Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 37 :: Chapitre 37

Publiée: 28-02-21 - Mise à jour: 28-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 37  

 

Janvier touchait à sa fin et, tout doucement, les jours rallongeaient, chose qui passait relativement inaperçue pour les occupants du dernier étage de la Midtown Tower dont les stores étaient baissés en permanence du matin au soir depuis quinze jours. Si les premiers jours avaient été difficiles, le manque de lumière se faisant ressentir, ils s’étaient tous les trois adaptés tout comme ils s’étaient habitués à la présence d’un deuxième garde en permanence dans le hall avec le garde du corps de Ryo.  

 

- Et dire qu’au début, il n’y avait que nous trois…, avait grommelé Kaori lorsque Mick avait imposé cette nouvelle présence près d’eux.  

 

C’était juste après qu’Hide leur avait expliqué ce qu’ils avaient appris sur le tueur à gages, prenant le parti d’informer sa sœur sans rien lui cacher pour obtenir sa coopération et aussi parce qu’elle connaissait la chanson pour avoir vécu tant d’années auprès d’un policier.  

 

La porte de l’ascenseur s’ouvrit et laissa passer Mick qui arriva tout sourire.  

 

- Bonsoir Mesdames !, les salua-t-il gaiement.  

- C’est déjà le soir ?, s’étonna la rouquine qui n’avait pas vu la journée filer.  

- Oui, la nuit est en train de tomber., lui apprit-il, notant son froncement de sourcils.  

- Ryo est disponible ?, les interrogea-t-il.  

- Oui, il a fini sa conversation téléphonique apparemment., lui répondit-elle, vérifiant le standard.  

- Si Mademoiselle peut s’éclipser deux minutes, je dois vous parler de votre nid d’amour., la taquina-t-il, la voyant rosir.  

- J’ai fini. Je devais lui apporter tout cela., dit-elle, se saisissant d’un tas de dossiers.  

- Tu veux le mettre de bonne humeur pour finir la journée ?, plaisanta-t-il, se doutant de la réaction de son ami à la vue de la pile dont il lui prit une partie des mains.  

 

Kaori rit doucement avant de toquer tant bien que mal à la porte et d’entrer.  

 

- Il devrait. Ce sont les résultats des filiales. On a réussi à tout avoir en temps et en heure., répondit-elle fièrement.  

- Cadeau !, annonça-t-elle à son compagnon en posant les dossiers sur son bureau, Mick posant sa pile à côté.  

- Rappelle-moi de revendre la moitié des sociétés ou je revends tout et on va finir notre vie aux Bahamas., grogna Ryo.  

- Me fais pas ce coup-là alors que je viens t’annoncer qu’on a sécurisé le bâtiment., fit son ami, dépité.  

- Tu veux dire…, pipa le dirigeant, surpris.  

- Les portes de garage ont été remplacées, les portes d’entrée, du toit et de secours pareil, toutes les fenêtres du rez de chaussée ont été changées et les autres vont suivre cette semaine. Le système de sécurité extérieur est en place et la société n’a plus qu’à ravaler la façade comme tu leur as demandé et, en interne, on a installé un système de sécurité provisoire le temps de se coordonner avec l’architecte. L’escalier de secours a été retiré en attendant d’en avoir fini et de mettre le nouveau. En fin de semaine, vous pourrez venir voir en toute sécurité., les informa l’américain.  

- Merci Mick., souffla Kaori, touchée.  

- De rien. J’ai demandé que chaque personne entrant dans le bâtiment subisse un contrôle par empreinte digitale. Si le Renard d’Argent essaie de s’infiltrer en remplaçant un ouvrier ou un garde, il ne pourra pas., ajouta-t-il.  

 

Ryo observa son ami puis sa compagne, voyant enfin un rayon de lumière entrer dans leur vie. Il faisait tout pour ne pas le montrer mais leurs conditions de vie actuelles commençaient à devenir pesantes et ils avaient de la chance de biens s’entendre et d’avoir appris à prendre sur eux, sinon ils se seraient certainement disputés sérieusement depuis plusieurs jours.  

 

- Donc si je résume, dès que notre appartement est rénové, on pourrait emménager ?, l’interrogea l’heureux propriétaire.  

- Oui, si ça ne vous dérange pas de vivre dans les travaux des autres appartements pendant un temps., leur répondit Mick.  

- Du tout., répliqua Ryo après un coup d’oeil à sa compagne.  

- Les travaux peuvent même commencer cette semaine si nécessaire, ça vous ferait gagner quelques jours., lui proposa son ami.  

- J’appelle l’architecte de suite. Merci Mick, tu as assuré., le remercia le PDG.  

- De rien. Je te dois bien ça après ce que tu… vous avez fait pour moi., lui retourna-t-il.  

- Pas de ça entre nous, tu le sais., objecta le dirigeant.  

- Ryo a raison. Tu ne nous dois rien. On est amis, on s’entraide, c’est normal., approuva Kaori.  

 

Il les laissa tous les deux et s’en alla, heureux de cette amitié sincère qui les unissait.  

 

- J’ai mis les sociétés qui, pour moi, sont à revoir dans les pochettes rouges. Je ne suis pas analyste financière ou comptable mais j’ai quand même les grandes notions. Celles que tu avais dans ton viseur sont en bleu, celles qui ne présentent rien de particulier et dont le bilan est proche du prévisionnel en vert et le reste, ce que je ne savais pas vraiment classer, en rose., lui expliqua-t-elle.  

- C’est Asami qui t’a demandé de faire ça ?, l’interrogea-t-il, surpris.  

