Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 55 :: Chapitre 55

Publiée: 18-03-21 - Mise à jour: 18-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 55  

 

- Nobuto Tanaka, vous êtes déclaré coupable des faits qui vous sont reprochés et condamné à la prison à perpétuité., annonça le juge.  

 

« Ca y est... », se dirent deux personnes dans l’assistance avec une grande satisfaction. Ca en faisait un de moins dans la rue, une affaire classée de plus.  

 

- Si on allait dîner ?, proposa Hideyuki à sa collègue.  

- Je t’invite., annonça-t-il, soulagé de la décision rendue après une dizaine de jours de procès.  

- Si tu invites, je ne peux pas refuser., plaisanta Saeko.  

 

Ils sortirent du tribunal, traversant une cohue de journalistes dans l’attente du scoop, et se dirigèrent vers l’un des restaurants non loin où ils avaient leurs habitudes. Prenant place à table, Hide sortit son portable.  

 

- Je préviens juste Kaori que c’est fini et je suis tout à toi., rassura-t-il sa compagne.  

- Je ne suis pas à deux minutes près. On aurait même pu aller le leur dire si tu le souhaitais., lui proposa-t-elle.  

- Non. J’ai cru comprendre à notre dernière conversation que la semaine était chargée. Je vais juste la tenir informée., répondit-il, reconnaissant de sa prévenance.  

- D’accord. Ca nous fera une soirée tranquille. Je te préviens tout tyran que tu es, ce soir, je ne bosse pas., lui dit-elle, s’étirant discrètement.  

 

Il l’observa en souriant en rangeant son téléphone au fond de sa poche intérieure et se figea un court instant en sentant le métal sous ses doigts. Il n’hésita qu’une brève seconde avant de se lever.  

 

- Tu as raison, nous avons mieux à faire ce soir., admit-il très sérieusement.  

 

Saeko soupira en pensant qu’il allait lui annoncer qu’ils repartaient aux bureaux se pencher sur leur dernière affaire en date et s’apprêtait à se lever quand elle le vit mettre un genou à terre juste devant elle.  

 

- Euh Hide, tu me fais quoi là ?, bafouilla-t-elle, gênée, voyant tous les regards se tourner vers eux.  

 

Entendant le silence se faire dans le restaurant, le gérant vit la scène et tamisa la lumière pour rendre le cadre plus romantique.  

 

- Pour une inspectrice chevronnée, je suis un peu déçu., plaisanta-t-il, nerveux, sortant de ses doigts la bague de fiançailles de sa mère.  

- Saeko Nogami, tu fais de moi le plus heureux des hommes depuis des mois maintenant. Tu fais même battre mon cœur depuis des années et je ne voudrais rien changer à ce qui nous est arrivé pour en arriver là. J’aurais pu t’emmener dans un cadre plus romantique mais je trouve qu’avec la fin de ce procès qui nous a rapprochés, c’est le bon moment pour te demander : veux-tu m’épouser ?, acheva-t-il, lui tendant la bague.  

 

Stupéfaite, elle le regarda puis le bijou. Elle n’osait y croire. Il ne pouvait pas… Il n’était pas… Bon sang, il l’a demandée en mariage… Elle sentait son cœur battre à tout allure, le sang palpiter dans ses oreilles, les papillons qui s’envolaient dans son ventre. Il y en avait combien d’ailleurs qui voletaient ainsi aussi affolés. Ils ne pouvaient être des milliers mais plus certainement des millions…  

 

- Tu aurais peut-être préféré une nouvelle bague mais c’est celle de ma mère et je la trouvais très jolie. Je pensais qu’elle t’irait bien. C’était elle aussi une femme belle, forte et déterminée., argua-t-il, nerveux face à l’absence de réponse.  

 

Elle releva les yeux vers lui et se rendit compte qu’il était suspendu à ses lèvres. Elle sentit les siennes s’étirer alors que la réalité reprenait le dessus. Elle allait pleurer. Bon sang, elle ne se souvenait pas de la dernière fois où c’était arrivé mais elle allait pleurer et cela ne manqua pas.  

 

- La bague est magnifique, Hide… C’est oui. Oui, je veux me marier avec toi !, lui répondit-elle, alors que les larmes perlaient à ses yeux.  

 

Il accepta la main qu’elle lui tendit et y glissa la bague fébrilement avant de se lever et de l’embrasser fougueusement tellement il était joyeux… et soulagé. Il avait un moment craint qu’elle refuse, qu’il ait été trop pressé, qu’elle n’était pas encore prête… Ils entendirent à peine les applaudissements qui résonnèrent dans la salle. Ils finirent par se séparer et Hide regagna sa place, prenant la main de sa compagne dès qu’il fut assis.  

 

- Tu ne peux imaginer le bonheur que tu me donnes., lui dit-il tendrement.  

- Tu me remercieras peut-être moins quand tu devras demander ma main à mon père., le taquina-t-elle.  

 

Il grimaça mais ils en rirent tous deux de bon cœur.  

 

- S’il me la refuse, tu le suivras ou tu t’enfuiras pour te marier avec moi ?, lui demanda-t-il très sérieusement.  

