Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 29 :: Chapitre 29

Publiée: 20-02-21 - Mise à jour: 20-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 29  

 

Sortant de la berline dans le parking souterrain de la société, Ryo et Kaori s’engouffrèrent dans l’ascenseur sans attendre. Ils regardèrent les numéros défiler, se préparant à reprendre le cours normal de leur existence entre le bureau et l’appartement après une semaine passée un peu hors du temps.  

 

- On commence par quoi aujourd’hui ?, lui demanda-t-il.  

- Par une réunion entre nous trois., lui répondit-elle, levant les yeux vers lui.  

 

Elle croisa son regard chaud et coquin posé sur elle, imaginant très bien à quoi il pensait. Elle aussi aurait préféré une autre de leurs réunions à deux mais dans un endroit plus intime, là où les murs seraient épais et où il n’y aurait pas un garde du corps pour les interrompre.  

 

- Planification du trimestre à venir qui va être chargé, c’est vrai. C’est ma première réunion de toute nouvelle année depuis que je suis là., lui apprit-il.  

- Ca permet de démarrer sur de bonnes bases pour vous comme pour moi. Je sais que mon planning a déjà commencé à se remplir mais ça te permettra de voir tout ce qui nous attend en période de clôture., lui expliqua-t-il.  

- D’accord. Tu me diras si je dois annuler avec Eriko mercredi soir et samedi. Elle vient pour les dernières retouches. Le défilé, c’est fin de semaine prochaine., lui rappela-t-elle.  

- Tu n’auras pas à annuler. Je m’adapterai. Je peux aussi bien travailler à l’appartement qu’ici. Et je ne me priverai certainement pas d’une séance d’essayage. Elle prévoit un défilé de sous-vêtements ?, l’interrogea-t-il innocemment.  

- Tu verras…, pipa-t-elle malicieusement.  

 

Contrairement à ce qu’il pensait, il aurait préféré un non franc et massif. L’idée de voir sa compagne défiler en petite tenue devant d’autres hommes ne lui plaisait pas du tout. Le maillot de bain passait tout juste mais les sous-vêtements, c’était niet. Pour peu qu’Eriko soit adepte des pièces en dentelle, elle dévoilerait son anatomie, enfin ces parties de son anatomie que lui seul avait pu voir jusqu’à présent, et ça le contrariait, fortement.  

 

- Sérieusement, il y aura un défilé en sous-vêtements, Kaori ?, lui redemanda-t-il.  

- Elle a quelques modèles à présenter mais j’ai refusé cette partie-là., lui répondit-elle, le fixant du regard.  

- Jaloux ?, l’interrogea-t-elle, réprimant difficilement son sourire.  

- Tu le sais très bien., répliqua-t-il alors qu’ils sortaient de l’ascenseur sur le plateau vide de leur étage.  

- Si on commence à en faire une habitude d’arriver avant Asami, elle va s’en rendre malade., pipa Ryo sur le ton de l’humour.  

- Tu me rejoindras quand tu auras posé tes affaires., lui demanda-t-il sérieusement.  

 

Elle acquiesça, allumant au passage les lumières du bureau. Son manteau suspendu, les appareils mis en route, elle prit son carnet et se rendit dans le bureau de Ryo.  

 

- Où es-tu ?, l’appela-t-elle, ne le voyant nul part.  

- Dans la salle de bains. Viens., lui répondit-il.  

 

Elle le rejoignit et, s’apprêtant à toquer, trouva la porte ouverte et lui appuyé sur le rebord du lavabo. Il tendit la main et elle accepta son invitation, se retrouvant serrée contre lui.  

 

- Je sais ce qu’on a dit sur les relations au bureau mais ce week-end a vraiment été frustrant., commença-t-il, lui retirant sa veste de tailleur comme il avait déjà retiré la sienne.  

- On ne va pas…, souffla-t-elle, surprise.  

- Je ne vais pas te faire l’amour ici mais j’ai envie d’un moment avec toi., lui dit-il, se penchant pour l’embrasser.  

 

Elle passa les bras autour de son cou et répondit à sa demande, ne muselant pas ses soupirs ou gémissements comme ils l’avaient fait à l’appartement pendant le week-end le peu de fois où ils s’étaient laissés emporter. Pour une fois, elle pouvait profiter de la caresse de ses mains sur son corps en toute liberté. Elle pouvait l’entendre grogner contre sa bouche quand elle effleurait volontairement ou involontairement sa virilité, soupirer quand elle parcourait son dos, ses épaules, ses fesses. Elle eut cependant un mouvement de recul quand il déboutonna son chemisier. Asami n’était pas encore là mais elle pouvait arriver et les surprendre.  

 

- Je veux juste sentir ta peau. Ca n’ira pas plus loin., lui promit-il, déboutonnant la sienne pour lui montrer qu’elle aussi avait droit à sa part du gâteau.  

- Quand on aura notre chez nous, ça n’arrivera plus., murmura-t-il avant de reprendre ses lèvres.  

 

Il glissa les mains sous le tissu et les porta dans son dos, le parcourant avec tendresse. Plusieurs fois, ses doigts frôlèrent la bande de son soutien-gorge et, aussi tenté qu’il fut, il se retint de faire sauter l’agrafe pour pouvoir aller plus loin. Ils s’étaient promis que le bureau ne deviendrait pas le lieu de leurs ébats et il venait déjà d’y faire une grave entorse. La douceur de ses lèvres et de sa peau contre la sienne le faisait doucement partir vers d’autres sphères et, avec les caresses que sa compagne lui prodiguait s’enhardissant, il sentait qu’il pouvait basculer à tout moment. Il fit appel à sa raison et s’écarta d’elle avec regrets.  

