Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 21 :: Chapitre 21

Publiée: 12-02-21 - Mise à jour: 12-02-21

Commentaires: Bonjour Voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 21  

 

- C’est un contrat qui nous sera très profitable à tous deux., s’enthousiasma l’homme face à lui, prenant son stylo et paraphant et signant toutes les pages avant de les passer à Ryo.  

 

Son téléphone portable sonna et il le glissa vers Kaori pour qu’elle réponde. Elle se leva et se retira à l’écart pour décrocher. Elle revint et tapota à son épaule.  

 

- C’est urgent., lui murmura-t-elle à l’oreille.  

- Excusez-moi. Je reviens., lui dit-il, reposant le stylo et prenant l’appareil avant de s’écarter.  

- Oui, Stuart., entendit-elle.  

- Alors Kaori, vous passez encore la soirée en ville ou vous repartez de suite ?, lui demanda le dirigeant de la société avec lequel Ryo venait de faire affaire.  

- Nous restons encore demain toute la journée., lui apprit-elle, remettant de l’ordre dans les documents sur la table.  

- Vous me feriez peut-être le plaisir de dîner avec moi ce soir ?, lui proposa-t-il avec un sourire charmeur.  

 

Elle conserva un sourire cordial, repoussant le soupir de frustration à la énième allusion qu’il lui faisait depuis le début de l’entrevue le matin même.  

 

- Ryo a un dîner d’affaires., lui opposa-t-elle.  

- Alors vous êtes libre. Il n’y a que vous qui m’intéressiez., lui confia-t-il.  

- Non, je ne suis pas disponible. Où il va, je vais., lui répondit-elle.  

- Vous êtes très dévouée à votre employeur. Jusqu’à quel point ?, l’interrogea-t-il.  

- Je fais le maximum pour lui permettre d’atteindre ses objectifs., répliqua-t-elle.  

- Je suis prêt à faire des efforts pour notre collaboration si vous en faites., lui proposa-t-il.  

- Nous ne vous en demandons pas plus que ce qui est spécifié dans le contrat., éluda-t-elle, comprenant parfaitement l’allusion.  

- Mais on peut toujours plus, jeune demoiselle.  

 

De plus en plus mal à l’aise, Kaori regarda en direction de son patron qui lui tournait le dos.  

 

- Comme je vous l’ai dit, nous sommes pris ce soir., le recadra-t-elle.  

- Pour un dîner d’affaires, j’ai entendu. Personnellement, ce n’est pas la partie dîner qui m’intéresse mais plutôt ce qui vient après., lui précisa-t-il.  

- J’aimerais beaucoup voir ce qui se cache sous ses vêtements., ajouta-t-il, le regard luisant de désir.  

- Mes attributions ne couvrent pas ce genre de… prestations., lui opposa-t-elle.  

- Tu veux me faire croire que tu ne lui fais pas profiter de tes charmes ? A d’autres., railla-t-il, lui saisissant le poignet.  

- Lâchez-moi., gronda-t-elle.  

- Il y a un problème ?, intervint Ryo, revenant à la table des négociations.  

- Du tout. Je proposais à ton assistante de fêter comme il se doit la conclusion de notre contrat, mon cher Ryo., lui apprit son interlocuteur.  

 

Le dirigeant regarda son assistante, interrogateur, et vit son malaise, même dans son regard baissé.  

 

- J’ai un dîner d’affaires ce soir., lui apprit-il, tentant de garder son calme.  

- C’est ce qu’elle m’a dit ainsi qu’elle te suivait partout où tu allais. C’est une jeune femme très… serviable et docile que tu as là., plaisanta l’homme.  

- Elle fait son travail et, effectivement, elle ne me quitte pas., affirma Ryo d’un ton intransigeant.  

 

Il attrapa le stylo et commença à parapher les contrats, désireux d’en finir et d’éloigner sa compagne de là.  

 

- Ca ne me dérange pas. Vous pouvez toujours venir tous les deux chez moi après votre dîner d’affaires. Nous arroserons ce contrat comme il se doit, toi, moi et elle., lui proposa-t-il.  

- Je suis partageur et un peu de fraîcheur me conviendrait parfaitement. Si elle n’a pas l’habitude, ce n’est pas grave, nous l’initierons. Je suis sûr qu’elle appréciera., ajouta-t-il, le regard plus qu’éloquent posé sur Kaori confirmant les doutes de Ryo sur le genre de fête qu’il prévoyait.  

 

Calmement, il reposa le stylo et prit les contrats.  

 

- Je ne conclus pas de contrat à l’horizontal, d’autant moins quand ce n’est pas moi qui ai à payer de ma personne. Si vous avez bien lu tous les documents, vous aurez noté la présence d’une clause de moralité., fit Ryo en se levant.  

- Que fais-tu ?, s’étonna l’autre.  

- Je romps les négociations., l’informa-t-il, déchirant les documents en plusieurs morceaux.  

- Tu… Tu ne peux pas…, balbutia son interlocuteur.  

- Oh que si. Je ne vais pas me gêner., affirma le japonais.  