- Je le persuaderai d’accepter. J’arrive toujours à mes fins… enfin presque toujours. Je n’ai pas réussi à regagner Ryo à ma cause., se souvint-elle avec un léger sourire.  

- Et c’est le meilleur échec qui pouvait m’arriver. Il m’a obligée à décider de ce que je voulais faire de ma vie., admit-elle, soulageant son compagnon.  

- Tu ne regrettes pas alors ?, l’interrogea-t-il, légèrement soucieux.  

- Comment pourrais-je regretter d’aimer et d’être aimée en retour ? En plus, tu fais la cuisine., le taquina-t-elle.  

- Je me sens beaucoup mieux depuis que nous sommes vraiment ensemble. J’aurais dû avoir ce courage-là bien plus tôt. J’arrive à envisager l’avenir avec plus de sérénité et de relativité maintenant., avoua-t-elle.  

 

Ils s’observèrent un long moment, les yeux dans les yeux, main dans la main, sans échanger un mot. Ce fut l’arrivée du serveur qui brisa leur bulle.  

 

- Tiens, regarde qui est là., pipa soudain Saeko, lui indiquant l’accueil.  

 

Hide se retourna et y vit Kaori. Au même moment, elle tourna la tête et avisa leur présence. Elle échangea deux mots avec le serveur et vint les rejoindre.  

 

- Tu viens dîner ici ?, s’étonna son frère.  

- Non. On a pris à emporter. On rentre à la maison où on a encore du boulot qui nous attend., répondit-elle avec un sourire fatigué.  

- Merci pour le message. Ca me soulage de le savoir derrière les barreaux. Vous devez être satisfaits également, non ?, ajouta-t-elle.  

- Oui, c’est une bonne chose de faite., admirent les deux inspecteurs en chœur, se souriant en entendant l’écho.  

- Mais ton frère devait trouver que ce n’était pas encore assez., plaisanta Saeko, lui montrant sa main gauche avec la bague de fiançailles.  

 

Kaori prit sa main et l’observa, les larmes aux yeux et le cœur serré.  

 

- Tu as fait ta demande… Félicitations à vous deux !, leur dit-elle, ravie de cette belle nouvelle.  

 

Elle enlaça sa future belle-sœur puis son frère.  

 

- Je suis si heureuse pour vous…, leur dit-elle avant de voir un mouvement du côté de l’accueil.  

- Je dois y aller : la commande est prête. Félicitations et surtout profitez bien de la soirée., leur souhaita-t-elle avant de les saluer et partir, son sourire diminuant.  

 

Elle ressortit du restaurant et retrouva Ryo dans la voiture encore au téléphone.  

 

- Avec qui tu discutais ?, lui demanda-t-il quand il raccrocha une minute après.  

- Hide et Saeko… Ils fêtaient la fin du procès., lui répondit-elle, le regard perdu dans le crépuscule qui les entourait.  

- Ils ont raison. Ils se sont assez démenés pour que ça arrive., approuva Ryo, prenant sa main.  

- Ils vont se marier. Hide vient de lui proposer., murmura-t-elle.  

 

Elle n’avait pas la force de le regarder et de jouer les sœurs ravies devant lui. Ryo accusa le coup et comprit les méandres qu’affrontait sa compagne. Il ne sut quoi dire et pressa simplement sa main.  

 

- Tu voudrais faire cela quand ?, lui demanda Saeko.  

- Je ne sais pas. Tout dépend des contraintes que nous avons., répondit Hide, imaginant bien que la fille aînée du Préfet de Police ne pourrait se marier en catimini.  

- Demain., annonça-t-elle.  

- Demain ? Mais tes parents, tes sœurs ?, s’étonna-t-il.  

- Oh oui, je sais à quoi tu penses : au grand mariage auquel je ne pourrai échapper. Ca, on verra plus tard. Mais pour l’administratif, demain. Je ne veux plus attendre. On attendra juste de l’avoir annoncé à mes parents pour faire changer mes plaques., offrit-elle, espiègle.  

- Tu as peur de changer d’avis ?, s’interrogea-t-il.  

- Non, Monsieur Makimura. D’ailleurs, je pourrais me poser la question à ton sujet, toi qui sembles réfractaire à mon idée., lui retourna-t-elle.  

- Pourquoi attendre ? Ca ne changera pas la magie du passage à la mairie et on sait tous deux qu’il peut arriver plein de choses en peu de temps., expliqua-t-elle.  

 

Hide la contempla quelques instants avant de lui sourire, amusé.  

 

- Moi qui prévoyais de te faire l’amour toute la nuit, je crois que je vais dormir sur le canapé. Je vais me réserver pour notre nuit de noces., lui annonça-t-il.  

- Va pour demain.  

- Et qui te dit que j’ai envie que tu dormes sur le canapé ?, lui fit remarquer Saeko, un sourcil levé.  

- Mademoiselle Nogami, nous allons bafouer quelques traditions alors laisse-moi au moins celle-là. De toute façon, il va falloir qu’on passe à l’appartement récupérer les papiers dont j’aurai besoin demain., lui fit-il remarquer.  

