Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Je vais bientôt avoir 18 ans. Est-ce que je peux avoir accès à la section NC-17?

 

Non. C'est simple. D'un point de vue légal, vous n'êtes pas majeur tant que vous n'avez pas 18 ans. Ca m'est égal que ça soit dans un jour ou dans une semaine. Ne faites votre demande qu'après vos 18 ans.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 44 :: Chapitre 44

Publiée: 07-03-21 - Mise à jour: 07-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 44  

 

Fébrile, Saeko observa la scène. Elle ne pouvait pas y croire, Kaori et Ryo ne pouvaient être morts. Ce n’était pas possible. Elle jeta un regard vers Hideyuki : il était tétanisé. Les mains crispées sur la crosse, il semblait incapable du moindre mouvement, même celui de baisser son arme. C’était à elle de le faire, d’avancer vers le lit et de voir s’il y avait encore une chance même si, avec la quantité de sang, elle en doutait fortement. Elle fit un premier pas puis un deuxième comme au ralenti avant que les choses semblèrent s’accélérer. Elle devait savoir. Si l’un d’eux était encore vivant, peut-être même les deux, ils perdaient peut-être un temps précieux pour le ou les sauver. Passant devant Hide, elle le fit baisser son arme par mesure de prudence.  

 

Arrivée au pied du lit, elle prit une profonde inspiration pour chasser l’angoisse qui lui étreignait le cœur et tira sur la couette. Son regard s’arrondit de stupéfaction et elle se mit à rire. C’était incontrôlable, irrépressible, à la hauteur du stress qu’elle venait de vivre. Des coussins et des restes de sacs congélation avec du liquide rouge. Elle trempa un doigt dedans, le passa rapidement sous le masque pour goûter et grimaça.  

 

- Ketchup, grenadine et eau !, annonça-t-elle avant de se diriger vers la fenêtre et de l’ouvrir en grand pour faire rentrer l’air frais.  

 

Hide pouvait maintenant voir le lit et l’absence de corps. Loin de l’hilarité de sa compagne, il sentit la colère monter et sortit son téléphone portable. Il ne se souvenait même plus l’avoir embarqué en partant de chez eux en trombe. Il appuya sur le bouton pour l’allumer mais rien, rien de rien, s’énerva-t-il.  

 

- Tu vas arrêter de t’acharner sur cette chose. Admets qu’elle n’a plus de batterie et que tu as oublié de la recharger. Tiens, tu connais le code., lui dit Saeko, indulgente, lui tendant le sien.  

 

Elle partit dans l’autre chambre où elle découvrit le même genre de subterfuge. Rassurée, elle se rendit dans la pièce principale qu’elle aéra, chassant les restes du gaz soporifique. De son côté, Hide trouva le numéro de Ryo et le composa, réalisant au passage les petites choses qu’il aurait dû voir. Retournant dans l’entrée, il eut confirmation : leurs manteaux n’étaient plus là. Il restait des paires de chaussures de Kaori mais les chaussures d’hommes n’étaient que les siennes, pas celles de Ryo.  

 

- Allô…, fit une voix ensommeillée.  

- Putain Ryo, vous êtes où ?, hurla Hide au téléphone.  

- Là où je t’ai dit…, grommela Ryo, se tournant sur le dos.  

- Enfin plutôt écrit dans le SMS que je t’ai envoyé ce soir., se corrigea-t-il, sentant Kaori venir se lover contre lui.  

 

Hide regarda bêtement son téléphone éteint et poussa un long soupir.  

 

- Que se passe-t-il pour que tu appelles à une heure du matin, Hide ?, l’interrogea son ami, voyant les yeux de sa compagne s’ouvrir.  

- L’appartement a été attaqué., lui avoua l’inspecteur.  

- J’avais vu juste alors…, soupira Ryo, soulagé de les avoir mis à l’abri.  

- Vous êtes dans un endroit sûr ?, l’interrogea Hide, entendant du monde arriver à leur étage.  

- Oui., affirma le dirigeant sans aucune hésitation.  

- Très bien. Alors on se voit tout à l’heure à ton bureau., conclut l’inspecteur, ne voulant pas qu’une oreille indiscrète n’entende une partie de la conversation.  

- Qui était-ce ?, marmonna Kaori, encore ensommeillée.  

- Ton frère. Tout va bien, dors., lui conseilla son compagnon, la serrant contre lui en remontant la couette sur eux.  

 

Il caressa ses cheveux et sa nuque, l’aidant ainsi à retrouver le sommeil, tout en contemplant le plafond, bien réveillé et se sentant incapable de refermer l’oeil. Il voyait les lumières des écrans de surveillance se refléter sur les vitres, par moments des phares de voiture balayer la pièce et le plafond et entendait les grésillements des talkies lorsque le garde qui faisait la ronde faisait son rapport. Là, il se sentait en sécurité, pas comme à l’appartement quand il était rentré. C’était ce qui l’avait motivé à appeler Mick et à dresser ce plan d’évacuation en urgence.  

