Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Elane

Beta-reader(s): A. Dust

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 14 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 14-11-20

 

Commentaires: 24 reviews

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General

 

Résumé: Une âme égarée. Une âme brisée. Deux âmes séparées, inexorablement attirées... Certains passages peuvent être violents et heurter certaines sensibilités.

 

Disclaimer: Les personnages de "Promesse tenue" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

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Quand vous rajoutez des chapitres à une histoire et que vous avez plusieurs histoires en cours, il peut arriver que vous rajoutiez un chapitre d'une histoire à une autre histoire. Dans ce cas, ne rajoutez pas ces chapitres mal placés. Contactez-moi en m'indiquant les chapitres mal placés et l'histoire à laq ...

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   Fanfiction :: Promesse tenue

 

Chapitre 6 :: Chapitre 6

Publiée: 19-09-20 - Mise à jour: 19-09-20

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire, j'espère qu'elle vous plaira. Merci beaucoup pour les reviews, ça me touche toujours.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

20 mai. Takamatsu.  

 

Elle avait fui l’hôpital quand l’infirmière lui avait appris que la police avait été prévenue de sa présence dans l’établissement. Elle avait pris peur, après tout, sa seule expérience avec la police de Takamatsu l’avait fait atterrir entre deux poubelles dans le quartier populaire de la ville, affamée et déshydratée. Elle s’était écroulée en sortant de sa cachette et avait fini dans un lit de la clinique. Ce n’était pas franchement rassurant et elle n’avait aucune envie de tomber entre leurs mains. Elle frémit en pensant à nouveau au son de la balle qui lui frôlait la tempe.  

 

Elle passa les doigts sur la cicatrice qu’elle portait à la racine de ses cheveux, sur le côté droit de la tête. Cette balle qu’elle avait évité dans sa course avait fait remonter un autre souvenir. Une scène glaçante qui l’avait tirée du coma dans lequel elle avait sombré et qui s’était à nouveau invitée dans ses rêves avant qu’elle ne sorte de son lit, avec des détails supplémentaires.  

 

- BAAAONG !!  

 

Deux détonations quasi simultanées, deux balles qui volent puis qui se heurtent avant de tomber au sol. 5 secondes de silence. La scène qui se répète : encore deux détonations, les balles qui fusent puis tombent au sol. Les même 5 secondes de répit. Puis la même scène encore. Une fois, deux fois… vingt fois. Elle sentait ses bras ligotés au-dessus de sa tête, attachés à une esse de boucher à un mètre du sol. Elle était dans un entrepôt, elle avait froid, elle avait mal aux bras et elle avait peur. Elle avait perdu le compte mais c’était la vingtième balle au moins qu’il lui évitait.  

 

En face d’elle, son homme, toujours la même silhouette, toujours sombre, juste les contours, mais son regard était plus net. Ces yeux qu’elle aimait encore de tout son être, son expression était déchirante : il la regardait, concentré à l’extrême, au point de le faire transpirer. Son regard ne quittait pas l’arme de ses adversaires qui était pointée sur elle. Son bras tremblait. Il avait l’air désespéré. Elle aurait voulu courir le prendre dans ses bras.  

Elle baissa les yeux vers son ventre rond, elle le sentait en elle. Cette présence qui avait éclairé leur vie d’une lumière nouvelle. Un fils, elle en était sûre, c’était un fils, aussi fort que son père.  

 

Puis des éclaboussures de sang lui maculèrent le visage, une balle venait de se loger dans son ventre, juste à côté du nombril, elle ressentait la douleur, elle voulut hurler, mais elle avait le souffle coupé.  

 

Elle releva la tête quand elle entendit son cri.  

 

Puis une nouvelle détonation au moment où une douleur immense à la tempe la faisait petit à petit perdre connaissance.  

 

Elle le regarda à nouveau et dans les brumes de l’inconscience qui la gagnait, elle le vit tomber à terre, anéanti, ivre de douleur.  

Une silhouette féminine était à côté de lui, sombre elle aussi, à part un petit détail, là, sur son uniforme bleu marine : l’insigne de la police de Tokyo.  

 

Et toujours la même phrase qui résonnait sans cesse.  

 

- Souviens-toi de ta promesse…  

 

Quand elle s’était réveillée la nuit dernière, elle avait retrouvé sa détermination : elle savait maintenant où aller.  

 

Tokyo.  

 

Elle devait rejoindre Tokyo.  

