Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

» Ecrire une review

 

Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Pourquoi dois-je utiliser le lien à partir de mon compte pour envoyer ma demande?

 

Je fais les validations à la main et comme il y en a beaucoup, je préfère que cela ne me prenne pas trop de temps. Pour cela, je concentre les demandes sur la même boîte email et je ne vais pas chercher votre ID à chaque fois. Si vous n'utilisez pas ce lien pour m'envoyer votre demande, elle ne sera pas traitée. Vous devez aussi utiliser l'email que vous avez donné dans votre profil. Ca me donne un mo ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 3 :: Chapitre 3

Publiée: 23-01-21 - Mise à jour: 23-01-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 3  

 

Se rattrapant à la rambarde de l’escalier du métro, Kaori grommela pour la énième fois en une demi-heure, la cheville sensible. Elle venait à nouveau de se tordre le pied avec ses maudits escarpins qu’Eriko lui avait achetés samedi.  

 

- Pourquoi je ne pourrais pas mettre des baskets avec un tailleur ? Ca serait plus sympa. Celui qui a inventé les chaussures à talons devait avoir une dent contre la gente féminine, ce n’est pas possible autrement., maugréa-t-elle, avançant vers la Midtown Tower.  

 

Suivant les instructions notées dans le dossier que lui avait remis Asami le vendredi précédent, elle nota son nom sur le registre obtenant un badge provisoire avant de monter au service du personnel. On lui remit alors un badge permanent et lui fit remplir quelques papiers.  

 

- Espèces ou virement ?, finit par lui demander l’employée.  

- De quoi ?, s’étonna-t-elle.  

- Le paiement de vos indemnités de stage, vous le voulez en espèces ou par virement ?, répéta-t-elle.  

- Le paiement de… il doit y avoir une erreur, non ?, balbutia-t-elle.  

- Non, c’est la politique de l’entreprise. Les stagiaires ont droit à une rémunération. Elle n’équivaut pas à un salaire mais elle permet de couvrir les frais de transport et de repas. C’est le chef de service qui définit le montant., lui répondit la dame.  

- V… virement…, souffla Kaori, transmettant ses coordonnées bancaires.  

 

Elle allait être payée. Elle n’avait même pas posé la question. Son stage prévu ne devait pas être rémunéré et elle s’attendait au même traitement ici. Savoir qu’elle couvrirait ses frais pour venir au travail la soulagea. Elle ne ferait pas supporter cela en plus à Hide. Le dossier rempli, elle monta au cinquante-quatrième étage et rejoignit Asami.  

 

- Bonjour, désolée d’être en retard mais je devais passer au service du personnel., s’excusa-t-elle.  

- Tout va bien, Kaori. On est habitués au fonctionnement. Va poser tes affaires et viens t’asseoir à mes côtés., lui demanda l’assistante de Ryo.  

 

La jeune femme se dépêcha et revint, calepin et crayon en main, prenant le siège qu’elle lui indiqua.  

 

- Pour commencer, un peu de formalités. Tu vas être mise au courant d’un certain nombre de données sensibles pour la vie de l’entreprise. Tu es donc soumise à un devoir de confidentialité qui est résumé dans ce document que tu dois signer après l’avoir lu. La société a également un règlement intérieur que tu dois respecter. Je vais te demander d’en prendre connaissance et de signer ce document. Il y aura aussi ce document pour attester du matériel qu’on t’aura remis, c’est à dire ton ordinateur et ton oreillette qui sont là., lui apprit Asami, tapotant une sacoche noire.  

- Prends connaissance de tout cela tranquillement et rends-moi les documents signés si tout est clair pour toi., lui demanda-t-elle.  

 

Kaori regarda les papiers, un peu déboussolée. Elle s’était attendue à arriver, se poser et commencer à travailler, pas à devoir remplir tout un tas de documents juridiques. Malgré tout, elle s’y attela consciencieusement et finit par signer les trois documents avant de les remettre à Asami.  

 

- La photocopieuse est là-bas. Fais-toi une copie de ce que tu viens de signer et garde-les. Le code, c’est 2603., lui indiqua-t-elle.  

- C’est le seul que Ryo retient. Après, s’il ne retient même pas sa date d’anniversaire, ça devient critique., musa Asami.  

- C’est ton ordinateur avec ton mot de passe provisoire. Tu devras le changer à la première connexion., l’informa-t-elle après qu’elle fut revenue.  

- Tu dois mettre un mot de passe avec au moins huit caractères comprenant au moins une majuscule, un ou plusieurs chiffres et un caractère spécial., lui indiqua-t-elle.  