 

Kaori avait été surprise lorsqu’il le lui avait murmuré à l’oreille sous la douche mais elle n’avait opposé aucune résistance. Elle lui avait fait confiance comme toujours et c’était ainsi qu’ils avaient tous les deux préparé un sac avec des affaires, embarqué leurs sacoches, bourré les lits de coussins surmontés de sachets remplis d’eau colorée avec ce qu’ils avaient sous la main et, accompagné du garde du corps, avait quitté l’immeuble par une porte dérobée où Mick les attendait en voiture.  

 

Même s’il n’aimait pas cela, ils n’avaient pas prévenu le reste de l’équipe en place de leur départ. Tout devait paraître normal si le Renard d’Argent surveillait l’endroit avant de passer à l’attaque. Arrivés à l’immeuble de briques rouges, Mick s’était garé dans le garage et ils n’étaient sortis de là qu’une fois la porte complètement fermée et l’endroit dûment inspecté.  

 

- Quelle histoire…, avait soupiré Kaori, relâchant enfin la tension.  

- Je suis désolé. Je me suis peut-être monté la tête mais je préfère être trop prudent que te perdre., s’était-il excusé, pressant sa main.  

- Tout va bien. C’est étrange de fuir sa propre maison mais tout va bien., l’avait-elle rassuré avec une sourire franc.  

- J’ai juste une question : où va-t-on dormir ? L’appartement est encore en pleins travaux. L’architecte m’a appelée ce matin pour me dire que le chantier allait encore prendre du retard., l’avait-elle informé.  

 

Il avait poussé un long soupir d’agacement et passé une main dans ses cheveux avant de la regarder de nouveau, s’étant maîtrisé.  

 

- Je l’appellerai demain. On a un contrat et, s’il pense qu’il va échapper aux clauses de retard, il se fourre le doigt dans l’oeil. En attendant, on va dormir dans l’appartement du service de sécurité. Ce sera sommaire mais on sera à l’abri., lui avait-il indiqué.  

 

Et il n’avait pas menti. Quand ils étaient arrivés, un matelas était posé à même le sol dans la salle de surveillance, les deux chambres étant déjà occupées, une par les gars, l’autre par le matériel qui devait être installé dans les étages dès que ce serait possible.  

 

- Avoue que c’est juste un moyen de tenir ta promesse…, l’avait-elle taquiné, le regard pétillant.  

- Quelle promesse ?, lui avait-il demandé, l’esprit ailleurs.  

- De ne pas me faire l’amour avant mon anniversaire., avait-elle chuchoté à son oreille, hissée sur la pointe des pieds pour ne pas être entendue des hommes autour d’eux.  

 

Il avait souri et ricané légèrement. Elle était pressée contre lui, ses seins collés à son torse, et, pourtant, son sourire n’avait rien de coquin quand il l’avait regardée. Il était juste malicieux et léger comme si elle cherchait à alléger son humeur. Pourtant, c’était elle qui avait failli être tuée dans la journée, elle qui était encore et toujours la cible de ce même tueur. Il aurait pu sentir le désir monter en la tenant ainsi serrée contre lui mais ce fut la tendresse qui prit la place.  

 

- Tu m’as démasqué., avait-il répliqué, se mettant au diapason.  

- En fait, tu n’en pouvais plus alors il t’a fallu trouver une bonne excuse pour résister à mon charme naturel., avait-elle ajouté, moqueuse.  

 

Si elle savait que, pendant son voyage, il avait changé au moins une centaine de fois d’avis sur le fait de franchir le cap en rentrant… Il était sûr d’eux, ils avaient déjà tant expérimenté à deux que c’était la suite logique et que ce serait beau de fêter leurs retrouvailles même s’ils devaient être entendus de tout le voisinage… Cette dernière partie l’avait pourtant fait reculer plus d’une fois mais il en était là de ses réflexions en sortant de l’avion : c’était le bon moment pour eux. Elle passerait sa soutenance, ils rentreraient et se feraient un dîner en tête à tête puis adviendrait ce qui adviendrait. Il avait été serein et en même temps impatient de la retrouver mais, voilà, il avait fallu qu’une saleté de bestiole vint tout foutre en l’air et ils se retrouvaient à dormir à même le sol dans la salle de surveillance en compagnie d’un garde ou deux quand l’autre n’était pas en ronde. Question intimité, zéro pointé, copie à revoir.  

 

- J’ai peut-être voulu me protéger de tes assauts. Après tout, ce n’est pas moi qui ai eu les mains baladeuses il y a une heure., lui avait-il rétorqué.  

- Comme si tu t’en étais plaint…, avait-elle lâché, s’écartant de lui et sortant son ordinateur portable.  

- Que fais-tu ?, l’avait-il interrogée, surpris.  

- Je vais bosser. Le programme télé n’est pas vraiment à mon goût., avait-elle plaisanté, désignant les écrans devant eux.  

- Sans connexion internet ? Tu vas faire quoi ?, lui avait-il fait remarquer.  

- J’ai tapé des rapports hier et ce matin. Je vais les relire et corriger si nécessaire., avait-elle expliqué.  

