Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 38 :: Chapitre 38

Publiée: 01-03-21 - Mise à jour: 01-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 38  

 

Passant les bras à travers les lamelles des stores californiens, Kaori ouvrit les fenêtres et sentit le soleil chauffer légèrement ses mains. Elle s’attarda légèrement avant de les retirer et continuer la préparation de la pièce. Elle soupira en pensant à toutes les contraintes qui réglaient maintenant leurs vies, au fait qu’il y avait beaucoup moins de monde qui arrivait jusqu’au dernier étage, Ryo déplaçant parfois ses réunions aux étages inférieurs pour lui assurer une sécurité maximale. Ce jour-là, la réunion avait lieu à leur niveau, faute de salle suffisamment grande ailleurs. Elle avait été touchée en le voyant hésiter, réfléchir à faire la réunion en deux fois mais elle lui avait proposé d’occuper son bureau pendant la réunion pour être à l’abri des regards. Les mouvements seraient réglementés et il n’y aurait que lui qui aurait la clef de la pièce où elle se trouvait.  

 

Dix minutes avant le début de la réunion, elle sortit de la salle et rejoignit Asami.  

 

- Je vais dans ma cage., plaisanta-t-elle, prenant son ordinateur et ses dossiers.  

- Dommage que la porte soit pleine, j’aurais pu t’envoyer des cacahuètes., la taquina son amie, voyant son regard sombre malgré le sourire qu’elle affichait.  

- Ah ah très drôle… Bon, on se voit tout à l’heure., soupira Kaori.  

- Tu sais quoi ? Je vais nous commander un bon repas., lui proposa Asami.  

 

Kaori la regarda avec envie et lui sourit, reconnaissante de ses tentatives pour lui remonter le moral.  

 

- J’adorerais mais les consignes sont strictes : que des plats maison avec des produits qu’on a nous-mêmes achetés., répondit la rouquine, actionnant la poignée du bureau après avoir toqué.  

- Mais pourquoi ?, s’étonna sa collègue.  

- Eviter l’empoisonnement., lui expliqua la jeune femme, la laissant songeuse.  

- La salle est prête., informa-t-elle son compagnon.  

 

Elle s’installa à la table basse, prenant place sur le sol. Elle ne prêta pas attention à Ryo qui vint s’asseoir derrière elle.  

 

- Ca va ?, lui demanda-t-il, la faisant sursauter.  

- Tu m’as fait peur., lui fit-elle savoir, une main sur le cœur.  

- Désolé. Tu es tendue en ce moment, ce que je peux comprendre., lui dit-il de suite, la voyant prête à objecter ou lui répondre vertement.  

 

Effectivement, la réplique pas très sympa qui allait jaillir de sa bouche mourut à ses mots et elle poussa un long soupir à la place. Quand il posa les mains sur ses épaules et les massa délicatement, elle ferma les yeux et se laissa aller contre lui.  

 

- Je suis navrée, Ryo. Je ne dois pas être facile à vivre en ce moment. J’ai l’impression d’étouffer entre mes examens qui approchent, les mesures pour ma sécurité et le fait d’être toujours enfermée. En plus, tu subis toi-même ces contraintes et ça me rend dingue., avoua-t-elle.  

- Sans compter Asami qui doit vivre avec également et Mick qui se démène pour assurer une sécurité maximale, mon frère et Saeko qui sont à la recherche du Renard d’Argent… Je n’en peux plus de tout cela… soupira-t-elle.  

- Je voulais te faire la surprise mais, ce soir, on sort., lui apprit-il  

- La bonne blague… On va sur le palier ?, répliqua-t-elle d’un ton acerbe.  

 

Elle l’entendit rire à sa répartie qui n’avait pour elle rien d’humoristique. Dans les conditions actuelles, elle savait qu’ils n’iraient nulle part. Elle se retint cependant de lui dire, lui laissant le droit de la faire rêver, et essaya de se détendre.  

 

- Non, on va au Cat’s Eye., lui apprit-il.  

- Je ne connais pas., avoua-t-elle.  

- C’est un nouveau café qui ouvrira dans quelques temps dans une maison qui ressemble à un chalet., l’informa-t-il.  

- Chez Miki et Falcon ? Alors on sort vraiment mais le Renard ?, s’étonna-t-elle.  

- Figure-toi qu’ils ont eux aussi blindé les fenêtres. Il paraît qu’elles résistent mieux aux typhons. Les travaux ne sont pas finis mais ils nous proposent de passer la Saint-Valentin ensemble. Qu’en penses-tu ?, l’interrogea-t-il.  

- Que c’est une bonne idée, si ça ne met personne en danger., admit-elle.  

- Tu seras entourée par deux inspecteurs de police, un baroudeur et un spécialiste de la sécurité. Moi, je donnerai mon corps s’il le faut., la taquina-t-il, son regard restant malgré tout sérieux.  

- Donne-moi ton corps mais pas pour ma vie., lui dit-elle, penchant la tête en arrière.  

- Alors fais en sorte de ne pas être en danger parce que je le donnerai malgré toi., lui répondit-il.  

