Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 40 chapitres

Publiée: 24-11-20

Mise à jour: 30-04-21

 

Commentaires: 78 reviews

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Romance

 

Résumé: Elle est japonaise. Il est américain. Elle sauve. Il tue. Elle soigne. Il assassine. Elle se bat contre la mort, lui, il la défiait tous les jours. Une femme, un homme, une rencontre, deux existences qui se croisent, jusqu'à ce que ... Cette histoire devrait être classée NC-17 (certains passages lemon) mais n'ayant pas les accès à cette section je ne peux pas y publier. Toutes mes excuses.

 

Disclaimer: Les personnages de "Yes or no" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Pourquoi n'y a-t-il pas de version HTML des fics NC-17?

 

Comme il est impossible de vérifier qui lit ces fics comme pour la ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Yes or no ?

 

Chapitre 32 :: Chapitre 32 Jusqu'à ce que ...

Publiée: 02-04-21 - Mise à jour: 02-04-21

Commentaires: Bonjour à toutes et tous ! Aujourd'hui, c'est un chapitre un peu spécial ... Il s'agit d'un chapitre avec une chanson, un "song-chapitre" en quelques sortes. Donc voilà mon premier "song-chapitre" et vous pouvez monter le son sur : Blue Swede, "Hooked on a feeling" : https://www.youtube.com/watch?v=7q0UTFq-o-o J'espère que ça vous plaira !!!

 


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Dans les jours qui suivirent, Mick m'aida à faire du tri et petit à petit, mes affaires trouvèrent leur place chez lui après avoir voyagé dans la Jeep de Falcon. Mick avait essayé de joindre Ryo et Kaori mais ils étaient sur une affaire et Miki avait gentiment proposé de nous aider quand j'étais passée la voir au Cat's, un jour, en sortant de la Clinique.  

 

Falcon fut d'une aide précieuse pour démonter puis remonter mon meuble à disques. Il fut tellement efficace, que, quand je l'observai en me demandant à nouveau si cet homme était réellement aveugle, Miki répondit à mon interrogation muette en me disant :  

- "Oui, même moi, parfois j'oublie son handicap ..."  

- "Suis pas handicapé, je te l'ai déjà dit." Maugréa Falcon, à l'autre bout de la pièce, tenant les planches en équilibre, un tournevis dans une main, des vis dans la bouche. "C'est lui qui a un problème ..."  

 

En effet, j'avais découvert une faille assez inattendue chez Mick ... Il n'était absolument pas habile avec un tournevis ou un marteau. Mais alors, ça frisait la catastrophe.  

 

Mick se tourna vivement vers Falcon, à la fois vexé et amusé par la nouvelle joute verbale qui se profilait :  

- "Hey !" Répliqua Mick. "T'as pas été électrocuté, toi !"  

- "Non. Mais qu'est-ce que ça change ?"  

- "Ca change que je n'arrive pas à serrer ces fucking vis (putains de vis), c'est tout ..."  

- "Mouais ... avec ou sans électricité, t'es pas doué, Angel !"  

- "J'ai grillé pour te sauver les miches, je te rappelle !"  

- "Ah ça ... J'avais remarqué que tes neurones avaient grillé, l'Amerloque !" Gronda Falcon.  

 

Miki et moi éclatâmes de rire :  

- "Finalement, ils s'entendent plutôt bien ..." souffla-t-elle.  

 

Ce soir là, ils nous quittèrent assez tard et après leur départ, nous nous laissâmes tomber sur le canapé dans un même mouvement :  

- "C'est drôle." Dis-je. "J'ai l'impression d'avoir été aidée par papa-maman aujourd'hui."  

 

Mick resta silencieux et je compris trop tard mon manque de tact :  

- "Je te demande pardon, Mick. C'était maladroit ... Je ne pensais pas ..."  

- "C'est bon, ça va, Kazue."  

