Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Je vais bientôt avoir 18 ans. Est-ce que je peux avoir accès à la section NC-17?

 

Non. C'est simple. D'un point de vue légal, vous n'êtes pas majeur tant que vous n'avez pas 18 ans. Ca m'est égal que ça soit dans un jour ou dans une semaine. Ne faites votre demande qu'après vos 18 ans.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 7 :: Chapitre 7

Publiée: 27-01-21 - Mise à jour: 27-01-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 7  

 

Le lundi matin suivant, Kaori préparait la salle de réunion après avoir revu le planning de la journée avec Asami quand elle crut voir passer Ryo. Elle consulta sa montre mais il n’était que huit heures dix. Ce ne pouvait être lui. Elle secoua la tête pour le chasser de ses pensées qu’il avait occupées une bonne partie du week-end et se remit à la tâche.  

 

- Tu es tombé du lit ? Tu es bien matinal ce matin., fit remarquer Asami à son chef.  

- Il faut croire que la perspective d’une nouvelle journée de réunions m’emplit de joie., répondit-il, sarcastique entrant dans son bureau pour en ressortir à peine quelques secondes plus tard et se diriger vers la salle de réunion.  

 

Il entra et ferma la porte derrière lui, regardant Kaori disposer les dossiers autour de la table. Que dire du soulagement qui le prit en la voyant, de l’envie de sourire bêtement ou de la prendre dans ses bras ? Il lutta pourtant, fort de ses résolutions prises le samedi pour avoir tous ces moments pour longtemps même s’il fallait attendre. Quand elle leva enfin les yeux sur lui, lui adressant un sourire hésitant, il approcha et lui désigna un siège, en prenant un autre.  

 

- Tu es bien matinal aujourd’hui., le taquina-t-elle.  

- Je n’ai qu’une demi-heure d’avance., répliqua-t-il.  

- Je voulais te parler. Il faut qu’on mette les choses au point après ce qui s’est passé samedi., ajouta-t-il, gêné.  

- Je voulais d’abord te présenter mes excuses si tu t’es sentie agressée. Je… Ce ne sont pas mes habitudes., se justifia-t-il.  

- Je ne sais pas pourquoi j’ai fait comme ici. Je n’aurais pas dû., s’excusa-t-il.  

 

Il avait repensé à ce moment et à l’image qu’il avait dû lui donner tout le week-end, s’en voulant de ne pas avoir fait plus attention, d’avoir réagi comme s’il était au bureau et ne pas avoir attendu qu’elle lui dise d’entrer. Il était tellement pressé de lever l’ambiguïté sur Maya qu’il en avait oublié toute convenance. Que dire du fait qu’il n’était même pas ressorti ? L’attirance avait bon dos mais elle ne pouvait excuser le fait qu’il l’avait caressée sans y être invité.  

 

- Ca va, Ryo. Je n’aurais pas dû me présenter en serviette à la porte., lui opposa-t-elle.  

- J’ai bien aimé le spectacle., avoua-t-il, une flamme brillant dans son regard.  

 

Il réalisa le cours de ses pensées et grogna. Il devait s’en tenir à ses décisions. Kaori sourit puis se rembrunit, se triturant les doigts.  

 

- J’ai besoin de temps, Ryo. Ce que je veux dire, c’est que je ne coucherai pas avec toi avant d’être sûre de ce que je ressens pour toi et de ce que tu ressens pour moi., lui avoua-t-elle, craignant sa réaction.  

- Ca tombe bien. Je ne veux pas coucher avec toi., lui apprit-il, posant un regard déterminé sur elle.  

 

Kaori sentit son sang se glacer dans ses veines. S’était-elle donc fourvoyée à ce point ? Il se pencha vers elle, appuyant ses coudes sur la table.  

 

- Je ne couche qu’avec les femmes de passage dans ma vie et, toi, je ne veux pas que tu sois de passage. La relation que j’envisage pour nous, c’est du long terme. Est-ce que tu envisagerais la même chose ?, l’interrogea-t-il, le visage impassible même s’il trépignait intérieurement.  

- Oui., souffla-t-elle.  

- Kaori, comme je te l’ai dit, je ne peux pas te promettre le mariage. Je ne sais pas comment ça tournera entre nous., lui rappela-t-il.  

