Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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Comme il est impossible de vérifier qui lit ces fics comme pour la version php, les fics NC-17 ne sont disponibles que dans la version dynamique du site.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 51 :: Chapitre 51

Publiée: 14-03-21 - Mise à jour: 14-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui font très plaisir. Bonne lecture^^

 


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Chapitre 51  

 

Debout devant le miroir, Kaori s’observa et faillit rire d’autant plus lorsque Mick posa au dessus de ses lèvres une moustache rousse assez drue. Elle grimaça sous l’effet désagréable de la colle sur sa peau et du chatouillis des faux poils sur son nez et ses lèvres.  

 

- Désolée, ma belle, mais avec tes lèvres sensuelles, je ne pouvais que prendre une moustache un peu longue., s’excusa-t-il.  

- Ca me semble pas mal., affirma-t-il en remontant le col de la combinaison pour cacher les contours de son visage fin.  

- Il ne manque que la casquette et on dirait un homme, un peu fin, mais un homme quand même. Comment vous appelez-vous, Monsieur ?, lui demanda-t-il.  

- Kao… ru, Kaoru, monsieur., répondit-elle, rendant sa voix plus grave.  

- Très bien. Ne t’inquiète pas, tu n’auras à faire cela que quelques minutes, le temps d’arriver à la salle des témoins. Je serai derrière toi même si je ne donnerai que l’impression de te suivre., lui assura-t-il.  

- Ryo est déjà parti ?, lui demanda-t-elle, essuyant ses mains moites sur la combinaison bleue du service d’entretien.  

 

Mick ouvrit la porte pour l’inciter à sortir de la chambre, voyant bien qu’elle était stressée et traînait un peu à rejoindre le tribunal.  

 

- Oui, avec Saeko dûment déguisée et Hideyuki., lui apprit-il.  

- Elle s’est déguisée en moi ? Mais si elle est attaquée ? Si elle mourrait ? Ce serait de ma faute. Hideyuki serait si malheureux., s’inquiéta Kaori, mal à l’aise.  

- Arrête Kaori. Ce ne serait pas de ta faute mais de celle du Lotus noir. Détends-toi, ils savent ce qu’ils font. Concentre-toi juste sur ta partie… Tu as dormi cette nuit ?, l’interrogea-t-il, fronçant les sourcils.  

- Non… J’étais trop stressée., admit-elle, baissant les yeux.  

 

Ryo avait tout fait pour l’apaiser pourtant : il l’avait câlinée, caressée en espérant certainement la faire chavirer, lui avait parlé mais elle était tellement prise dans ses pensées que rien n’avait marché. Elle ne s’était même pas rendue compte qu’il s’était lui-même endormi au petit matin. Il avait fallu que le réveil sonne, le réveillant, pour qu’elle le voit.  

 

- Allez, on y va. Je vais me garer à trois rues du tribunal. Tu partiras en avant, juste de quelques mètres., lui assura-t-il, voyant son regard s’arrondir.  

- Je serai derrière toi tout le temps. Remarque, ce n’est pas la meilleure place pour mater tes fesses ?, la taquina-t-il, agitant les doigts vers l’arrondi.  

- Tu touches aux fesses des mecs maintenant ?, gronda-t-elle, le regard un peu plus léger.  

- Jamais de la vie…, grimaça-t-il.  

 

Ils rirent un peu tous les deux, montant en voiture dans le garage. Habituée, la jeune femme se glissa hors de vue pendant quelques minutes puis reprit place normalement. Le reste de la route se fit en silence, Mick se restreignant de parler alors que Kaori triturait ses doigts nerveusement. Arrivés à l’endroit prévu, l’américain se gara et attendit que son amie sortit de la voiture pour se diriger vers le tribunal.  

 

Prenant une profonde inspiration, elle défit sa ceinture de sécurité et ne sortit qu’en entendant le claquement du métal sur le panneau latéral. Elle jeta un dernier coup d’oeil à Mick avant de claquer la portière puis lui tourna le dos et avança vers le tribunal. C’était la dernière ligne droite, s’encouragea-t-elle, la dernière dans cette affaire. Après, ils seraient tranquilles. Elle avança en imaginant Ryo qui l’attendait, son regard qui l’encourageait, sa main qui tenait la sienne et elle ferma les yeux en sentant la force et le courage revenir. Elle ne faillirait pas. Elle ne flancherait pas et témoignerait en regardant Tanaka droit dans les yeux. Elle pouvait le faire. Elle pouvait lui montrer qu’il n’avait pas eu raison d’elle. Putain oui, se dit-elle sans rougir du gros mot, elle lui montrerait qu’il ne l’avait pas anéantie même si elle avait eu peur comme jamais. Elle devait se montrer digne de son compagnon qui avait pris tous les risques, qui avait même été blessé à cause du Lotus Noir et qui l’avait aussi aidée à mener une vie à peu près normale.  

