Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 12 :: Chapitre 12

Publiée: 01-02-21 - Mise à jour: 01-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 12  

 

Sortant d’un profond sommeil, Kaori s’étira comme un chat avant d’ouvrir les yeux.  

 

- Aïe !, entendit-elle derrière elle alors que sa main heurtait… un nez.  

 

Au même moment, elle vira au rouge lorsque ses fesses accusèrent la présence d’une chose longue et dure tout contre elles et tenta de s’éloigner.  

 

- Arrête de bouger., maugréa Ryo, resserrant son bras autour de sa taille, pressant un peu plus la chose contre elle, chose qui sembla gonfler un peu plus encore.  

 

Elle s’immobilisa et ouvrit les yeux, se rappelant alors où elle était. Le jour perçait à travers les stores des baies vitrées et baignait l’immense pièce d’une douce lumière. Ce n’était pas chez elle qu’elle verrait cela. Elle était chez Ryo, avait dormi dans son salon entre ses bras et ce qu’elle devait sentir contre elle, c’était… Elle déglutit, tentant de s’écarter un peu.  

 

- Tu as peur ?, entendit-elle derrière elle.  

 

Elle tourna le visage vers lui et le vit apparaître, la tête posée sur sa main, serein. Il l’observa un moment, ayant du mal à réaliser qu’il avait dormi avec la femme qui faisait battre son coeur. C’était tellement loin de ce qu’il pensait pouvoir espérer. Pour lui, ce moment n’arriverait pas avant quelques mois.  

 

- Je n’ai pas peur de toi. J’ai un peu peur du moment où ça arrivera., lui avoua-t-elle d’une petite voix.  

 

Il lui sourit et caressa l’ovale de son visage tendrement.  

 

- Tu ne l’as jamais fait ?, l’interrogea-t-il.  

- Non., admit-elle, anxieuse.  

 

Etait-il de ces hommes qui n’aimaient pas les oies blanches ? Serait-il déçu de ne pas avoir à faire à une femme plus expérimentée ? Elle attendit sa réaction nerveusement.  

 

- On prendra le temps, Kaori. On a tout le temps de se découvrir, encore plus maintenant. Et rien ne nous oblige à le faire le jour de ton anniversaire. Si tu n’es pas prête ce jour-là, on attendra le temps qu’il faudra., lui assura-t-il.  

- Ca ne te déçoit pas ?, l’interrogea-t-elle.  

- Pourquoi ça devrait me décevoir ? Tu me fais l’honneur d’être ton premier amant…  

- Le seul, j’espère., le coupa-t-elle.  

- Je l’espère aussi. Je sais que, lorsqu’on fera l’amour ensemble, ce ne sera pas ton expérience qui parlera mais ton cœur et toute la confiance qu’on aura l’un en l’autre., lui murmura-t-il.  

 

Elle brisa le contact visuel, rassérénée, mais se laissa aller contre lui malgré la gêne. D’un autre côté, elle sentait autre chose naître en elle, quelque chose qui la faisait se sentir bien. Ils restèrent ainsi un moment, enlacés en silence, se contentant de la présence de l’autre.  

 

- Il faudrait se lever. Ayaka va arriver., lui dit-il.  

- Ayaka ?  

- Oui, c’est la perle qui s’occupe de mon intérieur et qui me prépare de bons petits plats., lui apprit-il, la lâchant.  

 

 

Ils se retrouvèrent bientôt dans la cuisine où il sortit de quoi petit-déjeuner pendant que Kaori préparait le café.  

 

- Qu’est-ce qui ne va pas ?, l’interrogea-t-il, voyant ses sourcils froncés.  

- Rien…, marmonna-t-elle.  

- Si je vois bien que quelque chose te contrarie., lui opposa-t-il.  

- Je… Je n’ai pas l’habitude de me faire servir donc, si j’habite ici, il faudra me laisser faire des choses. Je ne pourrai pas sortir faire les courses mais je dois au moins pouvoir cuisiner ou faire du ménage ou autre., dit-elle.  

- Ca te plaît de faire tout cela ?, grimaça-t-il.  

- Oui. Ca me fait me sentir chez moi., lui expliqua-t-elle, jetant un regard sceptique sur l’appartement.  

- Tu es chez toi, Kaori., lui affirma-t-il.  

- C’est peut-être temporaire ou peut-être pas mais, tant que tu y es, tu es chez toi.  

 

Elle regarda tout ce qui l’entourait, ces grands espaces fonctionnels et au demeurant très chics. Le tout était stylé, agencé comme pour un journal de décoration d’intérieur.  

 

- C’est certainement vexant pour toi mais je ne me sens pas chez moi. Je ne sais même pas comment tu peux te sentir chez toi tant cet endroit est impersonnel et froid. Ca ne te ressemble pas., lui dit-elle.  

