Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 6 :: Chapitre 6

Publiée: 26-01-21 - Mise à jour: 26-01-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 6  

 

Sortant de la voiture, Ryo leva les yeux vers l’immeuble face à lui. Ca faisait longtemps qu’il n’était plus venu. La dernière fois, c’était il y a deux ou trois ans lorsqu’Hide, se retrouvant seul alors que sa sœur était partie en voyage scolaire, l’avait invité à boire un verre. Ce soir-là, il ne ressentait pas l’impatience qui le tiraillait à ce moment-là et qui l’énervait autant que l’excitait. Il se souvenait que Kaori lui avait dit qu’elle était occupée tout le week-end mais peut-être qu’à cette heure, elle n’était pas encore partie, peut-être qu’il pourrait la voir juste un instant. Attrapant la sacoche sur le siège de la voiture, il tenta de se reprendre.  

 

Il avait vingt-neuf ans et il se comportait comme un adolescent. Ils avaient dix ans de différence, il était l’ami de son frère, certainement un vieux à ses yeux et pourtant… Il était presque sûr qu’elle n’était pas indifférente. Il était presque sûr que, sans ce malentendu sur Maya, ils se seraient embrassés la veille. Maya… C’était peut-être aussi un peu pour cela qu’il était là ce matin alors qu’il aurait pu attendre lundi matin. Il avait besoin de lever l’ambiguïté.  

 

- On y va, Ryo ?, lui demanda son garde du corps.  

 

Il acquiesça et le précéda vers le hall de l’immeuble. Il prit l’ascenseur jusqu’au cinquième et se dirigea vers l’appartement de son ami. Il hésita un instant, se demandant si son excuse était crédible et se lança.  

 

- J’arrive., entendit-il crier.  

 

Elle était là… Il se sentit sourire bêtement et eut bien du mal à le réprimer pour ne pas donner le moindre soupçon à Hide. Il se racla la gorge, tentant de se cacher de son garde du corps qui attendait un peu plus loin et dont il pouvait apprécier une fois de plus la discrétion.  

 

- Hide, tu as encore une fois oublié tes clefs ?, s’amusa Kaori, ouvrant la porte.  

 

Son sourire amusé se figea et elle se mit à rougir, posant inconsciemment la main sur le haut de la serviette qui ceignait son corps encore humide. Comme hypnotisé, Ryo déglutit tout en ne pouvant quitter des yeux les gouttes d’eau qui tombaient de la pointe de ses cheveux et dévalaient de son cou à la lisière de la serviette. L’esprit figé, il sentit le désir prendre possession de son corps.  

 

- Ryo… que… que fais-tu ici ?, bafouilla-t-elle, loin d’avoir froid sous la chaleur de son regard.  

- Je…  

 

Il se força à relever les yeux vers son visage et à maîtriser ses traits pour ne pas lui faire peur. Il n’était pas un sauvage. Il ne lui sauterait pas dessus comme un affamé même s’il avait faim, même s’il voulait s’enivrer d’elle.  

 

- Je t’ai rendu la mauvaise sacoche hier soir dans l’ascenseur., lui apprit-il, la voix rauque.  

- Je voulais te prendre… reprendre la mienne, je veux dire., bredouilla-t-il, honteux.  

 

Il la vit rougir de plus belle et se mordiller la lèvre nerveusement, ce qui accentua son malaise. Il n’était pas un sauvage, se répéta-t-il alors qu’il s’imaginait rentrer dans cet appartement, la saisir par la taille, poser ses lèvres sur les siennes doucement puis beaucoup moins, faire tomber sa serviette et… - non, il n’oserait pas… Si, il ne pouvait lutter contre les images - la jeter sur le canapé et lui faire l’amour là, juste là tellement il ne pouvait attendre d’aller plus loin.  

 

- Ecoute… Je… Assieds-toi sur le canapé… La sacoche est dans ma chambre. Je vais la chercher., fit-elle d’une voix hésitante trahissant sa nervosité.  

- Je peux venir avec toi si tu veux., lui proposa-t-il sans réfléchir.  

- C’était… juste… pour gagner du temps., se défendit-il quand elle le regarda ébahie et rougissant encore plus.  

 

Gagner du temps pour la déshabiller, le titilla sa conscience, ricanant de lui.  

 

- Je t’attends là. Sagement, bien sagement…, murmura-t-il, prenant place sur le canapé.  

 

Entendant la porte claquer, il se prit la tête entre les mains, se rendant compte à quel point il avait perdu les pédales en sa présence. Il était où le Ryo tout en maîtrise et indifférence. Même quand il désirait une femme, il ne perdait jamais le contrôle de la situation. Pourquoi avec elle tout partait de travers ? Parce qu’il était surpris par la violence des sentiments qui naissaient ? Parce qu’il savait qu’il fautait en leur laissant libre-cours ? Etait-ce l’interdit qui exaltait ses sens ?  

