Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire un jeu dont vous êtes le héros?

 

Il y a un lien tutorial qui peut vous aider. Tutorial

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 16 :: Chapitre 16

Publiée: 05-02-21 - Mise à jour: 05-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 16  

 

Lorsqu’elle arriva le lendemain matin au bureau, Kaori fut accueillie par une Asami qui arborait un sourire éclatant.  

 

- Alors jeune demoiselle, ça fait quoi de faire un tour en jet privé ?, lui demanda-t-elle, complice.  

 

Kaori se sentit rougir et prit le temps de pendre son manteau à la patère avant de répondre.  

 

- Je ne vais pas cracher dans la soupe. C’est plus agréable que de prendre un vol normal surpeuplé., admit-elle.  

- Je te préviens, tu as attisé quelques jalousies., lui apprit Asami.  

- Laisse parler les mauvaises langues. C’est qu’elles n’ont rien à faire d’autre., répondit la rouquine, régnant sur ses traits.  

- Le chef n’est pas avec toi ? Je croyais que vous deviez arriver ensemble désormais.  

- Il est avec Mick, le nouveau directeur de la sécurité. Il est allé le présenter à son équipe et lui faire visiter nos installations., expliqua Kaori.  

- Nos installations… tu t’impliques dans la société, mademoiselle Makimura., pipa sa collègue, malicieuse.  

- Et, en plus, tu hérites du garde du corps., remarqua-t-elle.  

- Oui, Ryo refuse de l’avoir à ses côtés mais moi, j’y ai droit., maugréa la jeune femme.  

- Ah ça, il fait attention aux choses auxquelles il tient. On ne le lui reprochera pas., répliqua Asami.  

 

Kaori baissa les yeux, un peu gênée. Elle avait confiance en Asami pour ne pas dévoiler leur relation naissante mais c’était malgré tout un peu gênant.  

 

- Ryo veut organiser une réunion au plus vite pour l’intégration de Mick avec tous les directeurs du site. J’ai préparé la note de service pour l’information de toutes les filiales. Je te la transfère pour validation et envoi., l’informa-t-elle.  

- Je te la valide et tu l’envoies. Il est temps que ton travail soit connu. Alors quand a-t-on de la place pour cette réunion ? Ce soir, dix-sept heures. C’est une heure qu’il n’aime pas mais après c’est complet jusque fin de semaine prochaine., annonça Asami.  

- Tiens, tu prends les noms à partir du haut et moi du bas. On va les appeler plutôt qu’envoyer un mail, c’est plus sûr.  

 

Elles se mirent à l’oeuvre et finirent juste au moment où Ryo arriva à l’étage.  

 

- Ton premier rendez-vous arrive dans quelques minutes. Kazue du service juridique., l’informa Asami.  

- Tu trouveras sur ton bureau les notes relatives aux évènements en ton absence., lui dit-elle, le suivant.  

- Et Shin me fait te dire que tu es attendu à la soirée pour l’ouverture de la nouvelle exposition sur Kandinsky au musée samedi soir et, je cite, « que tu as intérêt à t’y présenter en bonne compagnie »., fit-elle, mimant des guillemets.  

- J’irai à son inauguration., grogna Ryo.  

- Pour ce qui est de la bonne compagnie, il peut toujours courir., affirma-t-il.  

- Oh… Donc tu comptes laisser ta jeune colocataire avec Mick ? C’est toujours le même dont tu m’as parlé ?, lui demanda-t-elle innocemment.  

 

Ryo resta le regard fixé sur Asami un moment, réfléchissant. Emmener Kaori à cette soirée et l’exposer à Shin ou la laisser à l’appartement avec Mick ? Le choix était cruel. Néanmoins, Mick lui semblait moins nocif que Shin.  

 

- Je verrai., lui dit-il finalement.  

- Bonjour, Kaori. Alors ce petit voyage à San Francisco, c’était bien ?, lui demanda Kazue lorsqu’elle arriva.  

- Aussi bien que peut l’être un voyage pour le travail. On n’a pas chômé., répondit la jeune femme sans se départir de son sourire.  

