Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 45 :: Chapitre 45

Publiée: 08-03-21 - Mise à jour: 08-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et un grand merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 45  

 

- On est sûr que le Renard ne s’est pas glissé parmi les déménageurs., demanda anxieusement Ryo, regardant les meubles qui ornaient maintenant leur logement.  

 

Mick posa une main sur son épaule, comprenant son inquiétude. Ca avait été son cas toute la journée. Il avait posté des gardes à tous les coins de l’appartement pour être sûr qu’aucun livreur n’allait là où il ne devait pas.  

 

- Sûr et certain., lui assura-t-il.  

- Et avant que tu me poses la question, j’ai tout fait vérifier dans les moindres détails. Pas de produit inflammable, pas de petite surprise explosive, pas de poison déversé, rien de rien. On a tout passé au détecteur et j’ai même fait venir un chien spécialisé dans la recherche d’explosifs. Tu crois que ça suffira pour te rassurer ?, le taquina Mick.  

- Tu me trouves peut-être idiot à être aussi… prudent mais je tiens à elle et, après tout ce qu’il s’est passé ces derniers jours, je ne suis pas tranquille., répliqua Ryo sèchement.  

 

Les colis suspects s’étaient multipliés à l’accueil. Comme pour attiser leur angoisse, beaucoup n’avaient été que des farces de mauvais goût mais deux d’entre eux avaient été de vraies bombes qui avaient nécessité l’évacuation de l’immeuble entier. Ils avaient suivi le nouveau protocole en place et Kaori avait déserté les lieux par un parking situé deux niveaux plus bas que l’usuel, emmenée à l’immeuble, pendant qu’il était resté sur place parmi ses employés. L’accès au dernier étage avait été interdit définitivement sauf pour Mick et les deux inspecteurs de police et plus aucune réunion ne se tenait là depuis qu’un courrier déposé sur le bureau de la rouquine avait été trouvé puis analysé, révélant la présence d’un violent neurotoxique. Il se souvenait parfaitement du sentiment qui l’avait envahi ce jour-là.  

 

- Tu rentres à la maison, Kaori. Tu rentres et tu n’en bougeras pas jusqu’à ce qu’on ait arrêté ce connard !, avait-il hurlé.  

- Mais je dois travailler. Je ne peux pas…, lui avait-elle opposé.  

- Tu travailleras de l’appartement., avait-il répliqué sèchement après qu’il aient eu les résultats.  

- Non ! Je… C’est déjà l’enfer cette vie ! Je refuse de bosser toute la journée à l’appartement ! J’ai besoin de venir ici, j’ai besoin de travailler ! Je ne vais pas laisser ce guignol m’atteindre !, avait-elle rétorqué, les poings serrés.  

- Mais il t’a déjà atteinte, Kaori ! Il a posé une bombe sous ton siège, il a déposé un colis piégé, un courrier empoisonné… Putain, il t’a même tenue dans ses bras !, s’était-il énervé.  

 

Sa colère n’avait d’égale que sa peur de la perdre. Il ne la contrôlait plus. Il était éprouvé, se demandant quand et comment aurait lieu la prochaine attaque. Le Renard était aux abois et lui aussi.  

 

- Je… Je suis fatiguée de tout cela, Ryo. Ne crois pas que je tiens à me faire tuer mais ma vie se résume à l’appartement ou le bureau et le trajet entre deux. Tu te cantonnes à cette vie-là aussi mais ça t’arrive de sortir pour aller voir Mick ou Falcon. Moi, je ne peux pas. Si tu me demandes de rester enfermée dans l’immeuble, je ne le supporterai pas. J’ai besoin de respirer encore un peu, d’avoir l’impression de vivre encore un peu., lui avait-elle expliqué dans un murmure, les bras serrés autour d’elle.  

 

Il avait senti sa détresse et ça l’avait calmé un peu. Il comprenait ce qu’elle lui disait, il le ressentait de plus en plus chaque jour passant. Il avait vu son regard se ternir en rentrant chez eux, sachant qu’ils se retrouveraient cantonnés dans l’appartement du premier étage avec le service de sécurité, qu’ils n’auraient aucun moment d’intimité, ne pourraient même pas discuter librement comme ils avaient eu l’habitude de le faire. Il n’y aurait ni caresse ni baiser volé, pas de douche commune pour évacuer le désir grandissant.  

 

- Très bien., avait-il soupiré.  

- Tu veux continuer à venir, tu viendras. En revanche, plus personne ne montera ici et l’entretien sera fait sous bonne surveillance., avait-il décidé d’un ton ferme.  

- D’accord. Si c’est ce qu’il faut pour que je puisse avoir un semblant de vie normale., avait-elle concédé.  

 

Il se souvenait du moment d’après, ce moment qu’il aurait aimé pouvoir effacer, cette culpabilité qu’il avait lue dans son regard en plus de sa tristesse et de sa colère. Elle s’était arrêtée à la porte de son bureau en ressortant et s’était tournée vers lui.  

