Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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C'est le nom du site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 26 :: Chapitre 26

Publiée: 17-02-21 - Mise à jour: 17-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 26  

 

Le silence sembla régner un moment avant que Kaori rouvrit les yeux. Avant cela, elle se laissa réconforter par l’étreinte des deux bras de Ryo autour de son corps et sa tête et le battement de son cœur sous sa main calée entre eux deux. Ca avait été son ancre dans ce moment cataclysmique. Sentir son cœur battre un moment très vite puis se calmer sinon elle aurait probablement hurlé de terreur.  

 

- Kaori, tu vas bien ?, entendit-elle murmurer.  

 

Elle ouvrit les lèvres pour parler mais aucun son ne voulut sortir comme si ses cordes vocales étaient paralysées alors elle hocha la tête contre lui resserrant ses doigts sur son pull. Elle voulait lui retourner sa question mais, là, encore, aucun son ne se fit entendre. Elle réussit à écarter la tête pour pouvoir le voir et rencontra son regard gris onyx si intense qu’elle sut que le moment avait été pénible pour lui aussi.  

 

- Je vais bien. Ne t’inquiète pas, Sugar., lui dit-il, comprenant sa question muette.  

 

Il n’avait pas besoin de mot en voyant ses yeux grands ouverts brillants d’inquiétude sur son visage livide. Il sentait tout son corps tendu comme un arc, avait entendu son hurlement de terreur étouffé par son pull sur lequel il avait appuyé sa tête. A son plus grand soulagement, elle n’avait pas essayé de fuir pour aller se réfugier autre part, encore plus loin, sinon elle serait étendue non loin criblée de balles dans une mare de sang. Les balles de mitrailleuse d’hélicoptère ne pardonnaient pas…  

 

A ses mots, elle sentit quelque chose se libérer en elle et se mit à pleurer, s’accrochant à lui désespérément. Ses doigts commencèrent à caresser ses cheveux pour la rassurer et son bras autour de sa taille se resserra. Reprenant pied doucement, elle sentit ses lèvres se poser sur son front et ferma les yeux quand il ramena sa tête contre lui.  

 

- Tu sais, si tu n’aimais pas la décoration, c’était pas la peine de demander à tes copains de tout venir dégommer. Il suffisait de me le dire. C’est un peu expéditif comme méthode., plaisanta-t-il pour la tirer de sa détresse.  

 

Kaori resta un moment interloquée avant de se mettre à rire d’abord hésitante puis plus franchement.  

 

- Idiot !, lui dit-elle avec un sourire, relevant la tête pour le voir.  

- Je préfère ça. Si on se levait ?, proposa-t-il, entendant les coups portés à la porte qui séparait la pièce du couloir qui menait à une autre partie de l’appartement dont la salle de surveillance.  

 

Elle acquiesça et se redressa, observant tout autour d’elle le théâtre de dévastation.  

 

- Ryo !, entendirent-ils provenant de la porte.  

- On va bien !, leur dit-il, se dirigeant vers l’endroit où un pan de mur s’était effondré.  

- Fais attention où tu marches. Il y a des débris de verre partout., lui dit-il, se rappelant de ses pieds nus.  

 

Le cri de douleur qu’il entendit lui fit comprendre qu’elle venait d’en faire l’expérience et il revint en arrière, la prenant dans ses bras et l’emmenant jusqu’à un tabouret de bar.  

 

- Tu es blessé à l’épaule., lui dit-elle d’une voix inquiète, voyant une tâche de sang apparaître.  

- Je ne sens rien. Je dois encore être sous le coup de l’adrénaline., dit-il.  

- Il faut que je dégage la porte.  

 

Il commença à retirer les morceaux de mur qui bloquaient le passage, bientôt rejoint par sa compagne.  

 

- Tes pieds…, gronda-t-il.  

- Recouverts. J’ai reconverti les maniques en paniques… Désolée, j’ai pas trouvé mieux., s’excusa-t-elle, en réponse à son sourcil levé.  

- Ils ne peuvent pas défoncer la porte ?, lui demanda-t-elle, faisant tomber un autre morceau.  

 

Ryo eut à peine le temps de la saisir par la taille et l’éloigner qu’un autre morceau tomba sur le reste, venant augmenter le tas de gravats qui bloquait.  

 

- Non, elle s’ouvre par ici. C’est une porte qui mène à une issue de secours au cas où on doit évacuer l’appartement par une porte dérobée. La porte est blindée et il faut beaucoup plus de temps pour la défoncer pour aller dans l’autre sens., lui expliqua-t-il.  

- Ryo, tu as une deuxième blessure., lui apprit-elle, regardant anxieusement une tâche de sang s’agrandir au niveau de sa hanche.  

- Je sais. Ca commence à piquer., répondit-il d’un ton léger.  

 

Elle sentit néanmoins une légère tension dans sa voix et le regarda. Elle vit alors la fine couche de sueur qui recouvrait son front ainsi que la grimace de douleur à chaque mouvement.  

 

- Tu devrais me laisser regarder., lui conseilla-t-elle.  