 

Elle le savait, il l’avait déjà fait le soir de Noël lorsqu’il l’avait mise à l’abri et s’était mis en rempart entre les balles et elle. Ca lui avait laissé deux cicatrices qui lui rappelaient à chaque fois qu’elle aurait pu le perdre et la réaction était la même à chaque fois qu’elle y pensait. Son cœur se serrait et…  

 

- Pas de larmes, Sugar. On n’en arrivera pas là, d’accord ?, lui murmura-t-il.  

 

Elle acquiesça et sentit ses lèvres se poser sur son front, fermant les yeux un instant.  

 

- Tu es forte, Kaori. Je conçois que tu sois fatiguée mais tu es forte. Ce ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir., l’encouragea-t-il.  

- Oui, tu as raison. Désolée de ne pas savoir faire front., s’excusa-t-elle à nouveau.  

- Pour quelqu’un qui s’en prend plein la tête depuis des mois, tu t’en sors pas mal. Allez, au boulot maintenant., lui enjoignit-il, se levant pour aller à sa réunion.  

 

Pendant près de trois heures, elle se retrouva enfermée dans le bureau de son compagnon et se plongea dans le travail pour oublier un peu. Quand enfin la porte s’ouvrit, Ryo et Asami apparurent bavardant gaiement. Comme il s’installaient à ses côtés, Kaori rangea ses dossiers qu’elle mit de côté soigneusement pendant qu’ils sortaient de quoi déjeuner.  

 

- La réunion s’est bien passée ?, les interrogea-t-elle.  

- Oui, très bien. Les bilans sont presque finis, les prévisions bouclées, chacun a ses grandes missions de l’année et je viens de nommer ma directrice permanente au service juridique., lui apprit-il.  

- Kazue devait être heureuse., pipa-t-elle, heureuse pour son amie.  

- Je ne t’avais même pas dit que c’était elle., bouda-t-il faussement.  

- Elle faisait l’affaire alors pourquoi aller voir ailleurs ?, répondit-elle en haussant les épaules.  

- C’est toi qui me l’as répété à plusieurs reprises.  

- Ah ça, les confidences sur l’oreiller…, s’amusa Asami.  

- On se parle… beaucoup même., se défendit Ryo.  

- J’espère que vous ne faites pas que cela. Il y a d’autres choses à faire que parler., les taquina-t-elle, voyant sa collègue rougir.  

 

Ryo claqua la langue de désapprobation avant de se laisser aller à sourire.  

 

- Ne t’inquiète pas pour nous, nous savons nous distraire., lui assura-t-il, mutin.  

- N’est-ce pas, Sugar ?, ajouta-t-il, s’amusant de la gêne de sa compagne.  

- Oui, oui., pipa-t-elle du bout des lèvres.  

- Je… Je vais ranger mes affaires., leur apprit-elle, se levant, ordinateur en main.  

- Reste, on va changer de sujet., lui proposa Asami.  

 

Kaori l’observa et accepta, se rasseyant.  

 

- Alors, tu en es où de l’historique de la société ? Ca fait un moment que tu y es., lui demanda-t-elle.  

- J’ai bientôt terminé. J’ai… J’ai fait pas mal de recherche et j’avoue que les dernières mesures m’ont empêchée d’aller aux archives comme avant pour trouver les documents dont j’avais besoin. J’avoue que je suis même impressionnée que vous ayez autant de documents hors contrats et documents comptables., avoua la rouquine.  

- Mon grand-père était conservateur et aimait prendre des notes de ses entretiens. Mon père a gardé cette petite manie quand il s’est aperçu que ça pouvait parfois être utile lors de négociation. Ca évite certains impairs. J’y ai déjà eu recours aussi pour apprendre à qui j’avais à faire., admit Ryo.  

- Moi, ça m’aide à connaître le parcours de chacun., lui dit-elle.  

- Je pense que j’aurais fini d’ici la fin du mois… ou peut-être pour la fin de mon stage, tout dépend comment j’avance dans mes révisions.  

- Tes examens sont début mars, c’est cela ?, l’interrogea Asami.  

- Oui, dans quinze jours et ma soutenance dans trois semaines. Je passe dans les premiers., leur apprit-elle.  

- Ca fait un peu bizarre de se dire que le cycle études se termine., lâcha-t-elle, un peu anxieuse.  

 

Pour elle, ça signifiait un nouveau début. Dès que le procès serait passé et le danger écarté, elle chercherait un emploi. Elle aurait aimé commencer avant mais elle n’allait pas imposer de nouvelles contraintes au service de sécurité.  

 

- Tu vas rechercher du travail ?, lui demanda sa collègue, jetant un regard à son patron juste à côté.  

- Oui, dès que le procès sera fini., répondit la jeune femme.  

- Tu pourrais me remplacer., suggéra Asami.  

- Te… non… Je n’ai pas ton expérience. Ce poste est beaucoup trop lourd pour moi, je risquerais de mettre à mal la position de Ryo., se défendit Kaori.  

