Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire un jeu dont vous êtes le héros?

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 24 :: Chapitre 24

Publiée: 15-02-21 - Mise à jour: 15-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 24  

 

Debout face au tableau transparent parsemé de photos et annotations, Hide se frottait la nuque pensivement. Cela faisait plus de trois mois qu’ils avaient commencé cette affaire, un mois qu’il n’avait pas vu Kaori et à peine pu échanger avec elle par SMS deux ou trois fois. Son seul réconfort en ce jour de Noël, c’était de savoir qu’elle n’était pas seule mais accompagnée de l’homme qu’elle aimait et qui l’aimait.  

 

- Tiens. Ca t’aidera peut-être à y voir plus clair., fit Saeko, lui tendant une tasse de café fumante.  

- Mes parents viennent de passer et nous ont ramené de quoi déjeuner et dîner sachant qu’on n’aurait pas le temps d’aller chez eux et ils nous demandent aussi de faire très attention., ajouta-t-elle d’une voix posée.  

 

En temps normal, elle aurait certainement soupiré au regard soucieux de sa mère et fait un bond en entendant ces paroles sortir de la bouche de son père mais, là, elle avait juste promis qu’ils seraient prudents, que, de toute façon, sauf imprévu, ils ne bougeraient pas du commissariat de la journée. Ils voulaient juste éviter de perdre du temps dans leur enquête pour mettre fin plus rapidement aux agissements du Lotus Noir.  

 

- On pourrait déjà arrêter la moitié des lieutenants de Tanaka., affirma Hide, jetant un regard perçant sur le tableau.  

- Mais ça ne ferait que les freiner un temps. Il trouverait aussi vite des remplaçants et reprendrait le cours de ses activités., pensa-t-il.  

- Ca nous forcerait en plus à devoir nous éparpiller sur plus de suspects alors qu’on en tient une partie. Ta stratégie est la bonne, Hide. Il faut qu’on fasse tomber tout le réseau d’un coup., lui assura-t-elle.  

- Je ne pensais pas que ça nous prendrait autant de temps. Regarde ce que ça nous force à faire. On passe Noël ici, Kaori est cloîtrée entre quatre murs, ta famille est sous très haute surveillance., soupira-t-il.  

- Je voudrais pouvoir m’affranchir de quelques barrières et secouer le cocotier en toute liberté., gronda-t-il.  

- Ca irait à l’encontre de ton sens de la justice., lui opposa-t-elle.  

- Quelle est la justice quand il se balade en toute liberté et nos familles se retrouvent enfermées ?, lui demanda-t-il, pointant la photo de Tanaka.  

 

Saeko ne sut quoi répondre car il disait vrai et elle comprenait parfaitement son point de vue. Tanaka leur gâchait la vie à tous et il avait tellement bien fait son coup qu’il passait toujours au travers des mailles du filet qui se resserrait pourtant tout doucement.  

 

- Tu devrais appeler ta sœur. Ca te ferait du bien de lui parler., lui conseilla-t-elle.  

- Je le ferai ce soir. Je ne veux pas la perturber pour toute la journée., répondit-il.  

- Je suis sûre qu’elle serait heureuse de t’avoir maintenant mais fais comme tu veux. Bon, on recommence d’où ?, lui demanda-t-elle.  

 

Ils se replongèrent dans leur enquête, réexaminant toutes les pièces, tous les faits, tout ce qu’ils avaient méticuleusement, y passant la journée et ne partirent du bureau que le soir passés vingt heures, pas plus avancés que le matin en arrivant. Ils dînèrent rapidement et Hide se remit dans le divan en sortant un dossier.  

 

- Non, pas ce soir., lui interdit Saeko, prenant le dossier et le rangeant.  

- Ce soir, tu décroches. Ca te fera le plus grand bien., lui dit-elle.  

- Tu crois vraiment que je vais savoir m’ôter ça de la tête ?, lui retourna-t-il, un sourcil levé.  

- Oh oui, Hideyuki Makimura. Tu ne vas pas simplement t’ôter ça de la tête mais la perdre., lui promit-elle, se mettant à cheval sur ses genoux.  

 

Le tirant par sa cravate, elle l’embrassa langoureusement. Mêlant leurs langues sans retenue, elle dénoua le tissu puis déboutonna sa chemise avant d’en écarter les pans et de le caresser un moment avant de descendre les mains vers sa ceinture et de l’enlever avant de s’attaquer au bouton de son pantalon puis la braguette.  

 

- On a le temps, tu sais., lui dit-il, alors qu’elle glissait la main dans son caleçon.  

- Non, je te veux tout de suite. Ca fait trop longtemps. On prendra le temps après., murmura-t-elle, un regard de braise posé sur lui.  

 

Comme pour mieux lui faire comprendre, elle le lâcha et se redressa avant de défaire son chemisier puis sa jupe. Hide se leva à son tour et vint l’embrasser, retirant les doigts féminins de l’agrafe du soutien-gorge. Il se chargea de la tâche et fit valser le sous-vêtement sur le divan puis se pencha pour attaquer des lèvres l’un de ses seins alors que ses doigts s’emparèrent de l’intimité de sa belle habilement, la faisant rapidement onduler contre lui. Il sentit rapidement sa geôle textile disparaître et descendre comme par magie les jambes fuselées qui tremblaient légèrement avant de se retrouver attiré de nouveau vers une bouche quémandeuse.  