 

Kaori referma la porte derrière elle, se demandant comment elle pouvait encore contenir son cœur qui battait à cent à l’heure dans sa poitrine. Elle n’avait pas grande expérience avec les hommes mais elle était presque sûre d’avoir vu du désir dans le regard de Ryo. Elle en avait été exaltée et terrifiée à la fois. Elle avait adoré se sentir suffisamment désirable à ses yeux, comme si elle était une femme qu’il pouvait se permettre de regarder mais, en même temps, c’était son patron, son maître de stage, un homme plus habitué aux rencontres brèves, sans engagement et ça, elle l’avait suffisamment entendu depuis deux semaines. Elle ne passait pas son temps à traîner dans les couloirs mais c’était fou comme les commérages allaient bon train à tout moment de la journée. En plus, pour ne rien arranger, Ryo était le meilleur ami de son frère et elle ne savait pas comment Hide prendrait la chose s’ils entamaient une relation.  

 

Se rendant soudain compte que l’heure tournait, qu’il avait certainement mieux à faire que de patienter dans le salon et qu’elle devait partir rejoindre Eriko, Kaori sortit de sa contemplation et laissa tomber la serviette par terre, se dirigeant vers son lit où elle avait posé ses vêtements. Soudain, on frappa et Ryo entra sans prévenir, par habitude prise au bureau. Ils se figèrent l’un face à l’autre. Comme au ralenti, il attrapa la serviette à ses pieds et, se relevant, la détailla du regard avant d’approcher lentement.  

 

- Tu es mouillée., murmura-t-il d’une voix rauque.  

 

Il leva la serviette et essuya sa peau humide. Partant de son cou, il descendit le long de sa gorge avant de passer sur ses seins. Il prit le temps d’en faire le tour, appréciant leur taille et leur fermeté, voyant ses pointes roses qui semblaient appeler ses lèvres se dresser. Il continua, caressant son ventre avant d’enrouler la serviette autour de sa taille et d’aller la passer dans le bas de son dos puis sur l’arrondi de ses fesses. Dans un dernier sursaut de maîtrise, il la plaqua contre lui, la serviette enroulée autour d’elle comme dernier rempart. Ainsi, il ne pouvait atteindre son endroit secret.  

 

Incapable de bouger, Kaori reprenait sa respiration doucement alors qu’elle s’était sentie comme en apnée pendant ces quelques instants, minutes, elle n’aurait su dire. Elle se mit à rougir en sentant contre elle quelque chose de dur et ferma les yeux pour faire partir les images qui lui venaient à l’esprit.  

 

- Hide… Hide pourrait revenir d’une minute à l’autre., murmura-t-elle, prenant conscience du risque.  

- Tu devrais retourner dans le salon., lui conseilla-t-elle.  

- Je sais., répondit-il sans la lâcher pour autant.  

- Ryo…  

- J’ai envie de toi, Kaori. Comme un fou. Je ne fais pas ça d’habitude. Je ne m’introduis pas dans les chambres des femmes sans y être invité., lui dit-il.  

 

Malgré la situation, elle passa les bras autour de lui. Elle avait l’étrange sensation qu’il était perdu, peut-être submergé par quelque chose qu’il ne comprenait pas, comme elle l’était un peu d’ailleurs. Tout était si fort entre eux. C’était vraiment étrange.  

 

- Je sais, je te crois. Mais il y en a un autre qui sera fou s’il te trouve ici. Je ne veux pas que ça arrive. Je ne veux pas blesser Hide comme je ne veux pas…, commença-t-elle, s’arrêtant en se rendant compte de ce qu’elle allait dire et de ce que ça pouvait impliquer.  

- Pas quoi ?, lui demanda-t-il.  

- Que tu perdes ton meilleur ami., mentit-elle.  

 

Elle ne pouvait pas lui dire qu’elle refusait de le perdre lui. Elle ne se faisait pas trop d’illusions sur le fait que, si Hide les trouvait dans les bras l’un de l’autre, elle étant nue, il ne la laisserait probablement pas retourner à son stage lundi. Or, son stage était probablement la seule chance pour elle de continuer à le voir.  

 

- Et tu as Maya., pensa-t-elle soudain, le cœur lourd.  

- Justement, il faut que je te dise…, intervint-il.  

- Laisse-moi m’habiller, s’il te plaît., lui demanda-t-elle, s’écartant de lui.  

 

Elle fit deux pas en arrière, serrant tant bien que mal la serviette autour d’elle pour se cacher à sa vue. Ryo ne bougea pas. Il n’avait pas envie de rater la possibilité de tout lui expliquer parce qu’apparemment, Maya avait plus d’importance aux yeux de Kaori qu’en réalité.  

 

- Sors de ma chambre, Ryo., insista-t-elle.  