- "Je ... J'ai parlé spontanément, j'ai complétement ... Enfin, tu aurais peut-être ..."  

- "Stop ! It's okay !" Dit-il en riant et en se levant, inspectant mes cartons remplis de disques "Punaise ... Eight hundred and fifty (huit cent cinquante) ... Tout ça à ranger et à trier ..."  

- "Huit cent soixante trois pour être exacte. Mais laisse. Je ferai ça à l'occasion."  

- "Non, c'est bon. Ca m'occupera quand tu iras travailler demain.  

 

Je le regardai, surprise :  

- "Mick, c'est mes affaires, tu sais ..."  

 

Il ignora ouvertement ma remarque et ajouta :  

- "Je sais, je sais ... Par artiste, par ordre alphabétique et ensuite par année de parution ... Comment peux-tu être si pointilleuse avec tes albums et aussi bordélique avec le reste ?"  

 

Je pris la mouche :  

- "Oh ... C'est bon, je suis pas si bordélique que ça ..." J'allai poursuivre quand il m'interrompit :  

- "Tu devrais aller prendre ta douche, Docteur Natori, demain tu bosses et moi, je vais jouer les desperate housemen ..." clama-t-il d'un air faussement dépité. "Omelette ce soir, ça te va ?"  

- "Parfait !" Même si c'était le troisième soir d'affilée que nous nous nourrissions de la même manière.  

 

Il me sourit en enfilant mon tablier rose à fleurs avec des volants sur le côté, celui que ma mère m'avait offert pensant me motiver ainsi à faire plus régulièrement la cuisine. Il retroussa les manches de sa chemise et mit les mains sur les hanches. J'allai l'embrasser et laissai mes mains caresser ses fesses à travers son pantalon tout en me pressant contre lui.  

- "Définitivement, le rose est ta couleur, Monsieur Angel ..."  

 

Il grommela en s'écartant de moi et me tapant doucement les doigts de manière théâtrale :  

- "Hep ! Interdiction de tripoter le cuisinier, Docteur Natori ! Et vous allez me faire le plaisir de m'obéir et filer dans la salle de bain !" Puis il me regarda, surjouant sa déception, les épaules basses, les bras ballants, mais à en juger par son regard moqueur, il s'amusait beaucoup : "Pfffff ... Voilà à quoi le numéro un des USA est réduit : envoyer les filles pas sages à la salle de bain ... Non mais franchement !"  

 

J'éclatai de rire puis je tournai les talons. En entrant dans la salle de bain, je l'entendis maugréer :  

- "Bon, voyons voir ce qu'il y a d'intéressant à écouter là-dedans ... Ah, ça ! ça, ça sera parfait pour battre des œufs ! Bon, maintenant, il faut brancher ce truc ..."  

 

Je faillis faire demi-tour, imaginant déjà Mick se battre avec les branchements électriques mais me ravisais. Je risquai d'anéantir totalement le reste de fierté masculine qui avait été mise à mal aujourd'hui et je retournai dans la salle de bain croisant les doigts pour la survie de mon tourne-disque.  

 

J'étais en train de me savonner quand j'entendis des voix s'élever :  

"Ooga-Chaka Ooga-Ooga  

Ooga-Chaka Ooga-Ooga  

Ooga-Chaka Ooga-Ooga  

Ooga-Chaka Ooga-Ooga...."  

 

- "Bon ..." Songeai-je, soulagée. "Mon tourne-disque fonctionne encore."  

 

La voix du chanteur des Blue Swede commençait à s'élever quand je terminai de me rincer :  

- "I can't stop this feeling -  

"Deep inside on me  

"Girl, you just don't realize  

"What you do to me.  

(Je ne peux m'empêcher de ressentir  

Au plus profond de moi  

Ma belle, tu ne réalises simplement pas  

Ce que tu me fais ...)"  