 

- Il vaut mieux arrêter là., lui dit-il d’une voix sourde.  

- Je ne suis pas sûr de pouvoir répondre de mes actes si on continue.  

- Moi non plus., admit-elle, les joues rosies par le plaisir ressenti.  

 

Ils s’écartèrent l’un de l’autre et se rhabillèrent.  

 

- Préviens-moi quand Asami sera là. Nous commencerons aussitôt., lui demanda-t-il, restant en arrière alors qu’elle sortait de la pièce.  

- Tu ne viens pas ?, s’étonna-t-elle.  

- Un petit problème technique à résoudre., répondit-il, mutin.  

- Rien de… Oh., lâcha-t-elle en réalisant ce dont il parlait.  

- Un coup de main ?, lui proposa-t-elle, avec un petit sourire coquin, sentant le désir revenir.  

- Il ne vaut mieux pas ou je serai obligé de te rendre la pareille et on n’en aura pas pour deux minutes., répliqua-t-il, une fois l’instant de surprise passé.  

- On commence les recherches ce soir alors., lui affirma-t-elle, le regard lourd de désir.  

 

Heureux de se savoir aimé et désiré à ce point, il hocha la tête et referma la porte sur elle pour abréger ce moment qui mettait ses nerfs au supplice.  

 

Retournant à son poste, Kaori vit Asami sortir de l’ascenseur. Un peu gênée de ce qui venait de se passer, elle vérifia discrètement sa tenue pour voir si elle n’avait pas été trop vite et manqué un bouton par exemple.  

 

- Bonjour, jeune fille. Alors la nouvelle année s’est bien passée ?, lui demanda Asami, tout sourire.  

- On n’a pas fait grand-chose, tu sais. Et toi ?, l’interrogea la rouquine.  

- J’ai été voir le lever de soleil comme la plupart des gens, le long du fleuve Sumida. On a eu de la chance d’avoir du beau temps. Et le reflet du soleil sur la neige, c’était juste divin., s’extasia-t-elle.  

- J’imagine. Nous, nous l’avons regardé derrière la fenêtre, cachés derrière les rideaux., regretta Kaori.  

 

Ce n’était pas le premier Nouvel-An en amoureux qu’elle avait imaginé. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle s’était mise à la fenêtre du séjour, guettant l’astre qui percerait bientôt les nuages. Ryo n’avait pas mis trois secondes à venir derrière elle et tirer les rideaux.  

 

- Tu ne peux pas t’exposer ainsi. S’ils avaient mis un tireur d’élite, tu serais déjà allongée par terre., lui avait-il dit.  

 

Elle n’y avait pas pensé et l’idée l’avait fait frémir.  

 

- Viens.  

 

Il avait pris sa main, l’avait emmenée à une autre fenêtre dont il avait tiré les rideaux et l’avait placée près du mur à l’interstice, restant collé contre son dos, les mains sur son ventre.  

 

- J’en ai assez, Ryo., avait-elle murmuré.  

- Ca fait déjà deux mois et on n’a aucune idée de quand ça finira.  

- Je sais mais tu dois être patiente et avoir confiance en ton frère., l’avait-il encouragé.  

 

S’en voulant de lui faire subir ses atermoiements, elle avait souri et acquiescé. Après tout, il s’était embarqué dans la même galère qu’elle sans y être obligé. Elle devait se montrer forte rien que pour ça.  

 

- Courage, Kaori. Allez, on va se mettre au travail. Ca te changera les idées., l’incita Asami.  

- Ryo voulait nous voir dès que tu étais là., lui apprit la jeune femme.  

- Eh bien allons-y. Ne faisons pas attendre le grand chef., plaisanta sa collègue.  

 

Elles toquèrent donc au bureau et y pénétrèrent, Asami un peu étonnée de ne pas le voir à son bureau. Un grognement sourd se fit entendre puis plus rien pendant une minute.  

 

- On devrait peut-être aller voir., s’inquiéta son assistante.  

- Ou attendre un peu… juste une minute., proposa Kaori, se sentant rougir.  

 

Elle était au courant de certains faits qui pouvaient expliquer ces autres faits… et gestes présumés. Peu après, la porte de la salle de bains s’ouvrit et Ryo en sortit, remettant sa veste.  

 

- Bonjour Ryo. Tu vas bien ?, lui demanda Asami, le regardant d’un air soucieux.  

- Oui. Et toi ?, lui retourna-t-il, insouciant.  

- Bien merci. Tu es sûr ?, insista-t-elle.  

- Oui. Pourquoi ?, répliqua-t-il, étonné.  

- Vu que tu es resté un petit moment, je m’inquiète., répondit-elle, concernée.  

- Oh ça…, pipa le jeune homme, se retenant de rire nerveusement.  

- Je me suis cogné la jambe. Ca… Ca fait mal., expliqua-t-il, se voyant mal expliquer la nature des gestes qui l’avaient amené à s’attarder un peu plus qu’habituellement nécessaire dans la salle de bains.  

- Vraiment ?, lâcha Asami, un peu étonnée qu’il n’ait pas boité en revenant s’il avait si mal.  

 

Elle ne vit pas le sourire moqueur de sa jeune collègue derrière elle mais capta le regard sévère qu’il lança en réponse, le prenant pour elle.  

 

- Excuse-moi de m’inquiéter., fit-elle, gênée.  

- Je… Non, ce n’est pas grave. Tu me couves trop, Asami. Je te l’ai déjà dit mais, d’un autre côté, ça fait plaisir de savoir qu’on tient à moi., lui retourna-t-il avec un clin d’oeil.  

- Tu ne dois plus trop t’inquiéter dorénavant…, pipa-t-elle avec un petite sourire.  