- Oui, pardon., s’excusa-t-il, faisant demi-tour.  

 

Il ferma la porte derrière lui et, à peine était-il de nouveau assis dans le canapé que la porte d’entrée s’ouvrit, laissant apparaître Hide avec deux sacs de courses en main.  

 

- Ryo, quelle bonne surprise ! Je ne t’attendais pas., l’accueillit l’inspecteur.  

- C’est une visite à l’improviste. En fait, on a inversé nos sacoches avec Kaori hier soir. Je m’en suis rendu compte ce matin quand j’ai voulu m’atteler à mes dossiers., expliqua le dirigeant.  

- Jamais une minute de répit. Tu devrais profiter de ton week-end de temps à autre., lui conseilla son ami.  

- C’est l’hôpital qui se fout de la charité, non ?, plaisanta Ryo, désignant un carton posé sur le bureau non loin.  

- Dis-moi que ce n’est pas du travail., le charria-t-il.  

- Il va profiter que je ne sois pas là pour étaler ses horreurs partout dans l’appartement. Tâche de ne rien oublier comme la dernière fois., lui demanda Kaori avec une grimace.  

 

Ryo l’admira. Même s’il avait plus qu’apprécié la précédente vision, celle-ci était tout aussi à son goût mais garda sa libido maîtrisée. En revanche, la culpabilité remonta en flèche parce qu’en jean, basket et pull, il ne pouvait plus oublier son jeune âge.  

 

- Tiens, ta sacoche., lui dit-elle, la lui tendant.  

- Merci., fit-il, détournant le regard et regardant son ami, espérant qu’il lui laisserait un moment seul avec Kaori.  

 

Apparemment, ce n’était pas prévu et il devait trouver autre chose, un moyen de lui expliquer qui était Maya.  

 

- Au fait, Hide, Maya te passe le bonjour !, lui apprit Ryo, même si ce n’était pas tout à fait vrai.  

 

Dans le flot de leur conversation de la veille, elle n’en avait pas eu le temps tant ils avaient eu de choses à rattraper.  

 

- Elle est de retour. Comment va-t-elle ?, l’interrogea Maki.  

- Elle est fiancée. Ils vont se marier dans quelques mois., l’informa Ryo.  

- C’est super ! Tu la féliciteras de ma part. Ca m’étonne néanmoins que Shin la laisse faire., fit remarquer son ami.  

- Elle ne lui a pas encore dit. De toute façon, ses projets n’ont aucune chance de voir le jour, encore moins maintenant., dit-il, jetant un regard vers Kaori.  

- Pourquoi encore moins maintenant ?, s’étonna Hide.  

- Elle est fiancée, pardi !, riposta Ryo, se morigénant intérieurement de sa bourde.  

- Ah oui, effectivement.  

- Donc Maya…, commença Kaori.  

 

Ryo se tourna vers elle, de dos à Hide, les cachant tous deux à sa vue. Il ne pouvait ainsi voir l’air soulagé de sa sœur ni le léger sourire de son ami, un sourire chaud et intime malgré tout.  

 

- Maya est la fille de mon tuteur. Ses projets consistaient à nous marier tous les deux. C’était la raison pour laquelle il ne m’a jamais adopté alors qu’il aurait pu. Ca aurait été une belle alliance pour lui mais nous, nous nous sentions plus frère et sœur qu’amis pouvant devenir amants., lui expliqua-t-il.  

- Avec le Hilton, j’ai cru…, balbutia-t-elle, baissant les yeux.  

- Elle y logeait pour la nuit car elle était tout juste rentrée. Elle voulait une nuit au calme., lui dit-il.  

- Je suis désolée., murmura-t-elle, le regardant de nouveau.  

 

Il vit dans ses yeux ses regrets pour ce moment raté entre eux la veille, son manque de confiance, avoir annulé le soir.  

 

- Ne le sois pas. On a le temps., chuchota-t-il.  

- Kaori, tu ne vas pas être en retard ?, lui demanda son frère.  

- Oh si, je suis méga à la bourre., nota-t-elle.  

- Je dois y aller aussi. Je peux te déposer si tu veux., lui proposa Ryo.  

- Enfin, si le cerbère est d’accord., dit-il, se tournant vers son ami avec un sourire ironique.  

- Le cerbère, le cerbère… Elle est libre quand même., grommela Hide, vexé.  

 

Riant, ils sortirent tous deux de l’appartement et, juste au moment où ils franchissaient les portes de l’immeuble, ils virent une Porsche rouge se garer devant eux.  

 

- Tu savais que Saeko venait ?, l’interrogea son maître de stage.  

- Non, du tout. Je comprends mieux les courses en urgence ce matin., répondit Kaori, lui jetant un regard en coin pour jauger sa réaction.  

- Jaloux ?, ne put-elle s’empêcher de lui demander, se souvenant très bien du manège de la semaine précédente.  