 

- Je suis désolée. Tu dois me trouver horriblement égoïste. Après tout ce que tu as fait pour moi, je devrais accepter de faire tout ce que tu me demandes mais… mais je perds espoir, Ryo. J’ai l’impression que ça ne s’arrêtera jamais. Il s’attaque à moi mais il approche aussi nos amis, ton entreprise. Je finis par me dire que je ferais mieux de partir. Ce ne serait peut-être pas plus mal d’ailleurs. Alors si vraiment tu ne veux plus que je vienne ici, je ne viendrais plus mais, à ce moment-là, je préfère encore m’éloigner que de voir la vie continuer en devant rester sur le côté., lui avait-elle confié.  

- Et peut-être qu’ainsi, vous pourrez également retrouver une vie normale. Mick passe son temps à améliorer ma protection alors qu’il devrait être avec Kazue, Miki devrait profiter de sa grossesse et ne pas s’inquiéter d’être la cible d’un fou et toi… toi, tu restes avec moi et tu ne réponds à plus aucune obligation sociale alors que je suis persuadée que c’est important dans ta position. Je n’ai pas le droit de te demander autant., avait-elle ajouté.  

 

Elle était ressortie, fermant la porte derrière elle calmement, le laissant songeur. Quand il avait été déposer un dossier sur son bureau un peu plus tard, elle n’avait pas levé le nez de son écran, lui signifiant ainsi qu’elle ne souhaitait pas parler, et, voyant les traces de larmes sur ses joues, il l’avait laissée respirer. En revanche, celui qu’il n’avait pas laissé respirer, c’était leur architecte quand il l’avait eu au téléphone moins d’une heure après après avoir tenté de le joindre à plusieurs reprises. Il l’avait viré tout simplement et avait pris en main la direction des travaux, s’appuyant sur les chefs d’équipe des différents corps de métier présents sur le chantier pour qu’ils se coordonnent au mieux pour finir les travaux au plus vite, prime à l’appui. Et le résultat était là.  

 

- Je suis désolé, Mick, je n’ai pas été facile ces derniers jours., s’excusa-t-il après un moment perdu dans ses souvenirs.  

- Moi, je m’attendais à ce que tu exploses depuis un moment déjà. Tu es quand même passé d’un deux cents mètres carrés à un quarante puis vingt. Je ne sais pas comment tu as tenu si longtemps sans sortir ni péter un câble. A l’université, tu ne passais à l’appartement que pour dormir., lui rappela son ami, amusé.  

- Il faut croire que j’avais de bonnes raisons de rester plus… calme… ou alors j’ai mûri., pipa Ryo.  

- Je penche plus pour la première option en disant que tu avais surtout une bonne raison de te montrer fort et rassurant. Et si on allait lui dire qu’elle peut monter ? Je suppose que tu ne vas pas la laisser mijoter en bas alors qu’elle pourra peut-être avoir de quoi s’occuper ce soir., suggéra Mick.  

 

Son ami regarda les meubles mis en place et poussa le regard dans un coin de la pièce où attendaient des cartons et des sacs, des choses qu’il avait récupérées de leurs appartements respectifs et d’autres qu’ils avaient commandées. Kaori aurait de quoi faire ce soir et ça lui remonterait certainement le moral.  

 

- Elle doit surtout me maudire parce que je ne l’ai pas laissée venir avec nous. Allons-y., approuva-t-il, légèrement nerveux en attendant la réaction de sa moitié.  

- Alors ? Je peux enfin aller voir où ça en est ?, leur demanda-t-elle quand ils arrivèrent dans la salle de surveillance.  

- Oui. Viens me dire ce que tu en penses., lui proposa Ryo, lui tendant la main.  

 

Elle ne bougea pas, comme statufiée, le regardant sans y croire. Ca faisait des jours qu’il refusait de la laisser monter, des jours qu’elle ne voyait plus l’architecte et se disait que tout était au point mort, ne pouvant s’apercevoir du ballet des ouvriers puisqu’ils rentraient tard chaque soir. Elle trépignait d’impatience, étouffant dans l’appartement du bas. Elle avait même fait une croix sur le fait qu’ils emménageraient avant de partir.  

 

- Vraiment ? Je peux monter ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui, Sugar. Désolé de t’avoir demandé de rester à l’écart quelques temps. Tu me diras si ça en valait la peine., lui dit-il avec un léger sourire.  

- Je vous laisse, les amoureux. Bon week-end., leur souhaita Mick.  

 

Ils le saluèrent et ils se quittèrent sur le palier, lui descendant et eux montant, main dans la main. Arrivés à la porte, il l’arrêta et la regarda. Il avait envie de marquer le coup comme la première fois qu’ils étaient venus. Soudain, il l’attrapa et la prit dans ses bras.  

 

- Tu m’as déjà fait ce coup-là., le taquina-t-elle.  

- Je sais et je le referai autant de fois qu’il me plaira jusqu’à ce que je sois trop vieux pour le faire., lui annonça-t-il, déposant un baiser sur ses lèvres.  

- Maintenant ferme les yeux., lui intima-t-il avec un léger sourire.  

- Pourquoi ?, s’étonna-t-elle.  

- Tais-toi et ferme les yeux., répéta-t-il, légèrement impatient.  

 

Elle soupira ostensiblement mais obéit malgré tout.  

 

- Tu sais si c’est juste pour m’enfermer avant que je ne fuis devant l’étendue des travaux restant à faire, y a pas de risque. Je me doute qu’on n’emménagera pas avant notre retour., pipa-t-elle.  