 

Elle l’observa, se demandant à quelle sauce elle allait être mangée pour son initiative personnelle, puis carra les épaules et releva le menton, prête à assumer, ce qui eut le don de le faire sourire.  

 

- Non, je l’ai fait de moi-même. Je trouvais que c’était une bonne idée pour te faire gagner du temps., avoua-t-elle, anxieuse de sa réaction.  

 

Il la jaugea du regard un instant, amusé de la voir se contenir alors qu’elle devait mourir d’envie de savoir si elle avait bien fait ou non ou peut-être juste de l’envoyer paître. A voir ses sourcils se froncer, la deuxième option devenait de plus en plus probable et, un instant, juste un instant, il fut tenté de la laisser exploser juste pour le plaisir d’affronter son caractère de feu une nouvelle fois, de retrouver la jeune fille insouciante qu’il avait rencontrée quatre mois plus tôt, avant les problèmes, avant que sa vie ne soit en danger.  

 

- C’est une bonne idée et ça me permettra de voir si je dois te pousser à envisager une autre carrière qu’assistante de direction ou te proposer la tête de la section finance., la taquina-t-il.  

- Ne dis pas de bêtise., répondit-elle, soulagée.  

- Tu me renverras certainement plein de dossiers à la figure en me traitant d’idiote., ajouta-t-elle avec, malgré tout, un sourire aux lèvres.  

- Une idiote ? Il faudrait être aveugle pour te traiter d’idiote., répliqua-t-il, fier d’elle.  

- Je ne sais pas ce qui t’a poussé vers cette carrière-là et je ne m’en plains pas ni ne la dénigre mais je suis sûr que tu aurais pu prendre beaucoup d’autres chemins plus lucratifs., lui fit-il savoir.  

- Je ne voulais pas être un poids pour mon frère et comme je me fous de l’argent., admit-elle.  

- J’aime bien le contact avec les gens. J’aurais pu partir vers la médecine mais je pense que je me serais trop attachée aux patients pour en sortir indemne ou rester objective dans des situations critiques.  

 

Ryo se leva et contourna le bureau pour lui faire face. Il l’enlaça tendrement et fourra le nez dans ses cheveux, leur offrant à tous deux un moment de calme et de sérénité. Il l’imaginait très bien dans le monde médical. Elle aurait su apporter chaleur et soutien aux patients et à leur famille mais il était d’accord avec elle sur le fait que ça l’aurait énormément touchée.  

 

- J’ai de la chance que tu aies choisi d’embrasser cette carrière-là. Ca me permet de t’embrasser toi., plaisanta-t-il.  

 

Elle leva les yeux vers lui et lui sourit amoureusement. Il caressa sa joue tout en l’admirant de son regard sombre et profond avant de poser les lèvres sur son front.  

 

- Je m’attendais à autre chose., murmura-t-elle.  

- J’en ai envie, Kaori, mais je le garde pour ce soir dans l’intimité de notre chambre. J’ai envie de t’entendre gémir., lui chuchota-t-il à l’oreille.  

- J’en ai tellement envie que, si je t’embrasse, je ne saurai pas m’arrêter et je ne veux pas que ça se passe ici.  

- Tu gémiras avant moi., lui répondit-elle, le regard chaud.  

- Gémira bien qui gémira le dernier., lui promit-il, malicieux.  

- Qui gémira, jouira pendant que tu y es., répliqua-t-elle sans faillir.  

- J’aimerais beaucoup y être., lui confia-t-il d’une voix rauque.  

 

Il vit ses joues se teinter de rouge, son souffle se raccourcir et se sentit surtout très serré dans son pantalon. L’attente devenait insupportable. Malgré tout, il devait avouer qu’il était le premier étonné d’avoir su résister jusque là. Ce n’était pas dans ses habitudes de prendre autant sur lui pour ne pas satisfaire ses envies mais, avec elle, c’était instinctif. Il y avait quelque chose de plus fort qui lui permettait de tenir, d’être satisfait de leur relation telle qu’elle était, de prendre cette attente comme le piment qui relevait le goût, comme la cerise qui viendrait se poser sur le gâteau le moment venu et il savait que, s’il avait envie d’un rapprochement avec elle ce soir, ce n’était pas encore LE moment.  

 

- Il serait plus sage d’en rester là, je pense., murmura-t-il, caressant ses lèvres du bout des doigts avant de la lâcher.  

- Oui, on aura tout le temps ce soir. Je t’emballe quels dossiers ?, lui demanda-t-elle, se tournant vers le bureau.  

 

L’imagination du jeune homme partit sur un terrain glissant, visualisant sa belle enrobée d’un dossier rouge qu’il ouvrirait et éplucherait page par page, le papier se transformant en tissu qui tombait par terre dans un bruit léger mais agréable à l’oreille, laissant présager le meilleur à venir.  

 

- Ryo, quels dossiers tu reprends à la maison ?, lui redemanda-t-elle, le sortant de sa rêverie au meilleur moment, celle où la culotte en dentelle blanche qu’il avait entraperçue ce matin tombait par terre à côté du soutien-gorge assorti et où il allait enfin pouvoir contempler sa belle en tenue d’Eve.  

- Ryo, tu es avec moi ?, l’appela-t-elle à nouveau.  

 

Elle croisa enfin son regard, un regard tellement intense et chargé de désir qu’elle sentit la chaleur naître au creux de son ventre et ses pommettes rosir. Se rendant soudain compte du silence, Ryo sortit tout à fait de son songe et observa sa compagne troublée.  