 

Leurs langues se mêlaient, ses doigts caressaient son intimité et Saeko ne savait plus où donner de la tête. Elle savait juste qu’elle avait besoin de lui et glissa de nouveau la main dans son caleçon pour flatter la virilité de son homme. Manquant d’aisance à cause des vêtements, elle dégagea ses hanches de son pantalon et sous-vêtement, les descendant pour pouvoir accéder puis reprit ses caresses manuelles tout en l’embrassant. Elle aimait cette connivence qu’ils avaient au boulot et elle aimait surtout la voir apparaître progressivement dans leurs gestes plus intimes. S’écartant de lui, le souffle court, elle se pencha et embrassa son torse, son ventre avant de descendre plus bas, tout en le déparant de ses derniers vêtements avant de le pousser sur le divan.  

 

- Saeko…, haleta-t-il alors qu’elle entourait son sexe d’une chaleur douce et humide.  

 

Il posa la main dans ses cheveux et les caressa doucement alors qu’elle allait et venait sur lui. Son geste ne l’avait pas surpris. Il connaissait ses talents au lit. Il savait qu’elle savait donner du plaisir à ses amants et ne la jugeait pas mal pour autant. Ce qui le surprenait depuis qu’ils avaient tenté leur chance, c’était de voir apparaître la femme amoureuse sous les traits de la maîtresse et qu’elle lui laissait de plus en plus de place. Les gestes tendres accompagnaient de plus en plus leurs ébats et il ne s’en plaignait pas, bien au contraire.  

 

Se sentant au bord de la jouissance, il l’appela tout en sortant un préservatif de son portefeuille. Il avait bien compris ce qu’elle voulait et lui tendit l’étui dès qu’elle releva la tête, le regard luisant de désir. Elle se remit à califourchon sur lui, se laissant glisser doucement, tout en se penchant pour l’embrasser tendrement. Lorsqu’elle le sentit au plus profond d’elle, elle s’immobilisa et ne bougea pas tout en le regardant.  

 

- On pourra peut-être envisager d’ôter une protection, non ?, murmura-t-elle.  

- Deux valent mieux qu’une si tu ne veux pas tomber enceinte., lui répondit-il, caressant son visage.  

- Je sais mais… ce ne serait pas si dramatique si ça arrivait, non ?, répliqua-t-elle, posant un regard incertain sur lui.  

 

Il fut surpris de sa réponse. Pour lui, la question ne se posait même pas : il voulait des enfants avec elle. Il savait néanmoins que, pour elle, les choses n’étaient pas si simples alors il voulait lui laisser le temps d’être sûre de son choix, de ne pas regretter si un jour ça arrivait.  

 

- C’est ton choix, Saeko. Ce sera toujours ton choix., lui assura-t-il.  

- Je t’aime., lui dit-elle, se soulevant doucement avant de se laisser redescendre et d’entamer leur danse amoureuse.  

- Moi aussi., lui répondit-il, la caressant amoureusement pour lui donner autant de plaisir qu’elle lui en donnait et la rassurer sur ce qu’il ressentait pour elle.  

 

Ensemble, ils atteignirent la jouissance et restèrent enlacés un moment avant de reprendre lentement le cours de leurs ébats avec plus de tendresse et de douceur, se caressant doucement, s’embrassant et se murmurant des mots doux qui leur procurèrent tout autant de plaisir mais traduisirent bien mieux ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre que l’étreinte précédente. Repus, éreintés, ils restèrent enlacés dans le canapé, simplement enveloppés d’un plaid, se laissant doucement prendre par les bras de Morphée. La sonnerie du téléphone d’Hide rompit le silence et sonna le glas de ce moment de quiétude.  

 

- Toujours le même sens des opportunités à ce que je vois., lâcha Kaori en souriant.  

 

Elle posa le plateau du petit déjeuner sur la chevet, ravie de voir Ryo se réveiller alors qu’elle arrivait.  

 

- Un petit déjeuner au lit ? Je crois bien que c’est le premier de toute ma vie., admit-il.  

- Ca te gêne ? Sinon je vais remettre tout ça dans la cuisine., s’excusa-t-elle.  

- Ca me gêne si je n’ai pas le droit à mon baiser avant tout., lui répondit-il avec un sourire charmeur.  

- C’était prévu au programme., lui confia-t-elle, approchant de lui et se laissant enlacer pour un baiser langoureux qui dura un moment.  

- J’adore le French kiss., murmura Ryo contre ses lèvres avant de les reprendre pour un deuxième échange sensuel.  

- Moi aussi mais il faudrait peut-être songer à déjeuner maintenant. Il est déjà dix heures., lui apprit-elle, le stupéfiant.  

- Ca faisait longtemps que je n’avais pas fait une grasse matinée., avoua-t-il.  

- Mick est déjà parti. Il a laissé un mot., lui dit-elle.  

 

Elle prit le plateau et le posa entre eux deux délicatement.  

 

- Je n’ai rien fait d’exceptionnel mais voilà., lui proposa-t-elle.  

- Je m’en fiche. C’est ton geste qui me touche, lui confia-t-il, prenant sa main.  

- Ce n’est pas grand-chose., minimisa-t-elle.  

- Arrête de dire des bêtises et mange., lui ordonna-t-il, fronçant les sourcils sur un regard malicieux.  

 

Ils déjeunèrent tranquillement en bavardant de tout et de rien avant de se rallonger dans le lit, enlacés. La semaine avait été longue et chargée et ils en étaient sortis la veille au soir, épuisés, dînant rapidement, puis se couchant sans même une pensée pour le réveillon de Noël.  