- Disons que j’ai dû congédier les ouvriers. Donc c’est toi qui va devoir finir le travail parce que, moi, je ne sais rien faire de mes dix doigts… à part t’envoyer en l’air., plaisanta-t-il.  

- Tu as quoi ?, cria-t-elle, rouvrant les yeux et plongeant dans son regard.  

- Tu as renvoyé les ouvriers ?, continua-t-elle, sautant de ses bras pour lui faire face, furieuse.  

- Mais tu crois que je vais faire ça quand avec tout le boulot que j’ai ? Tu veux vraiment encore vivre dans cette pièce avec deux gardes du corps et des écrans télé et dormir sur ce matelas alors qu’on a tout cet espace à…, fit-elle, se retournant vers l’appartement pour lui montrer la surface et donc l’intimité dont ils manquaient cruellement en bas.  

 

Elle s’arrêta d’un coup en voyant la pièce éclairée mais surtout meublée, propre, peinte des couleurs qu’ils avaient choisies, donnant sur la porte coulissante en verre façon atelier qu’ils avaient choisie pour séparer la cuisine du séjour, cuisine elle aussi équipée, loin, bien loin de la pièce vide qu’elle avait vue la dernière fois. Elle se tourna vers son compagnon, le regard humide, incrédule.  

 

- Les meubles ont été montés aujourd’hui. J’aurais pu leur demander de déballer les cartons mais je suis presque sûr que tu préféreras le faire toi-même., lui dit-il d’une voix légèrement rauque.  

- Oui., souffla-t-elle, approchant et l’enlaçant, émue.  

- Comment tu as fait ?, lui demanda-t-elle.  

- J’ai viré l’architecte et motivé les troupes. Les hommes ont travaillé en bonne intelligence et ont gagné une prime plus ma recommandation pour de futurs chantiers., lui avoua-t-il.  

- Tu as encore une fois pris les choses en main. Merci, Ryo., fit-elle, se pressant contre lui.  

- Ils ont suivi les indications pour la disposition des meubles mais, si ça ne te plaît pas, on changera sans souci., lui proposa-t-il.  

- Tu en penses quoi, toi ?, lui demanda-t-elle.  

- Moi, ça me va parfaitement. Tu veux aller visiter l’étage ?  

 

Elle acquiesça et s’écarta de lui, gardant seulement un bras autour de sa taille. Ils montèrent les escaliers et commencèrent par les pièces secondaires.  

 

- Ils ont fait du bon travail., admit Kaori, impressionnée.  

- Oui, très bon travail. Viens, je vais te montrer notre chambre., lui dit-il.  

 

Il posa les mains sur ses yeux avant de pousser la porte, sentant son sourire à ses pommettes touchant ses paumes. Il la fit avancer de quelques pas avant de baisser les mains. La pièce était illuminée par le soleil couchant qui venait teinter les murs de couleurs beige et lin d’orange et rose. Le lit n’était pas fait, laissant apercevoir les barreaux en métal de la tête de lit. Un coffre, dont le dessus molletonné pouvait servir d’assise, était installé au pied et, dans les angles non occupés de la pièce, trônaient deux fauteuils qui semblaient des plus confortables.  

 

- C’est comme je l’imaginais., murmura-t-elle, le cœur battant.  

- Je me suis juste permis un rajout par rapport à ce qu’on avait dit., lui indiqua-t-il, pointant vers le tableau au dessus du lit.  

 

Une photographie d’un pont parisien avait été reproduite en peinture, prenant toute la largeur du lit.  

 

- Le Pont des Arts., souffla Kaori.  

- Oui, lui-même. Tu aimes ?  

- Beaucoup., admit-elle, se retournant vers lui.  

 

Elle passa les bras autour de son cou et l’embrassa tendrement. Il glissa les bras autour de sa taille et la serra un peu plus contre lui, approfondissant leur échange. C’était leur premier vrai baiser depuis deux semaines et ils en savouraient chaque instant avec délectation et attente du suivant. Quand ils se séparèrent enfin à bout de souffle, ils posèrent leurs fronts l’un contre l’autre, se sentant proches et bien.  

 

- On continue ?, souffla-t-il, le regard chaud.  

- De s’embrasser ou de visiter ?, lui demanda-t-elle avec un petit sourire coquin.  

- Je te dirais bien les deux mais commençons par la visite des lieux., répondit-il, amusé.  

 

Le dressing était équipé d’étagères et de penderie et n’attendait plus que les vêtements emprisonnés dans les valises qui étaient posées dans un coin de la chambre.  

 

- Je sens qu’on va beaucoup se plaire ici aussi., pipa Ryo, voyant la salle de bains achevée.  

- Se plaire ou se faire plaisir ?, le taquina-t-elle.  

- Les deux, ma chère, et, si je savais où étaient les serviettes, je t’emmènerais aussitôt dans cette grande baignoire qui appelle à être partagée., lui fit-il d’un ton plein de promesses.  

- Je les sortirai pour demain. Dis-moi qu’on dort ici ce soir., lui demanda-t-elle, pleine d’espoir.  

- A toi de voir si on peut rendre l’appartement un minimum fonctionnel ce soir. Il est déjà vingt heures., lui signala-t-il.  