- Je ne pense pas. Tu en penses quoi, toi Ryo ?, l’interrogea son assistante de toujours.  

- Tu n’as pas envie de faire le même pari que ton grand-père ? Moi, je sortais à peine des études quand il m’a embauchée et on a fait toute la route ensemble., lui rappela-t-elle.  

- Je le ferais sans hésiter. Je pense qu’elle en a les compétences mais ce n’est pas son choix de carrière et je respecte sa décision., répondit-il.  

- Je veux travailler dans une association ou une entreprise familiale., réitéra la jeune femme, ne se sentant pas à la hauteur qu’on lui vantait.  

 

Asami se leva et ramassa ses restes du déjeuner, réfléchissant posément. Elle ne voulait pas imposer son point de vue mais faire comprendre à Kaori ce qui était une évidence pour elle et peut-être l’amener sur un nouveau sentier de réflexion. C’était une jeune femme sensée et compétente qui manquait parfois de confiance en elle mais Ryo et elle formaient une équipe, une très bonne équipe. Il y avait une connexion entre eux qui allait bien au-delà de la sphère privée.  

 

- Tu m’étonnes, Kaori, tu viens de passer plus de quatre mois à travailler sur l’histoire de la société. N’as-tu donc rien retenu ?, lui demanda-t-elle, un sourcil levé.  

- J’ai appris beaucoup de choses, beaucoup plus que je ne pensais d’ailleurs., se vexa Kaori, ce qui fit sourire sa collègue.  

- Alors tu as bien dû te rendre compte que tu étais dans une entreprise familiale., lâcha-t-elle avec un sourire satisfait face au regard de la jeune femme.  

 

 

Elle n’attendit pas plus longtemps et sortit du bureau, laissant le couple seul.  

 

- Elle a marqué un point, je pense., murmura Ryo, dégageant une mèche de cheveux dans son cou.  

- Tu voudrais que je travaille ici ?, lui demanda-t-elle à voix basse.  

- Je ne serais pas contre, bien au contraire. On bosse bien ensemble., lui affirma-t-il.  

- Je ne sais pas… Je pourrais changer d’avis mais j’ai peur qu’on finisse par se taper sur les nerfs., admit-elle.  

- T’es-tu dit une seule fois que tu en avais marre de me voir ?, l’interrogea-t-il, amusé.  

- Non. Je me suis souvent demandée comment je pourrais continuer à travailler avec toi sans te voir nu à chaque fois que tu passes devant mes yeux ou si on rompait mais pas ce cas-là., lui répondit-elle, lui adressant un léger sourire.  

- Kaori… je vais briser la règle une fois., la prévint-il avant de se pencher sur elle et de l’embrasser, la faisant basculer dos au sol en la retenant.  

 

Il dévora ses lèvres, glissé entre ses cuisses qu’il caressait doucement alors qu’elle parcourait son dos. Ils s’abandonnèrent ainsi pendant quelques minutes avant de se séparer et de s’observer.  

 

- Je n’imagine pas ma vie sans toi et je rêverais de t’avoir comme partenaire de travail en plus de partenaire de vie mais, si tu penses être plus heureuse en dehors de la société, je ne t’en empêcherai pas., lui assura-t-il, caressant son visage.  

- Je sais. Tu me respectes. Je ne peux pas te promettre d’accepter mais je peux te promettre d’y réfléchir., concéda-t-elle.  

- Ce serait si dramatique de travailler pour moi ?, lui demanda-t-il, son humeur s’assombrissant.  

- Non. Ca n’a rien à voir avec toi. C’est moi. J’avais un projet de vie avant de te connaître et tout a été chamboulé. J’ai juste besoin d’un peu de temps pour réfléchir et voir ce qui me pousse à continuer sur cette voie. Peut-être que c’est moi qui suis dans l’erreur., nuança-t-elle, posant une main sur sa joue.  

- En revanche, je tiens à te signaler que je suis en jupe, que je sens très bien quelque chose contre moi et que ce serait certainement très gênant pour nous deux d’être vus dans cette position., lui fit-elle remarquer, un regard mutin plongé dans le sien.  

- Je me sens bien ainsi., la taquina-t-il.  

 

Il l’embrassa une nouvelle fois avant de se relever et de lui tendre la main pour l’aider. Elle lissa sa jupe. Sentant ses mains sur ses fesses, elle tourna la tête, un sourcil levé.  

 

- Je t’aide. Tu n’as pas encore d’yeux derrière la tête., se défendit-il, coquin.  

- Je la retiens cette excuse-là., s’amusa-t-elle.  

 

Elle ramassa ses dossiers et ressortit du bureau, les posant sur le sien.  

 

- Tiens, vois pour déplacer ce rendez-vous. Ils viennent d’annuler., lui demanda Asami, lui tendant un papier.  

