Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 15 :: Chapitre 15

Publiée: 04-02-21 - Mise à jour: 04-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 15  

 

Ryo se réveilla quelques heures plus tard avec un poids sur la poitrine. Avant même d’ouvrir les yeux, il se sentit sourire à l’odeur qu’il avait déjà sentie auparavant, celle de son shampooing. Il avait dormi avec Kaori. Il tenait Kaori dans ses bras. Ses paupières s’ouvrirent et il baissa le regard vers le jeune visage angélique posé sur lui. Ce n’était que la deuxième fois qu’ils dormaient ensemble... Enfin deux fois en deux nuits passées ensemble, c’était plutôt pas mal, se dit-il en souriant encore plus. Il se secoua mentalement : donc ce n’était que la deuxième fois et, pourtant, il avait du mal à se dire qu’il n’aurait plus droit à cela avant un moment. De retour à l’appartement, ils ne pourraient plus, en tout cas pas tant que Mick serait là.  

 

Doucement, il caressa l’ovale de son visage et se mit à rire quand elle fronça le nez et se renfonça contre lui. Le caractère sauvage de la jeunesse, pensa-t-il. Elle avait ce privilège-là de pouvoir être impulsive et parfois effrontée. Elle prenait les choses à cœur comme le permettaient ses vingt ans et toute son insouciance. Il ne doutait pas de l’éducation d’Hide mais elle n’avait pas eu à apprendre à se restreindre à tout prix depuis qu’elle avait dix ans, à se comporter comme un adulte et endosser le costume de futur dirigeant dès ses quatorze, âge où Shin avait commencé à l’emmener aux conseils d’administration puis aux réunions. Elle avait cela pour elle et pour lui.  

 

- A quoi tu penses ?, l’interrogea Kaori, encore ensommeillée.  

- A toi., lui répondit-il.  

 

Il vit son regard se rembrunir et se demanda ce qui lui passait par la tête. S’écartant de lui, elle se redressa et s’assit sur le bord du lit, tête baissée.  

 

- Dis-le., murmura-t-elle.  

- Que veux-tu que je te dise ?, lui retourna-t-il.  

- Que ça ne marchera pas entre nous. Qu’il y a trop de différences. Que je t’ai blessé avec ma remarque sur la maison de Mick alors que je t’ai clairement fait comprendre que je n’aimais pas ton appartement., expliqua-t-elle.  

- Regarde-moi., lui demanda-t-il d’un ton ferme.  

 

S’armant de courage, elle se tourna vers lui et leva les yeux alors qu’il s’asseyait dans le lit.  

 

- Je vais être honnête avec toi et j’en attends autant de ta part. Oui, tout ce que tu as dit sur mon appartement, c’est dur à encaisser mais je le comprends et je le partage dans une certaine mesure. Pour les différences entre nous, elles existent et elles sont pléthores, je ne le nie pas, mais c’est à nous de faire les ajustements nécessaires. En as-tu envie ? Penses-tu que tu as assez de courage pour te battre pour nous ?, la questionna-t-il.  

 

Elle le regarda, incrédule. Ce n’était pas du tout ce à quoi elle s’attendait. Elle se rendit compte de l’incompréhension qui avait pris place entre eux et du mal qu’elle aurait pu leur faire, qu’elle s’était faite d’ailleurs…  

 

- Alors, Makimura, auras-tu autant de cran pour te battre pour nous qu’à me défendre au bureau ou remettre des directeurs ou fournisseurs en place ?, la piqua-t-il, un regard sérieux posé sur elle.  

- Oui. Je te jure que oui., lui promit-elle.  

- J’ai envie que ça marche entre nous, Kaori. Je veux croire que toi et moi, c’est pour la vie., lui dit-il d’un ton plus doux.  

- Moi aussi, je veux y croire. C’est juste que hier… hier, j’ai tout compris de travers., lui avoua-t-elle, la gorge nouée.  

 

Il se glissa plus près d’elle et lui prit la main. Sans prévenir, elle se jeta dans ses bras, le faisant tomber sur le dos. Il ne râla pas mais referma les bras sur elle, sentant la tension quitter son corps.  

 

- Qu’as-tu compris de travers ?, l’interrogea-t-il à voix basse, caressant ses cheveux.  

- Quand on parlait de l’appartement, je t’ai dit que je m’y adapterai et tu as dit que ça ne serait peut-être pas utile. J’ai cru… J’ai cru que tu voulais tout arrêter, que je t’avais déçu à un tel point que ça ne pouvait continuer., lui expliqua-t-elle.  