- Je suis le plus compétitif sur le marché. Tu ne trouveras pas moins cher., lui opposa-t-il.  

- Je préfère payer plus cher mais pour une personne en qui je n’ai pas de doute., gronda Ryo.  

 

D’un signe de tête, il fit signe à Kaori qu’ils s’en allaient et elle acheva de rassembler les documents et de les mettre dans sa sacoche avant de se lever. Il la fit passer devant lui et ils se dirigèrent vers la sortie.  

 

- Tout ça pour une petite conne qui n’en vaut pas la peine !, hurla l’autre.  

 

Le sang de Ryo ne fit qu’un tour. Il fit demi-tour et claqua son poing dans l’estomac de son interlocuteur. Le souffle coupé, celui-ci tomba à terre avant de lever un regard stupéfait sur son homologue.  

 

- Tu me le paieras., le menaça-t-il.  

- Rien du tout. Un mot de tout cela et tu n’auras plus de boulot en plus de passer pour le pire pervers dans le monde des affaires. Il ne me faudrait pas grand-chose pour mettre ta boîte au bord de la faillite et la racheter avant de te virer., le prévint Ryo, le regard noir.  

- J’espère que tu y réfléchiras., lâcha-t-il avant de s’en aller.  

- Tu n’aurais pas dû, Ryo. Ca plus le contrat, ça risque de te coûter cher., lui fit remarquer Kaori.  

- Pas plus que de m’asseoir sur ton honneur. Il n’a pas le droit de te salir comme il l’a fait., lui dit-il.  

- A vrai dire, ça me démangeait depuis le début de l’entretien., avoua-t-il avec un léger sourire, lui ouvrant la portière de la voiture.  

- J’aimais pas la façon dont il reluquait tes jambes.  

- J’ai mis le dernier tailleur qu’il me restait. On n’a pas vraiment eu le temps de se poser depuis Paris pour donner nos vêtements au nettoyage., lui fit-elle remarquer.  

 

Ils avaient quitté la ville dans la journée de dimanche et enchaîné cinq pays à l’affilée. Ils avaient à peine passé quelques heures dans chaque hôtel où ils avaient mis les pieds, histoire de dormir un peu et de se changer avant de reprendre des journées bien chargées.  

 

- Je sais et, là, maintenant, il me plaît beaucoup d’ailleurs, beaucoup plus que tout à l’heure., avoua-t-il, posant une main sur sa cuisse au ras de la jupe et glissant les doigts sur l’intérieur de manière caressante.  

- Que comptes-tu mettre ce soir pour le dîner ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Ce que j’ai là. C’est tout ce qu’il me reste., répondit-elle.  

- Pas possible. Il te faut une tenue plus habillée., lui opposa-t-il.  

- Je n’ai rien d’autre.  

- Alors on va faire les magasins., lui apprit-il, indiquant le changement de direction à leur chauffeur.  

- Non ! Ryo, je n’ai pas les moyens de m’offrir une nouvelle robe. Tu sais très bien que ces vêtements-là m’ont été prêtés par Eriko., lui rappela-t-elle.  

- C’est moi qui paye., éluda-t-il.  

 

Kaori le regarda un moment stupéfaite puis se renfrogna. Elle savait que, pour lui, ça ne représentait certainement rien mais, pour elle, ce n’était pas la même chose. Elle ne voulait pas dépendre de lui pour tout. Il assurait déjà son stage, sa sécurité, la logeait… c’était déjà énorme à ses yeux de femme indépendante alors si, en plus, il lui payait ses vêtements…  

 

- Kaori, ne boude pas, s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

- Je n’aime pas l’idée que tu m’habilles., lui avoua-t-elle.  

- J’ai bien compris mais c’est pour le travail. C’est normal que je fasse ce qui est nécessaire, non ?, lui suggéra-t-il.  

- Ecoute, on va dîner dans le meilleur restaurant de la ville. Qui dit meilleur dit aussi beau monde et je doute que tu te sentes à l’aise dans cette tenue. Elle te va bien mais ce n’est pas celle qui convient pour l’endroit., lui dit-il patiemment.  

- J’aurais l’air d’une souillon, d’une moins que rien, c’est cela ? Je peux aussi ne pas venir., lâcha-t-elle, serrant les dents.  

 

Elle se rendit compte de son ton dur et s’en voulut de s’en prendre à lui. Elle avait promis de faire les efforts nécessaires et, là, ce n’était pas le cas.  

 

- Excuse-moi. J’ai été injuste., balbutia-t-elle.  

- Dépenser de l’argent pour une robe pour un dîner, ça me semble tellement… futile. Il y a tellement de choses utiles qu’on pourrait faire sans tout ce gaspillage., expliqua-t-elle.  

- Je sais mais c’est le monde dans lequel je vis., lui rappela-t-il sombrement.  

