Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Elane

Beta-reader(s): A. Dust

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 14 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 14-11-20

 

Commentaires: 24 reviews

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General

 

Résumé: Une âme égarée. Une âme brisée. Deux âmes séparées, inexorablement attirées... Certains passages peuvent être violents et heurter certaines sensibilités.

 

Disclaimer: Les personnages de "Promesse tenue" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment changer son pseudo?

 

Je n'autorise pas les gens à changer leur pseudo en ligne, mais je peux le faire si vous me contacter en me donnant votre ancien pseudo et votre mot de passe (question de securité) et ce quelque soit les changements (mettre une majuscule au début du pseudo, changer l'orthographe,...) Cela ne me prendra que ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Promesse tenue

 

Chapitre 10 :: Chapitre 10

Publiée: 17-10-20 - Mise à jour: 17-10-20

Commentaires: Bonjour/bonsoir :) continuons cette histoire, ce chapitre peut-être dur à lire, comme il fut dur à écrire. J'espère qu'il vous plaira :) Bonne lecture

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

Chapitre 10  

 

21 mai. Okayama.  

 

Kaori sortit de l’hôtel pleine d'espoir. Sa nouvelle coupe lui avait redonné énergie et confiance et elle était prête pour le reste de son voyage.  

 

Elle devait rentrer à Tokyo.  

 

Plus elle se rappelait, plus elle en avait la certitude : celui qu'elle cherchait était encore vivant et il était toujours à Tokyo, à Shinjuku. La prochaine étape de son voyage serait de se rendre à Kyoto.  

 

Elle ne se rappelait toujours pas son propre nom, mais chacun de ses souvenirs étaient reliés à Ryo. Et ils étaient heureux.  

 

Par flashs, elle se rappelait petit à petit son métier, son partenariat avec cet homme de l’ombre pour reprendre le flambeau à la mort de son frère, sa vie avec lui, les petites disputes qui parsemaient leur quotidien qu’ils avaient réussi à rendre le plus normal possible, malgré le milieu qu’ils côtoyaient. Elle se rappelait surtout les sentiments partagés et la sécurité qui l'avaient habitée quand elle était dans ses bras.  

 

Elle rêvassait en regardant le paysage défiler alors qu’un sourire nostalgique s’étirait sur son visage.  

 

Depuis plus d’une semaine maintenant, depuis qu’elle avait eu ce rêve dans la villa de ses ravisseurs, à chaque fois qu’elle se réveillait, elle sentait la douce prison de ses bras autour d'elle. Et elle avait l’impression de retomber amoureuse de lui à chaque parcelle de souvenir qui lui revenait. Mais en dehors de ses yeux envoûtants et de son sourire désarmant, son visage restait flou.  

 

Son trajet était bouclé dans sa tête : elle était dans le train qui la menait de Okayama à Kyoto, de là, elle prendrait un bus jusqu'à Nagoya, puis elle rejoindrait Tokyo.  

 

Tokyo.  

 

Elle sourit à cette idée. C’était leur ville, Shinjuku était leur quartier. Comment s’était-elle retrouvée à plus de six cents kilomètres de là ? Elle n’en avait encore aucune idée. Mais elle devait y aller.  

 

Alors elle essaya de recoller les morceaux.  

 

Ses ravisseurs, la famille Fukuhara, l’avait baptisée Yumiko Shinoda.  

 

Shinoda. Fukuhara.  

 

Elle connaissait ces noms. Elle les avait lus à la bibliothèque de Takamatsu. Le clan Fukuhara était un groupe de yakuzas. Le fils de la famille avait trempé dans un trafic d’armes à Tokyo et le clan en avait été repoussé grâce à une policière: Saeko Nogami.  

 

Sa migraine la reprenait. Ses souvenirs récents se mélangeaient avec des réminiscences du passé. Elle se massa les tempes avec ses mains. Un flash lumineux l’assaillit alors que le train passait sous un tunnel.  

 

Elle avait mal aux bras, à la tête, et une douleur immense irradiait dans son ventre. Elle sentait qu’on la soutenait, qu’on la soulevait et qu’on la transportait. La tension sur ses bras avait cessé. C’était le trou noir, elle avait perdu la notion du temps, elle n’entendait que des sons étouffés : des bruits de pas, des voix d’hommes au-dessus d’elle, froides, cruelles. Elle reconnaissait la voix de celui qui lui avait dit être son père.  

 

- On l’emmène avec nous. Mais Il doit l’imaginer morte.  

 

Un rire sadique.  