 

- Je vais lui botter les fesses à ce salopard. Il va voir de quel bois je me chauffe, foi de Ma… moi !, se reprit-elle au dernier moment.  

 

Elle arriva en vue du tribunal et se dirigea vers l’entrée de service comme le lui avait indiqué Mick. Elle présenta le badge qu’il avait épinglé pendant qu’elle se préparait, nerveuse à l’idée de se faire refouler, et souffla de soulagement quand le gardien la laissa passer, tenant la porte pour Mick qui la rattrapa en courant présentant le badge que lui avait fourni Hideyuki. Une fois à l’intérieur, il la laissa reprendre un peu de distance et ne la lâcha que lorsqu’elle fut dans la salle des témoins, Hide l’attendant.  

 

- Ca te va pas mal, la moustache., plaisanta son frère, aidant Kaori à retirer sa combinaison et sa moustache.  

 

Il rigola en la voyant faire des mouvements avec sa bouche pour chasser la désagréable sensation de tension.  

 

- Votre arrivée s’est bien passée ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Nickel, en un morceau., lui affirma-t-il, omettant de lui parler de l’attaque au couteau qu’ils avaient essuyée.  

 

Tout le monde allait bien. Ce n’était pas la peine de lui parler de cela pour le moment.  

 

- Le procès va commencer dans quelques minutes. Tu passes en deuxième après un expert des tables d’écoute., lui apprit-il.  

- Sois confiante. Tout ira bien. Il y aura en permanence un garde dans la salle.  

- Ca va aller, Hide. Tu peux aller dans la salle., lui assura-t-elle, lui confiant son sac à dos.  

- D’accord. Compte une petite heure avant de passer., lui dit-il.  

 

Elle acquiesça et le vit partir. Poussant un soupir, elle prit place sur un siège, lissant son tailleur nerveusement. Deux minutes plus tard, un homme essoufflé entra dans la pièce. Au même moment, un huissier ouvrit l’autre porte et appela quelqu’un. L’homme le suivit et Kaori supposa qu’il s’agissait de l’expert en question. Elle l’enviait. Lui n’aurait pas à attendre avant de passer et il était certainement beaucoup moins nerveux qu’elle. Elle se releva et observa la pièce, en faisant le tour. Elle était cependant très austèrement décorée et elle put se rasseoir rapidement à son grand dam.  

 

Elle tenta de penser à son travail et d’organiser sa journée du lendemain. Après dix jours d’absence, elle était persuadée que sa boîte mail débordait, qu’une montagne de courriers et de messages l’attendrait. Ryo lui avait pris son ordinateur lorsqu’il l’avait trouvée la veille le sortant de sa sacoche. Elle avait eu beau négocier, il n’avait rien voulu savoir… et il avait même obtenu tout ce qu’elle lui avait promis s’il le lui laissait. La méridienne avait fait son office inavouable, se rappela-t-elle, un léger sourire aux lèvres.  

 

Quand on toqua à la porte, elle releva les yeux et vit un deuxième garde entrer.  

 

- Il y a un souci ?, demanda le premier.  

- Non. On m’a demandé de venir renforcer la sécurité. Apparemment, ils ont reçu des informations., lui apprit le nouveau.  

- Tu es nouveau, ici ?  

- J’ai été détaché du tribunal de Setagaya. Junro., se présenta l’homme.  

- Kabuto, répondit l’autre, lui tendant la main.  

- Bonjour, Mademoiselle., la salua-t-il aussi quelques secondes après.  

- Bonjour, Monsieur., répondit-elle.  

 

Elle baissa les yeux et observa ses mains. Elle les sentait trembler et l’impression fut confirmée. Elle aurait donné beaucoup pour avoir Ryo à ses côtés. Même s’ils avaient été discrets, sa seule présence l’aurait réconfortée. Elle essaya de l’imaginer dans la pièce adjacente, se sentant déjà soulagée de le savoir non loin. Il aurait pu aller au bureau, lui aussi avait une tonne de boulot qui l’attendait, mais il avait préféré l’accompagner pour la soutenir. Ca l’avait touchée.  

