Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 40 :: Chapitre 40

Publiée: 03-03-21 - Mise à jour: 03-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 40  

 

Au téléphone avec l’architecte qui gérait les travaux, Ryo regarda Kaori sortir de la salle de bains, enroulée dans une serviette moelleuse, les cheveux encore humides. Il s’obligea à se concentrer sur la conversation alors que son esprit n’avait de cesse de vagabonder vers la chambre où il connaissait ses petits rituels. Elle devait finir de sécher ses cheveux à la serviette avant de les coiffer, les tirant simplement en arrière avant de prendre le sèche-cheveux et de laisser le souffle de l’appareil leur donner ce petit air sauvage qu’il affectionnait tant. Ensuite, elle choisirait sa tenue, ses sous-vêtements et se maquillerait légèrement les yeux avant de s’habiller. La petite touche de rouge à lèvres finaliserait le tout. Robe ou pantalon, se demanda-t-il. Il avait ses préférences même si elle portait aussi bien l’un que l’autre.  

 

- Donc on fait ainsi ? Vous passez ce soir pour qu’on avalise la suite ?, entendit-il soudain.  

 

Il n’avait rien écouté de ce que lui avait dit l’homme mais ce n’était pas grave, il lui ferait répéter pour Kaori.  

 

- Oui, dix-huit heures à l’appartement., confirma Ryo.  

- Très bien, à ce soir alors., le salua l’homme.  

 

Il raccrocha et allait rejoindre sa compagne dans leur chambre pour se rincer l’oeil lorsque son téléphone sonna de nouveau. Il faillit ignorer l’appel mais vit que c’était son directeur californien qui l’appelait avec dix minutes d’avance et décrocha.  

 

- Bonjour Charly, quelles nouvelles sous le soleil californien ?, l’accueillit-il.  

 

Il écouta son interlocuteur lui faire un rapport des derniers évènements, se demandant vaguement pourquoi elle était un peu plus longue que d’habitude. Peut-être l’attendait-elle ou elle ne savait quoi mettre… Peut-être s’était-elle rendormie avec la fatigue cumulée des derniers jours… Il se força à se concentrer sur la conversation professionnelle et détourna son regard de la porte.  

 

Dans la chambre, en sous-vêtements, Kaori s’observait dans le miroir. Elle se sentit rougir et se demanda si elle ne ferait pas mieux de se changer. Elle hésita un long moment en regardant la parure qu’elle avait demandée à Eriko quelques jours auparavant et qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion d’enfiler. C’était une surprise pour Ryo. Elle voulait le faire mariner toute une journée en le laissant imaginer ce qu’elle portait dessous et, en conséquence, ne pouvait la passer qu’en son absence. Or tous les autres jours, elle avait eu trop peu de temps seule pour le faire.  

 

Le sachant au téléphone, recevant certainement son appel de Californie, elle en avait profité. Elle lissa une dernière fois le tulle qui recouvrait son ventre, les lanières de satin noir qui couraient sur le haut de ses cuisses et retenaient ses bas puis se tourna vers son lit et attrapa la robe rouge de son nouveau tailleur. Elle l’ajusta, satisfaite de savoir que son petit secret ne serait connu que d’eux deux, posa sur ses lèvres pulpeuses un peu de rouge un peu plus soutenu qui atténuerait peut-être la rougeur de ses joues, et enfila sa veste. Après un dernier regard d’inspection, elle sortit de la chambre et vérifia qu’ils n’avaient rien oublié de leurs dossiers dans l’appartement avant d’enfiler ses escarpins noirs. Attendant Ryo dans l’entrée, nerveuse, elle s’observa une nouvelle fois dans le miroir de la penderie, tentant de discipliner ses mèches rebelles.  

 

- Tu es ravissante., lui dit-il, posant les mains sur ses hanches.  

- Je dirai même très sexy ce matin. Tu veux me faire regretter de partir la semaine prochaine ?, la taquina-t-il.  

- Je pourrais ?, lui retourna-t-elle, l’observant dans le reflet de la glace.  

- Oui, tu as ce pouvoir-là, tu le sais, non ?, lui assura-t-il.  

- Je crois mais c’est peut-être la meilleure semaine où tu pouvais partir sans moi. Je serai en examen et certainement en pleine révision chaque soir., affirma-t-elle.  

- Tu penseras à dormir tout de même., lui rappela-t-il, la lâchant alors que le garde du corps arrivait.  

- La voiture est là., les avertit-il.  

 

Il leur ouvrit la porte derrière laquelle un autre garde les attendait. Ils rejoignirent la voiture sans encombres et elle démarra sans attendre.  

 

- Ca va être dur de dormir sans toi mais je compte sur la fatigue pour m’aider., répondit-elle.  

- Et toi ? Tu t’en sortiras ?, minauda-t-elle légèrement, chose qui n’était pas dans ses habitudes.  

- Ce sera une semaine de moins à lutter contre mon envie de te déshabiller et de te faire l’amour., chuchota-t-il à son oreille.  

 

Elle tressaillit en sentant son souffle chaud contre son pavillon et ferma les yeux un moment. Elle sentit ses lèvres se poser sur sa joue puis descendre vers ses lèvres et ils s’embrassèrent longuement. Doucement, elle glissa la main sur sa cuisse et la caressa tendrement, sentant ses muscles jouer sous ses doigts. Comme en réponse, elle sentit le même geste sur la sienne, la chaleur naissant en réponse dans son bas-ventre. Il caressa doucement la partie au dessus de son genou avant de descendre sur la face intérieure, la peau y étant déjà plus sensible. Elle sourit contre ses lèvres en sentant ses doigts s’aventurer sous le tissu de la robe, non loin de découvrir la petite surprise qu’elle lui avait réservée.  