- Ce que tu peux être vieux-jeu…, ronchonna-t-elle, lui offrant malgré tout un sourire resplendissant.  

- Par contre, si on y va demain, tu n’auras pas d’alliance avant quelques jours., la prévint-il.  

- Tu n’as pas celles de tes parents ? Ca m’irait très bien. En plus, je fais la même taille que ta mère., remarqua-t-elle, observant la bague qui lui allait parfaitement.  

- Si, je dois encore les avoir., pensa-t-il, touché.  

 

Ils terminèrent leur repas et se dirigèrent donc vers l’appartement des Makimura avant de regagner le leur.  

 

- Tu es sûre que ça ira ?, demanda Falcon à sa femme.  

- Oui, tu peux aller en Amérique du Sud sereinement. On a trouvé la bonne employée. Kasumi est une perle rare et elle me sera d’une aide précieuse pour gérer le café., le rassura Miki, le regardant faire son bagage, allongée.  

- J’aurais bien aimé t’accompagner mais, ne sachant ce que tu risques de trouver là-bas, il vaut mieux que je reste ici pour lui., dit-elle, tapotant son ventre.  

- C’est préférable en effet. Ryo a dit qu’il avait un mauvais pressentiment sur cet Alejandro. Si je l’avais écouté, nous ne nous serions même pas rencontrés., repensa le géant.  

- C’aurait été dommage…, pipa Miki, se remémorant comme son mari leur rencontre.  

 

Umi revint quelques années en arrière lorsqu’il était parti chercher des informations sur une société dans un pays d’Asie du Sud-Est. Ryo lui faisait toute confiance pour trouver les pistes nécessaires mais, cette fois-là, sa curiosité l’avait poussé à le suivre sur les chemins de la jungle pour voir comment il s’y prenait. Au bout de trois jours de voyage, il avait commencé à ressentir un certain malaise dont il lui avait fait part le soir même. Il n’était pas peureux mais il tenait à la vie et en avait fait part à son ami qui s’était raillé de lui.  

 

- On a l’habitude de fricoter avec les requins de la haute finance mais pas les moustiques de la jungle., s’était moqué Umibozu.  

- Je n’ai pas peur si c’est ce que tu prétends. Je te dis juste qu’il me semble imprudent de continuer ainsi. J’ai l’impression qu’on va tomber sur un truc qui nous dépasse., avait maugréé Ryo tout en écrasant un moustique qui le piquait.  

 

Ca n’avait pas manqué. Deux jours plus tard, ils étaient tombés sur un camp d’autochtones dirigés par des hommes armés, un camp où s’alignaient des tables sur lesquelles étaient posés des sachets de poudre blanche. Il ne leur avait pas fallu une demi-seconde pour prendre la poudre d’escampette cette fois et filer à travers la jungle avant de déboucher des heures plus tard sur un aérodrome de tourisme où attendait un avion sur le point de décoller.  

 

- S’il vous plaît, embarquez-nous !, avait demandé Ryo, le souffle court et en sueur.  

- Et puis quoi encore ? Prenez un billet comme tout le monde !, lui avait asséné Miki, les sourcils froncés.  

- S’il vous plaît, je vous paierai ce que vous voulez., avait-il affirmé.  

- Et qui me dit que vous n’allez pas me tromper une fois dans l’avion ?, lui avait-elle rétorqué.  

- Vous avez ma parole., avait simplement affirmé Umibozu de sa grosse voix.  

 

Leurs regards s’étaient croisés et leurs destins scellés.  

 

- Grimpez ! J’ai l’impression qu’on a de la compagnie et, ces militaires-là, je ne veux pas avoir à faire à eux., leur avait-elle ordonné, voyant du mouvement à l’orée.  

 

Ils étaient montés à bord alors qu’elle commençait à rouler sur la piste et avaient eu quelques démêlés à l’atterrissage mais le nom de Ryo les avait sortis de là. Quelques mois plus tard, il prenait la tête de la société et Miki gagnait un contrat de pilote stable et bien rémunéré et surtout beaucoup plus de temps avec celui qui était devenu entre temps son compagnon.  

 

- Fais juste en sorte d’être revenu pour la naissance., le taquina-t-elle.  

- Et devoir te supporter les trois derniers mois ? Même pas en rêve. On se reverra dans vingt ans., lui répondit-il sur le même ton avant de redevenir sérieux.  

- Je me donne jusqu’à la fin du mois. Après, je rentre, quitte à y retourner plus tard. Ca permettra de voir s’il a enfin tort sur une de ses intuitions., se moqua-t-il.  

- Tu y crois ?, lui demanda-t-elle.  

- Non. Il a toujours eu raison jusqu’à maintenant., soupira Umibozu.  

- Quand je pense qu’ils sortent juste d’une sale affaire… Ils auraient mérité un moment de tranquillité., pipa Miki, déçue pour leurs amis.  

- Oui. J’espère qu’il aura également raison sur Shin et que celui-ci n’est juste pas plus malin qu’avant., pensa le géant à voix haute.  