- C’est pour cela que tu t’es montrée distante ?, lui demanda-t-il.  

- Pour me préserver et te montrer que je pouvais me comporter comme une adulte et donc continuer à travailler avec toi., murmura-t-elle.  

- Ca fait bientôt deux mois qu’on se connaît, Kaori, et on a encore du temps devant nous mais tu n’imagines même pas ce que tu m’as déjà apporté. Alors reste toi-même et vole-moi dans les plumes lorsque quelque chose ne va pas. J’aime que tu me bouscules dans mes habitudes… en dehors du travail., lui dit-il.  

- Et surtout, on doit apprendre à se parler. Il y a tellement de choses qui se mettent entre nous qu’on ne peut pas laisser l’incompréhension s’y glisser également. Tu es jeune et inexpérimentée mais n’aies pas peur de venir me voir quand tu as des doutes. Je ne me moquerai jamais de toi., lui assura-t-il.  

- D’accord., concéda-t-elle.  

 

Il esquissa un sourire chaud et caressa sa joue tendrement avant de la prendre sous les bras et de la remonter sur lui. Il la vit rougir en sentant leurs deux corps s’épouser et il devait avouer qu’il lui était difficile de rester indifférent également.  

 

- Tu avais enclenché un mouvement dans l’avion et on a été de nouveau interrompus par la suite. Tu en as toujours envie ?, murmura-t-il, traçant le contour de ses lèvres du bout de l’index.  

 

Elle attrapa son doigt et le posa sur ses lèvres, l’embrassant tout en le regardant droit dans les yeux avec un regard pétillant. Il se sentit bien et vivant à cette vision. Glissant les bras de chaque côté de son visage, elle attrapa la tête de lit et se hissa un peu plus haut, sentant ses sens s’électriser au contact de sa poitrine sur son torse. A la flamme chaude dans son regard, elle sut qu’il en était de même pour lui.  

 

- On s’était arrêtés où ?, lui demanda-t-elle à voix basse.  

- A ça., lui dit-il, lui montrant son pouce et son index écartés d’un ou deux millimètres.  

- On était proches., murmura-t-elle avec un sourire naissant.  

- Très proches., admit-il.  

- Il ne manquait vraiment pas grand-chose.  

- On était à un cheveu d’y arriver., ajouta-t-il.  

- On perd du temps à parler, non ?, dit-elle, le regard pétillant.  

- Pour s’embrasser, oui, mais pour rêver de tout ce que je pourrais faire avec tes lèvres, du tout., répondit-il avec un sourire coquin.  

 

Le sourire de Kaori s’accentua malgré la rougeur qui prit ses joues.  

 

- C’est une proposition indécente ?, lui demanda-t-elle.  

- Si j’imagine seulement de les voir poser sur une crème glacée, ça peut être extrêmement décent comme hautement indécent si j’ai l’esprit qui s’échauffe… et il s’échauffe énormément quand je te tiens ainsi., lui promit-il d’une voix sensuelle.  

- Si je te dis que je préfère les sucettes ? Tu sais, celles qu’on pince entre ses lèvres et sur laquelle la langue s’enroule pour en goûter toute la surface ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ca dépend si tu préfères les mini-sucettes ou les maxi-formats…, répondit-il, commençant à se sentir un peu à l’étroit dans son pantalon.  

 

Prise à son propre jeu, elle se mordit la lèvre inférieure, sentant la chaleur monter de son bas-ventre. Elle ne put s’empêcher de se tortiller sur son compagnon et s’immobilisa en sentant la proéminence qui s’affirmait sous elle, à la fois fière de l’avoir provoquée et encore inquiète de ce qui se passerait.  

 

- Peu importe la taille, la seule chose qui compte, c’est le goût qu’elle a et ce qu’elle nous fait ressentir., réussit-elle à articuler cherchant à lui faire comprendre que seul son amour comptait.  

- Tu vas me rendre fou. Tu serais bien la première à me faire perdre le contrôle., gronda-t-il, passant une main derrière sa nuque et s’approchant d’elle.  

 

Leurs visages fermèrent la distance et se frôlèrent quand, soudain, la porte de l’autre chambre donnant sur la salle de bain traversante s’ouvrit et ils entendirent Mick siffloter, de plus en plus près de la porte de la chambre. Kaori bondit du lit et eut juste le temps de se planquer derrière la porte qui s’ouvrit.  