 

Ressentant une désagréable sensation comme un picotement, elle releva la tête et croisa le regard de Junro. Elle fut un instant déstabilisée par l’intensité qui s’en dégageait avant qu’il n’esquissa un sourire d’excuse.  

 

- Désolé, vous êtes si jolie. Je n’ai pas pu m’en empêcher., pipa-t-il.  

 

Elle lui sourit en retour et le détailla en un clin d’oeil à son tour.  

 

- Je… Ce n’est pas grave. Les toilettes, s’il vous plaît ?, leur demanda-t-elle, se levant.  

- Là-bas., lui indiqua Kabuto, pointant vers le fond de la pièce.  

 

Elle alla s’isoler, chassant cette drôle d’impression qu’elle avait eue. Comme des flashs, elle vit ce qu’elle n’avait pas semblé percevoir au départ : une pointe noire qui s’étirait sur la peau de son cou juste au dessus du col de la chemise, un trait vert qui courait sur son poignet, la lueur de violence contenue dans son regard. Elle sentit le danger poindre, lui tordant l’estomac, et se hissa au dessus de la paroi séparant les deux cabinets, restant accroupie, les pieds sur la cuvette. C’était un yakuza. Elle en était persuadée. Une pointe noire, des traits verts comme des racines, le tatouage d’un lotus noir.  

 

Elle ne savait quoi faire. Si elle sortait et avertissait Kabuto, il se ferait certainement descendre. Si elle demandait à parler à Hide, il comprendrait certainement qu’elle l’avait démasqué et il la tuerait. Comment faire ? Crier était aussi hors de question. Peut-être… peut-être pouvait-elle feindre de faire un malaise… Revenir dans la pièce en chancelant et lui tomber dans les bras ou tomber par terre ou par l’une des portes. Mince, se dit-elle, elle ne se souvenait plus dans quel sens elles s’ouvraient… Elle devait malgré tout tenter sa chance.  

 

Elle allait sortir de la cabine quand l’alarme incendie se déclencha. Les cris à l’extérieur témoignaient de la frayeur des personnes dans le tribunal. Elle entendit la porte des toilettes s’ouvrir puis des petits sons étouffés mais elle reconnut le bruit du panneau de bois troué puis défoncé. Elle ne sut pourquoi, elle fonça dans la porte encore déverrouillée, bousculant Junro au passage, et ressortit des toilettes en reclaquant la porte sur lui. Juste avant de sortir de la salle des témoins, elle aperçut Kabuto, allongé par terre, la poitrine ensanglanté. Le salaud, il l’avait tué. Déboulant dans le couloir, elle fut entraînée par la foule qui fuyait les lieux, la sirène hurlant de manière intermittente.  

 

Elle ne savait pas où aller, se sentant entourée par le danger. C’était instinctif et peut-être juste le fruit de son imagination mais elle se sentait oppressée par ce malaise grandissant. Sortant de la masse, elle prit un couloir sur sa droite qui la mena vers des salles d’audience qui se vidaient. Dans laquelle était Hide ? Elle n’y avait pas prêté attention.  

 

Son regard fut soudain attiré par quelqu’un qui la désignait du doigt et elle se retourna pour fuir, voyant apparaître Junro de l’autre côté. Elle fonça alors sur sa gauche empruntant un escalier dont elle ignorait où il l’emmènerait au moment même où Mick et Ryo sortaient de la salle d’audience, anxieux, l’américain forçant son ami à le suivre dehors. Aucun des deux ne vit la rouquine disparaître en haut des marches au moment où ils passèrent devant les escaliers.  

 

- Vous pourriez faire attention !, hurla une femme à côté d’eux quand elle fut bousculée par deux hommes se précipitant à l’étage, attirant vaguement leur attention.  

 

Hide et Saeko déboulèrent dans la salle d’attente des témoins et trouvèrent Kabuto, inconscient à terre.  

 

- Il est encore en vie. Appelle les secours !, dit Saeko à son compagnon, comprimant la blessure.  

 

L’inspecteur passa l’appel tout en allant vérifier les toilettes. Il trouva la porte de gauche percée d’impacts de balle mais aucune trace de sang, ce qui le rassura. Kaori avait réussi à s’enfuir.  