- Je sais, je comprends. Mais il faut que tu saches : je n’ai aucune expérience, Ryo. Pour quelqu’un comme toi qui a l’habitude… je… je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il faut faire., lui confia-t-elle, baissant les yeux.  

- On apprendra à deux mais, quoiqu’il arrive, ça ne se passera pas tant que tu seras mineure., lui assura-t-il.  

- Ca nous donne un peu plus de cinq mois pour nous connaître et savoir si nos chemins sont bien identiques. Tu es d’accord ?, l’interrogea-t-il.  

- Cinq mois. Ca me va., admit-elle, rassurée.  

 

Il la regarda encore un moment et attrapa sa main par dessus la table.  

 

- Kaori, pour moi, tout ça, c’est nouveau aussi. Je n’ai jamais laissé personne m’approcher réellement., lui avoua-t-il.  

- Pourtant, Saeko…, pipa-t-elle.  

- C’est facile de laisser approcher quelqu’un qui ne le veut pas vraiment. Il n’y a aucun risque. Il faut cependant que tu comprennes mon monde. Je ne pourrai pas le quitter. A toi de voir si tu peux y faire ta place., l’avertit-il.  

- D’accord, je le ferai., lui promit-elle.  

 

Ils s’observèrent un moment uniquement liés par leurs mains avant de se lever et de s’approcher l’un de l’autre. La tension montait de nouveau entre eux et l’envie de plus grandissait en même temps. Quand il le réalisa, Ryo recula d’un pas et lâcha sa main. Il ne devait rien se passer ici.  

 

- Je ferai mieux de te laisser sinon je vais faire une bêtise., lui dit-il, jetant un regard vers la table.  

- Je… d’accord. Je finis de préparer la salle., balbutia-t-elle.  

- Ryo…, l’interpela Asami alors qu’il passait dans le hall.  

- Un souci avec Kaori ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non, je voulais juste la remercier de son sang-froid vendredi. Te remplacer, ce n’est pas rien avec le travail que tu as et je n’ai pas eu le temps de le lui dire. Finalement, je vais peut-être pouvoir enfin te laisser partir en retraite., la taquina-t-il.  

- Je ne sais pas. J’ai peut-être envie de voir la quatrième génération de Saeba débarquer., lui retourna-t-elle, l’oeil pétillant.  

 

Il l’observa un instant, ne sachant quoi répondre. C’était une question qu’il ne s’était pas encore posé. Il commençait seulement à envisager une relation sérieuse, effleurant l’idée du mariage sans plus de certitude mais les enfants… c’était une toute autre histoire. Pourtant, il devrait bien y penser ou au moins en parler avec Kaori. Cela pouvait être un frein à leur relation.  

 

- Ce n’est pas près d’arriver…, fit-il sombrement.  

- Tu en es sûr ?, répliqua-t-elle.  

 

Ils échangèrent un regard et Ryo se rendit compte que, comme souvent avec elle, il avait été proche du transparent.  

 

- Garde-le pour toi. Je n’ai aucune idée de la façon dont ça va tourner., avoua-t-il.  

- Elle te fait du bien, Ryo. Rien qu’en quinze jours, elle t’a redonné un sourire que je ne t’avais plus vu depuis bien longtemps., lui apprit-elle, un sourire affectueux aux lèvres.  

- Tu as des déplacements prévus en Asie la semaine prochaine. Départ lundi matin, retour samedi soir., lui dit-elle, changeant de sujet alors que Kaori sortait de la salle de réunion.  

- Samedi soir ? Pas avant ?, s’étonna-t-il.  

- Non, tu dois assister à une inauguration le vendredi soir et je t’ai laissé la matinée pour dormir. Après tu verras avec le pilote de l’avion pour décaler ton vol., lui proposa-t-elle.  

- Note le départ pour le vendredi soir même, après l’inauguration, le samedi matin sinon. Je veux rentrer le plus tôt possible., lui dit-il.  

- Donc je peux dire à Shin que tu assisteras à la soirée de charité qu’il a organisée ce samedi soir-là ?, lui demanda-t-elle.  