- Non, c’est vrai. Bon, si on commençait à parler boutique plutôt que chiffon., leur proposa-t-il.  

- Comme je te l’ai dit, Kaori, le trimestre qui vient va être particulièrement chargé., commença-t-il.  

- Parce que tu te tournes les pouces le reste du temps ?, répliqua-t-elle, levant un sourcil.  

- Non, en effet mais, celui-là, c’est le pire., l’avertit-il, se tournant vers Asami pour lui laisser la parole.  

- Alors, je peux déjà t’annoncer que toute ta semaine est bouclée et la prochaine ne laisse plus que quelques disponibilités., lui apprit-elle.  

- Tu me bloques samedi soir de la semaine prochaine et je ne veux pas quitter le bureau après dix-huit heures la semaine prochaine., lui affirma-t-il.  

 

Asami nota ses consignes sur son bloc-notes, tout comme Kaori, touchée qu’il prenne en considération ses impératifs dans son agenda surbooké.  

 

- J’ai établi le calendrier suivant pour les remontées de résultats de chaque société. Je te préviens que le service financier est déjà en train de râler en disant que c’est trop tard, que ça va les amener à devoir courir, qu’ils sont en bout de chaîne… bref, tu connais la chanson, c’est la même tous les ans. Sauf qu’on a encore avancé la date finale d’une journée et demandé une remontée de certains éléments selon un échelonnement qui a déjà commencé depuis mi-décembre comme tu l’avais préconisé l’année dernière., lui expliqua-t-elle.  

- Tout le monde a respecté ?, l’interrogea-t-il, se souvenant du foin que ça avait fait.  

- Non. J’ai dû relancer certains à plusieurs reprises., répondit-elle.  

- Tu me transmettras le nom des filiales que je leur tire l’oreille un coup. S’ils ne savent pas s’organiser, on ira voir ce qui pêche., affirma-t-il.  

- J’ai prévu l’assemblée générale pour le trente-et-un mars puisque tu voulais que tout soit bouclé pour cette date., l’informa-t-elle, s’apprêtant à poursuivre.  

- Avance la date. Je ne suis pas disponible. D’ailleurs, je serais absent à compter de cette date jusque fin de semaine qui suit., la coupa-t-il.  

 

Son assistante releva les yeux, surprise. Elle le dévisagea un moment, ne sachant quoi dire.  

 

- Tu… Tu as un problème ?, s’inquiéta-t-elle de nouveau.  

- Non, je prends des congés., lui répondit-il avec un léger sourire.  

- Des congés ?, répéta-t-elle encore plus surprise.  

- Oui, des congés et je pense même partir en vacances, donc rassure-toi, tout va bien mais tu m’avances la date de l’A.G., lui rappela-t-il.  

- Tu ne peux pas partir après ? Le lendemain par exemple ?, tenta-t-elle.  

- Non, c’est son cadeau d’anniversaire., expliqua-t-il, pointant vers Kaori, ne craignant pas de se dévoiler ainsi à son assistante.  

- Donc tu avances la date d’une semaine., lui demanda-t-il.  

- Ca, ça veut dire que je vais devoir avancer la date de rendu des bilans d’une semaine et pareil pour les auditeurs. Ca va râler., pipa-t-elle.  

- Ryo, on peut décaler. Ce n’est pas un problème pour moi., intervint Kaori, gênée.  

 

Il l’observa un moment, sachant qu’il manquait peut-être un peu d’objectivité dans toute cette histoire, mais c’était important à ses yeux, pas seulement parce que c’était le jour où il lui avait dit qu’ils franchiraient un cap tous les deux. C’était son anniversaire, le jour où elle deviendrait majeure, où elle obtiendrait son diplôme, où elle quitterait le monde étudiant pour le monde du travail, le jour où elle finissait son stage et quitterait ses parages professionnels en espérant que cela n’entraînerait pas son départ de sa sphère personnelle. Il avait besoin de cette semaine avec elle pour s’assurer que leur liaison pouvait durer au-delà de leur relation professionnelle.  

 

- Non, je ne veux pas décaler. Tu n’auras pas tous les ans vingt ans. On pourrait le prétendre mais c’est cette année qui compte., répondit-il.  

- Alors ça peut râler autant qu’ils le veulent mais c’est moi qui décide et je veux que cette assemblée ait lieu une semaine avant. De toute façon, ils savaient tous que je voulais avancer la date. Ca ne changera pas ce qui devait arriver., résuma-t-il.  

- Kaori se chargera de relancer les filiales retardataires., plaisanta-t-il.  

- Ce n’est pas un cadeau que tu lui fais. Il y a de fortes têtes dans le lot., lui fit remarquer Asami.  

- Mais c’est une forte tête également., répliqua-t-il avec un sourire.  

- Passons… Plusieurs directeurs de filiales ont demandé à te voir. Je vais donc comme d’habitude te faire un topo et tu me diras comment tu veux t’organiser., lui proposa son assistante.  

- Fais comme ça. Et…, commença Ryo.  

 

On toqua à la porte et Kaori se leva pour aller voir qui était là. Elle sortit du bureau et referma la porte derrière elle avant de faire face au visiteur. Visiteuse, se corrigea-t-elle trouvant Maya, livide et en larmes devant elle.  

 

- Bonjour… Je… Je voudrais… voir Ryo, s’il vous plaît., balbutia-t-elle.  

- Je suis…  

- Maya, je sais. Nous nous sommes vues à la soirée jeudi soir. Viens., fit Kaori, l’entourant d’un bras et l’emmenant dans le bureau.  

- Je ne veux personne…, commença Ryo, voyant sa compagne rentrer accompagnée mais se ravisant en voyant qui.  

- Maya… Que se passe-t-il ? Viens, assieds-toi., lui dit-il, prenant le relais.  