 

Miki l’observa un moment, réfléchissant à ce qu’il venait de dire. Elle connaissait peu Shin Kaibara. Elle ne l’avait rencontré qu’aux fêtes de fin d’année de la société et rarement en dehors. Elle en avait l’image d’un homme fourbe, dur et calculateur. De ce que leur avaient dit Ryo et Kaori la veille quand ils étaient venus les voir, ils avaient découvert une nouvelle facette de l’homme et l’explication de cet amour déçu semblait leur suffire à accepter ce revirement d’humeur. Elle avait un peu plus de mal mais Ryo avait grandi avec lui et se rappelait de son enfance entourée de beaucoup de chaleur qui avait cessé du jour au lendemain. Il n’était pas étonné, lui.  

 

- Moi, ça me paraît louche tout cela. J’ai du mal à imaginer qu’on puisse changer ainsi aussi rapidement… Trois mois comparés à des années, c’est peu, non ?, réfléchit la jeune femme.  

- Oui., fit-il, fermant son sac.  

- J’aurais peut-être des réponses en rentrant. Si on pensait un peu à nous avant le départ ?, lui proposa-t-il, jetant négligemment son bagage par terre et approchant de sa femme.  

 

Il la souleva et l’installa sur lui après s’être allongé à sa place, geste qui la fit rire aux éclats.  

 

- J’ai toujours l’impression d’être un fétu de paille quand tu fais cela. La grossesse aura peut-être le mérite de me donner plus de poids., le taquina-t-elle.  

- Ca, c’est certain mais ce ne sera jamais suffisant et puis… j’aime te voir agir et prendre du plaisir., lui dit-il avec un sourire mutin, déboutonnant sa robe avant de la jeter dans les airs.  

- J’apprécie néanmoins certaines rondeurs., admit-il, caressant sa poitrine en l’entendant gémir.  

- Pourquoi ? Elles ne sont pas assez bien en temps normal ?, lui demanda-t-elle, les yeux fermés.  

- Détrompe-toi mais je m’adapte., répondit-il, amusé.  

 

Le silence s’imposa, seulement rompu par les soupirs et gémissements des deux amoureux qui s’aimèrent tendrement jusqu’au moment de se séparer.  

 

- Fais attention à toi, Falcon. On t’attend sagement ici., lui dit Miki, l’embrassant sur le seuil du café.  

- Prends soin de vous et ne t’inquiète pas. Ce n’est qu’une promenade de santé., lui assura-t-il.  

- La liste est bouclée. Hop, c’est parti. Ryo aura de quoi faire pour sa soirée., soupira Mick.  

- Tout va bien ?, lui demanda Kazue, arrivant dans le séjour avec deux verres de vin à la main.  

 

Elle s’assit, une jambe repliée sous elle, à ses côtés et lui tendit son verre.  

 

- Merci., dit-il, trinquant avec elle.  

- Alors Mick, tout va bien ?, lui redemanda-t-elle, soucieuse.  

- Oui, j’ai fini la liste des entreprises qui ont été affectées par les manœuvres du hacker. Je viens de la transférer à Ryo. Il avait déjà une semaine d’enfer, ça va frôler l’Apocalypse., plaisanta-t-il sombrement.  

- Tu as fait ton boulot, Mick. S’il avait été furieux ou qu’il t’avait trouvé imprudent ou incompétent, tu serais certainement déjà à la porte., fit-elle, trempant les lèvres dans le breuvage sucré.  

- C’est mon ami. Il n’a peut-être pas envie de me faire cela., pensa-t-il à voix haute.  

- Ca doit jouer un peu mais je pense qu’il ne s’agit pas de cela. Tu fais le maximum, il le sait. Tu ne peux pas tout prévoir. Sans ton programme, il ne l’aurait peut-être même jamais vu et, ça, il ne peut l’ignorer, tout comme il n’ignore certainement pas que tu as passé ton week-end sur le sujet., lui fit-elle remarquer.  

 

Il ricana cyniquement. Jour et nuit, il avait travaillé, sans aucun remords en l’absence de Kazue qui était rentrée la veille de son séminaire. Elle avait été un peu surprise de ne pas être au centre de son attention à son retour mais il lui avait brièvement expliqué les choses et elle l’avait laissé travailler.  

 

- Merci de ne pas m’avoir fait une crise hier soir en rentrant. Tu devais t’attendre à mieux pour nos retrouvailles., supposa-t-il, ignorant qu’il rejoignait les pensées de sa belle.  

- Un peu mais je sais que tu en ferais de même si c’était moi. Tu te sens responsable mais déculpabilise., lui conseilla-t-elle, caressant sa joue tendrement.  

- Merci. Ton séminaire s’est bien passé au fait ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui même si j’avoue que mes soirées me paraissaient trèèèèès longues et solitaires., ronronna-t-elle.  

- Tu n’as pas trouvé une belle âme pour te tenir compagnie ?, l’interrogea-t-il.  

- La seule qui m’intéressait était ici. Tu m’as manqué, Mick. Je crois… Je crois bien que je me suis rendue compte à quel point tu étais devenu important pour moi., avoua-t-elle.  