- Vous avez quand même bien eu un peu de temps pour visiter la ville, non ?, insista la directrice.  

- En voiture, en traversant la ville pour aller de l’aéroport à notre lieu de rendez-vous., répliqua Kaori.  

 

S’il fallait faire taire les rumeurs, elle s’y emploierait de toutes ses forces. Il n’y avait pour le moment rien qui dut être su de tous.  

 

- Oh… dommage. Ryo est là ?, l’interrogea-t-elle, jetant un regard vers la porte entrouverte.  

- Oui, je vais lui dire que tu es arrivée., lui proposa-t-elle.  

 

Elle frappa et entra et, juste après, Kazue fut invitée à entrer dans le bureau.  

 

- Tu nous ramènes les contrats, s’il te plaît, Kaori ?, lui demanda Ryo.  

- De suite., dit-elle, s’absentant.  

- J’ai été déçue de savoir que notre rendez-vous était reporté lundi matin.  

- Le voyage n’était pas prévu. Merci d’avoir pu nous fournir le contrat dans l’urgence., lui retourna-t-il.  

- De rien, je n’ai fait que mon travail. J’aurais aimé apprendre à vous connaître un peu mieux. J’aime savoir avec qui je travaille main dans la main. Nous pourrions peut-être dîner ensemble un soir ?, lui proposa-t-elle au même moment où Kaori rentra de nouveau dans le bureau.  

 

Elle resta neutre. Il n’y avait que dans son regard qu’il pouvait lire une légère inquiétude mais surtout la confiance qu’elle avait en lui.  

 

- Je n’accepte que très rarement d’obligations professionnelles le soir et uniquement pour des interlocuteurs de passage., lui répondit-il poliment.  

- Je ne parlais pas d’une obligation professionnelle, Ryo., lui affirma la jeune directrice, un regard serein posé sur lui, un léger sourire en coin.  

- Vous savez que je pourrais très mal interpréter vos paroles., la prévint-il.  

- Mes soirées sont déjà occupées et je connais suffisamment les personnes avec qui je travaille main dans la main., répliqua-t-il, prenant le dossier qu’elle lui tendit.  

- Merci Kaori. Tu peux disposer., lui dit-il, lui offrant un léger sourire.  

- C’est quand même dommage. Je suis sûre…, insista-t-elle.  

- Je vous remercie de votre intérêt, Kazue, mais, pour nos bonnes relations, il vaut mieux en rester là., lui dit-il d’une voix ferme.  

 

Elle le regarda et referma les lèvres pour ne les rouvrir que pour parler travail.  

 

- J’attends vos recommandations rapidement. C’est du bon travail sinon., la félicita Ryo en sortant du bureau.  

 

Avançant en le regardant, elle ne vit pas arriver en sens inverse une tornade américaine, tout heureuse de retrouver sa furie rousse.  

 

- Pardon, Madame. Ma Kaori, comme tu m’as manqué !, s’écria Mick.  

- Madame ?, répéta Kazue, vexée.  

- Mick, lâche ma main. J’en ai besoin pour travailler. Mick !, le reprit Kaori, exaspérée, se retenant de jeter un regard implorant vers Ryo.  

- Mick, si tu ne me lâches pas la main, ça va faire mal., le prévint-elle.  

- Aïe !, cria-t-il, tenant le haut de sa main sur laquelle elle avait frappé avec une règle en plastique.  

- Elle m’a fait bobo…, chouina-t-il, se tournant vers Kazue, larmoyant.  

- Un bisou magique ?, demanda-t-il.  

- La Madame n’a pas envie de faire de bisou magique au guignol aveugle devant elle !, répliqua-t-elle sèchement.  

- Asami ?, demanda-t-il plein d’espoir.  

- Non, j’évite les familiarités avec les directeurs., pipa-t-elle, amusée.  

 

Il se tourna vers Ryo et baissa les yeux sur sa main endolorie, se faisant un bisou magique tout seul.  

 

- Que ne faut-il pas voir…, soupira Ryo, dépité.  