- Ce mot de passe, tu le gardes précieusement et tu ne le communiques à personne.  

- D’accord., souffla Kaori, le notant dans un coin au crayon de bois le temps de le mémoriser.  

- Ca fait beaucoup de choses au début, n’est-ce pas ?, plaisanta Asami.  

- Oui mais c’est nécessaire., admit Kaori.  

- Viens, je vais te faire visiter., fit Asami, enfilant l’oreillette.  

 

Le bureau faisait face à l’ascenseur et était agréablement éclairé par la fenêtre juste derrière qui laissait une vue dégagée de Tokyo.  

 

- Un deuxième bureau va être installé pour toi dans la matinée. Quand on aura fini, tu iras dans la salle à archives le temps que ce soit fait. Alors, ici, c’est le bureau de Ryo. Il arrive en général vers neuf heures du matin. Avant d’arriver, il a déjà appelé les filiales américaines ou sud-américaines pour un rapport complet. Il appelle l’Europe plutôt en début d’après-midi. Je lui prépare un récap de la journée à venir avec son planning, les réunions physiques ou téléphoniques prévues, les rapports ou notes relatifs que j’ai faits, que l’on m’a transmis ou précédents. S’il y a des choses particulières dans l’actualité qui peuvent nous influencer, il a le droit à son topo., lui expliqua-t-elle.  

- Là, c’est sa salle de bains privative., lui indiqua-t-elle, poussant une porte subtilement cachée.  

- Une salle de bains privative ?, s’étonna Kaori.  

- Oui, ça lui sert quand il revient de voyage tard dans la nuit et qu’il ne prend même pas le temps de rentrer chez lui avant de venir, quand il doit assurer une invitation au soir, ou encore les fois où il dort ici., fit-elle avec une mine réprobatrice.  

- Il dort ici ?  

- Pas souvent mais ça lui arrive., soupira Asami.  

- Et à chaque fois, je me fais disputer comme un gamin., pipa Ryo malicieusement derrière elles.  

 

Elles sortirent de la pièce et le rejoignirent.  

 

- Bonjour Ryo.  

- Bonjour Mon… Ryo., souffla Kaori, gênée.  

- Bonjour Mesdames., les salua-t-il, posant sa sacoche sur le bureau.  

- Tu fais faire le tour des lieux à Kaori ?, demanda-t-il à Asami.  

- Oui. On a fait les formalités et, maintenant, je la jette dans le bain., répondit-elle, malicieuse.  

 

Le téléphone sonna et elle s’écarta pour prendre l’appel, les laissant seuls. Un court instant de silence s’installa avant que Ryo ne se tourne vers sa stagiaire.  

 

- Tu as des questions sur les papiers que tu as signés, Kaori ?, l’interrogea-t-il.  

- Non, tout est clair. Je voulais vous remercier. Je ne savais pas que le stage serait rémunéré., fit-elle, reconnaissante.  

- Tu n’as pas peur de toucher de l’argent du vilain capitaliste que je suis ?, la taquina-t-il.  

 

Se souvenant de son comportement trois jours auparavant, elle sentit ses joues se teinter légèrement.  

 

- Je prendrai ce qu’il faut pour couvrir mes frais et verserai le reste à une association caritative. J’aurai la conscience tranquille ainsi., répliqua-t-elle, le regard pétillant.  

- Je n’en doute pas., répondit-il, amusé  

- Dernière chose, tutoie-moi quand nous sommes entre nous., lui demanda-t-il.  

- Je… Je vais essayer., balbutia-t-elle, soulagée de voir Asami revenir.  

 

Il n’avait eu aucun geste ni parole déplacés envers elle mais, malgré tout, elle se sentait nerveuse en sa présence.  

 

- Petite réunion du lundi matin à neuf heures trente avec les chefs de département. Nous allons préparer la salle de ce pas., annonça Asami à Ryo, faisant signe à Kaori de la suivre.  

 

Elle se tourna et accrocha son talon sur un siège, se rattrapant de justesse audit siège qui racla bruyamment le sol.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta Ryo, surpris.  

- Je… oui…, souffla-t-elle, rougissant tant elle se sentait lamentable.  

- Je ne suis pas habituée aux talons., avoua-t-elle.  

- Je me disais aussi que tu avais grandi depuis vendredi., la taquina-t-il.  

 

Elle ne répondit pas et sortit le plus dignement possible sous le regard appréciateur du dirigeant qui ne put s’empêcher d’admirer les jambes découvertes, croisant au final le regard sévère de son assistante.  