 

On s’adressa à elle :  

 

- Mon fils est mort à cause de vous… Toi et ce maudit Saeba… Lui aussi connaitra cette douleur.  

 

Elle entendit une gorge qui râcle, puis un crachat. Elle sentit quelque chose d'humide et chaud couler sur son visage.  

 

Un bruit de pas, à nouveau, l’homme se déplaçait. Elle n’arrivait pas à bouger, elle voulait bouger, protéger son enfant. Elle le sentait encore en vie dans son ventre.  

 

L’homme s’arrêta à côté d’elle toujours, puis elle reçut un coup violent dans le ventre. Elle aurait voulu hurler de douleur, leur hurler d’arrêter, leur hurler toutes les insultes qu’elle connaissait. Non !!! pas lui, pas son enfant !!! Arrêtez !!  

 

- City hunter, tu as pu avoir un avant-goût de ce qu’il en coûte de s’en prendre à la famille Fukuhara.  

- Monsieur, où allons-nous ?  

- On bat en retraite. Nous avons perdu cette bataille, mais Tokyo sera à moi !!! Et, déshabillez-la. N'oubliez pas de brûler ses vêtements. Au cas où ils seraient équipés de traceurs ...  

 

On la déplaçait, la tenant par les bras et par les jambes, comme un vulgaire sac de riz. La douleur et l'inquiétude pulsaient dans tout son être.  

 

Elle avait mal au ventre, là où il l’avait frappée...  

 

Elle voulait se recroqueviller, elle voulait le protéger, mettre ses bras autour de son ventre qui s'arrondissait pour qu’il frappe partout ailleurs s’il le voulait vraiment, mais pas là. Pas son enfant. Mais son corps ne bougeait pas. Inerte. Elle voulait hurler. Se débattre, s’enfuir.  

 

Elle essaya de canaliser sa panique pour se focaliser sur ses sensations à l'intérieur d'elle. Elle sentait le coup résonner encore dans sa chair. Elle imaginait la douleur que son enfant devait ressentir à l’intérieur. Elle culpabilisait.  

 

Tout était flou autour d’elle, elle ne voyait rien, que du blanc, du blanc aveuglant. Et des sons. Puis soudain, une explosion violente, au loin.  

 

****  

 

On s’affairait autour d’elle. Elle entendait des bruits métalliques, comme des objets qu’on posait sur une table. Elle entendait des bruits de machines qu’elle connaissait : le bruit d’un scope qui suivait ses battements de cœur, le bruit d’un respirateur. Elle avait froid. Très froid. Son corps pesait une tonne, elle n’arrivait toujours pas à bouger. On l’opérait ?  

 

Et toujours ces mêmes voix autour d’elle :  

 

- Elle perd beaucoup de sang, monsieur, je n’arriverais pas à sauver les deux.  

- Tant pis pour le gosse. Sauvez-la, elle.  

 

NOOOOOOONNNNN !!!  

 

Elle voulait pleurer, se débattre, mais son corps ne répondait pas. Elle était totalement impuissante. Elle ne pourrait pas le sauver.  

« Laissez-moi mourir »  

 

Une sensation de vide dans son ventre. Son cœur hurlait, voulant le protéger. Elle était incapable de bouger. Son cœur pleurait. Elle n’entendait pas le son qu’elle aurait tellement voulu entendre. Pas de cri. Rien…  

 

Son cœur saignait.  

 

Pourquoi lutter ?  

 

****  

 

Elle était dans un lit, tout autour d’elle était blanc, mais elle reconnaissait à nouveau la voix de celui qu’elle avait pensé être son père. Fukuhara. Il était à côté d’elle, son aura était toujours aussi froide et cruelle. Quelqu’un parlait avec lui. Elle le reconnut au bout d'un moment : le médecin, celui qui lui avait donné les mêmes cachets pendant deux ans :  

 

- Ça fait presque un an monsieur, elle ne réagit toujours pas quand on essaie de lui enlever le respirateur. Faut croire que la blessure à la tête était plus importante que ce qu’on pensait.  

- Laissons-lui encore le temps. Ça donne encore plus d’espace pour peaufiner notre plan. Saeba ne les sauvera pas cette fois. Ni elle, ni sa ville. Tokyo m’appartiendra et ma vengeance sera complète.  

 

Saeba ? Son cœur battait plus fort quand elle entendait ce nom.  

 

Saeba. ...  

 

Ryo!!  

 

- Monsieur Fukuhara, que comptez-vous faire d’elle ?  