 

- Je deviens fou. J’aurais juré t’entendre parler avec quelqu’un., fit Mick, étonné.  

- J’étais… au téléphone., mentit Ryo, prenant le portable sur sa chevet.  

- C’est pas le téléphone de Kaori, ça ?, l’interrogea-t-il, cherchant dans la pièce s’il la voyait.  

 

Kaori grimaça de sa maladresse mais, lorsque Mick avança vers le lit, lui tournant le dos, elle en profita pour s’échapper, refermant doucement la porte derrière elle.  

 

- Ah ben oui… J’avais pas fait attention., répondit Ryo, naturellement.  

- Que fais-tu avec le téléphone de ma future femme ?, le questionna son ami.  

- Ta future femme ? Tu ne te projettes pas un peu de trop ?, répliqua le japonais, irrité.  

- Non, je prends à peine un peu d’avance. Après tout, je vais avoir un peu de temps pour la courtiser puisque nous allons vivre ensemble., s’enthousiasma-t-il.  

- D’ailleurs, je vais aller réveiller ma mie d’un tendre baiser., décida-t-il.  

- Mick !, l’interpela Ryo.  

- Oui ? Aurais-tu quelque chose à me dire ? Tu es jaloux, Ryo chou ?, minauda-t-il.  

- Non, tu ferais peut-être mieux de t’habiller., lui conseilla son ami, pointant du doigt la serviette dont il était uniquement vêtu.  

- Ca sera plus rapide pour ce que j’envisage de faire., éluda l’américain.  

 

Ryo regarda son ami partir et grogna de dépit. Il allait devoir trouver un moyen de tenir Mick éloigné de Kaori sans lui dire qu’ils étaient ensemble. Pourquoi ne le ferait-il pas d’ailleurs ? Non, c’était encore un peu tôt. Il ne voulait pas leur mettre une pression supplémentaire et risquer que son blondinet d’ami à la langue trop bien pendue n’aille vendre la mèche à quiconque, d’autant plus qu’il n’en démordait pas : Hide devrait être le premier au courant. Il se leva donc et se dirigea vers la chambre de Kaori de laquelle il entendait la douche couler. Elle était vulnérable…  

 

- Kaori chérie ! L’homme de tes rêves arrive !, claironna Mick en entrant dans la chambre en sautillant.  

 

Entendant le jet de la douche, il s’arrêta et se frotta les mains puis s’élança vers la porte de salle de bains qu’il ouvrit en grand. Simultanément, Ryo claqua fermée la porte de la chambre brutalement et la décoration suspendue au dessus de la porte de salle de bains se décrocha, tombant sur la tête de l’américain.  

 

- Il faut croire que tes aïeux se rappellent à toi. Un marteau de bûcheron sur la tête, ça ne peut être qu’un signe., fit Ryo, ramassant l’objet par terre.  

 

Il observa l’objet de belle facture en bois massif. L’ouvrage avait été façonné manuellement, ce dont Mick ne s’était pas privé de se vanter dès la première fois qu’il lui avait attribué cette chambre.  

 

- Je peux savoir ce que vous faites là ?, leur demanda la rouquine, fronçant les sourcils  

 

Elle sortait de la douche, une serviette autour de son corps. Voyant le regard éloquent des deux hommes, elle s’immobilisa, serrant l’éponge autour d’elle.  

 

- Ces jambes…, murmura Mick, suivant le galbe encore humide, luisant sous l’éclairage.  

 

Le regard de Ryo était lui bien plus en hauteur, partant de sa nuque jusqu’au bord de la serviette où se perdaient les gouttes d’eau qui tombaient des mèches de ses cheveux.  

 

- On sort., fit le dirigeant, voyant le regard de son ami sur la femme qu’il aimait.  

 

Il le prit par le bras et le fit se relever. Comme il ne suivait pas assez vite à son goût, il l’attrapa par la serviette et tira en arrière, restant avec la serviette dans les mains.  

 

- Dehors !, hurla Kaori, se cachant le visage des mains.  

- Ma chérie, regarde le bel hommage que la nature te rend., minauda Mick.  

- Mick, si tu ne sors pas immédiatement de cette chambre, je t’écrase les bijoux de famille avec le marteau de famille., gronda Ryo.  

- T’es pas drôle… Si ça se trouve, on sera juste sortis que sa serviette tombera et on pourrait découvrir la huitième merveille du monde., gémit l’américain.  