 

- A quoi tu penses ?, lui demanda-t-il soudain, voyant son regard perdu dans le vide alors que sa main dessinait des ronds sur son ventre, ce qui était loin de le laisser insensible.  

- A l’orphelinat., répondit-elle.  

- A l’orphelinat ? Celui qu’Hide va visiter régulièrement ?, l’interrogea-t-il, surpris.  

- Oui. A Noël, on y allait à deux depuis deux ans. Avant, il préférait que je ne l’accompagne pas parce que ça m’avait bouleversée quand j’avais une dizaine d’années. J’avais pleuré pendant plus d’une semaine à l’idée de tous ces enfants sans famille., avoua-t-elle, le regard triste.  

- Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ? On aurait au moins pu interroger le service de sécurité sur la possibilité d’y aller., lui dit-il.  

- Non, je vous cause déjà assez de souci supplémentaire et, si Hide le savait, ça l’inquiéterait. J’avais prévenu le directeur mais j’aimerais bien les appeler si on a le temps., pipa-t-elle.  

- Je déclare cette journée officiellement non travaillée., affirma Ryo.  

- Interdiction de sortir un dossier du bureau, un livre d’école, rien qui ait trait à nos activités professionnelles et étudiante., ajouta-t-il.  

- Donc je pense que tu auras le temps et tu n’auras pas à cuisiner, juste à te faire belle parce que j’ai commandé chez un traiteur., lui apprit-il.  

- J’aurais pu préparer le repas…, fit-elle.  

 

Il la regarda et vit que ça lui tenait à cœur. Il aurait dû s’en douter mais, avec tout ce qu’ils avaient eu, il n’avait pas pris le temps de réfléchir.  

 

- Sincèrement, avec la charge de travail qu’on a eue, je ne vois pas comment tu aurais fait. Néanmoins, j’en prends bonne note et je te promets que l’année prochaine, je te laisserai faire. Ca te va ?, répondit-il.  

- Je… C’est vrai. Désolée. Les habitudes ont la vie dure., plaisanta-t-elle.  

- Excuse-moi, tu as bien fait. Donc je dois juste me faire belle.  

- Oui et tu peux nous faire une jolie table si tu veux. Ca, je suis sûr que c’est plus ton domaine que le mien. Fouille les armoires, tu devrais trouver ton bonheur., lui suggéra-t-il.  

- D’accord. Je vais commencer par là pendant que tu prends ta douche., lui dit-elle, se levant et reprenant le plateau.  

 

Il acquiesça et la regarda partir, se retenant de lui proposer de prendre leur douche à deux. Il savait qu’il aurait du mal à se contenir et il voulait vraiment attendre jusqu’à son anniversaire. D’humeur légère, il se leva et alla se doucher. Quand il revint, habillé, rasé et coiffé, il trouva sa moitié, en peignoir, finissant de dresser la table.  

 

- C’est beau., apprécia-t-il, déposant un baiser dans son cou.  

- Tu sens bon, dis donc., lui dit-elle, se retournant et l’enlaçant.  

- Parce que d’habitude, non ?, l’interrogea-t-il, moqueur.  

- Ce n’est pas le même parfum., fit-elle remarquer.  

- C’est vrai. Il y a des cadeaux sous le sapin ?, nota-t-il, l’oeil pétillant.  

- Le Père Noël est passé apparemment., plaisanta-t-elle.  

- Je vais me laver. Tu attends que je sois revenue., lui ordonna-t-elle.  

 

Il la regarda partir, amusé, avant de revenir sur le sapin. A quand remontait cette dernière vision ? Longtemps, très longtemps même, quand il avait sept, peut-être huit ans. C’était un des bons moments dont il se remémorait passé avec Shin et Maya, avant qu’il ne commence à leur parler de ses projets de mariage, avant qu’il ne s’aperçoive qu’ils ne partageaient pas forcément la même vision des choses… Il fut sorti de ses songes par un de ses gardes du corps qui arriva pour accueillir le traiteur. Ryo l’accompagna et paya avant de prendre les paquets et tout préparer en cuisine. N’ayant pas fini et voulant garder la surprise, il incita Kaori à aller passer son appel à l’orphelinat avant de passer à table, ne prenant pas le temps de voir ce qu’elle avait mis.  

 

- Je peux venir ?, lui demanda-t-elle, une vingtaine de minutes plus tard.  

- Oui, c’est tout bon., acquiesça-t-il.  

- Toujours aussi sublime…, souffla-t-il en la voyant arriver dans la robe bordeaux qu’elle avait déjà portée.  

- Ne bouge pas de là., lui demanda-t-il.  

 

Il alla dans son bureau et sortit de son coffre un écrin qu’il ouvrit, s’emparant de son contenu. Lorsqu’il revint, il se plaça dans le dos de sa compagne et passa une fine chaîne en or au bout de laquelle était accrochée un rubis dont le rouge rivalisait avec la robe.  

 

- Avant que tu râles, ce n’est qu’un prêt., murmura-t-il, lissant la chaîne autour de son cou.  

- J’allais juste te dire merci. J’apprends, tu sais. C’était à ta mère ?, lui demanda-t-elle, approchant d’un miroir pour observer le bijou.  

- Ma grand-mère cette fois., admit-il.  

- Ma mère n’a pas eu le temps de la porter., lui apprit-il.  