 

- Autre chose, Asami ?, lui demanda-t-il d’un air dégagé.  

- Non, je te préviendrai quand ils seront tous là., lui dit-elle.  

 

Il acquiesça et elle sortit. Il n’avait rien fait de mal après tout. Regarder n’était pas toucher. Il ne faisait qu’apprécier un spectacle agréable comme avec n’importe quelle femme sauf qu’elle n’était pas n’importe quelle femme… C’était juste une gamine qui ferait un passage éclair dans sa vie, une gamine même pas majeure et il ne risquerait certainement pas un détournement de mineure.  

 

- Avant chaque réunion, je passe dans la salle. Tu prévois des verres et carafes d’eau. Pour les réunions plus longues, café, sachets de thé et eau chaude. Tu vérifies qu’il y a des stylos et bloc-notes à disposition juste au cas où, que tous les appareils fonctionnent, que les tables et chaises ne sont pas bancales parce qu’il n’y a rien de plus énervant qu’un battement régulier pendant une réunion. Tu aères la pièce pendant que tu fais les vérifications et après chaque réunion. S’il y a des documents à remettre, tu les disposes devant chaque siège. Allez, au travail., lui indiqua Asami, lui remettant la pile de documents sous chemises qu’elle avait attrapée lorsqu’elles étaient passées dans le hall.  

 

Elles préparèrent la salle en silence, seules les consignes étant données, puis elle lui montra comment fonctionnaient les appareils. Satisfaite, elle les guida vers la salle des archives située juste à côté de son bureau et lui expliqua l’organisation rapidement.  

 

- Le service technique n’est pas encore passé pour le bureau ?, demanda Ryo, venu récupérer le dossier de la réunion.  

- Non. Ils viennent dans la matinée., lui répondit son assistante.  

 

Il partit sans rien dire malgré le froncement de sourcils qui trahissait son mécontentement. Peu après, les premiers participants à la réunion arrivèrent et furent guidés vers la salle. Restant un peu en retrait, Kaori regarda l’assistante de Ryo faire, bloquant l’accès au bureau du chef quand l’un d’eux fit mine de s’y rendre.  

 

- Sauf contre-ordre de Ryo ou moi, tu ne laisses personne le déranger avant une réunion., lui indiqua-t-elle avec un clin d’oeil.  

- Il y en aura toujours qui tenteront leur chance et, à part la femme de ménage, le service technique ou nous deux, personne ne rentre dans son bureau quand il n’y est pas. S’il y a deux règles que tu dois retenir avant tout, ce sont celles-là., lui apprit-elle.  

- Tout le monde est arrivé maintenant. Tu peux aller prévenir Ryo, s’il te plaît ?, lui demanda Asami.  

- Tu frappes et tu entres., lui dit-elle, la voyant hésiter devant la porte.  

 

Kaori la remercia d’un signe de tête et fit comme indiqué. Le voyant en pleine communication, elle attendit silencieusement, d’autant plus qu’il lui tournait le dos et qu’il avait l’air contrarié.  

 

- Une demi-heure. Ca n’aurait même pas dû être si long., entendit-elle avant qu’il ne coupe la conversation et se tourne vers elle, posant son regard sombre sur elle.  

- Tout le monde est là. C’est… C’est Asami qui m’a demandé de vous prévenir., balbutia-t-elle.  

- Te prévenir., la corrigea-t-il, se reprenant.  

- Pardon ?, répliqua-t-elle, surprise.  

- Tu dois me tutoyer, rappelle-toi., lui fit-il remarquer, prenant sa veste et l’enfilant.  

 

Il attrapa le dossier préparé et se dirigea vers elle, bataillant pour remettre ses boutons avec l’épais dossier en main. Kaori tendit la main pour le lui prendre et il le lui donna sans un mot, avec un sourire de remerciement.  

 

- Tout est prêt ?  

- Oui. Asami a préparé la salle., lui répondit-elle.  

- On a préparé la salle., la corrigea-t-elle alors qu’ils traversaient le hall.  

- Kaori m’accompagne., lui indiqua-t-il à leur grande surprise.  

- Je vais en profiter pour rappeler la technique pour son bureau. Ils traînent aujourd’hui., plaisanta Asami.  

- Ce n’est pas la peine. Je l’ai fait. Ils ont une demi-heure pour faire le nécessaire., lui répondit-il sérieusement.  