- Elle servira à le déstabiliser. City Hunter ne la laissera pas se faire tuer une deuxième fois. Il viendra la sauver, il prendra des risques et il mourra lui aussi.  

 

Mourir ? Non !!! Il ne pouvait pas mourir !!!  

 

Elle s’était réveillée quelques jours plus tard, malgré la douleur de son âme.  

Ils étaient séparés, mais elle avait une promesse à tenir.  

 

****  

 

D’autres souvenirs.  

 

Plus tard. Elle était debout dans un couloir de ce qu’elle pensait encore être sa maison. Cela faisait quelques jours seulement qu’elle avait pu se lever de son lit à nouveau. Elle avait perdu beaucoup de masse musculaire et elle devait se tenir continuellement pour ne pas tomber, ses jambes cédant sous son poids.  

 

Elle déambulait dans la villa, respectant les consignes du médecin : marcher le plus possible pour retrouver les sensations. Elle s’était perdue tant la villa était imposante. Elle s’exerçait dans le couloir, en se retenant aux murs coulissants quand elle entendit des voix :  

 

- L’ordre de virement a été émis, Monsieur. Taisho Saza recevra la somme d’un million de Yens dans le courant de la journée. Il va commencer à surveiller le quartier afin de trouver l’emplacement idéal pour cacher la bombe.  

 

Elle avançait encore, longeant le mur, prudemment, sur la pointe des pieds pour faire le moins de bruit possible.  

 

- Bien, dès qu’il l’aura trouvé, assurez-vous qu’il ne manque de rien pour ce projet.  

- A vos ordres, Monsieur.  

- Notre plan est bientôt prêt, nous avons repris pied à Tokyo. Nos équipes sont en place et Saeba ne pourra pas sauver sa ville de la destruction cette fois-ci… Shinjuku explosera…  

 

Elle passa la tête par l’ouverture, et trouva son « père » dans son bureau en face d’un autre homme qu’elle ne connaissait pas. Quand il la vit, son « père » rangea précipitamment un papier dans le coffre derrière son bureau et rabattit la peinture qui le dissimulait d’un geste brusque. Il la regardait, les yeux remplis de colère. De haine.  

 

En trois enjambées il fut près d’elle. Elle eut peur qu’il ne la frappe, mais il la fixait toujours de ses yeux cruels et froids et il referma la porte d’un coup sec. Elle reçut une double dose de médicaments ce soir-là, elle dormit vingt-quatre heures durant.  

 

Elle reprit ses esprits alors que le train entrait en gare de Kyoto. Assise sur son siège, elle était en sueur, la migraine était infernale et elle avait envie de vomir. Elle n’arrivait plus à respirer. Il fallait qu’elle sorte.  

 

Elle se leva précipitamment, en proie à une crise d’angoisse. Elle saisit son sac de voyage et se rua vers la sortie, bousculant les autres passagers.  

 

Elle était blême. Elle descendit du train en sautant et courut vers la poubelle la plus proche pour y vomir. Quand les hauts-le-cœur cessèrent enfin, elle s’écroula à côté, ses jambes ne la portant plus.  

 

Des voyageurs s'étaient approchés, inquiets.  

 

- Ça va aller, mademoiselle ?  

- Oui, oui tout va bien. J’ai juste un sacré mal des transports, mentit-elle en se frottant l’arrière de la tête, gênée de s’être faite remarquer, retenant tant bien que mal ses larmes qui menaçaient de couler.  

- Vous êtes sûre ?  

- Oui, murmura-t-elle.  

- Vous voulez que j'appelle un médecin ?  

- Non, ça ira, souffla-t-elle, vidée de ses forces.  

- Laissez-moi vous appelez un taxi ...  

- Non, ça ira, répéta-t-elle d’une toute petite voix.  

 

Mais les voyageurs ne l’entendaient pas, ne l’écoutaient pas. Elle sentait une boule se former dans sa gorge. Elle aurait voulu qu’ils la laissent en paix, mais ils s’obstinaient à vouloir rester près d’elle.  

« Mais laissez-moi seule » avait-elle envie qu’ils comprennent.  

 

Elle leur sourit alors qu’au fond, elle voulait seulement les repousser, vivre sa douleur, hurler, griffer.  

 

Pleurer.  

 

Ils la soulevèrent par les aisselles et ne la lâchèrent que quand ils furent sûrs qu’elle tenait debout. Un contrôleur s’avança pour s’enquérir de la raison de cet attroupement. Quand il vit la jeune femme, il lui lança un coup d’œil pour estimer son état, avisa ses supérieurs et dispersa la foule. Kaori, debout, adossée contre le mur, toujours à côté de sa poubelle, le remercia, la tête baissée, la main serrée sur son ventre.  