 

- J’adore tes jambes. Je les aime autant nues que parées de collants., murmura-t-il contre ses lèvres.  

 

Espérant l’inciter à aller un peu plus loin, même si elle était anxieuse de sa réaction, elle remonta sur la cuisse masculine, dessinant des arabesques. Elle sentait son souffle se raccourcir contre sa bouche.  

 

- Doucement, Sugar. Ca devient… sensible…, souffla-t-il en s’écartant d’elle légèrement.  

 

Se doutait-elle d’à quel point elle excitait ses sens ? C’était une torture de se restreindre pour ne pas aller plus loin que ce qu’il s’était autorisé pour le moment. Les deux dernières semaines, plus que chargées, ne leur avaient laissé que peu de temps pour se permettre quelques apartés sensuelles et il rêvait d’avoir un vrai moment pour eux et pouvoir goûter un peu de cette passion sauvage qui les narguait.  

 

- On est arrivés., les avertit leur chauffeur, leur laissant le temps de redescendre un peu.  

 

Rougissant, Kaori baissa les yeux. Elle avait quelque peu occulté sa présence et celle du garde du corps à l’avant. Elle qui n’avait pas l’habitude de se donner en spectacle s’était complètement laissée aller.  

 

- Ils ont l’habitude., lui chuchota Ryo, amusé.  

 

La remarque lui fit froid dans le dos et elle tourna un regard blessé vers lui.  

 

- Pas moi., répondit-elle sèchement.  

- Excuse-moi, je ne voulais pas dire qu’ils ont l’habitude de me voir batifoler sur le siège arrière. Je ne vais pas dire que ce n’est pas déjà arrivé mais…, commença-t-il avant de s’arrêter en voyant qu’il s’enlisait.  

- Ce que je veux dire, c’est qu’ils ferment les yeux et les oreilles sur ce qui se passe à l’arrière. Je peux hurler, chanter, déclamer des poèmes ou t’embrasser, je n’existe pas dans ces moments-là pour eux., lui expliqua-t-il, espérant la revoir sourire.  

 

Kaori le regarda puis un sourire étira ses lèvres et elle leva un sourcil.  

 

- Il a déjà déclamé des poèmes ?, demanda-t-elle aux deux hommes devant.  

 

Il aurait pu la rabrouer d’oser poser la question à ses hommes mais son sourire retrouvé lui faisait chaud au cœur.  

 

- Je serais curieux d’entendre cela., fit le garde du corps, hilare.  

- Parfois les cours de la bourse., répliqua le chauffeur, lui adressant un regard amusé via le rétroviseur.  

- Tu sais ce qu’il te reste à faire…, lança-t-elle à son compagnon qui grogna pour le principe.  

 

Arrivés au parking, Ryo sortit de voiture et se tourna vers sa compagne qui faisait particulièrement attention en sortant à son tour, jetant un regard autour d’elle, nerveuse.  

 

- Tu as vu quelque chose ?, s’inquiéta-t-il.  

- Non non… Je… je ne veux pas faire voir quelque chose… enfin pas à n’importe qui., avoua-t-elle, posant un regard brillant sur lui.  

 

Il sentit son intérêt piqué et se demanda ce qu’elle voulait dire. Il l’observa attentivement en faisant chemin vers l’ascenseur.  

 

- Nouvelles chaussures ?, lui demanda-t-il, voyant les talons un peu plus hauts qu’à son habitude.  

- Oui. Tu aimes ?, l’interrogea-t-elle, entrant dans la cabine.  

 

Il retint le compliment sur son fessier, les mots lui venant en tête étant un peu moins romancés, de justesse et hocha la tête, continuant sa revue.  

 

- C’est la robe que tu as achetée à Eriko la semaine dernière, non ?, remarqua-t-il.  

- Oui. J’ai changé de couleur pour… varier les plaisirs., lui apprit-elle, posant un regard malicieux sur lui.  

- Tu as bien fait, le rouge te va à ravir., admit-il.  

 

Il observa la veste cintrée qui lui arrivait dans le bas du dos, continua son voyage visuel sur la courbe tentatrice de ses fesses, se plaisant à imaginer le sous-vêtement qu’elle portait en dessous, cherchant les petits indices qui l’aiguilleraient et termina sur l’examen de ses jambes fuselées joliment parées de collants couleur chair. Lorsqu’ils arrivèrent à leur étage, il la laissa galamment passer devant et se rinça l’oeil, admirant le déhanché puis le mouvement du tissu sur son fessier. Intrigué, il se demandait quelle couture ou quel genre de sous-vêtement pouvait provoquer cette légère marque verticale, étonné qu’une styliste comme Eriko pouvait être passée au travers. Soudain, il comprit et un sourire illumina son visage.  

 

- Tu viendras me voir dans ton bureau quand tu auras posé tes affaires., lui ordonna-t-il.  

- J’allume mon ordin…, commença-t-elle.  

- Non, tout de suite., lui enjoignit-il d’un ton ferme.  

 

Il la vit abasourdie et referma la porte de son bureau avec plaisir. Ah la coquine voulait jouer… Ils joueraient à deux. Satisfait de retrouver l’intimité de cette pièce et sa luminosité apportée par les nouvelles vitres pare-balles qui avaient été installées, il prit place à son bureau et sortit ses affaires de sa sacoche, avant de poser son téléphone portable au bout de son bureau. Moins de deux minutes après, Kaori toquait et entrait.  

 

- Il y a un souci ?, lui demanda-t-elle, visiblement surprise par son ton.  