 

Seul le silence accueillit sa répartie et elle baissa les yeux, culpabilisant de l’avoir blessé. Sans un mot, elle rangea sa tasse dans le lave-vaisselle et s’en alla dans sa chambre se doucher et s’habiller. Quand elle revint dans le séjour, Ryo n’y était pas. Ne sachant que faire, elle se dirigea vers la cuisine et commença à farfouiller dans les étagères, histoire de se repérer un peu. Comme elle s’en doutait, tout était nickel et son envie de passer ses nerfs sur quelque chose devrait se passer du nettoyage de cuisine. A défaut, elle ressortit la vaisselle sale du lave-vaisselle et la lava à la main. C’était un pis-aller mais ça la détendit un peu tout de même.  

 

Revenant de sa chambre, Ryo la regarda faire et, reculant d’un pas pour rester hors de son champ de vision, il l’observa chercher de quoi s’occuper avant de la voir sortir sur la terrasse. Kaori s’installa sur le rebord aménagé en banc et replia les jambes contre elle, observant le ciel blanc. Si elle s’écoutait, elle se réfugierait dans sa chambre et se plongerait dans l’histoire de la société. Au moins, elle aurait l’esprit occupé et ne devrait pas penser à son frère ou à la vie qui se profilait devant elle. Elle pouvait supporter les caméras et les gardes mais saurait-elle accepter de ne plus être maîtresse de son logis ? Elle soupira et décida de se donner un peu de temps, de leur donner un peu de temps. Elle n’allait pas non plus chambouler la vie de Ryo alors qu’il lui rendait service, qu’elle venait juste d’arriver de quelques heures. Elle devait leur laisser une chance de pouvoir faire les ajustements nécessaires en temps voulu, de s’adapter à leur nouvelle situation.  

 

Ryo l’observa un long moment, tenté de la rejoindre mais en même temps hésitant, se demandant si elle avait besoin de ce moment seule après tout ce qui était arrivé. Sa remarque l’avait touché plus qu’il ne l’aurait cru, peut-être parce qu’elle avait formulé tout haut ce qu’il ressentait depuis un moment. Cet appartement, ce n’était pas lui. Ca l’avait peut-être été ou ça avait ressemblé à une idée qu’il se faisait, il ne savait même plus, mais, aujourd’hui, ce n’était plus qu’un lieu où dormir. Peut-être qu’il était temps d’envisager autre chose, d’autant que les choses seraient amenées à changer si tout tournait comme il l’espérait.  

 

L’arrivée d’Ayaka le sortit de ses pensées. La dame d’une cinquantaine d’années ne manqua pas de noter la présence féminine sur la terrasse et sourit sans piper mot.  

 

- C’est une amie, enfin la sœur d’un ami., l’informa-t-il.  

- Elle va vivre ici quelques temps.  

- Vous faites ce que vous voulez, Monsieur Ryo., répondit-elle malicieuse.  

- Ayaka, combien de fois faudra-t-il vous demander de ne plus me donner du Monsieur., lui reprocha-t-il gentiment.  

- Encore un bon milliers de fois… avant le suivant., répliqua-t-elle.  

- Vous êtes incorrigible., la taquina-t-il avant de s’éloigner.  

 

Pris d’une arrière-pensée, il revint.  

 

- J’ai un service à vous demander., commença-t-il.  

 

Elle cessa ce qu’elle faisait et se tourna vers lui.  

 

- Kaori, c’est la jeune femme qui va vivre ici… Elle aime s’occuper à la maison. Il y a des tâches que vous lui laisseriez ? Je ne sais pas, quelques repas ou un peu de ménage ?, lui demanda-t-il.  

- Les lessives, ça soulagerait mon dos et, si elle aime cuisiner, je lui laisse les repas. Pour les courses, elle veut les faire ?, l’interrogea-t-elle.  

- Elle voudrait bien mais elle ne peut pas sortir. Merci Ayaka. Je vais vous la présenter et vous vous arrangerez à deux.  

 

Il partit rejoindre sa compagne, frissonnant quand il mit le pied dehors.  

 

- Tu vas attraper froid. Ayaka est arrivée. Tu viens, je voudrais te la présenter., lui dit-il, lui tendant la main.  

 

Kaori acquiesça et rentra avec lui, le suivant jusqu’à la cuisine où la dame rangeait les courses.  

 

- Kaori, voici Ayaka. Ayaka Kaori. J’ai expliqué à Ayaka ton besoin d’effectuer des corvées ménagères. Elle a des choses à te proposer. Je vous laisse en discuter pour chacune y trouver votre compte., l’informa-t-il.  

- C’est gentil mais je ne veux pas la priver de ses revenus., s’excusa Kaori.  

- Ca ne changera rien pour elle., lui assura Ryo.  

- Mais toi, tu n’as peut-être pas envie que je m’en mêle., soupira-t-elle.  

- J’ai envie que tu sois bien alors cesse de t’occuper de moi et pense à toi., lui ordonna-t-il, tapant sur le bout de son nez.  