- Kazue, je te présente Mick, le directeur du service sécurité. Mick, Kazue, la directrice du service juridique., les présenta-t-il.  

- Enchanté Madame., lui redit-il.  

- Mais cessez de m’appeler Madame. Je n’ai que vingt-cinq ans !, répliqua-t-elle, fâchée.  

- Désolé, Madame… pardon Kazue mais avec votre chignon austère, votre tailleur tout noir sur une chemise blanche, vous en paraissez dix de plus., lui dit-il honnêtement.  

- Quel grossier personnage !, jura-t-elle entre ses dents avant de partir.  

- Ma Kaori…, reprit Mick.  

- Mick, tu es venu pour quelque chose, je suppose ?, fit Ryo.  

- Voir ma Kaori. Aïe !, cria-t-il, se prenant un taquet derrière la tête.  

 

Il observa la jeune femme puis son ami et vit le regard amusé d’Asami avant de reprendre son sérieux.  

 

- Oui, je suis venu te faire un premier point., lui annonça-t-il.  

- C’est du rapide. Viens., l’invita Ryo, l’emmenant dans son bureau.  

- Hmm hmm, Kaori devrait peut-être nous accompagner pour prendre des notes., suggéra Mick, se frottant les mains.  

- Kaori a mieux à faire que prendre des notes., le rabroua le dirigeant, fronçant les sourcils.  

- Asami, tu viens, s’il te plaît ?, lui demanda-t-il.  

- Parce que, moi, je n’ai rien de mieux à faire ?, lui retourna-t-elle, un sourcil levé.  

 

Kaori pouffa de rire face au malaise qui prit son chef face à la remarque bien fondée de son assistante. Elle savait le respect qu’il lui portait, l’affection aussi et c’était réciproque.  

 

- Mais non, Asami, ce n’est pas ce que je veux dire… Je veux juste… oh et puis zut, je n’ai pas à me justifier !, répliqua-t-il sèchement.  

 

Il rentra dans son bureau et appela Mick qui traînait en arrière. Celui-ci grommela et suivit son ami, Asami fermant la marche. La journée passa ainsi rapidement et Kaori attendait patiemment les deux hommes en réunion quand Reika arriva.  

 

- Manquait plus qu’elle…, maugréa la rouquine.  

- Ma petite Kaori, il faut que je remette cela à Ryo personnellement., lui dit-elle.  

- Ce ne sera pas possible. Il est en réunion et je ne sais pas à quelle heure cela va se terminer., lui apprit-elle, gardant son sang froid.  

- Je vais attendre alors., annonça-t-elle.  

- Tu peux attendre longtemps, tu sais. Donne-moi ce que tu as à lui remettre et je le lui donnerai., lui proposa la rouquine.  

- Non, je peux attendre. J’ai fini ma journée. Tu te fais bien voir de la direction ?, ironisa Reika, avisant l’absence d’Asami partie une demi-heure plus tôt.  

- J’ai un rapport à finir pour demain., répondit Kaori, se tournant vers son écran.  

- Tu traînes…, fit remarquer la brune avec un soupçon mordant dans la voix.  

- Pense ce que tu veux. Je m’en fiche. Il n’y a que deux avis qui comptent au final., conclut la rouquine.  

 

Elle se détourna ostensiblement d’elle et Reika prit place sur l’une des chaises qui faisaient face à leurs bureaux.  

 

- Alors il paraît que tu t’es envoyée en l’air avec le boss ?, finit-elle par lâcher.  

- Si par « envoyée en l’air », tu entends qu’on a pris l’avion ensemble, c’est vrai., admit Kaori.  

- Et tu vas me faire croire qu’il ne s’est rien passé entre vous ? C’est un coureur de jupons. Remarque, il aura juste étanché la soif. C’est une vraie femme qu’il lui faut., railla-t-elle.  

 

Kaori garda le silence même si elle rêvait de lui voler dans les plumes. En boucle, tournait dans sa tête l’un des proverbes qu’Hide affectionnait et qu’elle avait longtemps ignoré : « on répond aux imbéciles par le silence ». Elle se concentra donc sur son rapport, le conclut et se mit à le relire.  