 

Il se laissa aller dans le fauteuil, posant la tête sur une main, accoudé au dossier du canapé et croisant une jambe sur l’autre en un faux air nonchalant. Il l’observait avec une lueur chaude dans le regard.  

 

- Moi, j’étais soulagé de te savoir au loin., lui répondit-il.  

 

Il vit la brève lueur de déception dans son regard juste avant qu’elle le baisse pour lui échapper. Il saisit son menton entre ses doigts et la força à le regarder de nouveau.  

 

- Parce que si tu avais été ici, j’aurais eu bien du mal à m’isoler et ne pas profiter de ta présence qui me ravit chaque jour., ajouta-t-il avec un petit sourire narquois face à l’air surpris qu’elle afficha.  

- J’ai une maison qui m’attend aux Etats-Unis, Kazue. Une maison familiale dans laquelle j’ai grandi et dans laquelle j’espérais voir grandir mes propres enfants depuis quelques temps., lui apprit-il, plongeant un regard bleu azur dans le sien.  

- Tu n’envisages donc pas de rester au Japon ?, murmura-t-elle, tentant de cacher sa déception.  

 

Il la contempla un instant et lui sourit.  

 

- Tout dépend de la personne avec qui je ferai ma vie. Tout dépend de ce que tu as envie de faire en fait. Si tu as envie d’aller vivre aux Etats-Unis, nous aurons cette maison. Si tu veux rester au Japon, j’aimerais bien qu’on trouve quelque chose de plus grand pour accueillir notre future famille., lui apprit-il, jouant cartes sur table.  

 

 

Elle le regarda avec les yeux écarquillés avant de cligner des yeux. Croyant rêver, elle se pinça la cuisse, laissant échapper un cri de douleur qui fit rire son compagnon. Il se pencha sur elle et prit son visage d’une main.  

 

- J’ai une autre façon de tester si tu es bien réveillée et elle est bien plus agréable, crois-moi., lui affirma-t-il, prenant son verre et le posant sur la table.  

 

Il se tourna alors vers elle et l’attira à lui, l’embrassant langoureusement. Il taquina ses lèvres jusqu’au moment où elle les écarta et le laissa l’envahir. Ils échangèrent un long moment, s’allongeant sur le canapé dans les bras l’un de l’autre, se caressant sensuellement.  

 

- Alors, as-tu conscience que tu ne rêves pas ?, lui demanda-t-il, s’écartant en admirant ses lèvres rouges et gonflées.  

- Je ne suis pas sûre., murmura-t-elle, l’attirant de nouveau à elle.  

- Si je peux t’aider., répondit-il, l’embrassant de nouveau avec plaisir.  

 

Leur échange s’approfondit et ils s’aimèrent tendrement avant de se reposer l’un contre l’autre dans le divan.  

 

- Tu étais sérieux, Mick ? Tu veux vraiment qu’on vive ensemble définitivement, qu’on fonde une famille et tout et tout ?, lui demanda-t-elle, caressant son torse musclé.  

- Plus que sérieux. Je ne te dis pas que je veux cela maintenant. On a le temps de profiter de nous mais c’est l’idée de futur que j’ai pour nous deux., répliqua-t-il.  

- J’avais dans l’idée de te proposer de rencontrer mes parents., lui avoua Kazue, anxieuse.  

- Tes parents ? A Hokkaido, tu veux dire ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui. Tu… Tu voudrais bien ?, le questionna-t-elle, se mordillant la lèvre.  

- Bien évidemment. Ca serait un honneur., lui affirma-t-il, heureux de la tournure que prenaient les évènements.  

- Quand veux-tu y aller ?  

- Ils fêtent leur trente ans de mariage en mai. Ce serait peut-être une bonne occasion., proposa-t-elle, légèrement anxieuse.  

 

Il réfléchit et acquiesça.  

 

- Si on se prenait une semaine complète ? Ca nous ferait un peu de repos et de détente à deux. Tu pourrais me faire visiter l’endroit où tu as grandi., suggéra-t-il.  

- Oui… Ca me plairait énormément., fit-elle, visiblement ravie.  

- Je ferai ma demande dès demain., annonça-t-elle.  

- En général, c’est l’homme qui fait la demande, non ? Vous avez des traditions particulières chez les japonais…, plaisanta Mick.  

- Ma demande de congés en trois exemplaires dûment justifiée sinon c’est refusé., objecta-t-elle, riant.  

- Le motif « je rencontre les parents de ma petite amie » est un motif justifié ? C’est peut-être mieux que « je vais passer une semaine loin de tout pour batifoler avec ma collègue. »., suggéra-t-il.  

- C’est un motif très justifié… plus que justifié même…, annonça-t-elle, se glissant sur lui avant de partir en exploration du bout des lèvres.  

- J’ai le droit de dire à tes parents que je n’ai jamais eu de meilleur plan cul de toute ma vie ?, lui demanda-t-il, sentant sa bouche aller et venir sur lui.  

 

Elle se redressa et le regarda, faussement pensive, le caressant oisivement.  