- Pourquoi tu m’obliges à choisir entre la peste et le choléra ?, grogna-t-il en s’éloignant vers son bureau, tirant un sourire amusé aux deux femmes.  

- Tu ne m’as pas répondu, Ryo !, lui rappela Asami.  

- Je sais., dit-il avec un sourire avant de fermer la porte.  

 

L’assistante de Ryo se tourna avec les sourcils froncés en entendant sa collègue rire doucement.  

 

- Incorrigible ce garnement…, maugréa Asami avant de rire avec Kaori.  

 

Dans son bureau, Ryo se départit de son sourire. Les semaines à Tokyo n’étaient déjà pas folichonnes mais elles restaient supportables. Savoir qu’il allait partir une semaine en déplacement, loger dans un hôtel certes luxueux mais dans un espace restreint loin de toute attache ou connaissance le rendait morose. Dire qu’il en avait rêvé quand il avait quinze ans, qu’il n’attendait que ça quand il avait mis le pied dans la société… Il adorait voyager et Shin ne l’en avait jamais privé mais voyager pour le loisir ou pour les affaires n’avaient rien de comparables. Ouvrant son agenda sur son ordinateur, il consulta la liste des lieux qu’il allait visiter. Son regard s’assombrit en pensant que, d’habitude, il aurait pu à certains endroits prévoir un peu de compagnie nocturne mais, cette fois-ci, il ne le ferait pas. Cinq mois, ce n’était pas le bout du monde. Il pouvait attendre et contrôler ses pulsions. Elle en valait la peine. D’ailleurs, elle frappa et entra au même moment et, rien qu’à la voir, son humeur s’allégea.  

 

- Tous les directeurs sont là pour la réunion., l’informa-t-elle.  

- Choei n’a pas fait de difficulté cette fois ?, l’interrogea-t-il.  

- Non, aucune. Il est même venu s’excuser., lui dit-elle.  

- C’est bien. Tu pourrais revoir le rapport que tu m’as fait vendredi sur la dernière réunion d’aujourd’hui. Il y a des points à améliorer. J’ai fait des notes en marge. Il faut que ce soit fait pour midi., lui demanda-t-il, lui tendant le dossier en question.  

- Désolée. Je ferai plus attention., s’excusa-t-elle.  

- Kaori, tu n’as pas à t’excuser. Je ne m’attendais déjà pas à cette qualité de travail là alors ne t’en veux pas parce que je te demande de revoir une de tes copies., la rassura-t-il.  

- Je… Je m’occupe de ça., balbutia-t-elle, rougissant au compliment.  

 

Elle se retourna et le sentit prendre sa suite, appréciant ce moment où elle sentait son regard posé sur elle.  

 

- C’est encore une création de ton amie ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Oui.  

 

Ryo apprécia le tailleur pantalon gris qu’elle portait. Il était très bien taillé, souligné ses formes discrètement, mettait en valeur ses longues jambes et sa silhouette.  

 

- Elle est vraiment douée. Elle pourrait peut-être même me faire changer d’avis sur le fait d’investir dans le secteur de la mode., pipa-t-il, la détaillant une dernière fois avant de s’éloigner pour la réunion.  

- C’est vrai que la société ne possède aucune filiale dans ce domaine., se souvint-elle.  

- Non. Aucun de ses dirigeants n’a voulu mettre les pieds dans ce domaine., confirma Asami.  

- Un problème avec un dossier ?  

- Ryo m’a demandé de revoir ma copie sur le dossier de la dernière réunion., lui expliqua Kaori, prenant place à son bureau.  

- Alors quelles remarques t’a-t-il faites ?, lui demanda-t-elle, se rapprochant d’elle.  

 

Kaori feuilleta les pages cherchant les annotations. « Lister nos concurrents directs sur le marché » fut la première qu’elle trouva. « Existe-t-il des sources alternatives d’approvisionnements ? » arriva ensuite. « Me chercher les coûts de transports par train pour le même trajet » fut la dernière.  

 

- Bien. C’est un bon rapport., fit Asami, satisfaite.  

- Vraiment ? Mais un bon rapport n’aurait pas besoin d’être revu., lui opposa Kaori.  

