Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Elane

Beta-reader(s): A. Dust

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 14 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 14-11-20

 

Commentaires: 24 reviews

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General

 

Résumé: Une âme égarée. Une âme brisée. Deux âmes séparées, inexorablement attirées... Certains passages peuvent être violents et heurter certaines sensibilités.

 

Disclaimer: Les personnages de "Promesse tenue" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Promesse tenue

 

Chapitre 4 :: Chapitre 4

Publiée: 06-09-20 - Mise à jour: 06-09-20

Commentaires: Bonjour voici la suite de l'histoire, j'espère que vous aimerez. bonne lecture. Merci pour vos reviews, c'est un plaisir à lire et ça fait chaud au coeur.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

La jeune femme soupira, se sentant complètement impuissante et se laissa tomber sur la place que Ryo avait laissée libre pour boire la tasse de café qu’Umibozu lui servit, le remerciant d’un sourire triste.  

 

- Je déteste cette journée… fit-elle en se prenant la tête dans les mains.  

 

Elle savait qu’elle allait retrouver son ami dans un état pitoyable mais chaque année elle avait l’espoir que le temps apaise sa souffrance et chaque année, elle avait la preuve qu’au contraire, elle empirait. Elle ne pouvait pas le blâmer, c’était la même chose pour elle.  

 

Elle le connaissait depuis cinq ans maintenant, c’était le frère de Kaori qui les avait présentés au détour de la première affaire qu’il avait mené avec lui, au sein du duo City Hunter. Hideyuki cherchait à combattre le crime sans être freiné par les rouages grippés par la corruption de la police, il avait trouvé en Ryo un allié de choix. Le nettoyeur numéro 1 du Japon. Elle avait été tiraillée par sa conscience au début, toute nouvelle recrue qu’elle était dans la police, puis elle avait fini par souvent faire appel à eux. Elle les avait aimés tous les deux, triangle amoureux brisé par la mort du frère Makimura un an plus tard. Puis elle s’était effacée devant l’éclat de Kaori.  

 

Elle avait vu Ryo changer, renaitre grâce à elle, devenir l’homme qu’il aurait pu être sans son éducation parmi les guérilleros de la jungle sud-américaine.  

 

Depuis trois ans, il n’était plus que l’ombre de lui-même, encore plus sombre qu’avant l’arrivée de Kaori dans sa vie. Toujours diablement efficace, voir même plus encore, grâce aux entrainements qu’il s’infligeait depuis ce jour funeste. Mais il se battait sans âme, comme si une partie de lui était mort avec elle. Saeko l’avait vu se transformer depuis lors, se murant derrière une carapace aussi dure que le marbre, ne laissant plus personne voir l’homme qu’il était réellement. Ne laissant plus personne l’atteindre comme elle l’avait fait. Depuis ce fameux jour il y a trois ans, il jouait un jeu.  

 

Un jeu dangereux parce qu’il se mentait à lui-même. Il se mentait sur la douleur et sur le manque qu’il ressentait. Et chaque 20 mai depuis, cette douleur et ce manque le heurtait de plein fouet comme une tempête à laquelle il ne pouvait résister, chaque année plus violente encore. Et ça donnait ce qu’Umibozu et Miki avaient ressenti aujourd’hui : une aura tellement dévastatrice, tellement intense, que tout ceux autour de lui la partageaient…  

 

Elle releva les yeux et croisa le regard inquiet et interrogateur de ses amis.  

 

- Ne vous inquiétez pas, il ira mieux demain…. Jusqu’à l’année prochaine, souffla-t-elle.  

- Saeko, explique-nous, qu'est-ce qu'il se passe ? Cette douleur, comment un être humain peut-il supporter ça ??? réagit Miki.  

 

La mercenaire avait toujours la main sur sa chemise, la serrant encore à l’endroit de son cœur. Comme si effectivement elle avait elle-même ressenti la douleur de cette âme brisée…  

 

- Mais il ne la supporte pas, Miki, fit Saeko dans un rire ironique.  

- Il l’entretient, il l’entretient savamment en la niant de toutes ses forces tout le reste de l’année. Il la nie au point de la rendre plus forte encore et il meurt un peu plus chaque 20 mai quand, enfin, il la laisse éclater. Et ça fait trois ans aujourd’hui que ça dure, ajouta sombrement la policière.  