 

Elle se tourna vers lui et caressa sa joue pour atténuer sa douleur avant de froncer les sourcils.  

 

- Je ne comprends pas. Ta grand-mère a survécu à tes parents. Elle était trop âgée pour te prendre avec elle ?, lui demanda-t-elle d’une voix douce.  

- Elle a fait une crise cardiaque le soir de leur accident. Elle est morte quelques jours plus tard sans se réveiller., lui répondit-il sombrement.  

- Je suis désolée. Ca doit être dur de perdre ainsi toute sa famille., murmura-t-elle, l’enlaçant.  

- Je n’avais que trois ans. Je ne m’en souviens pas. Je ne me souviens de rien en ce qui les concerne en fait., expliqua-t-il amèrement.  

- Tu as des albums photos, des lettres, des objets ?, l’interrogea-t-elle.  

- Peut-être… Il faudrait que je demande à Shin., répondit-il, lui faisant une petite grimace.  

 

Ce n’était pas vraiment le meilleur moment pour le faire… et ça l’arrangeait un peu en fait.  

 

- Si on passait à table ?, lui proposa-t-il pour changer de sujet.  

 

Elle le fixa du regard un moment puis acquiesça, ne voulant pas l’emmener là où il n’en avait pas envie. Ils prirent place à table et déjeunèrent en discutant de nouveau de tout et de rien. Le repas terminé et débarrassé, ils prirent place dans le canapé, face au sapin, et, avec un sourire, Kaori nota la présence d’un paquet supplémentaire.  

 

- Je vais devoir attendre encore combien de temps avant d’avoir mon cadeau ?, lui demanda Ryo, se sentant un peu excité comme un gamin.  

- On peut les prendre maintenant si tu le veux., lui proposa-t-elle.  

 

Elle se leva et alla s’agenouiller au pied de l’arbre, attrapant le premier paquet.  

 

- Tiens, c’est pour toi., lui dit-elle, lui tendant un paquet rectangulaire.  

 

Il le prit et se mit à le secouer pour voir le bruit qu’il faisait.  

 

- Arrête ! Tu vas le casser !, l’avertit-elle, lui faisant les gros yeux.  

- Ca, c’est encore pour toi., lui apprit-elle, lui tendant un autre cadeau plus mou.  

- Et celui-là, c’est pour moi., fit-elle, prenant le dernier paquet.  

 

Ils reprirent place sur le divan et, un peu intimidés, ouvrirent leurs paquets.  

 

- Une écharpe. Ca me plaît., apprécia-t-il, la passant autour de son cou.  

- On a eu la même idée apparemment., s’amusa-t-elle, sortant une écharpe jaune du paquet.  

- Pas que…, fit-il, avec un petit sourire, s’attaquant à son deuxième cadeau dont il sortit plusieurs cadres photos vides.  

- C’est pour toi et pour l’appartement. Tu peux y mettre ce que tu veux. Des photos de ta famille, de toi, de paysages que tu as vus ou aimés., lui apprit-elle.  

- De toi., répliqua-t-il, la faisant rougir.  

- C’est… c’est toi qui vois., bafouilla-t-elle, sortant une écharpe plus légère du paquet puis une étole très large.  

- C’est pour les soirs où je ne serai pas là. Je ne veux pas que tu aies froid., lui murmura-t-il à l’oreille, la faisant frissonner.  

 

Il lui prit l’étole des mains, la déplia et en entoura ses épaules, la resserrant sur sa poitrine, avant de l’attirer vers lui pour l’embrasser. Il la sentit glisser tout contre lui et passer les bras dans son cou pour approfondir leur échange avant de s’écarter en lançant un regard gêné vers la caméra qui filmait le séjour.  

 

- La caméra est éteinte, Kaori. On a l’après-midi tranquille tant qu’on ne va pas batifoler contre la baie vitrée ou sur le comptoir., lui apprit-il.  

- Les caméras qui filment l’accès terrasse, ascenseur ou couloirs sont toutes allumées mais pas celle qui filme le salon et celle du séjour ne nous a pas dans son angle. Donc on est dans l’intimité et en sécurité., lui souffla-t-il.  

- Merci. C’est idiot de pouvoir t’embrasser dans la rue sans être gênée mais les caméras…, expliqua-t-elle.  

- Les caméras enregistrent. Je comprends, ne t’inquiète pas., lui dit-il.  

- Je m’y ferai., lui promit-elle avant de relever la tête pour l’embrasser à nouveau.  

 

Ils se laissèrent glisser allongés dans le canapé et profitèrent de ce moment de volupté avant de se séparer, restant enlacés l’un contre l’autre.  

 

- Maintenant, je vais devoir trouver quoi mettre dans ces cadres., fit Ryo, en attrapant un.  

- Tu as le temps., murmura-t-elle, une main sur son cœur.  

- J’ai une idée., lâcha-t-il soudain, se relevant.  

 

Elle le regarda partir, un peu déçue d’avoir perdue son oreiller favori mais surtout ravie de voir son regard heureux. Elle le vit revenir avec une photo en main et s’assit dans le divan.  

 

- C’est la photo que Shin a prise de nous deux., souffla-t-elle, mitigée.  

- Oui, c’est une preuve de ses méfaits mais, moi, ce que je vois avant tout, c’est le premier baiser de deux personnes qui s’aiment et le savent. Je préfère garder le positif. C’était notre premier baiser, Kaori, le moment où j’ai accepté ce que je ressentais pour toi au point d’être capable de te le dire, le moment où tu m’as fait comprendre que je ne m’étais pas trompé sur nous. Shin en a terni un peu la magie mais ça reste un très beau moment et je ne veux pas l’oublier., lui dit-il, ouvrant le cadre et insérant la photo dedans.  