- Non, on doit surtout les sortir de là et avoir accès aux postes de surveillance pour savoir par où sortir. Rien ne me dit qu’une groupe ne nous attend pas en bas pour finir le boulot juste au cas où., lui opposa-t-il.  

- Je compte bien t’envoyer au ciel mais pas définitivement alors on agira à ma manière., ajouta-t-il.  

- D’accord., consentit-elle, continuant à retirer des gravats.  

 

A peine quelques instants plus tard, ils entendirent la sonnerie de l’ascenseur et se regardèrent tendus.  

 

- Derrière le comptoir de la cuisine., murmura-t-il, la prenant par la main.  

 

Il la fit s’accroupir et la suivit, sortant un couteau de cuisine d’un tiroir. Les secondes s’égrenèrent très lentement. Il n’y avait pas un bruit dans l’appartement à part les pas qui approchaient crissant sur les débris. Ils virent des faisceaux lumineux balayer méthodiquement la pièce plongée dans la semi-obscurité à cause de toutes les lampes explosées.  

 

- Kaori ? Ryo ?, entendirent-ils soudain.  

- Hide ?, murmura-t-elle, n’en croyant pas ses oreilles, le soulagement l’envahissant.  

- On est dans la cuisine, Maki !, appela Ryo, posant le couteau par terre.  

 

Il se laissa aller contre les meubles, sentant la fatigue le prendre ainsi qu’un vertige. La douleur qui l’assaillait depuis quelques minutes maintenant sembla augmenter encore d’un cran et il se sentait vidé de toutes ses forces, incapable de se lever.  

 

- Ryo ?, s’inquiéta-t-elle, le voyant pâlir.  

- J’ai besoin de soins mais ça va aller, ne t’inquiète pas., lui dit-il, cherchant sa main, les yeux fermés.  

 

Il la sentit entourer ses doigts et les presser tout en s’approchant de lui. Attrapant une serviette, elle se mit à tamponner fébrilement son front, lui murmurant des mots d’encouragement.  

 

Hide les trouva ainsi l’un contre l’autre, encore vivants à son plus grand soulagement. Voyant les blessures de son ami, il fit signe aux ambulanciers d’approcher et attrapa sa sœur par le poignet pour l’éloigner de là et leur faire de la place. La sentant se crisper lorsqu’elle posa le pied à terre, il la souleva, l’emmenant juste de l’autre côté du comptoir pour la poser sur le tabouret précédemment utilisé, le seul qui était resté debout comme par miracle.  

 

- Tu es blessée ?, s’inquiéta Hide.  

- J’ai dû me couper au pied., murmura-t-elle, se tournant vers Ryo à présent torse nu.  

- N’en profite pas pour te rincer l’oeil., lui lança-t-il pour apaiser son air inquiet.  

- Je remets les compteurs à égalité., lâcha-t-elle, tentant de rester sur le même ton que lui pour ne pas succomber à la peur.  

 

Juste à ses côtés, Hide se racla la gorge. Ryo la vit rougir et se mit à rire, ne sachant qui était le plus gêné du frère ou de la sœur qui n’osaient se regarder en face.  

 

- Tu as des coupures aux pieds. Ca n’a pas l’air profond., finit par dire Hide.  

- Nous allons emmener Monsieur à l’hôpital., les avertit l’un des secouristes.  

- C’est grave ?, s’inquiéta Kaori alors que Ryo grognait de déplaisir à l’idée d’en passer par là.  

- Il vaut mieux que la blessure à la hanche soit examinée par un chirurgien et il aura besoin de points., expliqua l’homme, ce qui valut un deuxième grognement.  

- Tu vas connaître le Ryo patient. Un vrai petit plaisir., ironisa Maki.  

- Je veux aller avec Ryo., intervint Kaori.  

- Je ne peux pas vous laisser sans quelqu’un pour vous protéger et il n’y a qu’une place dans l’ambulance., lui opposa son frère.  

- On se retrouve à l’hôpital. Tout va bien se passer, Sugar., lui assura Ryo, voyant son anxiété.  

 

Les ambulanciers aidèrent Ryo à se mettre sur la civière et il ne protesta pas, ne se sentant pas au mieux de sa forme. Il sentait en plus le regard anxieux de sa compagne sur lui et se disait que, s’il s’effondrait en faisant le malin, il ne l’aiderait pas à s’apaiser.  

 

- On va les suivre de peu. Accroche-toi., lui demanda-t-il, la prenant dans ses bras dès que l’ascenseur se referma.  

- Saeko, j’emmène Kao à l’hôpital pour se faire soigner., avertit-il sa collègue.  

- Heureuse de vous savoir en vie tous les deux., lui fit savoir l’amie de son frère.  

- Je gère la scène. Prends ton temps., lui dit-elle.  

 

Il la salua et se dirigea vers l’ascenseur qui remonta rapidement.  

 

- Sugar ?, lâcha-t-il alors qu’ils étaient seuls.  

- Oui, c’est… le surnom qu’il m’a donnée., balbutia-t-elle, les joues roses.  

- C’est mignon., murmura-t-il, un peu surpris de son ami.  

- J’ai eu peur, Hide., chuchota-t-elle, la voix tendue.  