 

Son assistante le regarda partir, éberluée. C’était bien la première fois qu’il prenait le temps d’appeler le service technique parce qu’ils n’étaient pas assez rapides. Elle ne s’était pas attendue non plus à ce qu’il emmène Kaori en réunion et se demandait bien ce qu’il comptait faire. Après tout, ça ne faisait que deux ans qu’il était à son poste et c’était la première stagiaire qu’il prenait. Il devait prendre son rôle à cœur et elle ne le lui reprocherait pas.  

 

Kaori pénétra dans la salle de réunion, intimidée. Elle observa la dizaine de personnes assises autour de la table, le silence se faisant alors qu’ils entraient dans la pièce. Elle n’avait pas eu le temps de voir avec Asami ce qu’on attendait d’elle dans cette situation. Devait-elle prendre des notes, servir des boissons, faire défiler des slides ? Se laissant guider par la main posée dans le bas de son dos, elle avança jusqu’en tête de table et s’immobilisa, mal à l’aise face à tous ces regards scrutateurs, quand Ryo le fit.  

 

- Bonjour messieurs, madame., les salua-t-il, obtenant un bonjour général.  

- Avant de commencer la réunion, je tenais à vous présenter Kaori qui nous rejoint pour un stage de six mois au poste d’assistante de direction. Comme vous serez en contact avec elle, sachez qu’elle a les mêmes prérogatives qu’Asami, y compris celui de vous envoyer paître., leur dit-il avec un sourire aux lèvres.  

 

L’assistance laissa échapper un léger rire sachant que, même dit sur le ton de la boutade, c’était loin d’être une plaisanterie. Kaori, même moins habituée, le comprit également et sentit l’anxiété grimper d’un cran. Il attendait d’elle un comportement des plus professionnels comme si elle était vraiment embauchée. Elle était loin d’avoir décroché un stage photocopie et en prenait petit à petit conscience. Hide avait peut-être raison pour en finir. Peut-être que l’expérience lui serait profitable, plus que profitable même…  

 

- Bien, nous allons commencer la réunion., dit-il, contournant la table et allant chercher un bloc-note et un stylo.  

 

Ne sachant quoi faire, Kaori se dirigea vers la sortie mais elle fut stoppée par Ryo qui posa la main sur son ventre pour l’empêcher d’aller plus loin. Surprise, elle piqua un fard, n’osant lever le regard vers lui avant d’avoir maîtrisé sa gêne.  

 

- Tu n’es pas là que pour apprendre un poste mais aussi pour comprendre le fonctionnement d’une entreprise. Alors assieds-toi, ouvre toutes grandes tes oreilles, tes yeux aussi, et apprends. Tu notes tes questions et on en reparle après., lui dit-il, la prenant par l’épaule pour l’asseoir juste à ses côtés.  

- Ryo, il y a des sujets…, lança l’un des hommes.  

- Confidentiels, je sais. Kaori a signé tous les documents nécessaires et en a compris l’implication., le coupa-t-il posément.  

 

Il jeta un regard vers sa stagiaire qui acquiesça. Mot pour mot, il y avait beaucoup de charabia juridique mais elle avait compris l’essentiel : tout ce qu’elle verrait et entendrait, elle devait le garder pour elle. La réunion démarra lentement, des regards gênés se tournant régulièrement vers la nouvelle venue, puis, au fil de l’eau, ils l’oublièrent et elle prit un rythme plus soutenu.  

 

Bien qu’attentive, Kaori se perdit rapidement dans le flot d’informations de toutes sortes, entre les noms des filiales, les chiffres qui s’échangeaient, les questions plus techniques, les localisations, les décisions pratiques, celles en suspens, les abréviations qui volaient, les rôles de chacun… Malgré tout, elle essayait de s’accrocher et de suivre, notant au fil de l’eau les choses sur lesquelles elle devrait travailler pour être opérationnelle rapidement… parce qu’elle en avait vraiment envie. Son intérêt était piqué au vif et elle voulait vraiment donner le meilleur d’elle-même même si elle ne venait de passer que quelques heures dans l’entreprise. C’était non seulement la façon dont Hide l’avait élevée mais aussi une envie personnelle.  

 

La réunion se termina à midi passé. Tous se levèrent et la plupart prirent congé rapidement, regagnant leurs bureaux.  

 

- On déjeune ensemble, Ryo ? Il y a deux ou trois choses dont j’aimerais t’enquérir., lui demanda celui qui avait émis des doutes sur la présence de Kaori en début de réunion.  

- Ca aurait été avec plaisir mais j’ai une autre réunion dans moins d’une heure., éluda le dirigeant.  

- Je peux peut-être me permettre d’inviter ton assistante alors ? Nous pourrions ainsi faire connaissance., proposa-t-il, se tournant vers elle, charmeur.  