 

Avec désillusion, il l’avait vu retirer ses chaussures et s’asseoir dos au mur sur le matelas, écran sur les genoux. Exit définitif pour la soirée romantique mais à quoi s’attendait-il après tout… Après un rapide tour des lieux, Mick était repassé et ils avaient échangé quelques mots avant qu’il la rejoigne et en fasse autant qu’elle. Belle soirée de retrouvailles…  

 

- Tu devrais dormir., entendit-il dans un murmure, sentant une main caresser sa joue.  

 

Il revint au moment présent et baissa les yeux, rencontrant un regard noisette soucieux. Kaori s’était réveillée quelques minutes auparavant et l’avait observé un moment en silence. Elle avait noté son regard sérieux, perdu dans le vide, et s’était demandée si elle devait le laisser plongé dans ses pensées ou essayer de l’en sortir. Au bout de quelques minutes passées ainsi sans un mouvement de sa part, sans même qu’il remarque qu’elle l’observait, ce qui était rare, elle avait décidé d’intervenir. Il jeta un regard vers le garde à son poste puis revint sur elle.  

 

- J’ai trop de choses en tête., lui avoua-t-il.  

- Tu veux en parler ?, lui proposa-t-elle.  

 

Il hésita mais ne voulut pas mettre plus de poids sur ses épaules et secoua la tête.  

 

- Bon, comme tu veux. Viens, j’ai une idée de ce qui pourrait t’apaiser., lui proposa-t-elle, se levant et lui tendant la main.  

 

Il la laissa le guider et il l’imita quand elle enfila des chaussures. Si elle lui faisait confiance, il pouvait en faire de même. Le tenant par la main, Kaori l’emmena jusqu’au cinquième étage et ils entrèrent dans l’appartement, profitant du passage laissé pour les ouvriers entre deux trous béants d’où ils pouvaient voir l’étage du dessous.  

 

- Tu m’étonnes qu’il n’est pas prêt de finir., grommela Ryo en voyant le chantier.  

- Oui, je pense qu’il veut en profiter. Je suis passé la semaine dernière avec Hide et l’un des ouvriers disait que c’était son dernier chantier., lui apprit-elle.  

- Il va voir à qui il a à faire., promit-il, furieux.  

 

Ils arrivèrent à la mezzanine et Kaori s’arrêta pour lui faire face.  

 

- A qui il aura à faire : au PDG contrarié ou à l’amant frustré ?, le taquina-t-elle.  

 

Il approcha d’elle avec un regard intense, la prenant par les hanches quand il l’atteignit et la forçant à reculer jusqu’au mur, la plaquant contre.  

 

- Ose me dire que ça ne te fait rien…, lui demanda-t-il, la tenant toujours.  

- Si on omet le fait que j’avais envie de connaître le grand frisson dans tes bras et que tu me manquais horriblement… rien du tout., répondit-elle, levant un regard expectatif vers lui.  

- Pour nos retrouvailles, j’avais imaginé une toute autre situation. On était aussi allongés sur un matelas mais seuls et surtout déshabillés. Par dessus tout, tu n’aurais pas risqué ta vie dans la journée., lui avoua-t-il, levant une main pour caresser son visage.  

- Tu ne peux imaginer la peur que j’ai eue en te voyant seule dans ce couloir. J’ai vu toutes sortes de scénarios se dérouler devant mes yeux et ils finissaient beaucoup moins bien que la réalité.  

- C’est fini… pour aujourd’hui. Je sais que le danger est encore présent mais, pour le moment, je veux l’oublier et ne penser qu’à maintenant. Viens., lui dit-elle, prenant sa main.  

 

Elle avait attendu un baiser de sa part, un baiser qui se serait embrasé à coup sûr, mais, finalement, ce n’était pas de cela dont il avait besoin. Elle l’emmena vers l’escalier qui menait au toit et ils sortirent, frissonnant sous le froid nocturne de mars.  

 

- On aurait dû prendre une couverture., pensa-t-elle à voix haute.  

- Tu es sûre qu’on peut monter ?, lui demanda-t-il, anxieux.  

- Les filets sont installés et les parois également. Le garde-corps a été entièrement rénové et il ne reste que l’escalier de secours à remettre. L’endroit est sûr, ce sont les mots de Mick., lui apprit-elle.  

 

Elle le prit par la main à nouveau et l’emmena à l’arrière, là où les lumières de la ville n’arrivaient que faiblement. Elle fit s’asseoir Ryo par terre et se cala entre ses jambes, ses bras se refermant sur elle.  

 

- Tu aurais peut-être préféré la vue sur la ville mais je suppose que, moins on nous voit, mieux c’est. C’était cela ton plan en nous amenant ici, non ?, pipa-t-elle.  

- Je suppose que l’appel d’Hide, c’était pour te prévenir que l’appartement avait été attaqué comme tu le prévoyais. Donc le Renard d’Argent doit penser qu’on est morts et on va le rester au moins cette nuit., ajouta-t-elle, levant les yeux vers le ciel étoilé.  