- Pourquoi le serai-je ?, rétorqua-t-il.  

- Parce qu’elle va passer du temps avec lui. Je sais… J’ai vu les regards la semaine dernière. On dirait que vous ne savez pas si vous parlez d’amour ou d’amitié., lui avoua-t-elle.  

- Je ne savais pas non plus jusqu’à il y a peu. Maintenant, je ne me pose plus la question., lui répondit-il, fixant Saeko qui arrivait vers eux.  

- Tu es venu chercher Kaori pour le travail ?, demanda l’inspectrice, lui adressant un sourire amusé.  

 

Ryo la regarda, le regard pétillant, et passa un bras autour de la taille de sa collaboratrice.  

 

- Ne dis rien à Hide, j’enlève sa petite sœur. Je lui demanderai une rançon astronomique., plaisanta-t-il.  

- C’est donc maintenant que je sors les menottes ?, lui lança-t-elle avec un petit sourire coquin.  

 

Il la contempla un moment, repensant à toutes ces années où, malgré le jeu, il avait pu penser qu’ils auraient pu former quelque chose de détonnant, le milliardaire et le lieutenant sexy, et se rendit compte qu’il n’y avait jamais vraiment cru et que, si c’était arrivé, ce se serait certainement mal fini tant ils étaient faits du même bois. Il baissa les yeux et regarda Kaori qu’il tenait toujours contre lui, la relâchant doucement. Il avait une autre voie à explorer désormais et, s’il voulait une vraie chance, il devait fermer certaines portes du passé.  

 

- Va dans la voiture, j’arrive., lui dit-il, la poussant légèrement.  

 

Kaori hésita, se demandant ce qui allait se passer, mais s’exécuta, guidée par le chauffeur de Ryo qui lui ouvrit la porte.  

 

- J’ai longtemps attendu que tu me le proposes, Saeko. Je me suis aussi longtemps dit que c’était ce que j’attendais mais ce n’était pas le cas. Tu peux sortir les menottes si tu veux mais tu ne m’attacheras qu’au sens propre. J’arrête de jouer avec toi. Ce jeu-là est perdu depuis le départ pour moi. Tâche de ne pas perdre l’autre partie en cours., lui souhaita-t-il, faisant un pas vers elle pour déposer un baiser sur sa tempe.  

- Il faut parfois faire preuve de courage pour avoir ce qu’on veut. Sois courageuse. Il en vaut la peine., lui conseilla-t-il.  

 

Sans plus un mot, il se dirigea vers la voiture et grimpa à l’intérieur. Peu après, la voiture démarrait.  

 

- Saeko et toi… vous avez couché ensemble ?, lui demanda Kaori, inquiète.  

- Non. Je ne te cacherai pas que j’en ai eu envie, que ça aurait pu arriver si elle ne s’était pas débinée mais non, nous n’avons jamais couché ensemble., répondit-il calmement.  

- Tu… tu as eu beaucoup de maîtresses ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Elle savait qu’elle était indiscrète mais elle avait besoin de savoir. Ryo regarda l’extérieur un instant avant de se tourner vers elle.  

 

- Oui, beaucoup trop même. Ne m’en demande pas le compte précis, je n’en ai même aucune idée., avoua-t-il.  

- Moi… Je suis quoi ?, murmura-t-elle, anxieuse.  

 

Il la regarda, comprenant ses craintes avec tout ce qu’il se passait entre eux. Il attrapa sa main posée sur son genou et la pressa.  

 

- Je ne sais pas encore. Mon rêve tant que tu seras mineure., lui proposa-t-il.  

- Et après ?  

- Tu ne feras pas partie de ces femmes que j’ai connues pour une nuit, Kaori, mais je ne peux pas te promettre le mariage non plus.  

 

Elle regarda leurs mains jointes, réfléchissant un moment, avant d’acquiescer.  

 

- On a le temps de voir ce que ça va donner de toute façon., répliqua-t-elle.  

- Oui. On a le temps., admit-il.  

- Nous sommes arrivés., leur apprit le chauffeur.  

- Plus aujourd’hui apparemment., pipa Ryo à regret.  

- On se voit lundi., l’encouragea Kaori juste avant de sortir de la voiture.  

 

Il la regarda entrer dans un immeuble puis donna le signal de départ, regagnant sa demeure solitaire. Loin de se jeter sur ses dossiers, il passa la journée à se demander comment agir. Devait-il aller voir Hide, lui faire part de ses intentions envers sa sœur, lui assurer qu’il ne comptait pas en faire une de ses conquêtes d’un soir ? Non, il ne pouvait pas faire cela. Quand il irait voir Hide, il saurait que Kaori serait sa femme sans aucun doute. Pour l’instant, ce n’était qu’une vague lubie, une idée qui lui était passée par la tête. Elle était la première avec qui il l’envisageait mais ce n’était pas pour autant qu’il le ferait vraiment ou qu’il y était prêt pour le moment.  