 

Le geste la fit sourire en même temps que son regard chaud posé sur elle et elle acquiesça. Il laissa donc les deux femmes ensemble et se dirigeait vers son bureau quand son garde du corps arriva.  

 

- Umibozu est là., lui apprit-il.  

- Pas de souci, qu’il monte., dit-il.  

 

Deux minutes plus tard, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et le géant apparut. Ryo lui serra la main et lui fit signe de le suivre, les emmenant à son bureau.  

 

- Alors qu’est-ce que tu as pour moi ?, lui demanda-t-il, sans s’embarrasser de fioritures que son ami détestait.  

- Tu avais raison : Kaibara a racheté des actions sous couvert., lui apprit-il.  

- Combien ?, l’interrogea Ryo.  

- Cinq pour cents. Il tente encore d’en acquérir parmi les cinq restant.  

 

Le dirigeant observa son ami, réfléchissant à une vitesse phénoménale, avant de décrocher son téléphone.  

 

- Stuart, c’est Ryo. Vous me lancez une proposition de rachat des parts actuelles au double de leur prix jusqu’à avoir acquis cinq pour cent supplémentaires. Je m’en fous. Faites toutes les déclarations qu’il faudra auprès des autorités boursières des pays concernés. Il me faut soixante-cinq pour cents du capital., ordonna-t-il avant de raccrocher.  

- En quoi ça t’inquiète ? Tu as soixante pour cent. Il ne peut rien faire., lui fit remarquer son ami.  

- Sauf que un peu plus d’un tiers de mes actions sont sans droit de vote pour des raisons historiques alors que les siennes le détiennent à cent pour cent. S’il réunit les cinq pour cent restant, il aura le pouvoir dans l’entreprise et je ne peux pas laisser ça arriver., lui apprit-il sombrement.  

- Qu’as-tu appris d’autres ?, reprit Ryo.  

- Il y a pas mal de lobbying et de mouvements de la part de la concurrence depuis quelques semaines. Tu devrais te méfier. J’ai l’impression qu’une grande opération pour te démolir se met en place., l’avertit Umibozu.  

- Me démolir… Je ne pense pas. M’affaiblir, c’est certain. Tu as fait un rapport sur tout ce que tu as trouvé ?, lui demanda le dirigeant.  

- Je ne suis pas un amateur…, maugréa le géant, lui tendant une clé USB.  

- Le code de décryptage ?  

 

Ryo aurait juré l’avoir vu sourire narquoisement quand il lui posa la question mais ce fut tellement fugace qu’il en douta malgré tout.  

 

- L’étalon…, lança son ami.  

- Argh… tu vas pas remettre ça sur le tapis tout de même., ronchonna le dirigeant.  

- J’y peux rien si c’est le nom du code. Tu sais qui l’a choisi., répondit son interlocuteur.  

- Je lui ferai bouffer sa cravate à celui-là !  

- Tu n’en auras peut-être pas l’occasion.  

 

Ryo reprit son sérieux aux mots de son ami prononcés avec beaucoup de gravité et le fixa du regard, l’invitant à parler sans un mot.  

 

- J’ai entendu qu’un groupe s’apprêtait à lancer une OPA sur son entreprise. Il n’a pas les moyens de contre-attaquer., lui apprit Umibozu.  

- Ca n’arrivera pas. Je vais aller là-bas., l’informa le dirigeant.  

- Et tu fais comment avec la petite ?, lui retourna-t-il.  

 

Le businessman fixa les yeux sur la porte, de nouveau en pleine réflexion. Il avait failli oublier Kaori. Pouvait-il la laisser ici dans un endroit où elle ne se sentait pas à l’aise ? Elle le vivrait peut-être d’autant plus mal en y étant seule… Et si Shin débarquait, il réagirait certainement très mal à sa présence et, ça, ça ne pouvait pas arriver. De nouveau, il décrocha son téléphone.  

 

- Hide, c’est Ryo.  

 

Au commissariat, Makimura se tendit. Il ne s’attendait certainement pas à parler à son ami si vite et le pire lui vint en tête.  

 

- Un problème avec Kaori ?, lui demanda-t-il, nerveux.  

- Oui et non. Je dois partir en urgence en voyage d’affaires et je me suis dit que ce serait bien qu’elle vienne avec moi plutôt que de rester seule à l’appartement. En plus, elle sera encore plus en sécurité au loin., pensa-t-il au dernier instant.  

 

Hide ne sut quoi répondre. Il devait déjà s’habituer au fait de ne plus la voir tous les jours, de lutter contre la culpabilité de l’avoir en quelque sorte abandonnée, même si ce n’était pas le cas, en plus de l’avoir mise en danger. D’un autre côté, il était vrai qu’elle serait moins exposée au loin.  

 

- C’est d’accord., soupira-t-il.  

- Il me faudra une autorisation de sortie de territoire et elle n’a pas de passeport., lui apprit Ryo.  