- Je vais prévenir…  

 

Un bris de verre attira son attention suivi immédiatement d’un cri de douleur puis d’une détonation. Entendant un gémissement à ses pieds, Kaori baissa les yeux et se jeta à terre en voyant sa collègue allongée au sol, une tâche de sang maculant le haut de son chemisier. Sans attendre, elle posa les mains et compressa la blessure alors qu’un pot de fleurs explosait sous un nouvel impact de balles non loin, de nouveau suivi du bruit d’une détonation. Les deux gardes présents se précipitèrent aussitôt sur elles et l’un la prit par la taille, l’éloignant de la fenêtre, alors que l’autre traînait Asami au même endroit. Elle comprima de nouveau la plaie, l’effroi la prenant.  

 

- Dans ton bureau !, hurla le garde du corps en voyant Ryo arriver à la porte.  

- Les filles ?, demanda-t-il, anxieux.  

- Asami est blessée, Kaori va bien., lui répondit son employé.  

- Reste dans l’angle mort. C’est un sniper. Il doit tirer avec une lunette à visée thermique., l’informa-t-il.  

- Je préviens une ambulance, Mick et la police., fit le dirigeant, tentant de garder son calme.  

- Ka… Kaori…, murmura Asami, le front couvert de transpiration.  

- Chut, ne parle pas. Garde tes forces., lui répondit la rouquine, gardant les mains appuyées sur la blessure.  

- Tu… me gardes… ma place… Je… compte… sur toi…, balbutia-t-elle.  

- Tout ce que tu voudras mais tu reviens, compris ? Asami… Asami !, l’appela Kaori, affolée.  

 

Elle vit deux doigts chercher le pouls de son amie puis la voix du garde du corps lui dire qu’elle était encore en vie, juste évanouie. Le temps lui parut interminable avant de voir arriver la cavalerie. Des policiers envahirent l’espace et deux se postèrent à la vitre brisée, tentant de voir le sniper. Les ambulanciers dûment équipés pénétrèrent dans le hall et se dirigèrent vers la victime qu’ils prirent en charge rapidement et évacuèrent par l’ascenseur en moins de dix minutes, stabilisée même si son état était jugé grave. Dans les deux minutes qui suivirent, ce fut le couple qui fut extrait de l’endroit pour regagner un niveau plus abrité où Mick les retrouva.  

 

- Vous n’avez rien ?, s’inquiéta-t-il, pâlissant en voyant le sang sur le visage et les habits de sa jeune amie.  

- Tu es blessée ?, lui demanda-t-il, approchant et l’examinant.  

- Non… C’est… c’est le sang… d’Asami…, balbutia-t-elle, les larmes perlant sur son visage.  

- Viens, on va aller nettoyer tout cela., lui proposa Ryo, lui aussi encore sous le choc.  

 

Il passa un bras autour de sa taille et l’entraîna vers les toilettes, suivi par un garde du corps, qui se posta face à la fenêtre même si elle était brouillée et sur une autre face de l’immeuble que celle qui avait été frappée. Ryo ouvrit l’un des robinets et le régla à une température agréable, la forçant à mettre les mains sous l’eau qui courait, le liquide transparent se teintant de rouge aussitôt. Il attrapa ensuite des serviettes en papier et les humidifia, les passant sur son visage pour effacer les traces d’hémoglobine qui avait commencé à sécher.  

 

- Pourquoi elle ?, demanda-t-elle soudain.  

- Ce n’était pas elle qui était visée mais toi. Elle… c’est juste une victime collatérale. Il s’en fout de savoir qui il tuera ou touchera du moment qu’il t’a, toi., lui dit-il, voulant la déculpabiliser.  

- C’est inhumain., souffla-t-elle.  

- Ces gens-là n’ont pas d’état d’âme. Tu as du sang sur ta veste et ton chemisier. Je ne peux rien y faire., s’excusa-t-il.  

- Ca va aller. Je voudrais aller à l’hôpital voir Asami., lui apprit-elle.  

 

Il la regarda mal à l’aise. Il ressentait le même besoin mais ce n’était absolument pas prudent de l’exposer à nouveau au danger. Il ne poserait même pas la question à Mick ou Hide.  

 

- Non, Kaori. C’est impossible. Ce serait prendre un trop grand risque et je m’y refuse., lui opposa-t-il.  

- Mais…  

- Il n’y a pas de mais. L’hôpital brasse trop de monde et il est impossible de tout contrôler. Tu sais que cet homme peut se déguiser. Il peut prendre n’importe quelle apparence pour essayer de t’approcher et il est prêt à tout pour le faire, même tuer d’autres personnes. On n’a pas le droit de prendre ce risque., lui expliqua-t-il sans hausser la voix malgré la tension qui l’habitait.  

- Oui, c’est vrai… C’est juste que je suis tellement inquiète., bredouilla-t-elle.  

- Je sais, je ne suis pas fâché mais je ne peux pas accéder à ta demande. En revanche, je téléphonerai à l’hôpital dès qu’on sera rentrés pour avoir des nouvelles et je contacterai son fils. Je m’occuperai d’elle. Ne t’inquiète pas. Viens, on va voir si on peut rentrer., l’incita-t-il, passant un bras autour d’elle à nouveau.  