- Regarde, en plus, elle rentre pile poil dedans., plaisanta-t-il, la faisant rire.  

- Tu as raison, c’était un très beau moment à ne pas oublier., admit-elle.  

- Qu’est-ce que c’est ?, demanda-t-elle, pointant vers le cadre-photo qu’il avait ramené.  

 

Ryo hésita une dernière fois avant de le prendre et de lui montrer ce qu’il avait caché à beaucoup de monde, son précieux trésor caché dans le tiroir de sa chevet à la fois objet de contemplation nostalgique et de frustration intense.  

 

- C’est la seule photo que j’ai de mes parents et moi. Shin l’avait posée sur ma table de chevet dans ma chambre quand ils sont morts., murmura-t-il.  

- Il… Il n’a pas toujours été comme maintenant, tu sais., lui dit-il.  

- Je m’en suis doutée. Ils t’aimaient beaucoup, Ryo. Ca se voit. On dirait qu’ils regardent leur rayon de soleil., chuchota-t-elle comme pour respecter ce moment solennel.  

- Je n’ai pas à te dire ce que tu dois faire mais tu devrais la sortir de sa cachette. Ce sont tes parents. Tu ne te souviens peut-être pas d’eux mais leur amour est gravé en toi. Tu n’as eu que trois ans avec eux mais ils seront en toi pour toute ta vie. Ils ont fait de toi ce que tu es aujourd’hui., ajouta-t-elle, posant la main sur sa cuisse.  

- Je ne sais pas. Ca me frustre de ne me souvenir de rien. Je voudrais savoir ce que c’est., lui avoua-t-il.  

- Tu comprendras. Un jour, tu comprendras. J’en suis certaine., lui assura-t-elle.  

 

Il se tourna de biais vers elle et l’observa un moment, cherchant en elle la confiance que ce moment arriverait où il aurait ce sentiment d’appartenance. De toutes les personnes qu’il avait croisées, elle était peut-être celle qu’il avait attendue pour le faire naître.  

 

- Je t’aime., lui dit-il d’une voix empreinte de douceur, caressant sa joue avant de se pencher pour l’embrasser.  

 

Avant elle, il se serait certainement foutu des claques en imaginant prononcer ces trois mots si mièvres et vides de sens selon lui et l’expérience qu’il avait. Depuis, ils avaient pris consistance et les prononcer n’avait rien d’idiot ou de futile. C’était un fait, une réalité bien présente et bienvenue.  

 

S’écartant l’un de l’autre, ils s’observèrent un long moment et s’allongèrent l’un contre l’autre, le regard chargé d’amour et de désir. Les baisers s’enchaînèrent passionnés, doux, sauvages, suaves ou tendres. Leurs mains un long moment sagement posées sur la hanche de l’autre se mirent à voyager, caressantes, entreprenantes, douces, taquines. Les gémissements et mots doux perlèrent sur leurs lèvres quand elles n’étaient pas capturées.  

 

- Ryo…, souffla-t-elle alors qu’il taquinait le lobe de son oreille.  

 

Quel plaisir de l’entendre ainsi gémir son prénom de manière si sensuelle… Il se sentait transporté ailleurs. Il descendit le long de son cou et alla chercher ce petit point sensible chez elle, soulagé d’avoir eu la bonne idée de se mettre côté dossier et non table dans le canapé. Il ne risquait pas grand-chose ainsi. Il posa les lèvres au creux de son cou et de son menton et le titilla doucement du bout de la langue. Surpris, il ne l’entendit pas rire mais soupirer de plaisir. Apparemment, c’était un jour où elle était très réceptive. Il la taquina ainsi un moment, laissant sa main voguer dans son dos avant de venir frôler ses côtes. Au même moment, elle se déroba et le regarda droit dans les yeux de son regard couleur de feu.  

 

- Embrasse-moi., lui ordonna-t-elle d’une voix sourde.  

 

Elle sentit avec plaisir ses lèvres se poser sur les siennes et ne lui laissa pas d’autres choix que de partager un échange sauvage avec elle, aussi sauvage que le brasier qui brûlait en elle. Leurs langues se mêlèrent avec avidité, ses mains glissèrent dans la crinière de jais pour l’empêcher de s’échapper avant qu’elle en eut assez tellement elle avait besoin de lui et de lui montrer à quel point elle le désirait. Elle était folle de lui. Elle ne protesta pas quand il fit glisser la bretelle de sa robe sur son épaule, suivant le mouvement d’une série de baisers en partant de sa nuque jusque là où il l’avait poussée. Elle frémit quand il passa la main sur son sein au dessus du tissu soyeux encore en place et commença doucement à le caresser. Tant qu’il lui laissait accès à son dos, ses épaules, son torse pour le caresser, ça lui allait.  