 

Ce qui était sûr en revanche, c’était qu’il ne pouvait continuer sur cette lancée. Il ne pouvait plus se permettre d’embrasser Kaori ou de la caresser comme il l’avait fait. Son corps l’appelait, son cœur semblait battre au même rythme que le sien mais il devait être patient. Ils devaient apprendre à se connaître, construire une relation forte et solide. Kaori ne savait pas encore à quoi ressembler vraiment sa vie. L’accepterait-elle ? Accepterait-elle les contraintes liées à sa position, elle qui n’était que simplicité ? Ils avaient quelques mois devant eux pour décider. Il se promit qu’il ne la ferait pas sienne avant sa majorité et, pour que les choses soient bien claires, il lui en parlerait dès lundi matin.  

 

- Hide, il y a quelque chose entre Ryo et ta sœur ?, lui demanda Saeko alors qu’ils faisaient une pause dans leur séance de travail.  

- Ils travaillent ensemble. Pourquoi ?, l’interrogea-t-il, se demandant si, comme lui, elle avait des soupçons.  

- Je ne sais pas. C’est juste que Ryo est bizarre depuis quelque temps. Enfin, surtout depuis quinze jours. Alors je me demandais… Mais non, c’est stupide. Il doit juste être fatigué de sa vie de riche businessman voyageant sans cesse à travers le monde., fit-elle négligemment.  

- Comment ça pourrait être Kaori puisqu’il l’était déjà avant qu’ils travaillent ensemble…, réfléchit-elle à voix haute.  

- Et ce serait un problème s’il tombait amoureux de Kaori ? Elle n’est pas assez bien pour lui ou tu te trouves tellement mieux qu’elle, plus dans son standing ?, s’enquit-il, mécontent.  

 

Son comportement de la semaine dernière, cette rivalité qu’elle avait fait naître contre cette petite sœur qui la dérangeait, ces deux choses l’avaient insupporté mais il ne lui en avait rien dit, ne voulant pas la brusquer.  

 

- Ca doit donc te dégoûter qu’un petit flic comme moi ose te dire que tu lui plais et qu’il n’attend que toi pour former un couple et fonder une famille !, se fâcha-t-il.  

- Hide…, murmura-t-elle.  

- J’en ai assez de te voir tergiverser et jouer avec l’un ou l’autre pour ne pas prendre tes responsabilités. Ma sœur n’a peut-être pas ta classe ni ton rang dans la société. Elle n’est que la fille orpheline d’un flic mais elle a en elle tout ce qu’il faut pour rendre un homme heureux, même un Ryo., lui asséna-t-il.  

- Vous deux, vous avez de sacrés efforts à faire en revanche. Je ne veux pas d’un Ryo volage pour ma petite sœur et, toi, il faudra que tu cesses ton petit jeu entre nous deux., lui fit-il savoir.  

 

Saeko se leva, les larmes aux yeux, et ramassa ses affaires.  

 

- Ne t’inquiète pas. Ce petit jeu est fini. Ryo y a mis un terme ce matin., murmura-t-elle.  

- Tu dois être content. Je n’ai plus que toi., ajouta-t-elle, amère.  

- En quoi je serais content, Saeko ? Dis-moi, en quoi je serais satisfait d’être ton dernier choix, ton seul choix ? Tu crois que c’est satisfaisant pour moi de savoir que tu pourrais te tourner vers moi parce qu’il ne reste que moi ?, lui demanda-t-il.  

 

Il lui retira ses dossiers des mains et les reposa brusquement sur la table basse.  

 

- Ce petit jeu, tu nous l’as imposé sans tenir compte de nos sentiments. On devait te prouver tout un tas de choses puis tu jouais du yo-yo avec nous sans vergogne. Un coup, tu tirais du côté de Ryo, un coup du mien. Je ne connais pas la façon dont t’aimait Ryo mais, moi, je le sais et, crois-moi, c’était douloureux de te voir minauder avec lui juste sous mon nez., lui asséna-t-il, furieux.  

- Tu n’as jamais rien dit. Lui non plus., lui opposa-t-elle faiblement.  

- Je ne parlerai pas pour Ryo. Je ne vais parler que pour moi pour une fois. Je t’ai laissé du temps, Saeko. Je t’ai laissé le temps d’apprendre à me connaître, de grandir, de faire l’école de police, de choisir ce qui était important pour toi. Professionnellement, je ne conteste aucun de tes choix. Je connais ton ambition ultime et, même si je ne vois pas ce qu’elle t’apportera personnellement, je la soutiens car je pense que tu feras un excellent préfet de Police. Personnellement, tu es une vraie poule mouillée. Tu te replies derrière les hommes pour ne pas avoir à t’avancer envers un mais, un jour, il faudra bien t’engager et je crois qu’il arrive., lui apprit-il.  