- Un bon rapport fait réfléchir son lecteur. Tu l’as fait réfléchir et il te demande d’approfondir ses réflexions. Ce n’est pas ton rapport qui doit être revu mais celui des personnes qui t’ont fourni les données de base. Ces questions-là, c’est leur boulot, pas le tien normalement., lui répondit sa collègue.  

- Si tu as besoin d’aide, n’hésite pas.  

 

La première réunion se termina deux heures plus tard et Ryo regagna son bureau, amusé de voir sa jeune stagiaire concentrée sur son ordinateur, les sourcils froncés, apparemment en pleine recherche. Elle leva à peine la tête alors que les participants arrivèrent pour la deuxième réunion, bien moins nombreux qu’à la première, qui recommença peu après. Voyant l’heure tourner, sentant l’anxiété la gagner, elle s’écarta de son poste et prit le temps de réfléchir avant de prendre le téléphone. Elle passa plusieurs appels et, satisfaite, compléta son rapport avant de le ressortir. Et là, plusieurs faits se conjuguèrent.  

 

La réunion se termina, faisant sortir ses participants qui se dirigèrent en plaisantant vers l’ascenseur dont les portes s’ouvrirent au même moment sur une jolie brune au regard de feu qui se retrouva nez-à-nez avec Ryo. Le téléphone sonna, Asami se tourna pour décrocher et cogna dans la bouteille d’eau que Kaori, les yeux fixés sur le couple face à elle, allait porter à ses lèvres au même moment, la faisant tomber sur elle.  

 

- Ryo, quelle joie de te voir !, s’écria la brune.  

- Bonjour Reika. Excuse-moi mais j’ai à faire. Vois avec Asami ou Kaori., lui dit-il, la contournant.  

- En fait, je voudrais bien t’entretenir en privé., insista Reika, lui adressant un regard de biche.  

- Je n’ai pas le temps. Vois avec Asami., lui répéta-t-il.  

- S’il te plaît, je n’en ai que pour une minute., minauda-t-elle.  

 

Il la regarda, excédé, puis poussa un soupir et lui fit signe de le suivre.  

 

- Je suis désolée, Kaori. Oh bon sang, tu es trempée., s’excusa Asami.  

- Ce n’est pas grave. Ce n’est que de l’eau., bredouilla la jeune femme, s’épongeant avec un mouchoir en papier.  

- Et le sèche-mains qui est en panne…  

- Asami, Reika, c’est l’assistante du service juridique, non ?, l’interrogea Kaori, anxieuse.  

- Oui. Pour tout t’avouer, je ne l’aime pas trop. C’est une opportuniste. En plus, je sais qu’elle vise ma place mais pas pour le poste, plutôt pour celui pour qui elle pourrait travailler. Si elle pouvait m’éjecter, elle le ferait. Manque de bol, je suis accrochée ici comme une moule à son rocher tant que je n’aurai pas la bonne personne pour me remplacer., affirma Asami, l’oeil pétillant.  

- Trouver la bonne personne… Tu es irremplaçable, Asami. Tu connais tout de cette société. Son fonctionnement, ses rouages, les personnes, son histoire… Tu ne partiras jamais à la retraite…, répliqua Kaori.  

- Je n’en suis pas si sûre…, fit-elle, mystérieuse.  

- En tous cas, ce n’est pas Reika. Il faut à Ryo une partenaire, pas une groupie. Elle travaille très bien mais elle ne le comprendra jamais. Tiens, va lui apporter ton dossier. Tu le sauveras., lui conseilla-t-elle, poussant le document vers elle.  

 

Kaori regarda le dossier puis sa tenue et grimaça.  

 

- Ca ne fait pas très sérieux…, grogna-t-elle.  

- T’inquiète, tu pourrais porter un sac de toile, il s’en ficherait bien. Va., lui ordonna Asami.  

- Que me veux-tu, Reika ?, l’interrogea Ryo, passant derrière son bureau.  

- Te redonner mon CV. Je sais qu’Asami envisage de prendre sa retraite et je veux une chance de devenir ton assistante. J’ai toutes les compétences pour la remplacer efficacement. Je suis sûre que tu n’y perdrais pas au change., lui affirma-t-elle, s’asseyant sur le bord du bureau.  

- Il y a des chaises pour s’asseoir mais, pour une minute, ça ne vaut pas la peine., lui fit savoir le dirigeant.  