 

Elle sentit ses lèvres se poser sur ses cheveux tout en soupirant.  

 

- Je ne sais pas si tu me connais trop bien ou si tu es trop futée mais j’aurais aimé te protéger, te dire qu’on avait fait tout cela pour rien, que je m’étais juste trop inquiété., lui avoua-t-il.  

- Pourquoi Ryo ? Je ne suis plus une enfant. Je sais qu’avoir vu son visage augmente le risque pour moi. Je sais que, même si j’arrive au procès et que Tanaka ne le paiera pas, il continuera à me pourchasser juste parce que je peux l’identifier. Tu sais ce que je voudrais, moi ?, lui demanda-t-elle, se tournant pour croiser son regard.  

- Non., souffla-t-il.  

- Rester ici pour l’éternité dans tes bras sous cette nuit étoilée parce que je me sens bien, en sécurité et que je suis avec l’homme que j’aime et qui m’aime., lui dit-elle.  

 

Il ne répondit pas et resserra son étreinte, sentant sa tête se poser sur son épaule. Malgré le froid, il n’avait pas envie de bouger parce que lui aussi se sentait bien là où il était. Il arrivait enfin à recouvrer un peu de calme et son cœur s’apaiser en sa présence. Soudain, ils virent le ciel se voiler et sentirent des gouttes tomber.  

 

- C’est vraiment une journée maudite jusqu’au bout., maugréa-t-il.  

 

Elle rit de bon cœur, ce qui calma son énervement, et ils rentrèrent en courant dans l’immeuble.  

 

- Attends., lui dit-il alors qu’elle allait redescendre.  

 

Il la tira par la main et l’emmena jusqu’à la pièce qui serait leur chambre. Le plancher était refait à neuf, le mur avait été ouvert et donnait d’un côté sur une pièce qui servirait de dressing et de l’autre sur leur future salle de bains privative.  

 

- Au moins, quelque chose qui est bien fait., murmura-t-il en voyant la faïence déjà installée.  

- Les meubles arrivent la semaine prochaine mais, pour les monter, il faut que les peintures soient finies et le plancher en état en bas. Il faudra qu’on voit rapidement pour la cuisine et le salon-séjour. On ne pourra pas emménager sans cuisine., lui fit-elle remarquer, étouffant un bâillement.  

- On y regarde demain soir, promis. Allez, retournons nous coucher., lui proposa-t-il.  

 

Ils redescendirent et se couchèrent, profitant des quelques heures qu’il leur restait. Le lendemain les trouva encore fatigués mais prêts à affronter la journée. Ils passèrent deux bonnes heures à faire le point sur ce qu’avait donné le voyage de Ryo puis lister tout ce qu’ils avaient à faire. Cela fait, chacun vaqua à ses occupations et la matinée s’acheva rapidement, se concluant par l’arrivée d’Hideyuki et Saeko. Comme à l’habitude, ils passèrent le contrôle d’empreintes et purent approcher de Kaori. L’inspecteur ne put s’empêcher d’attirer sa sœur dans ses bras et de l’enlacer fermement contre lui.  

 

- Bon sang, j’ai eu si peur. J’ai vraiment cru qu’il avait réussi à vous avoir., souffla-t-il.  

- Non, on n’a pas été en danger. Ryo a tout arrangé avec Mick pour qu’on sorte de l’appartement discrètement. Je ne comprends pas que tu n’aies reçu son message. Il l’a fait devant moi., lui dit-elle.  

- Hum… en fait… on était pas mal occupés hier soir avec les vidéos…, fit-il, visiblement gêné.  

 

Kaori le regarda et sourit, amusée.  

 

- Batterie déchargée, n’est-ce pas ?, suggéra-t-elle.  

- Oui., admit-il piteusement.  

- Certaines choses ne changeront jamais., s’amusa-t-elle.  

- Il faut croire. Tu as un peu de temps pour ta déposition et faire un portrait-robot ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Asseyez-vous., leur proposa-t-elle.  

 

Saeko sortit l’ordinateur portable et ouvrit une fiche pour prendre la déposition qui alla très vite. Elle alluma ensuite le programme qui leur permettrait de donner un visage au Renard d’Argent.  

 

- Est-ce que tu as eu le temps de voir son visage quand tu lui as ôté le masque ?, demanda son frère.  

 

Au même moment, la porte s’ouvrit et Ryo apparut.  

 

- Je me disais bien que j’avais entendu des voix., leur dit-il, approchant pour saluer ses amis.  

- Oui, comme promis, nous sommes venus prendre la déposition de Kaori et tenter d’établir un portrait-robot., répondit Hide.  

- Je peux rester ou je dérange ?, les interrogea-t-il.  

- Tu peux rester., l’invita son ami.  

 

Il ne prit pas la peine de s’asseoir et se posta derrière sa compagne, posant les mains sur le dossier de son siège. Pour Kaori qui revivait la scène de la veille, sentant le froid l’envahir, ce fut un grand réconfort de le sentir là, si proche, en plus de faire cela avec son frère et Saeko.  