- Non, je voudrais qu’on rebalaye mon emploi du temps de la semaine prochaine., lui apprit-il, tapotant à sa gauche.  

 

Comprenant le message, elle vint à ses côtés et le regarda ouvrir son agenda électronique. Soudain, celui-ci disparut et il se mit à pester, s’énervant sur la machine jusqu’à la saturer.  

 

- Arrête, tu fais pire que mieux., lui fit-elle remarquer.  

- Vas-y toi, alors., gronda-t-il tout en reculant son siège.  

 

Elle avança et se pencha sur le bureau, lui offrant une magnifique vue sur sa chute de reins qui lui permit de confirmer sa pensée initiale. Un sourire lui mangea le visage et il se sentit se tendre rien qu’à l’image qui apparut devant ses yeux.  

 

- Tu as mis une belle pagaille., le sermonna-t-elle, fermant patiemment chaque programme sans faire attention à lui.  

- Désolé. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Je me suis… emporté., mentit-il, sachant qu’il l’avait juste fait exprès.  

- Ta robe te va vraiment bien. Dommage qu’il y ait cette petite marque., dit-il, posant le doigt sur l’une des lanières cachées sous le tissu et la traçant.  

 

La jeune femme se sentit frissonner au toucher. Avait-il deviné ?, se demanda-t-elle.  

 

- Une marque ? Quelle marque ?, l’interrogea-t-elle innocemment.  

- Là., lui répondit-il, recommençant son attouchement.  

- Et il y a la même de l’autre côté., lui fit-il savoir, traçant la ligne sur la fesse gauche également.  

 

Porte-jarretelle ou guêpière fut la deuxième question qui lui vint en tête. Pour le savoir, elle devrait enlever sa veste et, encore, ce n’était pas sûr qu’il aurait sa réponse. Il devrait alors attendre jusqu’au soir…  

 

- Tu veux que je regarde si c’est une couture ?, lui proposa-t-il, sachant qu’il entrait sur un terrain dangereux.  

- Pourquoi faire ? De toute façon, je ne peux enlever la robe. Je n’ai rien d’autre à me mettre., répliqua-t-elle innocemment, se concentrant sur l’écran pour lui cacher son petite sourire satisfait.  

- Tu pourrais te balader toute nue que ça ne me dérangerait pas., lâcha-t-il spontanément.  

- Il suffirait d’annuler tous mes rendez-vous physiques., pipa-t-il.  

- Voyons, Monsieur le Directeur, ce ne serait pas convenable., minauda-t-elle, lui adressant un regard chaud.  

 

Ryo envisagea un instant de desserrer son pantalon qui lui semblait très serré d’un coup mais le flot d’images qui lui vint à nouveau en tête l’en retint.  

 

- Et tu crois que c’est convenable de m’allumer comme tu le fais ?, lui retourna-t-il, posant une main sur sa cuisse juste à côté de la proéminence qui gonflait son pantalon.  

 

Le geste attira son regard et il la vit rougir légèrement en même temps qu’elle se mordillait la lèvre inférieure. Elle était prise à son propre jeu. En voulant attiser son homme, elle n’avait pas pensé qu’elle se plongerait elle-même dans les affres du désir.  

 

- Attrape mon téléphone, s’il te plaît., lui demanda-t-il, les yeux rivés sur la lisière de sa robe.  

 

Il regarda le tissu monter lentement et découvrir la broderie qui marquait le haut des bas. Encore, pensa-t-il, juste encore un peu et son vœu fut exaucé quand il vit la peau nue et nacrée apparaître avec deux petites lanières noires attachées en haut des bas. Il posa le doigt à cet endroit et traça la ligne du nylon, tirant légèrement sur les lanières quand il passa dessus. Il pouvait voir avec plaisir les légers mouvements réflexes de ses cuisses et s’en réjouit mais retira les mains rapidement.  

 

- Tu en mets du temps pour trouver un téléphone bien apparent pourtant., lui fit-il remarquer, ironique.  

- Je te laisse profiter du spectacle. Ca a l’air de te plaire., lui dit-elle, tournant légèrement le visage vers lui.  

- Beaucoup mais c’est honteux de titiller un homme qui essaie de rester honorable avec une jeune femme encore mineure., répondit-il, faussement outré.  

- Parce que ta tête entre mes cuisses le week-end dernier, c’était honorable ?, lui demanda-t-elle, se retournant, un sourcil levé, vers lui.  

 

Elle tenait son téléphone à la main et le regarda, appuyée contre son bureau. Il eut l’obligeance de paraître légèrement contrit et de ne pas lui faire remarquer que la chose lui avait passablement plu, et encore passablement, c’était amoindrir passablement les choses, pensa-t-il en souriant ironiquement.  

 

- C’était fort agréable en tous cas., admit-elle.  

- Tiens. Je m’en retourne travailler à mon poste. Travaille bien., lui enjoignit-elle, lui tendant son téléphone.  

 

Il l’attrapa par le poignet et l’attira sur ses genoux. Il passa la main sous sa jupe et la posa sur la peau nue de sa cuisse à quelques millimètres à peine de son sous-vêtement. Ses lèvres erraient au dessus des siennes et il voyait ses pupilles se dilater en anticipation de ce qu’il allait faire. Lui-même se demandait d’ailleurs jusqu’où il allait aller et décida prudemment d’en rester là et de ne pas céder à son envie première de l’embrasser et de la caresser de manière à l’allumer comme elle l’avait fait.  

 

- Je te laisse rêver à ce que pourrait être notre soirée., murmura-t-il tout contre ses lèvres.  

- Au boulot, Mademoiselle Makimura., lui ordonna-t-il, la lâchant.  