- Je te fais le papier. Pour le reste, elle doit avoir tous les documents nécessaires avec elle mais je dois signer la demande., pensa Hide.  

- On se retrouve dans une demi-heure à la mairie. C’est possible pour toi ?, lui demanda son ami.  

- Tu vas l’emmener ? Il y avait du monde hier soir pour elle., lui fit Maki, tendu.  

- Non, elle va rester à l’appartement., répondit Ryo.  

- Seule ?  

 

Ryo adressa un regard à son ami qui acquiesça.  

 

- Umi va rester avec elle., lui apprit-il.  

- D’accord. A tout de suite alors., dit-il en raccrochant.  

- Tu es sûr que ça ne te dérange pas ?, l’interrogea Ryo.  

- T’as bien une bouteille de scotch potable dans le coin…, fit-il d’une voix bourrue.  

- Je devrais pouvoir te trouver ça et pas du japonais, je sais., plaisanta le dirigeant, se levant.  

- J’te parle de scotch, pas de whisky, inculte !  

- Tu sais, tu devrais tenter un japonais un coup. Tu serais surpris.  

- Japonais ou écossais, je sais à quoi ressemble un homme qu’on jette du cinquantième étage., gronda le géant.  

 

Ryo sourit à la répartie de son ami et sortit du bureau.  

 

- Kaori !, l’appela-t-il.  

 

La jeune femme arriva avec un sourire ravi.  

 

- Ca s’est bien passé avec Ayaka ?, s’enquit-il, heureux de la voir ainsi.  

- Oui. On s’est arrangées., répondit-elle, le regard pétillant.  

- Super. En revanche, il y a un changement de programme. Va faire ta valise. Je pars en déplacement et tu m’accompagnes., lui apprit-il.  

- Quoi ? Mais je n’ai pas de passeport., lui rappela-t-elle.  

- Je dois rejoindre ton frère pour t’en faire faire un. On part dans la journée.  

- Mais tu n’auras pas mon passeport en un jour. Ca prend au moins une semaine !, lui opposa-t-elle.  

- Pour une fois, j’abuserai de ma position. Sois prête. On part au plus vite., lui demanda-t-il.  

- Mais tes affaires ?, balbutia-t-elle.  

- Tu me sors quelques costumes et vêtements. Je te fais confiance. Je m’occupe du reste., lui dit-il.  

 

Elle le regarda partir et se mit à rougir en pensant à certaines pièces qu’elle devrait sortir. Néanmoins, elle ne tergiversa pas et se dépêcha d’aller faire sa valise avant de se rendre dans sa chambre. Elle resta un moment immobile en observant les lieux. Tout était en ordre, à sa place. Les tables de chevet avec leur radio-réveil et leur lampe. Sur une seule, était posé un livre, ce qui lui apprit de quel côté il dormait, du côté de la porte. Pour être plus vite à pied d’oeuvre ?, se demanda-t-elle.  

 

Elle avança vers la penderie et l’ouvrit. Elle faillit s’étouffer en voyant le nombre de costumes et smokings présents mais se reprit bien vite et en sortit quatre puis en ajouta un cinquième. Ce grand malin ne lui avait même pas dit pour combien de jours ils partaient ni même où. Elle avait rangé ses quatre tailleurs dans sa valise mais lui, combien lui en prévoir ? Il aviserait. Elle trouva les chemises en sélectionna cinq également ainsi que des cravates assorties. Elle sentait des papillons se réveiller au fond de son estomac. Ca faisait très épouse ce qu’elle faisait là et, si l’appartement la laissait sceptique, cette partie-là ne lui posait aucun souci parce qu’elle savait qu’il ne la voyait pas comme une femme exclusivement d’intérieur. C’était comme s’ils étaient… partenaires. Oui, le mot lui semblait bien trouvé. Partenaires, ils se distribuaient en toute confiance les tâches pour être plus efficaces.  

 

Un léger sourire aux lèvres, elle sortit un jean même si elle ne l’avait jamais vu en porter, un tee-shirt et un pull avant de refermer la penderie. Elle se tourna alors vers la commode et, s’encourageant à ne pas rougir, ouvrit le premier tiroir et tomba sur les chaussettes. Ses joues étaient encore sauves pour quelques instants… Elle sortit ce dont elle avait besoin puis referma le tiroir avant de poser la main sur la poignet du suivant.  

 

- Tout va bien ?  

 

Elle sursauta quand elle entendit la voix d’Umibozu derrière elle et se retourna, la main sur le cœur.  

 

- Bon sang, vous m’avez fichu la trouille., fit-elle d’une voix suraiguë.  

- Hmmpf. Désolé., s’excusa le géant.  

- Ce n’est rien. J’ai… J’ai presque fini de réunir les affaires de Ryo. Il n’aura qu’à vérifier et les ranger quand il rentrera., dit-elle en se retournant, ouvrant le tiroir et prenant ce qui lui tombait sous la main avant de se retourner.  