 

- Alors Kaori ?, fit Maki, se tournant vers elle.  

- Oui, j’ai bien vu son visage., affirma-t-elle.  

- Quelle forme avait-il ?, la questionna Saeko, lui montrant plusieurs images à l’écran.  

- Celle-là., pointa la jeune femme.  

- Mais le menton un peu plus allongé., précisa-t-elle.  

 

Ils commencèrent par dégrossir le portrait, l’ajustant après quand il fut à peu près dressé.  

 

- Ses cheveux étaient blancs avec une espèce de crête dont la pointe était teintée de rouge. Oui un peu comme ça., fit Kaori, observant le portrait fixement.  

 

C’était l’homme auquel elle avait fait face la veille, celui qui l’avait enlacée et l’aurait peut-être embrassée avant de la tuer, celui qui s’était fait passer pour Ryo. Elle sentit deux larges mains se poser sur ses épaules et lui apporter l’équilibre dont elle avait besoin. L’anxiété diminua et elle put sortir de sa transe avant de se tourner vers Saeko puis son frère.  

 

- C’est lui, j’en suis sûre. Le regard est plus sournois mais c’est son portrait. Il est aussi grand que Ryo, un peu moins large, je pense., ajouta-t-elle, réfléchissant.  

- Il a un accent… américain, je dirais, mais pas le même que Mick.  

- Tous ces renseignements nous sont précieux, Kaori. Merci beaucoup. On va pouvoir envoyer son portrait avec ses empreintes et son ADN à Interpol et toutes les polices par lesquelles il est recherché. On le fera aussi diffuser au journal télévisé dès que possible., lui apprit Saeko, soulagée.  

- Mais avec sa capacité à se déguiser, vous croyez que c’est vraiment utile ?, les questionna la rouquine.  

- C’est toujours utile. Nous faisons surveiller les magasins qui vendent les produits dont il a besoin pour ses grimages. On va réussir à le coincer même si ça doit prendre encore un peu de temps., la rassura Hide.  

- Je sais que vous faites votre possible. Je ne vous en veux absolument pas. Et puis vous aussi, vous devez en avoir assez. Vous avez certainement d’autres affaires à traiter. Les truands ne se sont pas mis au repos en attendant le procès ou l’arrestation du Renard, je suppose., plaisanta-t-elle.  

 

Ryo sourit à la réplique de sa compagne et se sentit fier de la voir garder le moral malgré tout.  

 

- Non, en effet, pas de vacances de ce côté-là., admit Hide, ricanant légèrement.  

- Mais le Renard d’Argent, c’est un gros poisson, donc on a reçu carte blanche pour se concentrer sur l’affaire. Toi, continue de suivre les consignes de sécurité. Je veux te voir arriver à ta remise de diplôme, fêter tes vingt ans et botter les fesses de Tanaka au procès… Il verra de quel bois se chauffent les Makimura., affirma-t-il.  

- Ne t’inquiète pas, j’ai beaucoup trop envie de voir la suite pour jouer les intrépides., lui assura-t-elle, posant une main sur celle de Ryo.  

- Et puis, beaucoup de choses doivent encore arriver…, ajouta-t-elle, lui faisant un clin d’oeil.  

 

Hide lui sourit, imaginant très bien qu’elle parlait de sa demande en mariage.  

 

- Oui, beaucoup de choses. Nous allons vous laisser travailler., fit-il, embrassant rapidement sa sœur puis saluant son ami.  

 

Le couple regarda l’autre couple s’en aller avant de se diriger vers le bureau de Ryo où ils déjeunèrent rapidement.  

 

- Laisse, je vais ouvrir, Falcon., proposa Miki, s’essuyant les mains.  

- Bonjour !, accueillit-elle le livreur qui se tenait face à elle.  

- Bonjour, j’ai un paquet pour Mademoiselle Kaori Makimura., lui indiqua-t-il.  

- Kaori ? Mais elle n’habite pas ici., s’étonna la jeune femme.  

- Pouvez-vous me dire où elle réside que je lui apporte cette livraison, s’il vous plaît ?, lui demanda le jeune homme visiblement embêté.  

 

Miki le dévisagea, s’attardant sur la cicatrice au dessus de son œil, faillit lâcher l’information face à son regard avenant mais se retint au dernier moment.  

 

- Non, je ne peux pas. Mais vous pouvez me laisser le paquet, je le lui remettrai., lui dit-elle.  

- C’est moi qui ne peux pas, Madame. Je dois le lui remettre en mains propres., insista-t-il.  

- Non, je ne vous donnerai pas son adresse. Vous n’avez qu’à l’appeler pour savoir., répliqua Miki.  

- C’est que je n’ai pas son numéro de téléphone. Vous pourriez me le communiquer, s’il vous plaît, Madame ?, demanda-t-il.  

- Non. Toutes ces données sont communiquées quand on passe commande. Je suis désolée pour vous mais vous devrez prendre contact avec l’expéditeur., lui conseilla-t-elle fermement.  