 

Puis soudain, je perçus la voix de Mick par-dessus celle du chanteur. Je baissai la puissance du jet pour mieux entendre :  

- "When you hold me  

"In your arms so tight  

"You let me know  

"Everything's all right  

"Aha Aha ahhaaaaaa !  

(Lorsque tu me tiens  

Si fort dans tes bras  

Tu me fais savoir  

Que tout va bien.)"  

 

Je dus étouffer mon rire avec mes mains pour rester discrète : il chantait monstrueusement faux. Puis la musique commença, sur un rythme entrainant, accentué par des trompettes et des percussions qui rappelaient des airs dansants et légèrement latino. Je souris en l'entendant siffler. C'était étrange, là, par contre, ça sonnait juste ...  

 

Et je faillis à nouveau m'étrangler de rire en entendant Mick chanter un peu plus fort alors qu'il avait monté le volume de la stéréo :  

- "I'm hooked on a feeling  

"I'm high on believing  

"That you're in love with me  

(Je suis accroché à ce sentiment  

Je suis parfaitement convaincu  

Que tu es amoureuse de moi.)  

 

Je me séchai tout en écoutant la suite. Apparemment, il connaissait les paroles par cœur :  

- "Lips as sweet as candy  

"Its taste is on my mind  

"Girl, you got me thirsty  

"For another cup o' wine.  

(Des lèvres aussi douces qu'une sucrerie  

Leur goût reste gravé dans mon esprit  

Ma belle, tu me donnes soif  

d'un autre verre de vin.)"  

 

Je m'enroulai dans ma serviette et entrouvris discrètement la porte de la salle de bain pour aller l'observer à la dérobée :  

- "Got a bug from you girl  

"But I don't need no cure  

"I'll just stay a victim  

"If I can for sure.  

(J'ai attrapé un virus qui vient de toi  

Mais je n'ai pas besoin de traitement  

Je vais juste rester malade  

Si je le peux, c'est certain!)  

 

Mick avait retiré ses chaussures ce qui lui permit de glisser en chaussettes vers la cuisine tout en attrapant un fouet au vol. Me tournant le dos, il l'utilisa tel un micro devant sa bouche, pointant son index droit devant lui tout en balançant les hanches. Il continua :  

- "All the good love  

"When we're all alone  

"Keep it up girl  

"Yeah, you turn me on  

(Tout ce bel amour  

Lorsque nous sommes tous seuls  

Continue encore plus haut ma Belle  

Ouais, tu me fais tourner la tête !)  

" Aha Aha ahhaaaaaa !"  

 

Et tchac-tchac, un coup de hanche à droite, un coup de hanche à gauche. J'avais beaucoup de mal à retenir mon fou rire.  

- "I'm hooked on a feeling  

"I'm high on believing ...  

(Je suis accroché à ce sentiment  

Je suis parfaitement convaincu ...)"  

 

Tout en chantant, il posa son fouet, ouvrit un placard et fit faire un salto à un saladier tout en continuant à chanter. Je frémis quand il fit subir le même sort à la boîte d'œufs mais, miraculeusement, tout se passa sans encombre ...  

- "That you're in love with meeeeee  

(Que tu es amoureuse de moi !)"  

 

Pendant, ce temps, je me délectai de regarder ses hanches marquer le rythme, les tensions du tissu de son pantalon soulignant merveilleusement les courbes de ses fesses. Puis, les voix reprirent en fond sonore et je m'approchai à pas de loup pendant que Mick pliait les genoux en rythme tout en cassant les œufs :  

 

"Ooga-Chaka Ooga-Ooga  

Ooga-Chaka Ooga-Ooga  

Ooga-Chaka Ooga-Ooga  

Ooga-Chaka Ooga-Ooga..."  

 

Il entonna le refrain tout en mélangeant son omelette d'un geste assuré et je m'appuyai contre le mur, croisant les bras sur ma poitrine et je profitai du spectacle :  

- "All the good love  

"When we're all alone  

"Keep it up girl ..."  