 

Avec grâce et fair-play, elle se leva et, juste devant lui, prit le temps de lisser sa robe pour la remettre en place, insistant sur l’arrondi de ses fesses.  

 

- C’est bon ainsi ?, lui demanda-t-elle, lui lançant un regard angélique.  

- Très bon même., répondit-il avec un sourire coquin.  

- Allez, file., lui dit-il.  

 

Ce n’était certes pas le quart d’heure où ils avaient été le plus efficaces mais la journée commençait avec le sourire et, ça, ça ne faisait pas de mal. Se tournant vers son ordinateur, il consulta ses mails puis sortit les dossiers qu’il avait traités la veille au soir pour finaliser ce qui devait l’être avant de les rendre à son assistante. Peut-être devait-il d’ailleurs lui redonner de suite ce qui était bon… Il se reprit. Il lui rendrait tout d’un coup comme il le faisait toujours.  

 

D’humeur légère, Kaori regagna son bureau. Elle prit les dossiers qu’elle avait traités la veille et alla les classer dans la salle des archives. Elle revint à son siège et, au moment de s’asseoir, se dit qu’elle ferait bien de lancer les impressions des premiers rapports achevés pour l’assemblée générale. Elle n’appréciait pas particulièrement de travailler avec la photocopieuse tournant en boucle mais elle devrait y passer malgré tout et elle ne voulait pas avoir à tout faire en moins de deux semaines après ses examens.  

 

- Comme Hide le dit, ce qui est fait n’est plus à faire., murmura-t-elle, chargeant l’appareil en papier et programmant la photocopie du premier rapport de vingt pages en cent exemplaires.  

- Allez, vérification des mails maintenant., s’encouragea-t-elle, regardant sa montre.  

 

Elle grimaça : sans leur aparté, elle en aurait certainement déjà traité quelques-uns. Avec un peu de chance, elle n’aurait pas d’urgence. Elle prit place sur son siège et se tourna vers l’écran. Agacée, elle trouva une pochette notée « à lire en priorité ». Elle l’ouvrit et sentit le sang quitter son visage. C’était un gag, juste un gag de très mauvais goût, se dit-elle. Comment ? fut la deuxième réflexion qu’elle se fit. Quelle puissance ? fut la troisième. Elle dut résister à l’envie de bondir de son siège et de s’enfuir. Elle n’en aurait de toute façon pas le temps. Elle était assise sur une bombe au sens propre du terme. Elle était assise sur un dispositif explosif déclenché par trois moyens : le poids, la rotation du siège et, comme si ce n’était pas drôle, un minuteur.  

 

Ils étaient quatre à l’étage. Ryo était à quelques mètres d’elle et pouvait être touché tout comme son garde du corps et le garde que Mick avait assigné. Elle n’osait même pas les regarder ni les appeler, ayant peur que, dans la panique qui grandissait, elle ne fit un léger mouvement, si infime qu’elle déclencherait le dispositif et les tuerait tous. Elle se demandait comment le Renard d’Argent avait pu réussir à entrer dans l’immeuble et monter jusque là. Il avait réussi à monter jusque là, se répéta-t-elle à l’infini. Et si… et si le siège de Ryo était piégé aussi, et s’il faisait un mouvement et explosé, et s’il mourait à cause d’elle. Une larme roulant sur son visage, elle se retint tout juste de bondir de sa chaise pour aller le prévenir.  

 

Elle prit une profonde inspiration et reprit difficilement son calme. Ils avaient été à deux sur son siège et elle s’était levée. S’il avait été piégé, elle ne serait pas là à y penser. Elle relâcha son souffle, rassurée. Il était en sécurité. Elle reposa les yeux sur la note et la relut une nouvelle fois : [i] Ma belle Kaori, il règne comme un doux parfum de victoire pour moi et de mort pour toi. Merci de t’être montrée si farouche et stimulante. Tu as été une cible de choix. Si tu te lèves, tu exploses. Si tu tournes sur ton siège, tu exploses. Et quoiqu’il arrive, à midi, tu ne seras plus qu’un lointain souvenir. Sayonara.[/i]. C’était signé le Renard d’Argent. Est-ce qu’il faisait juste preuve d’ironie en usant de son prénom qui signifiait parfum pour en jouer ou était-ce juste un pur hasard ? Toujours était-il qu’elle était en situation assez désagréable et qu’elle ne voyait pas comment s’en sortir.  

 

A l’aide, elle devait d’abord appeler à l’aide mais elle n’arrivait pas à faire le moindre geste comme tétanisée par la peur. C’était comme si son cerveau tournait à mille à l’heure mais que tout le reste était inerte. Elle entendait bien une sonnerie en fond mais sa main refusait de bouger pour attraper le combiné. Serait-ce le geste qui déclencherait la bombe ? Tuerait-elle son compagnon et les deux autres hommes proches d’elle ? A l’aide, s’entendait-elle appeler sans qu’aucun son ne quitte sa bouche. A l’aide, appela-t-elle, se demandant de quel droit elle mettrait en danger d’autres vies que la sienne. A l’aide…  

 

- Kaori, tu n’entends pas le téléphone qui sonne depuis tout à l’heure ?, s’étonna Ryo, apparaissant devant elle.  

- Kaori ? Tu vas bien ?, s’inquiéta-t-il, la voyant blême.  

 

Inquiet, il contourna son bureau pour l’approcher. Cela la sortit de son mutisme et tout son corps se remit en marche d’un coup : il ne devait pas être touché.  

 

- N’approche pas, Ryo., lui intima-t-elle sans bouger.  

- Quoi ?, fit-il, surpris.  

- J’ai dit, n’approche pas. Recule. Je ne veux pas de toi à mes côtés., lui dit-elle, la colère mêlée de peur perçant dans sa voix.  