- Malheureusement, Choei, Kaori et moi avons des choses à voir., lui répondit-il fermement, l’incitant à se lever.  

 

Kaori ferma son bloc-note et ramassa le stylo, le suivant en dehors de la salle de réunion.  

 

- Tu as déjà déjeuné, Asami ?, l’interrogea-t-il en passant.  

- Non.  

- Commande pour trois et rejoins-nous. La technique est passée, c’est bien., fit-il constatant l’arrivée d’un nouveau bureau.  

 

Sans lui demander son avis, il emmena Kaori dans son bureau et l’invita à s’asseoir sur les fauteuils. L’abandonnant une minute, il revint avec un verre d’eau et un cachet qu’il lui tendit.  

 

- Je pense que tu dois avoir un début de mal de crâne, non ?, lui dit-il.  

 

Il l’avait vue se masser les tempes à plusieurs reprises sur la fin de la réunion. Au même moment, Asami frappa et rentra dans la pièce.  

 

- Oui merci., accepta-t-elle avec soulagement.  

- Tu me voles ma stagiaire ?, plaisanta son assistante.  

- Officiellement, je suis son maître de stage., répliqua-t-il, le regard pétillant.  

- Plus qu’un poste, c’est de la vie en entreprise dont elle doit s’imprégner, non ? C’est vrai que c’était imprévu mais j’ai pensé que c’était une bonne idée de la faire participer à la réunion., se justifia-t-il.  

- C’est vrai., admit-elle.  

- Alors, Kaori ? Qu’en as-tu pensé ?, lui demanda-t-il.  

 

La jeune femme le regarda et baissa les yeux, un peu gênée de devoir admettre qu’elle avait été rapidement perdue. Elle prit sur elle et releva les yeux malgré tout parce que ce n’était pas son genre de ne pas affronter la vérité… bon peut-être un peu quand il s’agissait de lui mais, là, c’était professionnel alors…  

 

- Que j’ai beaucoup de choses à apprendre et que faire une réunion sans connaître le sujet et sans l’avoir préparée avant, ça ne sert à rien., admit-elle.  

- J’ai rapidement décroché pour être honnête. J’ai essayé de me raccrocher mais je n’y suis pas arrivée.  

- Que suggères-tu pour que ça n’arrive plus ?, lui demanda-t-il posément.  

- De prendre connaissance de l’ordre du jour et de pouvoir me renseigner dessus la prochaine fois. Ce serait déjà un premier point. Mais surtout si je veux pouvoir assurer dans mon poste et pas uniquement pour pouvoir suivre une réunion, il me faut connaître l’entreprise sur le bout des doigts, les filiales et leur localisation, les personnes, la façon dont les relations se font entre chacun, l’esprit global. J’ai lu le document de présentation dans le dossier que vous m’avez donné vendredi soir mais ça n’est pas suffisant., leur expliqua-t-elle.  

- Que veux-tu ?, l’interrogea-t-il.  

 

Un peu surprise qu’il ne lui rit pas au nez, elle le regarda puis Asami qui lui souriait, apparemment satisfaite, la rassurant.  

 

- Un organigramme de la société localisée ici avec les personnes que je rencontrerai fréquemment. Un autre du groupe avec ses filiales et a minima les personnes qui les dirigent plus ou moins directement. Je ne sais pas si vous avez un document relatant l’historique de la société mais comprendre comment elle s’est formée puis agrandie, ça devrait m’aider à en comprendre la philosophie. Pour ce qui est des relations globales, la façon dont les décisions sont prises, je suppose que ce sera surtout sur le terrain que je le comprendrai., s’avança-t-elle.  

 

Le silence se fit un moment et, plus il durait, plus la jeune femme se rembrunit, se disant qu’elle n’avait pas fait preuve de clairvoyance mais juste étal de son ignorance.  

 

- Tu n’apprendras pas sur le terrain., finit par dire Ryo.  

 

Que dire de l’impression qu’il avait de Kaori ? Il était surpris, bluffé peut-être même. Il ne s’était pas attendu à la voir s’impliquer autant. Il lui avait offert un stage pour rendre service à son frère avant tout. L’entrevue de vendredi l’avait déjà surpris agréablement mais, vue sa volonté de travailler dans des petites structures ou des associations, il s’était dit qu’elle ferait le job pour avoir son diplôme sans plus. Elle venait de lui montrer que son implication allait au-delà et il appréciait. Il avait bien fait de suivre son intuition matinale.  

 

- Je pensais…, soupira Kaori, défaite.  