- Si on vit ensemble, Kaori, tu ne pourras pas te permettre le train de vie auquel tu vas être soumise. Tu devras forcément accepter de dépendre de moi financièrement. C’est quelque chose sur lequel je ne pourrai pas revenir et Eriko ne pourra pas toujours te prêter ses créations. Ce n’est pas non plus quelque chose que je pourrai accepter. Elle doit vivre de son travail., lui affirma-t-il d’un ton déterminé.  

- C’est vrai mais tu peux comprendre ce que je ressens en sachant cela ? J’ai… J’ai l’impression que notre relation est salie. Il faut que j’arrive à oublier l’impression que tu m’achètes. Je sais que tu m’aimes et je n’en doute pas mais c’est moi et mon rapport à l’argent que je dois reconsidérer., admit-elle.  

- Je ne te demande pas de mettre tes principes à la poubelle. Juste d’apprendre à composer. Là où tu as l’impression que je t’achète, et je te jure que je déteste cette expression, je vois un cadeau que je te fais, parce que j’en ai envie, parce que j’ai envie que tu sois à l’aise ce soir, parce que tu as bossé comme une dingue et amplement mérité cette sortie même si elle est professionnelle, parce que j’ai envie d’être avec toi même si tu étais habillée d’un sac de riz., plaisanta-t-il.  

 

Il préférait rester léger plutôt que s’appesantir sur certains mots mal choisis. Cette conversation pointait plusieurs différences entre eux contre lesquelles ils devaient se battre : leur manière d’appréhender les gestes de l’autre, les futilités de certains convenances malgré tout obligatoires qui étaient courantes dans son milieu, leur rapport à l’argent et surtout leur différence d’âge. Kaori était mûre pour son âge sur beaucoup de sujets mais, à vingt ans, elle avait encore toute l’impulsivité et l’entièreté de caractère. Il le savait et c’était ce qu’il aimait chez elle même si ça rendait difficile certaines choses.  

 

- Tu dois regretter de t’être épris d’une fille comme moi. Une fille de ton milieu, plus âgée, te causerait moins de soucis., murmura-t-elle.  

- Certainement mais elle ne m’aurait pas apporté ce que tu m’apportes. Ne te fais pas de souci à ce sujet et essaie juste d’accepter le cadeau que je te fais, d’accord ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle acquiesça et ils sortirent tous deux de la voiture quand elle s’arrêta devant un magasin de luxe. Il vit le regard consterné qu’elle lui lança en apercevant le nom mais, malgré tout, elle se reprit et le suivit à l’intérieur sans protester.  

 

- Bonjour, puis-je vous aider ?, leur proposa une dame d’une quarantaine d’années élégamment vêtue.  

- Nous cherchons une tenue pour mademoiselle pour un dîner chic., lui indiqua-t-il.  

- Nous devrions pouvoir trouver cela., acquiesça-t-elle, détaillant Kaori de la tête aux pieds.  

- Vous pouvez vous diriger dans le petit salon là-bas, j’arrive., leur proposa-t-elle.  

 

Le couple s’y rendit et, les mains dans les poches, Ryo regarda sa compagne faire les cent pas nerveusement. Soudain, il l’attrapa au passage et l’attira contre lui avant de l’embrasser langoureusement. Se détendant enfin, elle posa les mains sur ses épaules et se laissa aller contre lui lorsqu’ils se séparèrent.  

 

- Imagine-toi que c’est juste un défilé pour Eriko si ça peut te détendre., lui suggéra-t-il, jouant avec les mèches de ses cheveux.  

- Ca ne me détend pas., grogna-t-elle dans son torse.  

- Vraiment ? Ca ne te plaît pas de le faire ?, s’étonna-t-il.  

- Je le fais pour elle. Je déteste être sous les feux des projecteurs., lui confia-t-elle.  

- Voilà, ceci devrait vous aller., fit la vendeuse, revenant avec une dizaine de robes.  

- Vous ne m’avez pas demandé ma taille…, balbutia la jeune femme.  

- J’ai l’oeil. Vous verrez., lui promit-elle.  

 

Kaori regarda les robes et déglutit en en voyant certaines assez extravagantes.  

 

- Essaie la bordeaux et la noire., lui conseilla Ryo, choisissant deux modèles relativement simples.  

- Va dans la cabine te déshabiller. Je vais te les passer., lui enjoignit-il.  

- Enlevez les prix, s’il vous plaît., demanda-t-il à la vendeuse à voix basse.  

 

Il se fichait bien de savoir combien coûterait la robe. Il pouvait se permettre cette extravagance mais Kaori chercherait à savoir et ferait certainement une syncope en l’apprenant et, au lieu de se faire plaisir comme il avait envie qu’elle le fasse, elle prendrait juste la moins chère.  

 

Elle passa donc les deux robes. La bordeaux en mousseline offrait un joli décolleté croisé sur une jupe évasée et le dos était dénudé jusqu’à sa taille, se terminant en V. La robe noire était plutôt de type fourreau soulignant sa silhouette et l’allongeant un peu plus. Le bustier était recouvert de dentelle qui formait également en toute transparence les manches trois-quarts de la robe.  

 

- Pour les deux, je vous conseille un boléro de couleur noir et des chaussures noires. Tenez., lui dit-elle.  