 

- Evite juste de leur donner des détails sur les endroits où se posent mes lèvres et mes mains. Je suppose que, comme tout parent, ils préféreraient que j’accouche encore vierge., songea-t-elle.  

- On leur parlera donc de notre énorme amour de l’autre, mais uniquement le platonique. Je déclamerai quelques poèmes si tu le souhaites., lui proposa-t-il.  

- Des poèmes ? Tu déclames des poèmes ?, s’étonna-t-elle.  

- Pour toi, j’irai même jusqu’aux alexandrins., lui affirma-t-il, très sérieusement.  

- Monsieur se veut poète. Je pourrais apprécier et t’en réclamer encore et encore… surtout si tu restes dans cette tenue pour le faire., suggéra-t-elle, mutine.  

- Qui sait ? Je pourrais même me faire musicienne pour t’encourager… J’ai quelques notions en flûte., pipa-t-elle.  

- Avec une muse comme toi, je me sens pousser des ailes…, plaisanta-t-il.  

- Ah non, ce ne sont pas des ailes en fait…, remarqua-t-il, la faisant basculer sur le dos et s’invitant en elle pour leur plus grand plaisir.  

 

Dans l’immeuble en face, un autre couple partageait des moments… de travail. L’ambiance était studieuse dans le bureau malgré l’heure avancée. Les deux bureaux supportaient des alignements de dossiers et, sur un coin, restaient les reliefs de leur repas pris sur le pouce.  

 

- Tu penses pouvoir retourner la situation ?, demanda Kaori à son compagnon, se tenant derrière lui alors qu’ils débriefaient.  

- Pour certains, ce sera facile… mais j’ai des doutes sur ces trois sociétés-là. Les concurrents ont pris d’énormes parts de marché en peu de temps. Je ne sais pas si on arrivera à stabiliser les choses puis reprendre notre place. Il faudrait trouver un moyen très agressif en terme de publicité, de prix de vente et/ou de coûts., lui répondit Ryo, d’humeur sombre.  

 

Las, il se frotta le visage en se laissant aller dans son fauteuil. Il détestait l’idée de devoir fermer des sociétés mais c’était peut-être ce qui arriverait au final. Il ne savait dire si elles avaient été visées à dessein mais il se trouvait qu’elles étaient ses seules possessions dans les régions où elles étaient implantées, ce qui signifiait qu’il ne pourrait reclasser les personnes qui se retrouveraient au chômage. Dans ces zones démunies, les emplois étaient rares, ce qui signifiait la misère pour ses employés.  

 

- Planifie-moi des visio avec les directeurs de ces trois sociétés au plus vite et convoque-moi une réunion avec le directeur financier, stratégie et marketing au plus vite. Nous devons réussir à redresser la barre., lui demanda-t-il.  

 

Kaori regagna sa place et se nota le tout pour le lendemain matin première heure. Relevant la tête, elle vit Ryo s’étirer, visiblement fatigué.  

 

- On ferait mieux d’aller se coucher, tu ne crois pas ?, lui suggéra-t-elle.  

- Oui, c’est une bonne idée., admit-il, commençant à ranger.  

- Laisse, je m’en occupe. Va prendre une douche ou te détendre un peu. Je sais que la journée a été dure et celle de demain le sera tout autant., lui proposa-t-elle.  

- C’est demain que…, commença-t-il, fronçant les sourcils.  

- Oui, il arrive à onze heures avec Shin. Je m’occuperai de lui et tu nous rejoindras dès que tu peux., lui annonça-t-elle.  

- Je ne suis pas sûr de pouvoir…, maugréa Ryo, peu ravi à l’idée de voir Alejandro.  

 

Malgré les quelques jours qui les distançaient maintenant de leur rencontre, il n’arrivait à se défaire de cette mauvaise impression qu’il avait eue. Il avait demandé à Mick une enquête dès qu’il en aurait fini avec le problème de sécurité et ses répercussions et Umibozu avait accepté de se rendre en Amérique Latine quelques jours pour faire des recherches sur place. Il avait cette chance d’être bien entouré et espérait qu’il faisait fausse route mais il en doutait.  

 

- Tu vas donc me laisser seule avec lui ?, lui retourna Kaori, un sourcil levé.  

 

Il la contempla et se souvint du regard qu’avait eu le sud-américain sur sa compagne, un regard de prédateur prêt à fondre sur sa proie.  

 

- Juste le temps de finir ma réunion., annonça-t-il, se levant.  

- Je ne peux pas te laisser avec un beau gosse au charme ténébreux et un accent chantant., la taquina-t-il pour cacher son inquiétude.  

- J’en connais un encore plus ténébreux et je ne suis pas prête de le lâcher., lui affirma-t-elle avec un léger sourire aux lèvres.  

 

Il posa la main sur sa joue et la caressa doucement.  

 

- Pourtant, tu mériterais certainement mieux., murmura-t-il.  

- Et toi donc…, lui retourna-t-elle, malicieuse.  

- Tu vas m’embrasser ou tu attends le déluge ?, le taquina-t-elle, sentant les papillons se réveiller dans son estomac.  

 

Il eut un rire léger et se pencha sur elle, effleurant ses lèvres d’un baiser aérien.  