- Tu n’imagines même pas…, soupira le japonais, se rappelant très bien de ce magnifique spectacle.  

- Tu l’as déjà vue nue ?, s’exclama le blondinet.  

- Si tu te concentrais ? Je te signale qu’avec toutes tes babioles, on a encore pas mal de boulot pour tout emballer., éluda son ami, peu désireux de s’épancher sur le sujet.  

 

Encore chamboulée par la dernière demi-heure, Kaori s’habilla rapidement et descendit à la cuisine rejoindre les trois hommes. Stoïque, le garde du corps regardait les deux autres se lancer des piques alors qu’ils préparaient de quoi déjeuner.  

 

- Bon, je vais vous laisser débarrasser la cuisine comme le beau petit couple que vous formez tous les deux., finit par dire Kaori à la fin du repas alors qu’ils n’avaient pas arrêté de se chamailler.  

- Quoi ? Non mais dis pas de connerie. Je ne peux pas être en couple avec ça ! Il pique !, s’écria Mick.  

- Et toi, tu ronfles !, rétorqua Ryo.  

- Je ne ronfle pas !  

- Si tu ronfles ! Quand on a fait du camping pour Spring Break dans le Yellowstone, tu as fait peur à tous les animaux sauvages. Je n’ai pas fermé l’oeil du séjour.  

- Je t’ai dit que c’était le bruit souterrain des geysers !, répliqua l’américain.  

- A cinquante kilomètres de là ? Je sais que tout est grand dans ton pays mais faut pas exagérer sauf pour ta gamelle peut-être., s’indigna le japonais.  

- Si vous ne me cherchez pas, je serai dans le séjour. Je vais emballer…  

 

A ce mot, les deux hommes se tournèrent vers elle, le regard narquois.  

 

- La vaisselle. Je vais emballer la vaisselle. Si je devais emballer un mec, ce ne serait en aucun cas un en mode étudiant libidineux., leur affirma-t-elle sèchement avant de partir.  

- Tu imagines nos bambins : crinière de feu, yeux couleur de l’océan, un caractère tempétueux…, rêva Mick, jetant un regard vers son ami.  

- J’imagine rien mais toi, tu rêves éveillé. Allez, grouille-toi de laver la vaisselle pour que je l’essuie., gronda Ryo, lui balançant l’éponge à peine égouttée à la figure.  

- Putain, déconne pas, tu vas me décoiffer !, hurla l’américain.  

 

Comment Mick arrivait si facilement à se projeter avec des enfants alors qu’il n’y arrivait pas ? Si autant de gens sur Terre voulaient des enfants, ça ne devait pas être si compliqué de passer le pas, se dit Ryo sombrement.  

 

- Voilà, j’ai fini. Je vais rejoindre ma future épouse., annonça Mick, guilleret.  

- Ah non ! Ta mission du jour est de débarrasser ton bureau. Kaori a déjà rangé tous les livres. Maintenant, tu dois finir., lui rappela le dirigeant, se souvenant des attributions de chacun.  

- Mais je voulais voir ma mie…, gémit son ami.  

- Ta mie, elle va te mener à la baguette si tu continues. Crois-moi, tu n’as pas envie d’avoir à faire à Kaori en colère., le prévint Ryo, le poussant vers le bureau.  

 

Mick se résigna et alla débarrasser la pièce pendant que Ryo s’attaqua aux étagères du couloir qui séparait le bureau du séjour. Il était ainsi idéalement placé pour prévenir toute tentative sur la jeune femme en plus d’avoir le loisir de pouvoir l’observer.  

 

- Ryo, j’ai besoin de ton aide vite., l’appela-t-elle, la voix tendue.  

- Tu ne pouvais pas demander avant., lui reprocha-t-il, la voyant sur la pointe des pieds tenant un bibelot assez large en étain à bout de bras.  

- Je pensais y arriver., admit-elle, le sentant se placer dans son dos et attraper l’objet pour le descendre.  

 

Collé contre son dos, il le posa juste devant elle, l’emprisonnant entre ses bras.  

 

- Avoue que tu voulais juste me voir jouer les héros., murmura-t-il à son oreille d’un ton chaud.  

 

Il la sentit frissonner contre lui et sourit légèrement.  

 

- Peut-être… Je ne suis qu’une faible femme après tout., souffla-t-elle.  

- Tu es loin d’être faible, je le sais., lui affirma-t-il à voix basse, baissant la tête pour déposer un baiser dans son cou.  