 

Elle réfléchit : elle était probablement suivie, traquée, et les principaux transports en commun devait être surveillés. L’avion et le train étaient donc exclus, ici à Takamatsu. Elle devait s’éloigner de la ville, prendre un autre chemin, peut-être plus long, mais elle voulait encore continuer à rassembler des souvenirs avant de rentrer chez elle.  

 

Chez elle ?  

 

C’était peut-être encore un peu tôt pour penser à cela, elle n’avait que la direction générale, mais Tokyo était une ville immense, la capitale du Japon, plusieurs millions d’habitants. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin ! Rien de tel qu’une grande ville pour être anonyme. Elle n’allait pas s’y balader comme ça, dans l’espoir que quelqu’un la reconnaisse, il fallait être naïve. Elle n’était personne.  

 

Assise dans un café de la ville, proche de la gare routière, les cheveux remontés sous sa casquette, le col de son veston redressé pour cacher son visage, elle se sentait abattue et toujours aussi perdue dans sa quête d’identité.  

 

Elle se rappelait de l’homme qu’elle aimait, mais c’est tout, rien de plus. Ce n’était quand même pas lui qui la définissait, quand bien même l’amour qu’elle lui portait était immense. Elle ne pouvait pas se présenter devant lui comme ça, sans même connaitre son propre nom.  

 

Était-il seulement encore vivant ?  

 

Oui !!! Son cœur, son âme lui criait que oui.  

 

Pourquoi ne l’avait-il pas cherchée, elle avait dû être décrochée de ce crochet à un moment où à un autre…  

 

Il la croyait morte ? Vu ses souvenirs, elle ne pouvait pas le blâmer.  

 

Comment s’était-elle retrouvée dans une telle situation ? accrochée comme un vulgaire morceau de viande, à la merci de ces sal…. Elle se concentra sur sa respiration pour canaliser sa colère qu’elle sentait monter telle un raz-de-marée dévastateur.  

 

L’aube allait bientôt à percer le voile noir de la nuit. Sa disparition à l’hôpital n’allait pas tarder à être ébruitée, si elle ne l’était pas déjà. Sa « famille » allait être au courant de sa nouvelle disparition et elle serait encore plus en danger.  

 

Elle se cacha davantage derrière les pans de son veston. Elle prendrait le première bus en partance pour Okayama et elle changerait de transport à ce moment-là. Elle logerait dans des petits hôtels, motels, ou chambres d’hôtes, ne resterait jamais plus d’une nuit dans le même endroit. Le trajet serait sans doute un peu erratique, mais elle avait le sentiment de devoir brouiller les pistes et elle se sentait davantage en sécurité en fonctionnant comme ça.  

 

Quand son bus s’annonça enfin, elle se leva. Elle donna son ticket au conducteur et alla se caller dans un siège à l’arrière du car. Elle était sûre de n’avoir pas été repérée, ni suivie. Elle avait bien essuyé quelques commentaires sur le fait qu’elle n’avait pas de bagage, mais elle les avait balayés d’un revers de main, signifiant à son interlocuteur que ce n’était pas ses affaires. Le conducteur avait haussé les épaules et avait reporté son attention sur le passager suivant qui lui tendait son ticket. Elle ne risquait rien a priori pendant ce trajet, aussi, une fois que le bus avait pris la route, elle s’endormit rapidement, la nuit précédente ayant été de courte durée.  

 

Elle se laissa porter par les roulis du car en marche, tandis qu’elle glissait dans les bras de morphée, bercée par le bruit hypnotisant du moteur. Sa tête ballottait contre la vitre. Puis elle commença à rêver.  

 

Elle était sur la route, dans une voiture. Elle s’agitait dans un siège bébé, s’égosillant pour chercher l’attention du conducteur qui était concentré sur la route. Il lui jetait de temps en temps des regards à travers le rétroviseur. Il avait du sang sur le visage, ses mains tremblaient sur le volant et il émanait de lui une certaine tension qu’elle avait ressenti du haut de ses un an. Son visage et ses traits étaient flous.  

 

- Calme-toi, il l’avait cherché et maintenant, nous avons de quoi survivre pendant quelques temps. Ta mère et ta sœur n’approuvaient déjà pas mes choix, à peine un an et tu t’égosilles déjà pour me faire comprendre ton avis toi aussi….  