 

- Si tu veux plus, tu devras venir le chercher., lui dit-il, caressant ses lèvres du pouce avant de la lâcher et de quitter la pièce.  

 

Elle le regarda s’en aller et l’entendit monter les escaliers, les lépidoptères s’amusant dans son ventre. Cela faisait bientôt une semaine qu’ils ne s’étaient pas retrouvés charnellement mais, sentimentalement, les choses s’étaient apaisées. Ils avaient même retrouvé ce léger jeu de flirt qui les avait liés.  

 

L’expérience qu’ils avaient vécue un peu plus tôt dans la soirée était l’une des preuves de ce renouveau. L’annonce de Saeko l’avait sonnée et émue, elle ne pouvait le nier. Même si elle connaissait les projets d’Hideyuki, ça n’avait pas été une sinécure d’y faire face mais ça ne lui avait pris que le temps du trajet pour digérer.  

 

- Merci d’avoir été là., avait-elle dit à Ryo en sortant de la voiture.  

 

Ca lui avait valu un regard étonné. Sous la douche, Ryo se rappelait de leur arrivée. Elle l’avait remercié alors que c’était en grande partie de sa faute si elle souffrait. S’il n’avait pas été fermé à l’idée du mariage, elle n’aurait eu qu’à se demander quand il lui proposerait mais, là, elle devait juste faire face avec le sourire en public, sans espoir pour elle…  

 

- Tu m’as tenue la main, tu ne m’as pas laissée seule. Ca m’a fait beaucoup de bien., lui avait-elle expliqué.  

 

C’était la moindre des choses, non ?, pensait-il. En fait, il avait passé du temps à réfléchir et il n’avait qu’une alternative : soit il se terrait dans son coin pour ne plus souffrir des répercussions de ses choix sur sa compagne et signait ainsi leur séparation à plus ou moins long terme, soit il essayait d’être présent pour la soutenir et essayait de faire grandir leur couple en traversant cette épreuve ensemble. Ca ne garantissait pas le résultat mais ça leur offrait certainement de meilleures chances et il aimait plus que suffisamment Kaori pour vouloir tenter tout ce qui pouvait l’être pour rester avec elle.  

 

- Il reste une petite place pour moi ?, entendit-il derrière lui.  

 

Il se retourna et trouva sa compagne entourée d’une serviette à l’entrée de la douche, le regardant légèrement nerveuse.  

 

- Toujours., souffla-t-il, le rythme de son cœur accélérant.  

 

Elle défit la serviette qu’elle laissa tomber par terre négligemment, loin de ses habitudes, et approcha de lui. Le frôlant intentionnellement, elle attrapa son gel-douche et le lui tendit.  

 

- Tu m’aides ?, lui proposa-t-elle, lui tournant le dos.  

 

Seule dans le bureau, elle avait rangé tous les dossiers qui pouvaient revenir à l’entreprise pour le lendemain et débarrassé les restes de nourriture. La tâche achevée, elle était montée dans la chambre et avait commencé à se déshabiller pour se mettre au lit, pensant à l’homme qui était encore sous l’eau. Elle avait senti le désir naître et pensé un moment le réprimer. Cependant, se souvenant des paroles que son homme avait prononcées le samedi soir précédent sur le fait de s’accorder des moments intimes occasionnels, elle s’était retrouvée dans la salle de bains, s’entourant d’une serviette. S’accorder un moment de passion ne contreviendrait pas à ce qu’ils avaient mis en œuvre. Ca ne pouvait que les encourager à avancer et continuer leurs efforts pour restaurer leurs liens.  

 

Elle n’eut donc aucun regret quand elle sentit ses mains se poser sur elle et se faire douces et tendres en la savonnant voluptueusement. Elle en eut encore moins quand elles devinrent plus caressantes et exploratrices et qu’elle sentit le désir de Ryo contre elle s’amplifier. Ca faisait partie d’eux aussi. Il y avait la compréhension, la tendresse, l’amour. Il y avait leurs différents avec lesquels ils apprenaient à composer. Il y avait aussi la passion, ces élans sauvages et fusionnels où la raison n’avait plus forcément sa place, où seuls leurs coeurs et leurs corps se parlaient. Ils étaient un tout dont ils apprenaient à gérer les différents facettes.  

 

- J’ai envie de toi., murmura-t-il contre son oreille, torturant ses pointes roses entre ses doigts.  

- Moi aussi. Je suis toute à toi ce soir., lui promit-elle, se retournant pour l’embrasser.  

 

Elle passa les bras dans son cou et se laissa soulever, se retrouvant plaquée contre le mur de la douche. Elle gémit en le sentant venir en elle, l’entendant pousser un long râle de satisfaction alors qu’ils retrouvaient tous deux le bonheur de ne faire qu’un.  

 

- Tu aurais peut-être apprécié un peu plus de préliminaires., chuchota-t-il, immobile au fond d’elle, comme pour s’excuser.  

- On a toute la nuit devant nous si tu le désires., lui affirma-t-elle, repoussant une mèche de ses yeux.  

- Je bosse demain., lui rappela-t-il, faussement fâché.  