 

Le contrôleur s’éloigna après s’être assuré une dernière fois qu’elle allait bien. Elle avait confirmé d’un signe de tête, désirant rester seule. Un abîme s’était ouvert sous ses pieds et elle voulait seulement y plonger.  

 

Elle regarda le train redémarrer après avoir engouffré les derniers voyageurs. La vie continuait. Elle souhaitait pourtant que la sienne s’achève sur le champ.  

 

Sa main resserra son ventre pour juguler la boule qui montait dans sa gorge. Elle serrait la cicatrice de sa césarienne forcée, pour se faire mal physiquement, pour extérioriser sa douleur.  

 

Elle se rappelait maintenant. Elle se rappelait les sensations de le sentir vivre en elle. Elle se rappelait la joie qui l’avait habitée quand elle avait appris.  

Elle avait du mal à respirer, elle se sentait étouffer sous sa souffrance.  

 

Puis elle entendit, dans les haut-parleurs qu'un train arrivait en gare et cela la reconnecta au temps présent. Elle regarda les rails qui semblaient l’appeler. Elle avança, comme hypnotisée.  

 

Stopper la douleur.  

 

Ce serait si facile, définitif et elle n’aurait plus mal. Elle ne voulait plus avoir mal comme ça. On lui avait arracher une partie d’elle-même. Une partie d’eux. On les avait privés de leur bonheur.  

 

Et pour quoi ?  

 

Une vengeance ? Parce qu’ils les avaient repoussés de Tokyo ? Parce qu’ils voulaient protéger des gens du mal que les Fukuhara auraient pu faire ? Pour Le faire souffrir ?  

Elle était au bord du quai. Il suffirait juste d’un pas pour en finir. Le train actionnait son sifflet sans discontinuer, pour la réveiller de ses tourments, la ramener à la réalité. La dissuader.  

Elle releva la tête. Ses yeux s’étaient brouillés de larmes, elle n’avait finalement pas réussi à les retenir. Son corps était secoué de sanglots alors que sa main serrait toujours son ventre. Comme pour refuser de laisser partir ce souvenir.  

 

L'annonce passait à nouveau sur les haut-parleurs de la gare : « Un train de marchandise va entrer en gare, il est sans arrêt. Veuillez-vous éloignez de la bordure du quai. »  

 

S’éloigner ? Pourquoi ? Pourquoi continuer ? Pour quoi lutter ?  

 

Pour ta promesse.  

 

Elle fit un pas en arrière et le train passa devant elle, faisant voler ses cheveux. Elle avait fermé les paupières pour ne pas voir la mort à laquelle elle avait échappée, si tentante, si douce. Libératrice.  

 

Puis soudain, elle rouvrit les yeux : elle se sentait épiée. Elle leva instinctivement ses yeux emplis de larmes vers l’endroit d’où semblait venir la menace, sa main repoussant quelques mèches rebelles derrière l’oreille. Une caméra. Une caméra qui la fixait de son œil rouge.  

 

****  

 

A quatre cents kilomètres de là, Ryo avait à nouveau fait pause sur la bande vidéo et ses doigts tremblants caressaient à nouveau l’écran. De soulagement, il laissa lentement échapper un souffle qu’il avait retenu alors qu’elle s’approchait du quai. Sa tête lui tournait d’avoir été privée d’oxygène si longtemps. Il avait failli la perdre à nouveau, là, sous ses yeux impuissants. Il aurait été à nouveau incapable de la sauver. Il la connaissait par cœur et en voyant sa main serrer son ventre, juste sous le nombril, en voyant la peine et la douleur dans ses yeux, ses larmes sur son visage, il comprit.  

 

Il se leva, rageur, repoussant le siège et écrasant le clavier de ses poings, tant l’envie de la serrer dans ses bras était forte. De la serrer et de partager sa peine. Il se rappellerait toute sa vie de ce jour-là.  

 

C’était à nouvel an. Il y a trois ans et demi.  

 

Une éternité.  

 

Ils avaient passé une soirée ordinaire, juste tous les deux. Une soirée des plus banales, dans leur appartement, mais qui prenait une importance particulière parce qu’elle était là.  

 

Elle avait cuisiné les mets qu’il préférait et il s’était régalé. Elle s’était surpassée. Ryo ferma les yeux.  

