Chapitre 3 :: A la recherche de la vérité

Publiée: 06-05-04 - Mise à jour: 06-05-04

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A la première heure, Ryô se mit à ses recherches. Cela faisait des siècles qu’il ne s’était pas levé si tôt, mais de toute manière il n’arrivait pas à dormir. Si seulement il avait pu voir son visage… La pénombre de la ruelle lui avait seulement laissé percevoir des formes, des attitudes. Et puis il y avait cet homme à la moto. Qui pouvait-il être ? Tout était confus et Ryô n’aimait pas être dans cet état.  

Il se rendit au Cat’s eyes, espérant obtenir de Miki quelques renseignements, elle qui était la seule encore en contact avec Kaori.  

-Bonjour toi, ça fait un moment dis moi ! Tu veux un café ?  

-S’il te plaît, Miki.  

-Tu as l’air fatigué? Ca va ?  

L’attitude de Ryo perturba Miki. C’était la première fois que celui-ci ne tentait rien à son contact, aucun regard, aucun geste déplacé, aucune remarque…  

-Miki, dit-il sur un ton sérieux, sais-tu où est Kaori ?  

Miki ne s’attendait pas à cette question. Pourquoi au bout de trois ans se mettait-il à la chercher, alors qu’il n’avait rien tenté jusque là ?  

-Pourquoi ?  

Ryô, n’avait pas le temps, ni la patience de tout lui expliquer, il était agacé. Il haussa la voix.  

-Tu sais ou pas ?  

C’était un sujet sensible et Miki ne voulait pas le faire souffrir uniquement pour satisfaire sa propre curiosité. Durant ces trois années, elle avait pu voir sa déchéance malgré ses airs de play-boy. Kaori lui manquait, c’était flagrant. Miki savait que leur relation était compliquée mais également profonde. Se doutant de la raison du départ de Kaori, elle n’avait cependant jamais eu de réelle explication. Aujourd’hui qu’il s’adressait à elle, elle ne voulait pas le contrarier.  

-Non, Ryô, les seules nouvelles que j’ai, ce sont celles que je t’ai déjà communiquées, répondit-elle d’une voix douce.  

-Peux-tu me montrer les fax…. s’il te plait ? rajouta-il tout en radoucissant sa voix, s’étant aperçu de l’agressivité qu’il avait dégagée.  

Miki disparut de la pièce un instant, les bruits que l’on percevait laissaient penser qu’elle fouillait dans un tiroir.  

-Tiens, ils sont tous là, dit-elle à son retour.  

Ryô les saisit et se dirigea vers la sortie.  

-Merci, fit-il dans un léger sourire, et la porte claqua derrière lui.  

Tous étaient plus ou moins semblables dans le fond, certaines variantes apparaissaient pour souhaiter un anniversaire ou Noël. Envoyés au rythme de un tous les deux ou trois mois, ils venaient tous d’Europe, du moins pour les premiers. Les suivants ne permettaient pas l’identification de leur origine. Mais c’était la seule piste qu’il avait, il allait l’exploiter à fond.  

Après quelques jours, il se rendit compte que leur point de départ avait été crypté. Mais on s’adresse à Ryô Saeba, et en faisant jouer ses relations, il identifia l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, puis surpris, il constata que le dernier venait du Japon. Kaori était ainsi rentrée… Qu’est ce que cela pouvait signifier ?  

Il était au bout de sa piste, il fallait rebondir. Il arpenta alors les rues pour y interroger ses indics. Beaucoup ne savaient rien à propos d’une tueuse à gage et de son complice, d’autres avaient vaguement entendu parler de cette nouvelle équipe en ville, mais sans plus….  

Les jours passèrent, cela faisait plus d’une semaine qu’il continuait sa quête. Il ne désespérait pas. A force de volonté et d’efforts, les choses se précisèrent, les indics motivés par l’argent avaient tout fait pour lui fournir des infos. Il apprit ainsi qu’ils étaient nouveaux dans le milieu, depuis un peu plus de deux ans. Leur territoire de chasse était l’Amérique, c’était pour cette raison qu‘ils étaient peu connus au Japon. Plusieurs de leurs contrats les avaient, à présent, menés ici…  

Les indications restaient vagues pourtant. Son réseau étant épuisé, il alla alors voir Mick. Celui-ci ne fut pas très surpris. Miki avait parlé à Kazue, elles étaient devenues très proches et cette dernière, l’avait bien sûr mis au courant : Ryô était à la recherche de Kaori.  

Mick, disposé à l’aider, lui donna les noms de ses indics sans même poser de questions, bien qu’il ne comprit pas comment ceux-ci pourraient l’aider.  

Nombreux de ces contacts furent également vains, enfin presque, car un savait quelque chose de troublant.  

-Tu as le fric ?  

-J’attends de connaître l’info d’abord !  

-Tu rigoles, pour que tu me roules…  

Ryô était à bout de nerf, ce mec lui avait fait traverser la moitié de la ville, pour ensuite lui faire perdre son temps.  

Ryô n’avait plus un sou, ses excursions dans les bars et les sommes qu’il avait dû payer pour les infos l’avaient mis sur la paille. Mais si ce mec savait quelque chose, il lui ferait cracher le morceau.  

-Dis moi ce que tu sais ou je te tue dans l’instant.  

Ryô, d’un geste violent l’avait littéralement plaqué contre le mur en pointant son arme sur son ventre.  

-Ok ok, me fais pas de mal !  

Les indics avaient la langue bien pendue mais n’étaient, pour la plupart, pas très courageux.  

-Que sais-tu d’eux ?  

-Rien, enfin presque rien.  

Ryô mis encore plus de force dans son mouvement.  

-Toi, tu veux mourir !  

C’était un Ryô méconnaissable, il était à bout. Ce minus savait peut être quelque chose pour lui permettre de retrouver Kaori et il jouait au plus malin.  

-Tu sais quoi au juste ?  

- Ils se réunissent souvent dans un bar, dans les quartiers sud !  

-Son nom !  

-Le Kamikaze.  

-et quoi d’autre ?  

-Je sais juste le nom de code de la fille…  

-…  

-C’est un truc étrange, un surnom d’étudiante…. C’est Sugar boy.  

Ces deux mots firent écho dans l’esprit de Ryô, il n’aurait pas pu avoir meilleure preuve. C’était donc elle !  

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