 

Il se gara près d’un immeuble en ville, sortit de la voiture et elle entendit des cris l’invectivant de ne pas opposer de résistance qu’il était en état d’arrestation, pour meurtre. Elle le vit passer la main derrière son dos pour sortir le bâton de métal qui était coincé dans la ceinture de son pantalon. A peine eut-il terminé son geste que son corps avait été secoué de secousses, en même temps que retentissaient d’énormes bruits qui lui avaient fait tellement peur, et il avait disparu de son champ de vision. Elle criait plus fort encore.  

 

Puis un autre homme était apparu, en uniforme de police, alerté par ses pleurs. Il l’avait regardée d’un air étonné puis s’étaient tous les deux observés et elle avait tendu les bras vers lui en s’égosillant toujours. Il avait été attendri et l’avait pris dans ses bras, l’avait bercée pour la calmer.  

Elle avait été à nouveau ballottée et transportée dans une autre voiture et ils étaient rentrés chez le policier. Une autre maison, mais il y faisait chaud cette fois-ci. Elle s’était retrouvée alors en face d’un petit garçon d’une dizaine d’années, cheveux noirs en bataille et lunettes sur le nez. Le policier parla :  

 

- Hideyuki, désormais cet enfant sera ta sœur.  

 

Et le garçon lui sourit. Elle s’était sentie aimée au premier regard. C’était doux et réconfortant.  

 

***  

 

Quelques années plus tard, Hideyuki qui venait la consoler après la mort de leur père. Elle sentait l’adoration qu’elle avait pour son frère. Elle voyait son sourire, son sourire si maladroit derrière ses lunettes. Celui qui lui donnait tellement de charme. Elle lui tomba dans les bras du haut de ses cinq ans et il lui caressa tendrement le dos, l’apaisant. Son père n’était plus là mais elle était en sécurité.  

 

***  

 

Hideyuki, plus grand, plus vieux, qui arrachait son insigne de son uniforme et qui la piétinait. Il était rentré avec ses cartons ce soir-là, il avait démissionné de la police.  

 

- Il existe d’autres moyen de faire justice. Je connais quelqu’un qui va m’aider, loin des carcans de l’administration judicaire. Ses méthodes ne sont pas idéales et parfois même parfaitement illégales, mais il est incorruptible et un sens de la justice et de l’honneur acéré.  

 

Et il lui sourit, confiant.  

 

***  

 

Adulte, il y a environ 5 ans. Elle était vêtue d’un kimono en couleur traditionnelle du deuil. A ses côtés, la silhouette de l’homme qu’elle aimait. Le savoir à ses côtés la rassurait, l’apaisait. Il partageait sa douleur, elle le savait. Devant elle on déposa les cendres de ce frère qu’elle avait tant aimé, même s’ils n’étaient pas liés par le sang. Ils commencèrent la cérémonie rituelle. Elle ne pleurait pas, digne, forte du soutient que l’homme à côté d’elle lui apportait. Et pourtant son cœur saignait.  

 

Elle se réveilla en sursaut après que sa tête eut tapé contre la vitre suite au passage du bus sur un nid de poule, une larme coulait à nouveau sur sa joue. Elle vérifia l’heure : elle avait dû dormir une petite heure. Elle venait de revivre un autre souvenir, elle arrivait maintenant à les reconnaitre, facile, puisqu’elle sortait de là avec une migraine à lui donner la nausée.  

Elle avait un frère. Il n’était pas son frère de sang, mais elle avait senti tout l’amour qu’il pouvait avoir pour elle dans son regard. Elle avait senti un élan de tendresse et d’amour lui serrer le cœur quand elle avait revu ce jeune garçon en songe, et en même temps, son cœur était serré dans un étau par une tristesse incommensurable.  

 

- Hideyuki….. Mon frère…. Murmura-t-elle, les larmes coulant silencieusement sur son visage.  

 

Plus le temps passait, plus les souvenirs lui revenaient, plus elle se demandait si elle voulait retrouver sa vie qui ne semblait pas être rose.  

Si on résumait : Elle était orpheline, son père avait été un truand, tué par les forces de l'ordre, elle avait été adoptée par un homme qui lui avait donné un foyer mais qui était mort peu de temps après. Elle avait un frère qu’elle adorait, qui l’avait élevée et éduquée selon ses propres valeurs, mort lui aussi, et un amant qu’elle aimait plus que tout, qui devait lui aussi tremper dans un milieu peu reluisant, vu qu’il portait une arme et qu’il savait s’en servir. Elle avait été enceinte, elle avait perdu l’enfant et elle n’avait aucune idée d’où pouvait se trouver l’homme qu’elle aimait, le père de son bébé, ni même le moindre indice sur le fait qu’il soit vivant ou non, à part son fol espoir.  