- Mais… pourquoi ?, lui demanda-t-il, ne comprenant son revirement d’autant qu’elle ne le regardait pas et restait le regard fixé sur le papier devant elle.  

 

Il avança plus près pour voir ce qu’elle observait et qui l’empêchait de le regarder lui.  

 

- Recule, j’ai dit !, hurla-t-elle, les doigts crispés.  

- Recule, je t’en supplie, Ryo. N’approche pas., l’implora-t-elle, des sanglots dans la voix.  

- Kaori… parle-moi., lui demanda-t-il, soucieux.  

 

Il sentait que quelque chose n’allait pas et voulait comprendre le fin mot de l’histoire. Elle referma la pochette et la glissa vers lui lentement.  

 

- Mon siège est piégé. Si je bouge, j’explose., lui expliqua-t-elle d’une voix qu’elle avait peine à reconnaître tant elle était étranglée par la peur.  

- Ce… non… ce n’est pas possible., souffla-t-il, posant un regard sombre sur elle.  

- Ne bouge pas de là, j’appelle Mick et ton frère., lui dit-il.  

- Ca, je ne risque pas…, murmura-t-elle, osant à peine respirer.  

 

Ryo se pencha au dessus de son bureau et posa une main sur la sienne pour lui signifier qu’elle n’était pas seule pendant qu’il appelait de son portable Mick.  

 

- Salut Ryo, ça gaze ?, l’accueillit son ami, joyeux.  

- Non, ça va exploser., répondit son ami sombrement.  

 

Au ton de sa voix, l’américain devint sérieux instantanément.  

 

- Empêche quiconque de monter jusqu’en haut et trouve-moi comment ce salaud a pu rentrer dans MON entreprise et piéger le siège de MA femme sous notre nez., lui ordonna Ryo.  

- J’appelle la police…  

- Je le fais., le coupa le dirigeant sèchement avant de raccrocher, furieux.  

- Ryo, n’en veux pas à Mick., l’implora Kaori, culpabilisant pour leur ami.  

- Je… je n’en veux pas à Mick., souffla-t-il, lui laissant voir la peur qui l’habitait  

 

Elle acquiesça et le regarda chercher le numéro d’Hide dans son répertoire, passant plusieurs fois dessus tant il était nerveux dans ses gestes. Elle posa la main sur la sienne et, d’un calme qu’elle était loin de ressentir, se positionna dessus, l’appelant.  

 

- Merci., souffla-t-il.  

- Je suis terrifiée aussi, Ryo., lui avoua-t-elle.  

- Makimura, décrocha Hide sans faire attention au numéro affiché.  

- Hide, c’est Ryo. Kaori est assise sur une bombe. Le Renard d’Argent a piégé son siège au bureau., lui apprit-il sans ambages.  

- Non…, murmura son ami.  

 

Kaori sentit son cœur se serrer en entendant l’inquiétude de son frère. Au commissariat, Hide sentit la peur l’envahir mais la dompta rapidement pour être efficace pour sa sœur.  

 

- J’appelle le déminage. On sera là dans une demi-heure maximum., lui dit-il.  

- On attend., lui affirma Ryo.  

- Ryo, tu ne peux pas rester sur place. Tu dois évacuer., lui opposa Maki.  

- Oui, je sais mais je ne la laisserai pas seule., répondit son ami, plongeant son regard dans celui de sa compagne.  

 

Il raccrocha et resta un moment pensif avant de reprendre la parole et de se tourner vers ses hommes.  

 

- On va devoir faire de la place pour que le déminage intervienne., leur dit-il.  

- Kaori, dis-nous où mettre tout cela., lui fit-il.  

- Ce sont tous les dossiers que je dois finaliser. Tu peux les mettre dans ton bureau ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il tendit la pile à son garde du corps qui s’en alla.  

 

- Va chercher des outils. On va devoir démonter le bureau dès qu’on l’aura vidé. Ils auront ça à l’entretien., ordonna-t-il à l’agent de sécurité.  

- Allez-vous-en, Ryo. Je ne veux pas que vous risquiez vos vies pour moi., l’implora-t-elle.  

- Plutôt que de dire des bêtises, éteins proprement ton ordinateur qu’on puisse le débrancher. C’est quoi dans la photocopieuse ?, l’interrogea-t-il.  

- Des exemplaires préparés pour l’assemblée générale., répondit-elle.  

- Dans la salle de réunion., indiqua Ryo à son garde du corps d’un signe de tête.  

- Garde espoir, Sugar. Après ce que j’ai vu ce matin, je compte bien avoir un tête à tête avec toi ce soir., la taquina-t-il pour la faire penser à autre chose.  

 

Il la vit reprendre un peu de couleur et ça lui suffit pour le moment. Il observa son bureau, la façon dont il était monté puis se glissa en dessous.  

 

- Finalement, c’est peut-être moi qui aurait dû enfiler cette petite chose sexy que tu portes…, plaisanta-t-il.  

- Tu as quelque chose à m’annoncer ?, lui demanda-t-elle, tentant de se conformer à cet esprit léger.  

- Aucun désir de jouer les travestis. Je suis plutôt pour l’égalité des sexes alors pourquoi ce serait toujours aux femmes à passer sous le bureau ?, la questionna-t-il.  

 

Kaori vit le regard surpris du garde du corps que Ryo n’avait pas vu revenir et pouffa de rire. L’entendant, il regarda et vit les jambes apparaître.  

 

- Pas d’inquiétude, je n’ai pas viré de bord. Je distrais la demoiselle., s’excusa-t-il, le sourire aux lèvres.  