- Ah oui, ça peut lui être utile. Vous pensez que ce sera assez ?, fit-il, se retenant de sourire.  

 

Kaori baissa les yeux et se mit à rougir en s’apercevant qu’elle tenait enfermée dans un caleçon une boîte de préservatifs.  

 

- Euh non… enfin, je veux dire… oui… enfin…, bredouilla-t-elle, confuse.  

- Ce… Ce n’est pas ce que je voulais prendre., fit-elle après avoir pris une profonde inspiration pour se calmer.  

 

Elle se retourna et rangea la boîte dans le tiroir puis en ressortit d’autres sous-vêtements qu’elle posa sur le lit avant de s’éclipser de la chambre, frôlant Umibozu.  

 

- Ca aurait peut-être été judicieux de les prendre avec tout de même., fit-il.  

- Non, ce serait lui envoyer un message qui va à l’encontre de ce qu’on a décidé., répondit-elle, prenant place dans le divan.  

 

Elle réalisa soudain ce qu’elle venait d’avouer et posa une main sur ses lèvres.  

 

- Je… Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je suis sa stagiaire, lui mon chef. Nous n’avons pas ce genre de rapport., tenta-t-elle de sauver.  

- Il n’y a rien que je ne sache déjà, rien dont je n’ai envie de parler non plus., lui apprit-il posément.  

 

Il se laissa aller dans le canapé et la regarda calmement. Elle soutint son regard et se détendit.  

 

- Merci., souffla-t-elle.  

- Et merci pour hier. Vous m’avez sauvé la vie et je n’ai pas pensé à vous en remercier hier., lui dit-elle.  

- Vous avez pris un gros risque pour moi.  

- Ce n’est rien., éluda-t-il.  

 

Ils restèrent un moment silencieux et Kaori se demandait comment tenir une conversation avec lui pour ne pas paraître impolie. Elle ne se trouvait déjà pas très douée en temps normal mais la personne face à elle ne semblait pas vouloir l’aider. Soudain, elle vit Ayaka traverser la pièce.  

 

- Vous travaillez pour Ryo ?, lui demanda-t-elle.  

- On peut dire ça., répondit-il.  

 

« On peut dire ça »… Ca voulait dire quoi au juste ?, s’interrogea-t-elle en fronçant les sourcils.  

 

- Vous faites quoi ?, insista-t-elle.  

- Ryo vous en parlera s’il le juge utile., répliqua-t-il.  

- O… K…, soupira-t-elle.  

- Tu veux un coup à boire, la p’tite ?, lui proposa-t-il, se levant et allant chercher une bouteille dans l’armoire.  

- Mais il est dix heures du matin…, lâcha-t-elle.  

- Et alors ? Ca fait une paye que j’ai pas bu un bon scotch. Alors ?, lui redemanda-t-il.  

- Je suis mineure., s’excusa-t-elle.  

- Ah, ça explique l’absence de préservatif., comprit-il.  

- Je… Je vais aller dans ma chambre… voir si je n’ai rien oublié., fit Kaori gênée.  

- Si je ne m’abuse la majorité sexuelle au Japon a été fixée à treize ans et là où vous allez à seize ans. Rien ne vous empêche de passer à l’acte., déclara-t-il.  

 

Kaori s’arrêta en chemin et ne se retourna même pas pour le regarder. Peut-être qu’elle était trop prude, peut-être qu’elle était retardée sur ce plan-là, peut-être que beaucoup de filles l’avaient déjà fait mais pas elle. Ryo ne s’en plaignait pas. Il lui avait même dit qu’il voulait patienter.  

 

- Peu importe ce qui nous fait attendre, ça ne regarde que Ryo et moi. Et je ne pense pas qu’il y aura d’utilité à ce que Ryo vous en parle., lui asséna-t-elle sèchement avant de partir.  

 

Sa réponse le fit sourire et il leva son verre à la jeune femme absente.  

 

Quand Ryo rentra une heure plus tard, il trouva Umi toujours assis dans le divan, un verre vide devant lui.  

 

- Ma bouteille a survécu ?, le taquina-t-il.  

- Je n’ai bu qu’un seul verre. Il était tôt et ta bouteille pas terrible., ironisa l’autre.  

- Où est Kaori ? Je pensais qu’elle te tiendrait compagnie.  

- Dans sa chambre. Elle vérifie qu’elle n’a rien oublié. Sacrée bout de femme que tu héberges, Ryo…, pipa Umibozu.  

- Elle a du caractère. Il en faut de nos jours pour faire sa place., admit-il.  

- Surtout pour rester auprès de toi., affirma le géant, se levant.  

- Je vous laisse. Je vais traîner dans le coin en ton absence. Et si tu te poses la question, elle n’a fait que préparer tes affaires dans la chambre. Elle n’a pas farfouillé tes armoires ni planqué de micros., lui apprit-il.  

- Je ne me posais pas la question. Tu l’as surveillée ?, l’interrogea Ryo, les dents serrés.  