 

- On a un homme à terre, encore vivant, en salle des témoins. Le témoin Kaori Makimura est probablement pourchassée par des hommes du Lotus Noir., annonça-t-il.  

- Visionnez toutes les bandes vidéos depuis une minute avant le déclenchement de l’alarme incendie à partir de la salle et essayez de la suivre. C’est urgent !, ordonna-t-il, tentant de garder son sang froid.  

 

Il était persuadé que tout avait été monté de toutes pièces. Il ne craignait pas de voir Tanaka s’enfuir. Il leur suffisait d’éliminer le témoin pour démonter toute l’affaire et c’était leur dernière chance. Il rejoignit Saeko qui leva les yeux et comprit à son regard que Kaori n’était pas là.  

 

- Va la chercher., lui dit-elle simplement.  

 

Si elle n’avait pas eu cet homme qui se vidait de son sang en respirant difficilement, elle y serait allée elle aussi mais il pouvait encore être sauvé et ça compterait pour Kaori aussi. Elle vit à peine Hide sortir et se retrouva seule, espérant qu’il retrouverait sa sœur.  

 

- C’était un leurre, Mick., réalisa Ryo en regardant le bâtiment d’où ne sortait aucun nuage de fumée.  

- C’était un leurre pour attraper Kaori., ajouta-t-il, se mettant à courir de nouveau vers l’entrée.  

 

Comme il y avait trop de policiers qui filtraient les mouvements, il passa par la porte de service qui s’ouvrit quand il arriva. Sans voir que Mick le suivait, il pénétra dans le tribunal. Il devait la retrouver à tout prix, la retrouver et la mettre à l’abri. Il grimpa une première volée d’escaliers, pensant que, si elle avait été au rez de chaussée, elle aurait été évacuée comme les autres et ils l’auraient retrouvée ou elle serait avec Hide et il l’aurait prévenu. Non, elle était en danger, il le sentait.  

 

Kaori déboucha au premier étage sans savoir où aller et elle ne se posa pas longtemps la question en entendant les pas rapides qui montaient les escaliers à sa suite. Elle détala sur la gauche, là où elle pouvait de nouveau bifurquer dans un couloir, lui offrant une brève cachette pour sa fuite. Voyant une porte ouverte, elle fonça dans la pièce et la referma aussi doucement que possible. Elle se retourna et se maudit : les cloisons étaient semi-vitrées sur deux pans. Entendant courir dans le couloir, elle s’accroupit contre la paroi en tentant de rester aussi calme et immobile que possible, le temps que les hommes passent, priant pour qu’ils ne se retournent pas quand ils auraient tourné à l’angle. Elle se fit aussi petite que possible et était sur le point de souffler de soulagement quand l’un des deux la vit et pointa son arme vers elle avant de tirer. La vitre explosa mais la balle percuta le mur devant lequel elle se tenait encore deux secondes auparavant. La porte était de nouveau ouverte et elle courait à perdre haleine en sens inverse, passant devant l’escalier mais ne l’empruntant pas en voyant Junro monter.  

 

Elle l’entendit accélérer le pas mais accéléra encore plus, étirant ses jambes au maximum pour faire de plus longues foulées et le distancer, et, soudain, bifurqua sur sa droite, entendant la vitre qui abritait le tuyau à incendie éclater non loin. Elle ne réfléchit même pas et grimpa de nouveau les escaliers aussi vite que possible, se demandant où elle trouvait la ressource en elle de continuer à ce rythme-là.  

 

Elle ne tergiversa pas en arrivant à l’étage et bifurqua sur sa droite, s’engouffrant dans un couloir sombre. Elle calma le rythme dès qu’elle trouva un recoin encore plus obscur et s’y engouffra, se faisant toute petite pour ne pas être vue. Elle aurait aimé faire moins de bruit mais elle avait l’impression que son cœur faisait autant de bruit qu’une batterie de tambours, que sa respiration saccadée était pire que l’ahanement d’un âne et que ses tympans battaient si forts qu’ils lui sortaient des oreilles. Elle se figea et cessa de respirer quand elle vit une ombre passer juste à un mètre d’elle et se colla un peu plus au mur, se pressant contre une forme ronde et oblongue. Sa chance, c’était sa chance, se dit-elle.  