- Je n’ai rien vu ni entendu, patron., fit l’homme.  

- On va pouvoir retirer ces deux morceaux du bureau. Ca laissera de la place aux démineurs pour travailler., annonça le dirigeant, ressortant de sa cachette.  

 

Il n’évoqua pas l’engin qu’il avait vu. Il ne voulait pas effrayer Kaori qui était déjà bien secouée. Il n’avait aucune connaissance sur le sujet mais ça avait l’air sérieux, très sérieux même. Soudain, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et l’agent de sécurité revint avec une caisse à outils en main.  

 

- On dévisse le retour puis l’angle et on les évacue hors du champ. On verra ensuite si on peut dégager le dernier morceau sans risque., leur dit Ryo.  

- Ca va, Kaori ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui, je pète la forme., ironisa-t-elle.  

 

Il se retint de la toucher malgré l’envie et lui adressa un sourire rassurant.  

 

- Tu seras bientôt dehors., lui assura-t-il.  

 

Ca devait être ainsi. Elle ne pouvait que s’en sortir et elle se garda bien de lui dire qu’il n’en savait rien. Il avait le droit d’espérer comme elle même si elle se disait que, là, la situation était plutôt du genre désespérée, vraiment désespérée et qu’elle ne voyait pas comment elle s’en sortirait.  

 

- Ryo…, l’appela-t-elle, ayant tellement de choses à lui dire qu’elle ne savait par où commencer.  

- Oui…, fit-il, relevant la tête vers elle.  

 

Il vit son regard proche de la résignation et son cœur se serra.  

 

- Tais-toi. Ne dis rien à part que tu y crois., lui demanda-t-il.  

 

Elle sentit les larmes monter et détourna les yeux, brisant le contact, incapable de lui dire ce qu’il attendait d’elle. Il aurait aimé aller près d’elle et prendre le temps de la réconforter mais ils devaient préparer le terrain pour les personnes qui pourraient vraiment quelque chose pour elle. Chaque minute comptait et il n’en perdrait pas une seule. Il voulait avoir tout le temps du monde après pour pouvoir la serrer contre lui. Incapable de rester à ne rien faire, il se glissa sous le bureau et regarda l’agent de sécurité dévisser le retour. Il attrapa un tournevis et dévissa les vis de la deuxième patte de fixation, pendant que son garde du corps s’assurait qu’il ne tomberait pas en risquant de bousculer le siège. Détaché, ils le dégagèrent et l’emmenèrent à l’autre bout du hall. Pour l’angle, il laissa l’agent faire, manquant de place pour travailler à deux sans risquer de faire bouger Kaori. Sans un mot, il se posta à ses côtés et lui tendit la main.  

 

- Tu ne devrais pas rester ici., murmura-t-elle, inquiète pour lui mais, malgré tout, réconfortée de l’avoir à ses côtés.  

- Je ne bougerai pas jusqu’au dernier moment., lui affirma-t-il, pressant ses doigts.  

- Tu as froid ?, lui demanda-t-il, sentant sa main frigorifiée.  

- Oui, un peu., admit-elle.  

 

Il lâcha sa main et retira sa veste dont il vida les poches et qu’il posa ensuite sur ses épaules doucement, sans appuyer. Elle sentit la chaleur résiduelle l’entourer comme son odeur et ferma les yeux, profitant de ce moment de répit. Avisant son téléphone portable encore présent sur le dernier morceau de bureau complètement nu, il le prit et le tendit à son garde du corps.  

 

- Prends ça. Evitons les risques d’interférence et éloignez-vous. Vous pouvez même partir., leur dit-il, ne voulant pas les mettre en danger inutilement.  

- Pas avant que la police soit là., répondit le garde du corps, son collègue hochant la tête.  

- Ryo, il est quelle heure ?, l’interrogea Kaori.  

- Neuf heures dix., répondit-il, anxieux, se demandant quand Hide allait arriver avec la cavalerie.  

- Dans moins de trois heures…, balbutia-t-elle.  

- Dans moins de trois heures, on se prendra le meilleur déjeuner de la ville., la coupa-t-il, suivant le cours de ses pensées.  

- Je me fiche des restrictions et, s’il le faut, j’irai surveiller le chef en cuisine mais, dans moins de trois heures, on s’offre le restaurant de ton choix., lui promit-il.  

 

Elle le regarda, ravala ses larmes et acquiesça. Elle n’avait pas le droit de baisser les bras.  

 

- Tu peux appeler et savoir comment Asami va, s’il te plaît ? J’ai besoin de bonnes nouvelles., lui demanda-t-elle, levant un regard suppliant vers lui.  

 

Il hésita, peu désireux de la laisser seule puis céda, partant dans son bureau. Dès qu’il eut fermé la porte, elle se tourna vers les deux hommes restant et, malgré toute sa pudeur, leur demanda :  

 

- Si je ne m’en sors pas, pouvez-vous lui dire que je l’aime et qu’il doit continuer à vivre ?  

- Ce sera fait., lui assura le garde du corps, la gorge serrée malgré ses années d’expérience.  

 

Moins de deux minutes après, Ryo revenait, s’arrêtant face à elle.  

 

- Asami va bien. Ils lui ont retiré ses drains hier soir et, si tout va bien, elle pourra sortir dans moins d’une semaine., lui apprit-il, soulagé.  

- C’est une bonne chose., répondit-elle avec un léger sourire.  

 

Au même moment, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et ils virent apparaître Hide accompagné de deux hommes. L’inspecteur réussit à garder son air serein malgré la détresse apparente sur le visage de sa sœur et le sérieux de son ami dont seul le regard troublé témoignait de son inquiétude.  