 

Se laissant guider, Kaori enfila les chaussures, nouant la sangle autour de sa cheville et passa le boléro avant de ressortir de la cabine, toute de noir vêtue. Se tenant face au miroir, elle vit Ryo arriver derrière elle et leva les yeux pour croiser son regard dans le miroir.  

 

- Tu en penses quoi ?, lui demanda-t-elle timidement.  

- Que tu es très belle. Et toi ?, lui retourna-t-il.  

- Que je suis très grande., grimaça-t-elle, cherchant son équilibre sur les talons plus hauts qu’à son habitude.  

- Pour moi, tu es à la bonne hauteur., pipa-t-il, lui adressant un sourire chaud.  

 

Effectivement avec les talons, elle était presque aussi grande que lui.  

 

- Tu veux bien réessayer la robe bordeaux ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui., le surprit-elle alors qu’il s’attendait à devoir argumenter ou à la voir râler.  

 

Elle revint deux minutes plus tard changée et fit un tour sur elle-même comme il le lui demanda.  

 

- Laquelle tu préfères ?, le questionna-t-elle.  

- Les deux te vont bien. Je ne sais pas décider. Et toi ?  

- Les deux me plaisent., fit-elle, se mordant la lèvre, indécise.  

- La bordeaux peut-être., répondit-elle.  

- Très bon choix pour ce soir. On prend les deux robes, les chaussures, le boléro et la pochette qui est là., indiqua-t-il à la vendeuse.  

- Quoi ? Non ! On avait dit…, se fâcha Kaori.  

- C’est un cadeau, Kaori, et, en plus une tenue professionnelle. Ca vaut bien deux robes. En plus, tu devrais me remercier : je te ferai souffrir une fois de moins même si, pour moi, c’est une séance d’essayage en moins aussi., fit-il, lui opposant un sourire amusé à son regard noir.  

- Qu’est-ce que je vais faire de toi…, maugréa-t-elle.  

- Tout ce que tu voudras dans l’intimité mais laisse-moi garder un peu les rênes en public., la taquina-t-il.  

- Je t’aide à te déshabiller ?, lui proposa-t-il.  

 

Elle lui décocha un sourire chaud, un peu radoucie, avant de s’enfermer dans la cabine d’essayage. Peu après, ils reprenaient la route pour leur hôtel et se préparèrent pour le dîner du soir.  

 

- J’aurais dû prendre les bijoux de ma mère. Ils auraient été parfaits avec cette tenue également., regretta-t-il.  

 

Arrêtant de mettre son mascara, Kaori le regarda intensément, sentant ses joues rosir. Imaginait-il le plaisir qu’il lui faisait avec son compliment dérobé ? Imaginait-il à quel point elle se sentait honorée qu’il lui confie ces bijoux familiaux ? Elle acheva son geste et rangea le tube avant de le rejoindre.  

 

- C’est toi mon plus beau bijou. Je n’ai besoin de rien d’autre pour resplendir. Je me sens tellement brillante quand tu me regardes., lui retourna-t-elle.  

- J’aimerais que tu te vois à travers mes yeux, Kaori. Je suis sûr que tu te sentirais beaucoup mieux après. Tu es belle, intérieurement et extérieurement. Tu mérites d’être remarquée., lui affirma-t-il, déposant un baiser sur ses lèvres.  

 

Elle sourit en voyant les traces de son rouge sur ses lèvres et les essuya du pouce.  

 

- Je doute que ce soit convenable., plaisanta-t-elle, s’attardant sur la pulpe qu’elle se plaisait à goûter encore et encore.  

 

Ne lui laissant pas le temps de réagir, il l’attira contre lui et écrasa sa bouche contre la sienne en un baiser sauvage, avide qui dura un long moment avant de s’adoucir, leurs langues se mêlant voluptueusement sans jamais vouloir s’arrêter. Ce fut des coups à la porte qui les obligèrent à s’écarter l’un de l’autre, haletants, le regard fiévreux.  

 

- Ryo, ça va être l’heure de partir., lui apprit son garde du corps.  

- On arrive., répondit-il, ne la lâchant que peu après.  

- Remaquille-toi. Je vais effacer les traces du délit., lui dit-il avec un sourire mutin aux lèvres.  

 

Deux minutes plus tard, ils sortaient de leur chambre. Entendant son téléphone sonner, Kaori le sortit et sentit son cœur faire un bond : c’était son premier message depuis qu’ils étaient partis.  

 

- C’est Hide., souffla-t-elle, anxieuse.  

- Alors ?, l’interrogea Ryo.  

- Il dit qu’il va bien, Saeko aussi, mais que l’enquête avance lentement. Il…, commença-t-elle, sa voix se brisant.  

- Il ne sera pas là pour Noël cette année., lui apprit-elle, peinée.  

- On le fêtera à deux. Tu ne seras pas seule, Sugar., lui promit-il, lui pressant la main.  

 

Elle acquiesça et prit le temps de répondre avant de se recomposer une attitude pour le temps du dîner.  