 

- Je… Désolé, je me suis laissé emporter., s’excusa-t-il.  

- Ce… ce n’est rien. Alors ?, lui demanda-t-elle, posant une main sur une pile de dossiers.  

- Les rouges… J’éplucherai… les rouges… ce soir… avant toi…, lui promit-il d’une voix chaude.  

- Je… d’ac… d’accord. Les rouges… Tu les prends ou…, balbutia-t-elle, subjuguée par son regard chaud et pénétrant.  

- Arrête…, lui enjoignit-il.  

- Que j’arrête quoi ?, lui demanda-t-elle, se mordillant la lèvre nerveusement.  

 

Elle avait envie qu’il l’embrasse. Elle se souvenait aussi de ce qu’il venait de lui dire et savait qu’il vaudrait mieux qu’elle s’en aille mais elle était juste incapable de bouger comme clouée sur place par son regard.  

 

- D’employer du vocabulaire tendancieux., lui répondit-il d’une voix sourde.  

- Du vocabulaire… tendancieux ?, s’étonna-t-elle.  

- Tu me parles d’emballer et de prendre., répliqua-t-il, la voyant s’humidifier les lèvres du bout de la langue.  

- Les dossiers, je… je parle des dossiers., se défendit-elle, nerveuse, excitée, elle ne savait pas trop en fait.  

- Moi, je ne pense qu’à un seul., lui confia-t-il, approchant d’elle, désirant l’embrasser.  

 

Il s’arrêta en se rendant compte de ce qu’il s’apprêtait à faire. Pas ici, ils se l’étaient imposés : respecter une certaine distance au bureau. Ils pouvaient parler mais ils avaient dit qu’ils n’iraient pas plus loin.  

 

- Tu ferais mieux de sortir., soupira-t-il, préférant remettre de la distance entre eux.  

- On peut partir quand tu veux. Il ne me reste que des mails à traiter., l’informa-t-elle.  

- J’appelle l’architecte et on pourra rentrer après., dit-il, repassant de l’autre côté de son bureau.  

 

Elle acquiesça et ressortit, regagnant sa place. Asami enfilait son manteau et la regarda revenir.  

 

- Tout va bien ? Tu es restée un moment pour lui remettre quelques dossiers., s’inquiéta-t-elle.  

- S’il y a un souci, je peux rester.  

- Non, nous avions un problème de… sémantique., expliqua Kaori, se plongeant sur son écran pour ne pas affronter un éventuel regard moqueur.  

- La langue recèle de bien merveilleux trésors., s’amusa sa collègue, nullement dupe de la manœuvre.  

- Bonne soirée, Kaori., la salua-t-elle en partant vers l’ascenseur.  

- Bonne soirée, à demain, Asami., répondit la rouquine.  

- Bonsoir, monsieur., fit la dame au jeune homme qui sortit de l’ascenseur.  

 

L’un des gardes approcha et vérifia le badge du visiteur avant de le laisser approcher de l’accueil.  

 

- Bonsoir, Madame. Un colis pour vous., fit-il, lui tendant une boîte rectangulaire emballée dans du papier kraft.  

- Encore ? Vous êtes déjà passé ce matin., s’étonna Kaori.  

 

Il prit un air embêté et se gratta la casquette, nerveux.  

 

- S’il vous plaît, ne le signalez pas. J’ai oublié le paquet dans ma camionnette. Je m’en suis aperçu en livrant le dernier tout à l’heure. Je suis tout de suite venu., s’excusa-t-il.  

- Ce n’est pas grave. Ce sont des choses qui arrivent. Je vais tamponner et signer., lui proposa-t-elle.  

- Vous l’avez déjà fait ce matin. Ce n’est donc pas nécessaire., lui dit-il, gardant sa plaque sous son bras.  

- Je… D’accord., admit-elle.  

- Bonne soirée, Madame. Je vous promets que ça n’arrivera plus., s’excusa-t-il de nouveau.  

 

Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il était déjà parti. Elle allait ouvrir le colis lorsque le téléphone sonna. Elle se tourna et décrocha le combiné, se retrouvant embarquer dans une conversation d’une dizaine de minutes pour une reprogrammation de rendez-vous sur l’agenda hyperchargé de Ryo. La discussion close, elle raccrocha et s’aperçut de la présence de son compagnon.  

 

- Tu es prête ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Je vais juste ouvrir ce paquet et on peut y aller., lui dit-elle, prenant un coupe-papier.  

- Si ça a déjà attendu toute la journée, ça peut attendre jusque demain, non ?, lui fit-il, impatient de rentrer.  

- Ca n’a pas attendu toute la journée. Le livreur l’avait oublié dans sa camionnette en nous amenant le courrier ce matin et il est venu nous l’apporter en personne., lui répondit-elle, un peu vexée.  

 

Elle chercha une légère ouverture pour glisser la lame et allait l’introduire lorsque Ryo lui saisit la main.  

 

- Pourquoi il ne l’a pas laissé à l’accueil ?, l’interrogea-t-il.  

- Pour être plus rapide., lui opposa-t-elle, se demandant quelle mouche l’avait piqué.  

- Ce n’est pas la procédure. On ne laisse pas les livreurs aller plus loin que la réception. S’il avait un colis manquant, il aurait dû le déposer en bas., lui répondit-il, les sourcils froncés.  

- A cette heure, il n’y avait peut-être plus personne., pipa-t-elle, sentant l’anxiété monter.  

- Il doit encore y avoir quelqu’un. Prends tes affaires et écarte-toi de là., lui ordonna-t-il, jetant un regard perçant sur le paquet comme pour voir au travers.  

