Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Elane

Beta-reader(s): A. Dust

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 14 chapitres

Publiée: 14-08-20

Mise à jour: 14-11-20

 

Commentaires: 24 reviews

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General

 

Résumé: Une âme égarée. Une âme brisée. Deux âmes séparées, inexorablement attirées... Certains passages peuvent être violents et heurter certaines sensibilités.

 

Disclaimer: Les personnages de "Promesse tenue" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

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   Fanfiction :: Promesse tenue

 

Chapitre 12 :: Chapitre 12

Publiée: 31-10-20 - Mise à jour: 31-10-20

Commentaires: Bonsoir :) Voici le chapitre de ce samedi. On approche tout doucement de la fin de cette histoire. Merci pour vos review, c'est toujours un plaisir de savoir que ça vous plait. bonne lecture

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14


 

24 mai. Tokyo  

 

A son arrivée dans le bureau, Doc retrouva son protégé là où il l’avait laissé, avec l’image de Kaori figée regardant la caméra, toujours sur le quai de la gare de Kyoto, le visage marbré de larmes. Il s’était endormi, la main toujours posée sur l’écran. Doc se racla la gorge et déposa une tasse de café fumant devant le nez de son protégé quand celui-ci émergea.  

 

Ryo prit la tasse avec un regard de remerciement. Il était fatigué. Maintenant qu’il la savait vivante, c’était comme si son corps réclamait toutes les heures de sommeil dont il avait été privé. Mais ce n’était pas encore le moment de dormir. Bientôt, il le savait, il le sentait. Bientôt, il retrouverait celle qu'il aimait et qui lui manquait tant.  

 

Il avait passé toute la nuit à regarder les bandes vidéo. Il avait besoin d’un indice, parce que tant qu’il ne savait pas où elle était, il ne pouvait rien faire.  

 

Il lança à nouveau la bande et la recherche pour continuer de suivre sa piste tout en buvant son café. Il la vit devant le distributeur et effleurer le tableau des messages à côté. Il la vit se saisir d’une craie, écrire un message et l’effacer aussitôt. Il zooma pour lire ce qu’elle avait écrit. Son cœur se serra un instant, frustré de ne pouvoir la serrer dans ses bras pour la rassurer. Il murmura.  

 

- XYZ accepté, mon amour.  

 

Il continua son visionnage et la vit prendre un taxi à la sortie de la gare. Il suivit le taxi dans les rues de Kyoto et il la vit descendre dans un hôtel de la cité. Il pirata les caméras de surveillance de l’établissement et il la retrouva en toute logique à la réception. Il la vit se pencher par-dessus le comptoir pour se saisir de quelque chose et son souffle se coupa quand elle se retourna, brandissant une feuille de papier.  

 

Ryo s’immobilisa. Il n'en croyait pas ses yeux : elle était devenue complétement folle, elle venait de mettre une cible sur sa propre tête. Là, sur l’image figée de son écran, Kaori tenait devant elle une feuille de papier où trois mots étaient griffonnés à la hâte :  

 

Fukuhara - Shinjuku - Bombe  

 

Elle regardait la caméra, le regard fier, bravant le danger. Avec juste le simple espoir qu’il regarderait ? Parce qu’il le savait au plus profond de lui : ce message lui était destiné.  

 

Mais si lui avait eu l’idée de la suivre avec la reconnaissance faciale, un clan de Yakuza parmi les plus puissants du pays aurait sûrement la même idée. Et il pouvait certainement la suivre à la trace tout comme lui, sauf que ces connards avaient peut-être un temps d’avance. Et en observant le regard fier et plein de défi de son ange, il était persuadé qu’elle en était parfaitement consciente.  

 

- Tu es complétement tarée, ma douce, fit-il à voix haute en se passant la main dans les cheveux, mi fier, mi inquiet en prenant la mesure de ce qu’elle avait fait.  

 

Il appela Saeko pour la mettre au courant de ses découvertes alors qu'il regardait Kaori entrer dans l’ascenseur, puis ouvrir la porte de sa chambre.  