 

- Tu fais des ravages, Kaori., murmura-t-il à son oreille.  

- Ce n’est pas moi qu’ils regardent mais toi., répondit-elle, cherchant à oublier tous ces yeux braqués sur eux.  

- D’habitude, les regards féminins ne sont pas noirs quand ça me concerne., lui fit-il remarquer.  

- Oh., fit-elle, surprise.  

- Ryo, quel plaisir de te revoir ! Quelle charmante compagnie tu nous amènes !, fit leur rendez-vous avec un sourire cordial.  

- C’est un plaisir pour moi aussi, Jack., le salua le dirigeant.  

- Le bruit a déjà fait le tour de la ville que tu as refusé de signer le contrat avec le plus gros transporteur du pays. C’est un assez gros risque que tu as pris là. Vous étiez en affaires depuis longtemps., lui fit-il remarquer.  

- Je ne fais pas affaire avec les hommes qui font des propositions indécentes à des jeunes femmes., gronda Ryo.  

 

Il sentit la main de Kaori sur son avant-bras et se calma, lui adressant un léger sourire.  

 

- Je manque à mes devoirs. Jack, je te présente Kaori, mon assistante. Kaori, Jack, l’un de mes plus anciens contacts en affaire., les présenta-t-il.  

- Rares sont ceux qui ont pu te voir avec feu ton père., admit l’homme d’une cinquantaine d’années.  

- Enchantée Mademoiselle., lui dit-il, lui serrant la main.  

- De même, Monsieur., lui retourna-t-elle.  

- Prenons place., les invita-t-il.  

 

Ils commandèrent et discutèrent tranquillement de la situation du pays, des affaires, du contrat qu’ils avaient et comptaient reconduire, celui-ci leur convenant à tous deux.  

 

- C’est la première fois que tu viens accompagné à l’un de nos dîners., lui fit remarquer Jack alors que Kaori les avait laissés pour quelques minutes.  

- C’est la première fois que j’en ai envie., répondit Ryo honnêtement.  

- Une envie de te poser ?  

- Ca se pourrait., admit-il.  

- Elle a l’air charmante et intelligente pour ne rien gâcher., déclara son ami.  

- C’est le cas. Pour l’instant, notre relation n’est pas… publique., lui apprit le jeune homme.  

- Motus et bouche cousue. Tes parents seraient certainement fiers de l’homme que tu es devenu. Tu étais déjà un businessman accompli mais ce qui leur plairait encore plus, c’est de te voir ce regard. Tu as l’air heureux, pas simplement satisfait comme avant., constata-t-il.  

- Je pense que j’ai trouvé un certain équilibre. Reste à l’assurer maintenant et chasser les grains de sable qui pourraient venir gâcher le tout., résuma Ryo, stoïque.  

 

Voyant sa compagne revenir, il se leva et lui tint sa chaise. Kaori lui adressa un regard lumineux. Passés les premiers moments de gêne dans ce cadre luxueux, elle avait décidé de se laisser porter et de profiter du moment, tout simplement. Elle était reconnaissante à Ryo de l’avoir forcée à acheter cette robe, se sentant un peu plus dans le moule, plus inaperçue parmi tous ces gens. Jack était d’une compagnie agréable, prévenant, intéressé et la conversation, si elle avait tourné un temps autour du travail puisque c’était l’objectif du rendez-vous, avait fini par dériver sur d’autres sujets. Malgré tout, elle n’en avait pas perdu une miette, apprenant beaucoup de choses.  

 

- Tu as passé une bonne soirée ?, lui demanda-t-il alors qu’ils se dirigeaient vers l’hôtel.  

- Oui, excellente. J’étais un peu perdue avec tous ces couverts mais tu étais là pour me guider discrètement. Merci., lui dit-elle.  

- De rien. Te guider, c’est facile si tu acceptes de me suivre. Si tu te cabres à chaque fois, ça va devenir épuisant et on sera tous les deux malheureux., répliqua-t-il d’une voix douce.  

 

Elle le regarda et se rapprocha de lui, acceptant son bras autour de ses épaules.  

 

- Je ne m’attendais pas à nous deux, Ryo. Dans mes rêves les plus fous, l’homme de ma vie n’était pas milliardaire et businessman. C’était juste un homme avec une situation stable qui avait envie de fonder une famille., lui confia-t-elle, fixant la ville qui défilait sous leurs yeux.  

- Qu’est-ce que je dois comprendre, Kaori ? Que je ne suis pas l’homme de ta vie ? Que je n’avance pas assez mes pions à ton goût pour que tu avances les tiens ?, l’interrogea-t-il, tendu.  

 

Il s’était douté de ses aspirations mais, pour le moment, ils n’en avaient jamais parlé et ça lui convenait parce qu’il n’était pas sûr de pouvoir accéder à ses désirs et de fait prenait le risque de la perdre. Il attendit anxieusement sa réponse en se demandant si, à peine six jours après lui avoir dit qu’il l’aimait et l’avoir embrassée, il allait devoir mettre un terme à ce qu’ils vivaient.  