- Pas besoin. J’ai l’ouïe fine., lui dit-il.  

 

Le dirigeant acquiesça, se détendant, et alla frapper à la porte de la chambre de Kaori. Quand elle lui ouvrit, il vit les livres ouverts sur son lit.  

 

- Tu étudies ?  

- Oui. Tes affaires sont posées sur le lit. Tu ne m’as pas dit combien de jours on partait., lui dit-elle.  

- Je ne le sais pas moi-même. Tiens, ton passeport et ton ordinateur. Tu en auras besoin., l’informa-t-il, lui tendant une sacoche.  

- Déjà. C’est bien d’avoir ses entrées…, pipa-t-elle.  

- Ca a son utilité parfois. Je vais finir mes bagages, on va déjeuner et on partira après.  

- Mais l’avion ? L’hôtel ?, lui demanda-t-elle.  

- C’est fait. J’ai géré., lui apprit-il.  

 

Il la laissa et partit dans sa chambre. Ca lui fit étrange de voir ses affaires prêtes sur son lit. C’était la première fois que ça arrivait. Il n’avait même pas réfléchi quand il le lui avait demandé. Il avait juste pensé en chef d’entreprise ayant confiance en celle qui le secondait. Elle avait bien choisi. Il ne changea rien et mit tous les costumes sur cintre dans une housse spéciale et le reste dans un sac. Il sourit en l’imaginant sortir ses sous-vêtements… jusqu’à se rappeler ce qu’il y avait d’autres dans le tiroir et déglutir. Qu’avait-elle pensé en voyant la boîte entamée et celle encore pleine ? Avec un peu de chance, elle ne les aurait pas vues. Il ouvrit le tiroir concerné et se rendit compte que l’une des boîtes avait bougé. Autant pour lui mais, après tout, il ne lui avait jamais caché qu’il avait une vie sexuelle. Il saisit la boîte entamée et se demanda s’il devait la prendre avec, juste au cas où ils ne tiendraient pas, mais la rangea. Il serait la voix de la raison si nécessaire. Il pouvait le faire.  

 

Il compléta son sac puis ressortit, posant ses affaires à côté de la valise de Kaori.  

 

- Tu comptais me voir dormir nu ?, lui demanda-t-il, posant les mains sur ses hanches.  

- N… Non. Pourquoi ?, répondit-elle, rougissant.  

- Oh bon sang, j’ai oublié le pyjama. Je suis désolée., s’exclama-t-elle, faisant le point de ce qu’elle avait sorti.  

 

Soudain, Ryo sentit son corps se tendre contre lui.  

 

- On… on va dormir ensemble ?, murmura-t-elle.  

- Tu n’as pas apprécié la nuit dernière ?, lui demanda-t-il.  

- Si. J’ai très bien dormi. Ce n’est pas le moment où on est endormis qui m’ennuie. C’est ce qu’on pourrait faire avant. Je crois que j’en ai envie mais… je n’en suis pas sûre., lui dit-elle, baissant les yeux.  

- On ne fera rien, rien avant que tu sois prête, rien avant que tu sois majeure. Peu importe le sens dans lequel ça arrive. On pourrait très bien dormir ensemble sans que tu prennes de risque. Tu me crois ?, l’interrogea-t-il, prenant son menton entre ses doigts et la forçant à relever le visage.  

- Oui., souffla-t-elle après un instant d’observation.  

 

Il la relâcha et fourra les mains dans ses poches.  

 

- Pour moi, le plus frustrant, c’est de ne pas pouvoir t’embrasser., lui confia-t-il.  

- Une idée de quand ça arrivera ?, s’enquit-il.  

- Une idée de ce que tu dois m’offrir pour me montrer que tu es sûr de nous ?, lui retourna-t-elle, le regard incertain.  

- Non, je n’ai toujours pas trouvé mais, pour ma décharge, j’ai été très occupé ces derniers temps et je t’ai accueillie chez moi, ce qui te permet de terminer ton stage et donc ta formation, de bénéficier d’une magnifique vue du cinquantième étage sur Tokyo…  

- J’ai la vue du cinquante-quatrième au travail…, lui rappela-t-elle, malicieuse.  

- Je t’emmène en voyage., lui opposa-t-il.  

- Un prélude au septième ciel ?, osa-t-elle, ses pommettes se teintant.  

 

Ryo lâcha un sourire chaud et sensuel, l’attrapant par la taille.  

 

- Un tour en avion, ça n’a rien à voir avec le septième ciel… mais peut-être qu’un jour je t’enverrai au septième ciel en plein vol., lui susurra-t-il à l’oreille, en attrapant le lobe et le mordillant doucement avant de descendre la ligne de sa nuque à coup de baisers.  

- Tu n’imagines pas à quel point c’est dur de te laisser mener la danse, Kaori., murmura-t-il, nichant la tête au creux de son cou.  