 

- Tu ne dis rien ? Tu as été tellement lamentable que tu préfères ne pas t’en vanter ?, insista l’assistante du service juridique.  

 

Elle ne répondit toujours rien, la laissant mariner dans son propre jus.  

 

- Tu as perdu ta langue ? Tout d’un coup, tu fais moins la fière, on dirait…, ricana-t-elle.  

- J’évite d’user ma salive à rien alors je te laisse pérorer toute seule., riposta Kaori, appuyant sur le bouton imprimer.  

 

Elle se leva et alla récupérer les éditions, les agrafa et rangea dans la pochette prévue. Voilà la dernière était bouclée. Voyant l’heure tourner, elle commença à ranger son bureau.  

 

- Ca y est. Tu as fini de faire la belle ? C’est l’heure de rentrer avant le couvre-feu que ton frangin t’impose ?, continua Reika.  

- Du tout. La réunion se termine., lui indiqua-t-elle.  

 

Reika regarda par la cloison vitrée et voyait juste Ryo debout parlant à toute l’assemblée.  

 

- Tu racontes n’importe quoi., pesta-t-elle.  

 

Son interlocutrice n’en tint pas compte et éteignit son ordinateur avant d’aller dans la salle des archives préparer de quoi ravitailler celle de réunion. Elle n’allait quand même pas lui expliquer qu’en deux mois de temps, elle avait noté quelques habitudes qu’il avait en arrivant en fin de réunion comme réajuster sa veste pour la fermer, passer un doigt sous le nœud de sa cravate et boire une gorgée d’eau tout en fermant son stylo et le reposant sur la table. Elle ne le lui dirait pas mais elle savait ce que signifiaient ces gestes dans ce sens-là et, à n’y pas manquer, deux minutes plus tard, tout le monde sortait de la salle.  

 

- Je ne peux toujours pas te convaincre de venir dîner avec moi ?, entendit-elle Kazue lui demander.  

- Non, j’ai à faire. Bonne soirée, Kazue., répondit-il.  

- Ryo, j’ai ceci à te remettre., se lança Reika.  

- Pourquoi ne l’as-tu pas donné à Kaori ? C’est son job., lui reprocha-t-il.  

- Je ne voulais pas qu’elle le perde. Ce sont mes propositions pour améliorer le service que te rend ton assistante. Je suis disponible si tu veux en discuter., lui expliqua-t-elle.  

- Moi pas. Pose ça sur le bureau et je regarderai quand j’aurai le temps., lui ordonna-t-il.  

- Kaori, j’ai besoin de toi., l’appela-t-il.  

- Mesdames, si vous voulez, je suis tout à vous., fit Mick d’un ton séducteur.  

- Non, ça va aller., répondirent-elles en choeur.  

 

Kaori rejoignit Ryo dans son bureau et referma la porte derrière elle.  

 

- Que se passe-t-il ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il la saisit par la taille et l’amena contre lui, posant un regard sombre sur elle.  

 

- J’ai attendu toute la journée de pouvoir te prendre dans mes bras., murmura-t-il contre son oreille, posant les lèvres sur sa joue.  

 

Il descendit le long de sa joue et posait les lèvres à la commissure de ses lèvres quand la porte s’ouvrit.  

 

- Vous ne savez pas ce que vous manquez, les filles !, lança Mick, vexé de s’être fait rembarrer.  

- Putain, tu peux pas frapper avant d’entrer !, hurla Ryo, frustré.  

- Pardon, juste un oubli. Désolé, c’est pas comme si j’interrompais quelque chose non plus., répliqua l’américain, se laissant tomber dans le canapé.  

- Ben justement si !, rétorqua le japonais sans réfléchir.  

- Vraiment ? Quoi ? Tu la bécotais ?, fit son ami intéressé.  

- Je…, commença Ryo, ne sachant quoi répondre.  

- On parlait du programme de demain., le coupa Kaori.  

 

Son amant platonique se tourna vers elle et lui adressa un regard reconnaissant avant d’aller à son bureau.  