- Je ferai ainsi. Merci Madame. Bonne journée., la salua-t-il, un peu énervé.  

- Il me met mal à l’aise ce type…, grommela Miki en frissonnant.  

- Qui était-ce ?, l’interrogea Umibozu.  

- Un livreur pour Kaori., lui répondit-elle.  

 

Ils se regardèrent un instant avant d’observer l’homme monter dans une camionnette.  

 

- 487 60-70., annonça Falcon, Miki jetant les numéros de l’immatriculation du véhicule sur un papier.  

- J’appelle Kaori pour savoir si elle attend un colis., l’informa sa femme.  

- Entreprise Saeba, Kaori Makimura, j’écoute., répondit sans réfléchir la rouquine sur son téléphone personnel.  

- Très professionnelle, Mademoiselle., la taquina son amie.  

- Pardon, Miki. Ca devient réflexe., s’excusa la jeune femme.  

- J’imagine. Je ne vais pas t’embêter longtemps. Un livreur vient de passer chez nous pour déposer un paquet à ton nom. Je lui ai dit que tu n’habitais pas là et il a insisté pour avoir ton adresse mais je ne lui ai rien dit. Tu attends quelque chose ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non, les livraisons qu’on attend sont pour la maison et au nom de Ryo. Je n’ai rien demandé à faire livrer chez toi et je t’aurais prévenue et demandé si tu étais d’accord avant., répondit Kaori, soucieuse.  

- Bah mon accord, tu l’as sans souci., répliqua Miki, joviale.  

 

Kaori fixa son ordinateur d’un regard vague, perdue dans ses pensées. Et si… et si le Renard d’Argent approchait maintenant de ses amis pour l’atteindre ? Et s’il ne se contentait pas de les approcher mais les attaquait ? Elle sentit un long frisson la traverser.  

 

- Kaori ? Kaori, tu es là ?, s’inquiéta la jeune femme, après un long silence.  

- Je… Je pense que tu as eu à faire au Renard d’Argent., souffla Kaori, culpabilisant d’avoir mêlé ses amis à cette histoire.  

- Je vais appeler Hide. Je pense qu’il viendra te voir., ajouta-t-elle.  

- Si tu veux., murmura Miki, un peu dépassée par la nouvelle.  

- Zut… Si ça se trouve, c’est ce qu’il attend pour se faire passer pour Hide., pensa soudain la rouquine, anxieuse.  

- Donne-lui un mot de passe ou quelque chose que seules toi, moi et Falcon saurons., lui proposa son amie.  

 

Kaori réfléchit un instant puis, fermant les yeux en se sentant ridicule, elle proposa :  

 

- Tu lui demanderas de quelle couleur sont ses chaussettes aujourd’hui.  

- Et que devra-t-il me répondre ?, l’interrogea Miki, hésitante.  

- Qu’elles sont rouges et jaunes à petits pois., répondit Kaori, se retenant de rire au sourcil levé que Ryo afficha alors qu’il sortait de son bureau au même moment.  

- Rouges et… bon sang, tu me diras où tu l’as pêchée celle-là., soupira son amie.  

- Je ne sais pas moi-même…, rit la rouquine, se détendant un peu.  

- Je l’appelle de suite. Faites attention à vous, Miki., lui conseilla-t-elle.  

 

Elles raccrochèrent et Ryo approcha, interrogateur.  

 

- Vous complotez entre filles ? Miki commence à avoir des envies bizarres ?, se moqua-t-il.  

- Non, attends, je vais t’expliquer en même temps qu’à Hide., lui fit-elle savoir, composant le numéro de son frère et mettant le haut-parleur.  

- Makimura., répondit-il.  

- Hide, c’est Kaori., s’annonça-t-elle, la voix tendue.  

- Je t’écoute. Tu te rappelles de quelque chose ?, l’interrogea-t-il.  

- Non mais je viens d’avoir Miki. Un livreur s’est présenté chez elle pour déposer un colis à mon nom. Il a ensuite insisté pour avoir mon adresse. Je n’attends rien, Hide. Je pense…, commença-t-elle, jetant un regard anxieux à Ryo qui comprit où elle voulait en venir.  

- Je pense que c’était le Renard., conclut-elle.  

- Il doit avoir des doutes sur le fait de vous avoir eus en ne voyant aucune information percer à la télévision. Je vais aller voir Miki pour voir ce qu’ils ont comme information., la prévint-il.  

 

Soulagée, elle se laissa aller dans son siège avant de se ressaisir. Elle avait failli oublier le principal.  

 

- Attends avant de raccrocher. Connaissant les aptitudes du Renard, je me suis dit qu’il pouvait très bien en profiter pour se faire passer pour toi, alors on… on a instauré un code., lui apprit-elle, croisant le regard amusé de Ryo.  

 

Il aurait aimé être au commissariat avec Hide rien que pour voir sa tête dans la minute qui suivait. Il ne s’attendait certainement pas à ce qui allait arriver.  

 

- C’est une bonne idée en effet. Alors quel est ce code ? Un mot ? Une phrase ?, demanda-t-il.  