 

Elle saisit l’extincteur prestement et bondit hors de sa cachette, assommant Junro avec. Le choc fit vibrer ses bras puis elle entendit le bruit sourd d’un corps qui tombe au sol avec un léger grognement de douleur. Elle n’attendit pas de vérifier si elle avait réussi ou non et s’enfuit en laissant tomber bruyamment l’extincteur au sol.  

 

- Sale petite garce, tu vas me le payer…, gronda le yakuza, se relevant en touchant sa tête.  

 

Il sentait le liquide chaud et poisseux sur son crâne, n’ayant pas besoin de voir la couleur pour savoir qu’elle lui avait ouvert le crâne. Il se releva, légèrement chancelant, et reprit sa route, mettant un peu de temps à recouvrer ses esprits.  

 

Hide avançait prudemment dans les couloirs sud du premier étage lorsqu’il entendit des bruits de pas rapides approcher. Deux hommes, compta-t-il. Il se prépara et se mit en travers de leur chemin, arme à la main soudainement… avant de rebaisser son arme.  

 

- Putain, j’aurais pu vous tuer, les mecs., grogna-t-il à Ryo et Mick.  

- Dégagez, vous allez nous gêner., leur ordonna-t-il.  

- Non, je resterai ici tant que je ne serai pas sûr que Kaori est en sécurité., affirma le dirigeant, l’air fermé.  

- Ce sont des hommes armés, Ryo. Tu comptes faire quoi ? Leur demander gentiment ?, ironisa Hide.  

- Laisse-moi faire mon boulot et sors d’ici., le somma-t-il.  

 

Ryo le regarda, la mâchoire serrée, puis poussa un long soupir de frustration.  

 

- D’accord, on s’en va., admit-il, rebroussant chemin sous le regard satisfait de son ami.  

- Tu m’étonnes., fit Mick dans un murmure.  

- Je ne pensais pas que tu céderais si facilement., ajouta-t-il.  

- Non, j’ai juste évité de perdre du temps à me battre., répondit Ryo, bifurquant vers l’escalier qui montait au deuxième étage au lieu de prendre celui qui descendait.  

 

Mick secoua la tête et le suivit. C’était de la pure folie que de se battre sans arme face à ces hommes mais Ryo subissait une autre forme de folie qui ne le ferait dévier en rien de son objectif. Dieu qu’il regrettait de ne pas avoir son arme dans ce lieu. Hide n’avait pas pu lui permettre cette extravagance…  

 

Entendant les pas se rapprocher, Kaori accéléra sa course et tourna. Elle avait le choix entre deux portes et en prit une au hasard.  

 

- Encore., soupira-t-elle, montant des escaliers de service.  

 

Elle ne s’arrêta pas une seconde, entendant la porte se refermer une nouvelle fois et deux personnes la suivre. Elle jeta un rapide coup d’oeil par la rambarde et vit qu’ils étaient trois en fait, Junro et les deux autres qui avaient certainement été guidés par le bruit de l’extincteur. Elle ne s’arrêta pas au troisième et monta jusqu’au quatrième où s’achevait la cage d’escalier. Elle appuya sur le bouton de l’ascenseur mais ne s’arrêta pas. Peut-être que cela les ferait s’arrêter quelques secondes qui seraient alors gagnées pour elle.  

 

Tournant au virage suivant, elle entendit le ding de la cabine et les impacts de balles sur le métal. Elle continua cependant de courir et trouva une nouvelle porte d’escaliers qu’elle emprunta, redescendant au troisième. Sans faire exprès, elle accrocha un balai qui traînait à côté d’un chariot de nettoyage certainement abandonné au moment où l’alarme avait sonné. Elle ne s’arrêta cependant pas pour le ramasser et arrivait au troisième quand la porte de l’étage supérieur s’ouvrit et qu’elle entendit deux cris simultanés suivi du bruit de deux corps tombant dans les escaliers.  

 

« Faites qu’ils se soient cassés une jambe. », pensa-t-elle brièvement mais cette pensée disparut en entendant d’autres pas la suivre et elle s’engouffra dans les couloirs du troisième étage.  

 

Entendant le vacarme, Ryo et Mick grimpèrent les escaliers quatre à quatre et ne se posèrent pas de questions lorsqu’ils virent les deux armes à terre. Simultanément, ils balancèrent un poing dans la figure d’un homme chacun et les deux corps retombèrent au sol. Mick ramassa les deux armes et en tendit une à son ami.  

 

- Juste au cas où…, lui dit-il.  

 

Ryo la prit, l’arma et ils redescendirent jusqu’au troisième étage, là où la logique les menait.  