 

- Je t’ai tout dit. Je vais m’occuper de la salle de réunion et on pourra y aller quand vous serez prêts., leur dit-elle.  

- Mick, tu n’as rien à récupérer dans ton bureau ?, lui demanda son ami.  

- Si. J’y vais. C’est marrant, mais je jurerais presque que tu veux te débarrasser de moi., pipa-t-il.  

- Quelle idée… Je veux juste rentrer., éluda Ryo.  

- On t’attend dans le parking., lui indiqua-t-il.  

 

Mick lui fit un petit salut militaire pour dire qu’il avait compris et fila. Ne voyant pas Kaori dans la salle de réunion, il se dirigea directement vers l’ascenseur qui arriva sans tarder. A peine les portes s’étaient-elles refermées que Kaori ressortit de la salle à archives avec un plateau de verres et tasses propres. Elle refit une dernière fois le tour et, satisfaite, commença à fermer les fenêtres.  

 

- Tu n’as pas froid ?, lui demanda Ryo à voix basse, l’enlaçant par derrière.  

- Plus maintenant., murmura-t-elle, posant les mains sur les siennes.  

 

Ils restèrent ainsi un long moment, savourant le calme qui les entourait après une journée bien chargée, avant de se tourner vers l’autre. Soudain, le téléphone de Ryo sonna.  

 

- On est maudits. C’est la caméra de Surprise Sur Prise ? C’est pas possible autrement., murmura-t-il, sortant son portable pendant que Kaori finissait de fermer les fenêtres.  

- C’est pour toi., lui dit-il soudain, lui tendant l’appareil.  

 

Elle le regarda, étonnée, puis le prit. Quand elle entendit la voix à l’autre bout du fil, elle ne put s’empêcher de porter la main à ses lèvres, les larmes lui montant aux yeux.  

 

- Bonsoir, Kaori., fit Hide.  

- Bonsoir Aniki., répondit-elle, énormément soulagée de l’entendre.  

- Ca fait du bien de t’entendre, p’tite sœur., lui avoua-t-il d’une voix fatiguée.  

- Moi aussi. Tu vas bien ? Tu dors un peu ? Tu manges correctement ?, lui demanda-t-elle précipitamment, le faisant rire.  

- Oui, je vais bien, Kaori. Ne t’inquiète pas pour moi., la rassura-t-il.  

- Et toi ? Ce voyage ?, l’interrogea-t-il.  

- Une véritable arnaque. J’ai été exploitée., plaisanta-t-elle, adressant un sourire à Ryo qui lui fit signe qu’il sortait.  

- Tu es où là ?, la questionna-t-il.  

- On est encore au bureau. On va rentrer., lui répondit-elle.  

 

Elle entendit le silence de l’autre côté, se demandant ce qu’il se passait.  

 

- Hide, tu es là ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Oui, oui, c’est juste que ça fait bizarre de t’entendre dire « on va rentrer » et que je sais que ce n’est pas nous deux. Ca fait très… couple., lui avoua-t-il.  

- Il s’occupe bien de toi ?  

- Très bien. Tu as un ami en or, Hide., lui assura-t-elle, croisant le regard chaud de son chef qui lui fit signe de le suivre.  

 

Malgré la présence du garde du corps, il se mit derrière elle et l’aida à enfiler sa veste, gardant son sac à main et sa sacoche en attendant l’arrivée de l’ascenseur dont les portes s’ouvrirent une minute plus tard.  

 

- Et avec Saeko, la cohabitation se passe bien ?, osa-t-elle lui demander, un léger sourire aux lèvres.  

- Curieuse…, lui reprocha son frère.  

- Je m’inquiète pour toi… pour vous même., lui retourna-t-elle, sentant la main de son homme posée sur sa hanche, son pouce la caressant doucement.  

 

Elle regarda dans la porte en acier poli mais rien n’apparaissait. En revanche, il était hors de question pour elle de se laisser aller contre lui comme elle en mourait d’envie.  

 

- Tout va bien. On se crée nos habitudes., lui répondit-il.  