 

Kaori la lâcha et alla lui chercher un verre d’eau, le posant sur le bureau face à elle avant de s’asseoir à ses côtés et de lui prendre la main.  

 

- Wilson est… en bas… Ils ne l’ont… pas laissé monter., lui apprit-elle, lui lançant un regard implorant.  

 

Ryo se tourna vers Asami qui acquiesça et sortit du bureau à son tour.  

 

- Calme-toi. Quoiqu’il se passe, ça va aller., lui assura-t-il.  

 

Ses paroles ne la calmèrent pas, bien au contraire, et Ryo ne put que l’entourer pour être avec elle pour l’aider à surmonter son chagrin. Quelques minutes plus tard, Asami laissa entrer le fiancé de Maya qui avança anxieusement vers Ryo.  

 

- Bonjour, Ryo. Désolé de cette visite impromptue mais Maya ne savait plus quoi faire., lui dit-il.  

- Je vais vous laisser., fit Kaori, tenant toujours la main de sa sœur.  

- Reste. J’ai comme dans l’idée que ça te concerne aussi., lui opposa Ryo.  

- C’est ton père ?, demanda-t-il à Maya qui hocha la tête, pleurant de plus belle.  

- Il lui a dit que, tant que vous ne seriez pas mariés, il ne voulait plus la voir ni subvenir à ses besoins., les informa Wilson.  

- Mais c’est abject !, s’écria Kaori, outrée.  

 

Ryo regarda sa compagne et comprenait sa réaction, la partageant intérieurement. Il voyait clair dans la manœuvre de son tuteur. Il n’arrivait pas à le forcer à se plier à ses désirs alors il utilisait Maya et l’affection que lui portait Ryo en espérant certainement que, pour son bien à elle, il accepterait enfin ce mariage qu’il décriait et qui était d’autant plus en péril depuis l’arrivée de Kaori dans sa vie. Il devait avouer qu’il ne s’attendait pas à ce que Shin aille jusque là mais ça ne le surprenait même pas plus que cela.  

 

- Il a même été jusqu’à dire que Kaori et Wilson pourraient se marier ensemble et que tout le monde serait heureux ainsi., murmura Maya.  

- Que rien ne nous empêchait de nous voir à quatre comme de bons amis voire plus si nous ne trouvions pas notre plaisir à deux., continua-t-elle, séchant en vain ses larmes.  

- Tant que vos enfants étaient bien de votre sang et que tu ne fasses pas un bâtard., acheva Wilson, jetant un regard désolé vers Kaori.  

 

Cette dernière se sentit frémir de dégoût. Comment pouvait-on dire une telle chose à sa propre fille ? Comment pouvait-on vouloir briser sa vie pour des considérations matérialistes ?  

 

- Kaori… Kaori…, l’appela Ryo, posant une main sur sa joue pour la faire revenir à l’instant présent.  

- Pardon, ça… ça me dépasse qu’on puisse faire une telle chose., murmura-t-elle, jetant un regard navrée vers Maya.  

- Je sais. A quelle heure est mon prochain rendez-vous ?, lui demanda-t-il.  

- Dans une demi-heure., lui répondit-elle, consultant sa montre.  

- Déplace-le à l’heure du midi ou ce soir et reviens., lui ordonna-t-il, la poussant doucement vers la porte.  

 

Il ne voulait pas l’évincer mais juste l’aider à sortir de cet état de stupeur dans lequel la nouvelle l’avait plongée. Lorsqu’elle prit une allure normale, il se tourna vers Maya, invitant Wilson à prendre place à côté d’elle.  

 

- Quand t’a-t-il annoncé cela ?, lui demanda-t-il.  

- Ce matin. En fait, depuis que je lui ai annoncé nos fiançailles, il n’arrêtait pas de me parler de toi et de toutes les qualités qui feraient de toi un bon mari, dénigrant Will à tout va. Je n’en ai pas tenu compte, pensant que ça lui passerait, qu’il s’adapterait mais, depuis qu’il a su pour toi et Kaori, il est devenu plus pressant., lui raconta-t-elle.  

- Il espérait qu’avec la parution de la photo de jeudi dans les journaux, ça te pousserait à avancer mais c’en est une autre qui a paru., fit-elle en souriant légèrement.  

 

Il lui sourit en retour ayant bien vu la une dont elle parlait, celle de leur baiser.  

 

- Je sais. C’était voulu., admit-il.  

- Ce n’est pas ton genre pourtant., lui fit-elle remarquer.  

- J’ai réagi pour lui couper l’herbe sous le pied. Il nous fait déjà assez de mal comme cela., se justifia-t-il.  

- Je ne peux pas croire qu’il en arrive là., soupira Maya, se calmant enfin.  

- Moi non plus mais c’est ton père. Quand il a une idée en tête, il n’en démords pas. Et là, ce n’est plus une idée mais une obsession qu’il avait depuis qu’on a été en âge de le savoir., répliqua Ryo, faisant signe à Kaori de revenir alors qu’elle venait de toquer et d’ouvrir.  

- En quoi Shin subvient à tes besoins ? Ta boutique tourne, non ?, l’interrogea-t-il.  

- La galerie est ouverte mais j’ai dû dépenser beaucoup avant de l’ouvrir. Encore maintenant, si je veux percer, il faut que je réussisse à acquérir de nouveaux objets à vendre et ça demande des investissements considérables. Papa m’aidait. Il m’avait avancé l’argent mais, aujourd’hui, il veut que je lui rembourse tout d’ici fin de semaine si on n’est pas mariés, sinon il va faire fermer., lui apprit-elle.  

- Je ne peux pas, Ryo. Je le rembourserais si je le pouvais mais je n’ai pas l’argent sur mon compte., ajouta-t-elle.  