 

Ryo s’écarta et la regarda quand ses doigts quittèrent la surface du tissu pour partir en dessous et la toucher à même la peau. Il souffla doucement en sentant le velouté de sa colline, sa chaleur qui irradiait doucement sur ses doigts, les battements de son cœur rapides, incontrôlés qu’il ressentait et s’immobilisa quelques instants pour lui laisser le temps de réagir. Elle leva un regard confiant vers lui et acquiesça doucement, murmurant un « je t’aime » tout en retenue et délicatesse malgré le feu qui brûlait dans ses yeux. Il caressa alors doucement la surface, en apprécia la rondeur et la fermeté. Il ramena son pouce vers le reste de sa main, effleurant son téton qu’il sentait déjà dur mais qui durcit un peu plus, se retenant de trop insister pour le moment alors qu’il l’entendit haleter doucement contre lui, sa main se posant sur son bras comme pour l’arrêter.  

 

- Tu veux arrêter là ?, lui demanda-t-il doucement.  

 

Elle posa sur lui un regard voilé de désir et lâcha son bras.  

 

- Non. C’est juste… nouveau et… fort., murmura-t-elle avec un léger sourire.  

- Tu m’arrêtes quand tu veux, tu le sais., lui rappela-t-il, soucieux de son confort.  

 

Il ne s’était jamais imposé à une femme et ça ne commencerait certainement pas avec celle qu’il respectait le plus… même si c’était celle qu’il désirait le plus également.  

 

- Je sais. Continue. C’est bon., souffla-t-elle, les joues rosies.  

 

Elle caressa son visage et l’embrassa, sentant sa main reprendre ses caresses délicatement. Gênée pour progresser, elle retira son bras de la manche tombée, dénudant son sein. Ryo eut donc tout le loisir d’observer ses doigts explorer la surface rebondie, approchant doucement du centre des opérations. Il saisit entre le pouce et l’index la pointe rose érigée et doucement la tritura, arrachant un long gémissement à sa partenaire et sentant ses doigts serrer son fessier. Il se rendit alors compte que sa chemise était à moitié enlevée de son pantalon, probablement dû aux caresses que Kaori lui avait prodiguées et dont il avait ressenti le plaisir même s’il était plus concentré sur son anatomie à elle. Il leva les yeux et la vit le visage légèrement en arrière, les yeux clos et ses lèvres entrouvertes exhalant un long soupir de plaisir. Il ne tint pas plus de deux secondes avant de lâcher son sein et de glisser la main dans sa crinière de feu pour l’embrasser langoureusement, mêlant leurs langues dans une âpre bataille sensuelle.  

 

- La même chose avec la bouche., lui murmura-t-il à l’oreille, la sentant frissonner contre lui.  

 

Il n’eut pas le temps de voir son air interrogateur qu’il descendait déjà la ligne de sa nuque en traçant une ligne de baisers jusqu’à son sein qu’il parcourut des lèvres et de la langue avant d’emprisonner sa cible du bout des dents sans appuyer. Il la sentit prendre une profonde inspiration et la regarda droit dans les yeux avec un regard coquin en refermant la bouche dessus et commençant à suçoter doucement ce sein de jeune femme dont il était le premier à explorer la surface et le sommet. La basculant sur le dos, il attaqua son autre colline du bout des doigts, infligeant le même traitement au jumeau encore libre. Posant sagement son autre main sur sa hanche, il se retint de partir en exploration plus bas malgré l’envie grandissante d’aller au bout de leur découverte charnelle. Il était capable de se retenir… même s’il était au supplice face à ce jeune corps qui ondulait sous le sien, qui l’appelait, le suppliait… Il pouvait résister.  

 

Se sentant envahie par un flot de sensations qu’elle ne contrôlait pas, Kaori plaqua ses deux mains sur la tête de son compagnon, l’encourageant sans le savoir à aller plus loin. En plus de ses lèvres qui pinçaient cet endroit si sensible, elle sentit une autre sensation humide venir caresser le sommet et un courant électrique la traverser de la tête aux pieds. Quand il cessa enfin son attouchement, elle eut l’impression de pouvoir enfin respirer mais cela ne dura qu’un court instant jusqu’à ce que ses lèvres prennent possession de son autre téton et ses doigts de celui précédemment délaissé pour recommencer leur torture… douce torture, ô combien sensuelle torture qui l’embrasait de l’intérieur. Pourquoi devait-il être si doux avec elle ? Pourquoi n’allait-il pas plus vite ? Pourquoi ses caresses étaient-elles si divines ? Avait-il décidé de la faire mourir ?  

 

- Ryo, je n’en peux plus., haleta-t-elle.  

- Tu veux que j’arrête ?, lui demanda-t-il, prenant un plaisir certain à la voir prendre du plaisir.  

 

Se rendait-elle compte qu’elle ondulait doucement, faisant aller et venir tout en douceur sa cuisse contre son membre durci, lui prodiguant une caresse des plus suaves, d’autant plus excitante qu’elle était inconsciente ? Lui-même ne pouvait s’empêcher par moments de faire des mouvements de bassin pour accentuer ce plaisir grandissant. Serait-ce finalement si grave de céder maintenant à l’appel des sirènes, de se laisser emporter dans les tréfonds de son être et partager ce moment avec elle ?  

 

- Oui… non… continue…, souffla-t-elle comme vaincue.  

 

Il l’observa et revint un peu à la réalité. Ils étaient sur le divan du salon, lui complètement débraillé, elle la poitrine dénudée. Ils étaient hors d’atteinte des caméras mais, à tout moment, les gardes pouvaient débarquer pour une raison ou pour une autre. Si les choses devaient aller plus loin, ce ne serait certainement pas ici, sur le canapé. Il devait maintenant la faire redescendre en douceur. Soudain, il sentit son corps se tendre et ses mains se crisper dans ses cheveux alors qu’un long gémissement la prit. Il cessa toute caresse et l’observa redescendre doucement.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il, dégageant son front de mèches rebelles.  