 

- Prends de ce côté, je vais de l’autre et sois prudent., ordonna-t-il à son ami.  

 

Il avança prudemment, main tendue, arme au poing, comme on le voyait dans les séries policières. Il tirerait s’il le fallait. Il l’avait déjà fait avec le Renard et il le referait s’il le devait. Il se fichait d’avoir du sang sur les mains si cela permettait à Kaori de vivre. Elle n’avait pas mérité tout cela. Elle avait déjà bien assez sacrifié. Il ne chercha cependant pas à préciser dans quel cadre elle l’avait fait. C’était un tout global, indiscriminable.  

 

Entendant la porte du couloir s’ouvrir, Kaori tourna dès qu’elle atteignit l’angle entre deux couloirs. Elle entendit la balle s’éclater dans la porte avoisinante et se dit qu’elle n’était pas passée loin. Elle commençait à fatiguer. Ses jambes cuisaient, ses poumons brûlaient, son cœur semblait ne plus avoir de repos et la tête commençait à lui tourner. Une cachette, il lui fallait une cachette. Elle courut encore et, soudain, elle sentit ses pieds quitter le sol et elle se retrouva à glisser sur le sol, heurtant de plein fouet une porte qui s’ouvrit sous le choc.  

 

Lorsqu’elle se retourna pour voir où était Junro, elle le vit arriver, un sourire malfaisant aux lèvres, le front et la joue droite maculés de sang séché, son arme à la main. Effrayée, elle recula en s’aidant des mains et des pieds et ne cessa qu’en touchant un bureau. Elle se releva alors et lui fit face, refusant de lui montrer qu’elle avait peur de lui, cherchant à tâtons sur le bureau ce qui pourrait l’aider.  

 

- Nous y voilà enfin…, murmura-t-il.  

- Tu m’as donné du fil à retordre, Kaori., apprécia-t-il cyniquement.  

 

Elle ne répondit pas. Elle continuait de le regarder dans les yeux et fouillait le pot à crayons.  

 

- C’est l’heure d’en finir., lui annonça-t-il, levant son arme vers elle.  

 

Ryo était dans un couloir adjacent quand il entendit le bruit de l’impact, suivi quelques secondes d’un bruit mat et juste après une porte qui claquait dans un mur. Il tournait dans le couloir quand il vit un homme, arme au poing, entrer dans une pièce et il sut qu’elle était là et que cet homme voulait la tuer. Il avança prudemment mais rapidement et déboucha dans la pièce au moment où il pointa son arme vers elle.  

 

- Pose ton arme où je tire., fit-il d’une voix dure, levant d’une main sûre son revolver sur l’homme qui menaçait sa compagne.  

 

Il se tourna brusquement vers lui mais n’eut pas le temps de tirer qu’un cri de douleur sortit de ses lèvres et qu’il attrapa son épaule droite de la main gauche. Avant qu’il n’ait eu le temps de comprendre, Ryo se retrouva saisi par la main et entraîné par Kaori qui avait retrouvé toute son énergie.  

 

- Putain, la garce ! T’es morte, Makimura !, hurla Junro, enlevant la paire de ciseaux du sommet de son épaule.  

 

Malgré la douleur cuisante et la faiblesse qui le prenait alors que son sang gouttait à terre, il les poursuivit.  

 

Le couple retrouva Mick qui leur fit signe de descendre, les couvrant. Kaori sentit l’espoir renaître et courut de plus belle.  

 

- Encore vous !, cria Hide en les voyant déboucher au deuxième.  

- On sort avec elle. Il y a un vilain pas beau qui nous poursuit., annonça Ryo.  

- Vraiment pas beau., confirma Mick, suivant ses amis.  

 

Hide se posta donc dans un endroit sécurisé après avoir vu disparaître les trois et attendit le vilain vraiment pas beau qui les poursuivait. Il reconnut Junro Hiroshi, l’un des tueurs du Lotus Noir. Il savait que Tanaka l’avait rappelé à la suite de l’échec du Renard d’Argent. Après lui avoir confié la tâche de gérer l’organisation en son absence, il l’avait chargé d’éliminer sa sœur.  

 

- Police ! Lâchez cette arme et mettez les mains au dessus de votre tête !, lui intima-t-il.  