- J’éteins mon ordinateur… Merde…, s’énerva-t-elle, ses doigts tremblant dérapant sur les touches.  

- Laisse ça, on s’en fout. Bouge de là., lui enjoignit-il.  

- C’est bon !, lâcha-t-elle, attrapant son sac et son manteau avant de le rejoindre.  

 

Ryo la prit par le bras et l’emmena vers l’ascenseur, ne sortant son téléphone que lorsqu’il s’estima suffisamment loin de l’objet suspect.  

 

- Mick, je pense qu’on a un colis piégé. Posé sur le bureau de Kaori., précisa-t-il après un temps.  

- On descend à ton niveau., l’informa-t-il avant de raccrocher.  

- Ryo ?, s’inquiéta sa compagne.  

- Je pense qu’il s’agit d’une bombe., lui dit-il, passant un bras sous le sien, la voyant pâlir.  

- Tout va bien, Sugar., la rassura-t-il, l’emmenant dans la cage d’ascenseur dès que les portes s’ouvrirent.  

 

Ils ressortirent quelques étages plus bas, croisant Mick devant l’ascenseur.  

 

- La police arrive avec le déminage. Je vais veiller que personne n’y touche avant eux et je reviens., les informa-t-il.  

- Mick… non ! Si ça explose ?, s’inquiéta Kaori.  

- Ca n’explosera pas, darling., lui opposa-t-il avec assurance.  

 

Ryo retint Kaori d’une main sur l’épaule alors qu’elle allait avancer pour empêcher leur ami d’y aller.  

 

- S’il lui arrive quelque chose…, commença-t-elle.  

- Il ne lui arrivera rien. Mick est un expert en sécurité mais pas seulement informatique. Il a servi dans l’armée quelques années., la rassura-t-il.  

 

Elle n’osa plus rien dire et regarda un moment l’ascenseur avant d’accepter de suivre son compagnon jusqu’au bureau de leur ami. Voyant son air préoccupé, Ryo décida d’agir et de l’occuper. Lui aussi était inquiet mais son niveau de culpabilité était certainement moindre que celui de sa compagne.  

 

- Tiens, on va prendre un peu d’avance., lui dit-il, prenant un air serein pour la rassurer.  

 

Il sortit une pochette de sa sacoche et prit place derrière le bureau, l’invitant à le rejoindre.  

 

- T’es sérieux ?, lui lâcha-t-elle, ébahie.  

- Très.Viens., répéta-t-il, lui faisant signe de la main.  

 

Elle approcha et, au moment où elle allait faire demi-tour pour chercher une chaise, il attrapa son poignet et l’attira sur ses genoux.  

 

- Alors explique-moi pourquoi cette filiale-là est en rouge., lui demanda-t-il.  

- Je peux aussi bien le faire assise sur une chaise., répliqua-t-elle, pas vraiment d’humeur à badiner.  

- Si tu peux aussi bien le faire sur une chaise, c’est que tu peux bien le faire sur mes genoux alors je t’écoute., lui dit-il patiemment.  

 

Elle lui lança un regard fâché qu’il soutint et qui ne tarda pas à s’adoucir.  

 

- Excuse-moi, je suis anxieuse. Je me dis que n’importe qui aurait pu tomber sur ce paquet et l’ouvrir et…, commença-t-elle avant de s’arrêter, les larmes aux yeux.  

- Il n’y a peut-être rien, Kaori. J’ai peut-être psychoté parce que je suis fou d’inquiétude pour toi. Alors attendons le verdict et on verra bien. Alors pourquoi en rouge ?, la redirigea-t-il.  

- Le chiffre d’affaires a baissé de dix pour cents malgré un contexte favorable. J’ai fait des recherches sur le principal concurrent qui, lui, a vu le sien augmenter de vingt pour cent et il y avait largement de la place sur ce produit émergent pour que nous nous accroissions également. En plus, la chute a eu lieu sur le dernier trimestre parce qu’en septembre, ce n’était pas miraculeux mais ça allait encore. A côté, il y a une explosion des coûts variables. S’ils étaient restés stables, on faisait un résultat quasi nul mais on couvrait nos charges fixes, ce qui n’est pas le cas. Le directeur financier t’en parlera certainement mieux que moi., nuança-t-elle.  

- L’analyse mérite en effet d’être approfondie mais tu as déjà bien ciblé le problème. Avais-je un déplacement prévu vers cette entreprise ?, lui demanda-t-il.  

- Non. Normalement, il ne doit avoir lieu que l’année prochaine puisque tu as établi que chaque filiale, peu importe sa situation, recevrait ta visite tous les deux ans minimum. On avait déjà programmé la vidéoconférence pour dans… deux semaines., dit-elle, vérifiant sur la pochette.  

- Tu l’annules et tu programmes un déplacement. Je crois qu’on a une autre société à moins d’une heure de là, tu l’inclues dans le programme., lui dit-il.  

- D’accord., acquiesça-t-elle, notant la demande sur la pochette.  

- Allez, suivant., annonça-t-il, sortant un autre dossier  

 

Il vit son regard anxieux vers la porte, attendant certainement le retour de Mick, et pressa sa hanche pour ramener son attention vers lui. Elle le regarda et lui adressa un sourire d’excuse. Elle savait qu’il faisait le maximum pour la distraire et ça marchait tant que son esprit était occupé mais, dès qu’il ne l’était plus, elle ne pouvait s’empêcher de penser à leur ami et à d’autres hommes qui risquaient peut-être leur vie à cause d’elle.  