 

Sortant des toilettes, elle vit tous les visages se tourner vers eux et eut presque un mouvement de recul, se sentant oppressée. Elle baissa la tête et tenta de se faire toute petite. Elle n’avait pas conscience que le même phénomène avait eu lieu avant qu’ils y entrent, étant encore sous le choc des évènements qui venaient d’avoir lieu. Sans réelle surprise, ils trouvèrent Hide et Saeko qui les attendaient dans le bureau de Mick.  

 

- Je n’ai rien., murmura-t-elle quand son frère approcha.  

- Heureusement., souffla-t-il, soulagé, en la prenant dans ses bras.  

- Vous avez encore l’enquête ?, s’étonna Ryo.  

- Oui, j’ai fait appel à mes relations personnelles pour qu’on ne soit pas dessaisis malgré les liens de parenté. Comme j’ai expliqué à mon père, on n’en est pas à chercher qui est coupable puisqu’on le sait. Il n’y a donc pas de problème d’objectivité., répondit Saeko, posant un regard protecteur sur la sœur de son compagnon.  

- Tu peux nous raconter ce que tu sais, Kaori ?, lui demanda son frère.  

 

Elle s’écarta et acquiesça, acceptant la chaise que lui tendit Ryo au moment même où Mick revenait.  

 

- Tiens, Kazue m’a donné ça pour toi., lui dit-il, lui tendant un gilet.  

- Merci., murmura-t-elle, commençant par retirer sa veste avant de tenter de déboutonner son chemisier.  

- Laisse-moi faire., fit Ryo, prenant ses mains tremblantes et les reposant sur ses genoux.  

 

Il n’eut même pas à demander, les trois autres hommes dans la pièce avaient détourné le regard avant qu’il eut fini d’enlever le dernier bouton. Il lui retira son chemisier et l’aida à enfiler le gilet qu’il reboutonna jusqu’en haut.  

 

- Tu dois avoir plus chaud, non ?, lâcha-t-il pour leur signifier qu’il avait fini.  

- Oui., acquiesça-t-elle, relevant les yeux et lui souriant légèrement, reconnaissante.  

- Tout s’est passé très vite en fait., commença-t-elle, puisant sa force en lui avant de regarder son frère.  

- Je venais de sortir du bureau de Ryo lorsque Asami m’a interceptée pour me demander de reprogrammer un rendez-vous qui venait de s’annuler. Elle allait prévenir Ryo et… tout ce dont je me souviens, c’est du bruit de la vitre cassée et le cri de douleur… et la détonation qui est arrivée après… Pourquoi elle est arrivée après ? C’était une deuxième balle qu’on entendait ? Il avait raté son premier coup ?, s’interrogea-t-elle, verbalisant les questions qui l’avaient interpelée sur le coup.  

- Le tireur devait être à plus d’un kilomètre, ce qui n’est pas étonnant vu l’emplacement de la Midtown et le fait que vous soyez au cinquante-quatrième étage., l’informa Mick.  

- J’ai vu Asami à terre et je me suis agenouillée pour lui porter secours avant que les gardes ne nous mettent à l’abri., acheva-t-elle.  

- Et la deuxième détonation ?, l’interrogea Saeko.  

- Quelle deuxième détonation ?, lui retourna Kaori.  

 

Les deux inspecteurs se regardèrent, pas vraiment surpris qu’elle ne l’ait pas entendue. Tout s’était passé tellement vite qu’elle devait être sous le choc.  

 

- Celle qui a frappé le pot de fleurs., l’informa Hide.  

- En fait, si tu n’avais pas porté secours à Asami, tu serais certainement blessée toi aussi., ajouta-t-il, refusant de lui dire qu’après avoir vu les bandes vidéos, ils en avaient déduit que la balle l’aurait certainement touchée en plein cœur, le tueur ayant pu ajuster son tir avec la vue dégagée qu’il avait réussi à obtenir grâce au premier tir.  

- Elle n’aurait pas dû être blessée. Tout ça, c’est de ma faute., culpabilisa Kaori.  

- Non, ce n’est pas de ta faute. C’est celle de Tanaka et du Renard d’Argent. Tu n’as rien fait, Kaori., la contra Ryo.  

- Dis-moi qu’il va payer, Hide., gronda-t-il, se tournant vers son ami.  

- J’y compte bien. Il va plonger. On fera tout pour que ça arrive., lui promit-il.  

 

Les deux hommes soutinrent le regard de l’autre pendant un moment avant d’acquiescer.  

 

- Rien d’autre ?, poursuivit Saeko.  

- Non, rien., répondit Kaori.  

- Vous feriez mieux de rentrer alors., leur conseilla-t-elle.  

- On sait où vous trouver si besoin.  

 

Ryo ne se le fit pas dire deux fois et, d’un signe de tête à son garde du corps, il lui fit comprendre qu’ils levaient le camp.  

 

- Mick, il faut faire remplacer toutes les fenêtres du dernier étage. Blindé, je ne veux plus que ça arrive. Je couvre le surcoût. Et je pense qu’il faudra éteindre les ordinateurs., lui demanda-t-il, avant de sortir.  

- Je vais gérer., acquiesça-t-il.  

