercier. La jeune femme leva les yeux vers lui pour le saluer de la main et il lui répondit spontanément pendant que Mick lui signifiait bonne chance en lui croisant les doigts. Il sourit et se tourna vers la cuisine. Tout était en place. Il n'y avait plus qu'à attendre le retour de Kaori. Il avait finalement raconté à son ami les aveux qu'il avait fait à sa partenaire : "Je ferai tout pour protéger la femme que j'aime".  

 

Mick avait éclaté de rire : "Tu ne peux pas lui dire tout simplement : je t'aime. C'est pas bien compliqué !"  

Ryo avait haussé les épaules : "Bah, faut croire que si ... tu sais ..."  

- "Ouais, I know. Tu l'as jamais dit ... Mais y'a une première à tout ! On ne te demande pas de le dire dans toutes les langues ou d'en faire une dissertation. Trois mots : je t'aime."  

- "Tu sais le dire dans toutes les langues, toi ?"  

- "Bah, disons, étant donné que j'ai pas mal voyagé pour le boulot ... J'en connais quelques-uns ... tu veux essayer ?"  

- "Ah ! ah ! Ah ! Très drôle ..."  

- "Mais c'est seulement quand je l'ai dit dans ta langue que je le pensais vraiment. Et c'est vrai que je n'ai pas non plus dit ces mots à la légère ..." Avait avoué Mick tout en écrasant sa cigarette dans le cendrier déjà plein.  

Son regard s'était perdu vers l'immeuble en face : depuis le toit où ils se trouvaient, Mick pouvait voir les quatre fenêtres de l'appartement qu'il partageait avec Kazue.  

- "Ah, tu vois ..."  

- "Mais quand même, Ryo, ça n'excuse pas ... Je t'aime. C'est pas difficile ! Vas-y ! Dis-le !" avait insisté Mick.  

- "Je t … Je teu teu …"  

 

Mick s’était pris la tête entre ses deux mains.  

- "Je t’aime." On aurait dit que l’Américain soulignait chaque syllabe : "Jeu t’aimeu !"  

A ce moment, Ryo l’avait dévisagé comme s’il le voyait pour la première fois.  

- "O.K." avait repris son ami, se maîtrisant pour conserver son flegme légendaire. "Repeat after me : Je t’aime."  

- "Je t … Je teu teu …" avait à nouveau bredouillé Ryo.  

- "Fucking Holly Shit , Ryo !!! Je t’aime !!! » avait hurlé Mick complétement à bout de nerfs devant un tel entêtement. "Je t’aime ! Je t’aime ! Je t’aime ! C’est quand même pas compliqué !"  

 

Ryo l’avait alors regardé d’un air goguenard : "Tu devrais crier encore plus fort … Juste au cas où Erika aurait pas entendu ! Elle sera ravie de t'accueillir dans son spectacle ! Tu feras une Lara F. parfaite !!!! En tous cas, tous nos voisins sont maintenant au courant que tu en pinces pour les beaux bruns …"  

 

Comprenant que son comparse s’était bien moqué de lui, Mick était devenu vert et avait tourné les talons, vexé de s’être fait avoir si facilement à une blague aussi puérile, grossière et prévisible.  

- "Puisque tu le prends comme ça, tu n’as qu’à te débrouiller tout seul pour la suite … C’est vrai que tu assures un max pour le moment …" avait-il maugréé.  

 

Ryo s'était alors tourné vers lui, la mine dégoutée : "Tu crois quand même pas que je vais le dire à toi en premier ..."  

Mick avait ri en retournant vers l'appartement et ils avaient travaillé ensemble à la mise en place de leur "plan d'embobinage".  

 

Ryo s'allongea sur le canapé et regarda la télévision jusqu'à ce qu'il entende la voiture de luxe s'arrêter et la portière claquer dans la nuit. Il éteignit alors le poste et toutes les lumières, restant immobile dans le noir. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrait et il entendit Kaori se déchausser doucement, l'imaginant parfaitement perdre huit centimètres en posant ses jolis pieds nus sur le sol. Elle retira sa veste, cette veste de tailleur qui la mettait si délicatement en valeur.  