(Tout ce bel amour  

Lorsque nous sommes tous seuls  

Continue encore plus haut ma Belle.)"  

 

Il attrapa une boîte de champignons, une planche à découper puis il saisit un couteau de cuisine. Je faillis crier de terreur quand je le vis le faire tournoyer en l'air mais il le rattrapa sans même avoir eu besoin de jeter un œil à la lame qui avait étincelé dans la lumière de la cuisine :  

- "Yeah, you turn me on !  

(Ouais, tu me fais tourner la tête !)"  

 

Tout en coupant les champignons à une vitesse impressionnante, il continuai :  

- "I'm hooked on a feeling -  

"I'm high on believing  

"That you're in love with me  

" I said I'm hooked on a feeling ...)  

" And I'm high on ... believiiiiing  

(Je suis accroché à ce sentiment  

Je suis parfaitement convaincu  

Que tu es amoureuse de moi  

J'ai dit que je suis pris par le sentiment  

Je suis parfaitement convaincu ...)"  

 

Quand les champignons furent méticuleusement émincés, il fit un tour sur lui même et c'est là que nos regards se croisèrent. Il se pétrifia et les paroles moururent au fur et à mesure dans sa gorge :  

- "That you're in ... love with ... me  

(Que tu es amoureuse de moi ...)"  

 

Je m'avançai alors vers lui et allai l'embrasser tout en défaisant son tablier :  

- "Le tablier te va bien, mais je te préfère sans rien ..."  

- "Tiens, j'allais dire la même chose te concernant, toi et ta serviette ..."  

 

Le disque s'arrêta et le bras revint automatiquement en place laissant un léger grésillement dans les haut-parleurs.  

 

Je défis ma serviette, la laissant tomber au sol tout en prononçant :  

- "Au fait, de quoi es tu convaincu ?"  

- "Tu serais amoureuse de moi ?"  

- "Viens par là que je te montre ..." murmurai-je.  

 

***  

Quelques jours plus tard, je rentrais d'une journée de travail à la Clinique et j'avais trouvé Mick en train de siroter un verre de whisky tout en écoutant un disque de Al Hirt et en feuilletant un magazine américain.  

 

Il referma sa revue, la posa sur la table basse et me tendit une enveloppe en me souriant :  

- "Tiens, tu devrais regarder ça. C'est pour nous deux."  

 

J'ouvris l'enveloppe et je découvris un carton d'invitation, tout simple et écrit à la main :  

"Nous allons nous marier ! Nous, Hayato Ijuin et Miki avons décidé de nous marier. La cérémonie sera simple et entre amis. Lieu : église d'Okutama, Date : le 30 Juin à 14 h."  

- "Mais c'est demain !" M'exclamai-je, en me laissant tomber sur le canapé, le carton entre les mains. "Et bah, ça alors ... Effectivement, les choses peuvent changer très vite, Miki."  

- "Et oui ! Quand elle parle de changements, elle fait pas les choses à moitié ! Tu veux y aller ? Quand Falcon m'a donné l'invitation, il m'a dit que le Doc était convié aussi. Kaori me prête sa voiture, je peux donc passer vous prendre tous les deux vers 13h30 à la clinique ..."  

 

Je le regardai, surprise :  

- "Tu as tout prévu, je vois ..."  

- "Le grand Falcon qui se marie à l'église en costard ! Tu penses bien que je louperais ça pour rien au monde !"  

 

Il s'assit à côté de moi :  

- "Alors, je dis quoi ? Tu viens ? Pourquoi tu pleures ?"  

 

Je me tournai vivement vers lui :  

- "Bien sûr que je viens !" Dis-je, émue. "C'est juste que ... Que Miki et Falcon m'invitent alors que je les connais depuis si peu de temps ... ça me touche beaucoup. C'est important, un mariage."  