 

Ils s’en allèrent, regagnant anxieusement l’appartement. Sans mot dire, Kaori partit dans la salle de bains prendre une douche comme pour chasser l’odeur qui l’entourait. Elle avait encore la sensation de la peau collée par le sang et voulait s’en débarrasser. Le jet d’eau chaude suivi du savon qui glissait sur son corps ramenant une certaine normalité, elle repensa à la journée. La vie était pleine d’ironie parfois : ils venaient juste de parler de ses projets de carrière, de son intention de réfléchir à la possibilité qu’elle puisse finir par travailler pour Ryo au fait qu’elle resterait tant qu’Asami ne pourrait pas revenir. Ce n’était pas une promesse en l’air qu’elle lui avait faite. Elle resterait tant que nécessaire. Elle espérait de tout cœur que sa collègue, son amie, s’en remette et puisse poursuivre une vie normale. Se sentant un peu mieux, elle ressortit de la salle de bains entourée d’un peignoir et retrouva Ryo qui raccrochait.  

 

- C’était l’hôpital. Le fils d’Asami a autorisé les soignants à me donner de ses nouvelles. Elle est opérée. Je rappellerai en fin de journée., l’informa-t-il.  

- Elle va s’en sortir ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Ils ne savent pas le dire. Tu… Tu devrais aller dormir un peu., lui conseilla-t-il, voyant sa fatigue.  

 

Elle n’objecta pas mais tendit la main vers lui, sentant sa fébrilité. Il la prit et ils se rendirent tous deux dans la chambre, y somnolant enlacés une bonne heure.  

 

- Je vais prévenir les autres qu’on n’y va pas ce soir., fit-il soudain.  

- Non. Tu l’as dit toi-même : le café est sûr alors allons-y. Ne le laissons pas gagner en nous obligeant à nous terrer., lui opposa-t-elle.  

- Je n’ai pas le cœur à m’amuser sans savoir pour Asami mais ça ne nous fera pas de mal d’être entourés ce soir… et à nos amis non plus., lui expliqua-t-elle.  

- Sauf si tu juges la menace trop importante bien sûr…, nuança-t-elle.  

- Hide et Mick m’ont assuré que non. La café est un endroit sûr pour toi., lui assura-t-il.  

- Alors allons-y. En plus, c’est notre première saint-Valentin., lui dit-elle.  

 

Il lui offrit un sourire chaud et ils se levèrent, se préparant pour cette sortie. La route vers le Cat’s se fit dans un silence tendu, leurs doigts enlacés pour juguler la peur d’une attaque en pleine rue. A peine arrivés, ils se précipitèrent dans le bâtiment, accueillis par Mick qui referma la porte derrière eux.  

 

- Bonsoir tout le monde !, les saluèrent-ils.  

- Bienvenue au Cat’s Eye., s’exclama Miki, heureuse de voir toute la bande réunie.  

- Ca rend bien. Les travaux avancent bien, on dirait., affirma Kaori.  

- Oui, c’est super. Falcon y passe ses journées et, moi, je le regarde faire. C’est à peine si j’ai le droit de mettre le petit doigt de pied dans les lieux., plaisanta-t-elle.  

- On devrait pouvoir emménager d’ici une dizaine de jours. Et vous ?, les interrogea-t-elle.  

- On fait face à une contrainte technique et une fuite dans le toit. Les travaux ont été retardés de quinze jours., lui expliqua la rouquine.  

- Mince. Allez, quinze jours, ce n’est pas le bout du monde., l’encouragea-t-elle.  

- Allez, faisons la fête !, lança-t-elle.  

 

Elle sortit une boîte qu’elle tendit à son homme, bientôt imitée par ses deux amies qui offrirent le même genre de cadeau à leur compagnon.  

 

- Une boîte de chocolats ? Merci Kazue., fit Mick, un peu surpris.  

- Deux secondes, Mesdames. On a oublié de briefer notre ami sur les traditions., dit Ryo, attirant son ami à l’écart.  

- Je t’explique, tu écoutes, tu discutes pas., lui imposa le dirigeant.  

- Au Japon, le jour de la Saint-Valentin, les femmes offrent un boîte de chocolat à l’élu de leur cœur. En réponde, le White Day, dans un mois tout pile, tu lui offriras une boîte de friandises, biscuits ou autres pour lui dire que tu réponds à ses sentiments. Pigé ?, lui demanda-t-il.  

- Donc les sous-vêtements sexy…, pipa l’américain.  

- Oublie… ou emballe tes chocolats dedans., concéda-t-il.  

- Vous êtes bizarres…, lâcha Mick avant de retourner auprès de sa belle.  

- Merci, honey. J’adore le chocolat., la remercia-t-il d’une bien meilleure manière.  

 

Ryo retourna auprès de sa belle qui lui offrit un regard désolé.  

 

- Je les ai faits moi-même mais je ne suis pas très douée pour les chocolats., admit-elle, voyant les formes informes des sucreries.  

- Je m’en fiche. Ils me plaisent rien que pour cela., lui répondit-il, l’enlaçant et l’embrassant.  