- Je veux dire, tu expérimenteras concrètement des choses mais je vais t’expliquer notre façon de fonctionner., lui offrit-il.  

- Mais Ryo, tu es débordé., pipa Asami, ravie de le voir s’impliquer avec sa stagiaire mais aussi un peu inquiète.  

 

Il avait déjà pris plus que la mesure de son poste depuis qu’il avait pris les rênes de la société. Elle ne comptait plus ses heures rien que lorsqu’il était à Tokyo mais c’était sans compter tous les déplacements qu’il cumulait.  

 

- Je prendrai le temps., lui opposa-t-il.  

- Je ne veux pas être une charge supplémentaire sur votre…, commença-t-elle, recevant un regard d’avertissement.  

- Sur ton emploi du temps., se corrigea-t-elle.  

- Tu m’accordes tes pauses déjeuner et éventuellement le soir ? Tu seras mon cinq à sept studieux., plaisanta-t-il, lui adressant un clin d’oeil.  

 

Il vit un léger fard teinter ses joues au terme généralement utilisé pour des rendez-vous extra-conjugaux mais elle acquiesça, confirmant son impression.  

 

- On calera tout cela en fin de journée si tu as le temps., lui proposa-t-il.  

- Je le prendrai., affirma-t-elle.  

- Très bien. Asami, tu sortiras les organigrammes que tu as et, si Kaori a besoin d’autres documents, tu lui fournis. Pour ce qui est de l’historique de la société, je ne sais pas ce qu’on a en revanche., admit-il, adressant un regard à son assistante.  

- Pas grand-chose en fait. On avait ébauché quelque chose du temps de ton père mais Shin m’a demandé de ne pas passer de temps à cela., lui avoua-t-elle.  

 

Ryo se leva et alla à la fenêtre alors qu’au même moment, quelqu’un frappait à la porte. Asami se leva et alla ouvrir, réceptionnant leur déjeuner, et revint tout installer sur la table basse. Le dirigeant observa Tokyo un long moment. Tellement de choses avaient été remises en cause…  

 

- Asami, je voudrais que tu confies des dossiers à Kaori qu’elle aura entièrement en charge dès que tu l’en jugeras apte. Kaori, dès maintenant, je voudrais que tu reprennes ce qui avait été retracé par Asami sur l’histoire de la société. Ca te permettra de prendre connaissance de l’évolution de la société en même temps. Je te laisse faire tes recherches en dedans ou dehors de la société. Ce n’est bien entendu pas ton objectif prioritaire mais j’apprécierai si tu pouvais l’avoir fini avant la fin de ton stage., lui demanda-t-il.  

 

Elle le regarda un moment, fière et anxieuse de ces missions qu’il lui confiait.  

 

- Liste tes questions au fil de l’eau. Il n’y a pas de question stupide alors n’hésite sur aucune. On les balayera à chacune de nos rencontres., lui dit-il, reprenant place face à elle et se mettant à piocher dans les plats.  

- D’accord, merci., souffla-t-elle, les suivant pour le repas.  

 

Le déjeuner se passa dans le calme. Ils évoquaient les deux autres réunions de la journée et les échéances de la semaine. L’heure de la réunion suivante arrivant, ils remballèrent et les deux femmes regagnèrent leurs bureaux.  

 

- Tiens, va lui apporter cela. Avant la réunion, ça ne lui fera pas de mal. Et si un jour, tu dois le faire toi-même, c’est noir sans sucre. Oui, imbuvable pour moi aussi., approuva Asami, en voyant la grimace de sa jeune collègue qui prit la tasse de café qu’elle lui tendait.  

- J’irai préparer la salle juste après si tu veux. Tu n’auras qu’à contrôler., lui proposa Kaori.  

- Tu prends ton job à bras le corps, dis donc., la taquina Asami.  

- On m’a appris à donner le meilleur de moi-même… et le stage me plaît., admit la jeune femme.  

- Je vais peut-être enfin pouvoir prendre ma retraite…, plaisanta l’assistante de Ryo.  

- Oh non non… Je veux travailler en association après. Les grosses boîtes, c’est pas mon truc., se défendit la rouquine.  

- Je vais lui apporter cela avant que ce soit froid., s’éclipsa-t-elle, frappant et entrant dans le bureau de Ryo.  

- Quelque chose me dit que ça pourrait changer…, murmura Asami qui n’avait pas été dupe des regards que ces deux-là portaient l’un sur l’autre à leur insu.  

 

Elle voulait bien croire en revanche qu’il y avait pour le moment beaucoup d’inconscient. Elle connaissait en revanche très bien son chef et il n’était pas tout à fait comme d’habitude.  