 

- Kaori, tout va bien., murmura-t-il contre son oreille.  

 

Elle acquiesça en se mordant la lèvre pour juguler son anxiété et prit le dossier qu’il avait posé devant eux, l’ouvrant à la première page.  

 

- Là, c’est le taux de marge qui diminue fortement., commença-t-elle avant de s’éclaircir la voix.  

- Les achats de marchandises ont exp… augmenté de manière drastique., se reprit-elle, se refusant à utiliser le mot « explosé ».  

 

Ils continuèrent ainsi à balayer une partie des dossiers, passant le temps de manière un peu plus agréable que de rester à rien faire et se ronger les sangs d’inquiétude. Quand Mick revint plus d’une heure plus tard avec Hide et Saeko à ses côtés, le regard sombre qu’il posa sur Kaori répondit à la question qu’aucun des deux n’osait poser. Le visage grave du couple à ses côtés ne fit que renforcer l’intensité du moment.  

 

- Comment ?, eut-elle seulement la force de demander.  

- Il y avait un fil au niveau de l’emballage. Dès qu’il aurait été coupé…, commença Mick.  

 

Il s’arrêta en voyant Kaori cacher son visage dans le cou de Ryo, effondrée. S’il n’était pas intervenu pour la stopper, elle serait morte et lui avec. Il n’aurait jamais pu échapper à l’explosion, étant à égale distance de la bombe qu’elle. Il sentait les larmes mouiller sa chemise mais s’en fichait. Il comprenait la détresse de sa compagne. Il se disait qu’ils avaient vraiment eu de la chance sur ce coup-là, que s’il n’était pas sorti à ce moment-là, si… Il chassa tout ce qui aurait pu l’empêcher d’intervenir et de voir disparaître l’amour de sa vie. Elle était là et elle avait besoin de lui. C’était tout ce qui comptait.  

 

- Mick, il a passé le barrage des gardes., releva-t-il simplement en regardant son ami.  

- On va instaurer un contrôle encore plus strict pour l’accès à votre niveau. On le renforcera par un contrôle d’empreintes., commença Mick.  

- Ou je reste à l’appartement et je cesse de mettre tout le monde en danger par égoïsme. Ou tu me planques quelque part., dit-elle, jetant un regard perdu à son frère.  

 

Celui-ci approcha et posa une main sur la joue humide de sa sœur.  

 

- Kaori, non…, souffla Ryo, atterré.  

- Je… Comprends-moi, tu aurais pu mourir avec moi. Mick aurait pu mourir ou tous ceux qui ont été à côté de cet engin. Je ne peux pas supporter cette idée. C’est peut-être mieux d’être séparés pendant quelques semaines plutôt que pour l’éternité, non ?, lui fit-elle remarquer d’une voix tremblante, se tournant vers lui.  

- Je… Oui mais… je ne veux pas que tu t’en ailles., admit-il.  

- En temps normal, je t’aurais dit que c’était la meilleure solution., intervint Hide, attirant leur attention.  

- Mais on a une taupe dans nos rangs. Quelqu’un de chez nous donne des renseignements à Tanaka. Ca nous a déjà coûté deux témoins, les deux hommes encore en vie qui avaient tenté de te tuer., leur apprit-il.  

- Je crains que, si on te met au vert par nos moyens, tu ne sois encore plus prise au piège qu’en restant ici. Je suis désolé, Kaori., s’excusa-t-il, désolé pour sa sœur.  

- Il faut croire que le destin est à l’unisson de nos cœurs., plaisanta-t-elle, essuyant les larmes qui roulaient sur ses joues.  

- On va renforcer les consignes de sécurité, Kaori. Tu dois pouvoir continuer à vivre, leur montrer que tu es plus forte que la peur., lui enjoignit Mick d’un ton ferme.  

 

Elle le regarda sans vraiment y croire mais hocha malgré tout la tête, ne souhaitant pas les blesser. Tout ce qu’elle voulait c’était se terrer dans un trou et attendre que l’orage passe, oublier quelques temps ce qui lui tombait sur la tête. Elle n’était pas peureuse mais elle en avait juste assez. Elle était fatiguée de vivre dans l’attente du lendemain, de se demander d’où viendrait le prochain coup. Elle voulait pouvoir sortir, se balader main dans la main avec l’homme qu’elle aimait, courir les magasins pour meubler et décorer leur appartement, simplement vivre… C’était tout ce qu’elle demandait.  

 

- On doit t’interroger sur l’homme que tu as vu, Kaori., intervint Saeko.  

- Ca ne durera pas longtemps., lui promit-elle, voyant la fatigue prendre le pas sur son visage.  

- D’accord. Je ne pourrais pas vous en dire grand-chose. Il était… commun. Assez grand, je dirai, musclé, des yeux marrons, cheveux bruns. Il portait une casquette et la tenue de la société de courrier., leur apprit-elle, serrant les bras autour d’elle alors que le froid l’envahissait.  

- Vous croyez que c’était lui ?, leur demanda-t-elle.  

- C’est possible., admit Hide, jetant un regard à sa coéquipière.  

- On pense qu’il t’a remis le paquet pour être sûr d’avoir sa cible., ajouta Saeko.  

- Vous voulez dire que ce type m’a regardée droit dans les yeux en me remettant le paquet pour me tuer ? Qui est capable d’une chose pareille ?, s’épouvanta Kaori.  

- Un tueur professionnel. Il est payé pour te tuer. Tu n’es rien pour lui. Certains seraient même capables de tuer leur propre mère pour de l’argent., lui répondit Mick, la voyant blêmir et s’en voulant du choc qu’il lui causait.  