- Moi aussi. J’ai cru… Heureusement, vous allez bien., conclut-il, la serrant contre lui.  

 

Ils arrivèrent rapidement au rez-de-chaussée et entendirent les appels des deux amis qui attendaient anxieusement derrière les rubans. Hide leur fit signe de monter en voiture avec lui.  

 

- Mick est monté dans l’ambulance avec Ryo., expliqua Miki.  

- Comment tu vas ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Une belle frousse et des entailles aux pieds., souffla Kaori, sentant enfin la tension diminuer.  

- Que s’est-il passé ?, lui demanda enfin Hide.  

- Tout a été très vite. Je regardais par la baie vitrée la neige qui commençait à tomber et j’ai entendu ce bruit. Ryo n’était pas loin et il m’a demandé de m’éloigner. Quand l’appareil s’est présenté devant la terrasse, il m’a attrapée et fait passer au dessus du fauteuil. On a eu de la chance de ne pas se le prendre sur la tête d’ailleurs., pensa-t-elle soudain.  

- Le dessous du divan est revêtu d’un blindage et il a été spécialement étudié pour pouvoir être basculé rapidement en cas de besoin. C’était la seule solution pour protéger d’une attaque par la baie vitrée en plus du film sur la vitre qui retardait la pénétration des balles à l’intérieur., expliqua Umibozu.  

- Sans cela, je suppose qu’on était morts, n’est-ce pas ?, murmura-t-elle, se sentant frémir d’horreur.  

 

Elle sentit deux mains se poser sur ses épaules par derrière et les presser de manière rassurante.  

 

- Vous allez bien tous les deux. C’est tout ce qui compte., lui dit Miki.  

- Ryo a été blessé à l’épaule et à la hanche., lui opposa la rouquine, le cœur lourd.  

- J’aurais dû t’écouter, Hide., s’en voulut-elle.  

- Tu as entendu les secouristes. Ce n’est pas grave, Kaori., lui rappela-t-il.  

- Je sais mais…  

- Il n’y a pas de mais. Il aura juste deux cicatrices., lui opposa-t-il.  

- Il sera un peu moins parfait mais ce n’est pas dramatique, non ? L’essentiel n’a pas été touché., plaisanta Miki.  

- S’il s’était pris une balle en pleine tête, on n’en parlerait même pas., musa Kaori, sentant son estomac se révulser à cette pensée.  

- Ah ? Je ne parlais pas de cet essentiel-là, moi…, pipa la pilote, avec un air moqueur dans la voix.  

 

Kaori entendit le ricanement de son frère et le regarda avant de jeter un œil sur Umibozu dont les coins de la bouche étaient légèrement relevés.  

 

- Je ne suis pas sûre de vouloir savoir de quoi tu parlais., murmura la rouquine.  

- Se pourrait-il que Monsieur l’Etalon n’ait pas encore approché sa chère et tendre ?, répliqua Miki.  

 

Malgré l’humour dont elle faisait preuve pour détourner l’attention de Kaori de ce qui venait de se passer, elle était surprise de ce nouvel élément qui n’était définitivement pas une des habitudes de Ryo.  

 

- J’ai entendu parler d’une égalisation de compteur quand Ryo s’est retrouvé torse nu., admit Hide, malicieux.  

- Hide ! Je… On… Bref, ça ne vous regarde pas !, s’offusqua Kaori alors qu’il se garait devant l’hôpital.  

 

Gênée autant que furieuse, Kaori sortit de la voiture et se dirigea vers l’entrée des urgences. Elle avait à peine fait deux pas qu’elle regretta et se retint de hurler de douleur à la sensation de ses pieds nus et lésés sur le sol froid et rêche en macadam. Deux bras puissants la soulevèrent comme un fétu de paille et l’emmenèrent à l’intérieur.  

 

- Merci Umi., balbutia-t-elle.  

- C’est la deuxième victime de la fusillade., prévint Hide, montrant son insigne.  

- Où est Ryo ?, demanda-t-elle, le cherchant du regard, inquiète.  

- Où est Ryo ?, redemanda-t-elle, peu après alors qu’Umibozu la déposait sur un lit.  

- Je vais voir mais, toi, tu restes ici et tu te fais soigner., lui ordonna son frère avant de quitter la pièce avec un léger regard vers le géant qui s’était posté à la porte, les bras croisés.  

 

Sa présence fit hurler de peur l’infirmière qui arriva peu après et fit valser son plateau de soins. Elle fut quitte, une fois remise de ses émotions, à aller en chercher un autre, revenant en lançant un regard inquiet vers ce mastodonte à l’air patibulaire. Malgré tout, sa présence calme et posée fit du bien à Kaori qui s’apaisa progressivement en laissant la dame examiner, désinfecter et panser ses coupures.  

 

- Les plaies sont peu profondes. Si vous pouviez éviter de beaucoup marcher pendant quelques jours ce serait mieux. Je vais vous faire un rappel contre le tétanos et ce sera bon., l’informa-t-elle.  

- Mon ami ? Vous avez des nouvelles de mon ami ?, l’interrogea Kaori.  

- Je suis désolée. Je ne peux rien vous dire. C’est le secret médical., lui dit-elle.  