 

- Non, ce n’est pas ce que je veux dire. Je n’étais pas prête à nous. C’est tout ce que je veux dire. C’est la plus belle chose qui me soit arrivée mais je n’étais pas prête à vivre une vie comme celle-là, alors ça… comment te dire ? Ça me perturbe. J’ai envie de vivre notre relation sans me poser de question mais il faut que je m’en pose à chaque fois qu’on avance pour savoir si je prends la bonne direction, ta direction. Je n’ai pas de référence en la matière alors j’agis par intuition et… j’ai peur de cet inconnu qui se profile devant moi. J’ai peur de cette vie à laquelle je ne me suis jamais préparée, même dans mes rêves. J’ai peur de te perdre si j’échoue et je sais que, si je n’essaie pas, je te perdrai., lui avoua-t-elle.  

- Ce qu’on vit, ça me transporte autant que ça me terrifie. C’est dur de t’expliquer., conclut-elle dans un murmure.  

 

Il resta silencieux un moment, caressant ses cheveux, pensant à ce qu’elle venait de lui confier. Il était touché et il comprenait d’une certaine manière. Avant Kaori, il avait toujours pensé que son univers attirait tout le monde comme les papillons sont attirés par la lumière. Souvent, on lui parlait des voyages qu’il devait faire, des loisirs qu’il pouvait s’offrir, des voitures qu’il avait mais n’avait pas en fait… Très peu lui parlait des mauvais côtés, des amitiés fausses et vénales, de la solitude, des pressions sociales pour faire un beau mariage, des couteaux qu’on vous plantait dans le dos pour un oui ou pour un non, des gens qui se détournaient au moindre revers de fortune...  

 

Il avait trouvé quelqu’un qui ne l’était pas, que tous ces fastes rebutaient même et c’était la personne dont il était tombé amoureux. Kaori était simple, fougueuse, sauvage, douce, entière, compatissante. Elle était vraie et fidèle en amitié et en amour. Il savait que, si tout se passait bien pour eux, ce serait une relation pour la vie et que rien ni personne ne les détournerait l’un de l’autre. Il se ficherait bien dans dix ans de se trouver une petite nana pour lui rendre sa jeunesse. Elle serait déjà là depuis dix ans à ses côtés. Il serait toujours le dirigeant de l’entreprise Saeba mais sa vie ne tournerait pas qu’autour de la société : il y aurait elle qu’il retrouverait le soir, avec qui il passerait ses week-ends, voyagerait quand elle le pourrait…  

 

S’il était honnête, il avait les mêmes craintes qu’elle. C’était la raison qui le poussait à ne pas vouloir pousser trop loin leur relation pour le moment. Il ne voulait pas perdre la tête au point de perdre son cœur parce qu’ils auraient manqué les fondations de leur couple. Il n’eut cependant pas l’occasion de lui répondre car ils arrivaient à l’hôtel. En silence, ils rejoignirent leur chambre et Ryo se déchaussa rapidement à côté de la porte. Quand il leva la tête et vit le divan vide alors qu’il le pensait occupé par sa compagne pour enlever les lanières de ses talons, il la chercha et la trouva près de la baie vitrée qui donnait sur la terrasse, observant les lumières de la ville. Il approcha alors d’elle et posa les mains sur ses épaules, cherchant à sonder son humeur.  

 

- Tu es déçu ?, murmura-t-elle.  

- Ou fâché peut-être ?, ajouta-t-elle comme une arrière-pensée.  

- Ni l’un ni l’autre. Je comprends… Tout du moins j’essaie de comprendre. Je me rends compte que la situation est inégale, que je te demande beaucoup et surtout de quitter la vie à laquelle tu es habituée pour intégrer la mienne. Si je pouvais tout abandonner, je le ferai, Kaori, mais je ne peux pas. Il y a des gens qui comptent sur moi… enfin, non, peut-être que, pour eux, un patron, c’est un patron et que, moi ou un autre, ça ne changerait pas grand-chose…, soupira-t-il.  

- Ne dis pas ça. Il y a des gens qui comptent sur toi. Mick, Asami, moi, tu nous as apporté beaucoup., lui opposa-t-elle.  

- Peut-être mais ce n’est pas le sujet du jour., lui dit-il, attendri par sa volonté de le protéger encore et toujours.  

- J’ai une responsabilité envers mes employés, Kaori, et envers mon père et mon grand-père qui ont fondé et fait grandir cette société. J’ai toujours eu envie de reprendre les rênes un jour pour eux, pour moi. Je ne peux donc pas tout laisser tomber pour toi. Ca doit te paraître injuste que je te demande de faire quelque chose dont je ne suis pas capable moi-même mais c’est la seule solution pour que nous soyons ensemble., plaida-t-il.  

- Toi, tu as déjà fait des efforts, Ryo. Moi, qu’est-ce que j’ai fait ?, lui retourna-t-elle.  

 

Il la contourna et se posta face à elle, adossé à la baie vitrée.  