- Fini ! Je vais pouvoir venir t’aider, Kaori !, s’enorgueillit Mick.  

- Je vais le tuer., grogna Ryo à son oreille, ce qui la fit doucement rire.  

- Dommage, je viens de terminer. Je n’avais plus que ce truc à descendre., lui apprit-elle, se retournant avec l’objet dans les mains.  

- Ce truc est une antiquité familiale !, s’insurgea Mick.  

- Ca date de…  

- Mick, tu nous feras le cours d’histoire plus tard. Le temps ne recule pas alors on saute la partie culture., lui enjoignit Ryo, frustré d’avoir encore une fois été coupé dans ses élans.  

 

Il avait comme la désagréable impression que ce ne serait pas la dernière et qu’il devrait s’armer de patience quand ils vivraient tous les trois. L’américain se mit à bouder avant de monter à l’étage continuer à empaqueter.  

 

- Tu dois appeler Tokyo pour les virements, Ryo., lui rappela Kaori à seize heures.  

- C’est vrai et je vais aussi prévenir Asami qu’on ne rentrera que mardi après-midi et qu’elle ne nous verra pas avant mercredi. Ne te laisse pas avoir par ce nigaud., l’avertit-il.  

- On pourrait presque croire que tu es jaloux., le taquina-t-elle.  

- Tu n’as pas qu’à le croire., lui répondit-il, posant un regard sérieux sur elle.  

 

Des papillons s’envolèrent dans son estomac à cet aveu. C’était difficilement croyable mais Ryo Saeba, un homme qui avait dû côtoyer des femmes beaucoup plus belles qu’elle, était jaloux de Mick.  

 

- Ma Kaori, veux-tu tester le jacuzzi avec moi… ce soir à minuit par exemple ?, lui demanda-t-il d’une voix séductrice.  

- Je peux pas. J’ai piscine., répondit-elle avant de se remettre à la tâche, le laissant perplexe.  

 

Les heures passèrent, les scènes se renouvelèrent et ils travaillèrent ainsi jusqu’à une heure du matin, scotchant le dernier carton avant de déclarer forfait pour la nuit. Après les deux derniers jours, ils tombèrent tous trois dans un profond sommeil, profitant des quelques heures pour récupérer un maximum.  

 

Avant même le lever du soleil, à cinq heures du matin, ce fut l’heure du réveil. Ils n’avaient que deux heures devant eux pour se préparer et vider la cuisine avant l’arrivée des déménageurs, ce que firent les deux hommes pendant que Kaori sortait le contrat de vente préparé dans l’urgence par Kazue en plusieurs exemplaires.  

 

- Il n’y a plus qu’à signer., leur dit-elle, posant les documents sur le comptoir.  

 

Elle tendit un stylo à chacun et observa les lieux désormais vides de toute trace personnelle. Quand elle se tourna, Ryo et Mick tournaient la dernière page du contrat. Le premier parapha et signa sans hésiter chaque page. Mick, quant à lui, resta un long moment la main suspendue au dessus du document. C’était comme la fin d’une aventure pour lui même s’il savait qu’il la continuerait ailleurs. Il se sentait un peu amer à l’idée de ne pas y être parvenu seul et d’avoir dû accepter l’aide de son ami. C’était dur à accepter. Une main se posa sur la sienne et il leva les yeux pour croiser deux prunelles noisette empreintes de confiance et de douceur.  

 

- Il faut parfois savoir accepter les mains qu’on nous tend pour découvrir des choses auxquelles on ne s’attendait pas., lui dit-elle.  

 

Il soutint son regard un long moment puis acquiesça avant de commencer à compléter les papiers. Indifférent aux deux autres personnes dans la pièce, il ne vit pas le regard entendu que Ryo et Kaori se lancèrent : tout était parti de là pour eux deux, Hide appelant Ryo qui lui avait offert un stage qu’elle avait fini par accepter malgré tout ce que lui inspirait cet univers. Elle y avait découvert beaucoup de choses, certaines très laides, d’autres réconfortantes et la plus belle était face à elle, lui offrant un sourire chaud et un regard empli de promesses.  

 

- Voilà, c’est fait., annonça-t-il, brisant l’échange entre les deux amoureux.  

- Il ne reste plus qu’à faire l’enregistrement à l’administration de San Francisco et tout sera bon., ajouta-t-il.  

- Il est sept heures. On y va. Ca va aller avec les déménageurs, Kaori ?, lui demanda Ryo.  