 

La jeune femme se laissa attirer dans les bras de son compagnon, appréciant la chaleur de son corps contre le froid qui s’était installé dans le sien.  

 

- T’a-t-il dit quelque chose ?, l’interrogea Saeko.  

- Juste qu’il avait trouvé le paquet à la fin de sa tournée, qu’il était venu immédiatement. Il… Il m’a demandé de ne pas le signaler à sa direction. Ce que j’ai pu être bête. Je lui ai dit que je ne le ferai pas, que c’étaient des choses qui arrivaient. Il m’a juré que ça ne se reproduirait pas. Il pouvait, j’étais déjà certainement morte à ses yeux., lâcha-t-elle d’un ton dur.  

- Ca confirme notre théorie. La poste nous a appris que l’une de leurs camionnettes avait été volée en fin d’après-midi. Donc c’est bien lui qui était là. On aura peut-être ses empreintes sur le paquet., fit Hide.  

- Il portait des gants., se souvint soudain Kaori.  

 

Elle n’y avait pas prêté attention sur le coup mais le détail lui revint en mémoire.  

 

- Des gants en cuir., précisa-t-elle.  

- Adieu les empreintes sauf s’il a eu un moment d’absence en fabriquant ou emballant la bombe., soupira-t-il.  

- Et les caméras vidéo du bâtiment ?, demanda Ryo.  

- Il a pris soin de se cacher à chaque caméra., lui apprit Mick sombrement.  

- On ne tirera rien de plus. Rentrez chez vous., leur conseilla Hide, tendant la main à sa sœur pour qu’elle se lève.  

 

Il l’enlaça brièvement un instant avant de la relâcher, Ryo l’entourant immédiatement. Ca le rassura de savoir qu’elle n’était pas seule pour affronter tout cela et la nuit qui arrivait qui risquait d’être difficile.  

 

- La voiture a été examinée sous toutes les coutures. Vous n’avez rien à craindre. L’appartement pareil., leur apprit Mick, très sérieux.  

- Merci., fit son ami, lui adressant un regard de reconnaissance.  

 

Entourés du garde du corps, de Mick et des deux inspecteurs, ils descendirent jusqu’au parking.  

 

- On va tout faire pour l’avoir ce pourri, Kaori. Aie confiance., lui assura son frère, posant une main sur son épaule.  

- Je sais, merci., balbutia-t-elle.  

 

Elle se laissa guider jusqu’à la voiture dans laquelle elle grimpa machinalement suivie de Ryo. Elle entendit la porte claquer fermée puis vit le garde du corps monter devant elle et la voiture démarra. Elle regarda les rues défiler sans les voir comme engluée dans un rêve où tout était flou aussi bien les images que les sensations et ne se rendit compte que Ryo lui avait pris la main que lorsqu’il la pressa alors qu’ils étaient arrivés à l’appartement. Ils traversèrent l’espace à découvert au pas de course, chose devenue elle aussi habituelle maintenant et montèrent les escaliers avec un garde devant et un derrière à l’affût, chose également habituelle.  

 

Elle se rendit compte, l’estomac noué, que toute cette protection était devenue partie intégrante de sa vie et elle en eut la nausée. A peine la porte de l’appartement ouverte, elle se précipita dans les toilettes et son estomac se libéra de la bile acide qui voulait s’échapper. Les râles horribles provoquèrent des grimaces de dégoût chez les hommes à l’extérieur mais, malgré tout, elle trouva deux bras prêts à l’accueillir quand elle sortit de là, livide et le visage recouvert d’une fine couche de sueur froide.  

 

- J’ai froid., murmura-t-elle.  

- Viens., lui dit Ryo, l’entraînant vers la salle de bains.  

- Tiens, brosse-toi les dents. Tu te sentiras déjà un peu mieux., lui conseilla-t-il, lui tendant sa brosse avec une couche de dentifrice dessus.  

 

Elle se tourna vers le miroir et observa son reflet blême dans le miroir avant de porter la brosse à sa bouche. Elle entendit la douche qu’on mettait en route puis des bruits de tissu froissé mais se sentait trop lasse pour se retourner. Elle comprit mieux lorsqu’elle vit Ryo apparaître nu derrière elle.  

 

- Tu devras me faire un peu de place. Je ne te laisse pas seule., lui dit-il, dégrafant sa jupe de tailleur.  

 

Il la déshabilla lentement, la caressant légèrement pour faire naître cette chaleur qui viendrait de l’intérieur et s’ajouterait au réchauffement de l’enveloppe. Le bas retiré, il se colla dans son dos et passa les mains devant, s’aidant du miroir pour faire sauter un à un les boutons de son chemisier. Elle acheva son brossage et se pencha légèrement pour recracher l’eau qu’elle avait dans la bouche. Ce faisant, elle sentit la virilité de son homme contre ses fesses et rougit légèrement en le sentant plutôt en forme. Se redressant, elle croisa son regard chaud qui ralluma la flamme en elle et ses mains se posèrent sur ses épaules, faisant glisser le vêtement le long de ses bras avant de le laisser tomber dans son dos. Il resta coincé entre eux, bloqué au niveau des reins de la jeune femme, et aucun des deux ne fit un mouvement pour le déloger.  

 

- L’eau doit être chaude maintenant., murmura-t-elle, plongeant un regard de feu dans le sien sombre.  