- Si tu n’as pas envie de te coucher dans l’heure qui vient, c’est faisable., lui dit-elle, le regardant d’un air expectatif empli d’espoir.  

- Alors, c’est d’accord., lui concéda-t-il.  

- Je n’ai jamais géré un déménagement, alors dis-moi où mettre les mains., lui demanda-t-il.  

 

Elle observa la pièce autour d’elle, réfléchit un moment puis se tourna vers lui. Il connaissait ce petit air résolu et concentré. C’était celui qu’elle avait eu quand ils avaient été à San Francisco et qu’ils devaient déménager la maison de Mick et son entreprise en moins d’un week-end.  

 

- Je te laisse vider les valises et remplir le dressing., lui proposa-t-elle.  

- Même les tiennes ? Même tes sous-vêtements ?, lui demanda-t-il après qu’elle eut acquiescé une première fois.  

- Même les sous-vêtements. Je compte sur ta sagesse pour accomplir ta mission., lui dit-elle avec un clin d’oeil.  

- Tu seras où ?, lui demanda-t-il, la voyant sortir de la chambre.  

- Dans la cuisine, sortir un minimum pour pouvoir dîner et déjeuner., lui apprit-elle.  

- On peut faire ça après., suggéra-t-il, le regard pétillant.  

- Quelque chose me dit que, si on veut être efficace, il vaut mieux ne pas être dans la même pièce pour le moment., répondit-elle.  

- Ce quelque chose, ce ne serait pas l’irrésistible envie que tu as de me déshabiller ?, la taquina-t-il.  

 

Elle rougit et lui adressa un regard chaud car, effectivement, elle doutait qu’ils sauraient se contenir après tant de temps d’attente en étant si proches dans leur chambre.  

 

- Dis-moi que tu n’en as pas envie., rétorqua-t-elle, un petit sourire aux lèvres.  

- Toi, moi, une vraie chambre, notre chambre qui plus est, et un lit ? Attends un peu., fit-il, se dirigeant vers la porte.  

- En plus, il y a une serrure !, s’exclama-t-il, heureux, actionnant le verrou.  

- Donc, et je vais éviter de te présenter mes arguments deux fois, si, bien sûr que si, j’en ai envie., lui dit-il, posant un regard chaud sur elle.  

- Alors, comme les gens raisonnables que nous sommes…, commença-t-elle.  

- Et très raisonnables nous sommes…, enchérit-il, approchant d’elle.  

- Nous ferions mieux de d’abord nous occuper de l’utile…, fit-elle, lâchant un gémissement lorsqu’il posa les lèvres sur les siennes.  

 

Il l’attira contre lui et l’enlaça, la ramenant doucement dans la chambre. Il se sentit buter contre le coffre et s’assit dessus, entraînant sa belle avec lui. Elle se mit à cheval sur ses genoux et il se laissa tomber sur le lit, leurs lèvres toujours scellées.  

 

- Dites donc, Monsieur Saeba, on ne serait pas en train de corrompre une honnête travailleuse ?, murmura-t-elle, s’écartant de lui, le souffle court.  

 

Il admira son visage aux pommettes rosies, au regard noisette flambant, et ses lèvres sublimes dont il ne se rassasiait pas.  

 

- Je plaide coupable… et je me condamne à vie., répondit-il, traçant sa bouche du bout des doigts.  

- Et quelle sera la sanction ?, lui demanda-t-elle, attrapant son doigt et le suçotant de manière très suggestive.  

- T’aimer et t’aimer encore., lui promit-il.  

- Je n’offre aucune réduction de peine pour bonne conduite., lui apprit-elle, lui lançant un regard lascif.  

- Je n’en veux aucune., souffla-t-il, passant une main derrière sa nuque pour l’attirer à lui.  

 

Il l’embrassa fiévreusement et la retourna pour se mettre au dessus d’elle. Elle explora toute la largeur de son dos et, arrivant à la ceinture, tira sur sa chemise pour la défaire de son pantalon, glissant les mains en dessous pour sentir de nouveau la douceur de sa peau nue. Elle sentait que sa robe était remontée jusqu’à ses hanches et ses mains qui caressaient ses cuisses et ses fesses. Ryo quitta les deux petits fruits rouges pour descendre le long de sa gorge et butiner son cou, sa nuque, remontant le long de sa colonne vertébrale pour aller chercher la fermeture éclair de sa robe et la descendre lentement.  

 

- Je ne sais pas si j’aurais toujours la patience de te déshabiller. Tu es très sexy ainsi mais la robe plus les collants à enlever… Il risque d’y avoir des dégâts., lui apprit-il, mordillant son lobe d’oreille tout en faisant glisser les bretelles le long de ses bras.  

- Tu suggères ?, lâcha-t-elle dans un souffle, complètement offerte à ses caresses.  

- Tu pourrais remettre ta guêpière ou investir dans quelques portes-jarretelles., proposa-t-il.  

- J’y réfléchirai mais ne compte pas que je les porte sans sous-vêtements., répondit-elle, le basculant sur le dos.  

 

Elle se redressa sur lui et commença à déboutonner sa chemise, alors qu’il baissait sa robe jusqu’à sa taille et la caressait oisivement.  