- Je crois que tu devrais partir maintenant. Tu en as certainement assez entendu pour aujourd’hui., conclut-il, commençant à ranger les éléments du dossier qu’ils étudiaient.  

 

Saeko le regarda faire un moment sans bouger. Son monde ne venait pas seulement de trembler, il venait de s’effondrer sous ses yeux. Tous les murs qu’elle avait dressés autour d’elle pour se protéger s’étaient fissurés puis effondrés. Ryo avait ouvert la voie, Hide avait fini le travail. Quand il mit le couvercle sur la boîte, la reposant sur son bureau avant de s’en aller dans la cuisine, elle comprit que la discussion était vraiment close. Elle ramassa sa veste, son sac à main, et s’en alla, regagnant sa voiture puis son appartement.  

 

Quand il entendit la porte claquer, Hide s’appuya sur le plan de travail et ferma les yeux. Ce qu’il venait de faire n’était pas prévu et ça lui faisait mal d’avoir blessé son amie ainsi. D’un autre côté, si les choses devaient bouger, c’était peut-être le bon moment. Ryo avait amorcé le mouvement, Kaori grandissait, il pouvait maintenant se consacrer à sa vie. La méthode douce n’avait pas marché, la dure serait peut-être la bonne. C’était une épée à double tranchant et il pouvait perdre comme gagner : tout dépendait de la façon dont réagirait Saeko. Ils se connaissaient suffisamment bien maintenant, aussi bien professionnellement que personnellement. Elle avait toutes les clefs en main pour savoir si elle pouvait lui faire confiance ou non, si elle voulait vivre sa vie avec lui, fonder une famille. Il se fichait pas mal d’être le dernier choix. Peut-être qu’il avait toujours su comment ça finirait et que c’était la raison pour laquelle il n’avait pas été plus proactif en plus de la présence de Kaori.  

 

Kaori… Kaori et Ryo… info ou intox, feu qui couvait ou écran de fumée ? Il n’aurait su dire. Toujours était-il qu’il n’accepterait pas de Ryo de faire de sa sœur une passade, une histoire d’une nuit. S’ils avaient une liaison, elle devait être sérieuse même si, au final, ils ne restaient pas ensemble. Ils pouvaient se tromper mais il ne pouvait faire d’elle juste une autre de ses conquêtes. Etait-ce présomptueux de sa part de penser qu’elle pouvait apaiser en lui l’homme tourmenté qui se cachait et qu’il pouvait être celui qui l’aimerait comme elle en avait besoin, lui ferait voir à quel point elle était une belle femme, intérieurement et extérieurement ? Etait-il hasardeux de penser qu’ils étaient faits l’un pour l’autre ? Il n’aurait pas parié là-dessus il y a quinze jours mais il y avait eu cette soirée et cette complicité dont il avait été témoin comme s’ils se connaissaient depuis longtemps et non juste une semaine. Peut-être que la vie prenait une nouvelle direction pour eux tous. Les concernant, il essaierait de lutter contre ses penchants naturels, son besoin de la protéger de tout et de faire confiance à son ami pour être l’homme responsable qu’il savait pouvoir être. Ca leur laisserait le temps de se connaître, de voir s’ils pouvaient prendre le même chemin.  

 

- Kaori, concentre-toi !, la rabroua Eriko.  

- Tu es complètement à l’ouest aujourd’hui ! Qu’est-ce que tu as ?  

- Rien. C’est… la fatigue., se justifia la rouquine, perdue dans ses pensées et les sensations matinales.  

 

La robe dos nue en soie qu’elle lui faisait essayer n’aidait pas à oublier les caresses qu’il lui avait prodiguées. Exigeante, Eriko lui avait demandé de retirer son soutien-gorge et le tissu frôlait ses seins à chaque mouvement. C’était insoutenable et elle faisait déjà un effort surhumain pour ne pas bouger alors qu’elle rêvait de se dandiner pour chasser les sensations qui naissaient dans son intimité comme ce matin. Jusqu’où l’aurait-elle laissé aller le matin même ? Elle aurait dû le chasser de sa chambre, outrée qu’il y ait pénétré sans autorisation. Elle aurait dû le houspiller pour se trouver là alors qu’elle était nue mais elle n’en avait rien fait. Elle avait été subjuguée par la flamme dans son regard. Elle n’avait même pas eu peur de lui quand il avait approché. La peur qu’elle avait ressentie était d’un autre ordre : une sorte de vertige lié au fait qu’elle était prête à s’abandonner à lui aussi vite ajouté à la peur de l’inconnu, de ne pas le satisfaire et de blesser son frère.  

 

- Eriko, je peux te poser une question personnelle., murmura Kaori, rougissant.  

- Oui, vas-y., l’incita son amie, concentrée sur un pli en bas de la robe.  