- Je tiens à toi, Ryo. N’en doute pas. Je tiens vraiment à toi., lui assura-t-elle.  

- Je sais. Ne t’inquiète pas. On va manger puis je vais te donner un autre sac pour tes affaires. Règle d’or du businessman : n’avoir aucun bagage en soute. Ca évite de devoir faire la queue et risquer de perdre ses affaires. Donc uniquement des bagages qui rentrent en cabine., lui apprit-il.  

- D’accord. Je n’ai qu’à réchauffer le plat que j’ai préparé tout à l’heure et ranger tout ce dont on n’aura pas besoin., lui dit-elle.  

- Je m’occupe de tes affaires alors.  

 

Il partit dans sa chambre chercher un autre sac et revint, le posant avec la valise sur le divan. Il commença à sortir ses tailleurs, les jupes ou pantalons assortis.  

 

- Tu n’as pas que des pantalons ?, grogna-t-il, en voyant la taille des deux jupes.  

 

Elles étaient loin de lui déplaire mais seulement quand ils étaient au bureau à Tokyo et qu’il était le seul à en profiter.  

 

- Non, j’ai pris ce que j’avais. Deux pantalons et deux jupes. Pourquoi ? Ca pose un souci ?, lui demanda-t-elle, drapée de toute son innocence.  

 

Bien évidemment, elle n’avait aucune idée de l’endroit où ils allaient et de qui ils allaient rencontrer.  

 

- Ca ira…, soupira-t-il.  

 

Elle le regarda par dessus le comptoir de la cuisine et fronça les sourcils, se demandant pourquoi il avait l’air contrarié. Il continua à déballer sa valise et attrapa un morceau de tissu blanc.  

 

- Ca a une drôle de forme pour un mouchoir…, pensa-t-il tout haut.  

 

Sans le vouloir, ses doigts glissèrent et le « mouchoir » se déplia au même moment où Ayaka arrivait dans le salon.  

 

- Monsieur Ryo ! Je ne pensais pas que vous aviez ces sales petites manies !, s’écria-t-elle, outrée.  

- Mais non ! Je pensais que c’était un mouchoir. Je voulais juste le transférer dans ce sac-là !, se défendit-il, mortifié.  

 

Il vit Kaori arriver et se dit qu’il aurait droit à un deuxième sermon de sa part mais elle le regarda puis sa culotte encore dans ses mains et, soudain, se mit à rire face à sa gêne. Elle ne pouvait que repenser à elle un peu plus tôt avec la boîte de préservatifs et ses caleçons. Soulagé, il se détendit et rit avec elle avant de finir de vider sa valise et fermer le sac.  

 

- J’ai fini, Monsieur. Je reviens mercredi., l’informa Ayaka, mécontente.  

- Merci Ayaka. A bientôt., lui dit-il, réprimant un sourire hilare, suivi par Kaori.  

 

Le couple se retrouva seul et alla déjeuner rapidement.  

 

- Désolé pour ta culotte., lui dit-il alors qu’ils débarrassaient.  

- Elle t’a plu ?, osa-t-elle, se mordant nerveusement la lèvre.  

- Elle me plairait plus sur toi., lui répondit-il, soutenant son regard.  

- Ca peut s’arranger…, pipa-t-elle avant de le laisser.  

 

Il en resta baba un instant avant de sourire et de la rejoindre dans le hall où ils récupérèrent leurs affaires en attendant le garde du corps.  

 

- J’aurais peut-être dû me changer., pensa-t-elle soudain en regardant son jean et son pull.  

- Tu es très bien ainsi., la rassura-t-il.  

 

Ils descendirent jusqu’au garage dès l’apparition du garde du corps et se dirigèrent vers l’aéroport d’Haneda.  

 

- Ce n’était pas par là…, suggéra Kaori en voyant le panneau indicateur à l’aéroport.  

- Non, fais confiance à Kenji. Il connaît Tokyo comme sa poche., la rassura Ryo.  

 

Ils contournèrent l’énorme bâtiment de l’aéroport et arrivèrent près d’une grille qui s’ouvrit après une minute d’attente. Ils avancèrent alors au pas jusqu’à un hangar où le chauffeur immobilisa la voiture. Ryo sortit en premier et tendit la main à son assistante qui se glissa jusqu’à lui.  

 

- Le carrosse de Madame est avancé., la taquina-t-il, faisant un petit signe de tête derrière elle.  

- Tant qu’on est arrivés avant minuit, ça me va. Parce que si le carrosse redevient citrouille en plein vol…, lâcha-t-elle avec un sourire en le regardant.  

 

Quand elle tourna cependant la tête vers l’endroit indiqué, ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Elle vit le magnifique jet d’un blanc éblouissant se dresser devant elle, la carlingue réfléchissant le soleil automnal.  

 

- On arrivera bien avant minuit. Tu auras même le droit d’assister à un deuxième lever de soleil aujourd’hui., lui dit-il, la prenant par la main et l’emmenant jusqu’à l’appareil.  