 

Alors qu’il raccrochait, l’angoisse lui fit retenir sa respiration quand il vit, grâce à la caméra de sécurité dans le couloir de l’étage de la chambre de Kaori, quatre hommes de main arriver une heure plus tard et défoncer la porte de la chambre 753. Il ne vit rien de plus pendant quelques secondes où il pesta contre l’angle de la caméra. Puis il la vit réapparaitre et effectuer une prise de judo pour se débarrasser du type resté dans le couloir.  

 

Dans le combat elle avait perdu sa veste et là, sur le dos de son débardeur, elle avait griffonné d’autres mots encore :  

 

Ordre de virement - Taisho Saza  

 

Puis, quand elle se retournait pour s’élancer vers les escaliers de secours, sur l’avant de son t-shirt :  

 

Fukuhara- Entrepôt – Port  

 

Elle s’arrêta rapidement devant la caméra du couloir, et souleva son débardeur où il vit encore quelques caractères dessinés sur son ventre :  

 

Je t’aime  

 

Elle sourit en rougissant légèrement, lui fit un clin d’œil et poursuivit sa course vers les escaliers. L’instant n'avait duré que quelques secondes, mais Ryo en fut bouleversé. Il venait d’avoir la confirmation qu’elle ne l’avait pas oublié et qu'elle l'aimait toujours.  

 

Il reprit ses esprits et ses exhortations :  

 

- C’est bien ma chérie, pars maintenant, fuis. C’est ça !! Cours !!  

- Y a pas de caméra dans ces putains d’escaliers ?, demanda-t-il au professeur qui avait pris sa place devant l’écran et pianotait frénétiquement sur le clavier pour essayer de retrouver sa trace.  

 

Ils la virent enfin sortir en trombe au niveau de la réception, elle bousculait des chariots de bagages sous les encouragements de Ryo :  

 

- Oui, voilà, à droite, les bagages. Parfait. Cours !! Accélère !!  

 

Ryo bougeait devant l’écran comme s’il vivait lui aussi l’instant. Il donna un violent coup dans le pied du bureau, menaçant de faire tomber les ordinateurs quand ils la perdirent dans les ruelles.  

 

Le professeur essaya de pirater toutes les caméras de surveillance de la ville dans les environs de l’hôtel, en fonction de la direction qu’avait prise la jeune rouquine. Ryo se cramponnait au dossier du siège, faisant trembler l’assise du professeur, qui ne dit rien quand il vit l’inquiétude de son protégé. Il comprenait. Il partageait son angoisse.  

 

Il la retrouva au moment où elle débouchait sur une plus grosse artère. L’angle de vue était mauvais, mais laissait peu de doute sur le déroulé des évènements : Kaori avait été enlevée et il avait deux jours de retard.  

 

Le professeur trouva également une vidéo, postée par un des badauds en quête de buzz sur un réseau social, sur laquelle il entendait Kaori hurler le nom de Saeko en direction d'un homme en costard bleu marine qui ramassait un bout de papier tombé de la poche de pantalon de la jeune femme. Le professeur se tourna vers son protégé :  

 

- J’essaie de retrouver cet homme, j’extraie la vidéo et je l’envoie à Saeko. File.  

- Merci, Doc.  

 

Il sortit en trombe de la villa, monta dans la mini et conduisit, pied au plancher, vers son quartier. Il allait faire le tour de ses indics et mettre la main sur ces rats de Fukuhara.  

 

En début de soirée, Ryo retrouva Saeko dans leur parc de prédilection. Ils s’étaient donné rendez-vous ici pour échanger les informations qu’ils avaient pu réunir depuis leur coup de fil de début de journée. Et en voyant l’inspectrice arriver avec un air contrarié, il sut qu’elle avait du lourd… Il était assis sur un banc et ne se leva pas quand elle vient le rejoindre.  

 

- Saeko….  

- Ryo…, fit-elle en lui tendant un papier replié.  

- Une lettre ?  

- Tais-toi et ouvre, lui répondit-elle d’un ton sans appel.  