- Ca te dérange si je t’offre la plaque de chocolats pour les faire dans un mois., lui demanda-t-il, un sourire malicieux aux lèvres.  

- C’est ce qu’on appelle un travail d’équipe, non ?, répliqua-t-elle.  

- Oui tout à fait.  

 

Au même moment, la porte s’ouvrit et laissa passer le couple d’inspecteurs.  

 

- On vient juste de commencer., les informa Miki.  

- Vous avez bien fait. On revient de l’hôpital., annonça Hide, se défaisant de son imper.  

- Alors ?, l’interrogea Kaori.  

- L’opération vient de se terminer. Asami est vivante et, si elle passe les prochaines quarante-huit heures, ça devrait aller, m’ont-ils dit. Ils ont pu extraire la balle. Ce salaud avait osé laisser un message. Il était écrit « pour ma Valentine » dessus ainsi que sur celle qui a frappé le pot de fleurs. Il avait prévu de tirer deux balles dès le départ., expliqua l’inspecteur.  

- Certainement parce qu’il ne pouvait pas voir à l’intérieur., intervint Mick.  

- Oui, avec la lunette à vision thermique, il pouvait distinguer les silhouettes féminines des masculines mais pas laquelle était Kaori. Il devait abattre les deux., confirma Umibozu.  

 

La neutralité du ton ainsi que l’apparente banalité des paroles prononcées pour ces hommes fit froid dans le dos de Kaori. Elle sentit son compagnon se coller dans son dos comme pour la protéger et s’apaisa à sa présence.  

 

- Buvons à Asami et à la Saint-Valentin ! Santé !, lança Miki, ne voulant pas plomber l’ambiance.  

- On n’a pas de vol prévu demain, Miki. Tu ne trinques pas avec nous ?, s’étonna Ryo.  

- A vrai dire, boss, je vais devoir restreindre mes déplacements à venir. Nous allons avoir un bébé !, annonça-t-elle après un léger coup d’oeil à son homme.  

- Félicitations à vous deux !, s’empressa de dire Hide, bientôt suivi de tout le groupe.  

 

Comme les autres femmes, Kaori avança et étreignit sa nouvelle amie, légèrement envieuse de la chance qu’elle avait mais sincèrement heureuse pour elle avant tout. C’était une bonne nouvelle en cette journée de tension, la preuve que la vie continuait.  

 

- Ca va, Kaori ?, l’interrogea Ryo quelques minutes plus tard alors qu’ils étaient un peu à l’écart.  

- Oui. Pourquoi ça n’irait pas ?, lui retourna-t-elle avec un sourire léger.  

- Je ne sais pas… A cause de l’annonce de Miki peut-être., suggéra-t-il, la voix légèrement tendue.  

- Le bébé… Je suis heureuse pour eux. Ca fait longtemps qu’ils sont ensemble après tout., répondit-elle.  

- Tu penses que je risque de changer d’avis ?, s’assombrit-il.  

- Non, je dis juste que leur couple est fait et qu’apparemment agrandir leur famille faisait partie de leurs projets., répliqua-t-elle patiemment.  

- Et je sais que ça ne fait pas partie des nôtres. Je ne te cache pas que j’aurais aimé mais je te prends tel que tu es., lui affirma-t-elle, l’attrapant par sa cravate et l’attirant à elle pour l’embrasser.  

 

Il passa les bras autour d’elle et répondit à son baiser, y imprimant tout ce qu’il ressentait. Il ne cessait de s’étonner de la force des sentiments qu’elle faisait naître en lui et était reconnaissant au destin de l’avoir placée sur sa route, espérant que ce n’était pas pour la lui reprendre aussi vite. Leur baiser ne passa pas inaperçu et ils se firent siffler, se séparant en souriant et rejoignant les autres.  

 

La soirée allait bon train et, malgré leurs pensées préoccupées, le couple fit face avec le sourire. Les groupes se faisaient et défaisaient au gré des conversations. Les filles passaient régulièrement en cuisine chercher les plateaux pour aider les deux propriétaires qui les accueillaient, les faisant circuler entre les convives. Profitant d’un moment un peu plus calme, Kaori se mit à la fenêtre, pour une fois qu’elle le pouvait, et observa les voitures passer tous feux allumés dans la nuit, le peu de passants qui déambulaient encore, et tenta de voir quelques étoiles dans le ciel noir.  

 

La seule qu’elle vit fut celle qui éclata sur la vitre, lorsqu’une balle la frappa juste au niveau de son front. Elle eut un premier mouvement de recul, les yeux rivés sur l’impact de balle sur la vitre. Toute la journée lui revint comme un flash suivie de tous ces mois de restriction de liberté, de contraintes imposées, de peur, de morts frôlées pour elle, lui et ceux qui les entouraient et la colère flamba. Elle revint près de la fenêtre, se posta exactement au même endroit et lui fit la seule chose qui lui passa par la tête, à part celle de foncer dehors et lui hurler dessus : elle mit son poing face à la fenêtre et déplia son majeur.  