- Tu as… Je veux dire… Tu as déjà… En fait, non, oublie ce que j’ai dit., bredouilla-t-elle, gênée.  

- Aïe !, s’écria-t-elle soudain, sentant la piqûre d’une aiguille sur sa cheville.  

- Si tu ne parles pas de suite, je continue., la prévint la styliste.  

- Tu me déconcentres alors dépêche-toi.  

- Mais de là à me piq… Aïe ! Ok, j’ai compris. Je voulais savoir si tu avais déjà couché avec un garçon., osa Kaori.  

 

Eriko se releva, la contempla un instant, puis se perdit dans ses pensées, l’air rêveur.  

 

- Un garçon, non. Mais avec un homme très stylé qui avait de l’expérience, oui., admit-elle, nostalgique.  

- C’était un ami de mon maître de stage l’année dernière. Tu te rappelles qu’il m’a emmenée en France pour un défilé ?  

- Oui, je me souviens. Tu es partie quelques semaines.  

- C’est arrivé là-bas. C’était très romantique et il savait s’y prendre… beaucoup mieux que les garçons de notre âge., affirma-t-elle.  

- Pourquoi tu envisages de franchir le pas avec quelqu’un ? Qui est-ce ?, s’intéressa Eriko.  

- Personne. Je me posais juste la question. Tu as eu mal ? On dit que c’est douloureux.  

- A peine. Si ton amant se montre patient et tendre, s’il prend le temps pour les préliminaires, ça peut même passer inaperçu., lui déclara-t-elle.  

- Mais il faut qu’il le sache.  

 

Kaori regarda son amie, ne sachant quoi penser. Elle se voyait mal aller voir Ryo et lui dire tout de go « Tu sais, je suis encore vierge alors, la première fois, il faudra y aller mollo, piano. ». Elle se mit à rougir furieusement.  

 

- Il s’appelle comment ?, fit subtilement Eriko, espérant pouvoir obtenir une information pendant qu’elle était perdue dans ses pensées.  

- Personne, il s’appelle personne., répondit Kaori, mal à l’aise.  

- Et sinon, tu avances bien sur ta collection ?, tenta-t-elle pour changer le cours de la conversation.  

 

Eriko lui adressa un regard en coin et resta silencieuse un moment.  

 

- Tu sais, j’avais un peu peur quand on l’a fait parce que je ne savais pas vraiment quoi faire., finit-elle par dire.  

 

Le silence se prolongea un peu plus.  

 

- Comment tu as su ?, murmura Kaori, fermant les yeux, se sentant coupable de ne pouvoir lutter contre sa curiosité.  

- Je l’ai laissé me guider et j’ai suivi mes envies. Tu peux descendre et marche un peu, s’il te plaît., lui demanda-t-elle, lui donnant la main pour ne pas qu’elle tombe.  

 

Kaori s’exécuta et fit un aller-retour. Sur un signe d’Eriko, elle en fit un deuxième.  

 

- C’est parfait. Tu t’es nettement améliorée pour la marche., la félicita-t-elle.  

- Saeko, l’amie d’Hide, m’a donné quelques conseils., lui expliqua Kaori.  

- C’est bien. Tu ne lui as pas demandée pour…, fit Eriko.  

- Non ! Bien sûr que non ! Je ne veux pas qu’Hide le sache., s’écria la rouquine, horrifiée.  

- Ton frère se doute de ce qui va arriver, Kaori. Peut-être même qu’il se demande si tu ne l’as pas déjà fait.  

- Vu comment il me protège, je ne vois pas comment., soupira la jeune femme.  

- Il t’aime. Et toi, si tu veux aller de l’avant avec celui qui fait battre ton cœur, il faudra te protéger aussi. Je doute que tu veuilles tomber enceinte dès la première fois. Tu devrais en parler avec ton frère, lui montrer que tu es une jeune femme responsable., lui conseilla son amie.  

 

Kaori regarda Eriko, résignée. Ce n’était pas le genre de discussion qu’elle voulait avoir avec Hideyuki. C’était tellement gênant… En plus, il voudrait à tous les coups savoir qui était l’heureux élu, en savoir plus sur leur relation et elle se voyait mal lui dire que c’était son meilleur ami, un homme qui avait dix ans de plus qu’elle, qui était son maître de stage et qu’un fossé social les séparait, rendant leur idylle très précaire.  

 

- Tout est question de respect, Kaori. Ton frère t’aime et te respecte, montre-lui la même chose et, quand tu franchiras le pas, ce devra aussi être dans le respect l’un de l’autre, de vos corps et de vos sentiments., lui murmura Eriko à l’oreille, les deux mains sur ses épaules.  

- Je sais… mais la situation est un peu compliquée. C’est tout nouveau pour moi et ça va si vite., répondit Kaori.  