 

C'était bien le style d'Eriko, ça, de dessiner des tailleurs comme des robes de soirée. Premier objectif : sublimer la silhouette. Et là, ce tailleur bleu nuit remplissait parfaitement sa mission. Elégamment cintré pour montrer sa taille fine et ses hanches arrondies et une poitrine très légèrement serrée pour faire ressortir le décolleté. La jupe simple et droite, s'arrêtait juste un peu au-dessus du genou.  

 

Et puis, étape numéro deux, Eriko ajoutait toujours des détails qui permettait à l'esprit masculin de se délecter, suggérant juste ce qu'il faut, sans être vulgaire ou trop en montrer. Sur ce tailleur-là, il s'agissait simplement de deux petites fermetures éclair.  

 

La première fermait simplement la veste. Et comme Kaori ne portait pas de chemisier mais un simple débardeur en satin et dentelle, on avait l'impression de pouvoir très facilement libérer cette poitrine voluptueuse et douce.  

 

La deuxième petite chose diabolique avait été positionnée sur le côté de la jupe et elle donnait l'impression qu'en un tour de main, le bout de tissu pouvait choir aux pieds de sa propriétaire. Hypnotisant. Déroutant. Il avait failli tomber à la renverse quand elle l'avait essayé devant lui la première fois. Il s'était détourné rapidement, prétextant une envie pressante, afin de dissimuler à la vue de sa partenaire un saignement de nez significatif et coupable.  

 

- "C'est à cette heure-ci que tu rentres ?" demanda-t-il dans le noir.  

Elle sursauta et éclata de rire :  

- "Bon dieu ! Tu m'as fait peur, espèce de crétin !" lâcha-t-elle en allumant la lampe de la table basse. Une douce lumière les enveloppa et elle jaugea l'état du salon. Des habits étaient semés pêle-mêle un peu partout, des canettes de bières remplissaient la table basse, des emballages de petits gâteaux et des sachets de chips vides traînaient aux pieds du canapé ...  

 

- "Ryyyyyoooo !" s'écria-t-elle, horrifiée.  

- "Ouais, ouais, je sais, je sais ! C'est un peu le bordel ..." admit-il en s'asseyant et en passant négligemment la main dans ses cheveux en bataille, guettant l'effet que ce geste aurait sur la jeune femme. Il la vit rosir. Un bon point. Il continua écartant les bras en signe de reddition totale :  

- "Promis, je rangerai tout demain ! De toutes façons, tu t'en fiches puisque tu ne seras pas là de la journée ..."  

 

Kaori tiqua et lui jeta un regard noir :  

- "Des reproches ?" demanda-t-elle, prête à dégainer au quart de tour.  

- "Du tout. Une constatation." répondit-il d'un ton neutre. Il se leva, s'étira et se tint droit devant elle. Il s'approcha en la fixant du regard. Il s'apprêtait à franchir les derniers centimètres, attiré par les deux prunelles brillantes qui ne pouvaient dissimuler le trouble de Kaori.  

 

Quand soudain : schrrrrougrgouiiigrrr. Une revendication gastrique significative les ramena à la dure réalité. Kaori regarda Ryo, abasourdie ...  

- "Quoi ! Non ... Tu ? Tu ? Tu n'as pas encore mangé ?"  

- "Bah, c'est que ..."  

- "Ne me dis pas que ma cuisine indigeste et insipide te manque !" ajouta-t-elle goguenarde, les mains sur les hanches.  

- "C'est que ... j'ai essayé de faire à manger ... Mais ..."  

 

Devant l'air contrit et penaud de Ryo, le sourire de Kaori s'effaça petit à petit. Ses yeux s'agrandir de panique.  

- "Oh noooon ! Qu'as-tu fais ? Tu as tout fait brûler ? Ah, non, pas mon wok tout neuf, j'espère !" dit-elle, en se dirigeant d'un pas vif vers la cuisine, Ryo sur ses talons qui en profitait pour se rincer agréablement l'œil en lorgnant sur ses fesses . "Tu as cassé le cuiseur à riz ?"  