 

Elle sentit ses doigts dans son dos, l’agrafe défaite et les bretelles glisser le long de ses bras. Sans un mot, elle se retourna dans ses bras et noua les siens autour de son cou avant d’aller chercher ses lèvres. Ils s’embrassèrent langoureusement et il la hissa, ses jambes se nouant autour de lui. Sentant l’exquise torture de leurs intimités se frôlant, il les amena sous la douche qui ne les empêcha pas de continuer leur échange. Doucement, il la laissa redescendre, évitant de s’immiscer en elle dans le mouvement. Ils auraient bien d’autres occasions sous la douche et ce n’était pas ainsi qu’il envisageait leur première fois. Il voulait bien essayer plein de choses avec elle mais, pour le début de leurs ébats, il ferait dans le classique : une chambre, un lit et des murs insonorisés… à rajouter au devis d’ailleurs, se dit-il.  

 

- Ryo…, l’entendit-il soupirer alors qu’elle prenait sa main et la posait sur une de ses collines.  

- Je suis là, Sugar., murmura-t-il contre ses lèvres, accédant à sa demande et la caressant doucement, entendant ses soupirs de plaisir.  

 

Elle n’était pas en reste et ses mains voyageaient sur son corps allègrement, allumant un brasier en lui. Il retint un juron quand elle attrapa son membre et commença à aller et venir de ses douces mains dessus. Par vengeance, il posa les lèvres sur une pointe rose qu’il commença à agacer en même temps qu’il trouva le chemin de son intimité. Il l’entendit haleter et trouva ce son très agréable, l’entretenant un long moment, jusqu’à la sentir se cambrer contre lui dans un gémissement des plus suaves. Il remonta alors jusqu’à ses lèvres et l’embrassa, sentant sa main reprendre son œuvre sur lui, lui prodiguant une longue caresse à un rythme de plus en plus soutenu qui l’amena à la jouissance dont il étouffa le râle contre ses lèvres. Reprenant leur souffle, ils restèrent ainsi un long moment avant de lever le regard vers l’autre et de se sourire tendrement.  

 

- Tu as encore froid ?, lui demanda-t-il, repoussant une mèche humide derrière son oreille.  

- Beaucoup moins., lui répondit-elle, l’anxiété ayant disparu de son regard, ce qui le rassura.  

 

Il éteignit la douche et sortit de la cabine, lui tendant une serviette dans laquelle elle s’enroula, le regardant faire de même. Elle apprécia les lignes de son corps, sa beauté virile, la force tranquille qu’il dégageait et se sentit fière. C’était son homme. Elle n’avait aucun instinct de possession vis-à-vis de lui mais elle savait qu’il était à elle comme elle était à lui. Ils étaient libres mais ne voyaient que l’autre. C’était rassurant et épanouissant. Doucement, elle l’approcha et colla son corps contre son dos, fermant les yeux.  

 

- Je t’aime., murmura-t-elle.  

- Moi aussi, Kaori., lui répondit-il, posant les mains sur les siennes nouées sur son ventre.  

 

Ils restèrent ainsi un moment, savourant la présence de l’autre en toute sérénité puis sortirent de la salle de bains pour aller dans leur chambre.  

 

- Tu as faim ?, lui demanda-t-il.  

- Pas vraiment. Je me sens surtout fatiguée., lui dit-elle, s’allongeant sur le lit, encore vêtue de la serviette.  

- On peut dîner plus tard si tu veux., lui proposa-t-il, s’asseyant à ses côtés.  

 

Elle acquiesça posant la tête sur son ventre, une main posée juste en dessous. Elle somnola ainsi un moment, sentant les doigts de son homme dans ses cheveux, les lissant tendrement. Doucement à son tour, ses doigts se mirent à tracer des arabesques sur le bas-ventre masculin. Elle entendait le souffle se raccourcir, voyait le tissu se bomber lentement en réponse à ses légers attouchements. Enivrée par l’effet produit, elle tourna la tête et embrassa la zone, remonta jusqu’à son nombril qu’elle embrassa avant d’en tracer le contour du bout de la langue, lançant un regard tentateur à son compagnon.  

 

- Tu vas aller jusqu’où comme ça, ma sorcière ?, lui demanda-t-il d’une voix rauque.  

 

Elle ne lui répondit pas mais il sentit ses doigts détacher la serviette et en écarter les pans avant de revenir le cajoler lentement. Ses jolies lèvres reprirent le chemin inverse pendant qu’elle se glissait sur le lit pour prendre une position plus confortable. Il laissa échapper un léger râle lorsque ses lèvres l’emprisonnèrent et se mirent à glisser sur sa longueur. Il ne put retenir certains gémissements de plaisir alors que son bassin se mettait à accompagner ses mouvements.  

 

- Tu me rends fou, Sugar., murmura-t-il, fermant les yeux et rejetant la tête en arrière.  

 

Il sentit l’orgasme monter et la prévint, lui laissant gérer la suite à sa guise. Elle le cajola jusqu’au moment fatidique où il se saisit d’un coussin pour étouffer le cri de jouissance qu’il laissa échapper alors que sa compagne achevait son œuvre avec plaisir avant de remonter tout en douceur, butinant son nombril, son ventre, ses pectoraux, son cou, sa mâchoire légèrement râpeuse et finissant sur ses lèvres pour un baiser langoureux, mêlant leurs langues avec avidité.  

 

- Tu as un point d’avance., lui fit-il savoir, un sourire coquin aux lèvres.  

- Je veux ma revanche., lui apprit-il, la retournant sur le dos.  

- Ce que tu m’as fait, je vais te le faire., lui murmura-t-il à l’oreille avant d’en attraper le lobe et le mordiller et suçoter doucement.  