- Ton CV, je l’ai déjà en trois exemplaires donc, si rien n’a changé, ce n’est pas nécessaire d’encombrer mon bureau., lui dit-il d’un air impassible.  

- J’aurais aimé que nous en discutions. Nous pourrions peut-être déjeuner ensemble ?, suggéra-t-elle, se penchant, les mains appuyées sur le plateau.  

 

Il connaissait toutes ses manœuvres et ne prit même pas la peine de regarder le décolleté certainement avantageux qu’elle lui présentait. Il ne vaudrait jamais celui qu’il voulait voir. Il prit le dossier de la prochaine réunion prévue et l’ouvrit, faisant mine de le consulter. Cinq doigts manucurés passèrent sous la couverture et refermèrent la pochette.  

 

- Laisse-moi une chance de te parler des merveilleuses choses que nous pourrions accomplir ensemble., lui susurra-t-elle.  

 

Soudain, on toqua et la porte s’ouvrit.  

 

- Ryo, je te rapporte le dossier que tu m’as retourné., intervint Kaori, observant la scène.  

 

Que se tramait-il ici ? Reika était à moitié allongée sur le bureau, Ryo de l’autre côté, la seule chose qui la rassurait étant qu’ils n’étaient pas du même côté… Elle se rappela de ce qu’il lui avait dit le matin même et força un sourire sur ses lèvres en même temps qu’elle repoussa ses doutes au plus profond d’elle-même.  

 

- Bonjour Reika., la salua-t-elle poliment.  

- Tu m’avais demandé de te le retourner pour pouvoir l’étudier ce midi., reprit-elle, se tournant vers son chef.  

- Effectivement. Reste, je te prie. Tu m’expliqueras les modifications apportées. Reika s’en allait., affirma-t-il.  

- Mais…, s’offusqua la jeune femme.  

- Dehors. Tu as eu ta minute. Pour le reste, tu donnes à Asami., lui demanda-t-il d’une voix ferme.  

 

Vexée, Reika s’en alla, passant devant Kaori en lui lançant un regard noir.  

 

- Merci d’être arrivée., souffla Ryo, la détaillant du regard avec des yeux qui s’agrandissaient.  

- Un petit souci à tout hasard ?  

- Juste une rencontre malencontreuse entre le coude d’Asami et ma bouteille d’eau. Je pense pouvoir m’estimer heureuse que ce n’était pas du café., répliqua-t-elle, le regard pétillant.  

- Tu devrais sécher tes vêtements., lui conseilla-t-il.  

- Le sèche-mains des toilettes est en panne., lui apprit-elle.  

- Utilise le sèche-serviettes de ma salle de bains., lui proposa-t-il.  

- Je… Je ne vais pas rester en sous-vêtement., balbutia-t-elle.  

 

Ryo l’observa et lui adressa un sourire coquin, la faisant rougir.  

 

- Ca ne me déplairait pas… Il y a un peignoir accroché à la porte. Il devrait largement te couvrir., lui dit-il.  

- Tu resteras réfugiée ici. Ca nous laissera le temps de voir ce que tu as complété.  

- Bon… d’accord., acquiesça-t-elle.  

 

Il la guida jusqu’à la pièce, lui désignant le peignoir.  

 

- Promis, je ne rentrerai pas dans la pièce., lui assura-t-il avant de ressortir.  

 

Elle regarda la porte se refermer et hésita encore un instant avant de retirer sa veste puis sa blouse et son pantalon, les étalant sur le sèche-serviettes dont elle força la mise en marche. Attrapant le peignoir, elle l’enfila rapidement, le serrant au maximum autour d’elle. Elle se mit à rire lorsque ses mains restèrent masquées par encore une bonne dizaine de centimètres de coton, coton qui traînait également à ses pieds. Domptant son hilarité et réglant le problème, elle se rendit compte que le peignoir avait dû être porté il y a peu, son odeur restant imprégnée dans le tissu. Se sentant bête mais ne pouvant résister, elle le porta à son nez et inspira profondément en fermant les yeux. C’était comme s’il était juste à côté d’elle comme vendredi ou samedi matin. Cette pensée la transporta avant de la frustrer. C’était quelque chose qu’elle n’aurait pas avant un bout de temps…  

 

- Il t’en a fallu du temps pour passer un peignoir., la taquina-t-il quand elle le rejoignit.  