- Je vous envie…. Je veux dire… C’est bien., bredouilla-t-elle.  

- Tu devrais essayer… le moment venu., lui dit-il.  

- Encore faut-il trouver la bonne personne, fit-elle, tentant de paraître légère alors qu’elle languissait de pouvoir s’afficher avec l’élu de son cœur.  

 

Ce dernier pressa légèrement sa hanche en signe de soutien et elle acquiesça doucement, tournant la tête vers lui. Ils n’avaient que cela pour eux, des gestes discrets, des conversations muettes, des regards et quelques moments volés.  

 

- Elle n’est peut-être pas si loin que tu le crois., répondit son frère, la laissant perplexe.  

- Que veux-tu dire ?, lui demanda-t-elle.  

- Je dois y aller, Kaori. Prends soin de toi et sois prudente., lui dit-il.  

- Hide ? Hide !, l’appela-t-elle, n’entendant que la tonalité du téléphone.  

- Il a raccroché., murmura-t-elle, rendant l’appareil à son propriétaire.  

- Ca t’a quand même fait du bien de lui parler, non ?, demanda Ryo.  

- Oui. Oui, ça m’a fait du bien., dit-elle avec un petit sourire.  

- C’est juste qu’il a dit un truc étrange…, lui expliqua-t-elle.  

 

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent au même moment et ils virent Mick les attendant appuyé à la voiture.  

 

- Tu te mets au sac à main de femme maintenant ?, plaisanta-t-il.  

- Je me montre galant., répondit-il, faisant un signe de tête vers la voiture.  

 

Mick ne se fit pas prier et grimpa dans le véhicule, restant non loin de l’ouverture jusqu’à ce que Kaori soit dedans. Ryo d’un côté de la jeune femme, le garde du corps de l’autre, ils avançaient à leur tour quand ils entendirent des pas précipités venir vers eux. Le premier coup de feu claqua et frappa le mur de béton derrière eux. Kaori était terrifiée mais elle garda son sang froid et suivit les deux hommes qui la guidèrent derrière une voiture. D’autres coups de feu suivirent, brisant les vitres, déclenchant les alarmes de plusieurs. Ryo tenait sa veste au dessus d’elle pour la protéger pendant que le garde du corps ripostait aux tirs.  

 

- Il faut contourner les voitures., lui indiqua son garde.  

- Fais attention à toi., lui demanda Ryo avant d’entraîner Kaori.  

 

Ils longèrent l’habitacle puis le mur du fond sur quelques mètres.  

 

- Ecoute-moi bien. On va approcher de la voiture mais tu auras un bout à découvert. Tu fonces dans la voiture sans un regard en arrière. Compris ?, lui dit-il, sérieux.  

- Mais… toi ?, l’interrogea-t-elle anxieusement.  

- Je serai derrière toi. Je serai toujours derrière toi., lui promit-il.  

- Alors tu fonces et tu continues à faire ce que tu sais faire : aie confiance en moi., lui demanda-t-il, caressant sa joue.  

- Ne me laisse pas., murmura-t-elle.  

- Aucune chance. Je n’ai pas encore pu t’embrasser., la rassura-t-il.  

 

Elle lui sourit et acquiesça, montrant le petit soldat en elle, la femme forte et courageuse qu’elle pouvait être malgré son jeune âge. Ils avancèrent jusqu’au pare-choc arrière de la voiture, voyant Mick prêt à rattraper leur passagère.  

 

- Vas-y., lui dit-il.  

 

Elle occulta les coups de feu qui continuaient d’être échangés à quelques mètres de là et fonça, craignant de se casser la figure avec ses talons. Elle couvrit la distance en quelques secondes en entendant les tirs se diriger vers eux, touchant la voiture derrière laquelle ils étaient cachés, et se jeta dans la voiture, rattrapée par Mick qui la tira.  

 

- Ryo., souffla-t-elle, se redressant.  