 

- Qu’est-ce que j’ai fait, Kaori ? Demander à Ayaka de te céder quelques-unes de ses tâches ? Ce n’est pas moi qui ai fait l’effort. Accepter ce que tu penses de mon appartement ? Tu n’as fait que pointer quelque chose que je ressens depuis un moment., lâcha-t-il, amer.  

- Tu m’as laissée entrer dans ta vie. Tu me protèges. Tu t’es ouvert à moi., lui opposa-t-elle.  

- La belle affaire… Il m’a juste fallu le courage d’écouter mon cœur et ce n’est pas moi qui te protège mais mon service de sécurité., lui retourna-t-il.  

- Ce n’est pas ton service de sécurité qui me tient par le coude en mettant son corps en rempart contre tout danger potentiel venant de l’entrée dans le parking., lui fit-elle remarquer, levant un sourcil.  

- C’est vrai., admit-il.  

- Tu m’as prêté les bijoux de ta mère., murmura-t-elle.  

- Je ne pense pas me tromper en disant qu’ils n’avaient jamais servi à personne d’autre., pipa-t-elle, levant un regard intense vers lui.  

- C’est vrai., soupira-t-il.  

- Je ne peux pas te promettre le mariage et les enfants, Kaori. Tu dois en rêver mais je ne sais pas si je le pourrai., lui avoua-t-il.  

 

Elle fit un pas pour se mettre face à lui et passa les bras autour de son cou, sentant ses bras se refermer autour d’elle.  

 

- Regarde-moi., chuchota-t-elle, attendant qu’il plonge dans son regard.  

- Tant que tu m’aimes, je m’en fiche. Je peux vivre en inadéquation avec mes préceptes religieux., répondit-elle.  

- Tu es croyante ?, s’étonna-t-il.  

- Je suis bouddhiste. Tu es athée ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. Je n’ai pas trouvé de religion qui me permette de comprendre comment un enfant de trois ans peut perdre ses parents et grandir heureux malgré tout., répliqua-t-il, cynique.  

- J’y ai trouvé une forme d’apaisement., expliqua-t-elle.  

 

Il l’observa et sentit son cœur battre un peu plus fort. Fallait-il vraiment qu’ils soient si semblables et pourtant si différents pour s’être trouvés ? Est-ce que leurs deux âmes blessées pouvaient se guérir l’une l’autre pour enfin trouver ce qui leur avait manqué jusque là ? Peut-être, se dit-il.  

 

- Je t’aime, Kaori. J’aime la femme que tu es et j’espère ne pas la perdre en t’intégrant dans ma vie. J’espère réussir à te rendre heureuse comme tu me rends heureux et que tu t’épanouiras malgré ce dont je t’aurais privée., lui murmura-t-il.  

- Je ne veux plus penser en terme de privation, Ryo. Ca donne une mauvaise image de ce que nous sommes. Nous ne sommes pas moins mais plus. Plus heureux, plus sereins, plus passionnés, plus posés, tout ce que tu veux mais plus., lui dit-elle, posant son front contre le sien.  

- Je dépose les armes à tes pieds et je prends ta vie comme elle est. Je ne dis pas que je serai parfaite et qu’il n’y aura pas des moments de rébellion mais ma vie est avec toi et je ne dois plus penser à ma vie et ta vie mais à notre vie. C’est ce qui compte. C’est ce sur quoi je dois travailler., lui affirma-t-elle.  

- C’est ce sur quoi nous devons travailler., la corrigea-t-il, insistant sur le « nous ».  

 

Il inclina le visage et alla chercher ses lèvres avec tendresse et ferveur. Cette gamine, comme il s’était plu à la qualifier à leurs débuts, avait tout d’une grande : force, noblesse, capacité à admettre ses faiblesses et en tirer le meilleur parti, humilité. Il lui manquait quelques cartes dans son jeu pour être à l’aise en tous lieux et tous temps mais c’étaient ces manques qui lui ouvriraient toujours une fenêtre sur un ailleurs plus léger, plus doux, plus sincère. Elle resterait sa bouffée d’air frais.  

 

Il remonta une main le long de son dos, sentant la peau nue là où le tissu bordeaux était absent, puis de nouveau le tissu du boléro qu’elle portait encore. Il remonta jusqu’à ses épaules et passa les pouces sous le tissu et fit glisser la pièce le long de ses bras avant de l’attraper et la jeter vers le divan sans regarder où elle atterrissait. Il redescendit alors le long de sa colonne vertébrale, parcourant doucement la peau nue de son dos, la sentant frissonner contre lui.  

 

- Tu étais magnifique ce soir., lui chuchota-t-il.  

- Je peux te retourner le compliment., lui répondit-elle avant de reprendre ses lèvres.  

 

Elle avait besoin de lui, besoin de son amour pour grandir, s’épanouir et trouver la force de poursuivre ce chemin sinueux. Elle l’aimait à en avoir mal et voulait lui montrer que ses sentiments n’avaient rien de feints.  