 

Juste avant le dessert, elle s’éclipsa en lui demandant de rester assis et revint avec long petit paquet emballé. Elle était gênée, anxieuse et tournait la petite boite nerveusement dans ses mains. Elle avait toujours eu peur que ses cadeaux ne lui plaisent pas. Elle n’avait donc pas encore compris que tout ce qui venait d’elle était pour lui plus précieux qu’une montagne d’or.  

 

- On s’offre des cadeaux pour Nouvel-an maintenant ?, fit-il en riant, surpris.  

 

Mais quand elle lui tendit le paquet avec délicatesse, il s’en saisit avec entrain, voulant lui montrer qu’il était ravi de l’attention. Il le déballa, un sourire aux lèvres. Un étui. Elle lui avait surement acheté une montre pour lui signifier qu’elle en avait marre qu’il soit continuellement en retard, il en était sûr.  

 

Son sourire se figea, puis disparut quand il ouvrit son cadeau.  

 

A l’intérieur, point de montre, mais un petit bâtonnet qui sentait légèrement l’urine et deux traits bien distincts dans la petite fenêtre. Il leva des yeux écarquillés et interrogateurs vers elle, refusant l’évidence. Elle se triturait les mains, l’anxiété se lisant sur son visage, et chercha ses mots.  

 

- Ryo, je sais bien qu’on n’en a jamais parlé vraiment. Mais voilà…  

- ….  

- Ryo ? Dis quelque chose… supplia-t-elle  

- … Tu… Tu es… réussit-il à articuler, la voix rauque.  

 

Il la regarda encore, les secondes s’étirant en minutes, puis baissa son regard vers son ventre. Il lâcha le cadeau, le posant distraitement sur la table, sans détacher son regard d’elle, et approcha sa main, tremblante, pour la poser sur le ventre de sa compagne. Il la regarda à nouveau, ému. Elle était magnifique.  

 

- Tu es… enceinte ?  

-Oui…, avait-elle soufflé. Pardon Ryo, je sais qu’on n’en avait pas encore discuté mais….  

 

Elle ne put finir sa phrase, il se leva brusquement et captura ses lèvres avec les siennes. Elle sourit. Il l’embrassa à en perdre le souffle. Quand il la lâcha enfin, il tomba à genou, posant le front sur son ventre.  

 

- Merci…  

- Alors c’est vrai ? Tu es heureux ?, demanda-t-elle en caressant les cheveux de son amant.  

- Bien sûr Sugar, c’est le plus beau cadeau que tu pouvais m’offrir. Un toi + moi. En espérant qu’il soit plus toi que moi, cependant. Merci, répondit-il en souriant, taquin.  

- Mais tu n’es pas en colère ?  

- En colère ? Non je ne suis pas en colère…  

Il hésita un moment avant de poursuivre :  

- J’ai peur. Premièrement, j'ai peur de te perdre depuis que je te connais. Deuxièmement, j’ai peur de le perdre lui aussi maintenant que je sais. Et troisièmement… j’ai peur de pas assurer, parce que je n’ai pas vraiment de référence dans le domaine, énuméra-t-il en comptant sur les doigts.  

 

Puis un air affolé passa sur son visage, il parlait de plus en plus vite :  

 

- Comment on change une couche ? Comment on fait un biberon ? Faut les réchauffer ? J’vais le casser quand je vais le prendre dans mes bras !!  

 

Puis il retint son souffle pendant quelques secondes avant de rajouter :  

 

- Il faut un siège auto pour ma mini ?  

 

Oui il avait peur, il était terrorisé même. Lui, l’ange de la mort allait donner la vie. Quelle ironie ! Mais elle était là, avec lui. Elle lui avait tout donné, et petit à petit il avait nourri l’espoir, qu’un jour, peut-être…. Chaque jour passé avec elle apportait son lot de possibilités supplémentaires.  

 

Oui, il était terrorisé, mais il allait se servir de cette peur pour avancer.  

 

Il sourit en se relevant, répondant au rire de Kaori devant sa détresse surjouée. Il aimait tant ce rire.  

 

- Oui j‘ai peur. Mais je ne me laisserais pas entrainer par elle.  

- Je ne savais pas que tu connaissais la peur, souffla-t-elle émue.  

- Je l’ai rencontrée en même temps qu’une tornade rousse qui a déboulé dans ma vie, balayant tout sur son passage., répondit-il en repoussant tendrement une de ses mèches rebelles derrière son oreille, posant son autre main sur sa taille, l’attirant à lui pour l’embrasser.  

 

Cinq mois plus tard, il n’arrivait pas à stopper la balle qui allait faire s’effondrer son monde. Elle était enceinte de vingt-quatre semaines. 

 


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