 

Ryo s’exécuta et retint sa respiration quand il reconnut l’écriture légère. Kaori. Il parcourut rapidement la lettre du regard, caressant les idéogrammes des yeux alors qu’il en comprenait la portée. Ses mains tremblèrent légèrement. Il reporta un regard interrogatif sur son amie.  

 

- Un homme est venu m’apporter cette lettre ce matin, il revenait d’un voyage d’affaire à Kyoto où il a été témoin de ce qu’il suspecte être un enlèvement. C'est lui qu'on voit sur la vidéo que le professeur m’a transférée. Il n’en est pas sûr, mais quand il a ramassé cette enveloppe, la femme qu’on emmenait lui a crié de me l’apporter à Tokyo. Il l’a fait immédiatement en rentrant. Je l’ai interrogé, il a décrit mot pour mot la scène que j’ai pu voir par la suite dans la vidéo …  

- Ils ont Kaori, et j’ai l’impression de savoir exactement où toute cette histoire va finir, répondit sombrement Ryo.  

 

Saeko acquiesça, tentant de cacher son angoisse devant la situation qui se profilait.  

 

- Oui… J’ai pris le temps de vérifier les informations que Kaori m’a fait parvenir. J’ai demandé à un contact sur d’aller sur place à Takamatsu. Il a pu faire une "perquisition officieuse" dans la demeure des Fukuhara. Le chef de clan avait disparu et bien entendu, ils avaient fait le ménage…. Sauf qu’ils n’ont pas pu effacer les mouvements sur leurs comptes. J’ai pu trouver la trace de transactions immobilières sur Tokyo, un entrepôt sur le port notamment….  

- Pffff… tellement original, commenta ironiquement le nettoyeur.  

 

Malgré sa bravade, Ryo sentait une goutte de sueur froide couler le long de sa colonne vertébrale. Ils allaient essayer de le déstabiliser, tout menait vers la même scène, celle qui le hantait depuis trois ans. Il regarda son bras droit, serrant le poing, puis soupira en rejetant la tête en arrière.  

 

- Et pour Taisho Saza ?  

- Kaori a raison, un virement a été effectué sur son compte il y a plusieurs mois. Ryo, il a eu largement le temps de trouver le lieu idéal pour poser une bombe et faire sauter une bonne partie de la ville, fit la policière, se relevant en jetant un regard nerveux à son ami.  

 

Ryo réfléchit quelques instants, essayant de se concentrer pour trouver une solution pour sauver Kaori et sa ville. Il essayait de garder la tête froide et sa logique implacable, mais Kaori étant en danger, cela mettait son objectivité à rude épreuve. Il se pencha en avant, posant ses coudes sur ses genoux, prit une grosse inspiration et reprit :  

 

- Les Fukuhara sont aveuglés par leur désir de vengeance envers moi. On peut donc logiquement penser que c’est le quartier de Shinjuku qui sera visé. J’ai interrogé quelques indics, certains connaissent Saza, c’est un artificier qui laisse peu de place au hasard. Il aime avoir du temps pour préparer son plan de manière vraiment minutieuse. Il a été aperçu à plusieurs reprises au niveau du Kabuki Cho. Leur but est de faire le maximum de dégâts et le maximum de morts… Pour m’obliger à faire un choix cornélien entre sauver Kaori ou sauver tous ces gens…. Je miserais sur la gare… Encore puant d’originalité…  

- Je vais prévenir la brigade de déminage et faire boucler le quartier, décida Saeko en amorçant son départ.  

- Trop lent… Je sais qui peut s’en charger et j’ai pleinement confiance en elle pour ce genre de choses…  

- Elle ? répéta Saeko, les bras croisés sur la poitrine, vexée.  

 

Elle comprenait le besoin de Ryo de travailler avec des gens qu’il savait sûrs et incorruptibles, elle aussi avait toujours du mal à accepter la lenteur de l’administration, sans compter la réalité de la corruption dans la police, mais de là à faire appel à un civil. Une civile, en plus ...  

 

- Oui. Une spécialiste en déminage et explosifs. Entrainée sur les pièges préparés par son propre mari, un expert en la matière….  

- Miki ? souffla Saeko.  