 

Le « non » d’appréhension qui était né était mort avant d’avoir franchi ses lèvres et elle le laissa faire d’elle tout ce qu’il voulait. Elle avait confiance en lui. Elle l’aimait et, si elle avait apprécié de lui faire cette caresse intime et lui de la recevoir, il devait en être de même pour elle, non ?, pensa-t-elle. Il prit tout son temps avec son oreille avant de descendre dans son cou, de dégager la serviette qui l’empêchait d’accéder à son corps de déesse puis d’en honorer longuement chaque partie qu’il croisait sur son chemin. Il était à peine arrivé à son nombril qu’elle se sentait déjà sur le point d’exploser. La chaleur en elle était si intense qu’elle se sentait fondre et elle se demandait même comment elle ne s’était pas déjà embrasée spontanément.  

 

Encouragé par ses soupirs, Ryo taquina la trace de sa vie in utero, apprécia la fermeté de ses abdominaux et la souplesse de son corps en la sentant onduler sous ses lèvres et laissa ses doigts commencer une exploration plus intime. Il fut surpris quand elle se tendit d’un coup alors qu’il l’avait à peine effleurée. Il cessa un instant ses attouchements et observa son visage aux yeux fermés, pommettes rosies et lèvres entrouvertes, lui laissant le temps de redescendre, la main posée sur sa cuisse, son pouce en caressant doucement l’intérieur. Lorsqu’elle rouvrit les yeux et posa son regard de feu sur lui, il déposa un baiser sur son ventre et reprit ses manœuvres d’approche. Des caresses d’abord légères, presque aériennes, une première percée, un effleurement qui fit tressaillir tout son corps avant d’appuyer les attaques. Une deuxième immixtion puis l’invasion digitale, caresse déjà expérimentée entre eux et qu’elle appréciait.  

 

Il attendit le moment adéquat pour passer à l’offensive finale : reprendre la descente labiale lentement, tromper l’ennemi en prenant un chemin détourné, le submerger par une attaque en règle sur l’autre front, l’entendre gémir et voir ses doigts s’agripper à tout ce qu’ils pouvaient atteindre pour ne pas échapper à cette exquise torture puis cesser toute attaque. Paré à l’action, il observa de nouveau sa belle, la laissant reprendre son souffle, puis posa les deux mains sur ses cuisses, les écartant un peu plus. Il croisa son regard au moment où il toucha sa cible et lut sa surprise, un instant teintée de gêne dans son beau regard, quand il commença à butiner les lieux. La gêne s’en alla rapidement et il vit sa reddition alors que sa tête retombait sur l’oreille en complet abandon.  

 

- Tu vas me tuer, Ryo., soupira-t-elle.  

 

C’était plutôt elle qui allait le tuer à force de serrer les cuisses comme elle le faisait. Il imaginait bien la une des médias en relatant la mort du PDG multimilliardaire étouffé en train de lutiner sa compagne. Le rapport du légiste constate que Monsieur Ryo Saeba est mort étouffé le nez dans l’intimité de sa compagne. Il faillit en rire mais un gémissement plus poussé de sa belle le ramena au moment présent. Il sentit les tremblements dans ses jambes, son intimité se contracter et entoura ses cuisses pour les garder ainsi écartées tout en continuant à lui prodiguer des caresses comme il en avait l’envie, investissant son antre tout en taquinant son bouton d’amour des lèvres et de la langue. Il ne tarda pas à recevoir la récompense de ses efforts et vit Kaori se mordre la main alors qu’un cri d’extase quittait ses lèvres, le corps tendu comme un arc. Comme elle l’avait fait pour lui, il acheva son œuvre avant de remonter le long de son corps alangui.  

 

- Tu es belle dans l’extase, ma Kaori., lui murmura-t-il, dégageant des mèches de son front humide.  

- Je t’aime, Ryo., lui répondit-elle dans un chuchotement.  

 

Elle était épuisée mais se sentait tellement bien. Au lieu de ressasser toute la soirée, il l’avait entraînée dans un monde sensuel plein de volupté où elle avait pu trouver l’oubli et surtout se rappeler tout ce qui faisait qu’ils étaient eux : cet amour mêlé de respect et de sensualité, un amour mûr, raisonné mais aussi passionné qu’ils aimaient se donner et recevoir dans une quête commune. Et ça, elle pouvait le voir dans son regard qui ne lui cachait rien. Il se pencha sur elle et l’embrassa tendrement. Elle savait que ce moment n’irait pas plus loin, même s’ils en avaient envie tous les deux et en avaient la preuve physiquement. Ils prenaient le temps de se découvrir, même dans ce domaine-là, et le chemin était aussi enrichissant que jouissif. La frustration existait mais elle n’en rendait que meilleur chaque moment où ils progressaient vers l’étape finale. Elle exacerbait leurs sens, intensifiait leur désir de l’autre, contribuait à fortifier leur couple, là où ils auraient pu simplement céder à leurs pulsions et brûler les étapes, réduisant ce qu’ils ressentaient à une simple attirance physique.  

 

Apaisé, même s’il avait envie de plus, il se glissa derrière elle et réussit à ramener les draps au dessus d’eux, l’enlaçant.  

 

- Tu peux dormir sereinement, Sugar. Je ne laisserai personne faire de mal à la femme que j’aime., lui assura-t-il.  

 

Elle ne répondit pas mais il sentit ses doigts se glisser entre les siens et les presser doucement avant que sa respiration ne s’apaise quelques minutes plus tard. Il se laissa bercer et la rejoignit à son tour. 

 


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