 

Junro ne se posa pas de question et tira sur Hide mais son bras instable à cause de la blessure ne lui permit pas de viser aussi bien que d’habitude. Maki riposta et le corps d’Hiroshi dévala les escaliers avant de s’arrêter sans vie au pied de l’escalier. Il s’en assura malgré tout, écartant l’arme du pied avant de redescendre ayant reçu l’avis que des collègues avaient ramassé les deux autres tueurs dans une cage d’escaliers, sonnés. Il retrouva Ryo, Mick et Kaori derrière une colonne du tribunal, à l’abri d’un éventuel sniper. Sa sœur était essoufflée et reposait assise contre la colonne pendant que les deux hommes veillaient. Il trouva le tableau touchant.  

 

- Tiens., fit Ryo, lui tendant l’arme empruntée, tout comme Mick.  

- Elles étaient aux hommes qu’on a assommés., avoua-t-il.  

- Et vous comptiez faire quoi avec ?, leur demanda-t-il sévèrement.  

- Nous ? On jouait aux gendarmes et aux voleurs., plaisanta l’américain.  

- Faut m’excuser, c’est mon côté cowboy qui remonte par moments., ajouta-t-il, moqueur.  

- On ne les a pas utilisées si ça peut te rassurer., se défendit Ryo.  

- Il est…, intervint Kaori d’une voix lasse, levant les yeux vers son frère.  

- Mort. C’est fini. Je pense que le procès va être ajourné., expliqua Hide.  

 

Kaori le regarda d’un air dépité avant que la colère ne flamba. En moins de deux secondes, malgré la fatigue et ses muscles courbaturés, elle bondit sur ses pieds et posa des yeux furibonds sur son frère.  

 

- Hors de question ! Je refuse de remettre ça demain ! Putain, j’en ai déjà assez ch…, commença-t-elle.  

- Kaori…, l’interpela Hide, voyant le juge juste derrière elle, sans qu’elle le sache.  

- Si j’ai envie de dire des grossièretés, je les dirai ! Ca fait des mois que ma vie est un enfer à cause de ce mec ! J’ai été obligée de me terrer, mes amis ont été en danger, tu as été blessé et Ryo aussi, j’ai failli mourir je ne sais combien de fois et aujourd’hui encore ! Alors non, je ne remettrai pas ça à demain. Mon témoignage, c’est aujourd’hui ou rien. J’ai envie de vivre, pas de laisser une nouvelle chance à cet enfoiré !, acheva-t-elle, à bout de souffle et de nerfs.  

 

Le silence se fit et les regards se tournèrent derrière elle. Excédée, elle se tourna et vit un homme en robe de juge. Elle se retint de justesse de l’invectiver et attendit, plus ou moins patiemment de se faire rabrouer pour son esclandre.  

 

- Si nous retournions en salle d’audience ? Les choses sont rentrées dans l’ordre, il me semble., admit-il avec un sourire et l’invitant d’un geste à le suivre.  

 

Ils retrouvèrent à l’intérieur Saeko précédée du brancard qui emmenait Kabuto à l’hôpital.  

 

- Il devrait s’en tirer., leur apprit-elle, voyant le regard de Kaori.  

- Tant mieux., soupira-t-elle.  

 

Il fallut pas moins d’une demi-heure pour retrouver le cours normal du procès et Kaori, gardée par Hideyuki et Saeko, fut enfin appelée à la barre des témoins.  

 

- A quelle occasion avez-vous été en contact avec Monsieur Tanaka, Mademoiselle Makimura ?, lui demanda le procureur.  

- Il m’a enlevée alors que je me rendais à l’hôpital pour retrouver mon frère qu’on m’avait dit blessé., expliqua-t-elle.  

- Il ne l’était pas ?, l’interrogea-t-il.  

- Non, c’était une fausse information., dit-elle.  

- Que s’est-il passé après qu’il vous ait enlevée ?  

- Nous avons roulé dans Tokyo, vers le nord, et il m’a expliqué qu’il allait me tuer pour faire pression sur mon frère et avant…, commença-t-elle, s’arrêtant pour déglutir.  

- Mais avant ?, reprit le procureur.  

- Il a dit qu’il allait me violer., murmura-t-elle.  

 

Cela tira un Oh outré de l’assistance et une série de bavardage que le juge fit rapidement taire.  

 

- Est-ce que ce sont ses paroles exactes ?, insista le procureur.  