 

Tout ça lui donnait le vertige.  

 

Qui était-elle pour que la mort lui soit autant chevillée au corps ?  

 

Pourquoi le destin s’était-il acharné sur elle ? sur eux ?  

 

Elle se rendait compte qu’elle courait après une vie qui jusqu’à présent ne lui avait rien apporter de bon. Une vie ingrate qui donnait pour reprendre de la pire des manières. Elle pleurait de plus belle, étouffant ses sanglots dans ses mains qu’elle avait posées sur son visage. Elle était épuisée cela faisait des jours maintenant qu’elle n’avait plus un sommeil de qualité, ni des nuits entières. Ses nerfs étaient à fleur de peau et elle n’arrivait plus à contrôler ses sanglots.  

 

Une des passagères la regardait, inquiète, et lui tendit un mouchoir qu’elle prit avec un regard plein de gratitude :  

 

- Ça n’a pas l’air d’aller, mademoiselle.  

 

Elle sourit pour la rassurer, touchée par la sollicitude de cette inconnue. Elle se saisit du Kleenex pour s’essuyer les yeux et se moucha avant de répondre :  

 

- Ça va aller, ne vous inquiétez pas, ça passera. Ça passe toujours.  

 

Elle se repensa à toutes les émotions qu’elle avait redécouvert dans ses souvenirs. L’amour, l’amour parsemait sa vie et éclairait les choses différemment.  

 

Elle avait eu une vie difficile, certes, mais qui lui avait malgré tout apporté tellement de choses, elle avait été entourée et aimée toute son enfance, elle avait rencontré son âme sœur. L’amour dont tous les êtres sur cette planète rêvaient, elle l’avait connu. Et elle avait l’espoir au fond d’elle-même de le retrouver pour continuer de le vivre. Oui, tout irait bien si elle le retrouvait.  

 

Après 1h30 de route, elle arriva enfin à Okayama en début de matinée, elle descendit du bus et fourra les mains dans ses poches, vérifiant si elle était suivie avant de commencer à marcher. Elle déambulait dans la ville et fit une halte dans un parc, où elle resta pendant des heures. Elle aimait les parcs, ils lui apportaient une certaine forme de sérénité. La saison de cerisiers en fleurs était terminée depuis un moment maintenant, elle aurait adoré les voir à nouveau.  

 

En début de soirée, elle se mis en quête d’un hôtel après avoir dégusté un bon repas. Elle ne resterait pas longtemps, le lendemain elle repartirait en direction d’Osaka, en stop, pour se rapprocher encore plus de son objectif. Dans sa chambre d’hôtel, elle prit une bonne douche qui la détendit un peu. Elle s’enroula dans une serviette de bain et s’approcha du miroir dont elle effaça la buée. Elle regarda son reflet : ses cheveux mouillés, longs, encadraient son visage. Petit à petit, elle avait l’impression de se reconnaitre de plus en plus dans les traits qu’elle voyait. Les pièces de son puzzle s’assemblaient une à une, avec leurs souvenirs heureux ou tristes. Chacun éveillant un peu plus son âme endormie.  

 

Elle passa sa main dans ses cheveux, hésitante, quelque chose s’agitait dans sa tête, ne demandant qu’à sortir. Après plusieurs dizaines de minutes à essayer de sortir son souvenir, elle serra les poings de frustration et les abattit rageusement sur le miroir, le brisant en de multiples morceaux. Elle ressentit une vive douleur à la main et vit qu’elle s’en était ouvert le tranchant et cela saignait abondamment. Il ne manquait plus que ça.  

Elle lava la plaie à l’eau pour en retirer le maximum de débris puis enveloppa sa main dans une serviette en grimaçant de douleur avant de chercher la trousse de secours pour se faire un bandage sommaire.  

Elle se fit les premiers soins, et une fois le bandage terminé, elle le fixa. Quelque chose toquait dans sa tête.  

 

A nouveau, elle sentait qu’un souvenir allait ressurgir. Elle le voulait de toutes ses forces. Si bien que, sa migraine qui ne cessait plus, lui déclencha un vertige qui lui fit perdre l’équilibre et elle s’écroula sur le sol, sans connaissance.  

 


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