 

- Comment tu vas, Kaori ?, l’interrogea-t-il comme s’il faisait juste une visite de courtoisie.  

- Super, c’est la forme., ironisa-t-elle avec une grimace.  

 

Il lui sourit et vint s’accroupir devant elle, ne la forçant ainsi pas à lever la tête.  

 

- J’ai deux messieurs avec moi qui vont voir pour régler ce petit problème. Je vois que vous avez déjà dégagé le passage, c’est bien. Ca facilitera les choses., apprécia Hide, jetant un regard reconnaissant à Ryo.  

- Il faut laisser la place, Ryo., lui apprit son ami.  

- Non, je…, tenta de lui opposer le dirigeant mais Kaori le coupa  

- Tu devrais lui montrer le mot qu’il a laissé. Ca peut toujours aider.  

 

Il la regarda, anxieux de la laisser affronter la situation seule, puis se résigna.  

 

- D’accord., concéda-t-il.  

- Je t’aime, Kaori. Ne l’oublie pas., lui murmura-t-il.  

 

Il hésita un instant puis se pencha et, prenant garde à ne rien toucher, l’embrassa doucement brièvement.  

 

- Moi aussi, je t’aime. A tout à l’heure., lui retourna-t-elle, se forçant à lui offrir le plus beau de ses sourires.  

 

Ryo s’éloigna avec Hide alors que les deux autres hommes approchèrent. Elle vit apparaître deux apollons devant elle, deux apollons jumeaux qui plus était, et, si elle n’avait déjà eu un homme dans sa vie dont elle était éperdument amoureuse, elle aurait pu craquer.  

 

- Bonjour, moi, c’est Yahiko et lui Yahiro, les présenta le premier tout sourire.  

- Euh… Bonjour, Kaori., balbutia-t-elle.  

- Je t’avais dit qu’on aurait une belle plante à secourir aujourd’hui, frérot., s’amusa le deuxième, lui jetant un regard séducteur.  

- Ca change des types grincheux qui n’arrêtent pas de geindre., lança le premier.  

- Les gars, on pourrait passer aux choses sérieuses ?, s’agaça-t-elle à les voir si légers.  

- Vous avez raison, Kaori. Vous acceptez de sortir avec moi ce soir ?, lui demanda Yahiko.  

 

A moins que ce n’était Yahiro, se demanda-t-elle, ne se souvenant plus qui était qui.  

 

- Je ne parlais pas de cela mais du joli paquet en dessous de mes fesses., lâcha-t-elle.  

- Je peux le remplacer avantageusement si vous le souhaitez., proposa l’autre.  

 

Au ton suave qu’il employa, elle se demanda s’il parlait de son frère ou de la bombe et, très franchement, elle n’avait pas vraiment envie de savoir.  

 

- Vous m’arrêtez votre numéro de drague à la noix parce que j’ai tout ce qu’il faut à la maison et que je ne suis pas intéressée. Maintenant, débarrassez-moi de cette saloperie ou je vous explose à la figure au propre comme au figuré., s’énerva-t-elle.  

 

Surpris, Hide et Ryo revinrent dans le hall et dévisagèrent le tableau d’une Kaori rouge de colère face aux deux jeunes hommes ravis de la passion qu’ils lisaient sur son visage.  

 

- Je croyais que, les beaux gosses, c’était chez les pompiers. Vous avez recruté dernièrement ?, pipa Ryo, regardant d’un air peu amène les deux hommes qui louvoyaient autour de sa compagne avec de gros sabots.  

- Ces deux-là sont insupportables mais ce sont les meilleurs., les défendit Hide.  

- Peut-être que la demoiselle ne sait pas choisir. Appelle-nous Yahi, Kaori. Tu auras deux hommes pour te satisfaire., proposa l’un des deux, laissant la jeune femme la bouche bée face à tant d’audace.  

- Je vais les tuer., gronda Ryo, se retenant uniquement parce qu’Hide venait de poser une main l’empêchant d’avancer.  

- Eh les duettistes !, les interpela-t-il assez sèchement, les faisant se retourner.  

- De une, c’est ma sœur…, leur apprit-il.  

- Félicitations, elle est mignonne comme tout., approuva l’un.  

- Et lui, c’est son compagnon et il est très ami avec le maire de la ville et le Préfet de Police, alors pensez deux secondes avec le cerveau du haut., leur conseilla-t-il.  

 

Les deux hommes regardèrent Ryo et déglutirent, reprenant leur sérieux. Le dirigeant aurait pu en rire si Kaori n’avait pas été assise sur une bombe.  

 

- On va passer en dessous, Madame. En tout bien tout honneur, bien sûr., fit Yahiko, ou Yahiro ?, douta-t-elle à nouveau.  

 

Elle les regarda s’agenouiller et glisser leurs têtes sous le siège, serrant les cuisses pour ne pas qu’ils voient sous sa jupe. Ah quelle bonne idée elle avait eue ce matin en décidant de faire une surprise à son homme… Ca lui apprendrait de vouloir jouer avec le feu… Moins de deux minutes après, ils se relevèrent et se dirigèrent vers Hide.  

 

- Ici ! Je veux entendre ce que vous avez à lui dire., leur ordonna-t-elle.  

 

Ils regardèrent Hide qui hocha la tête et ils approchèrent.  

 

- Il y a bien un dispositif dont la puissance a été calculée pour tuer la personne sur le siège. Il y a trois déclencheurs. Un système par poids qui s’est enclenché lorsqu’elle s’est assise dessus et qui déclenchera la bombe si on retire le poids de la chaise., commença Yahiko.  