- Dis-moi…, commença-t-elle avant de s’arrêter en détournant le regard.  

- Je t’écoute., l’encouragea-t-il.  

- On ne le fera pas avant que je sois majeure mais ça implique qu’on ne fasse rien du tout ?, lui demanda-t-elle, la voix légèrement tremblante.  

- Je veux dire, on ne va faire que parler et attendre ?, expliqua-t-elle face à son regard empli d’incompréhension.  

- Qu’est-ce que tu a en tête ?, lui demanda-t-il prudemment.  

- Est-ce que je peux encore te prendre la main ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui, je pense., dit-il, lui tendant la sienne.  

 

Soulagée, elle glissa ses doigts entre les siens et s’assit à ses côtés.  

 

- Tu vas me prendre dans tes bras de temps à autre ?, continua-t-elle.  

- Chastement oui, c’est possible. Te caresser le visage aussi si tu le veux.  

- M’embrasser ?, murmura-t-elle, le rouge montant à ses joues.  

- Je ne suis pas sûr de pouvoir m’en contenter., admit-il.  

- On avisera, Kaori. Je ne veux pas gâcher ce qu’on a. J’ai toujours laissé mes pulsions guider ma vie sexuelle… N’aie pas l’air si horrifiée, mes relations avec les femmes n’avaient rien de sentimentales., la taquina-t-il à son regard outré.  

- Depuis quelques temps, je ressentais un besoin de plus mais sans savoir le formuler et c’est toi qui m’as ouvert les yeux. J’ai envie de beaucoup de choses avec toi. J’ai même commencé à penser au mariage avec toi même si je n’y suis pas prêt pour le moment, si j’ai besoin de voir où tout ça nous mène. Si tout se passe bien entre nous, ça pourrait aller jusque là, Kaori., lui expliqua-t-il.  

- On a le temps. Le démarrage a été un peu brusque. C’est certainement une bonne idée de vouloir ralentir les choses pour nous découvrir., approuva-t-elle.  

 

Ils se regardèrent un moment en silence, main dans la main toujours, puis, soudain, Kaori se pencha vers lui et posa les lèvres sur sa joue.  

 

- Tu es un mec bien en fait., lui déclara-t-elle, se levant pour aller jusqu’à son bureau et récupéré le dossier sur lequel elle avait travaillé.  

- Si on se mettait au travail ?, lui proposa-t-elle, se tournant vers lui.  

 

Face à son regard fixé sur elle, elle s’arrêta et baissa les yeux pour s’examiner à la recherche d’une tâche ou d’un bout de tissu mal placé.  

 

- Quoi ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ce peignoir est tellement plus sexy sur toi que sur moi. Je vais encourager Asami à être plus maladroite., lâcha-t-il, malicieux.  

- Arrête de dire des bêtises !, le tança-t-elle avec un sourire et revenant s’asseoir près de lui.  

- Quoique… je vais peut-être le récupérer pour dormir avec cette nuit. Je me sentirais moins seul., murmura-t-il contre son oreille après avoir penché la tête derrière son cou pour humer son odeur.  

- Il… Il faut qu’on travaille., répondit-elle à voix basse.  

 

Il posa la tête deux secondes sur son épaule avant de la relever et acquiescer, signe qu’il l’écoutait. Elle lui détailla alors les modifications qu’elle avait apportées.  

 

- Merci pour les corrections tout à l’heure, Kaori. Ca a fait réfléchir mes collaborateurs., la félicita-t-il en fin de journée.  

 

Ils venaient de passer deux heures à discuter des différentes stratégies qui avaient été mises en place dans la société depuis sa création et n’avaient pas encore eu le temps d’en faire le tour. La nuit étant cependant tombée, Ryo avait préféré clore la séance pour la laisser rentrer chez elle à une heure qui était déjà à la limite du raisonnable à son goût.  

 

- Elles ne venaient pas de moi. Je n’ai fait que les recherches., nuança-t-elle.  

- Ne minimise pas ton travail., la sermonna-t-il.  