- Oui., confirma Ryo. Ils ont fait une erreur, Saeko…  

- Laquelle ? demanda la policière, les bras croisés sur la poitrine.  

- Nous ne sommes plus seuls à veiller sur ce quartier. Nous avons une famille maintenant… Et personne ne touche à un seul membre de notre famille…, répondit Ryo les yeux brillants d’une colère sourde.  

 

Saeko sourit avant d’acquiescer. Puis elle sortit son téléphone et composa le numéro de la mercenaire pour l’informer. Elle lui fit un rapide résumé de la situation et lui demanda de se rendre à la gare de Shinjuku le plus rapidement possible afin de localiser la bombe et de la neutraliser.  

 

Oui, séance tenante.  

 

Non, ils n’avaient aucune idée du temps qui lui restait, mais compte tenu de la personnalité de Taisho Saza et de la tournure des évènements, oui, c’était possible qu’elle ait un temps très limité.  

 

Non, ils ne savaient pas où la bombe était dissimulée.  

 

Oui, ils avaient bien réfléchi avant de l’appeler, les services de polices seraient trop lents et faire interevenir les démineurs déclencherait trop de questions de sa hiérarchie.  

 

Non, parce que Ryo et elle devaient se rendre au port alors ils lui confiaient cette importante mission.  

 

Non, ils n’étaient pas fous. Quoique ...  

 

****  

 

Quand Miki raccrocha le téléphone, son mari avait déjà fait évacuer le café, comprenant l’urgence de la situation. Les clients ne s’étaient pas attardés quand ils avaient vu l’air sérieux et le sourire d’Umibozu qu’ils avaient trouvé fort menaçant. Ils avaient tous payé leurs consommations et détallé sans demander leur reste alors que le colosse haussait les épaules en fermant le café. Il se retourna vers sa femme et lui adressa un signe de tête, déjà concentré.  

 

- Ça fait longtemps que je n’ai rien déminé, Nounours…, lui confia Miki.  

- Les explosifs c’est comme piloter un hélico, tu ne peux pas oublier, lui répondit son mari.  

- Hmmm… Si tu le dis…, murmura sa femme peu sûre d’elle.  

- Y a juste à couper le fil, Miki…, la rassura-t-il.  

 

Ils se tinrent l'un en face de l'autre quelques instants puis, sur un signe de tête, se mirent en route pour rejoindre la gare. Miki prit son sac de déminage, Falcon quelques armes et partirent.  

 

Ils garèrent la jeep devant la gare et s’engouffrèrent dans le bâtiment. Miki eut un regard paniqué pour son mari : la gare grouillait encore de monde. Si la bombe venait à exploser maintenant, elle ferait un nombre de victimes impressionnant. Son mari lui posa une main sur l’épaule et serra pour la reconcentrer sur sa tâche.  

 

- Il faut la trouver Miki, concentrons-nous et détends-toi.  

 

Miki soupira. Se détendre…. Il en avait de bonnes lui, il n’était jamais tendu…. Elle lui jeta un regard mauvais et eut un mouvement d’épaules pour décrisper ses muscles puis ferma les yeux pour neutraliser le sens de la vue et pour se concentrer sur les sons qu’elle pouvait entendre. D’instinct, il se mirent dos à dos, ça la rassurait de sentir son mari juste derrière elle, et lui était rassuré également de la savoir près de lui. Leurs mains se nouèrent, le sens du toucher était neutralisé ainsi, toute leur attention était maintenant focalisée sur leurs oreilles.  

 

Petit à petit, elle isola chacune des sources sonores qui l’entouraient : les appels dans les hauts parleurs, les bruits de pas sur le marbre, les conversations des voyageurs, les tourniquets pour arriver sur le quai, les machines horodatrices, le battement de leurs propres cœurs… Ils étaient immobiles en plein milieu du hall, insensibles au tourbillon de la vie tokyoïte autour d’eux. Puis soudain, elle perçut un léger tic-tac étouffé par le ronflement des machines électriques. Elle ouvrit les yeux et ils s'exclamèrent simultanément :  

 

- LA !!!  