 

- J’aurais peut-être dû te laisser le temps de faire le lit., pensa Ryo, baissant les bretelles de son soutien-gorge.  

- Pour mieux le défaire ?, plaisanta-t-elle.  

- Pour que ce soit plus agréable ? Plus doux ? Plus chaud ?, lui retourna-t-il, caressant la peau à la lisière de son sous-vêtement, la sentant frissonner.  

- Rien n’est plus agréable que toi, rien n’est plus doux que ta peau contre la mienne…, commença-t-elle et se penchant sur son torse pour l’embrasser.  

 

Il ferma les yeux et se laissa emporter par les sensations, frémissant d’avance alors qu’elle ouvrait son pantalon et s’en prenait à sa virilité, l’éveillant comme elle avait éveillé son désir, avec sensualité.  

 

- Agréable, doux… Et pour le chaud ?, lui demanda-t-il, essayant de se concentrer pour faire durer le plaisir.  

 

Elle ne répondit pas mais il sentit la chaleur l’entourer et laissa échapper un long râle de plaisir en sentant ses lèvres aller et venir autour de lui, s’immobilisant par moments pour laisser l’appendice lingual jouer en son sommet avant de redescendre.  

 

- Stop… Arrête… Je vais…, murmura-t-il, sentant le plaisir monter.  

 

A son grand soulagement, il sentit la fraîcheur l’entourer un court instant avant ses lèvres qui remontèrent le long de ses corps. La dentelle de son soutien-gorge frôla son membre et il eut bien du mal à se maîtriser. La traîtresse le remarqua et en joua un moment, traçant des lignes du bout de la langue le long de son abdomen tout en poussant sa poitrine sur lui. N’en pouvant plus, il l’attrapa par les aisselles et la leva jusqu’à lui, la faisant atterrir sur le dos. Il lui retira prestement sa robe, puis ses collants avant de retirer ses vêtements.  

 

- Alors pour le chaud, ça donnait quoi ?, lui demanda-t-elle d’une voix sensuelle, laissant courir ses doigts sur son corps.  

- A ton avis ?, lui rétorqua-t-il, pointant vers son bas-ventre.  

- Pas mal., approuva-t-elle avec un sourire coquin.  

- Pas mal ? Je vais te montrer ce qui est pas mal…, lui dit-il, faussement vexé.  

 

Il s’allongea sur elle et l’embrassa langoureusement, mêlant leurs langues sauvagement tout en s’attaquant à l’agrafe de son soutien-gorge qui sauta rapidement. Les bretelles déjà défaites, la pièce de dentelle vola dans les airs sans qu’aucun des deux ne s’en préoccupe… et atterrit sur le visage du nouvel arrivant.  

 

- Je me demande à quoi ça sert de mettre des verrous si c’est pour ne pas s’en servir., pipa Mick.  

 

Il admira deux secondes la pièce de lingerie, en appréciant la qualité, puis le lança sur le fauteuil non loin.  

 

- Je suis juste passé vous déposer de quoi dîner. Kazue s’est dit que le frigo serait probablement vide. Je… J’ai tout laissé dans la cuisine., leur indiqua-t-il.  

- Bonne soirée et… bon appétit., les salua-t-il, hilare.  

 

Le couple ne sut quoi répondre, figé par la gêne de s’être fait surprendre une nouvelle fois. Entendant la porte claquer, Ryo posa la tête sur l’épaule de sa compagne en grognant.  

 

- Il va falloir qu’on prenne l’habitude de fermer les portes… à double tour. Toutes les portes… et toutes à double tour., gronda-t-il.  

 

Il observa la façon dont il était positionné et soupira de soulagement.  

 

- Heureusement, le plus qu’il aura vu, ce sont mes fesses et tes cuisses. Je peux vivre avec ça., dit-il.  

 

Un peu surpris par le silence de sa compagne, il releva les yeux vers elle et croisa son regard… amusé. Voyant cela, il se prit à sourire et ils éclatèrent tous deux de rire.  

 

- Tu crois qu’il faut y voir un message ?, lui demanda-t-elle, entourant sa nuque de ses bras.  

- Je te l’ai dit : verrouiller les portes. Et si on reprenait là où on en était…, lui proposa-t-il.  

 

Il se penchait sur elle quand un gargouillis bruyant se fit entendre. Ils se regardèrent et se sourirent.  

 

- On peut peut-être dîner avant. Ca ne fera pas de mal de prendre des forces., suggéra Kaori.  

- J’ai plus envie de…, grogna-t-il, posant un regard empli de désir sur elle.  

 

Son ventre se manifesta cependant une deuxième fois suivi de celui de sa compagne.  

 

- Bon d’accord, j’abdique., soupira-t-il, se relevant et lui tendant la main.  

- Tu ne veux pas rester comme ça ? J’apprécie beaucoup la vue., la taquina-t-il.  

 

Elle lui sourit et secoua la tête en riant.  

 

- Je n’ai pas l’âme d’une exhibitionniste en dehors de notre chambre., lui affirma-t-elle, attrapant sa chemise pour la passer.  

- Qui penses-tu nourrir ainsi ? Mon estomac ou mes yeux en plus d’autre chose ?, lui demanda-t-il, appréciant la vue de ses jambes découvertes et de l’effet de transparence du vêtement.  