- Mais pourquoi ? Que s’est-il passé ? Comment peut-on en arriver là ?  

 

C’était LA question qu’elle se posait depuis tout ce temps. La question qui la torturait et qui la privait de sommeil régulièrement. Que s’était-il passé ? Comment en étaient-ils arrivés là ?  

 

- Ce n’est pas à moi de vous raconter cette histoire, elle ne m’appartient pas, je n’étais que la spectatrice impuissante… et l’élément déclencheur, avoua-t-elle, les yeux pleins de regrets.  

- Que veux-tu dire ?  

- C’est moi qui les ai entrainés dans cette histoire, toujours à faire appel à Ryo quand ça ne va pas comme je veux. J’étais tombée sur un trafic d’armes, moi, petite bleue bien trop ambitieuse. J’ai enquêté sur mon temps libre et avec l’aide de Ryo, on a réussi à démanteler le trafic. On en avait arrêté l’un des maillons haut placé dans l’échelle du clan. Sauf que le petit chefaillon s’est fait tuer en prison. Il s’est avéré qu’il était le fils du chef de clan et son Yakuza de père a voulu se venger de la pire des manières…  

 

Sa voix se brisa dans un sanglot qu’elle ne parvint pas à retenir. Miki était pendue à ses lèvres.  

 

- Kaori s’était mise en retrait du milieu le temps que naisse leur enfant, mais ils l’ont trouvée et ils l’ont enlevée. Ryo est devenu fou. Ils l’ont mis au défi et lui ont donné rendez-vous dans un entrepôt du port. Ils l’avaient accrochée à une esse de boucher au milieu de l’entrepôt, elle était entourée de quatre tireurs du clan. Chacun avait un revolver chargé de six balles. Ryo devait calculer la trajectoire et la vitesse chaque balle et les empêcher de toucher Kaori. Il avait cinq secondes entre chaque tir. Les tireurs étaient positionnés de manière à ce qu’il ne puisse pas les tuer tous sans qu’un autre n’abatte la femme qu’il aimait. C’était un défi inhumain que personne n’aurait pu relever. J’étais là, je voulais négocier et tout faire pour prendre sa place. J’ai vu la souffrance sur le visage de Ryo, j’ai vu sa main trembler... J’ai entendu son cœur se briser...  

 

Saeko revivait la scène, les yeux dans le vague, écarquillés d’horreur, elle ne cherchait même plus à cacher ni à retenir ses larmes.  

 

- Ça aurait dû être moi…. Fit-elle dans un sanglot immense.  

 

Saeko baissa la tête le temps que les larmes se tarissent. Elle gardait les mains sur les cuisses, les poings serrés sur son tailleur impeccable maintenant mouillé de larmes. Elle reprit sa respiration qui résonna fort dans le silence du café.  

 

- L’entrepôt sur le port a explosé, laissant tout le clan pour mort. J’ai eu une promotion le lendemain et je n’ai même pas eu le courage de la refuser. Je n’en voulais pas, je ne la méritais pas et elle avait coûté trop cher… Beaucoup trop cher…  

 

Elle renifla bruyamment, se moquant complétement de son manque.  

 

- Ryo n’est plus que l’ombre de lui-même depuis ce jour. Il le cache tout le reste de l’année sous des airs d’abruti obsédé, histoire de donner le change. Mais chaque année c’est pareil, le 20 mai, il se laisser happer par sa douleur, chaque fois plus forte encore…. Ça fait trois ans aujourd’hui…  

 

Elle soupira, affichant un triste sourire, elle tourna la tête pour regarder le sol, incapable d’affronter le regard des deux mercenaires. Elle détailla le grain du carrelage.  

 

- Le pire dans tout ça, c’est qu’il ne m’en veut même pas. Il se borne dans sa propre culpabilité, prenant toute la responsabilité sur ses épaules.  

 

Miki resta interdite pendant un moment. Elle avait du mal à y croire. Certes elle avait grandi dans la jungle et avait déjà été confrontée à beaucoup de noirceur humaine, mais ça… ça dépassait l’entendement. Assassiner une femme était déjà terrible en soit, mais une femme enceinte, pour un simple désir de vengeance ??? Ce n’était pas qu’une vie qu’ils avaient prise, ils en avaient détruit trois. Elle désirait un enfant avec Umibozu, ils en discutaient souvent et elle comprenait les réticences de son homme à présent.  