 

- Asami m’a confié cela pour toi., lui dit-elle alors qu’il était penché sur le dossier préparé pour la réunion suivante.  

- Merci. Tu es contente de ton stage jusque là ?, lui demanda-t-il.  

- Ca ne fait que cinq heures… mais j’avoue que ce n’est pas ce à quoi je m’attendais., répondit-elle posément.  

- En bien ou en mal ?, l’interrogea-t-il, se laissant aller contre le dossier de son siège.  

- En bien… sur beaucoup de sujets., admit-elle, un léger sourire aux lèvres.  

- Je te laisse. Je dois aller préparer la salle de réunion., l’informa-t-elle, se retirant.  

- Aïe… Saleté de talons hauts…, grommela-t-elle alors qu’elle venait de se tordre la cheville une nouvelle fois.  

 

Elle entendit un léger ricanement derrière elle et se retourna, un peu vexée.  

 

- Mon malheur fait au moins rire quelqu’un., répliqua-t-elle, finissant par en rire.  

- Je croyais que le don était livré à la naissance pour chaque femme., la taquina-t-il.  

- Chaque règle a son exception. Dommage pour moi., se lamenta-t-elle faussement, s’en allant.  

 

L’après-midi fila à toute allure et la dernière réunion se termina enfin. De leurs bureaux, les deux femmes entendirent le ton monter, jetant un rapide coup d’oeil avant de se reconcentrer sur leurs tâches en cours. Lorsque tous les participants furent sortis de la salle, Kaori s’y rendit pour l’aérer et débarrasser. Surprise, elle trouva Ryo appuyé sur la table contemplant le tableau qui s’affichait sur l’écran encore allumé.  

 

- Je vais juste ouvrir les fenêtres et je repasserai., pipa-t-elle, ne voulant pas déranger.  

- Fais ce que tu as à faire. Ne t’occupe pas de moi., murmura-t-il.  

 

Hésitant un court instant, elle alla jusqu’aux fenêtres et les ouvrit. Elle remarqua alors que les couleurs rouges orangées que prenait le ciel en cette fin de journée et apprécia l’air frais qui rentra, caressant son visage. Elle fit ensuite le tour de la table pour ramasser les verres utilisés, veillant à ne pas passer devant lui. Elle ne pouvait s’empêcher de lui jeter des coups d’oeil, se demandant à quoi il pensait. Elle fit un aller-retour pour remettre des verres propres après avoir enlevé les sales, vider le fond de la carafe d’eau, vérifier que tout ce qui pouvait l’être était prêt pour le lendemain. Au moment de sortir, elle hésita puis approcha de son patron.  

 

- La réunion s’est mal passée ?, s’enquit-elle doucement.  

 

Surpris, il se tourna vers elle. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas fait attention qu’elle était là, ce qui était un peu étrange pour lui. Il ne supportait en général pas d’être en présence d’une autre personne quand il réfléchissait.  

 

- Non, pas vraiment mais nous ne sommes pas tous d’accord sur une stratégie à adopter., répondit-il.  

- Enfin pour être précis, je ne suis pas d’accord avec la stratégie qui m’est proposée., corrigea-t-il.  

- Tant mieux, c’est toi le patron., plaisanta-t-elle.  

 

Il sourit à peine et le regard qu’elle vit lui fit un peu de peine.  

 

- Oui, c’est moi le patron. Un jeune patron qui doit encore faire ses preuves pour beaucoup qui ont connu l’ancien…, répondit-il, un peu amer.  

- Ca fait combien de temps que tu as repris les rênes ?, l’interrogea-t-elle.  

- Deux ans. Celui avant moi a été là vingt-quatre ans… J’ai encore besoin de temps pour asseoir ma légitimité., lui confia-t-il.  

- Celui avant toi, c’était ton père ou non ? Parce que vendredi, tu m’as dit qu’il t’avait obligé à afficher ton diplôme mais tout à l’heure Asami…, commença-t-elle, s’arrêtant en captant son regard troublé.  

- Pardon, je ne voulais pas être indiscrète., s’excusa-t-elle.  

 

Elle fit demi-tour et se dirigea vers la sortie, s’immobilisant juste avant de sortir.  

 

- J’ai été adoptée et j’ai perdu mon père adoptif très jeune. Hide est ma seule famille., lui apprit-elle à voix basse, juste avant de sortir.  

 

Il resta encore dans la pièce un moment avant d’éteindre l’écran puis les lumières et de sortir, fermant la porte derrière lui.  