- Je ne…  

 

Elle ne put terminer sa phrase, coupée par les coups frappés à la porte. Ryo alla ouvrir et apparut sur le seuil Saeko qui entra en balayant la pièce du regard. Elle s’attarda quelques secondes sur Kaori avant de se tourner vers son ami.  

 

- Apparemment, je suis arrivée juste à temps., fit-elle.  

- A temps pour quoi ?, lui demanda Ryo.  

- T’emmener dîner., répondit-elle spontanément.  

- Chasser une Nogami, une autre revient au galop., grommela le businessman.  

- Je vais vous laisser. Bonne soirée., pipa Kaori avant de s’en aller.  

- Bonne soirée, Kaori., la salua Ryo, regrettant de ne pouvoir prolonger le moment jusqu’à l’ascenseur, jusqu’à éventuellement lui proposer de la raccompagner comme l’idée venait de germer.  

- J’ai vu ta sœur aujourd’hui., apprit-il à son amie.  

- Que te voulait Reika ?, lui demanda-t-elle.  

 

Kaori tendit l’oreille malgré elle au nom de la jeune femme. Ainsi Reika était la sœur de Saeko… La beauté et le charme étaient dans les gênes apparemment. Se sentant mal à l’aise à l’idée d’espionner leur conversation, elle ferma la porte puis s’en alla.  

 

- Me donner son CV pour avoir le poste d’Asami., lui apprit-il.  

- Ainsi c’est ça la promotion qu’elle attend… Et alors, intéressé ?, lui demanda-t-elle.  

- Asami est encore en place à ce que je sache. Lorsqu’elle me fera part de son souhait de s’en aller, nous étudierons les candidatures ensemble., éluda-t-il.  

 

Elle lui adressa un petit sourire narquois, voyant clair dans son jeu.  

 

- Le roi de l’esquive, encore et toujours., ironisa-t-elle.  

- On est faits pour s’entendre, Ryo., lui dit-elle d’une voix suave.  

 

Ce fut au tour du dirigeant de sourire narquoisement. Elle recommençait son jeu de séduction avec lui. Espérait-elle le récupérer ? Croyait-elle qu’il avait juste jouer au bluff avec elle pour mieux l’attirer ?  

 

- On est des pros à ce jeu-là, Saeko. Ne pas avancer nos pions ou qu’en des endroits sûrs, ne pas prendre de risque. Oui, on est des pros. Je ne sais même pas qui de nous deux est le meilleur. Ce que je sais à présent, c’est que je te laisse concourir seule. J’arrête de me voiler la face et de me cacher. Je mets les pieds dans la vraie vie, celle où on trébuche et on tombe, celle où on peut se faire mal mais celle où on peut aussi vivre de belles choses., lui dit-il.  

 

Elle le regarda un moment sans rien dire puis prit place dans le fauteuil.  

 

- Tu as rencontré quelqu’un ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ca ne te regarde pas., lui répondit-il.  

- Je pensais que c’était Kaori mais tu avais déjà quelque chose de changé avant., réfléchit-elle.  

- Et donc ?, lui retourna-t-il.  

- Je ne sais pas mais ça fait tout drôle de se retrouver au pied du mur sans l’avoir vu venir., soupira-t-elle.  

- Pourquoi tu es là, Saeko ?, l’interrogea-t-il, s’appuyant sur son bureau.  

 

Il n’avait plus de vue sur elle mais ça ne signifiait pas pour autant qu’elle n’était plus son amie. En tant que telle, il voyait bien que ça n’allait pas fort et il voulait être là.  

 

- Je ne sais pas… Je pensais… C’est idiot., soupira-t-elle, se levant.  

- Tu pensais pouvoir me récupérer sous ta coupe et reprendre ton petit jeu entre Hide et moi ? Ou c’est Kaori qui te dérange ? Elle était déjà comme un obstacle entre toi et Hide et maintenant, elle traîne dans mes parages. C’est ça qui te gêne ?, la questionna-t-il.  