 

Comme Mick me regardait toujours d'un air interrogateur, attendant ma réponse, je me repris et dis vivement :  

- "Oui, oui ! Bien sûr qu'on y va ! Tu peux confirmer notre venue à tous les deux !"  

 

J'étais encore assise sur le canapé, tenant entre mes mains le petit carton blanc quand Mick revint de son bureau où il avait téléphoné aux patrons du Cat's.  

- "Voilà, c'est confirmé !" Dit-il joyeusement en s'asseyant à côté de moi.  

 

Au bout d'un moment, il me demanda :  

- "Ca te rappelle des souvenirs, n'est-ce pas ?"  

 

Je le dévisageai. Le ton qu'il avait employé était un peu dur, son accent plus marqué, signe que quelque chose le troublait. Et je ne lui mentis pas :  

- "Bien sûr." Et je portai à nouveau mon regard sur le carton des Ijuin.  

 

Il me demanda :  

- "Il était comment le tien ? Je veux dire ... Ton carton d'invitation ?"  

 

J'entendis la tension dans sa voix mais je n'eus pas le courage de le regarder dans les yeux cette fois. J'avais un peu l'impression de le trahir en lui révélant que je me rappelai parfaitement de l'invitation pour mon mariage avec Shinishi, mais je ne pus me retenir de lui dire la vérité :  

- "Il était un peu plus petit. Blanc crème avec un fin liseré doré. Et, là, en haut à droite, il y avait deux hirondelles qui tenaient une rose dans leur bec, chacune de son côté. Le texte était tout simple et ..." Je me levai en lui disant : "Viens ..."  

 

Je me rendis dans la chambre, Mick sur mes talons, et je pris un des cartons que je n'avais pas encore déballé. Je m'agenouillai puis je déchirai vivement le scotch et ma gorge se serra quand je sentis ma robe blanche entre mes doigts. Six ans, cela faisait six ans que je l'avais mise dans ce carton avec mes chaussures, mon voile, la maquette du carton d'invitation, le plan de table, les confirmations de réservation ... Tout.  

 

Je sortis le carton d'invitation et le tendis à Mick sans vraiment le regarder. Je n'avais pas le courage d'affronter son regard à cet instant. Je caressai ensuite les perles et les broderies du bustier de ma robe et je sentis les larmes monter dans ma gorge.  

- "Is it your dress ? Why did you keep it for so long ? (C'est ta robe ?Pourquoi tu l'as gardée pendant si longtemps ?)" Me demanda Mick.  

 

Je savais que le fait qu'il s'exprime en anglais trahissait son trouble mais je gardais les yeux rivés sur les perles et les broderies qui étaient parfaitement intactes, fuyant son regard. J'avais peur de ce que je pourrais y voir.  

- "Pourquoi je l'ai gardée ? Je n'en sais rien. Certainement parce que c'était plus facile de la laisser cachée dans un carton, au fond de mon placard que de m'en occuper vraiment. En fait, je venais de la récupérer chez la couturière quand j'ai eu l'appel de l'hôpital ..."  

 

Ma gorge se serra un peu plus mais je poursuivis :  

- "Je me souviendrai toujours ... Une femme s'est présentée en disant qu'elle était infirmière et que Monsieur Shinishi Takenaka avait été blessé dans un grave accident de la route, qu'ils étaient en train de faire leur possible mais que son pronostic vital était engagé ... Quand je suis arrivée à l'hôpital, c'était trop tard et j'ai entendu les phrases que je déteste encore prononcer aujourd'hui : "Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir. Nous sommes désolés." Treize mots qui ont bouleversé toute ma vie en quelques secondes. Finis nos projets, pas de voyage, pas de travail en équipe, pas de maison, pas d'enfants ... Rien. Que du vide et de la solitude. C'est pour ça que j'ai eu tellement peur quand Ryo a appelé pour dire que tu étais blessé. Je me suis dit que la même histoire recommençait encore."  