- Une question à laquelle elle attend une réponse précise., commença Kaori, un léger sourire commençant à étirer ses lèvres.  

- Je t’écoute.  

- Elle va te demander de quelle couleur sont tes chaussettes aujourd’hui., l’informa-t-elle.  

- Mes… chaussettes ?, répéta Hide, interloqué.  

- Elles sont noires, mes chaussettes, ça n’a rien d’original., lui fit-il savoir.  

- Je m’en doute. Moi-même, je n’aurais pas besoin de voir pour le savoir. Tu ne portes que des chaussettes noires sauf pour faire du sport. Je les ai suffisamment lavées pour le savoir., lui rappela-t-elle.  

- La réponse attendue n’est pas la vérité. Tu… Tu devras répondre… qu’elles sont rouges et jaunes à petits pois.  

 

Elle dut se retenir de rire face au silence circonspect que lui opposa son frère, d’autant que Ryo, lui, s’était éloigné avec un sourire jusqu’aux oreilles, réprimant difficilement le fou-rire qui le menaçait. Ca, pour un Hideyuki plutôt du genre sérieux, ça devait être difficile à digérer.  

 

- Jaunes et…, commença son frère.  

- Pas jaunes et rouges mais rouges et jaunes à petits pois., le corrigea-t-elle, prenant une profonde inspiration pour garder son calme.  

- Tu n’en rates pas une., grommela-t-il.  

- J’ai dû improviser., s’excusa-t-elle, pas vraiment contrite.  

- Bon, sur ces… bonnes paroles, je vais aller voir Miki et Umi et je n’oublierai pas la réponse magique., soupira Hide.  

 

Ils raccrochèrent et le couple se mit à rire, profitant de ce moment de légèreté qui ne dura pas longtemps.  

 

- J’ai peur qu’il s’en prenne à nos amis, Ryo., lui avoua-t-elle au bout de quelques secondes, affichant un air soucieux.  

- Ils ont de la ressource, alors ne t’en fais pas. Umi sait se défendre, Mick aussi, ils protégeront leurs femmes. Je m’inquiéterais plus pour Eriko mais tu ne m’as pas dit qu’elle était partie en Europe ?, lui demanda-t-il, s’asseyant sur le bord du bureau.  

- Si. Elle est arrivée première au concours Takayama malgré la fin du défilé. Elle est partie suivre une formation auprès d’un couturier français avec lequel la maison est partenaire. Elle sera loin du Japon pendant six mois au moins., affirma Kaori.  

- Alors ne t’inquiète pas. Tout va bien. J’ai encore deux réunions téléphoniques. Je pense que j’aurai fini vers dix-neuf heures. Ca ira pour toi ? Tu veux rentrer avant ?, lui demanda-t-il.  

- Non, j’ai pas mal de travail à rattraper. Je vais finir ici, comme ça, ce soir, on boucle les choix pour l’appartement., répondit-elle.  

- Tu es une femme autoritaire, dis donc… Ca pourrait me plaire., la taquina-t-il, la laissant pour rejoindre son bureau.  

 

Quelqu’un toqua à la porte et Kazue alla ouvrir.  

 

- Bonsoir, j’ai un bouquet de fleurs pour Kaori Makimura., fit le livreur, une casquette vissée sur la tête, lui descendant jusqu’au niveau des yeux.  

- Vous vous trompez d’adresse, Monsieur., répondit poliment la jeune femme.  

- Vraiment ? C’est ennuyeux. Je dois absolument les lui livrer ce soir sinon le bouquet sera fané. Vous sauriez où elle habite ?, insista le jeune homme.  

- Non., répliqua Kazue.  

- Voyons, Madame, je suis sûr que vous savez où elle habite., répéta-t-il, sa voix prenant une connotation froide.  

 

Kazue recula d’un pas et l’homme en profita pour rentrer, s’appuyant sur la console d’entrée.  

 

- Tu vas me dire où elle est pour que je puisse lui amener son bouquet. Elle attend ces fleurs avec impatience., reprit-il.  

- Je pense que la dame a été assez claire. Nous ne connaissons pas de Kaori Makimura. Allez revoir l’expéditeur pour qu’il vous donne la bonne adresse., lui conseilla Mick qui venait d’apparaître de la salle de bains, une serviette sur les hanches.  

- Oui, pardon, Monsieur. Je suis désolé, j’ai juste envie de bien faire mon travail., s’excusa le livreur avant de partir sans demander son reste.  

- Il m’a fait froid dans le dos., soupira Kazue.  

- S’il savait que…  

 

Elle ne put finir sa phrase, la main de Mick se plaquant sur sa bouche. Il posa un doigt sur ses lèvres, lui intimant de se taire et approcha de la console d’entrée où l’homme s’était appuyé. Il tâtonna sur toute la surface et trouva sans surprise un micro caché sous le rebord. Il refit signe à Kazue de garder le silence, prit une photo du dispositif avant de l’enfermer dans une petite boîte spécialement conçue. Il aurait pu simplement l’écraser mais ils auraient peut-être alors perdu des informations précieuses.  