 

- Kaori est partie ?, demanda-t-il à Asami qui rangeait son bureau.  

- Non, elle fait la vaisselle. Quelque chose à voir pour demain ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non, on doit fixer des créneaux pour que je la forme. Tu lui demanderas de passer, s’il te plaît., lui rappela-t-il, se retirant dans son bureau.  

 

Lorsqu’elle frappa et entra, il lui fit signe d’approcher avec un léger sourire. Cela rassura la jeune femme qui s’était demandée si elle n’était pas allée trop loin avec sa dernière confidence. Elle n’avait pas réfléchi. Elle avait juste senti quelque chose, comme une connexion entre eux, comme deux personnes égarées sur un même chemin, et les mots étaient sortis.  

 

- On doit fixer des créneaux., lui dit-elle, approchant avec son ordinateur en main.  

- Viens, on va regarder ensemble., lui proposa-t-il, lui faisant un peu de place à ses côtés.  

 

Elle contourna le bureau et posa l’appareil, la page agenda déjà ouverte. Ils passèrent une dizaine de minutes à caler les premiers rendez-vous.  

 

- On a déjà les deux semaines à venir. On verra pour la suite parce que je sais que j’aurai de nouveaux déplacements., lui apprit-il.  

- Mais Hide… Enfin, je veux dire, il a dit que tu n’étais rentré que depuis une semaine après une longue absence. Tu dois déjà repartir ?, s’étonna-t-elle.  

- Je vais te manquer ?, la taquina-t-il, s’en voulant de suite alors qu’il la voyait rougir.  

- Non !… Je veux dire… Enfin… Tu es peut-être le moins pire des patrons de multinationales sur lequel je pouvais tomber., pipa-t-elle, gênée.  

 

Il éclata de rire sous le compliment un peu acide mais malgré tout sincère qu’elle venait de lui faire.  

 

- Merci, j’apprécie., répliqua-t-il avec un grand sourire.  

- De rien, c’est cadeau., fit-elle, soulagée.  

 

Ils s’observèrent un instant avant qu’elle ne détache son regard du sien, rabattant le clapet de l’ordinateur.  

 

- Je vais te laisser., murmura-t-elle.  

- Je vais t’imiter., lui dit-il.  

- Bonne soirée., se souhaitèrent-ils avant qu’elle sorte du bureau.  

 

Finalement, alors qu’elle entrait dans l’ascenseur quelques minutes plus tard, Kaori vit Ryo sortir de son bureau et retint la porte.  

 

- Je ne pensais pas te croiser encore ici., fit-il remarquer.  

- Le temps de fermer les fenêtres de la salle de réunion et réussir à faire tenir tout ça ensemble., dit-elle, amusée, montrant le paquet de documents sous son bras.  

- Prends une sacoche demain. Ca sera toujours utile., lui conseilla-t-il, appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée puis du parking.  

- J’irai faire mes emplettes ce week-end. Si ma meilleure amie apprend que je mets un sac à dos sur le tailleur qu’elle a créé, je vais me faire tuer., plaisanta-t-elle, le regard pétillant en pensant à Eriko.  

- Ca serait dommage., lâcha-t-il, amusé.  

 

Le silence s’installa quelques instants, le temps qu’il se rappelle la confidence qu’elle lui avait faite, la question qu’elle lui avait posée et lui jette un dernier coup d’oeil.  

 

- J’ai perdu mes parents à l’âge de trois ans. J’ai été placé sous la tutelle de l’associé de mon père, associé qui a pris la tête de la boîte jusqu’à il y a deux ans., murmura-t-il, fixant le regard sur un point dans le vide droit devant lui.  

 

Il n’eut aucune réponse mais sentit une main prendre la sienne et la serrer doucement. Arrivés au rez-de-chaussée, leurs mains se lâchèrent et Kaori sortit de la cabine et se retourna pour le regarder.  

 

- A demain, Ryo. Bonne nuit., lui souhaita-t-elle avant de se retourner et partir.  

- A demain, Kaori., murmura-t-il.  

 

Il ne put la quitter des yeux et ce furent les portes qui l’occultèrent à sa vue en se refermant. Sentant le froid contre la paume qu’elle avait tenue un peu plus tôt, il la regarda et la referma comme pour garder cette sensation plus longtemps avant de se traiter d’idiot alors qu’il retrouvait son chauffeur garde du corps à la sortie de la cabine qui le ramena chez lui. Il aurait bientôt trente ans. Il n’avait pas de temps à perdre avec des émotions d’adolescent…  

 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de