- Tu as un jet privé ?, murmura-t-elle.  

- Il est à la société. C’est plus facile quand on doit partir en urgence comme maintenant., lui expliqua-t-il, la poussant à monter les escaliers, une main dans son dos.  

- Je comprends… mais pourquoi tu m’emmènes, Ryo ? J’aurais pu rester ici., lui demanda-t-elle.  

 

Elle n’avait pas réagi sur le coup. Il était passé en mode dirigeant et elle avait suivi mais maintenant les questions affluaient et elle ne savait plus quoi penser.  

 

- Parce que j’ai besoin de te savoir en sécurité et bien. Même si je sais que l’appartement est sûr, je sais que tu n’y seras pas bien, surtout si tu y es seule. Alors autant que tu viennes avec moi. Ca te permettra de respirer un peu et c’est un apprentissage de plus dans ton stage. Tu me prouveras également que tu parles vraiment anglais., se moqua-t-il.  

- Installe-toi. Je vais m’assurer que tout est prêt et on décollera., lui dit-il.  

 

Kaori le regarda partir, réfléchissant à sa réponse. Elle finit par en accepter le bien-fondé. De toute façon, pour son passeport, il avait dû voir Hide qui, dès lors, avait dû approuver ce voyage. Ce serait une source de tracas en moins pour lui, se dit-elle en observant l’endroit. Tout était si beau, si luxueux dans la cabine qu’elle osait à peine poser les mains sur les accoudoirs. C’était encore une de ces choses auxquelles elle devrait s’habituer si elle restait avec lui. Elle soupira et se concentra sur ce qui comptait vraiment : Ryo. C’était lui qu’elle aimait, avec lui qu’elle envisageait de faire sa vie. S’ils s’aimaient comme elle le pensait, le reste ne comptait pas. Elle ferait avec.  

 

- Alors, est-ce qu’un vol en jet privé va améliorer mon dossier ?, la taquina-t-il, revenant et prenant place à ses côtés.  

- Non, du tout., murmura-t-elle, tournant son regard soucieux vers lui.  

- Mais ça ne le désavantage pas non plus., nuança-t-elle, esquissant un sourire pour atténuer la rebuffade.  

 

Il attrapa sa main et entrelaça leurs doigts, les observant un moment en pleine réflexion.  

 

- Tu crois que tu arriveras à te faire à mon mode de vie ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui. J’y arriverai… parce que tu es là et que c’est toi qui comptes, parce que tu fais des compromis et que je vais en faire aussi, parce qu’on va grandir comme couple en prenant notre temps. Je suis persuadée qu’on peut y arriver., lui assura-t-elle.  

- Et toi, tu y crois ?, lui retourna-t-elle.  

 

Il releva les yeux et plongea dans son regard.  

 

- Ce que je sais, c’est que si ça ne marche pas entre nous deux, ça ne marchera jamais avec personne. Alors j’espère que ça ira., lui répondit-il.  

 

Ce n’était pas vraiment la réponse assurée qu’elle attendait mais ils n’étaient qu’au début d’un long chemin. Elle leva sa main et la porta à ses lèvres, embrassant doucement ses doigts tout en le regardant, avant de poser la joue dessus un instant. Peu après, la porte de l’avion fut fermée, le garde du corps alla s’installer dans un siège à l’écart et l’avion roula doucement sur la piste avant de s’immobiliser quelques minutes. Soudain, les réacteurs se mirent à tourner de plus en plus vite dans un bruit assourdissant. Cela dura quelques secondes avant de sentir l’appareil entrer en mouvement, prenant de la vitesse et les plaquant aux sièges au moment du décollage.  

 

- J’espère que notre vie sera comme ce vol. Même si le décollage est rude, j’aimerais que le reste du vol se fasse agréablement même si nous n’échapperons pas à quelques turbulences., murmura Kaori.  

 

Ryo lâcha sa main et se redressa. Il saisit les accoudoirs qui les séparaient et les releva. D’un geste, il défit sa ceinture puis passa un bras autour de sa taille pour l’amener contre lui, l’enlaçant et entrelaçant leurs doigts.  

 

- C’est comme ça que j’envisage notre vie, Kaori. Peu importe que l’on soit ensemble ou séparés, on doit toujours avoir l’impression que l’autre est avec nous. On ne fait rien pour l’autre mais on le fait pour nous, pour être heureux. Si tu as le sentiment de sacrifier quelque chose pour moi, alors ne le fais pas. Ca n’en vaut pas la peine. Ca ne le vaut que si on y trouve tous les deux notre compte. On est d’accord ?, la questionna-t-il.  

- Oui, on est d’accord., murmura-t-elle, se détendant contre lui.  

 

Ils pouvaient y arriver. Tant qu’ils se parlaient, ne se terraient pas dans les silences, les peurs et les rancoeurs, ils pouvaient y arriver, se dit-elle.  

 

 


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