 

Bien qu’il ait fortement insisté, son garde du corps avait refusé de le laisser aller en ville sans protection. La jeune femme allait donc rester seule pour accueillir le prestataire qui allait finaliser le déménagement en démontant les meubles pour les emmener jusqu’au garde-meubles prévu ainsi que les cartons dont une partie serait envoyée au Japon et l’autre stockée avec les meubles.  

 

- Oui, sans souci. Ils savent qu’à midi, tout doit être fini., lui assura-t-elle.  

 

Lorsque les trois hommes quittèrent la demeure, ils croisèrent les camions de déménagement qui arrivaient en sens inverse. La matinée passa à la vitesse de la lumière. L’administration se montra réticente à la vente effectuée à la limite des règles de l’art mais le tout finit par rentrer dans l’ordre. L’avocat leur confirma que l’acte de vente de la propriété avait bien été déposée et homologuée par les autorités compétentes. Quand ils rentrèrent, les derniers meubles étaient chargés dans un camion et Mick pénétra dans cette demeure vide de toute trace de son passé. Il en fit le tour, la gorge serrée, prenant le temps de bien en mémoriser les particularités.  

 

- On ne devrait pas le laisser seul…, murmura Kaori, se penchant pour aller le rejoindre.  

- Non, laisse-le. Ca vaut mieux. Il a besoin de ce moment., lui affirma Ryo, la retenant.  

 

Indécise, elle l’observa puis acquiesça. Il le connaissait mieux qu’elle après tout. Ils attendirent donc un moment, sa main n’ayant toujours pas lâché prise, son pouce caressant l’intérieur de son poignet inconsciemment, jusqu’à ce que les volets commencèrent à descendre puis qu’ils virent Mick sortir et verrouiller la porte d’entrée avant de les rejoindre. Ryo ne put retenir Kaori qui alla enlacer l’homme peiné qui devait quitter la vie qu’il avait toujours connue à cause des sombres desseins d’autres hommes.  

 

- Ca ira, tu verras. Tu reviendras, Mick., lui murmura-t-elle.  

 

Il ne dit rien et la serra contre lui, simplement heureux de ne pas être seul et d’avoir pu trouver du soutien auprès de son ami et de la femme qui l’accompagnait, une femme qui avait déjà touché son cœur comme celui de son ami.  

 

- L’avion décolle dans deux heures. Il faut qu’on aille à l’aéroport., les incita Ryo.  

 

Pour une fois, il n’était pas jaloux. Il savait distinguer une étreinte amicale d’une amoureuse et, observant son ami, il sut qu’il avait juste besoin d’un peu de chaleur.  

 

- Kaori a raison, Mick. Tu retrouveras ta maison et tu y verras grandir tes enfants., lui assura-t-il, posant une main sur son épaule.  

- Merci, Ryo. Merci à vous deux., dit-il, touché.  

 

Sans plus attendre, ils se dirigèrent vers la voiture et se rendirent à l’aéroport où il déposa ses trois passagers avant de se rendre au port pour y faire embarquer sa voiture avec les cartons qui l’accompagneraient. Sautant dans un taxi, il regagna la partie privée d’où s’envolaient les jets tout en emmagasinant un maximum de souvenirs de sa ville. C’était une page qui se tournait, une autre qui s’ouvrait.  

 

- Tu crois que ça ira pour lui ?, demanda Kaori à Ryo dans l’avion alors qu’ils l’attendaient.  

- Oui. Mick a de la ressource. Je devrais plutôt m’inquiéter pour toi. Tu lui as tapé dans l’oeil après tout., plaisanta-t-il.  

- Tu plaisantes ? Ce n’est qu’un jeu pour lui., répondit-elle, n’en croyant pas un traître mot.  

- Je ne pense pas., la contredit Ryo.  

- Le coup sur la tête ne lui a pas remis les idées en place ?, l’interrogea-t-elle, un sourire amusé aux lèvres.  

- Non, apparemment pas.  

- J’espère qu’il l’a emmené dans ses bagages alors., pipa-t-elle.  

- Ou alors je parle à ton frère et tu viens dormir avec moi., lui proposa-t-il.  

- Tu… tu ferais ça ?, lui demanda-t-elle, incrédule.  

 

Il la contempla un moment sans crainte d’être aperçu puisque son garde du corps attendait dehors.  

 

- Oui, je le ferais. Tu le veux ?, la questionna-t-il.  