 

Kaori baissa les yeux et acquiesça. L’infirmière ressortit et peu après ce fut Hide qui revint.  

 

- Alors ?, le questionna-t-elle, anxieuse.  

- Il est insupportable., résuma Hide, le sourire aux lèvres.  

- Mais il va bien ?, insista-t-elle.  

- Oui, il va bien. Ils sont en train de le recoudre et, après, ils le monteront dans une chambre pour la nuit., lui apprit-il.  

- Ils le gardent ? Il y a des complications ?, s’inquiéta-t-elle.  

- La seule complication, c’est sa position sociale et le fait que l’hôpital veut se protéger au cas où. Il va bien, Kaori. Je vais t’emmener à l’appartement de Saeko. Tu y resteras sous bonne garde., l’informa-t-il.  

- Non, je veux rester ici avec lui., lui dit-elle.  

- Kaori, l’endroit n’est pas sécurisé pour toi., lui répondit-il.  

 

Elle se mordit la lèvre, indécise. Elle voulait rester avec son compagnon et, dans le même temps, elle ne voulait pas inquiéter son frère.  

 

- J’ai besoin de rester ici, Hide. C’est ma place, à ses côtés. Je sais qu’il va bien et qu’il va s’en remettre mais j’ai besoin d’être avec lui. J’ai eu tellement peur., l’implora-t-elle.  

- Kaori, ils pourraient t’attaquer ici., lui opposa-t-il.  

- La chambre de Ryo sera gardée, non ?  

- Oui par ses hommes.  

- Et par moi., intervint Umibozu.  

 

Kaori regarda son frère avec un regard qui le fit fondre. Elle aimait Ryo avec une telle intensité que ça en était troublant.  

 

- C’est à ce point ?, lui demanda-t-il d’une voix douce.  

- Oui., acquiesça-t-elle.  

- C’est d’accord mais tu ne quittes pas la chambre., la prévint-il.  

- Promis., concéda-t-elle avec un sourire radieux.  

 

Il ressortit chercher un fauteuil roulant et l’emmena jusqu’en salle d’attente. Dès que Ryo fut transporté dans sa chambre, Umi réussit à en obtenir le numéro et ils montèrent le rejoindre.  

 

- Tu vas bien ?, l’interrogea Ryo dès qu’il la vit entrer.  

- Oui, quelques coupures aux pieds., lui dit-elle, prenant sa main.  

- Et toi ?  

- Quelques points de suture et là, je plane avec l’anti-douleur qu’ils m’ont donné., admit-il, ayant un peu de mal à se focaliser.  

- Il n’est plus temps pour des visites., annonça le médecin d’un air circonspect.  

- Je veux rester avec toi cette nuit., lui annonça Kaori.  

- Ce ne sera pas possible, Mademoiselle. Seule la famille est autorisée., lui opposa le praticien.  

- Ca tombe bien. Elle est ma famille., affirma Ryo.  

- Mais Monsieur…  

- Vous allez séparer un couple ?, lui demanda Kaori, prise d’une audace inconnue.  

 

Le médecin regarda le couple puis les deux hommes qui l’observaient sereinement en retour puis abdiqua.  

 

- Non, bien sûr que non. Mademoiselle peut rester., lâcha-t-il avant de partir.  

- Je suis dehors si vous avez besoin de moi., annonça Umibozu avant de sortir à son tour.  

- Tu te rappelles, Kaori : interdiction de sortir., lui remémora son frère.  

- Je te l’ai promis. De toute façon, c’est le seul endroit où j’ai envie d’être., lui avoua-t-elle, regardant Ryo amoureusement.  

- D’accord. Je vais t’aider à t’installer dans le fauteuil., lui proposa Hide.  

- Non, sur le lit., intervint Ryo, le regard un peu brumeux.  

- J’ai besoin de la savoir près de moi., lâcha-t-il d’une voix somnolente.  

 

Maki les regarda tour à tour puis secoua la tête, amusé. Il ne les avait jamais vus si épris et c’était nouveau mais surtout rassurant de savoir que sa petite sœur était l’objet d’une telle adoration et que Ryo assumait leur relation.  

 

- Hide, Ryo m’a demandé de vivre avec lui., pipa Kaori, jetant un regard anxieux vers lui.  

- Je sais que je suis encore mineure…  

- Tu veux le faire ?, la coupa-t-il, indulgent.  

 

Il connaissait sa Kaori. Il voyait dans son regard la décision qu’elle avait prise et qui la rendait heureuse mais il savait aussi qu’elle respectait son avis même si, depuis qu’elle connaissait Ryo, elle s’était un peu plus affirmée face à lui.  

 

- Oui. Je l’aime., répliqua-t-elle comme si ça expliquait tout, ce qui était le cas pour elle.  

- Alors, c’est d’accord. Ce ne sont pas trois mois qui vont changer les choses après tout., répondit-il avec un sourire rassurant.  

- Merci. Je t’aime aniki., lui dit-elle, reconnaissante.  

- Moi aussi. Allez au dodo avec ton doudou., les taquina-t-il, la soulevant et posant sur le lit où Ryo avait soulevé la couverture.  