 

Ils perdirent doucement tout sens de la réalité et du temps qui passait et restèrent là à s’embrasser un long moment, les mains commençant à se perdre en exploration, faisant monter la température. N’y tenant plus, Ryo la souleva dans ses bras et l’emmena jusqu’à leur chambre pour la déposer sur le lit. Il ne perdit pas de temps et s’allongea contre elle pour aller rechercher sa bouche pulpeuse et mêler leurs langues dans un baiser plus passionné. Ses doigts fourrageaient dans sa chevelure de jais alors que ses grandes mains voyageaient sur son ventre, son dos, ses bras, descendaient par moments le long de sa hanche pour aller caresser sa cuisse. Il se sentit sourire de satisfaction quand sa compagne dégagea ses doigts de sa chevelure pour parcourir ses épaules puis descendre le long de son dos.  

 

Quittant ses lèvres, il explora son visage avant de remonter vers son oreille pour en mordiller le lobe. Il connaissait le pouvoir érotique de ce petit appendice et elle ne faillit pas à la règle. Il l’entendit doucement gémir alors que ses doigts se crispaient sur son bras. Abandonnant ce poste, il déposa une ligne de baisers le long de sa nuque avant de bifurquer vers son cou, à la jonction avec le menton et de titiller l’endroit du bout de la langue. La réaction ne se fit pas attendre mais le surprit. Elle fut prise d’un fou-rire, baissant le visage pour lui interdire l’accès, et le repoussa brusquement, le faisant tomber du lit.  

 

- Je suis désolée, Ryo., s’exclama-t-elle, horrifiée, réalisant ce qu’elle venait de faire.  

- Violente en plus d’imprévisible. Je devrai me méfier., répliqua-t-il, un sourire étirant ses lèvres.  

- Je… Je n’ai pas su contrôler., s’excusa-t-elle, désolée.  

- C’est peut-être mieux ainsi. Je ne sais pas si j’aurais su me contrôler., lui avoua-t-il, posant un regard empli de désir sur elle.  

- Moi non plus., admit-elle.  

 

Ils s’observèrent un long moment avant qu’il ne vienne s’agenouiller à ses pieds et attrape une de ses chevilles pour détacher la lanière de sa chaussure. Il en fit de même avec l’autre et les posa par terre au pied du lit.  

 

- On ferait mieux d’aller se coucher., dit-il, observant ses jambes jusqu’à la lisière de la robe, là où il rêvait de passer les mains, les laisser remonter jusqu’au sommet de ses cuisses et se perdre dans son intimité.  

 

Il s’imaginait très bien soulever ensuite la jupe évasée et faire le même chemin non pas avec les doigts mais avec les lèvres jusqu’à parvenir au Saint-Graal et la rendre folle de désir, voire même de plaisir. Se sentant au bord de l’explosion, il se releva en réajustant son pantalon.  

 

- Je vais aller prendre une douche d’abord., maugréa-t-il.  

- Ryo ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Je… Je vais prendre une douche. Je reviens. Mets-toi au lit., lui dit-il, déposant un baiser léger sur ses lèvres.  

 

Elle le regarda partir un peu surprise puis comprit mieux quand il se mit de profil pour fermer la porte. Elle se sentit rougir et se laissa retomber dans le lit avec un petit sourire fier. Entendant la douche s’allumer, elle se prit à l’imaginer sous la douche. Elle ne l’avait jamais vu nu mais elle l’avait déjà vu torse nu et la vision était suffisante pour faire monter une certaine chaleur en elle. Elle se prit à rêver de ce qu’elle aimerait faire même si, dans la réalité, sa timidité l’en empêcherait certainement. Elle resta ainsi un moment jusqu’à ce qu’elle entende la porte de la douche se refermer. Elle se leva alors précipitamment, revenant à la réalité, et se déshabilla rapidement, finissant d’enfiler son haut alors qu’il revenait dans la chambre.  

 

- Je… je rêvassais., pipa-t-elle, piquant un fard.  

- Comme moi., répliqua-t-il, amusé.  

 

Finalement, il s’était évité la douche glacée et avait évacué le mal par le mal, se laissant emporter par ses rêves avec son héroïne préférée. La rejoignant, ils se couchèrent dans le lit, l’un contre l’autre.  

 

- Tu prends la pilule ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Oui. Depuis deux mois maintenant., lui dit-elle.  

- Deux mois… Etrange coïncidence., pensa-t-il.  

- Ce n’est pas une coïncidence. J’en ai parlé avec mon frère le soir où tu es venu dans ma chambre. Ce matin-là, ça aurait pu déraper., lui fit-elle remarquer.  

- Déjà la tête sur les épaules…, pipa-t-il.  

- Je ne voulais pas tout gâcher si on… dérapait comme tu le dis et qu’on se retrouvait avec un bébé., expliqua-t-elle.  

- Tu m’étonneras toujours.  

 

Il la regarda et l’embrassa doucement sans chercher à approfondir. Ils avaient encore beaucoup de choses à régler mais ils avançaient de manière encourageante. Il la regarda s’endormir paisiblement puis s’endormit à son tour. 

 


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