- Je… qu’est-ce qui…, murmura-t-elle, hagarde.  

- Je crois bien que tu viens d’avoir ton premier orgasme, Sugar, et c’est une grande première pour moi aussi pour la manière d’y arriver., lui expliqua-t-il, remontant jusqu’à son visage et l’embrassant tendrement.  

- Tu te sens bien ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui., souffla-t-elle, les joues rosies, le regard lumineux.  

- Mais toi ? Tu n’as pas…  

- Non mais ce n’est pas grave., lui dit-il.  

- Montre-moi. Apprends-moi, Ryo.  

 

Il plongea dans son regard et sut qu’elle ne se forçait en rien. Elle en avait envie comme il avait eu envie de lui donner du plaisir et céda, n’imposant qu’une limite.  

 

- A travers le tissu. Je ne veux pas craquer et aller plus loin que prévu., lui concéda-t-il.  

- D’accord., acquiesça-t-elle.  

 

Il l’aida d’abord à se rhabiller pour ne pas accroître la tentation puis la prit contre lui pour l’embrasser. Il saisit alors sa main et la guida sur la protubérance qui apparaissait sous son pantalon avant d’entamer un mouvement de va-et-vient.  

 

- Tu arrêtes quand tu veux., lui dit-il entre deux baisers.  

 

Elle ne répondit pas et continua le mouvement seule, se sentant attisée et fière par les réactions qu’elle sentait. Quelque part, c’était bien que ça se passe ainsi pour une première fois, se dit-elle. Ca lui permettait d’apprivoiser ses craintes petit à petit. Elle avait confiance en Ryo mais elle était novice. C’était un terrain nouveau pour elle et, à en juger par les baisers de plus en plus sauvages et urgents qu’il lui donnait, il appréciait le traitement, d’autant qu’elle sentait le plaisir monter en elle, le besoin de satisfaire son partenaire avec, et sa main accélérait et se faisait plus entreprenante, le caressant sur toute la longueur accessible, découvrant des endroits plus sensibles, le faisant tressaillir et elle en usa et abusa… jusqu’à l’entendre gronder contre ses lèvres et poser sa main sur la sienne pour accélérer plus le mouvement alors que son bassin se projetait en avant contre elle. Il cessa alors de l’embrasser et posa la tête sur son épaule, reprenant son souffle.  

 

- Ryo, ça va ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Je… Je t’ai fait mal ?, lui demanda-t-elle, anxieuse.  

 

Il releva la tête et la regarda avant de se mettre à rire et de déposer un baiser aérien sur ses lèvres.  

 

- Non, tu m’as fait beaucoup de bien. Je suis quitte à aller me changer maintenant., lui dit-il.  

- Si tu veux enlever ta robe pour des vêtements plus confortables, n’hésite pas., lui proposa-t-il.  

 

Elle le suivit et rentra dans sa chambre pour se changer pendant que Ryo partait dans la sienne. Elle ressortit de là deux minutes plus tard en jean et pull et alla l’attendre près de la baie vitrée, observant le ciel blanc qui recouvrait Tokyo.  

 

- J’ai oublié un de mes cadeaux pour toi., fit Ryo, l’enlaçant par derrière.  

- Tu m’as déjà gâtée., lui opposa-t-elle, posant la tête sur son épaule.  

- C’est pour toi., lui annonça-t-il, lui tendant une carte magnétique toute blanche où apparaissait juste l’adresse de l’immeuble.  

- Qu’est-ce que c’est ?, l’interrogea-t-elle, perplexe.  

- En quelque sorte, la clef de mon appartement. C’est ton passe. Quand la menace sera levée, tu pourras aller et venir à ta guise. Kaori, j’aimerais que tu ne déménages pas. En fait, j’aimerais que tu considères ce lieu comme chez nous et non comme une planque temporaire. Je voudrais que tu déménages tes affaires dans ma chambre… définitivement., lui demanda-t-il.  

- Et on n’aura toujours pas de relation sexuelle ?, s’étonna-t-elle.  

- Non., répondit-il.  

- T’es vraiment un mec bizarre. Je croyais qu’on testait avant de garder., pipa-t-elle, malicieuse.  

- Moi, je ne veux pas te tester avant de te garder. Je veux te garder tout simplement., répliqua-t-il, resserrant les bras autour d’elle.  

- C’est d’accord., souffla-t-elle.  

 

Elle n’arrivait pas à croire qu’elle venait d’accepter de débuter très officiellement une vie commune avec Ryo sans même en avoir parlé avec Hide avant. Peut-être que lui ne serait pas d’accord après tout… Dans trois mois, elle serait majeure néanmoins et elle se disait que ça ne changerait pas grand-chose de prendre un peu d’avance, que son frère avait compris que c’était sérieux entre eux et qu’il ne s’y opposerait probablement pas. Elle lui en parlerait la prochaine fois qu’ils se verraient.  

 

- Déménagement !, annonça Ryo, heureux de son acceptation.  

- Maintenant ?, s’étonna-t-elle.  

- Il faut battre le fer pendant qu’il est encore chaud., lui répondit-il avec un grand sourire, l’emmenant dans sa chambre.  

 

Sans ménagement, il prit des brassées de vêtements qu’il ramena dans sa chambre à lui et déposa sans considération sur son lit, se faisant vertement enguirlander. Après bien des chamailleries, l’armoire fut vidée et la salle de bains pareil pour remplir une partie du dressing de Ryo et sa salle de bains.  