- J’aimerais beaucoup., admit-elle, se mordant la lèvre.  

- Mais ?, sentit-il.  

- Je préférerais ne pas déconcentrer Hide dans son enquête pour le moment. Je ne veux pas qu’il ait l’esprit occupé par autre chose. Je sens que c’est dangereux., lui avoua-t-elle, anxieuse.  

- Tu comprends ? Tu m’en veux ?  

- Non, je ne t’en veux pas. Je m’inquiète pour lui aussi. Dès que le moment sera venu et qu’il sera plus libre, on lui parlera, toi et moi., lui promit-il.  

- C’est une des choses qui me font peur, tu sais. Je ne veux pas briser votre amitié si les choses ne tournaient pas bien entre nous., lui avoua-t-elle.  

- Alors faisons en sorte qu’elles tournent bien., lui conseilla-t-il.  

 

Elle le regarda et acquiesça et, alors qu’il se penchait vers elle pour l’embrasser, elle fut prise d’un énorme bâillement. Horriblement gênée, elle baissa les yeux avant de se mettre à rire.  

 

- Il faut croire qu’on ne devait pas avoir notre premier baiser à San Francisco…, pipa Ryo, amusé.  

- Pourtant la ville du Peace & Love, ça me semblait plutôt de circonstances., ajouta-t-il, le regard pétillant.  

- Je suis épuisée., admit-elle.  

- Je ne sais pas comment tu fais mais, moi, je n’en peux plus.  

- J’ai un peu plus l’habitude que toi du décalage horaire., lui dit-il.  

- Allonge-toi et dors dès que l’avion aura décollé. Dix heures pour une jeune femme dans la fleur de l’âge devraient suffire, non ?, la taquina-t-il.  

- Pour moi, oui mais, pour un vieux comme toi, je ne suis pas sûre., lui retourna-t-elle.  

- Non ! Arrête… Ryo… Arrête…, hoqueta-t-elle entre les fou-rires engendrés par les chatouillis qu’il lui infligeait.  

 

Lorsqu’il arrêta enfin d’agiter les doigts sur ses hanches, ils s’observèrent un long moment, le souffle court.  

 

- Merci., souffla-t-il soudain, un regard profond posé sur elle.  

- De quoi ?, balbutia-t-elle.  

- De m’apporter un vent d’insouciance. C’est comme une bouffée d’air frais dans l’air saturé que je respire., lui avoua-t-il.  

- Alors respire autant que tu veux., lui conseilla-t-elle, se redressant et passant les bras autour de son cou.  

 

Il laissa glisser les mains dans son dos et la serra contre lui. Il aurait pu l’embrasser, peut-être que cette fois aurait été la bonne mais il avait surtout besoin d’elle et de sa tendresse, de se sentir protégé et elle savait si bien le faire… Ils restèrent ainsi un moment profitant juste de la présence et de la chaleur de l’autre avant de se séparer en entendant des voix à l’extérieur de l’avion. Mick arriva et s’installa face à eux et, quelques minutes plus tard, l’avion décolla.  

 

Dix heures plus tard, après un vol sans incident et dans le silence, les quatre passagers plongés dans un profond sommeil, ils atterrirent à l’aéroport d’Haneda où les attendaient le chauffeur.  

 

- Difficile de penser qu’on a sauté une journée complète entre le vol et le décalage horaire., pipa Mick.  

- Et si. On est partis un lundi peu après midi et on arrive le mardi après deux heures de l’après-midi., répondit Ryo.  

- On rentre à l’appartement, Kenji., ordonna-t-il à son chauffeur.  

- T’as sorti la limousine pour mon arrivée. Quel honneur !, s’exclama Mick, facétieux.  

- On aurait été un peu serrés sinon dans la berline à trois sur le siège arrière., répliqua le japonais d’un ton pince-sans-rire.  

- Je n’aurais pas été contre prendre Kaori sur mes genoux., susurra l’américain, cherchant à enlacer la rouquine.  

 

Ryo s’interposa entre les deux tout en ouvrant la porte de la voiture.  

 

- Je t’en prie, entre Kaori., l’invita-t-il, lui indiquant le siège dos à la route le plus proche.  

- Mick, je t’en prie., poursuivit-il, s’effaçant pour le laisser passer.  

- Non, je n’en ferai rien. Après toi., répliqua l’autre pour se retrouver face à la demoiselle.  

- Entre, je te dis.  

- Vas-y, toi.  

- Mick.  

- Ryo.  