- Moi, c’est pareil. J’ai une bonne situation mais j’ai mon prêt étudiant à rembourser. Je ne peux pas le faire., avoua le fiancé de Maya, détournant le regard, honteux.  

 

Ryo les observa tous les deux, furieux de ce que son tuteur leur infligeait. Qu’il s’en prenne à lui qui n’était que son pupille était déjà moche, mais s’en prendre à sa propre fille, c’était au-delà de tout entendement…  

 

- Combien tu lui dois et combien tu as besoin pour faire fonctionner ta galerie ?, lui demanda son frère.  

- Ryo, non., souffla-t-elle.  

- Tu es ma sœur, tu es dans la mouise et j’ai de l’argent. Laisse-moi t’aider. Le moment venu, tu m’offriras une ou deux œuvres de ta collection et ce sera fini., lui offrit-il, haussant les épaules.  

- Tout ce que tu voudras., lui promit-elle.  

- Mais tu es sûr ? Vous ne voulez pas en parler à deux d’abord ?, lui demanda Maya, jetant un regard anxieux vers Kaori.  

- Je n’ai pas mon mot à dire dans la façon dont Ryo gère son argent., intervint Kaori, pleine d’empathie pour la jeune femme désespérée.  

- Tu le dis quand même…, lui fit-il remarquer, amusé.  

- Je n’aime pas que tu dépenses pour moi. Ce n’est pas un crime tout de même., répliqua-t-elle.  

 

Ils s’observèrent un instant et se sourirent.  

 

- Tiens, dis-moi combien tu lui dois et ce dont tu as besoin., lui redemanda-t-il, lui tendant un papier et un crayon.  

- C’est effectivement une belle somme à sortir., siffla-t-il, comprenant la situation de sa sœur.  

- Mais ce n’est pas un problème pour moi., la rassura-t-il.  

- Tu es sûr ?, s’inquiéta Maya.  

- Tout à fait. J’ai encore de quoi m’offrir une nouvelle bicoque., la taquina-t-il, réussissant enfin à lui tirer un sourire.  

- Bon, maintenant que le côté financier est couvert, occupons-nous de l’autre aspect. Tu vas te marier, ma chérie., lui annonça-t-il.  

- Quoi ?, s’exclama-t-elle.  

 

Ryo la regarda puis son fiancé d’un air déterminé.  

 

- Vous n’êtes pas fiancés juste pour faire joli, je suppose ?, les interrogea-t-il.  

- Non mais nous n’avions pas encore prévu de date., avoua Maya.  

- Vous avez tout le temps du monde pour la date de la cérémonie. Je te parle juste de la paperasse. On va se renseigner pour connaître la procédure et vous allez vous marier pour lui couper l’herbe sous le pied., leur annonça-t-il.  

- La procédure est simple., pipa Kaori.  

 

Surpris, son compagnon se tourna vers elle, l’interrogeant du regard. Elle ne détourna pas le sien, n’ayant rien à cacher.  

 

- Une copine de lycée s’est mariée à cause d’un évènement non prévu. Il suffit d’aller à la mairie avec un extrait d’acte de naissance et une pièce d’identité. Ca prend un quart d’heure., leur expliqua-t-elle.  

- Comme Wilson est américain, il faudra faire reconnaître votre mariage aux Etats-Unis mais ça ne devrait pas poser de souci., conclut Ryo.  

- L’affaire est bouclée. Vous avez ce qu’il faut ?, leur demanda-t-il.  

- C’est papa qui a mon extrait d’acte de naissance., pipa Maya.  

 

Les traits de Ryo se crispèrent. C’était une tuile. D’ailleurs, en y réfléchissant bien, ce genre de document le concernant devait également être encore chez son tuteur.  

 

- Tu es prête à annoncer la bonne nouvelle à papa ? Toi et moi allons nous marier, Maya., lui annonça-t-il.  

 

Trois paires d’yeux se braquèrent sur lui, suspicieux.  

 

- Ne me tuez pas de suite. Elle doit récupérer ses papiers et moi aussi. Si on lui dit que c’est pour vous marier tous les deux, il ne les donnera pas., leur expliqua Ryo, pointant Maya et Wilson.  

- On va devoir mentir à Shin, Maya. Tu te sens capable de le faire ?  

- Oui, il faudra bien., soupira-t-elle.  

- Et toi ?, lui demanda-t-elle soudain.  

- Quoi moi ?  

- Vous allez vous marier aussi ?, l’interrogea-t-elle, jetant un œil vers Kaori.  

 

Ryo regarda sa sœur, ne sachant quoi répondre. S’il voulait les protéger, c’était la solution qu’il devrait choisir, épouser Kaori sur le champ. Seulement il n’en avait pas envie, fidèle à ses principes, et ça rendrait certainement leur relation encore plus complexe et leur mariage moche, encore plus vide de sens que ça ne l’était déjà pour lui.  

 

- Non. Nous n’allons pas nous marier mais nous défendre bec et ongles., répondit Kaori.  

- Exactement, nous allons nous défendre., se reprit Ryo.  

- Nous n’en sommes pas encore là de notre relation. Ca fait trop peu de temps pour envisager quelque chose de si sérieux., se défendit-il, espérant que sa compagne ne le prendrait pas mal.  

- Pourtant, ce n’est pas l’impression que vous donnez., avoua Maya.  

- Ca ne fait que deux mois. On a toute la vie devant nous pour décider de nous marier ou pas. Le mariage ne changera de toute façon pas ce que nous sommes., expliqua la rouquine, restant calme malgré le pincement au cœur qu’elle ressentait.  