 

- Laisse tes affaires de cours dans ton ancienne chambre. Elle te servira de bureau et, si tu veux un bureau plus grand, on arrangera ça., lui proposa-t-il.  

- D’accord. En tous cas, avec toi, on ne chôme pas., plaisanta-t-elle, ayant du mal à réaliser ce qui venait de se passer en moins d’une heure.  

- Allez, viens, on va voir ce qu’il y a de pas intéressant à la télé., lui annonça-t-il.  

- On peut faire autre chose., suggéra-t-elle.  

- Je ne vois qu’une autre chose à faire pour te tenir dans mes bras et je crois qu’on a déjà fait une belle expérience aujourd’hui, non ?, répondit-il, caressant le bout de son nez alors qu’elle rougissait.  

 

Elle acquiesça et s’allongea dos contre lui dans le divan, sa main posée sur la sienne sur son ventre. Il zappa un moment et finit par se laisser amadouer par une comédie de Noël sans prétention mais qui lui permettait de rester sagement avec la femme de sa vie dans ses bras, une femme qui lui avait fait vivre un Noël mémorable. La journée s’acheva ainsi et, alors que vingt-et-une heures approchaient, ils se levèrent enfin, leurs estomacs criant famine.  

 

- Laisse-moi faire, je vais réchauffer la soupe d’Ayaka., lui proposa-t-il, branchant la guirlande lumineuse du sapin.  

- Ca va aller ?, lui demanda-t-elle.  

- Je pense savoir faire fonctionner un micro-ondes., railla-t-il, baissant l’intensité lumineuse de la pièce avant de faire savoir au service de sécurité qu’il pouvait remettre en route la caméra.  

 

Kaori se mit à la baie vitrée et observa le ciel obscurci par la nuit. Soudain, elle leva les yeux et se figea.  

 

- Ryo !, cria-t-elle.  

- Quoi ? Un problème ?, s’inquiéta-t-il.  

- Il neige !, lui annonça-t-elle, excitée.  

 

Il approcha, se posta une épaule appuyée sur un mur et regarda sa compagne observer admirativement les flocons qui tombaient du ciel, le nez sur la vitre. Kaori et ses bonheurs simples, pensa-t-il, attendri…  

 

- J’adore ce moment., souffla-t-elle, créant un rond de buée sur la vitre.  

- Ayaka ne va pas être contente si elle voit cela., la gronda-t-il en approchant alors qu’il la voyait écrire dans la buée Ryo et Kaori.  

 

Le message s’effaça progressivement et il souffla de nouveau, faisant réapparaître les mots, et traça autour un cœur, la faisant rire.  

 

- Tu fais de moi un mordu complètement abruti, Sugar., lui reprocha-t-il, le regard pétillant.  

 

Elle rit et souffla une troisième fois, ajoutant une flèche traversant le cœur.  

 

- Ca tombe bien : on est deux ainsi., répondit-elle, heureuse.  

- La soupe est prête., annonça-t-il, entendant la sonnerie du micro-ondes et s’écartant d’elle.  

 

Elle le regarda partir avant que son attention fut attirée par un son étrange.  

 

- C’est quoi ce bruit ?, demanda-t-elle à Ryo.  

 

Elle entendait un son constant comme un flap flap qui se répétait rapidement et sans discontinuer et qui approchait. Elle plaça les mains sur la baie vitrée et observa le ciel noir cherchant à distinguer quelque chose de différent. Intrigué par sa question, son compagnon approcha, entendant alors le bruit qu’il mit à peine quelques secondes à identifier.  

 

- Kaori, éloigne-toi de la baie vitrée., lui demanda-t-il, sentant le malaise monter.  

- Pourquoi ?, lui demanda-t-elle, venant vers lui trop lentement à son goût, tout en regardant derrière elle, intriguée.  

- C’est un hélicoptère., lui apprit-il.  

- Mais les hélicoptères n’ont pas le droit de survoler cette partie de la ville. On est trop près de l’hôtel de ville, non ?, se rappela-t-elle.  

- Oui, c’est…  

 

Il n’eut pas l’occasion de finir sa phrase que l’appareil se présenta devant la baie vitrée et commença à mitrailler l’appartement. Ryo attrapa Kaori par le poignet, grimpa sur le canapé et sauta derrière, recevant la jeune femme sur lui dans un bruit sourd. Il la plaqua contre lui, entoura sa tête de ses mains pour atténuer le bruit des détonations et la fit tourner de façon à la protéger, exposant son dos en premier aux balles qui traverseraient le canapé. Ce fut pendant plus d’une minute une scène digne d’un film d’action entremêlant le bruit de verre cassé au bruit sourd des balles atteignant le canapé, les débris de mousse volant dans les airs avec les débris des bibelots cassés, la télévision qui explosa tout comme la table basse en verre, les éclats de bois des chaises qui volèrent dans tous les sens, pendant que les lumières du sapin continuaient à clignoter comme si de rien n’était jusqu’au moment où le sapin tomba, déversant sur eux une pluie d’aiguilles.  

 

Soudain, ce fut le silence le plus total, les derniers bruits couvrant le départ de l’aéronef, laissant la pièce ravagée et exposée au froid, les flocons de neige tombant imperturbablement comme les derniers morceaux de mousse et deux corps allongés au sol immobiles, toujours enlacés... 

 


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