 

Miki fit le tour du comptoir et prit son amie dans ses bras, lui arrachant un hoquet de surprise. La jeune mercenaire pleurait, elle n’aurait jamais imaginé une telle histoire, mais au final, cela expliquait bien l’aura de douleur qui accompagnait le nettoyeur N°1 du Japon. Umibozu tenta de la consoler :  

 

- Ryo ne peut pas à t’en vouloir. Il avait accepté un contrat et il connaissait les risques du métier. Il avait accepté de faire entrer une femme dans sa vie. Il risquait de la perdre et il le savait. C’est la raison qui m’a fait hésiter aussi longtemps pour accepter Miki... parce perdre celle qu’on… Humm.., fit-il en rougissant.  

- Parfois, on préfère enterrer notre humanité. C'est plus simple et moins douloureux. Je connais Ryo depuis longtemps. Je connaissais les murs qu’il avait construits pour empêcher quiconque d'atteindre son cœur. Son âme. Mais je ne l'ai pas vu pendant une longue période ... Cette femme devait être exceptionnelle pour avoir réussi à les briser.  

- Elle l’était, répondit Saeko en souriant. Vous aussi vous l’auriez adorée si vous l’aviez connue. Ryo était différent avec elle, elle savait le mater et il aimait ça.  

 

Miki regardait son homme d’un air attendri. C’était grâce à Saeba que cette montagne de muscles avait accepté qu’elle reste auprès de lui, elle lui en serait reconnaissante toute sa vie. Soudain, elle se redressa vivement, lâchant Saeko, paniquée.  

 

- Ryo… Saeko, tu n’as pas peur qu’il commette un acte irréparable, parce que …. Une telle douleur ? Comment peut-il vivre avec ça ?  

- Non, il ne le fera pas….  

- Mais tu n’en sais rien !!! pipa Miki en retirant son tablier.  

 

Elle fit mine de sortir pour poursuivre leur ami, Saeko la retint fermement par le bras.  

 

- Il ne peut pas… Il lui a promis. Et Ryo tient toujours ses promesses.  

- De quelle promesse parles-tu ?  

- Ils s’étaient promis l’un l’autre de ne pas se laisser aller si l’un d’eux venait à mourir, de survivre à la perte de l’autre. Et en ça, Ryo respecte sa promesse à la lettre…. Soupira Saeko  

- Il ne fait que survivre… Termina sombrement Umibozu.  

 

Saeko releva la tête et regarda le colosse aux lunettes de soleil. Elle avait toujours été étonnée de sa capacité à lire au fond des gens, son handicap l’avait même rendu encore plus perspicace semblerait-il. Ou peut-être était-ce juste parce qu’il le connaissait ? Mais il avait vu juste : Ryo survivait en traînant sa carcasse de jour en jour.  

 

Elle soupira encore. Elle détestait cette journée et elle détestait davantage encore le soleil qui les narguait de sa bonne humeur. Le ciel devrait lui aussi pleurer celle qui le rendait plus brillant encore. Elle vida sa tasse, paya la consommation, sourit à ses amis et se leva en s’excusant : elle avait encore du travail à faire au poste.  

 

- Si jamais Ryo refait surface avant demain, prévenez-moi, dit-elle avant de sortir.  

 

Sur le chemin de l’hôtel de police, elle fit un petit détour et laissa ses jambes la guider auprès de l’homme qu’elle avait aimé sans jamais parvenir à le lui avouer. Elle s’était rendue compte de ses sentiments bien trop tard.  

 

Elle acheta des fleurs au kiosque en passant et s’avança jusqu’à la tombe d’Hideyuki Makimura. Elle s’agenouilla et posa son bouquet à côté de celui qui s’y trouvait déjà :  

 

- A croire que cette année encore je ne suis pas la première à venir te voir, n’est-ce pas ?  

- Rose blanche, myosotis et soucis, ce n’est pas un assemblage très conventionnel ni très homogène.  

 

Un bouquet pour marquer la douleur, le chagrin et le manque de la seule femme qu’il ait aimée…  

 

C’était la troisième fois. Le 20 mai. Ce foutu anniversaire. Saeko soupira :  

 

- Encore une fois, il est venu déposer sur la tombe du frère des fleurs pour demander pardon de n’avoir su protéger la sœur.  