- Non. Il a dit que j’étais plutôt jolie et que ce serait dommage de me tuer avant d’avoir pu en profiter un peu. Il a essayé de m’embrasser et lui ou son sbire ont passé les mains sous ma jupe. Je me suis débattue et j’ai réussi à m’enfuir., expliqua-t-elle, s’appuyant sur le regard de Ryo pour rester calme.  

- Que s’est-il passé ensuite ?  

- Je me suis enfuie à travers les rues de Shinjuku et terrée dans un immeuble d’où j’ai pu appeler les secours avant qu’ils l’investissent. Ensuite, la police est arrivée.  

- Donc Monsieur Tanaka avait clairement l’intention de vous tuer ?  

- Il s’était même déplacé en personne pour l’occasion., affirma-t-elle, se souvenant de ses paroles.  

- Et tout cela pour faire pression sur votre frère. Que fait votre frère ?  

- Il est inspecteur de police à la brigade criminelle., expliqua-t-elle.  

 

Elle savait qu’Hideyuki serait appelé après elle et il expliquerait lui-même la teneur de son travail et les raisons qui avaient poussé Tanaka à vouloir la tuer.  

 

- Merci, Mademoiselle Makimura. Je laisse la parole à la défense., invita le procureur.  

- Mademoiselle, vous étiez passablement agitée quand mon client vous a invitée dans sa voiture pour vous amener à l’hôpital…, commença l’avocat.  

- J’étais inquiète mais pas au point de confondre une invitation et un enlèvement. Je ne me suis jamais trouvée allongée par terre dans une voiture en y étant conviée., lui asséna-t-elle.  

- Vraiment ? Pourtant, votre ami est plutôt connu pour ses frasques. C’est une position que vous avez déjà dû expérimenter., susurra-t-il, ironique.  

- Objection ! La vie privée du témoin n’a rien à voir dans cette affaire !, cria le procureur.  

 

Kaori avait les mains crispées sur les accoudoirs et le regard plongé dans celui de Ryo qui la fixait de manière posée et elle se réfréna à répondre quand il lui fit une signe négatif de la tête.  

 

- En ce qui concerne la direction, Monsieur Tanaka doit avoir un bien mauvais sens de l’orientation s’il ne sait pas lire les panneaux qui sont légion pour indiquer l’hôpital et se dirige à l’opposé., répondit-elle, très posée.  

 

L’avocat lui posa encore quelques questions mais elle comprit rapidement qu’il voulait la faire sortir de ses gonds et la discréditer comme témoin. Il n’eut pas gain de cause et elle resta calme jusqu’au moment où elle rejoignit son frère et Saeko dans la salle des témoins et explosa. Un certain nombre de noms d’oiseaux volèrent dans les airs, sans qu’aucun des deux inspecteurs ne dit rien. Ils la laissèrent évacuer de cette manière son stress et sa colère avant de la laisser rejoindre Ryo et Mick qui la ramenèrent à l’appartement. Après une douche rapide, elle s’allongea sur le lit encore entourée de la serviette, prenant quelques secondes pour se poser mais s’endormant comme une souche.  

 

Lorsqu’il la trouva ainsi, son compagnon retira la serviette humide et la glissa sous les draps, l’observant dormir quelques minutes. Il avait de nouveau failli la perdre aujourd’hui mais elle s’était battue comme une tigresse pour s’en sortir et elle avait fait front avec courage pendant le procès malgré la fatigue et le stress. Il était fier d’elle. Déposant un baiser sur son front, il la laissa après avoir baissé les stores.  

 

- Comment elle va ?, demanda Mick, soucieux.  

- Elle s’est endormie., soupira Ryo, soulagé.  

- Comment tu vas ?, l’interrogea son ami.  

 

Il le regarda surpris et sentit alors toute la tension qui l’habitait. Il réalisa alors que cette affaire était finie. Kaori ne serait plus appelée à la barre. Elle avait fait sa part et Tanaka ne pouvait plus rien. Ils resteraient prudents mais ils pouvaient tout doucement recommencer à vivre.  

 

- Mieux. C’est fini, Mick. J’ai du mal à le croire mais c’est fini… enfin., souffla le dirigeant.  

- Oui, enfin… Je vais te laisser. Va te reposer également, tu as une sale tronche., ironisa l’américain.  

 

Ryo ricana doucement et salua son ami avant de monter rejoindre sa compagne dans le lit. Il se glissa dans les draps et l’enlaça, ne tardant pas à rejoindre Morphée pour un sommeil beaucoup plus reposant. 

 


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