- Tu devrais être fière d’avoir un ami qui a eu le courage de prendre une enfant en charge alors qu’il n’avait que quinze ans. Je me souviens que tu ne cessais de répéter à Hide que sa petite sœur passait en priorité parce que ce n’était qu’une enfant, qu’elle avait besoin de lui et que vous aviez bien le temps de grandir. Qu’est-ce qui a changé, Saeko ? Il t’a montré à quel point ton père n’avait pas été à la hauteur de ce que tu attendais de lui ? Tu es jalouse de l’enfant Kaori qui a grandi de manière épanouie malgré l’absence de ses parents ?  

- Je ne te permets pas de juger mon père !, s’insurgea-t-elle, vexée.  

- Je ne me permets pas de juger. J’essaie de comprendre. Celui que j’appelle père m’a élevé pour être son gendre, son très riche et compétent gendre. Ma famille, celle sur laquelle je peux compter, c’est Maya, toi et Hide., lui apprit-il, se retenant de justesse d’inclure Kaori pour ne pas éveiller les soupçons.  

- Tout ce que je veux te dire, c’est cesse de tergiverser. Prends ton courage à deux mains et fais ta vie. Tu connais Hide. Tu connais non seulement l’homme patient, courageux, présent mais aussi le père attentif, protecteur, aimant. Tu sais où tu mets les pieds, Saeko, alors qu’est-ce qui te retient ? Il n’a aucune exigence te concernant autre que celle d’être aimé en retour et que tu oses enfin t’engager.  

- J’ai peur de me planter et de ne pas être à la hauteur. J’ai peur de la réaction de mon père., avoua-t-elle.  

 

La voyant enfin jouer cartes sur table avec lui, il approcha et prit place à ses côtés. Hésitant, il finit par lui prendre la main.  

 

- Envoie paître ton père. Tu ne dois pas épouser une condition sociale mais l’homme que tu aimes. Si ça se trouve, tu seras agréablement surprise par sa réaction. Peut-être qu’il est juste très maladroit dans sa façon d’être. Avec cinq filles à la maison, il est peut-être un peu dépassé, surtout qu’elles ont du caractère., commença-t-il, lui tirant un sourire.  

- Pour le reste, bienvenue dans la vraie vie. Ca fait mal mais ca fait surtout beaucoup de bien alors lance-toi. Pas besoin de se précipiter. Je suis sûr qu’Hide saura faire preuve de patience et lui aussi aura des ajustements à faire., lui affirma-t-il.  

- Tu crois ? Il a pourtant l’air si sûr de lui., lui opposa-t-elle, repensant à la conversation qu’ils avaient eue le samedi.  

- Il vient de passer quinze ans à penser au bien-être de sa sœur avant tout. Tu l’as entendu dire qu’il faisait un truc pour lui tout ce temps ?, lui demanda-t-il.  

- A part l’école de police, non., admit-elle.  

- Alors agent Nogami, telle sera votre mission si vous l’acceptez, recentrer votre collègue et ami, peut-être même futur mari sur son bien-être, lui rappeler qu’il est un homme normal et non un frère-père., la taquina-t-il.  

 

Elle laissa échapper un léger rire et replaça sa mèche naturellement, sans regard de braise ni petite moue séductrice.  

 

- Alors tu me lâches vraiment ?, conclut-elle.  

- Je lâche l’amante potentielle mais pas l’amie. Il faut savoir ouvrir les yeux à certains moments et, nous deux, ça n’avait rien de réaliste., répondit-il posément.  

 

A la regarder là, maintenant, même en l’absence de Kaori, il était sûr de sa décision. Ce qu’il avait eu le courage de faire en regardant sa rouquine dans les yeux, il pouvait encore le faire sans elle ce jour-là. Ca n’avait pas été qu’un coup de tête.  

 

- Je ne sais pas si tu as rencontré quelqu’un ou non mais j’espère que tu seras heureux, Ryo., lui dit-elle.  

- Toi aussi, tu dois être heureuse. Je sais que j’ai certainement bouleversé l’ordre des choses mais il faut parfois savoir casser pour mieux reconstruire. Il est temps pour nous deux de nous tourner vraiment vers l’avenir.  

- Peut-être., admit-elle.  

 

Ils restèrent un moment ainsi en silence, pensifs.  

 

- On peut toujours dîner ensemble, non ?, lui proposa-t-elle soudain.  

- Oui, ça me ferait très plaisir de dîner avec une amie., lui répondit-il. 

 


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