 

Et comme un seul homme, il se dirigèrent vers un local technique. Falcon fit barrage de son corps afin que Miki puisse crocheter la serrure sans être vue. Cela lui prit quelques secondes puis ils s’engouffrèrent discrètement dans la pièce et ils la virent. Elle était là : juste quelques petites charges de TNT placées sur une conduite de gaz. La charge n’était pas lourde mais l’emplacement extrêmement bien étudié pour que l’explosion fasse le maximum de dégâts en provoquant un incendie monstre après la détonation.  

 

Miki s’approcha de l’engin et s’agenouilla en retirant son sac qu’elle posa devant elle alors que Falcon se positionnait derrière elle pour l’éclairer de sa lampe torche. Elle sortit son matériel de déminage, puis prit quelques instants pour observer le détonateur. C’était un dispositif numérique, peu de fils apparents, reliés à quatre petites charges explosives tout autour de la conduite de gaz. Le tout était relié à un réveil, un simple réveil qui ne pouvait pas être arrêté à distance. Une fois enclenché, le dispositif ne pouvait être arrêté que de deux façons : couper les fils, et les bons, ou trouver le code de déminage. Sur l’écran, le décompte lui laissait un quart d’heure pour pouvoir désamorcer.  

 

- Quinze minutes. Ben voyons, ça aurait été trop facile d’avoir le temps, pesta-t-elle. Pas assez de visibilité pour couper les fils, Nounours… Et le boitier du compteur me semble trop sensible pour le démonter… C’est un boitier à code numérique avec un liquide à l’intérieur.  

 

Elle saisit le boitier pour l’observer sous différentes coutures mais regretta bien rapidement son geste. Le liquide se mit à bouger et en même temps, les aiguilles du réveil s’affolèrent. Quand l'oscillation du liquide se calma, il ne leur restait que dix minutes. La tension dans la pièce grimpa d’un cran supplémentaire. Umibozu le sentit et posa une main rassurante sur l’épaule de sa femme dont le cœur mit quelques instants pour retrouver un rythme normal.  

 

- Merde. Dispositif anti-déminage vicieux … Le moindre mouvement du liquide accélère le compte à rebours…  

 

Falcon grogna derrière elle. Apparemment Taisho Saza avait innové et avait utilisé un dispositif totalement inédit.  

 

- Soit. Alors démonter le boitier et couper les fils n’est plus une option. Il faut trouver le code. Décris-moi le reste.  

- Clavier numérique. Code de désamorçage donc. Neuf chiffres, ça fait beaucoup de combinaisons possibles….  

- Les codes sont souvent de quatre chiffres uniques. Ça réduit le champ des possibilités, lui rappela son mari.  

- Et le code de désamorçage est souvent le même que le code d'amorçage ! Mais oui ! Tu es un génie, Nounours ! Je vais appliquer de la poudre pour révéler les empreintes. La poudre va se fixer sur les sécrétions laissées par la peau et ça nous donnera les quatre chiffres utilisés, pour réduire nos chances à vingt-quatre combinaisons possibles., récita-t-elle pour se concentrer.  

 

Son mari ne réagit pas, il connaissait suffisamment sa femme pour savoir que parler à voix haute et énumérer ce qu’elle avait à faire était sa façon de gérer son stress. Il respectait ça. Ils étaient seuls dans cette pièce et cela ne le gênait pas. Il était même plutôt fier d’elle.  

 

Miki appliqua la poudre blanche sur les touches, le plus précautionneusement possible afin de ne créer aucune minuscule oscillation de liquide. Elle révéla ainsi quatre chiffres, comme elle l’avait prédit. Les quatre empreintes étaient de moins en moins visibles, lui permettant de deviner le code utilisé.  

 

- Haha, c’est encore plus facile que prévu, fit-elle en frappant dans ses mains. Pas de couleur à choisir, pas de choix cornélien entre le rouge, le blanc ou le vert…  

 

Falcon sourit devant son amusement enfantin. Effectivement c’était plus facile que ce qu’ils avaient prévu. Il ne restait maintenant que deux possibilités : taper ces chiffres dans un sens ou dans l’autre, sachant que chaque appui sur une touche fera osciller le liquide et réduira encore le temps qu’ils avaient à disposition.  