- Mais c’est quand même un symbole d’une relation amoureuse réussie et amenée à durer, non ?, objecta la sœur de Ryo.  

 

Kaori et lui se regardèrent un moment avant de se tourner de nouveau vers l’autre couple.  

 

- C’est un symbole pour certains mais pas pour tout le monde., affirma-t-elle, montrant à son compagnon qu’elle était solidaire même quand elle aurait pu défendre son point de vue.  

- Ce n’est pas notre façon de voir les choses., ajouta-t-elle.  

 

Maya passa de l’un à l’autre, surprise que ce ne fut pas Ryo qui exposa ces faits à la place de sa compagne. Elle connaissait son avis sur la question après tout. Mais des deux, c’était lui qui semblait gêné et pas Kaori. Elle le défendait, le protégeait. Ca se voyait à son regard, doux et posé quand elle le portait sur lui, déterminé quand elle les regardait eux. Elle cessa de s’inquiéter pour eux. Ils étaient forts et soudés. De plus, elle ne pouvait nier que son frère semblait plus serein et surtout très amoureux de sa rouquine, qu’elle le sentait évoluer positivement.  

 

- Je vois. De toute façon, ça ne me regarde pas., conclut-elle.  

- Vous vivez votre vie comme vous l’entendez. Comment veux-tu procéder pour récupérer les documents ?  

- Quand as-tu reporté mon rendez-vous ?, demanda-t-il à Kaori.  

- Ce midi. Ton dernier rendez-vous est prévu à dix-sept heures., l’informa-t-elle.  

 

Ryo la contempla un moment, perdu dans ses pensées, réfléchissant à la façon de procéder alors qu’il devait à la fois récupérer leurs papiers et protéger Kaori.  

 

- Tu as pris un hôtel ?, demanda-t-il à sa sœur.  

- Oui. On est au Sun City.  

- Je viendrai te chercher vers dix-huit heures et nous irons chez Shin. Kaori, j’appellerai Mick., lui dit-il, la voyant acquiescer.  

- Will, tu devras attendre à l’hôtel. Il faut que nous n’y allions qu’à deux comme si nous nous soumettions et, demain, vous irez tous les deux à la mairie vous marier. Je vous accompagnerai., les informa-t-il.  

- Je déplace tes rendez-vous de la matinée., annonça Kaori avant même qu’il ne le lui ait demandé.  

- Le décor est planté. Maintenant, c’est repos jusqu’à l’entrée en scène., annonça-t-il.  

- Allez, rassure-toi, Maya. Ce ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir., lui promit-il.  

- Tu parles. Quand il saura la vérité, je ne le reverrai plus., regretta-t-elle.  

 

Il approcha et la serra dans ses bras, conscient de sa tristesse. A part donner satisfaction à Shin, il ne voyait pas quelle autre solution adopter.  

 

- Ton père t’aime. Il le montre très mal mais il t’aime. Un jour, il comprendra et ça s’arrangera., lui assura-t-il.  

 

Ce n’était pas des paroles en l’air. Shin était tellement pris dans son obsession de mariage qu’il ne voyait plus rien d’autres. Pourtant, il avait vu son regard sur sa fille quand il n’en était pas encore arrivé à ce point et son amour pour elle était des plus sincères. Il espérait vraiment qu’un jour, il reviendrait à de meilleurs sentiments. Ils discutèrent encore quelques minutes avant de se séparer.  

 

- Kaori, attends., l’interpela-t-il alors qu’elle allait sortir.  

- Qu’y a-t-il ?, lui demanda-t-elle, revenant près de lui.  

 

Il couvrit la distance les séparant et l’embrassa passionnément, la serrant dans ses bras à l’étouffer. Quand il s’écarta d’elle, il ne la lâcha pas et plongea dans son regard le sien chaud et aimant.  

 

- Merci de m’avoir soutenu quand on a parlé mariage., murmura-t-il.  

- Tu t’attendais à quoi ? Que je fasse pression sur toi avec ta sœur ? Je t’aime, p’tite tête. Si je voulais te forcer, j’userais d’autres moyens mais je ne le ferai pas parce qu’un couple, ça décide ensemble. Tu m’as donné tes raisons de ne pas vouloir te marier, je les respecte et accepte. Peut-être qu’un jour, tu changeras d’avis, peut-être pas mais je m’en fiche. Tu m’aimes, c’est ce qui compte., lui rappela-t-elle, déposant un baiser aérien sur ses lèvres.  

 

Doucement, elle sortit de l’étreinte de ses bras puis s’éloigna de quelques pas avant de s’arrêter et se retourner vers lui.  

 

- De toute façon, si tu m’avais proposé de nous marier aujourd’hui, je t’aurais dit non. On a encore besoin de temps pour s’affirmer., lui apprit-elle avant de reprendre son chemin et de sortir du bureau.  

- Tu m’étonneras toujours., murmura-t-il alors que la porte se fermait.  

 

La journée passa sans nouveau rebondissement et, dès son dernier rendez-vous terminé, Ryo accompagna Kaori jusqu’au bureau de Mick.  

 

- Tu m’enverras l’adresse où je dois venir la rechercher. Pas de détour inutile., lui rappela-t-il.  

- Comme si j’allais risquer de me faire démolir pour avoir mis en danger une beauté pareille., le taquina-t-il.  

- J’assurerai une surveillance très rapprochée., lui assura-t-il exagérément.  

- Fais gaffe à toi ou ma correction pourrait être très ciblée., répondit Ryo sur le même ton avant de s’en aller, nullement inquiet.  

- Ma Kaori chérie, Ryo t’a déjà dit qu’on partageait tout ?, entendit-il, s’apprêtant à revenir sur ses pas.  