- Je passerai demain matin vous ramener des vêtements., leur promit Maki avant de s’en aller, voyant la blouse d’hôpital que portait son ami.  

 

Ils le saluèrent et regardèrent la porte se fermer. Kaori posa la tête sur son épaule et une main sur son ventre.  

 

- Comment tu te sens ?, lui demanda-t-elle.  

- Epuisé mais heureux d’être en vie., avoua-t-il, ses yeux se fermant.  

- Dors, je reste là., lui murmura-t-elle.  

 

Elle sentit sa respiration se faire plus profonde et ne tarda pas à le suivre, sa main remontant pour sentir cette vibration bienvenue qui l’avait rassurée pendant ce moment sombre.  

 

- Comment ils vont ? Où as-tu emmené Kaori ?, lui demanda Saeko lorsqu’il revint à l’appartement, suivi de Mick.  

- Ils vont bien et Kaori est restée à l’hôpital avec Ryo avec les gardes du corps et Umibozu., lui apprit-il.  

- Ils n’y sont pas allés de main morte, les salauds., souffla Mick, détaillant la scène du regard.  

 

Entre les canapés éventrés, la baie vitrée en mille morceaux, les chaises réduites en petit bois, la télévision éclatée et les impacts de balles sur les murs et meubles dont quelques-uns avaient même été repérés dans l’entrée malgré la présence d’un mur, c’était un miracle que le couple s’en soit aussi bien sorti, pensa-t-il.  

 

- Kaori va être malade en voyant le sapin., murmura l’américain.  

- Un troisième rescapé., fit-il, ramassant l’étoile qui avait trôné en haut de l’arbre, intacte.  

- Elle va être soulagée., pipa Hide, posant l’objet sur une table, l’étant lui-même.  

- L’appareil a été volé dans une base militaire non loin, juste avant l’attaque. Il a volé tous feux éteints jusqu’ici pour accomplir son forfait et a été abandonné sur un terrain de base-ball à un kilomètre d’ici., leur apprit Saeko.  

- On a récupéré les images des caméras et on va les faire analyser pour voir si on peut distinguer des visages mais je suis quasiment sûre que c’est le Lotus Noir., affirma-t-elle.  

- Je le suis totalement et ils vont voir ce que ça va leur coûter., gronda Hideyuki, furieux.  

- En attendant, il va falloir leur trouver un endroit où loger., avança Mick.  

- Notre appartement est libre. C’est l’adresse. Vois si ça conviendrait., lui demanda Maki, lui tendant les clefs.  

- Je te tiens au courant. Bon, je crois que je vais aller faire mon sac et trouver refuge chez ma conquête., fit l’américain.  

 

Hideyuki acquiesça et continua à inspecter les lieux avec Saeko avant de partir dans la chambre de Ryo pour lui prendre quelques affaires. Il fut plus que surpris de trouver les affaires de sa sœur dans le même dressing. Même si elle lui avait fait part de leur projet de vie commune, il ne pensait pas que c’était déjà fait. La question de leur intimité l’effleura un instant mais il préféra l’écarter. Kaori allait avoir vingt ans et, comme il le lui avait dit et connaissant la sincérité de leurs sentiments, trois mois ne faisaient pas grande différence.  

 

- C’est ce que je crois ?, demanda Saeko en le rejoignant alors qu’il prenait des affaires pour Kaori.  

- Il lui a demandé d’emménager avec lui définitivement., lui apprit-il, lui jetant un regard en coin pour jauger sa réaction.  

- Il n’a pas chômé., ironisa-t-elle.  

- Tu en penses quoi ?, l’interrogea-t-elle.  

- C’est rapide mais je les laisse faire. Je sais que Ryo ne lui fera pas intentionnellement du mal et je ne doute pas de leurs sentiments. J’aurais peut-être aimé qu’ils prennent un peu plus le temps mais je ne me glisserai pas entre eux. Ils ont déjà suffisamment de choses à gérer., répondit-il, posé.  

- Tu fais bien. De toute façon, on sera toujours là pour l’un ou l’autre au besoin., lui assura-t-elle.  

- Oui. Bon, j’aurais vécu le départ du nid avant même l’accouchement. Ca fait un peu désordre, non ?, plaisanta-t-il.  

- Nos enfants remercieront leur tante de ne pas avoir un père larmoyant quand ils s’en iront de la maison., le taquina-t-elle.  

- Ca, ce n’est pas sûr., admit-il.  

 

Son air contrit la fit rire et ils bouclèrent le sac avant de sortir de là, laissant deux policiers en faction.  

 

- Tu ne pouvais pas m’envoyer un message pour me dire comment ils allaient ?!, cria Kazue quand Mick retourna chez elle.  

- J’ai cru que tu me jetterais à la porte pour ne pas avoir appelé mais pas pour ça., plaisanta-t-il.  

- Ils vont bien. Ils sont à l’hôpital tous les deux., lui répondit-il, posant son sac dans l’entrée.  

- Ils sont blessés ?, s’horrifia Kazue.  