 

Mick la força à rester au sol alors que leur ami fonçait vers la voiture. Ce furent les plus longues secondes de sa jeune vie, se dit-elle, en regardant l’homme qu’elle aimait courir jusqu’à eux. « Faites qu’il ne tombe pas, faites qu’il ne tombe pas », se répétait-elle comme une litanie. Elle ne craignait pas qu’il glisse mais qu’une balle le fauche et la prive de l’amour de sa vie. Quand il atterrit à ses côtés et ferma la porte, elle le regarda un moment sans y croire, le regardant de la tête aux pieds, des pieds à la tête, à plusieurs reprises avant d’admettre qu’il était là, sain et sauf, bien vivant et, bien que les impacts de balles résonnaient sur la voiture qui s’éloignait, elle se jeta dans ses bras, pleurant et riant à la fois avant de se calmer et de rester silencieuse, en sécurité entre ses bras, des tremblements la prenant par moments.  

 

- Tout va bien, Kaori. C’est fini., murmurait Ryo en continu, lui caressant les cheveux.  

 

Attentif, Mick retira sa veste et la posa sur le dos de la jeune femme, son ami le remerciant d’un signe de tête.  

 

- Ton garde du corps ?, demanda soudain Kaori sans quitter son cocon.  

- J’espère qu’il s’en est sorti., murmura-t-il.  

 

Il ne pouvait pas lui mentir mais, quand il sentit la tension envahir son corps, il resserra les bras autour d’elle. Ils arrivèrent rapidement dans le parking souterrain de l’immeuble de Ryo. La garde avait été doublée dès l’entrée du souterrain et ils regagnèrent l’appartement sans incident.  

 

- Tu devrais aller te coucher., lui conseilla Ryo.  

- Pas avant de savoir., lui répondit-elle.  

 

A son regard, il sut qu’il n’arriverait pas à la convaincre du contraire.  

 

- Tu t’assieds. Tu ne tiens pas sur tes jambes., lui ordonna-t-il, la lâchant près des canapés.  

 

Elle ne se fit pas prier et prit place dans le divan, acceptant le plaid que Mick passa autour de ses épaules.  

 

- Je vais faire du café et un thé., proposa Ryo.  

- Reste avec elle. J’y vais., lui opposa Mick.  

 

Son ami lui adressa un regard étrange. Il aurait pu jurer qu’il profiterait d’une occasion seule avec Kaori, surtout quand elle était vulnérable, mais il était soucieux.  

 

- Occupe-toi d’elle., ajouta-t-il, lui tapant sur l’épaule avant de partir.  

 

Il n’était pas question d’opportunisme à cette heure-là. L’épreuve que venait de traverser Kaori devait être bouleversante et elle devait avoir besoin de soutien et de se sentir en sécurité. Ryo pouvait lui apporter cela, lui beaucoup moins, et le respect qu’il avait pour elle alors qu’il ne la connaissait que depuis quelques jours le poussait à céder la place à celui dont elle avait besoin.  

 

- Hide…, souffla soudain Kaori.  

- Il saura, Kaori, et il appellera pour te rassurer ou se rassurer., lui assura Ryo.  

- J’ai froid., murmura-t-elle.  

 

Il passa un bras autour d’elle et l’amena contre lui, calant sa tête contre son torse. Elle écouta son cœur battre et s’apaisa au son régulier et fort.  

 

- Voilà café et thé., annonça Mick.  

- Si tu n’as pas assez chaud, je me sacrifie., lui proposa-t-il, théâtralement.  

 

Elle vit dans son regard amusé qu’il plaisantait et sourit, se dégageant doucement de l’étreinte de Ryo à regrets. Sans Mick, elle serait probablement restée là toute la nuit.  

 

- Il ne devrait pas déjà être rentré ?, demanda-t-elle au bout de longues minutes.  

- Je ne sais pas., fit Ryo, levant les yeux vers l’un des hommes présents dans l’appartement exceptionnellement.  

 

C’était le protocole en cas de niveau d’alerte élevé et ce niveau resterait ainsi jusqu’à contre-ordre. L’homme fit un signe négatif de la tête.  

 

- On n’a pas de nouvelles pour le moment., lui dit-il.  