- Alors parle-lui à cet homme. Je suppose que, s’il a retenu ton attention, c’est qu’il en vaut la peine et qu’il y a une certaine réciprocité. Parle-lui et, s’il te comprend, il attendra le temps qu’il faut. S’il veut te pousser alors que tu n’es pas prête, c’est que ce n’est pas celui qu’il te faut. Toi, tu as besoin d’aimer pour te donner alors laisse le temps faire son œuvre., ajouta la styliste.  

- Merci Eriko. Merci d’être là. Je ne savais pas à qui parler., souffla son amie, rassurée.  

 

La séance se termina en toute fin de journée et Kaori rentra chez elle, retrouvant Hide à la cuisine. Ils dînèrent en discutant calmement puis elle fit la vaisselle alors qu’il regardait les informations avant d’aller s’asseoir à ses côtés. Nerveuse, elle ne cessait de lui jeter de brefs coups d’oeil et de triturer ses doigts.  

 

- Je t’écoute, Kaori., fit soudain Hide, éteignant la télévision.  

- Je… si… Si je te demande quelque chose, pourrais-tu ne pas me poser de questions pour le moment ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse.  

 

Il croisa son regard noisette où luisaient beaucoup d’espoir et d’inquiétude. Il prit sur lui pour rester calme et posé et être l’oreille réceptive dont elle semblait avoir besoin.  

 

- Tout dépend de ce que c’est mais je t’écoute., l’encouragea-t-il.  

 

Kaori se mordit la lèvre, hésitant à aller plus loin, puis elle se souvint des paroles d’Eriko sur le respect qu’avait son frère pour elle. Elle devait en faire autant.  

 

- J’ai rencontré quelqu’un et je ne sais pas si c’est sérieux ou non., commença-t-elle, lui lançant un regard anxieux.  

- C’est bien que tu t’ouvres à d’autres., lui dit-il, malgré l’envie de la soustraire jusqu’à être sûr qu’elle ne souffrirait pas.  

- Hide… Comment te dire ? Je… Je n’ai pas d’expérience dans le domaine mais je sais qu’il m’attire… énormément., fit-elle, ses pommettes se teintant progressivement.  

- Je ne veux pas spécialement sauter le pas mais je sais que ça pourrait arriver parce qu’il me fait perdre la tête par moments., avoua-t-elle, baissant les yeux.  

 

Elle sentit l’assise s’affaisser à ses côtés et releva le visage pour trouver son frère juste à côté d’elle.  

 

- Et lui la perd aussi ?, l’interrogea-t-il.  

- Je… Je crois., admit-elle.  

 

C’était un peu difficile pour elle d’y croire au vu de son expérience mais elle avait la sensation que Ryo ne se contrôlait pas toujours en sa présence.  

 

- Que veux-tu, Kaori ?, lui demanda-t-il, même s’il se doutait du chemin que prenait leur conversation et que ce serait peut-être compliqué pour lui de rester neutre.  

- Tu ne me demandes pas qui ?, s’étonna-t-elle.  

- Je suppose que c’est le sujet sur lequel il ne faut pas poser trop de questions. Dis-moi juste qu’il te respecte et ça me suffira., lui répondit-il.  

- Oui, il me respecte. Je me sens bien avec lui même si je ne comprends pas toujours ce que je ressens. On a besoin de temps., répliqua-t-elle, une lueur heureuse brillant dans ses yeux.  

- Hide, je… je voudrais un contraceptif, juste au cas où. Si on n’arrivait pas à se retenir, si on devait franchir ce cap, je ne veux pas risquer de tomber enceinte et me retrouver dans une relation d’obligation alors qu’avec plus de temps, ça pourrait devenir quelque chose de solide et épanouissant., lui expliqua-t-elle, se triturant nerveusement les doigts.  

 

Maki contempla sa petite sœur, celle dont il avait noué les lacets, à qui il avait raconté des histoires pour l’endormir. Après la discussion sur les menstruations et les rapports homme-femme une dizaine d’années auparavant, il avait attendu ce moment sans impatience. Même si ce n’était pas évident d’entendre que sa petite sœur allait devenir une jeune femme avec une vie sexuelle, il était fier qu’elle ait eu le courage de venir le trouver avant malgré la gêne pour faire les choses bien.  

 

- Je ne pense pas que tu aies besoin de moi pour le rendez-vous. Je signerai le document d’autorisation. Le jour où tu seras prête, je serai ravi de rencontrer l’homme qui fait battre ton cœur., lui dit-il avec un sourire rassurant.  

- J’ai hâte que ce jour arrive. J’espère que je ne te décevrai pas., lui répondit-elle, les larmes aux yeux.  

- Merci Hide. Merci d’avoir été là toutes ces années et de l’être encore maintenant.  

 

Elle se pencha vers lui et l’enlaça, forte de cet amour fraternel qui l’avait aidée à grandir malgré les malheurs qui avaient émaillé leurs vies. 

 


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