- Les deux peut-être. Le corps est aussi important que l’esprit, non ?, lui répondit-elle, sortant de la chambre.  

 

Il enfila son caleçon et fouilla les valises pour trouver quelque chose de plus confortable, descendant en jean et tee-shirt.  

 

- Tu en as mis du temps pour arriver., lui fit-elle remarquer.  

- J’ai dû trouver la bonne valise. Maintenant, y a pas : avant d’aller dormir, il faudra que je range parce qu’il y a plein de vêtements sur le lit., soupira-t-il.  

 

Il aurait dû réfléchir avant de tout sortir. La partie la plus agréable de la soirée allait devoir attendre.  

 

- J’ai faim, femme., fit-il, faussement fâché.  

- Trouve le carton avec les assiettes et les couverts., lui dit-elle, mettant à réchauffer le plat que Kazue leur avait préparé.  

- Et ce serait dans quel carton ?, l’interrogea-t-il.  

- Si tout a été fait comme demandé, dans le carton marqué assiette., lui répondit-elle, un sourcil levé et un petit sourire en coin.  

- Logique… Je dirais même élémentaire, mon cher Watson., pipa Ryo.  

 

Ce n’était pas comme si lui aurait tout mis dans un carton en vrac sans rien noter dessus. Non, non, il n’aurait jamais fait cela. Heureusement qu’il avait demandé les consignes à sa compagne avant de lancer la mise en carton en lui faisant croire qu’il prenait juste de l’avance.  

 

- C’est tout ce qu’il reste de vaisselle ?, s’étonna-t-il.  

- Oui. Presque tout ce qui était dans le meuble côté salon a été détruit par les balles. Hide me ramènera de la vaisselle de l’appartement quand il aura le temps., lui dit-elle, éteignant le gaz.  

- On peut aussi en acheter, tu sais. Tu as le droit de te faire plaisir., lui signala-t-il.  

 

Elle le regarda puis, au-delà, leur appartement où tout était neuf. Elle n’avait pas dépensé un sou et il ne lui avait pas communiqué tout ce que ça lui avait coûté mais elle se doutait que la somme devait être coquette.  

 

- Je ne vois pas pourquoi j’achèterais quelque chose que j’ai déjà., lui fit-elle remarquer.  

- C’est toi qui vois. Tu regarderas quand même pour de la vaisselle à sortir pour les grandes occasions, d’accord ? Et dès qu’on le pourra, on ira ouvrir un compte bancaire commun si tu veux bien. Je veux que tu ne manques de rien et que tu te fasses plaisir., lui dit-il, prenant sa main dans la sienne.  

- Je n’ai besoin de rien, Ryo. J’ai déjà tout ce qu’il me faut., lui opposa-t-elle.  

- Je sais mais laisse-moi rêver qu’un jour, tu acceptes de t’acheter un truc dont tu n’as pas besoin mais qui te fais envie. Tu veux bien ?, lui demanda-t-il, amusé.  

- Rêver, ça ne fait pas de mal., admit-elle.  

 

Ils dînèrent dans un silence relatif, profitant d’être ensemble et prenant la mesure de leur nouvelle situation. Ils avaient enfin l’intimité dont ils avaient rêvée. Ils étaient à deux, sans garde du corps, avec des caméras qui filmaient les points névralgiques tels que les portes et les fenêtres ou encore les escaliers mais tout le reste était aveugle en leur présence. Quand ils sortaient ou si un intrus était détecté, d’autres caméras se mettaient en route pour surveiller tout l’appartement. C’était la solution qu’avait trouvée Mick pour leur donner un maximum la sensation d’être seuls et ils avaient approuvé et apprécié.  

 

- C’est ton anniversaire demain…, fit soudain Kaori.  

- Oui, c’est vrai. Comment… Ah oui, le code de la photocopieuse. Je suppose qu’Asami t’a expliqué l’origine., plaisanta-t-il.  

- Oui, et c’est juste cinq jours avant le mien., répliqua-t-elle, une lueur amusée dans le regard.  

 

Ils se regardèrent, conscients que d’ici cinq jours, les choses évolueraient irrémédiablement entre eux, et se sourirent. Après tout, elles avaient déjà failli irrémédiablement changer à plusieurs reprises…  

 

- Tu avais prévu quelque chose ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, pas vraiment. Ca n’a pas vraiment d’importance pour moi., répondit-il, haussant les épaules.  

- Tu vas avoir trente ans, Ryo., lui fit-elle remarquer.  

- Et alors ? Ce n’est qu’un jour de plus par rapport à aujourd’hui et un de moins par rapport à après-demain., éluda-t-il.  

- Alors pourquoi mon anniversaire te semble important au point de vouloir attendre ce jour-là pour me faire l’amour et m’emmener en vacances ?, lui retourna-t-elle.  

- Tu seras majeure ce jour-là., lui dit-il.  

- On a déjà fait beaucoup de choses avant que je sois majeure. On est partis en voyage, on a acheté un logement à deux, j’ai signé un contrat de travail et je ne te rappellerai pas tout ce qui s’est physiquement passé entre nous deux…, pipa-t-elle.  

- Alors mes vingt ans, ce ne sera aussi qu’un jour de plus par rapport à la veille et un de moins par rapport au lendemain., répliqua-t-elle.  