 

Je m'assis sur le lit, juste à côté de Mick mais je n'osai toujours pas le regarder quand je prononçai tout en désignant le carton ouvert :  

- "Alors j'ai mis tout ça là dedans et je l'ai caché dans un coin. J'ai quitté l'appartement qu'on louait Shinishi et moi, j'ai coupé les ponts avec nos amis et j'ai emménagé chez Madame Sakamoto puis je me suis concentrée sur ma vengeance. Et quand ça a été fini, j'ai travaillé avec le Doc, encore et encore. Jusqu'à ..."  

 

Je pris une grande inspiration et regardai enfin Mick. Je notai qu'il était crispé, les poings et la mâchoire serrés.  

- "Jusqu'à ce qu'un jour, tu essaies de m'embrasser dans ta chambre. C'est à ce moment-là que j'ai compris que je n'avais pas fait mon deuil. Que ... Que je ne lui avais pas encore dit au revoir et que je devais impérativement le faire avant de passer à autre chose. Que j'avais mis tout ça dans un coin, en me disant que j'avais oublié et que j'avais réussi à aller de l'avant, que d'avoir quelques relations sans lendemain me suffisait. Mais je me trompais ..."  

 

Je baissai alors le regard, comme si je confessais une trahison :  

- "Alors je suis allée au cimetière, pour la première fois depuis son inhumation ... Et ..."  

 

Ma voix se brisa et je cherchai mes mots quand il passa son bras autour de mes épaules et murmura :  

- "Et ? As-tu réussi à lui dire au revoir ?"  

- "Oui. C'était difficile mais oui. D'ailleurs ..." Je désignai du menton le carton dans lequel ma robe était pliée : "Je crois que je sais ce que je vais en faire ..."  

- "Ah oui ?" Me demanda-t-il en se redressant, me sondant de ses yeux bleu glacier. "Qu'est-ce que tu vas en faire, dis-moi ?"  

 

Je lui répondis, amusée :  

- "Pas de panique, Angel. Je ne veux pas la porter. Non seulement elle n'est plus à la mode mais en plus, ça serait mal venu."  

 

Contre toute attente, il me sourit en levant les mains :  

- "Qui panique ici ? Not me ! (Pas moi)!"  

 

Je souris en posant une main sur son épaule :  

- "Ah bon ? J'ai cru voir une pointe d'inquiétude dans tes yeux, non ?"  

- "Tu as rêvé ... J'ai peur de rien, moi !"  

 

Je ris :  

- "Bon voyons, je vais te croire ! En fait, je pensais à un truc ... Une amie de Kaori est styliste et tient une boutique. C'est elle qui a fait la robe de notre rendez-vous."  

- "Oh ... C'est à elle que je dois cette arme de séduction massive ?"  

- "Oui. Eriko arrivera bien à en faire quelque chose. Ne serait-ce que pour récupérer le tulle et les broderies ..."  

- "Tu es sûre ? C'est quelque chose d'important pour une femme, sa robe de mariée, non ?"  

- "Je ne l'ai pas vraiment utilisée celle-ci. L'autre, celle que je portais quand j'ai volé les Kitagawa, je l'ai déjà revendue depuis longtemps. Alors ... Il est temps que celle-ci aussi, quitte mon placard. Enfin notre placard ..." Dis-je en reprenant l'invitation de ses mains pour la remettre avec la robe.  

 

Il me sourit simplement en demandant à nouveau :  

- "Tu es vraiment sûre ?"  

- "Oui. C'est la meilleure chose à faire ... Autant que cette robe puisse servir à quelqu'un. C'est idiot qu'elle reste à moisir ici."  

 

***  

Le lendemain, sur le petit parking devant la chapelle d'Okutama, j'étais à peine descendue de voiture que Reïka Nogami m'interpella joyeusement :  

- "Alors, ça y est ? C'est officiel ?"  