- Ryo a reçu un éclat de balle dans la hanche et une autre l’a éraflé à l’épaule. Il n’y a rien de grave mais les médecins le garde en observation pour la nuit., expliqua-t-il.  

- Et Kaori ?  

- Blessée aux pieds par des éclats de verre. Elle a voulu rester avec lui cette nuit.  

- Donc ils vont bien. Mais que s’est-il passé ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Un hélicoptère a volé jusqu’à l’appartement et les a mitraillés., lui dit-il, s’asseyant sur le canapé, las.  

 

Il frotta son visage des deux mains, se disant que c’était un Noël dont il se souviendrait sur beaucoup de plans.  

 

- Je peux rester dormir ici cette nuit ?, lui demanda-t-il.  

- Bien évidemment. Viens. Je pense que tu voudras être à pied d’oeuvre tôt demain matin., supposa-t-elle.  

- Oui. Je dois aller voir comment sécuriser l’appartement de Kaori pour les accueillir., lui apprit-il.  

- Et tu vas dormir là-bas ?, l’interrogea-t-elle, n’osant croiser son regard.  

- D’après ce que j’ai compris, c’est loin d’être grand donc entre eux et le service de sécurité, je pense que je vais me trouver un hôtel en attendant mieux., répondit-il.  

- Ou tu peux rester ici le temps qu’il faudra., lui proposa-t-elle.  

 

Il releva brusquement le visage vers elle, surpris de sa proposition. Ils venaient à peine de lancer leur relation sur un plan intime et, même s’il était à peu près sûr de son coup, il était encore un peu tôt pour affirmer qu’ils finiraient leurs vies ensemble.  

 

- Je ne te demande pas en mariage, Mick., le taquina-t-elle en voyant son air étonné.  

- Pardon, je suis crevé. Je ne veux pas te déranger., répliqua-t-il.  

- Tu ne me déranges pas. Ca me changera de ne pas être seule ici. C’est aussi un bon moyen pour voir si on est sur la bonne voie., argumenta-t-elle.  

- D’accord… et merci., fit-il, se levant et venant l’enlacer pour l’embrasser.  

- De rien. Si on allait dormir ? La journée a été bien remplie après tout., l’invita-t-elle, passant le bras sous le sien et l’emmenant dans sa chambre.  

- Tiens, c’est pour toi., fit Miki à son mari, lui tendant un gobelet avant d’en donner un aux deux autres gardes également.  

- Tu peux rentrer., lui dit-il, appréciant son geste.  

- Non, je suis bien ici., répondit-elle, jetant un œil par la vitre de la porte de la chambre.  

 

Kaori et Ryo dormaient paisiblement, enlacés, ce qui la rassura. Elle sourit lorsqu’elle vit la jeune femme s’agiter et s’écarter et son ami la ramener contre lui, même endormi.  

 

- Ils sont mignons tous les deux. J’espère qu’Hideyuki va vite réussir à les arrêter ces sales types, qu’ils puissent vivre un peu en paix., soupira-t-elle.  

- Au fait, j’ai vu des journalistes rôder dans les couloirs de l’hôpital. Je pense qu’ils ont su que Ryo était ici., l’informa-t-elle.  

- Il manquait plus qu’eux pour finir la partie. Envoie un message à Mick et Hideyuki. Il va falloir qu’on organise leur sortie demain parce qu’il n’y a rien de mieux qu’une meute de vautours pour cacher un chacal., grogna-t-il, changeant de côté du couloir et s’appuyant sur la vitre qui pourrait dévoiler le couple.  

- Ca marche. Tu crois que je vais devoir sortir l’hélico ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ca te démange, n’est-ce pas ?, s’amusa-t-il.  

- Ca fait longtemps., admit-elle avec un sourire chaud.  

- Si on peut te faire ce plaisir, on n’hésitera pas mais je doute qu’on obtienne l’accord pour utiliser l’héliport de l’hôpital. Je penche plutôt pour la piste du trois pour un., pipa Umibozu.  

- Je pense aussi. Je vais rentrer et me rendre disponible pour le plan de sortie., lui dit Miki, déposant un baiser sur sa joue avant de s’en aller.  

 

La nuit se passa calmement, le seul moment de trouble arrivant avec deux journalistes qui trouvèrent étonnant la présence de gardes dans le couloir. Rapidement impressionnés par la carrure de Falcon, ils déguerpirent et ne tentèrent plus leur chance.  

 

Au petit matin, le couple s’éveilla, encore un peu groggy. Ils s’observèrent un long moment, encore un peu surpris mais surtout ravis d’avoir échappé à cette attaque digne d’un film d’action, avant de s’embrasser tendrement.  

 

- Comment tu te sens ?, lui demanda Kaori, scrutant ses traits.  

- Bien. Ca pique mais ça va… je te jure., répondit-il avec un sourire en voyant son air sceptique.  

- D’accord.  

- Et toi ?, l’interrogea-t-il.  

- Ca picote., admit-elle.  

- Ca sent le repos forcé pour nous deux. Tu préviendras Asami ?  

- Dès huit heures., lui promit-elle.  

 

Elle l’observa puis se redressa, s’asseyant sur le bord du lit.  