- Nous aussi, on partage tout. Tu aimes les piercings à vif ? La dernière fois, j’ai presque failli lui couper les parties., lui retourna-t-elle, jouant avec une paire de ciseaux.  

- Range cela., piailla Mick, d’une voix blanche.  

 

Ryo s’esclaffa et rejoignit l’ascenseur. Un quart d’heure plus tard, Maya était à ses côtés, nerveuse, et ils se dirigeaient vers la maison de Shin située dans les extérieurs de la ville.  

 

- Détends-toi., lui dit-il, lui prenant la main.  

- Comment veux-tu ? Je n’ai jamais menti à mon père. Il s’en rendra compte., murmura-t-elle.  

- Non, il ne s’en rendra pas compte parce que toi comme moi n’allons pas jouer les amoureux fous. Nous allons rester fidèles à nous-mêmes, Maya. Ne cherche pas à lui faire croire qu’on s’est découverts des sentiments inexistants jusqu’alors. On va simplement lui dire que, puisqu’il te rend malheureuse avec cet ultimatum, j’ai changé d’avis et décidé d’abdiquer. Tu me laisses parler pour la supercherie et, pour le reste, n’hésite pas à lui demander de changer d’avis, de renoncer à ce mariage qui te rend malheureuse., lui conseilla-t-il.  

- On veut juste les papiers, Maya. Dès qu’on les a, tu lui dis juste merci et on se tire.  

- D’accord. Je vais faire de mon mieux., lui assura-t-elle.  

- Ne fais pas de ton mieux. Sois toi., la corrigea-t-il alors qu’ils arrivaient en vue de la bâtisse.  

- Mes enfants ! Quel plaisir de vous voir !, les accueillit Shin, ravi de les voir.  

 

Il n’en attendait pas moins de leur part après le coup d’éclat auprès de sa fille le matin même.  

 

- Tu m’excuseras mais je ne suis pas ici de gaieté de cœur., lui apprit Ryo froidement.  

- Tu as gagné. Nous cédons à ton chantage ignoble. Nous allons nous marier dès demain matin., ajouta-t-il.  

- Papa, s’il te plaît, ne fais pas ça. Laisse-moi épouser Wilson !, l’implora Maya, se jetant à son cou en pleurant.  

- Je sais, ma chérie. Tu aimes cet homme mais ce n’est pas celui qu’il te faut. Il te faut un homme digne de toi, capable de t’apporter ce que tu mérites, ma puce. Ryo le fera. Il assume ses responsabilités. Et vous vous appréciez beaucoup. Vous vous connaissez depuis tant d’années…, la réconforta Shin.  

- Mais Wilson…, intervint la jeune femme.  

- Cesse Maya. Comporte-toi comme une fille respectueuse des attentions de son père. Comporte-toi mieux que ta mère !, la rabroua-t-il.  

- Laisse, Maya. Ton père ne peut pas comprendre le mal qu’il nous fait en nous forçant à nous marier., fit Ryo, attrapant la main de sa sœur et l’attirant à lui pour la réconforter.  

 

Shin lui adressa un regard noir et serra les poings.  

 

- Ce mariage est ce qu’il peut vous arriver de mieux. Au moins, les intérêts de la société et de la famille resteront protégés. Tu comprendras quand tu auras des enfants, Ryo. Quand tu seras à ma place, toi aussi tu prendras des décisions difficiles contre leur gré mais pour leur bien., lui asséna-t-il.  

- Je ne vois pas ce qu’il y a de bien à les rendre malheureux mais je n’aurai probablement pas ce souci avec mes enfants., répondit le jeune homme d’une voix posée.  

- Tu leur laisseras faire leur propre choix ? Elle va être belle, la prochaine génération., ricana Kaibara.  

- Il n’y aura pas de prochaine génération., affirma Ryo.  

- Tu dois avoir des enfants !, lui asséna son tuteur.  

- Devoir et vouloir sont deux choses différentes. Tu m’imposes le devoir mais pas le vouloir et je ne veux pas d’enfants. Voilà ce que tu offres à ta fille : une vie malheureuse sans amour conjugal ni amour filial., répliqua son pupille.  

- Maintenant, qu’on en finisse. Nous avons besoin de nos actes de naissance pour aller nous marier., lui demanda-t-il.  

- Je vais les chercher., déclara Shin.  

 

Il les laissa seuls dans le hall et partit dans son bureau où il trouva sans difficultés les documents demandés. Les rangeant dans une pochette, il s’immobilisa un moment, les yeux rivés dessus, réfléchissant, avant de rejoindre le couple.  

 

- J’ai les actes de naissance., leur apprit-il, leur montrant la pochette à la main.  

- Je suis tellement ravi pour vous que je vous les apporterai demain en personne à la mairie. Je ne voudrais pas que vous les perdiez. A quelle heure vous mariez-vous ?, leur demanda-t-il.  

 

Ryo serra fortement la main de Maya dont il sentait la panique monter. S’il la laissait exploser, elle vendrait le pot-aux-roses et tout leur plan tombait à l’eau. Ils allaient devoir trouver une solution pour remédier au problème mais les papiers leur étaient indispensables et refuser à Shin de les rejoindre à la mairie risquait de compromettre leur plan.  

 

- Neuf heures. Nous serons à la mairie dès l’ouverture. Rien ne sert de retarder l’inévitable., décréta le dirigeant.  

- Tâche d’être à l’heure et n’oublie pas les papiers., lui ordonna-t-il sèchement avant de prendre sa sœur par la taille et de l’emmener dehors.  

- Je ne manquerai cela pour rien au monde, mes enfants !, leur lança-t-il du hall, victorieux.  

- Comment on va faire, Ryo ? Il va nous forcer à aller au bout., gémit Maya, les larmes roulant sur ses joues.  