 

- "Haaaaaaa !!!! Non, mais quelle horreur ! Il s'est passé quoi ici ?"  

Ryo la rejoignit la tête basse, les épaules voûtées.  

 

- "Bah, c'est que ..." Il jeta un œil dans la pièce préférée de Kaori. Des casseroles sales jonchaient l'évier, la table était couverte d'épluchures et de farine, la poubelle débordait, des taches de sauce parsemaient le sol, des torchons sales pendouillaient tristement aux poignées des portes, des traces de gras en forme de doigts se reflétaient sur la porte du frigo et le cuiseur à riz était encore soupoudré de grains collés ...  

 

Ryo sentit l'aura de Kaori s'assombrir et grandir sous l'effet de la colère et il se prépara à encaisser une massue d'un poids considérable quand, son estomac cria à nouveau famine, interrompant le geste revanchard de la jeune femme.  

 

Il leva les bras au-dessus de sa tête, implorant son pardon et pleurnicha :  

- "Je te jure sur ce que j'ai de plus cher que, demain, je remets tout en ordre. Tu pourras te regarder dans le frigo comme dans un miroir !"  

Kaori le jaugea un moment puis soupira, vaincue.  

- "Sur ce que tu as de plus cher ?"  

- "Mouiii ..." souffla-t-il, jouant avec ses doigts comme un gamin pris en faute.  

- "Sur ta collection de Playboys ?"  

Il sursauta. Il ne s'était pas attendu à ça ...  

- "Mouiiii ..." continua-t-il.  

- "Numéros spéciaux et hors-séries inclus ?" ajouta-t-elle en pointant son index vers lui.  

 

Il se sentit déglutir. Elle allait un peu loin, là.  

- "Oui. Sauf le numéro spécial de Juin 89. Celui-là, je le garde." Il avait dit un numéro au pif, histoire d'avoir le dernier mot. Elle ne devait pas avoir l'impression de remporter trop facilement la victoire où alors elle se douterait de quelque chose.  

- "En échange, je rangerai le salon et je nettoierai la cuisine ..."  

- "Oui, il faudra au moins ça pour que je te pardonne ..." glissa-t-elle, le regard sombre, les bras croisés, les doigts tapotant son bras de colère contenue.  

- "Et celui de Noël 87 ... j'adore les mères Noël, tu le sais ... la petite fourrure blanche avec le rouge satiné, c'est ..."  

 

Là, il ne put empêcher son visage de se transformer, son regard de se perdre dans le lointain, sa salive de tomber lamentablement sur le sol. Kaori suivit des yeux la goutte de bave et la regarda atterrir sur le carrelage d'habitude impeccable.  

 

Ryo sentit à nouveau une vague de colère monter, prête à submerger la jeune femme et il reprit brusquement ses esprits. Il s'agenouilla d'un coup que le sol devant elle, les bras au-dessus de sa tête, les mains jointes, dans une attitude de supplication ultime.  

- "Dis-moi ce que je peux faire pour te satisfaire ! Ô déesse du Ménage et la Propreté !"  

 

Kaori se figea :  

- "Comment tu m'as appelée ? Déesse du Ménage et de la Propreté ?"  

- "Bah, oui, quoi ? C'est quelque chose que tu fais bien, non ?" ajouta-t-il toujours en position de supplication.  

Elle finit par sourire. Au moins, elle était une déesse de quelque chose, c'était déjà ça ... Et là, il la vit rendre les armes. Elle abdiqua. Elle soupira, décroisa les bras et lâcha avec un sourire :  

- "Bon. Je te pardonne si demain soir quand je rentre tout est impec." Elle tourna les talons avant d'ajouter : "Mais, attention, Ô Dieu des Fausses Promesses, je ferai l'inspection ... Et si tu peux aussi faire aussi les vitres tant que tu y es ..."  