 

- Bon, les empreintes les plus marquées en premier, ensuite les autres ... Raaa, difficile à dire.  

- Pardon, je ne peux pas t'aider sur ce coup-là ...  

- Je crois que je l'ai ... Mais ... Nounours… Le code, à l’endroit ou à l’envers ?  

- Hmmmpf…  

- Je vois… C'est pas toi qui disais : Y a juste à couper le fil ? hein ?  

 

Miki se reconcentra sur le boitier de la bombe. La présence de son mari derrière elle la rassurait mais en même temps, elle craignait pour sa vie. Leurs vies. Jamais elle n’aurait pensé avoir à reprendre tellement de risques. Elle avait tiré un trait sur cette vie et maintenant, pour aider leur ami, elle se retrouvait devant une bombe. Une putain de bombe qui allait faire sauter Shinjuku. Si elle se plantait c’est des centaines, des milliers de vies qui était en jeu, dont la sienne et celle de l’homme qu’elle aimait. Elle déglutit et frissonna quand elle sentit une goutte de sueur froide couler le long de sa tempe. Sa gorge se serrait, elle avait envie de pleurer.  

 

Falcon sentit le changement dans son aura et s’agenouilla près d’elle. Il lui prit les mains et en embrassa les doigts. Miki en fut émue  

 

- Falcon, tu ne devrais pas rester ici, il y a beaucoup trop de risques. Si je me plante…, souffla-t-elle en se mordant la lèvre, angoissée.  

- Tu es la meilleure et j’ai confiance en toi. Il n’y a pas d’autre endroit au monde où j’ai envie d’être.  

 

Le cœur de Miki rata un battement, Falcon l’entendit et se redressa, rouge comme une tomate, se rendant compte de ce qu’il venait d’avouer. Mais en ressentant l’aura plus calme et sereine de sa femme, il en fut rassuré.  

 

Miki se retourna vers le boitier électronique et se reconcentra. Machinalement, elle frotta ses mains devant elle puis souffla sur les doigts de sa main droite pour se porter chance. Stupide superstition de démineur… Elle leva les yeux au ciel, approcha sa main du clavier puis s’immobilisa avant de la ramener à nouveau devant sa bouche et souffler à nouveau dessus pour conjurer le sort. Puis elle tapa le code dans l’ordre.  

 

Première touche, oscillation du liquide minime, mais le compte à rebours accéléra quand même. Elle inspira de l’air, comme pour figer le temps. Elle jeta un œil au compteur et confirma ce qu’elle avait craint en entendant le tic-tac du réveil s’accélérer : il restait huit minutes trente.  

 

Deuxième touche, l’oscillation du liquide accélérait, au même rythme que son pouls. Sur le cadran, il ne restait que six minutes. Elle sentit l’aura de Falcon changer alors qu’il la pressait en sifflant son nom entre ses mâchoires serrées.  

 

Troisième touche, trois minutes trente. Dans un geste désespéré de sa main gauche et avec un gémissement suppliant, elle essaya de maintenir le boitier pour ralentir les mouvements de l’eau. Le tic-tac du réveil était devenu frénétique.  

 

Quatrième et dernière touche, elle ferma les yeux, attendant la détonation. Puis comme rien ne venait, elle rouvrit un œil, puis l’autre et jeta un coup d’œil au réveil : le compte à rebours s’était immobilisé sur trente secondes.  

 

Miki relâcha sa respiration qu’elle avait retenue sans s’en rendre compte. Puis d’un coup, elle se sentit soulevée de terre par des bras qu’elle connaissait bien et qui la serraient à lui couper le souffle. Il l’embrassa, puis la reposa à terre en rougissant fortement avant de se retourner vers la porte et de lui intimer :  

 

- En route. Je ne laisserais pas Ryo s’amuser sans moi.  

 

Miki pouffa : finalement, peut-être qu’il était tendu parfois. 

 


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