- Je ne sais pas encore mais je vais y réfléchir., lui promit-il, la serrant contre lui.  

 

Ce n’était qu’un contre-temps, se dit-il, juste un contre-temps, et il trouverait une parade. Il la déposa au Sun City, la confiant aux soins de Wilson en leur demandant de garder leurs téléphones allumés, avant de partir en direction de l’adresse indiquée par Mick dans Shinjuku. Arrivés à destination, il sortit de la berline en observant les alentours, appréciant les lieux. Pas désagréable, pensa-t-il même si c’était différent de là où il avait été habitué à vivre. Ses yeux fixèrent un à un les immeubles, son regard s’attardant sur celui qui détonait un peu dans le paysage, puis, son garde du corps l’interpelant, il pénétra dans l’immeuble de Mick et trouva rapidement l’appartement.  

 

- Bonsoir, Kazue., la salua-t-il.  

- Bonsoir, Ryo. Entre., l’invita-t-elle.  

- On prenait un verre en discutant. Je te sers quelque chose ?, lui demanda-t-elle.  

- Un whisky pour Ryo., lança Mick, se levant pour le servir.  

 

Kaori se retourna de son observation et rejoignit son compagnon.  

 

- Alors ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Il s’assit dans l’un des fauteuils, acceptant le verre que Mick lui tendait en même temps qu’il attirait sa compagne sur ses genoux, ayant besoin d’elle après ce moment éprouvant.  

 

- Shin a les papiers. Il va nous les remettre demain matin à la mairie., lui apprit-il.  

- A la mairie ? Mais comment vous allez faire ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Il va falloir jouer finement., admit Ryo.  

- Vous allez faire quoi à la mairie demain ?, demanda Kazue, curieuse.  

- Ma sœur doit épouser son fiancé tout en faisant croire à son père qui sera là que c’est moi qu’elle épouse., annonça-t-il sans même se demander s’il devait faire confiance à la jeune femme.  

 

Si Mick était avec elle, il avait confiance et, apparemment, son ami lui fut reconnaissant de celle-ci, lui adressant un léger signe de tête.  

 

- Donc vous devez aller au service de l’état civil ?, résuma Kazue.  

- Oui.  

- Alors je peux vous aider. Il faut juste me donner les noms des personnes concernées., lui indiqua-t-elle.  

 

La conversation s’engagea donc pendant un moment sur le sujet jusqu’à ce qu’il soit correctement ficelé puis le couple s’en alla.  

 

- Qu’est-ce que tu regardes, Sugar ?, lui demanda-t-il, la voyant se retourner à se tordre le cou alors que la voiture démarrait.  

- L’immeuble là-bas., lui désigna-t-elle.  

- Pourquoi ?, l’interrogea-t-il.  

- Je ne sais pas. Il a quelque chose., murmura-t-elle, lui faisant face alors qu’ils venaient de tourner et le perdre de vue.  

- Un immeuble a ta préférence et moi pas… Je suis vite oublié., bouda-t-il.  

- Toi, tu as toutes mes préférences. Tu pourras même me tenir dans tes bras cette nuit., lui murmura-t-elle à l’oreille, changeant de place pour être à ses côtés.  

- Ca me paraît pas mal comme programme., chuchota-t-il, passant un bras autour de ses épaules.  

 

Elle se laissa aller contre lui et lui tendit ses lèvres qu’il embrassa tendrement.  

 

- C’est une sacrée histoire quand même. Je ne pensais pas qu’il serait capable d’aller jusque là., fit Kaori, se changeant avant d’aller se coucher.  

 

En bas de pyjama, Ryo se retourna et trouva sa compagne en culotte, de dos. Il s’approcha d’elle à pas de loup et l’empêcha de passer sa nuisette, la lui prenant des mains et la jetant au loin.  

 

- Il est prêt à tout pour obtenir ce qu’il veut., murmura-t-il, ses lèvres errant à quelques millimètres de sa nuque.  

- Comme toi ?, chuchota-t-elle, alors que ses mains glissaient sur son ventre et remontaient vers sa poitrine.  

- Moi ? Je suis prêt à beaucoup de choses mais pas à rendre malheureuses les personnes que j’aime en ne les respectant pas., répondit-il, posant les lèvres contre sa nuque et la butinant.  

- Ryo…, soupira-t-elle.  

- Juste quelques minutes pour toi et moi., lui répondit-il à voix basse.  

 

Il sentit sa main se glisser entre eux et caresser son membre avec délicatesse. Elle acquérait de l’expérience et commençait à savoir les petits trucs qui ne manquaient pas de le faire réagir. La lâchant momentanément, ils s’allongèrent sur le lit avant de reprendre leurs attouchements, bâillonnant leurs gémissements par leurs baisers. La jouissance le prit et il succomba avec plaisir, se laissant aller dans la main de sa compagne. Fière de sa réussite, elle le regarda et l’embrassa tendrement avant de se lever pour aller se nettoyer, suivi de son amant.  

 

- Il faut dormir maintenant. C’est encore une journée chargée qui nous attend., lui dit-elle, alors qu’il recommençait à la caresser.  

- Mais toi ?, lui retourna-t-il, comme elle l’avait déjà fait à d’autres occasions.  

- J’ai pris plaisir à te donner du plaisir., répliqua-t-elle, malicieuse.  

- Tu restes ainsi ?, s’étonna-t-il, alors qu’elle n’avait pas remis sa nuisette.  

- J’aime sentir ta peau contre la mienne. Donne-moi ce plaisir-là., chuchota-t-elle, fermant les yeux.  

 

Appréciant ce moment simple mais si vrai, il se laissa emporter dans les limbes du sommeil, blotti contre la femme qui illuminait sa vie. 

 


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