- Le deuxième déclencheur est un système très sensible. Il y a deux fils accrochés à l’axe. Au moindre mouvement de rotation du siège, ils se sectionneront et déclencheront l’explosion. Le troisième système est le plus commun : une minuterie qui se déclenchera à midi tapantes., finit Yahiro.  

- Comment voulez-vous procéder ?, leur demanda Hide.  

 

Les deux frères se consultèrent du regard puis revinrent sur les trois personnes face à elles, Ryo tenant la main de Kaori en respectant une certaine distance.  

 

- On va d’abord déplacer le siège puis le dernier morceau de bureau pour avoir plus de place. Ensuite, on devra désamorcer chaque système un à un. Yahiko va commencer par la minuterie et moi par le système placé sur l’axe. Ainsi on gagnera du temps et de l’aisance de travail pour désarmer le système le plus compliqué., les informa Yahiro.  

- Pas de système de déclenchement à distance ?, leur demanda Hide.  

- Pourquoi ? Tu trouves que ce n’est pas encore assez ?, pipa Kaori, nerveuse.  

 

Elle sentit la pression sur ses doigts et regarda Ryo avant de se tourner de nouveau vers son frère.  

 

- Désolée, Hide., s’excusa-t-elle.  

- T’inquiète., éluda-t-il, comprenant sa nervosité.  

- Non, aucune trace d’un tel dispositif., répondit Yahiko.  

- Tant mieux, alors au travail., leur enjoignit l’inspecteur.  

- Pour les spectateurs…, intervint l’un des deux.  

- Tout le monde dehors !, ordonna Makimura.  

- Non !, gronda Ryo, ne voulant pas laisser sa compagne seule.  

- Ryo, ils ont besoin de calme pour travailler. Je sais que tu as envie de rester autant que moi mais on doit les laisser bosser si tu veux la revoir., le raisonna son ami.  

 

Ryo se refusait à entendre les arguments d’Hideyuki. Il ne voulait pas la quitter une seconde. Il devait être là pour elle en ce moment critique. Il avait besoin d’être là pour elle. Il ne pouvait pas être en sécurité pendant qu’elle risquait sa vie.  

 

- Vas-y, Ryo. Si tu ne veux pas que je m’inquiète plus, vas-y. Rends-moi ce service-là et Hide te dira dans quel restaurant j’aimerais aller ce midi. Je suis sûre qu’il s’en rappelle., dit-elle avec un léger sourire, l’encourageant à s’abriter.  

 

Elle se sentirait certainement mieux si elle le savait loin du danger. Il tergiversa, hésita puis sentit la main de son ami qui l’entraînait vers l’escalier.  

 

- On va à l’étage juste en dessous. On ne sera pas loin., l’encouragea Hide qui vivait la même torture que lui.  

- Je ne peux pas, Hide., murmura-t-il, ayant l’horrible sensation de l’abandonner.  

- Si, tu le peux. Pour elle parce que, là, sa plus grande peur, c’est de te voir mourir. J’ai laissé un talkie ouvert dans la pièce. On entendra tout., lui dit-il, lui montrant l’autre appareil dans sa main.  

- Enlève-lui ce souci-là de la tête., lui conseilla Maki.  

 

Ryo se résigna et descendit avec lui jusqu’au cinquante-troisième qui avait été évacué par mesure de précaution. Il refusa cependant d’aller plus loin que la porte qui menait à la cage d’escaliers. Dès qu’il la saurait saine et sauve, il voulait pouvoir être là pour l’accueillir et la serrer contre lui.  

 

Au cinquante-quatrième, les deux démineurs se tournèrent vers Kaori dès que les portes se refermèrent.  

 

- A nous trois, Kaori. On va commencer par déplacer ce siège tout doucement et dégager le bureau pour avoir de la place. Vous êtes prête ?, lui demanda Yahiro.  

- Si je dis non, ça ne vous avancera pas à grand-chose, n’est-ce pas ?, grimaça-t-elle, sentant l’anxiété revenir à grands pas.  

- Non, en effet., admit le jeune homme.  

- Bon, ben, allons-y., concéda-t-elle.  

- On va vous retirer vos chaussures pour éviter qu’elles accrochent quelque chose au passage ou tombent et coincent le siège., fit Yahiko prenant une chaussure et son frère l’autre, les retirant doucement avant d’aller les déposer plus loin.  

- On y va. Vous allez tenter de rester le plus immobile possible. Posez les pieds sur la patte juste en dessous. Prenez une profonde inspiration et détendez-vous. C’est parti., annonça Yahiro.  

 

Kaori sentit le siège bouger doucement et tenta de s’évader ailleurs pour ne plus penser au plastique sous elle et au fait qu’elle risquait de finir en mille morceaux. Elle ne pouvait voir les deux visages concentrés des deux hommes qui parlaient peu et faisaient progresser la chaise lentement en la maintenant dans le même axe. Elle n’osait ouvrir les yeux pour évaluer la distance déjà parcourue. Tout ce qu’elle savait, c’était que tout cela lui semblait horriblement long même si elle n’avait aucune idée du temps réellement passé.  

 

A l’étage inférieur, le silence était tout aussi tendu. Les oreilles étaient aux aguets pour capter le moindre son mais rien ne leur parvenait à part quelques chuchotements inaudibles. Nerveux, Ryo regarda sa montre et vit que cela faisait déjà dix minutes qu’ils avaient entamé la manœuvre. Prenant sur lui pour le bien de sa compagne, il se retint de grimper à l’étage pour voir ce qu’ils fichaient et se contenta de se lever et d’arpenter l’espace de long en large.  

 

Soudain, ils entendirent un bruit différent et se tendirent anxieusement en entendant :  

 

- Ne bouge plus ! 

 


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