 

Je la dévisageai, surprise mais je ne trouvai pas quoi répondre.  

- "A moins que vous ne soyez très pointilleuse en suivi de soins, je suppose que votre présence signifie que Mick est définitivement estampillé chasse gardée ?"  

- "Je ..."  

- "C'est bien ma veine ! Moi qui pensais rencontrer un homme ... Statistiquement, ça se vérifie ... C'est lors des mariages qu'on rencontre souvent son futur fiancé. Mais là ..." Elle regarda autour d'elle et énuméra sur ses doigts : "Falcon, je vais le laisser tranquille, Ryo, voilà quoi, on sait tous ce qu'il en est, Mick, fichu ... le prenez pas mal, hein ?" termina-t-elle en regardant Mick avec un clin d'œil.  

 

Il lui répondit avec un sourire de charmeur qui me donna envie de bondir :  

- "Venant de vous Reïka, je ne peux que bien le prendre ..."  

- "Hey, je suis là moi !" S'exclama le Doc, goguenard tout en se mettant sur la pointe des pieds pour lorgner le décolleté toujours aussi avantageux de la jeune femme.  

 

Elle le dévisagea puis souffla, désespérée :  

- "Pfffff ... Je me demande pourquoi je suis venue, moi !"  

- "Pour attraper le bouquet, pardi ! Moi, en tous cas, j'espère que je vais réussir à l'avoir !" Répliqua une jolie jeune femme avec un fabuleux sourire et elle me tendit la main : "Je suis Kasumi, je donne parfois un coup de main à Miki et Falcon au café."  

- "Oh ! Enchantée, Kasumi, moi c'est Kazue."  

 

Nous primes tous place dans la petite chapelle et bientôt, Kaori et Ryo nous rejoignirent. A en juger par la tête de Ryo, il avait certainement encore fait des siennes et je trouvais rapidement dans mon sac à main de quoi soigner ses petites blessures.  

- "Elle cogne de plus en fort ..." Se plaignit-il, en s'asseyant à côté de moi sur le banc situé juste derrière Kaori.  

- "Tu sais exactement quoi faire pour ne plus te faire taper dessus, Ryo ..." murmurai-je à son oreille tout en lui enfonçant un coton hémostatique dans le nez.  

- "Et, toi, Doctoresse de mon cœur, tu veux pas me consoler un peu ? Je souffre moi ..." minauda-t-il en faisant mine de passer sa main sur mes genoux.  

 

Mick se pencha alors vers lui et gronda à son oreille :  

- "Avance encore tes doigts d'un centimètre et je termine le travail que Kaori a commencé. Et ses massues ressembleront à des caresses à côté, crois-moi ..."  

 

Ryo se redressa et le regarda, moqueur :  

- "Ah ... L'Amerloque fait le coq ?"  

- "Ca ne me vexe pas. Il vaut mieux faire le coq que l'autruche, si tu vois ce que je veux dire."  

- "Non. Pourquoi je devrais comprendre ? Je ne suis pas une autruche, moi ... Je suis un étalon !"  

- "Pffff ! T'en as pas marre, des fois ?"  

- "Ryyyyoooo !" S'exclama Kaori. "Viens ici, maintenant, espèce d'andouille. Les mariés vont bientôt arrivés. Laisse Mick et Kazue tranquilles !"  

 

Elle attrapa Ryo par le col et l'assit juste à côté d'elle sans ménagement. Elle me regarda, exaspérée en levant les yeux au ciel et, à ce moment là, je remarquai le regard de Ryo qui louchait dans le décolleté de sa jolie robe rose pâle.  

 

Et puis, soudain la musique s'éleva et les mariés entrèrent dans la chapelle. Falcon était mal à l'aise, Miki très émue et ce fut une très belle cérémonie.  

 

Jusqu'à ce que ...  

Jusqu'à ce que, une détonation fasse tout voler en éclats.  

 

 

 

 


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