 

Agacé, il le prit par l’épaule et l’amena à l’arrière de la voiture pendant que le garde du corps se plaçait devant la portière.  

 

- Bon, écoute. A Tokyo, Kaori est la cible de yakuza donc ce n’est pas le moment de jouer les jolis coeurs. Tu grimpes dans cette voiture et tu te dépêches., lui apprit son ami, furieux.  

- C’est quoi cette histoire abracadabrantesque ?, lui demanda Mick, circonspect.  

- Je n’ai pas le temps de t’expliquer donc dans la voiture., lui ordonna Ryo.  

 

Voyant le regard sérieux de son ami, Mick ne se fit pas prier et grimpa dans le véhicule, jetant un regard soucieux sur Kaori, suivi de Ryo derrière lequel la porte se referma. Dès que le garde du corps fut monté, la voiture démarra et ils regagnèrent l’immeuble du dirigeant. Mick remarqua alors à leur arrivée comment les hommes entouraient la jeune femme et le dirigeant et comprit que son ami ne lui avait pas menti.  

 

Dans l’appartement, Ryo guida son ami vers sa chambre et ils se retirèrent tous trois le temps de se doucher avant de se retrouver en cuisine pour déjeuner.  

 

- Je vais préparer les documents pour les classer demain et j’appelle Umibozu pour lui dire qu’on est rentrés., les prévint Kaori avant de se retirer dans sa chambre.  

- C’est quoi cette histoire, Ryo ?, lui demanda Mick.  

- Tu te souviens qu’Hide est inspecteur de police ? Il travaille sur une affaire qui prend de l’ampleur et qui est liée à un clan assez violent sur Tokyo. Pour faire pression sur les policiers, ils ont décidé de s’en prendre à leurs familles. Kaori aurait dû être placée sous protection policière mais ça l’aurait empêchée de finir ses études. Comme j’ai un service de sécurité ici, je leur ai proposé qu’elle habite ici pour pouvoir finir son stage en toute sécurité., lui expliqua-t-il.  

- Donc c’est par pure amitié que tu l’héberges., conclut Mick.  

- Oui., mentit Ryo.  

- Super ! Donc je n’ai vraiment pas à culpabiliser de la draguer !, fit-il, se frottant les mains.  

- Mick…, gronda son ami.  

- Ryo, tu as de la visite., l’informa un autre garde du corps.  

- Fais entrer., concéda-t-il.  

 

Il avait sa petite idée sur la personne qui était là et se dirigea vers le séjour. Sans surprise, il vit Shin arriver, l’air fermé. Sans attendre, il jeta sa veste sur le fauteuil et se posta dans une attitude hostile face à son pupille.  

 

- C’est quoi cette histoire ? Tu rachètes des boîtes en faillite sans même en informer ton comité de directeurs maintenant ?, lui demanda-t-il sèchement.  

- C’est dans mes attributions., répondit simplement Ryo.  

- Et combien t’a coûté cette petite folie ? Ca vaut le coup au moins ?, l’interrogea-t-il.  

- Ca ne te regarde pas. De toute façon, la société a été démantelée donc il n’y a rien à en redire.  

 

Soudain, Kaori apparut et se figea en voyant Kaibara non loin.  

 

- Tu amènes ta stagiaire chez toi maintenant ? Tu couches avec ?, lui demanda-t-il, railleur.  

- Remarque, ça ne me gène pas tant que tu te rappelles tes obligations., ajouta-t-il, un regard noir posé sur la jeune femme.  

- Mes seules obligations actuelles sont liées à la société. Je les accomplis sans ciller., répliqua Ryo sans faillir.  

- Tu plieras, Ryo. Tu comprendras que c’est dans votre intérêt., lui promit son tuteur.  

 

Sans un mot de plus, il prit sa veste et repartit, les laissant tous trois.  

 

- Toujours aussi charmant, ton paternel…, pipa Mick.  

- Oui, ce n’est pas l’âge qui l’adoucit., admit Ryo, amer.  

- Ca va, Kaori ?, lui demanda-t-il, la voyant un peu pâle.  

- Oui. C’est juste la fatigue., mentit-elle.  

 

La présence de Kaibara avait ravivé les souvenirs de leur dernière altercation. Même si elle savait qu’elle ferait tout pour eux, elle ne pouvait s’empêcher de craindre ce personnage. S’armant de courage, elle força un sourire sur ses lèvres et se tourna vers eux. La vie continuait. 

 


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