 

- Tu peux parler., lui dit-il quand il fut sûr de lui.  

- Que s’est-il passé, Mick ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ca, je pense que c’était celui qui est après Kaori. Comme il ne sait pas où elle a pu disparaître, il la recherche., lui expliqua-t-il.  

- Mais il lui suffirait de la suivre à partir de la société., s’étonna sa compagne.  

- A cette heure, le chauffeur de Ryo vient de quitter la société dans la voiture habituelle et il se dirige vers l’appartement habituel., lui annonça-t-il.  

- Mais regarde…, lui conseilla-t-il, soulevant légèrement le rideau.  

 

Kazue vit une mini rouge entrer dans l’immeuble d’en face avec deux passagers masculins à bord.  

 

- Ce n’est pas…, souffla-t-elle.  

- Ryo qui conduit avec son garde du corps à ses côtés. Kaori est allongée sur le siège arrière à l’abri des regards., affirma-t-il.  

- Quelle idée de prendre une mini rouge… Il n’y avait pas plus voyant ?, fit Kazue, stupéfaite.  

 

Elle aurait choisi une voiture plus discrète dans les tons noir ou gris mais certainement pas rouge…  

 

- En fait, c’était la dernière voiture disponible à la location qui correspondait à ce qu’on cherchait., expliqua-t-il.  

- On était un peu pressés, j’ai pris ce qu’il y avait. Une voiture maniable, résistante, avec une bonne reprise. En plus, elle se glisse dans les ruelles de la ville quand la plupart des voitures ne le peuvent pas., ajouta-t-il.  

- Ok… ça se tient., admit-elle.  

- Bon, je vais téléphoner à Hide pour lui expliquer notre petite visite., fit Mick.  

- Je suppose qu’il viendra te voir., pipa Kazue.  

- Je suppose.  

- N’oublie pas de te rhabiller alors. Moi, la vue me plaît beaucoup mais je doute qu’elle soit à son goût.  

- Et si tu venais m’aider ?, lui proposa-t-il avec un sourire coquin.  

- Une sorte d’apéritif ?, suggéra-t-elle.  

 

Il hocha la tête et se dirigea vers la chambre, téléphone en main. Elle ne tarda pas à le suivre, commençant la dégustation pendant qu’il passait son appel.  

 

- On dirait que tu as faim, darling…, laissa-t-il échapper, fermant les yeux sous ses caresses plus qu’agréables.  

- Très faim. J’espère qu’il y aura le menu complet., admit-elle, le regard chaud.  

- Tout ce que tu voudras., soupira-t-il, reprenant son téléphone alors qu’un SMS venait d’arriver.  

 

Il faillit le relâcher face au plaisir qui montait mais consulta le message en voyant qu’il provenait de l’inspecteur. Il sentit ses yeux s’écarquiller en voyant le message et se gratta un sourcil du bout du doigt.  

 

- Sont bizarres ces japonais., murmura-t-il, perdu dans ses pensées.  

- Tout va bien, Mick ? s’inquiéta Kazue.  

- Oui, oui pourquoi ?, lui répondit-il, distrait.  

- Parce que tu n’es plus du tout à ce que tu fais., lui fit-elle remarquer.  

- Oh, ça… Ne t’inquiète pas, ce n’est pas toi. C’est Hide qui me demande des trucs bizarres., lui apprit-il.  

- Vraiment ?, s’étonna-t-elle.  

- Oui, une histoire de chaussettes et regarde ce qu’il doit me répondre., lui dit-il, lui montrant son téléphone.  

- Mais où il a été pêché ça ?, lâcha-t-elle, fronçant les sourcils avant de se mettre à rire face à son air dépité.  

 

Il lui lança un regard faussement outré qui ne fit vraiment pas peur à sa compagne.  

 

- Moque-toi…, grommela-t-il.  

- Y a de quoi… Juste à voir ta tête., répondit-elle, hilare.  

- Il sera là dans cinq minutes. Je ferai bien de m’habiller., fit-il, vexé.  

 

Cinq minutes plus tard, on frappa à la porte et Mick alla ouvrir. Hide se tenait face à lui, se retenant de pousser un long soupir. C’était la deuxième fois pour lui aujourd’hui. Kaori lui paierait cela.  

 

- De quelle couleur sont tes chaussettes aujourd’hui ?, l’interrogea l’américain stoïquement.  

- Rouges et jaunes à petits pois., répondit l’inspecteur, lançant un regard exaspéré.  

 

Le rire féminin qui accompagna sa réponse signala la présence de Saeko. Les deux hommes échangèrent un regard consterné et partagèrent ce moment de solitude.  

 

- Kaori…, soupira Hide, répondant à la question muette du blondinet.  

- Ah ça, elle ne manque pas de créativité., admit Mick avant d’inviter les deux inspecteurs à rentrer et de leur raconter son histoire.  

 

Pendant ce temps, dans l’immeuble qui leur faisait face, un couple choisissait les derniers meubles qui décoreraient leur futur chez-eux. 

 


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