 

Ils attendirent un moment avant d’enfin entendre les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et voir le garde du corps rentrer visiblement fatigué. Soulagée, Kaori se leva d’un bond et courut vers lui, s’arrêtant juste devant lui.  

 

- Tenez, je vous ai ramenée votre sac à main et sacoche., lui dit-il d’un ton très professionnel.  

- On s’en fout. Vous êtes en vie. C’est tout ce qui compte., souffla-t-elle avant de lui sauter au cou.  

 

L’homme surpris par ce traitement resta immobile, les deux bras levés avec les sacs dans les mains. Ryo approcha et les lui prit des mains, un regard ironique posé sur son employé.  

 

- Elle ne va pas te manger. Si ça te gêne, je te ferai la même chose après., plaisanta-t-il.  

- Ca va aller, patron., fit l’homme, touché, tapotant maladroitement le dos de la demoiselle.  

 

Kaori finit par s’écarter de lui, baissant les yeux, un peu gênée. Elle n’avait pas réfléchi à ce qu’elle faisait, trop emportée par le soulagement qui l’avait prise.  

 

- Pardon… J’étais inquiète pour vous., balbutia-t-elle.  

- Merci, Mademoiselle. Vous avez été très courageuse vous-même., lui retourna-t-il.  

- Votre frère est passé. Je lui ai dit que vous étiez partie saine et sauve. Il a demandé que vous l’appeliez dès que possible., lui dit-il.  

 

Elle s’était à peine retournée que Ryo lui tendait son portable, affichant déjà le numéro d’Hideyuki. Elle le remercia d’un sourire et s’éloigna, appuyant sur la touche d’appel.  

 

- Heureux de te voir de retour sans blessure. Les assaillants ?, demanda son patron, se dirigeant vers le salon où Mick les attendait.  

- Trois morts et le reste s’est enfui., lui apprit le garde du corps.  

- La police a pris le relais sur le terrain. Ils recueillent les preuves.  

- Mick, tu devras voir comment ça a pu arriver. Ils n’auraient pas dû pouvoir accéder au deuxième sous-sol., lui affirma Ryo.  

- Je m’y mettrai dès demain. Je dois inspecter les lieux au calme., répondit-il.  

- Merci. Allons-nous reposer. Le monde ne nous accordera pas de pause., soupira-t-il.  

 

Il rencontra Kaori qui lui rendit son téléphone.  

 

- Hide va bien. Il est soulagé que je n’ai rien., lui dit-elle, serrant les bras autour d’elle.  

- C’est normal. Allez, file au lit. Tu es crevée., fit-il, notant les cernes sous ses yeux.  

 

Il la mena jusqu’à sa chambre et l’y laissa avant d’aller dans la sienne. Quand Mick referma sa porte, il hésita à aller retrouver Kaori pour dormir avec elle. Il avait eu peur pour elle, vraiment peur, terrifié de la voir fauchée par une balle, se demandant s’il n’aurait pas dû aller avec elle pour la protéger de son corps. Il n’avait jamais eu une telle peur de sa vie. Il était souvent soucieux pour Hide et Saeko mais, là, c’était comme si sa propre vie était en jeu… et elle l’était quelque part. Kaori était son avenir. Il avait besoin d’elle. Dès qu’Hide en aurait fini avec cette affaire, ils parleraient tous les trois. Il n’attendrait pas plus longtemps. Sûr de sa décision, il s’endormit.  

 

Un cri terrifié le réveilla en pleine nuit et il ne se demanda même pas qui. Il courut jusqu’à la chambre de Kaori et la retrouva gémissant et gesticulant dans son lit, visiblement en proie à de violents cauchemars. Il s’allongea sur le lit et l’approcha doucement, la serrant progressivement un peu plus contre lui. Elle se calma lentement et finit par se tourner contre lui, s’agrippant à son tee-shirt désespérément.  

 

- Tout va bien. Tu peux dormir. Tu es en sécurité., lui murmura-t-il, la serrant contre lui, les doigts caressant ses cheveux.  

- Je ne laisserai personne te faire de mal., lui promit-il. 

 


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