 

- Je suis désolée, Ryo. C’est de ma faute tout cela. Ton appartement détruit, tes blessures… Si j’avais suivi Hide, si je l’avais laissé me protéger via la voie normale, rien de cela ne serait arrivé., s’excusa-t-elle.  

- Kaori, ce n’est pas de ta faute mais de celle du Lotus Noir., objecta-t-il doucement.  

- Je sais mais le choix de rester, c’est le mien.  

- Le nôtre., la corrigea-t-il, car il avait voulu autant qu’elle qu’elle reste avec lui.  

- Je dois être raisonnable, Ryo. J’ai envie de rester avec toi et de continuer notre vie à deux mais je ne peux pas continuer à te mettre en danger. C’est égoïste et inconscient de ma part., murmura-t-elle, la mort dans l’âme.  

- Alors je te suis., lui affirma-t-il posément.  

 

Elle se tourna vers lui brusquement, surprise par ses paroles. Il la regardait calmement. Il n’était même pas en train de la défier pour qu’elle relève le menton et se batte. Il lui proposait de mettre sa vie entre parenthèses pour elle, pour qu’ils ne soient pas séparés alors qu’elle voulait le préserver.  

 

- Tu… tu ne peux pas faire cela…, lâcha-t-elle à mi-voix.  

- Pourquoi pas ? Pourquoi toi, tu mettrais ta vie en suspens et pas moi ?, lui retourna-t-il.  

- Parce que ce n’est pas toi qui est menacé. Tu n’as pas à sacrifier ta vie pour moi., répliqua-t-elle.  

- Pour qui alors ? Si je ne le fais pas pour toi, pour qui je le ferais ? Je t’aime, Kaori. Je n’ai pas envie d’être séparé de toi pendant je ne sais combien de temps.  

- Tu es le patron d’une multinationale, Ryo. Tu as des responsabilités., lui rappela-t-elle.  

- Tu es la femme de ma vie. C’est toi ma responsabilité, toi et notre avenir. Si tu pars, je pars avec toi. On a décidé de faire notre vie en commun. Ce qu’on fait dorénavant, on le fait à deux., lui affirma-t-il.  

- C’est de la folie., pipa-t-elle, émue par la force de son engagement.  

- Tu es ma folie comme tu es ma raison, mon cœur et bien d’autres choses encore., lui déclara-t-il, caressant sa joue.  

 

Ils s’observèrent un long moment très sérieusement, l’une réfléchissant à ce qu’elle devait faire, l’autre attendant sa décision, puis elle finit par lui sourire.  

 

- On va rester ici et montrer à ses crétins qu’on est plus forts. Même pas peur., affirma-t-elle bravement.  

- Même pas peur. Ca, c’est ma Kaori., répondit-il tendrement.  

- J’y pense : tu pourras tenir debout pour la soirée de fin d’année ?, s’inquiéta-t-il.  

- Je marcherais sur des braises s’il le fallait. Même pas peur., lui rappela-t-elle, son sourire s’accentuant.  

- Les braises très peu chez nous… En revanche, les épines…, pipa-t-il, malicieux.  

- Même pas peur., répéta-t-elle, son regard luisant de bonheur.  

- Je t’aime, Ryo.  

- Moi aussi, sugar. Tu n’imagines même pas à quel point., murmura-t-il, caressant sa joue.  

- Je viens de le voir et j’en suis encore baba., admit-elle.  

 

Il attrapa son poignet et l’attira à lui, l’embrassant passionnément. Elle glissa une main dans ses cheveux et lui rendit son baiser avec bonheur, inconscients du spectateur qui les observait et attendit patiemment qu’ils eurent fini avant de toquer.  

 

- Bonjour les amoureux. Alors voilà des affaires propres pour vous deux ainsi que vos mallettes de travail. Voici les informations du jour. Il y a une meute de journalistes devant l’hôpital qui attendent ta sortie, Ryo. L’appartement est hors d’usage mais vous allez loger chez nous. Mick est en train de mettre en place le système de sécurité. Pour la sortie, ce sera un plan trois pour un., résuma-t-il rapidement.  

- Trois pour un ?, pipa Kaori, intriguée.  

- Trois voitures qui se postent à trois sorties différentes et nous allons sortir par l’entrée principale car on aura fait passer bien en vue une voiture plus classe par une des deux sorties annexes. Le temps de laisser la meute se diriger de l’autre côté et nous, nous sortons tranquillement et prenons une berline., expliqua Ryo.  

- D’accord., acquiesça-t-elle.  

- La manœuvre est prévue aux alentours de neuf heures. Tu veux aller au bureau ?, lui demanda l’inspecteur.  

- Non, on va éviter pendant deux ou trois jours. De toute façon, cette semaine est plutôt calme et réservée au rangement, nettoyage et à la préparation de la soirée. Asami pourra gérer sur place avec nous à distance., répondit le dirigeant.  

- Je t’avoue que je préfère ainsi. A la soirée, Saeko et moi assurerons votre sécurité en plus de ton service., lui apprit Hide.  

- Super, plus on est de fous, plus on rit comme on dit., pipa-t-il.  