 

Elle continua de se recueillir un peu sur la tombe pour rechercher l’apaisement qu’il lui avait toujours apporté puis se releva et déposa un baiser sur la pierre tombale avant de repartir.  

 

Le temps d’arriver au poste de police, elle avait revêtu son masque professionnel, celui de l’inspectrice Nogami : froide, intouchable. Elle traversa l’espace de travail pour rejoindre son bureau, complétement impassible en sentant les regards lourds et appréciateurs de certains de ses collègues mâles. Depuis tout ce temps, elle avait appris à composer avec, elle ne s’en souciait même plus. Avec un soupir blasé et sans aucun regard pour eux, elle alluma son ordinateur et sortit le dossier qu’elle avait en cours. Une sordide affaire de trafic de drogue et de proxénétisme. Classique dans le milieu yakusa. Elle entendit les nombreuses alertes, mails, notifications qui arrivaient sur son ordinateur. Comme chaque jour.  

 

Elle rangea le dossier qu’elle avait en main après y avoir apposé sa signature et se pencha sur ses notifications en attente. Des rapports qui arrivaient et qu’elle devait relire avant de les envoyer à son père, des demandes de nouvelles de la part de famille de proches disparus, des avancées d’enquêtes diverses et variées et des avis de recherches, émanant de tous les postes de police du pays.  

 

Elle parcourut distraitement les divers messages. Elle n’était pas concentrée. Elle n’était jamais concentrée le 20 mai. Le fait d’avoir raconté la scène à Miki et Falcon n’avait rien arrangé à l’histoire. Elle avait été là aux côtés de Ryo, retenant son souffle à chaque coup de feu, refusant l’éventualité de voir celle qu’elle considérait comme une de ses petites sœurs, mourir. Elle entendait encore le bruit sourd et atroce des balles se logeant dans sa chair. Elle revoyait le sang gicler de sa tempe, de son ventre. Elle entendait à nouveau le cri déchirant de Ryo alors qu’il tombait au sol. Elle ressentait encore la douleur qu’elle avait ressenti ce jour-là.  

 

Elle entendait encore le rire des truands pendant leur fuite, alors qu’ils étaient tous les deux terrassés, les yeux écarquillés sur le cauchemar qui se réalisait devant eux : le corps inerte de Kaori, suspendue à ses chaines, perdant du sang.  

 

Elle ne se souvenait plus de la suite, elle et Ryo avaient été emmenés, dans un état second, par la police et les services de secours qui arrivaient à ce moment-là. Ils avaient perdu la notion du temps et ne s’étaient réveillés de leur torpeur que quand ils avaient été soufflés par la force de l’explosion qui avait anéanti l’entrepôt dont ils venaient de sortir.  

 

Ryo avait été transformé ce soir-là. Et chaque année, son sentiment de culpabilité et sa douleur étaient plus fort encore, il ne le laissait s’exprimer que le jour anniversaire de Sa perte et ça le terrassait. Il s’en voulait et ne s’était jamais pardonné d’avoir flanché. Depuis, il faisait subir à son corps un entrainement pire que celui des commandos des forces spéciales.  

 

C’était sa malédiction, il s’entrainait comme un fou et il était devenu rapidement le numéro un incontestable de tout le Japon. Et il était maintenant prisonnier de la promesse qu’il avait faite, puisque personne dans le pays n’était suffisamment fort pour le tuer. Il s’était condamné lui-même à vivre sans elle, pour un long moment encore.  

 

Elle laissa une larme s’échapper qu’elle essuya rageusement avant de figer son geste, la main toujours sur son visage, et de se rendre plus attentive face à son écran. Une disparition dans la province du Shikoku, à l’hôpital de Takamatsu. Une Hanako Yamada (équivalent japonais de Jane Doe) qui s’est enfui de l’hôpital la veille au soir. Pas de photo mais une description assez sommaire : Cheveux mi-longs, auburn, yeux noisette, et surtout… Surtout, deux cicatrices, probablement dûes à des plaies par balles : une à la tempe et une au ventre, sous le nombril…. Le mail suivant lui signifiait que l’avis de recherche avait été annulé.  

 


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