 

Il n’aimait pas quand elle retournait ses arguments contre lui. Il trouvait cela agaçant mais aussi… bah il devait être un peu cinglé, ou fou amoureux ou amoureux fou, parce qu’il trouvait aussi cela exaltant de la voir lui tenir tête comme elle le faisait.  

 

- Je sais pas. C’est plus important, c’est tout., répondit-il, haussant de nouveau les épaules.  

 

Elle le fixa du regard un moment puis posa les coudes sur la table avant de poser le menton sur ses mains, continuant à l’observer.  

 

- Tu me disais tout à l’heure que tu voulais que je me fasse plaisir., fit-elle posément.  

- J’ai dit ça., admit-il, se laissant aller sur sa chaise et la regardant avec un léger sourire, attendant de voir où elle voulait en venir.  

 

Ce sourire la faisait fondre et elle devait lutter pour oublier les papillons qui virevoltaient dans son estomac.  

 

- Tu sais ce qui me ferait plaisir ?, lui dit-elle.  

- Non mais tu vas me le dire., répliqua-t-il, amusé.  

- Qu’on fête ton anniversaire., lui annonça-t-elle, attendant de voir sa réaction.  

- Ca ne m’intéresse pas., lui opposa-t-il calmement.  

- Ryo, je ne te parle pas d’une fête à cent cinquante personnes. Juste tes amis, quatre invités plus nous deux., objecta-t-elle.  

- Un truc simple, une occasion de se réunir et d’être ensemble, de profiter d’un bon moment après tout ce qu’on a vécu. Nous sommes en sécurité ici., argumenta-t-elle.  

- Kaori…, grogna-t-il.  

- S’il te plaît… C’est important pour moi. Fêter un membre de ma famille, c’est important pour moi… vraiment…, lui fit-elle, le regard implorant.  

 

Il détourna les yeux pour y échapper mais ne put s’empêcher d’y revenir. Il se foutait comme de l’an quarante de son anniversaire mais, l’idée faisant son chemin, il finit par se dire que peut-être ce serait différent cette année-là, peut-être que cette année marquant un changement de décennie marquerait aussi bien le tournant qu’avait pris sa vie… et il avait aussi envie de lui faire plaisir même si c’était encore une fois un geste altruiste de sa part.  

 

- D’accord. Mais simple et petit comité… et il y a une personne que j’aimerais inviter en plus si tu n’y vois pas d’objection., lui concéda-t-il.  

- Je t’écoute., lui accorda-t-elle.  

- Le Professeur., lui apprit-il.  

- C’est ton ancien enseignant, c’est cela ?, se rappela-t-elle.  

- Oui mais il a été un peu plus que cela pour moi, un peu comme un mentor à un moment où j’étais un peu paumé., lui expliqua-t-il.  

- Ca me va. On sera donc sept. Pour les courses…, commença Kaori.  

- Tu feras ta liste et j’irai à la supérette non loin., lui proposa-t-il.  

 

Elle leva un sourcil amusé et il comprit parfaitement le message.  

 

- Oui, moi avec un garde du corps… Je vais savoir me débrouiller, tu sais., s’offusqua-t-il.  

- Dis-moi juste, c’est quand la dernière fois que tu es rentré dans un magasin d’alimentaire ?, l’interrogea-t-elle, circonspecte.  

 

Il fouilla sa mémoire et se retint de grimacer en voyant que ça commençait à dater. Il arbora cependant un air très sérieux en lui répondant :  

 

- Huit ou neuf ans et je te rassure, j’ai trouvé les préservatifs et le rayon alcool du premier coup., se vanta-t-il, jubilant de la voir rougir.  

- Je le retrouverai bien encore cette fois-ci., acheva-t-il.  

- Les préservatifs ?, pipa-t-elle, se mordant la lèvre.  

- Non, le rayon alcool. Le reste ne m’est pas utile., lui apprit-il.  

- Tu as encore ce qu’il faut., murmura-t-elle, se sentant bête de rougir pour une chose tout aussi normale et qui deviendrait courante dans sa vie.  

- Oui mais, sauf si tu y tiens, je ne compte pas en utiliser.  

 

Elle leva un regard surpris vers lui, se demandant pourquoi alors que ça aurait été un moyen encore plus sûr de s’assurer qu’elle ne tombe pas enceinte.  

 

- Si ça t’inquiète, je me suis fait dépister pour toutes les maladies et infections sexuellement transmissibles à chaque visite médicale que j’ai eue depuis qu’on est ensemble. Je n’aurais pas voulu que tu attrapes quelque chose à cause de la vie dissolue que j’avais menée avant., l’informa-t-il.  

- Non… Je te fais confiance sur ce sujet-là. C’est juste que…, commença-t-elle, se mordant la lèvre nerveusement.  

- Tu prends la pilule, Kaori. Je le sais et, tout comme tu me fais confiance, je te fais confiance. Je sais que je prends un risque supplémentaire mais, pour moi, ce risque est mesuré et acceptable., lui affirma-t-il, ayant saisi le sens de ses propos.  

- Mais si…, pipa-t-elle, anxieuse.  

- Ca n’arrivera pas., imposa-t-il.  