 

Ils se sourirent puis Kaori les laissa pour aller se préparer, aidée par son frère qui la soutint jusqu’à la salle de bains avant de revenir.  

 

- Tu n’as rien à me dire à propos de ta sœur ?, demanda Ryo, un peu anxieux.  

 

Il savait qu’Hide avait dû voir les affaires de sa sœur dans son placard et qu’il devait se poser des questions.  

 

- Je ne sais pas. Il y a des choses que je dois savoir ?, lui retourna son ami posément.  

- On dort ensemble mais ça s’arrête là pour le moment. Ca a commencé il y a quelques semaines parce qu’elle faisait des cauchemars et ça en fait trois qu’on le fait sciemment. Je ne lui ai demandé d’emménager avec moi qu’hier. Je l’aime, Hide. Je l’aime vraiment., lui affirma Ryo.  

- Je n’avais pas besoin que tu me le dises. Ca se voit. Je ne m’attendais pas à ça mais vous vous faites du bien, alors avancez sereinement en ce qui me concerne., lui assura-t-il.  

 

La conversation dévia sur d’autres sujets puis Hide les laissa pour gagner le commissariat. Ryo se prépara une fois ses pansements refaits et ils réglèrent des détails professionnels en attendant d’être libérés de l’hôpital. Peu après neuf heures, ils descendirent dans le hall d’entrée principal et virent, abrités derrière un kiosque à journaux, les journalistes qui les attendaient. Mick était là également et veillait au grain, talkie en main. Ils virent passer la limousine qui ralentit puis poursuivit son chemin vers l’est du bâtiment. Une autre voiture était déjà garée devant la sortie de l’autre côté.  

 

Les journalistes se regardèrent tous puis suivirent la limousine. Lorsque la berline fut annoncée, les deux hommes encadrèrent la jeune femme et ils avancèrent vers l’entrée, sortant au moment même où le véhicule s’arrêtait devant l’hôpital, le chauffeur sortant pour ouvrir la porte tout en veillant les alentours alors que le garde du corps couvrait leurs arrières. Le chauffeur ferma rapidement la porte dès qu’ils furent dans la voiture et reprit place avant de partir. Ils quittaient le parking lorsque Mick donna l’ordre aux deux autres voitures de décoller à leur tour, laissant les journalistes sur leur faim.  

 

La route jusqu’à l’appartement des Makimura ne leur prit pas longtemps et ils sortirent prudemment de la voiture garée le long du trottoir, ne traînant pas pour rejoindre l’entrée et monter dans l’ascenseur. Mick tendit les clefs à Kaori qui ouvrit la porte de chez elle. Ca lui fit un peu bizarre de se retrouver là après quelques semaines d’absence, sachant qu’Hide n’y serait pas mais que Ryo oui.  

 

- Bienvenue chez moi., pipa-t-elle.  

 

Ryo entoura ses épaules d’une main et la serra contre lui. C’était aussi étrange pour lui d’autant que la dernière fois qu’il était venu, il n’avait pas été le parfait gentleman.  

 

- Vous allez être tous les deux avec un garde en permanence dans l’appartement. On a inversé vos lits sur consigne d’Hide et le garde prendra sa chambre., les informa Mick.  

- Tu vas dormir où ?, l’interrogea Ryo, voyant mal son ami tenir dans le canapé tout juste à sa taille.  

- Chez Kazue. Elle m’héberge le temps qu’il faudra., leur répondit-il, un peu nerveux.  

- Tu fréquentes Kazue ?, s’étonna son ami.  

- Oui. Ca te pose un souci ?, se défendit l’américain.  

- Du tout mais vu vos rencontres explosives, ça m’étonne., admit-il.  

- C’est devenu explosif mais dans un autre genre., plaisanta Mick.  

- Tant mieux., souffla Ryo, passant une main sur son visage.  

- Tu es fatigué. Tu dois encore te reposer., lui rappela Kaori, se souvenant des consignes du médecin.  

 

Mick les laissa, briefant rapidement le garde du corps présent, pendant que le couple se retirait dans la chambre.  

 

- Ils ont pensé à tout., fit Ryo, désignant deux valises de son dressing.  

- Il vaut mieux. Je suppose que l’appartement est sous scellés. Viens t’allonger., lui dit-elle, retapant les oreillers nerveusement.  

 

C’était après tout le premier homme qu’elle amenait dans sa chambre de jeune fille et ce n’était pas n’importe quel homme non plus.  

 

- Je vais tout savoir de toi., pipa Ryo, observant les lieux avec intérêt.  

- Il n’y a pas grand-chose à savoir, tu sais., objecta-t-elle.  

- Je ne te crois pas. Je sais qu’il n’y a pas qu’une facette en toi., répondit-il, l’observant attentivement avant d’attraper sa main et de l’attirer à lui.  

- Cette fois, c’est moi qui rentre dans ton monde. Peut-être que ce n’est pas plus mal. Peut-être qu’on trouvera à quel endroit on doit se croiser., avança-t-il, posant un regard chaud sur elle.  

- Peut-être. Ce serait quelque chose de positif qui sortirait de cette expérience., admit-elle, se laissant aller contre lui. 

 


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