- Moi aussi. Alors cesse de tergiverser., lui dit-elle avec un petit sourire.  

- Je suis bien là. J’aime te sentir proche de moi., lui avoua-t-il avant de l’embrasser et de commencer à bouger en elle.  

 

Ils s’aimèrent fougueusement sous la douche avant de se diriger vers leur chambre où leur étreinte se fit plus douce, se finissant malgré tout sur une cavalcade qui les laissa pantelant et en sueur mais agréablement repus.  

 

- Je vais enlever ça et je reviens., lui dit-il, désignant le préservatif qu’il portait.  

 

Kaori le regarda partir et se rendit compte que leur premier rapport n’avait pas été protégé. Elle aurait dû y penser, sachant pertinemment ce qui risquait d’arriver. Elle sentit son estomac se contracter mais parvint à chasser l’anxiété qui était montée. Elle ne pouvait pas tomber enceinte actuellement. Il n’avait pas lieu de paniquer comme elle l’avait déjà fait. Elle ne ferait que gâcher ce beau moment qu’ils venaient de vivre.  

 

Après tout, ils avaient passé une semaine à faire l’amour sans autre protection que sa pilule et ça ne l’avait pas perturbée. Pourquoi les risques seraient plus grands maintenant ? Ils ne l’étaient pas. C’était juste elle qui avait beaucoup plus de temps pour y réfléchir. Avant, elle profitait de la vie alors qu’elle était menacée. Pourquoi avait-elle cessé de le faire ? Pourquoi accordait-elle tant d’importance aux choses qui pouvaient les séparer et n’arriveraient peut-être jamais ?  

 

- Tu vas me trouver versatile…, commença-t-elle quand Ryo revint, forte de cette révélation aussi soudaine qu’inexpliquée.  

- Pourquoi ?, s’étonna-t-il.  

- C’est moi qui t’ai demandé d’en mettre mais on peut arrêter les préservatifs si tu veux. Ma pilule est une protection largement suffisante. Je ne sais pas pourquoi ça a pris tellement d’ampleur d’un coup., s’excusa-t-elle.  

- C’est un sujet qui te tient à cœur, Kaori. J’imagine très bien la douleur que ce serait pour toi si tu devais faire face à une grossesse. Le latex, ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable mais je peux m’y faire si ça peut te rassurer., concéda-t-il, soucieux.  

 

Il n’avait pas envie de la voir s’effacer pour lui plaire. Il avait trop besoin d’elle pour céder à son confort personnel au risque de la perdre… même si la proposition était tentante.  

 

- Il y a des choses plus importantes que d’avoir peur de ce qui n’arrivera peut-être pas., murmura-t-elle.  

- Que je t’apporte des réponses sur mon passé ?, lui retourna-t-il, sombrement.  

- S’aimer, se construire, retrouver ce que nous étions. Et une partie de ce que nous étions, c’était la confiance en nous et en l’avenir. Je n’aurais pas dû l’oublier. On en a eu la preuve aujourd’hui. Tanaka est sous les verrous et nous sommes tous là pour le voir de nos propres yeux, Hide, Saeko, toi et moi. J’ai envie de faire confiance à l’avenir pour ne pas nous imposer d’épreuves que nous ne pourrons surmonter ensemble., lui dit-elle avec un sourire.  

- Veux-tu avoir confiance avec moi ?, lui proposa-t-elle, lui tendant la main.  

 

Ryo regarda sa compagne, la gorge nouée. Il était fier de la voir relever le menton pour eux, de réussir à se remettre en cause pour les protéger. Il avança et se mit à genoux face à elle, prenant sa main et l’attirant à lui. Elle se serra contre lui toujours aussi nue que lorsqu’il l’avait quittée et l’enlaça tendrement.  

 

- Tu vas vraiment réussir à me faire pleurer un jour, tu sais ?, ronchonna-t-il, l’émotion perçant dans sa voix.  

- De joie, j’espère. Je ne veux te voir pleurer que de joie., lui assura-t-elle.  

- On n’est pas dans le meilleur moment de notre relation mais j’ai le sentiment que ça ira, Kaori., lui affirma-t-il, caressant ses cheveux.  

 

Elle s’écarta de lui et plongea le regard dans le sien, chaud et confiant.  

 

- Tu en es sûr ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui., souffla-t-il.  

- Moi aussi. Je pense qu’on a ce qu’il faut en nous pour surmonter tout cela., répondit-elle.  

 

Ils sentirent tous deux un poids quitter leurs poitrines, restant malgré tout conscients qu’ils avaient encore du chemin à faire et qu’ils ne devaient pas cesser leurs efforts.  

 

- Tu as bien dit qu’on avait la nuit, n’est-ce pas ?, chuchota-t-il.  

- Toute la nuit…, murmura-t-elle, esquissant un sourire mutin.  

- N’oublie pas de faire beaucoup de café demain au bureau., lui demanda-t-il avant de l’embrasser langoureusement.  

- Beaucoup, beaucoup de café., précisa-t-il un moment plus tard avant de s’en prendre physiquement à elle… victime plus que consentante. 

 


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