- On sera plus prudents, plus abstinents en milieu de mois s’il le faut mais j’ai envie de te sentir contre moi, peau contre peau à chaque moment, à chaque endroit.  

 

Il se leva de table, la discussion étant close pour lui. Il observa le séjour encore encombré de cartons, revit la chambre dont le lit était également encombré et soupira.  

 

- Bon, je suppose que le corps-à-corps sera pour un autre soir., soupira-t-il.  

- Vu qu’on reçoit demain, il faudra ranger et, surtout, je dois débarrasser le lit.  

- Je vais ranger un peu ici pour qu’on puisse déjeuner demain matin et j’arriverai après., l’informa-t-elle.  

 

Elle le regarda partir, encore sous le choc de ce qu’il venait de lui dire. Il voulait avoir des rapports non protégés avec elle, enfin non protégés de son côté, se reposant uniquement sur sa contraception pour ne pas avoir d’enfant. Elle ne comptait pas le tromper et tomber enceinte dans son dos mais c’était quand même une sacrée prise de risque de sa part et elle ne savait dire si elle le croyait fou, imprudent ou simplement serein dans leur relation. Elle n’aurait même pas été vexée de le voir enfiler un préservatif. Il avait été clair avec elle depuis le départ. Alors pourquoi ?, ne cessait-elle de se demander, tout en déballant carton après carton.  

 

Ryo rangea les vêtements éparpillés sur le lit dans le dressing avant de prendre une autre valise et de la vider. Peu à peu, la pièce prit vie et se colora des apports multicolores de leurs vêtements. Si les siens étaient généralement de tons assez sombres, ceux de Kaori étaient plus diversifiés. C’était étrange de voir leurs vêtements côte à côte ainsi. Comme elle avait récupéré ses affaires de l’appartement, dûment empaquetées par son frère qui les avait ramenées sans qu’elle le sache, leur cohabitation prenait encore plus forme qu’à son ancien appartement où elle n’avait que le strict minimum. Loin de l’effrayer, ça l’amusa de voir les shorts en jean, dont la taille de certains lui fit froncer les sourcils, côtoyer les tailleurs d’Eriko et même ses quelques robes de soirée. Il rangea avec une curiosité non dissimulée ses dessous de jeune fille comme ceux de jeune femme plus sexy, se plaisant à l’imaginer dedans.  

 

- Mais ce sont les affaires de mon appartement., pipa-t-elle, arrivant à son insu.  

- C’est Hide qui les a ramenées en début de semaine., lui apprit-il.  

- Il n’a pas vidé ta chambre mais juste ton armoire., la rassura-t-il.  

- Je… Ca fait un peu bizarre de les voir ici. Il y aurait certainement du tri à faire., pensa-t-elle.  

- Genre ça ?, lui demanda-t-il, sortant un short en jean d’une étagère.  

 

Il l’avait dans le collimateur depuis qu’il l’avait sorti de la valise, celui-là, à la fois tenté de le voir sur elle et jaloux de savoir qu’elle l’avait porté sous le nez d’autres hommes et de l’effet que ça leur avait certainement fait.  

 

- Celui-là, je l’adore !, s’exclama Kaori, le prenant de ses mains et enfilant la pièce de denim.  

- Il est pratique et super agréable à porter., expliqua-t-elle, se tournant pour lui faire voir.  

 

Lui, se faisant l’effet d’un vieux pervers de trente ans, voyait très bien la paire de jolies fesses de vingt ans qui s’agitaient sous son nez dans toute leur splendeur, rondes et fermes, à la peau douce et nacrée, au galbe parfait, auxquelles il pouvait s’agripper sans problème, ni trop ni trop peu, pensa-t-il. Il sentit son meilleur ami prendre vie et se réprima difficilement. La fatigue commençait à arriver et, s’il y avait bien une chose qu’il ne voulait pas, c’était rater leur première fois.  

 

- Plutôt que de te trémousser devant mon nez, coquine, si tu allais faire le lit et nous sortir des serviettes pour demain matin pendant que je finis ici., lui ordonna-t-il, lui claquant doucement la fesse.  

 

Le geste la fit rire et elle sortit du dressing avec un grand sourire, ce qui le fit sourire à son tour. Avant, il n’aurait pas résisté à la tentation. Avant, s’il avait laissé partir une femme, il aurait certainement jugé que sa soirée était pourrie. Avant il ne se serait pas préoccupé de savoir s’il était trop fatigué pour conclure. Il regarda subrepticement Kaori s’activer autour de leur lit, étendant les draps, mettant des taies d’oreillers aux coussins, les retaper, sortir les radio-réveils en chantonnant doucement avant de sortir des serviettes et les affaires de toilettes d’un autre carton et d’aller dans la salle de bains. Elle y resta quelques minutes et il la vit réapparaître, attrapant une nuisette pour se changer sans se cacher à sa vue. Avant, il aurait passé une mauvaise nuit. Mais ça c’était avant. Cette nuit, il dormirait comme un bébé avec la femme hyper sexy de ses rêves entre ses bras et, demain matin, elle pourrait lui souhaiter son anniversaire d’un doux baiser parce qu’ils étaient enfin chez eux, libres de pouvoir s’exprimer. Peut-être qu’enfin, le vingt-six mars prendrait un autre sens pour lui. 

 


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