 

Ryo se redressa, abasourdi. C'était trop tôt. Il n'avait pas encore abattu sa dernière carte. Ca n'allait pas du tout. Il hésita un instant mais ajouta derrière elle en se relevant :  

- "Promis. Et je prépare le dîner."  

- "Quoi ?" elle se retourna vivement vers lui. "Tu prépares quoi ?"  

- "Le dîner. Demain soir. Un dîner. Toi et moi."  

- "C'est ... une invitation ?"  

- "Un rencard à la maison ?" répliqua-t-il pour éviter de répondre trop directement à la question tout en se rapprochant d'elle. Si proche qu'il la vit déglutir et il crut desceller une légère sueur sur son front et sur le dessus de sa lèvre pendant que ses joues se teintaient délicieusement de rose.  

 

Puis, sentant que la situation allait bientôt déraper, il la dépassa, se dirigeant vers le salon, les mains nouées derrière la nuque, en riant ouvertement :  

- "Mais ça va pas la tête ! Je fais pas dans la guimauve, moi Madame !"  

- "Mademoiselle." le corrigea-t-elle.  

- "Pardon ?" il se retourna vers elle.  

- "Mademoiselle. Pas Madame. Je n'ai pas encore trente ans et je ne suis pas mariée."  

Ryo resta muet, ne cédant pas à son envie-reflexe de répliquer : "Normal ! Qui voudrait épouser un travelo comme toi ?"  

Pas la peine de la blesser aujourd'hui. Il n'avait plus rien à lui cacher.  

 

Elle le regarda, sidérée par son silence, attendant la réplique acerbe. Il ouvrit finalement la bouche pour dire en se dirigeant vers sa chambre :  

- "Ouais bah fais gaffe ! Parce que fagotée comme ça, un de ces quatre, ça risque de te tomber dessus ..."  

 

Il la laissa plantée sur place. Quand il arriva en haut des escaliers, il lâcha, un sourire jubilatoire aux lèvres:  

- "Au fait, j'oubliais ! Demain soir. 21h00." et il referma bruyamment la porte de sa chambre.  

 

Allongé sur son lit, il l'entendit prendre sa douche et aller se coucher quelques minutes plus tard. Il patienta encore un peu, histoire d'être sûr qu'elle dormait pour de bon et sortit de sa chambre pour aller fumer une cigarette. Il aperçut immédiatement Mick qui terminait la sienne sur le toit de l'immeuble d'en face. Celui-ci lui adressa une question muette, les deux paumes de mains tournées vers le ciel, gardant son mégot entre les dents. Avec un sourire, Ryo lui adressa un pouce levé. Mick lui répondit en applaudissant puis redescendit vers son appartement en se frottant les mains. Le plan Seaba marchait comme sur des roulettes. Pour le moment ...  

 

Le lendemain, Ryo commença son ménage par la cuisine. Le plus facile finalement, puisque que tout n'avait été qu'une mise en scène. Il n'avait pas vraiment tout dévasté. Il avait cuisiné, certes, mais il avait tout rangé ensuite... Et puis, avec la complicité de Mick, il avait frotté les casseroles avec les restes de ramen, éparpillé les grains de riz sur le cuiseur électrique, aspergé le carrelage de sauce soja, sortit un peu de farine du paquet, imbibé ses mains d'huile pour les coller sur la paroi immaculée du réfrigérateur.  

Mick lui avait dit : "Si tu veux garder l'effet de surprise, elle doit croire que tu essaies de te faire pardonner. Elle ne refusera jamais ton invitation et elle rentrera plus tôt. Tu verras."  

 

Plus besoin de s'afférer en cuisine puisque tout était dans le réfrigérateur. La veille, il avait passé la matinée derrière les fourneaux, mettant tout au frais, en attendant de réchauffer et cuire en dernière minute ce soir.  

 

Satisfait de lui, il nettoya ensuite les vitres, passa le plumeau un peu partout et alla chercher l'aspirateur. Il était en train de faire fonctionner le petit appareil bruyant à plein régime sur les coussins du canapé quand l'élément qui allait faire sombrer son plan fit son apparition.  

 

 


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