 

- Va te faire voir, du con. Tu peux aller en enfer, tu peux me pourrir la vie, tu ne m’auras pas ! J’irai témoigner à ce procès. Tu m’entends, Renard de mes deux ! Tu ne m’auras pas ! Tout ce que tu verras, ce sont les beaux bracelets de la couleur de ton pelage !, cria-t-elle face à la fenêtre sous le regard atterré de toutes les personnes présentes.  

- Putain, il m’a foutu la rage, ce con !, leur dit-elle, se tournant vers eux et les rejoignant, l’air de rien.  

- T’es sûr que ce n’était que du jus d’orange dans son verre ?, pipa Mick à Ryo.  

- Cent pour cent affirmatif. C’est ma Kaori qui ressort, celle qui ne doit pas faire de courbette pour faire joli dans le beau monde., reconnut Ryo.  

- Ouais ben, c’est pas son meilleur côté, ce langage fleuri…, soupira Hide, désabusé mais aussi fier de ce revirement chez sa frangine.  

- J’aime bien son côté bad boy., sourit son ami.  

- Quand on dit que l’amour rend aveugle, il doit rendre sourd également., se navra l’inspecteur.  

- Ah non, c’est autre chose qui rend sourd, il paraît…, se moqua Mick.  

- La ferme, Angel !, firent les deux hommes en chœur.  

 

Ils partirent d’un rire franc tous les trois avant de se séparer.  

 

- Je te dois une fenêtre, Umi. Je suis désolé., s’excusa Ryo, tenant sa belle par la taille.  

- Moi, ce qui me désole, c’est que je venais juste de les nettoyer., gronda le géant.  

- J’ai un stock d’avance à l’arrière alors t’inquiète…, éluda-t-il.  

- Tu as un stock… Mais pourquoi ?, s’étonna le dirigeant.  

- Bah avec toi, je m’attends à tout : groupie écervelée, mari jaloux, paparazzi…, déclina Umi.  

- Sauf que c’est pas de ma faute !, s’insurgea Ryo.  

- Ouais, je dois admettre… mais on ne sait jamais., le taquina son ami très sérieusement malgré tout.  

- Bon, merci pour la soirée malgré tout., maugréa le businessman pour la forme.  

 

Ils se saluèrent d’une poignée de mains virile et, tout comme ils étaient arrivés, ils foncèrent vers la voiture dont la porte les attendait déjà ouverte.  

 

- Ca va, Kaori ?, l’interrogea Ryo, encore inquiet de son changement soudain d’attitude.  

- Oui. Tu pourrais appeler l’hôpital pour avoir des nouvelles ?, lui demanda-t-elle.  

 

Anxieux lui-même, il appela de suite, un bras passé autour des épaules de sa compagne, lovée contre lui.  

 

- Elle dort. Tout va bien., lui apprit-il, deux minutes plus tard.  

- Alors, on s’amuse à provoquer les tueurs professionnels maintenant ? Ce n’était peut-être pas très judicieux., lui fit-il remarquer.  

- C’était plus fort que moi. Je n’en peux plus de voir ma vie régie par des malfaiteurs. Il prend pour les autres., s’expliqua-t-elle.  

- Désolée, tu devais t’attendre à mieux de ma part., s’excusa-t-elle.  

- Ca surprend mais ça me rappelle qu’il faut que j’évite de t’énerver., plaisanta-t-il, la faisant sourire.  

- Plus sérieusement, j’aime ton côté fort et volontaire mais ne te sens pas mal quand tu me montres tes doutes et tes peurs. Ils sont légitimes, Kaori. Tout le monde craquerait dans une situation comme la tienne., lui dit-il tendrement.  

 

Elle leva les yeux vers lui et sentit son cœur se gonfler d’amour.  

 

- Tu causes bien, Monsieur Saeba., lui répondit-elle, émue.  

- Je laisse parler mon cœur., répliqua-t-il, amusé.  

- Tu ne le diras ni à mes concurrents ni à mes partenaires de travail. Je dois passer pour un abominable PDG d’une grande entreprise sans cœur et uniquement guidé par l’argent., ironisa-t-il.  

- Motus et bouche cousue., promit-elle.  

- Et ce PDG ignoble pourra s’accommoder d’une oie blanche comme secrétaire ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Il l’observa, surpris un instant, puis un sourire étira ses lèvres.  

 

- Tu vas continuer à travailler pour moi ? Tu veux bien ?, lui demanda-t-il, tentant de contrôler sa joie naissante.  

- Au moins jusqu’au retour d’Asami… et, qui sait, ça pourrait me faire réfléchir., admit-elle.  

- Tout ce que tu voudras. Mais fais-le pour toi avant tout. Moi, j’ai vraiment envie de continuer notre collaboration mais si ce n’est pas ce que tu veux…, commença-t-il.  

- Je sais, Ryo. Je ne prendrais pas le risque de nous perdre pour un travail. On en reparlera., lui promit-elle.  

- Ca me va., approuva-t-il, déposant un baiser dans ses cheveux, le cœur un peu plus léger. 

 


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